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en-tête principal pour « L'emploi et le revenu en perspective »
sous-titre « L'édition en ligne »

Janvier 2001     Vol. 2, no. 1

Le marché du travail : bilan de fin d'année

Geoff Bowlby

L'économie et le marché du travail au Canada ont connu une autre bonne année en 2000. Pour une quatrième année consécutive, l'emploi a marqué une hausse tandis que le taux de chômage est demeuré à un bas niveau qu'on n'avait pas vu depuis les années 70.

Si 2000 a été une bonne année pour les chercheurs d'emploi et les travailleurs, elle n'a pas été exceptionnelle. Au début de 2000, la croissance rapide de l'économie a permis une hausse de l'emploi pendant 37 mois consécutifs note  1  . L'année a débuté avec éclat et la croissance de l'emploi s'est poursuivie au premier trimestre.

Toutefois, même si la forte croissance du produit intérieur brut (PIB) s'est prolongée, l'économie a montré des signes d'essoufflement au deuxième trimestre (Statistique Canada, 2000). Ce ralentissement a eu une incidence sur le marché du travail. L'emploi s'est stabilisé au cours de l'été, pour la première fois depuis 1996 (graphique A).

Alors que le marché américain manifestait certains indices de ralentissement, les exportations vers ce pays ont légèrement reculé au troisième trimestre, mettant fin à 14 augmentations trimestrielles consécutives. Néanmoins, la demande intérieure est demeurée forte et, durant la deuxième moitié de l'année, le marché du travail, qui avait connu une stabilité à l'été, a bondi avec de fortes hausses de l'emploi.

A la fin de l'année, plus de 319 000 emplois avaient été créés. Cette vigoureuse progression de 2 % a toutefois été moins importante que celle des trois dernières années lorsque, en moyenne, plus de 400 000 emplois (3 %) étaient créés. Même si la croissance de l'emploi a ralenti en 2000, l'activité sur le marché du travail a continué d'augmenter. Par conséquent, le taux de chômage s'est maintenu à environ 6,8 % tout au long de l'année, le taux le plus bas depuis les années 70 (graphique B).

La force du marché du travail s'est dirigée vers le secteur des services

Pendant les neuf premiers mois de 2000, le PIB de la production des biens a augmenté de 2,2 %, environ la moitié du taux correspondant en 1999. En même temps, le secteur des services a continué de croître à un rythme semblable à celui de 1999 (graphique C).

Une croissance économique plus lente dans le secteur des biens s'est reflétée dans le marché du travail. Pour chaque emploi supplémentaire dans le secteur de la production des biens, on comptait 10 emplois de plus du côté du secteur des services. Cela est survenu alors que la croissance dans le secteur de la fabrication ralentissait à un rythme plus modéré qu'en 1999 (Statistique Canada, 2000) et que l'emploi agricole chutait brusquement (tableau 1).

Une demande additionnelle pour des travailleurs du secteur des services a eu l'effet attendu sur la répartition des emplois. Par exemple, il y avait beaucoup plus d'emplois reliés à la vente et à l'informatique en 2000 que l'année précédente. Plus d'emplois dans le secteur des services a également entraîné une recrudescence du travail à temps partiel, un changement par rapport à il y a un an alors que le nombre d'emplois à temps partiel avait chuté. Aussi, les jeunes et les femmes du principal groupe d'âge actif (25 à 54 ans), qui sont plus susceptibles de travailler dans ce secteur que les hommes, sont ceux qui ont obtenu plus des trois quarts des emplois.

L'emploi a augmenté de façon similaire dans les services professionnels, scientifiques et techniques et dans le domaine de l'information, de la culture et des loisirs. Il y a eu un accroissement moindre dans la branche d'activité relative aux soins de santé et à l'assistance sociale ainsi que dans celle de la gestion, des services administratifs et autres services de soutien. Toutefois, la plus forte croissance est survenue dans le secteur qui emploie plus que tout autre : le commerce de détail et de gros.

L'emploi a augmenté au chapitre des services liés à la «haute technologie»

La croissance dans les services professionnels, scientifiques et techniques a été menée par les services de conception informatique—un secteur fournissant un large éventail de services informatiques, y compris la programmation, la conception de pages Internet et l'intégration, la conception et l'analyse de systèmes informatiques. A la fin de 2000, un quart de million de personnes travaillaient dans le secteur de la conception de systèmes informatiques (en hausse de 20 000 ou de 9 % par rapport à 1999). Seulement 6 % d'entre elles occupaient un poste à temps partiel. L'emploi dans cette branche d'activité a triplé depuis le début de 1994, année marquant le commencement d'une vigoureuse tendance à la hausse.

