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Portrait des cotisants aux REERD'importantes modifications apportées à la Loi de l'impôt sur le revenu en 1990 ont permis aux Canadiens d'augmenter le montant de leurs cotisations aux régimes enregistrés d'épargne-retraite (REER). À compter de 1991, les déclarants admissibles ont été autorisés à cotiser un montant plus élevé à un REER pendant une année donnée et de reporter les droits de cotisation non utilisés aux années suivantes. Par conséquent, un plus grand nombre de personnes sont devenues admissibles à cotiser à un REER et à y verser des montants plus importants. Tout de même, un peu moins de la moitié des Canadiens éligibles cotisent. Les augmentations des taux de participation et des montants des cotisations des particuliers et des familles ont été documentées (Akyeampong, 2000; Statistique Canada, 2001a; Statistique Canada, 2001b). Toutefois, relativement peu de facteurs déterminants sur la participation à un REER ont été cernés. Qu'est-ce qui fait qu'une personne est plus susceptible qu'une autre de cotiser à un REER? On a souvent mentionné le revenu comme étant le facteur le plus important; toutefois, lorsque le revenu est maintenu constant, d'autres facteurs se dégagent, dont le sexe, l'âge et l'adhésion à un régime de pension d'employeur (Palameta, 2001). Une foule d'autres facteurs n'ont pas encore été étudiés - par exemple, les variables familiales, comme le nombre d'enfants et le revenu du conjoint. Une personne sans enfant et dont le conjoint gagne un revenu élevé a une capacité plus élevée de cotiser à un REER qu'une personne ayant le même revenu qui a plusieurs enfants et un conjoint à faible revenu. Les incitations à cotiser sont moins faciles à prévoir. Par exemple, il n'est pas clair si une personne qui investit à l'extérieur des régimes enregistrés est de ce fait plus ou moins portée à cotiser. D'une part, certaines personnes peuvent considérer les REER comme des solutions de rechange à d'autres instruments d'épargne et elles investiront seulement dans les uns ou les autres. Par contre, les personnes qui, de façon générale, sont portées à épargner, peuvent considérer le REER comme un moyen d'épargner supplémentaire qui n'empêche pas d'autres placements. On examine dans le présent article certaines des caractéristiques personnelles et familiales associées à la participation à un REER, en se fondant sur les données fiscales du fichier familial T1 de 1998 (voir Source de données et définitions). Les personnes qui ont des droits de cotisation ont été divisées en trois groupes basés sur la présence d'un conjoint et si ce dernier aussi avait ou non des droits de cotisation (voir Groupes et variables). Les caractéristiques personnelles comprenaient le revenu, le sexe, l'âge, l'adhésion à un régime de pension d'employeur, le travail indépendant et le recours à des instruments d'épargne et de placement non enregistrés. Les caractéristiques familiales comprenaient les écarts de revenu entre les conjoints, l'adhésion du conjoint à un REER, le type de mariage, le nombre d'enfants à charge et la présence dans le ménage d'enfants âgés de 18 ans et plus à revenu faible ou élevé. Le groupe 1 comprenait un nombre égal d'hommes et de femmes (tableau 1). La majorité appartenaient à des familles qui comptaient deux soutiens et 42 % avaient un conjoint dans la même tranche d'imposition. Le deuxième groupe comprenait surtout des hommes. Ces derniers étaient les personnes les plus âgées, qui avaient le revenu le plus élevé et le plus grand nombre d'enfants et ils étaient les plus susceptibles d'être des épargnants et des investisseurs. La plupart étaient le seul soutien de leur famille, de sorte qu'une majorité (65 %) avaient un conjoint dans une tranche d'imposition inférieure. La majorité des personnes dans le troisième groupe étaient des femmes. Elles étaient les personnes les plus jeunes, avaient le revenu le plus faible et elles avaient le plus petit nombre d'enfants. Pour constater comment diverses variables influencent la probabilité des personnes à participer à un REER, on a choisi une personne de référence avec un ensemble spécifique de caractéristiques. Les changements de la participation ont été calculé en comparaison avec la personne de référence. Par exemple, une augmentation de revenu qui passe de 35 000 $ à 55 000 $ a été associée à une augmentation de 21 points de pourcentage de la probabilité de participer, toutes choses étant égales (graphique A). Le fait d'avoir un conjoint dans une tranche d'imposition plus élevée a été associé à une baisse de trois points de pourcentage de la probabilité de participer. Seuls les résultats qui sont significatifs du point de vue statistique sont affichés. L'influence ......du revenuComme il fallait s'y attendre, un revenu élevé a été associé à une forte probabilité de