L'information dont il est indiqué qu'elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n'est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n'a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
|||||||||
![]() ![]() 75-001-XIF ![]() ![]() ![]() ![]() |
Travailler à temps partiel par choixAu cours des trois dernières décennies, l'emploi à temps partiel n'a cessé de progresser. Comme près du cinquième des travailleurs consacrent moins de 30 heures par semaine à leur emploi principal, le travail à temps partiel est devenu une forme importante de travail atypique. Aussi les enjeux relatifs au travail à temps partiel tels que la qualité et la sécurité d'emploi, la rémunération et les avantages sociaux sont-ils devenus plus importants que jamais. Si le taux d'emploi à temps partiel a diminué légèrement à la fin des années 90, la proportion des personnes qui travaillaient à temps partiel par choix et qui ne voulaient pas d'emploi à temps plein a augmenté. Par conséquent, la proportion des travailleurs qui n'ont pas choisi de travailler à temps partiel—ceux qui préféreraient travailler à temps plein—a reculé (Akyeampong, à paraître). La présente étude porte sur les personnes qui travaillent à temps partiel par choix, ainsi que sur les raisons de leur choix, leur niveau de stress au travail et les caractéristiques de leur emploi (voir Sources des données et définitions). Elle établit des comparaisons avec les travailleurs à temps plein et les travailleurs à temps partiel non choisi. L'article commence par un aperçu de la croissance du travail à temps partiel. Une tendance à la hausseLe pourcentage des travailleurs à temps partiel est passé de 12,6 % (1,2 million) en 1976 à 18,5 % (2,7 millions) en 1999 (graphique A). Cette tendance ne se limite pas au Canada, car le travail à temps partiel a progressé dans la plupart des pays industrialisés (voir Comparaisons internationales). Le tiers de la hausse nette du taux d'emploi à temps partiel depuis la fin des années 80 peut être attribuable à l'augmentation de l'emploi dans les branches d'activité o&ugravc; le taux de travail à temps partiel est déjà élevé (voir Décomposition des facteurs de variation de l'emploi à temps partiel). Toutefois, on observe surtout le facteur d'une tendance globale à la hausse du travail à temps partiel dans toutes les branches d'activité. Un certain nombre de facteurs bien connus, parfois étroitement liés, seraient à l'origine de la hausse généralisée du recours au travail à temps partiel. L'un d'entre eux est l'émergence d'une économie axée sur les services et de plus en plus concurrentielle à l'échelle mondiale. L'évolution de l'économie ayant entraîné des changements technologiques au travail, prolongé les calendriers d'exploitation et de production et accentué les fluctuations des activités industrielles et commerciales, les entreprises sont portées à recourir davantage au travail à temps partiel (Tilly, 1991). C'est aussi pour des raisons d'économie que les employeurs recrutent une main-d'ouvre plus occasionnelle et plus souple : «Dans le contexte d'une concurrence accrue, les employeurs ont cherché à réduire leurs coûts de main-d'ouvre et à rendre leurs effectifs plus souples en réduisant leur personnel permanent à temps plein et en embauchant davantage de travailleurs à temps partiel» [traduction] (Schellenberg, 1997).