Cette croissance a indubitablement créé une forte demande pour les programmeurs, les analystes de systèmes et les ingénieurs en informatique. En tout, il y a eu une augmentation de 20 000 emplois (6 %) dans ces trois professions, le nombre global s'élevant à 355 000 (graphique D).

Les secteurs de l'information, de la culture et des loisirs ont aussi progressé

La forte demande pour les professionnels en informatique hautement qualifiés est un indice d'une économie dite du «savoir». Il en va de même quant à la croissance touchant le secteur de l'information, de la culture et des loisirs (64 000 emplois de plus, soit une hausse de 10 %), une branche d'activité reliée à Internet et à d'autres moyens d'information.

La croissance dans ce secteur a été menée par une recrudescence des emplois dans certains domaines clés. D'abord, 22 000 emplois (11 %) ont été créés dans le secteur de la diffusion et des télécommunications, tandis que 19 000 (24 %) l'ont été dans celui de l'édition en 2000. Enfin, 10 000 emplois (24 %) ont été créés dans les services d'information et de traitement des données. Ce secteur comprend les groupes de presse, les bibliothèques et les entreprises de services d'accès à Internet.

Au cours de la dernière moitié des années 90, l'emploi dans le secteur du divertissement, des loisirs et des jeux de hasard et loteries a enregistré une croissance vigoureuse. Cette tendance s'est poursuivie en 2000, le nombre d'emplois augmentant de 21 000 (15 %). Alors que la hausse de l'emploi dans les casinos représentait environ 40 % de cette augmentation, l'autre moitié des gains a été observée dans les installations destinées aux loisirs telles que les terrains de golf, les centres de ski et les centres de conditionnement physique. Approchant les 160 000 personnes, le nombre de travailleurs dans le domaine du divertissement, des loisirs et des jeux de hasard et loteries a plus que doublé depuis le début des années 90 (graphique E) note  2  .

Accroissement des services d'emploi et de soutien aux entreprises

Des discussions au sujet de la «nouvelle économie» laissent entendre que les pressions exercées par la concurrence et la technologie ont radicalement modifié l'économie et le marché du travail (Picot et Heisz, 2000). Une des conséquences anticipées découlant de la concurrence grandissante est l'appel accru à la sous-traitance. Il semble que, de plus en plus, les entreprises achètent des services qui étaient auparavant assurés à l'interne. Au cours de la dernière décennie, les entreprises offrant des services d'emploi (agences de placement, services de travail temporaire et sociétés de mise à disposition de personnel) se sont multipliées. La croissance dans cette branche d'activité, qui fait partie de la catégorie de la gestion, des services administratifs et autres services de soutien, montre que les entreprises font peut-être de plus en plus appel à d'autres firmes pour les aider à combler leurs besoins en services de ressources humaines. En 2000, 17 000 personnes de plus (25 %) travaillaient dans les services d'emploi. A la fin de l'année, ce secteur comptait quelque 85 000 travailleurs, soit plus que le double du niveau enregistré en 1994.

La croissance dans un autre domaine faisant également partie de la catégorie de la gestion, des services administratifs et autres services de soutien—les services de soutien aux entreprises—a également été reliée à la sous-traitance. Les travailleurs de ce secteur sont surtout engagés dans des activités comme l'éditique, le traitement de texte, les services de réponse téléphonique et de messagerie vocale, le télémarketing et les services de photocopie. En 2000, l'emploi dans les services de soutien aux entreprises a augmenté de 36 000 travailleurs. Tout comme pour les services d'emploi, le nombre d'emplois dans ce secteur a doublé au cours des six dernières années, atteignant 88 000 à la fin de 2000.

Augmentation du nombre d'emplois dans le commerce de détail et de gros

Le secteur qui embauche le plus grand nombre de travailleurs au Canada est le commerce de détail et de gros. Au début de 2000, les ventes au détail ont été plutôt faibles, mais elles se sont accélérées vers le milieu de l'année et, en octobre, elles étaient en hausse de 3,4 % par rapport au début de l'année. Bien qu'il n'y ait pas toujours de lien direct entre les ventes et l'emploi, l'accroissement des ventes réalisées aux points de vente au détail a pu entraîné une demande accrue pour des travailleurs dans ce secteur. En 2000, l'augmentation de l'emploi dans le secteur du commerce était de 3,6 % (83 000), se chiffrant à plus de 2,3 millions de travailleurs (graphique F).