participer à un REER dans les trois groupes. Le revenu élevé non seulement fournit le moyen de cotiser mais constitue une incitation à cotiser, puisque les personnes au revenu élevé portent le fardeau fiscal le plus lourd. Des données montrant de quelle façon les taux de participation à un REER augmentent avec le revenu ont été publiées dans plusieurs études antérieures (Akyeampong, 2000; Palameta, 2001; Statistique Canada, 2001b). ...d'un conjoint à revenu plus élevéLe fait d'avoir un conjoint dans une tranche d'imposition supérieure diminuait la probabilité de cotiser à un REER dans le premier groupe (graphique A), mais l'augmentait dans le deuxième groupe (graphique B). À un niveau donné de revenu personnel, la présence d'un conjoint ayant un revenu plus élevé a pour effet d'accroître le revenu du ménage et donc la capacité de cotiser à un REER. Pourtant, le fait d'avoir un conjoint au revenu plus élevé et ayant des droits de cotisation à un REER avait pour effet de réduire la probabilité de cotiser à un REER. Pourquoi? Peut-être parce que les conjoints qui ont tous deux des droits de cotisation à un REER épuisent en priorité le droit de cotisation du conjoint dont le revenu est plus élevé, de manière à réduire d'abord le fardeau fiscal le plus lourd. Par exemple, si un couple décidait de cotiser 2 500 $ au REER de chacun, leur épargne fiscale combinée serait plus élevée si le conjoint au revenu le plus élevé cotisait 5 000 $ (2 500 $ à son propre régime et 2 500 $ au régime du conjoint) que si chaque conjoint cotisait 2 500 $. D'un autre côté, les conjoints au revenu plus élevé qui n'ont pas de droits de cotisation ne peuvent verser une cotisation pour réduire leur propre fardeau fiscal. Toutefois, ils peuvent accroître la capacité du conjoint au revenu inférieur à verser une cotisation. D'ailleurs, le fait d'avoir un conjoint au revenu plus élevé qui n'a pas de droits de cotisation à un REER augmentait la probabilité de cotiser. ...de l'âgeToutes choses étant égales, les personnes plus jeunes étaient plus susceptibles de cotiser que les personnes plus âgées et ce, dans les trois groupes. L'effet était plus prononcé chez les célibataires; de 30 à 50 ans, la probabilité de cotiser chutait de presque dix points de pourcentage. Ces résultats confirment dans une large mesure les conclusions
précédentes montrant que, sauf dans les tranches de revenu
les plus faibles, les personnes de 25 à 34 ans sont les plus portées
à cotiser (Palameta, 2001). Chez
les célibataires, les jeunes étaient sensiblement plus portés
à cotiser, dans toutes les tranches de revenu ...du sexeLes femmes célibataires et les femmes dont le conjoint n'avait aucun droit de cotisation à un REER étaient plus portées à cotiser que leurs homologues de sexe masculin. Lorsque les deux conjoints avaient des droits de cotisation à REER, le conjoint était légèrement plus porté à cotiser que la conjointe. Il se peut qu'au lieu d'une cotisation distincte versée par chacun des conjoints, celui qui avait le revenu le plus élevé - généralement le conjoint - ait cotisé parfois aux deux régimes. Si les cotisations dans le couple sont généralement faites par le conjoint, alors le nombre de conjointes ayant un REER pourrait être sensiblement supérieur au nombre de conjointes qui versent des cotisations. ...du travail indépendantLes travailleurs indépendants célibataires et les travailleurs indépendants dont le conjoint avait des droits de cotisation étaient plus susceptibles de cotiser que leurs homologues salariés, même si la différence n'était pas significative chez les personnes dont le conjoint n'avait pas de droits de cotisation. Pourquoi les travailleurs indépendants étaient-ils plus portés à cotiser? L'absence de régime de pension ne saurait expliquer à elle seule ce phénomène, puisque les groupes de comparaison dans les graphiques étaient des salariés sans régime de pension. Puisque le revenu des travailleurs indépendants a tendance à varier davantage d'une année à l'autre que celui des salariés, certains travailleurs indépendants ont peut-être recours aux REER pour étaler leur revenu sur les années suivantes. Pendant les années de vaches grasses, les cotisations servent à réduire le fardeau fiscal, tandis qu'au cours des années de vaches maigres, les retraits d'un REER peuvent servir à compléter le revenu tout en entraînant une pénalité fiscale relativement faible. Cette hypothèse pourrait être vérifiée en examinant si les travailleurs indépendants sont aussi plus portés à faire des retraits d'un REER. ...des régimes de pension privés Les personnes ayant un régime de pension d'employeur étaient
plus susceptibles de cotiser dans les trois groupes. Toutefois, des résultats
antérieurs montrent que, dans les tranches de revenu élevé,
les personnes sans régime de pension cotisent à des taux
plus élevés (Palameta, 2001).