La croissance de l'emploi à temps partiel est peut-être aussi attribuable en partie à l'offre de main-d'ouvre, car de plus en plus de travailleurs recherchent des conditions de travail souples et l'équilibre entre leur vie familiale et leur vie professionnelle. Ainsi, le pourcentage des personnes qui travaillent à temps partiel par choix a récemment augmenté pour atteindre 73 % en 1999, comparativement à 69 % en 1997 Enfin, un changement d'ordre démographique peut aussi jouer un rôle, car les hausses et les baisses proportionnelles de populations à taux élevé d'emploi à temps partiel—les jeunes, par exemple—peuvent influer sur les taux globaux d'emploi à temps partiel. L'analyse de ce facteur montre en fait un effet d'atténuation sur le taux de travail à temps partiel (voir Décomposition des facteurs de variation de l'emploi à temps partiel), compensant l'incidence des fluctuations de l'emploi par branche d'activité et la tendance globale à travailler à temps partiel. Les jeunes et les femmes dominent le marché du travail à temps partiel par choixEn 1999, le nombre de personnes ayant choisi de travailler à temps partiel atteignait 2 millions; il représentait 14 % de l'emploi total et 73 % de l'emploi à temps partiel (tableau 1). Ces travailleurs étaient le plus souvent des jeunes de 15 à 24 ans (40 %) ou des femmes de 25 à 54 ans (40 %). Les chiffres respectifs pour les travailleurs à temps plein correspondaient à 10 % et à 33 %. Les jeunes et les femmes de 25 à 54 ans constituaient aussi la majorité des travailleurs à temps partiel non choisi (73 %). Toutefois, par rapport aux personnes ayant choisi le travail à temps partiel, celles qui ne l'avaient pas choisi étaient plus souvent des adultes dans la force de l'âge (de 25 à 54 ans)—65 % contre 46 %—ce qui témoignait de leur plus grande préférence de travailler à temps plein. On comprend mieux la répartition démographique asymétrique des travailleurs à temps partiel par choix lorsqu'on examine le niveau d'instruction et les caractéristiques familiales. Par exemple, 81 % des jeunes qui travaillaient à temps partiel par choix poursuivaient leurs études, contre seulement 8 % des jeunes travailleurs à temps plein et 11 % des jeunes travailleurs qui n'avaient pas choisi le temps partiel. Cette conclusion concorde avec la principale raison invoquée par les jeunes hommes et par les jeunes femmes pour travailler à temps partiel : environ 90 % des jeunes le faisaient pour poursuivre leurs études. Comme un si grand nombre de travailleurs à temps partiel par choix sont encore jeunes et aux études, leur niveau d'instruction moyen est inférieur à celui des travailleurs à temps plein ou des travailleurs à temps partiel non choisi. En 1999, par exemple, 86 % des jeunes de 15 à 24 ans qui travaillaient à temps partiel par choix avaient fait des études secondaires ou moins, contre seulement 65 % des travailleurs à temps plein. Toutefois, lorsqu'ils atteignent l'âge de 25 ans et qu'ils ont terminé la plupart de leurs études, les travailleurs à temps plein et les travailleurs à temps partiel par choix ont un niveau d'instruction remarquablement semblable—supérieur à celui de la plupart des travailleurs à temps partiel non choisi (22 % étaient des diplômés universitaires, contre 16 %). Chez les hommes et les femmes de 25 à 54 ans qui travaillaient à temps plein, environ 4 sur 10 avaient au moins un enfant de moins de 16 ans à la maison. Cette situation contraste nettement avec celle de leurs homologues qui travaillaient à temps partiel par choix, dont 61 % des femmes et seulement 27 % des hommes avaient des enfants à charge à la maison. Cet écart dans les taux n'a rien d'étonnant puisque 35 % des femmes travaillant à temps partiel par choix ont déclaré le faire pour s'occuper de leurs enfants, alors que seulement 4 % des hommes ont invoqué cette raison. Raisons pour travailler à temps partiel plutôt qu'à temps pleinDans l'Enquête sur la population active, on demande à tous les «travailleurs à temps partiel par choix» leur principale raison pour ne pas travailler à temps plein (voir Sources des données et définitions). Les raisons invoquées pour travailler à temps partiel varient considérablement selon l'âge. En 1999, la plupart des jeunes ont déclaré que la fréquentation scolaire était leur principale raison pour travailler à temps partiel (92 % des