La fabrication a ralenti et l'emploi agricole a chuté

Suivant une croissance considérable de près de 6 % en 1999, l'emploi dans le secteur de la fabrication a ralenti pour atteindre un rythme plus modéré en 2000. Bien qu'il ait diminué au cours de l'été, il s'est vigoureusement redressé durant les 3 derniers mois, terminant l'année en hausse de 60 000 travailleurs (3 %). Il s'agit d'un repli comparativement à l'année précédente, mais également d'une croissance qui demeure supérieure à la moyenne de l'ensemble des secteurs. Malgré une hausse considérable, les livraisons manufacturières ont aussi fléchi durant les 10 premiers mois de 2000. De janvier à octobre, elles ont augmenté de 5 %, comparativement à 6 % au cours de la même période en 1999.

A mesure que se stabilisait la croissance de l'emploi dans le secteur de la fabrication, la chute de l'emploi agricole s'accélérait (graphique G). Suivant une diminution de 25 000 travailleurs (6 %) en 1999, le nombre de travailleurs dont l'emploi principal était en agriculture a accusé un nouveau repli de 52 000 (13 %) en 2000, probablement à cause d'une combinaison de facteurs. La robustesse du marché du travail peut avoir incité certains travailleurs, incluant les conjoints et les enfants vivant dans une ferme, à quitter l'exploitation agricole et à occuper un emploi mieux rémunéré. D'autres encore ont pu quitter en raison de difficultés financières découlant du prix relativement bas des produits ou encore de la hausse du coût du carburant et d'autres intrants agricoles. Troisièmement, le travailleur agricole type est plus âgé que la moyenne, ce qui suppose que la chute de l'emploi agricole peut aussi être attribuable à la retraite.

Contrairement à l'année 1999, l'emploi à temps partiel a crû

Au cours d'une année pendant laquelle les services ont connu une croissance de l'emploi, il fallait s'attendre à une certaine augmentation du travail à temps partiel. En fait, de la hausse des 319 000 emplois en 2000, quelque 263 000 étaient des emplois à temps plein alors que les 56 000 autres étaient à temps partiel. Cela s'est traduit par des taux de croissance de 2,2 % et de 2,1 %, respectivement. En 1999, l'emploi à temps partiel avait chuté (graphique H).

Après avoir progressé durant les quatre premières années de la décennie, la proportion des travailleurs à temps partiel s'est stabilisée à environ 19 % pendant les cinq années suivantes. Au cours des deux dernières années, ce taux se situait à environ 18 %.

Les professions liées aux ventes et aux services ont augmenté

Bien qu'il soit possible de déterminer la nature de la croissance de l'emploi en tenant compte de l'emploi selon le secteur et le régime de travail, les changements selon le type de profession sont plus révélateurs des compétences que recherchent les employeurs note  3 .

Comme l'emploi dans le secteur des services est en hausse, il n'est pas surprenant qu'il le soit aussi en ce qui concerne les professions liées aux ventes et aux services. Au cours de l'année, le secteur des ventes et des services comptait quelque 124 000 travailleurs de plus (3 %), une majoration attribuable aux nouveaux employés embauchés aux points de vente au détail et de gros. Bien que le nombre de ces travailleurs ait augmenté en 2000, il y avait moins de gérants de magasins de détail et de gros.

La deuxième hausse en importance parmi les principaux groupes de professions s'est réalisée dans les emplois ayant trait aux affaires, à la finance et à l'administration. Ces professions sont surtout exercées par des commis et des secrétaires. L'accroissement du nombre de travailleurs dans ces professions, c.-à-d. 122 000 personnes de plus (5 %), s'est surtout réalisé dans deux secteurs : les services professionnels, scientifiques et techniques (qui incluent la branche d'activité des services informatiques susmentionnée) et la gestion, les services administratifs et autres services de soutien.

Le nombre de gestionnaires a augmenté dans plusieurs secteurs, principalement dans la finance, les assurances, l'immobilier ainsi que dans la fabrication. A la fin de l'année, il y avait 61 000 gestionnaires de plus (4 %) (graphique I).

L'emploi dans les sciences naturelles et appliquées a également connu une augmentation considérable, en hausse de 48 000 (5 %). Ce groupe professionnel comprend les programmeurs, les analystes de systèmes et les ingénieurs. Il n'est pas surprenant qu'il y ait eu une progression du nombre de travailleurs des sciences naturelles et appliquées dans les services professionnels, scientifiques et techniques (surtout dans la composante des services de conception informatique). Un autre secteur où on retrouvait de plus en plus de travailleurs des sciences naturelles était celui de la fabrication.