Lorsque les échantillons sur lesquels porte cette étude
ont été répartis selon la tranche de revenu, on a
observé des résultats semblables. Parmi les célibataires,
les personnes ayant un régime de pension étaient plus susceptibles
de cotiser seulement dans les tranches de revenu inférieures à
20 000 $ Dans le premier groupe, les personnes ayant un régime de pension
étaient encore une fois plus portées à cotiser dans
les tranches de revenu inférieures à 20 000 $,
tandis que les personnes sans régime de pension étaient
plus portées à cotiser dans les tranches de revenu supérieures
à 30 000 $ ...de l'épargne et des investissementsLes personnes ayant déclaré des intérêts et un revenu de placement (les épargnants) étaient plus portées à cotiser que les personnes qui n'avaient pas déclaré pareil revenu. En outre, les investisseurs (les personnes qui déclarent des dividendes de sociétés canadiennes imposables) étaient plus susceptibles de cotiser que les non-investisseurs. Cet effet est particulièrement frappant. Dans tous les groupes, un investisseur ayant un revenu de 35 000 $ était plus porté à cotiser qu'un non-investisseur ayant un revenu de 55 000 $. Ces résultats soutiennent la thèse selon laquelle les régimes d'épargne-retraite ne sont pas des solutions de rechange à d'autres instruments d'épargne mais viennent plutôt s'y ajouter. Les personnes qui investissent à l'extérieur de régimes enregistrés sont aussi portées à cotiser à des REER. ...d'un conjoint cotisantUne personne dont le conjoint avait des droits de cotisation à un REER était beaucoup plus portée à cotiser si son conjoint cotisait également - le fait d'avoir un conjoint cotisant doublait même la probabilité de cotiser (graphique A). Toutefois, les décisions de cotiser peuvent dépendre de l'écart entre les revenus des conjoints. Les couples peuvent avoir tendance à agir en tant qu'unité individuelle (soit les deux cotisent, soit ni l'un ni l'autre ne cotise) lorsque l'écart entre leurs revenus est faible. Toutefois, à mesure que l'écart devient plus prononcé, la personne au revenu plus élevé peut être davantage portée à cotiser au REER de son conjoint et la personne au revenu plus faible, moins portée à cotiser. D'ailleurs, l'écart de revenu moyen était près de zéro dans les cas où les deux conjoints cotisaient et dans ceux où ni l'un ni l'autre ne cotisait. L'écart de revenu moyen était de 0,7 tranche d'imposition dans les cas où un seul conjoint cotisait. ...du mariageToutes choses étant égales, les personnes mariées légalement étaient plus portées à cotiser que celles vivant en union libre. Toutefois, les tendances en matière de cotisation étaient différentes chez les hommes et chez les femmes. Lorsque les deux conjoints avaient des droits de cotisation, les hommes mariés légalement étaient plus portés à cotiser que ceux vivant en union libre. On a constaté une tendance inverse chez les femmes. Toutefois, chez les femmes dont l'époux n'avait pas de droits de cotisation, le fait d'être marié légalement était associé à une plus grande probabilité de cotiser. Les époux mariés légalement dont les épouses n'avaient pas de droits de cotisation étaient aussi davantage portés à cotiser, bien que la tendance ne soit pas significative du point de vue statistique. ... du nombre d'enfantsDans les trois groupes, la probabilité de cotiser diminuait avec chaque enfant supplémentaire, particulièrement chez les femmes. Lorsque les deux conjoints avaient des droits de cotisation, le fait d'avoir un enfant diminuait la probabilité de cotiser dans tous les groupes (graphiques A, B et C). Toutefois, lorsqu'on utilisait des groupes distincts pour les hommes et pour les femmes, l'effet était beaucoup plus prononcé dans le cas des femmes. Qu'une femme soit mariée ou célibataire, le fait d'avoir un enfant réduisait la probabilité de cotiser sensiblement