hommes et 86 % des femmes) alors que les travailleurs âgés (de 55 ans et plus) ont déclaré qu'il s'agissait d'un choix personnel (87 % des hommes et 85 % des femmes) (graphique B). Les travailleurs âgés choisissant de travailler à temps partiel le feraient surtout pour se préparer à la retraite. Par contre, les personnes de 25 à 54 ans avaient tendance à invoquer diverses raisons, qui différaient selon le sexe. Si le choix personnel constituait la principale raison chez les hommes et chez les femmes (respectivement 44 % et 45 %), les obligations familiales étaient une raison presque aussi importante chez les femmes (44 %), alors que les études venaient au deuxième rang chez les hommes (26 %). Seulement 6 % des femmes de ce groupe poursuivaient leurs études. Sécurité d'emploi et gains : les travailleurs à temps partiel par choix sont à mi-cheminLes travailleurs à temps partiel par choix enregistraient, en 1999, un taux de cumul d'emplois plus proche de celui des travailleurs à temps plein (8 % contre 4 %) que de celui des travailleurs à temps partiel non choisi (14 %) (tableau 2). Il s'agit d'une conclusion logique, puisque ces derniers préféreraient travailler à temps plein et que le cumul d'emplois les rapproche de cet objectif. Le travail indépendant était beaucoup plus répandu chez les travailleurs à temps partiel par choix (29 % des personnes de 25 ans et plus) que chez les travailleurs à temps plein (18 %) ou les travailleurs à temps partiel non choisi (20 %). La volonté de travailler à temps partiel constitue sans doute une raison pour laquelle certaines personnes optent pour le travail indépendant, qui offre une plus grande souplesse et facilite la gestion des heures de travail. La moitié des emplois à temps partiel, occupés par choix ou non, appartenaient au secteur des ventes et services, contre seulement 19 % des emplois à temps plein. (Le personnel ouvrant dans ce secteur travaille souvent pendant des heures autres que 9 h à 17 h, d'o&ugravc; la nécessité d'un plus grand nombre d'horaires de travail réduits.) Par contre, 11 % des emplois à temps plein relevaient du domaine de la gestion, contre à peine 3 % des emplois à temps partiel. Les taux de syndicalisation et de permanence de l'emploi étaient plus élevés chez les travailleurs âgés que chez les jeunes travailleurs, comme dans le cas des travailleurs à temps plein. Par exemple, 36 % des travailleurs à temps plein de 25 ans et plus occupaient un emploi syndiqué, contre 31 % des travailleurs à temps partiel par choix et 34 % des travailleurs à temps partiel non choisi. Les proportions des travailleurs occupant un emploi permanent étaient plus diverses : 93 % des travailleurs à temps plein, 86 % des travailleurs à temps partiel par choix et 74 % des travailleurs à temps partiel non choisi. De même, les gains horaires moyens atteignaient le niveau le plus élevé chez les travailleurs à temps plein de 25 ans et plus (16,01 $), un niveau intermédiaire chez les travailleurs à temps partiel par choix (14,48 $) et le niveau le plus faible chez les travailleurs à temps partiel non choisi (11,99 $). Enfin, les travailleurs à temps partiel par choix bénéficiaient non seulement d'une plus grande sécurité d'emploi et d'un taux de rémunération plus élevé que ceux qui n'avaient pas choisi le temps partiel, mais aussi d'un niveau inférieur de stress au travail (voir Stress au travail). RésuméLa croissance du travail à temps partiel a fait de cette réalité un facteur important en milieu de travail. En 1999, près du cinquième des travailleurs consacraient moins de 30 heures par semaine à leur emploi principal. En outre, que ce soit par choix personnel ou pour composer avec une situation personnelle (volonté de poursuivre des études ou de s'occuper de jeunes enfants, par exemple), 73 % des travailleurs à temps partiel préféraient travailler à temps partiel plutôt qu'à temps plein. Si les travailleurs à temps partiel par choix s'en tirent mieux que ceux qui n'ont pas choisi ce régime de travail, leur rémunération et leur sécurité d'emploi sont tout de même inférieures à celles des travailleurs à temps plein.
Notes
Documents consultés
AuteurKatherine Marshall est au service de la Division de l'analyse des enquêtes sur le travail et les ménages. On peut communiquer avec elle au (613) 951-6890 ou à marskat@statcan.gc.ca. ![]()
![]()
![]() |