En 2000, il semble qu'il y ait eu une hausse du niveau général des compétences des travailleurs manufacturiers, puisqu'il y a eu une diminution du nombre de cols bleus occupant des postes de transformation et une augmentation du nombre de gestionnaires, de travailleurs des sciences naturelles et appliquées et de ceux dans le secteur des métiers. Cela peut être en partie attribuable à la nature changeante des produits fabriqués au Canada. Selon l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures (qui peut fournir une répartition détaillée plus exacte du secteur que l'Enquête sur la population active), il y a eu un recul de la production de vêtements et de la production de pâtes et papiers et une montée de la production plus technique se rapportant à l'équipement de communication ainsi qu'aux pièces d'aéronefs et de véhicules automobiles (graphique J).

A l'autre extrémité de l'échelle, il y a eu des pertes d'emploi dans les professions propres au secteur primaire. L'emploi dans ce groupe a chuté de 47 000 (8 %), une diminution peu surprenante étant donné la baisse relative à l'emploi agricole.

Hausse des travailleurs de tous les niveaux de compétence

L'enjeu des compétences a probablement toujours été un aspect important du marché du travail. Toutefois, au cours des dernièresannées, cela est devenu une préoccupation de premier plan puisque le rythme accru des changements technologiques, la concurrence grandissante et la globalisation, de même que d'autres facteurs, ont changé le type et la qualité des compétences recherchées (et offertes) dans la main-d'ouvre.

Afin d'évaluer et d'identifier les changements concernant le niveau de qualification de la main-d'ouvre, un système simple et cohérent est requis. En utilisant la méthode élaborée par Développement des ressources humaines Canada, il est possible d'assigner un niveau de compétence à chaque profession note  4 . Ce système divise les travailleurs en quatre groupes, ordonnés du plus haut niveau de compétence au plus bas (de A à D). Les gestionnaires, pour leur part, sont traités séparément.

En 2000, l'emploi a davantage augmenté à chaque extrémité du spectre. Les professions nécessitant des compétences techniques ou paraprofessionnelles (niveau B) ont augmenté le plus, bondissant de 145 000 (3 %). Parmi les plus qualifiés (niveau A), l'emploi a crû de 49 000 (2 %). A l'autre extrémité, il y a eu une hausse de 56 000 travailleurs (3 %) occupant des postes élémentaires ou de manouvre (niveau D). Le nombre de personnes occupant des emplois exigeant un niveau de compétence intermédiaire (niveau C) n'a que très peu augmenté (graphique K).

Première baisse en ce qui concerne le travail autonome depuis 1986

La catégorie de travailleurs (travailleurs autonomes, employés du secteur public ou privé) constitue une autre catégorie utile à l'évaluation de la nature du travail. En 2000, le travail autonome a reculé pour la première fois depuis 1986. Il s'agit là d'un repli considérable, le nombre de travailleurs autonomes ayant diminué de 146 000 à la fin de l'année, en baisse de 6 % (graphique L). Environ le tiers de ce déclin peut être attribuable à la baisse de l'emploi agricole. Le nombre d'agriculteurs travaillant à leur compte a chuté de 50 000.

Le nombre de travailleurs autonomes a aussi fortement baissé dans les «autres services», un secteur qui regroupe des travailleurs se livrant à une vaste gamme d'activités, dont, entre autres, la garde d'enfants (qui a connu la deuxième plus importante perte, après le travail agricole). Qu'est-ce qui explique le recul du travail autonome dans les autres services? La croissance des emplois mieux rémunérés au moment du recrutement dans des secteurs comme le commerce de détail tendait à restreindre le nombre de jeunes intéressés par la garde d'enfants. Ou peut-être le faisaient-ils seulement dans le cadre d'un emploi secondaire note  5 .

Forte hausse du recrutement dans le secteur privé

Contrairement au travail autonome, le secteur privé a affiché une hausse exceptionnellement forte du nombre d'emplois en 2000, faisant un bond de 376 000 (4 %). Après la récession du début des années 90, le recrutement dans le secteur privé n'a amorcé une reprise sensible qu'au cours de la dernière partie de la décennie. Grâce à la croissance survenue en 2000, la proportion que représentent les employés du secteur privé dans l'ensemble des salariés a finalement dépassé le sommet enregistré en 1989. En novembre 2000, 65,6 % de l'ensemble des employés travaillaient dans le secteur privé, soit le taux le plus élevé depuis au moins 1976 (graphique M).