plus dans son cas que dans le cas d'un homme (tableau 2). ...des enfants âgés de 18 ans et plus à la maisonLa présence d'enfants adultes dans le ménage avait tendance à augmenter la probabilité qu'une personne cotise, particulièrement si les enfants avaient des revenus relativement élevés (de 30 000 $ ou plus). Dans les trois groupes, une personne âgée de 50 ans ayant un enfant d'âge adulte au revenu de 30 000 $ et plus vivant dans le ménage était plus susceptible de cotiser qu'une personne âgée de 30 ans sans enfant - même si les jeunes étaient généralement plus portés à cotiser. À nouveau, l'effet sur les femmes était plus prononcé. Le fait d'avoir un enfant d'âge adulte gagnant un revenu relativement faible (moins de 10 000 $) avait un effet significatif seulement chez les personnes du troisième groupe (graphique C). Une personne célibataire de n'importe quel âge avec un enfant de cette catégorie vivant dans le ménage était plus susceptible de cotiser qu'une personne célibataire sans enfants. Toutefois, en considérant les hommes et les femmes séparément, on constatait que la présence d'un enfant adulte ayant un revenu relativement faible avait un effet sur les femmes mariées, mais non sur les hommes mariés. Les enfants adultes peuvent accroître la capacité de cotiser de leurs parents en fournissant un revenu supplémentaire ou de l'aide d'un travail non rémunéré. Ce dernier phénomène peut expliquer pourquoi la présence d'enfants adultes avait généralement plus d'incidence sur les femmes mariées que sur les hommes mariés. RésuméDes facteurs fortement associés à la cotisation aux REER incluent un conjoint cotisant et des investissements à l'extérieur des régimes enregistrés. Ceci s'avère vrai dans le cas des hommes et des femmes de tous les niveaux de revenu. Le revenu personnel était un autre facteur universel de prédiction de la cotisation aux REER mais le fait d'avoir un conjoint à revenu élevé n'était pas toujours associé à une plus grande probabilité de cotiser. En fait, les hommes et les femmes étaient moins susceptibles de cotiser s'ils avaient un conjoint à revenu élevé ayant des droits de cotisation aux REER. Les personnes jeunes, mariées ou célibataires, de la plupart des niveaux de revenus étaient plus susceptibles de cotiser que leurs homologues plus âgés. Les femmes étaient généralement plus susceptibles de cotiser que les hommes, sauf dans le cas des couples mariés où les deux conjoints avaient des droits de cotisation aux REER. Les personnes mariées légalement étaient généralement plus susceptibles de cotiser que les personnes vivant en union de fait - à l'exception des femmes dont le conjoint avait des droits de cotisation aux REER. On associait le fait d'avoir des enfants à une baisse de la probabilité de cotiser, et ce, particulièrement chez les femmes. Par contre, la probabilité de cotiser chez les femmes augmentait si elles avaient un enfant d'âge adulte qui vivait dans le ménage, peu importe son revenu. Chez les salariés, on associait le fait d'avoir un régime de pension à une plus grande probabilité de cotiser dans les tranches de revenu moins élevées. Par contre, les personnes dans les tranches de revenu élevées qui n'avaient pas de régime de pension étaient plus portées à cotiser. Les travailleurs indépendants étaient généralement plus susceptibles de cotiser que leurs homologues salariés. De nombreux facteurs d'importance n'étaient pas disponibles dans les sources de données et n'ont pas été examinés - notamment le niveau de scolarité, la richesse (valeur nette) et les cotisations aux autres régimes enregistrés tels les REÉÉ.
Notes
Documents consultés
AuteurBoris Palameta est au service de la Division des statistiques sur le revenu. On peut le rejoindre au (613) 951-2124 ou à perspective@statcan.gc.ca. ![]()
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