Les travailleurs de la santé ont renforcé le secteur public

On observe, pour une deuxième année d'affilée, une augmentation du nombre de personnes travaillant dans le secteur public. L'emploi dans ce secteur a progressé de 89 000. Compte tenu des reculs accusés dans les secteurs de l'administration publique et de l'éducation en 2000, cette croissance est surtout attribuable aux soins de santé et à l'assistance sociale.

L'effectif des hôpitaux représente la principale composante de l'emploi dans les soins de santé et l'assistance sociale, bien que cette branche d'activité regroupe également les personnes travaillant dans les cabinets de médecins, les maisons de convalescence et les organismes de services sociaux. Si l'emploi dans les services sociaux a légèrement augmenté, la très grande partie de la croissance s'est produite dans les hôpitaux, particulièrement chez les effectifs professionnels et infirmiers (graphique N).

Qui a trouvé du travail?

La nature de la croissance de l'emploi détermine souvent qui en tire parti. En 2000, l'expansion du secteur des services semble manifestement avoir entraîné une progression de l'emploi chez les jeunes et les femmes du principal groupe d'âge actif, plus susceptibles que les hommes à occuper des postes dans ce secteur. Au cours de l'année, le nombre d'emplois chez les femmes du principal groupe d'âge actif s'est accru de 115 000 (2 %). Cette hausse est supérieure à la croissance démographique de ce groupe, de sorte que le taux d'emploi a grimpé de 0,9 point de pourcentage pendant l'année pour atteindre 74,4 % (graphique O).

L'expansion de l'emploi dans les hôpitaux et dans le commerce de détail s'est imposée comme le moteur de la hausse de l'emploi chez les femmes du principal groupe d'âge actif. Le nombre de femmes occupant des postes de directrices ou de chefs des ventes et d'enseignantes s'est aussi accru.

Les jeunes se classaient au deuxième rang pour ce qui est de la croissance de l'emploi, enregistrant une hausse de 90 000 (4 %). Cette augmentation est principalement attribuable au commerce de détail. Leur taux d'emploi est monté de 1,8 point de pourcentage pour atteindre 57,4 %. Au cours des trois dernières années, le pourcentage de jeunes occupant un emploi a augmenté de plus de 6 points, soit la plus forte hausse observée parmi tous les groupes de travailleurs. Malgré ces gains considérables, le taux d'emploi des jeunes demeure inférieur à son sommet atteint à la fin des années 80 : un écart de presque 7 points de pourcentage les sépare.

Comme on l'a mentionné plus tôt, le taux de chômage s'est établi à près de 6,8 % tout au long de 2000, influencé par la hausse de la participation au marché du travail. L'augmentation de cette participation s'est principalement appuyée sur les jeunes, alors qu'on assistait à une baisse de la fréquentation scolaire. Pour la première fois depuis 1979, le pourcentage de jeunes poursuivant des études à temps plein a diminué pendant trois années consécutives. En 2000, 56 % des jeunes fréquentaient l'école à temps plein, en baisse d'un point de pourcentage par rapport à l'année précédente (graphique P).

Après un gain de 134 000 (2 %) en 1999, la croissance de l'emploi chez les hommes du principal groupe d'âge actif a ralenti pour se chiffrer à 58 000 (1 %). Une progression moins marquée de l'emploi dans le secteur de la fabrication de même que le fléchissement en agriculture sont à l'origine de ce ralentissement. L'expansion observée n'a pas suffi à suivre le rythme de la croissance démographique de ce groupe, ce qui s'est traduit par une légère baisse du taux d'emploi des hommes de ce groupe d'âge (taux qui, s'établissant à 85,7 %, reste néanmoins supérieur à celui de tout autre groupe).

Les travailleurs plus âgés ont affiché une augmentation du nombre d'emplois (de 56 000) similaire à celle des hommes du principal groupe d'âge actif; toutefois, ce dernier groupe est nettement plus important. Il s'agit là d'une hausse de 4 % qui s'est surtout produite au profit des femmes plus âgées ouvrant dans le commerce de détail et les hôpitaux. Près du quart de l'ensemble de la population âgée de 55 ans ou plus travaillait en 2000, soit un taux sans précédent depuis le début des années 90.

O&ugravc; la croissance de l'emploi se manifestait-elle?

L'emploi a progressé dans presque toutes les provinces, particulièrement en Ontario, la plus importante d'entre elles. De plus, même si elle comptait 40 % de l'ensemble des emplois, l'Ontario a enregistré 60 % de la croissance. L'Alberta, la Colombie-Britannique et les trois provinces des Maritimes comptaient également parmi les provinces ayant obtenu une part des emplois supérieure à leur poids au pays (tableau 2).

L'Ontario a poursuivi sa montée

Si l'emploi manufacturier a ralenti dans le reste du pays, il a continué de croître à bon rythme en Ontario, grimpant de 78 000 (7 %). Grâce à l'expansion enregistrée dans le secteur de la fabrication et dans certaines branches du secteur des services, le nombre d'emplois a augmenté de 186 000 au cours de l'année, en hausse de 3,2 %. Au cours des quatre dernières années, la croissance de l'emploi dans la province s'est établie, en moyenne, à 3,4 % par année.

Cette forte progression de l'emploi a permis de hausser le taux d'emploi de l'Ontario de 0,8 point de pourcentage, mais la poussée de la participation à la population active a, en réalité, fait monter le taux de chômage. A la fin de l'année, le taux de chômage en Ontario s'établissait à 6,0 %, soit un demi-point de pourcentage de plus qu'au début de l'année.

Les deux plus grandes villes ontariennes—Toronto et Ottawa—ont bénéficié des plus fortes augmentations. On comptait 119 000 travailleurs de plus à Toronto par rapport à l'année précédente, en hausse de 5 %. A Ottawa, le nombre d'emplois s'est accru de 22 000-un taux de croissance de 4 %. L'expansion de l'emploi manufacturier a contribué de façon importante à la progression observée dans ces deux villes de même que dans d'autres collectivités comme Windsor, St. Catharines-Niagara, Kitchener-Waterloo et London.

Croissance ralentie au Québec, mais chômage peu élevé

En 2000, la croissance de l'emploi s'est atténuée au Québec, après trois augmentations annuelles s'établissant en moyenne à 3 %. En décembre, le Québec comptait 26 000 emplois de plus (1 %) qu'au début de l'année, soit un taux de croissance semblable à celui de la population. Le taux de chômage est resté à des taux jugés historiquement peu élevés. A la fin de l'année, il a glissé à 8,0 %, une première depuis le début de l'année 1976 (graphique Q).

Les gains à Vancouver ont stimulé l'emploi en Colombie-Britannique

Troisième province en importance au chapitre de la population, la Colombie-Britannique a affiché une croissance de l'emploi de 2 %. A la fin de l'année, 44 000 personnes de plus y travaillaient; cette hausse a permis au taux d'emploi de monter de 0,6 point de pourcentage pour atteindre 60,6 % et a fait passer le taux de chômage de 7,8 % à la fin de 1999 à 7,1 %.

La vigueur du marché du travail de la Colombie-Britannique était le reflet des améliorations enregistrées à Vancouver. L'expansion de l'emploi dans le secteur de l'hébergement et de la restauration ainsi que dans celui de l'information, de la culture et des loisirs a contribué à faire fléchir le taux de chômage de Vancouver à 5,8 % en décembre; il s'agit là d'un taux inférieur à celui enregistré à Toronto (6,1 %) et à Montréal (7,8 %). Le taux d'emploi a augmenté tout au long de l'année à Vancouver pour s'établir à 62,8 % en décembre, soit 1,7 point de pourcentage au-dessus de celui au début de l'année (graphique R).

Croissance soutenue en Alberta

De toutes les provinces, l'Alberta est celle qui a affiché la croissance de l'emploi la plus constante et la plus soutenue. En 2000, l'expansion de l'emploi a été supérieure à 2 % pour une huitième année consécutive. A la fin de l'année, l'Alberta comptait 41 000 emplois de plus (3 %) en raison des gains obtenus dans les secteurs de l'hébergement et de la restauration, de la construction et de la fabrication. Cette augmentation du nombre d'emplois a fait passer le taux de chômage à 4,8 % en décembre, en baisse de 0,6 point de pourcentage par rapport à ce qu'il était un an plus tôt.

Calgary et Edmonton ont, toutes deux, enregistré une croissance de l'emploi au cours des dernières années, mais le nombre d'emplois a progressé plus rapidement à Calgary. Au milieu des années 90, on recensait plus d'emplois à Edmonton; en 2000, on en recensait quelque 58 000 de plus (11 %) à Calgary. Au cours des six dernières années, les hausses les plus fortes dans cette dernière ont été observées dans les services professionnels, scientifiques et techniques ainsi que dans le secteur de la fabrication.

Taux de croissance de l'emploi supérieur au Manitoba

Grâce aux gains dans les secteurs de la fabrication ainsi que de l'information, de la culture et des loisirs, le nombre d'emplois s'est accru de 10 000 (2 %) au Manitoba en 2000. La croissance de la population d'âge actif n'ayant atteint que 0,7 % (près de la moitié du taux national), le taux d'emploi a connu une hausse de 0,7 point de pourcentage pour s'établir à 64,6 % à la fin de l'année. Enregistrant un taux de chômage de 4,9 % en décembre, le Manitoba arrivait en deuxième position derrière l'Alberta pour ce qui est des taux de chômage les plus faibles.

L'agriculture a provoqué un repli de l'emploi en Saskatchewan

L'emploi agricole s'est replié pour une deuxième année consécutive en Saskatchewan (graphique S). En 2000, cependant, la perte de 13 000 emplois (presque 19 %) était nettement plus marquée. En Saskatchewan, une personne sur 10 travaillait dans une ferme; il s'agit là du taux le plus élevé au pays. Il n'est donc pas surprenant que, compte tenu du fléchissement de l'agriculture, le nombre total d'emplois ait diminué de 5 000 (1 %) dans la province.

La croissance s'est poursuivie dans les Maritimes

En Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à l'Ile-du-Prince-Édouard, l'expansion de l'emploi a été supérieure à 2,5 %. A la fin de l'année, la proportion de la population occupant un emploi s'établissait à 59,3 % à l'Ile-du-Prince-Édouard, à 56,7 % en Nouvelle-Écosse et à 55,9 % au Nouveau-Brunswick. Bien qu'ils demeurent relativement faibles par rapport à ceux du reste du pays, les taux d'emploi dans chacune de ces provinces ont atteint des sommets sans précédent en 2000 (graphique T).

Terre-Neuve est la seule province de l'Est ayant accusé un recul au chapitre de l'emploi. Par rapport à la fin de 1999, on comptait quelque 7 000 emplois de moins à Terre-Neuve, soit une baisse de 3 %. Les pertes observées en 2000 sont toutefois survenues après la forte croissance enregistrée au cours des trois années précédentes. Depuis 1996, au moment o&ugravc; l'emploi amorçait une reprise à l'échelle nationale, le nombre d'emplois a augmenté de 10,9 % à Terre-Neuve, soit un taux de croissance s'approchant de celui de l'ensemble du pays (11,5 %).

Notes

  1. L'emploi a en fait reculé en janvier 1998; ce repli, temporaire et non économique, est survenu en raison de la tempête de verglas qui a affligé l'ouest du Québec et l'est de l'Ontario.
  2. Dans une étude récente, on a souligné que l'emploi dans le secteur des jeux de hasard et loteries est en croissacne depuis un certain nombre d'années (Marshall, 2000).
  3. On n'a pu comparer les tendances à plus long terme dans cette section. En raison de modifications concernant le codage des professions, les données de l'Enquête sur la population active à partir de juin 1999 ne sont pas comparables aux données antérieures.
  4. Développement des ressources humaines Canada (DRHC) a attribué un niveau de qualification à chaque profession détaillée selon son système de Classification nationale des professions (CNP). En liant le code de la CNP à celui de la Classification type des professions utilisé par Statistique Canada, il est possible de générer des données de l'Enquête sur la population active selon le niveau de compétence. Pour plus d'information sur la CNP et les niveaux de compétence, voir www.hrdc-drhc.gc.ca, puis «Classification nationale des professions».
  5. La catégorie de travailleurs ne réfère qu'à l'emploi principal d'une personne.

Documents consultés

Auteur

Geoff Bowlby est au service de la Division de la statistique du travail. On peut communiquer avec lui au (613) 951-3325 ou à bowlgeo@statcan.gc.ca.


Estimation de la situation vis-à-vis de l'activité de la population canadienne en âge de travailler

Figure

En 2000, les taux d'emploi des jeunes et des femmes du principal groupe d'âge actif ont augmenté le plus.

Graphique

Le taux de chômage des jeunes, bien que toujours beaucoup plus élevé que celui des adultes, a poursuivi sa tendance à la baisse.

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En pourcentage, la croissance de l'emploi a devancé la croissance démographique, sauf dans le cas des hommes du principal groupe d'âge actif.

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Les taux de chômage des personnes plus âgées et des femmes du principal groupe d'âge actif ont augmenté légèrement en raison d'une hausse de l'activité.

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Depuis trois années consécutives, le taux d'emploi chez les jeunes a enregistré la plus forte progression.

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Au fil des ans, la croissance de l'emploi à temps plein a surpassé de loin celle de l'emploi à temps partiel, mais en 2000, les taux de croissance de l'emploi à temps plein et à temps partiel étaient presque les mêmes.

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Pour la première fois depuis 1986, le travail autonome a fléchi en 2000.

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Au cours des quatre dernières années, on a observé une forte croissance de l'emploi dans la fabrication et le commerce, soit les deux plus importants secteurs au Canada. En 2000, les gains ont également été considérables au chapitre des services professionnels, scientifiques et techniques de même que dans le domaine de l'information, de la culture et des loisirs, entre autres.

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Les trois branches d'activité ayant connu la plus forte croissance en 2000 faisaient partie du secteur des services.

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Au cours des quatre dernières années, les professions liées aux sciences naturelles et appliquées ont enregistré la hausse la plus élevée en pourcentage. Ce groupe comprend les programmeurs, les analystes de systèmes et les ingénieurs en informatique.

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Compte tenu des gains dans le secteur des services, les professions relatives aux ventes et aux services ainsi qu'aux affaires, à la finance et à l'administration ont connu la plus importante progression. La plus forte baisse a touché les professions propres au secteur primaire en raison du déclin survenu en agriculture.

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Depuis le début d'une forte tendance à la hausse en 1997, l'emploi dans les trois plus grandes villes de la région de l'Atlantique s'est hissé au niveau national ou au-dessus de celui-ci.

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En pourcentage, la croissance de l'emploi a été plus forte en Ontario en 2000.

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Près de 6 personnes sur 10 nouvellement occupées provenaient de l'Ontario.

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En 2000, les taux de chômage ont diminué dans la plupart des provinces.

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Parmi les villes canadiennes les plus importantes, Calgary et Toronto ont affiché le niveau moyen de l'emploi le plus élevé.

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Le nombre moyen d'heures habituelles est demeuré stable en 2000. Au cours de l'année, la semaine de travail comptait en moyenne 36,7 heures.

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La répartition des heures de travail a également été stable en 2000. Seulement 59 % de tous les travailleurs avaient un horaire habituel de 35 à 40 heures par semaine à leur emploi principal.

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Ce sont les travailleurs reliés au secteur primaire et aux professions qui y sont propres qui ont eu l'horaire de travail le plus long en 2000.

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En 2000, en moyenne 10 % des employés effectuaient des heures supplémentaires rémunérées, un taux légèrement en hausse par rapport à l'année précédente. Les jeunes et les hommes de 25 à 54 ans ont connu les augmentations les plus remarquables.

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Les heures supplémentaires non rémunérées étaient aussi plus fréquentes en 2000.

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Alors que les travailleurs ayant effectué des heures supplémentaires dans le secteur des biens étaient plus susceptibles d'être rémunérés pour leurs efforts additionnels, la plupart de ceux ayant fait de même dans le secteur des services ne l'étaient pas.

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En 2000, le pourcentage de personnes travaillant à temps partiel involontairement a diminué alors que plus de personnes ont travaillé peu d'heures parce qu'elles allaient à l'école.

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En 2000, les employées gagnaient 81 cents pour chaque dollar de rémunération des hommes, tout comme l'année précédente.

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Selon le secteur, ce sont les employés des services publics qui ont touché le plus. Parmi tous les principaux groupes de professions, les gestionnaires demeuraient les mieux rémunérés.

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La baisse la plus marquée du ratio des employés syndiqués par rapport à l'ensemble des employés se situait dans le secteur de la gestion d'entreprises, des services administratifs et des autres services de soutien ainsi que dans celui du transport et de l'entreposage.

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Au cours des années 90, le nombre de travailleurs occupant plus d'un emploi a augmenté; cependant, leur part de l'emploi total est demeurée à environ 5 %.

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Quelque 12 % de l'ensemble des employés avaient un travail temporaire. Chez les jeunes, cette proportion était deux fois plus élevée et a augmenté récemment.

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Pour la quatrième année consécutive, la croissance de l'emploi a été plus rapide au Canada qu'aux États-Unis.

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Malgré l'harmonisation des taux de chômage canadien et américain, l'écart entre les deux demeure.

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Mesures supplémentaires du chômage et variation en points de pourcentage de 1996 à 2000

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