Niveaux de drogues dans les eaux usées de villes canadiennes

Renseignements expérimentaux

Les données sont considérées comme provisoires et pourraient être modifiées à l'avenir.

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Données

Les données utilisées pour créer cette application Web interactive proviennent des tableaux de données suivants :

Information additionnelle

Aperçu

Le volet de drogue de l'Enquête canadienne sur les eaux usées (ECEU) a pour objectif de mesurer les concentrations de résidus de drogues, licites et illicites, dans les eaux usées de certaines villes du Canada. Depuis 2019, on prélève, dans le cadre de l’ECEU, des échantillons d’eaux usées de sept municipalités : Halifax, Montréal, Toronto, Prince Albert, Saskatoon, Edmonton et Metro Vancouver. Ensemble, ces villes comportent une population de près de 9 millions d'habitants. Le nombre d'usines de traitement des eaux usées dans lesquelles des échantillons ont été prélevés dans chaque ville est le suivant: Halifax (3), Montréal (2), Toronto (4), Prince Albert (1), Saskatoon (1), Edmonton (1), Vancouver (5). Les données de l’ECEU fournissent des renseignements qui complètent et améliorent d’autres programmes de Statistique Canada relatifs aux statistiques sociales et économiques qui comprennent les problèmes de santé et le mode de vie. Bien que la collecte pour l’ECEU ait débuté en 2019, ce tableau de bord affiche les données de 2022 à 2023.

Épidémiologie basée sur les eaux usées

Mesurer les niveaux de drogues dans les eaux usées peut compléter d’autres indicateurs de la consommation de drogues (p. ex. les décès ou données concernant les saisies de drogues) en générant des renseignements à propos des tendances géographiques et temporelles. Après avoir consommé une drogue, l’organisme la décompose et produit des métabolites qui sont excrétés dans l’urine et les selles et pénètrent dans le système d’assainissement collectif. Une certaine quantité de la drogue consommée (drogue ou molécule mère) peut être excrétée intacte avec ses métabolites. La quantification de métabolites exclusifs dans les eaux usées peut refléter la consommation de drogues mères par la population desservie par l’usine de traitement des eaux usées. En tenant compte du nombre de personnes desservies par l’usine de traitement, il est possible de calculer la quantité de drogue excrétée par jour par habitant (charge quotidienne par habitant).

Il est important de souligner que les valeurs présentées sont des estimations de la quantité excrétée de métabolites de drogues dans les eaux usées et ne correspondent pas directement aux quantités consommées des drogues mères. Une autre source de drogue mère dans les eaux usées pourrait être la drogue non consommée déversée dans les égouts.

Des échantillons d'eaux usées sont prélevés pendant sept jours consécutifs à partir du deuxième lundi de chaque mois (2022) ou du deuxième mercredi (2023). Chaque échantillon est un composé de 24 heures d'affluent arrivant à l’usine de traitement des eaux usées. Les échantillons sont envoyés à un laboratoire de la Direction générale des opérations réglementaires et de l'application de la loi de Santé Canada à Toronto (Ontario) et analysés par spectrométrie de masse pour mesurer les concentrations de métabolites de drogues. Les charges par jour par habitant sont calculées en tenant compte du volume total de l'affluent arrivant à l’usine de traitement des eaux usées le jour de l'échantillonnage et de la population estimée dans le réseau d’égout. Les populations sont estimées à partir du Recensement de la population de StatCan de 2021 et projetée vers l'avant en utilisant d'estimations de croissance de la subdivision de recensement contenant chaque zone de captage de l'usine de traitement. Les échantillons manquants ont fait l’objet d’imputations multiples afin de créer des estimations et des variances mensuelles valides. Le modèle d'imputation tient compte de l'emplacement, du mois, du jour de la semaine des échantillons manquants et les niveaux de substances dans les eaux usées pour les autres jours de la semaine. À partir de ces résultats, l’ÉCEU produit des estimations quantitatives mensuelles des métabolites de drogues dans les eaux usées de chacune des municipalités.

Substances mesurées

L’ECEU publie actuellement des estimations pour 10 substances parmi lesquelles figurent des produits d'excrétion de drogues illicites et réglementées.

Certains métabolites de drogues, comme la benzoylecgonine de la cocaïne, sont exclusifs à leur drogue mère, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas des produits d'excrétion du métabolisme d'autres drogues. Puisqu'ils indiquent clairement une drogue particulière, ces métabolites sont des cibles idéales pour l'épidémiologie des drogues fondée sur les eaux usées. Malheureusement, toutes les drogues d'intérêt n'ont pas de métabolites spécifiques aussi appropriés.

  • Amphétamine : un stimulant très utilisé.
  • Cannabis (THC_COOH) : un dérivé du tétrahydrocannabinol, le principal composé psychoactif du cannabis.
  • Cocaïne (Benzoylecgonine) : le métabolite primaire et exclusif de la cocaïne, une drogue stimulante.
  • Codéine : un médicament analgésique délivré sur ordonnance et également vendu à certains endroits sous forme de médicaments en vente libre. La codéine est métabolisée en morphine et aussi excrétée comme codéine inaltérée.
  • Fentanyl (Norfentanyl) : le métabolite principal du fentanyl, un analgésique puissant délivré sur ordonnance qui est souvent obtenue de façon illégale et dont on abuse.
  • Ecstasy (MDMA) : 3,4-méthylènedioxy-méthylamphétamine (MDMA) est communément appelée ecstasy, également connue sous le nom de « molly », il s'agit d'une drogue psychoactive utilisée à des fins récréatives.
  • Méthadone : une drogue synthétique utilisée pour traiter la dépendance aux opiacés et la douleur chronique.
  • Méthamphétamine : un stimulant puissant.
  • Morphine : un puissant médicament analgésique. De nombreux opiacés produisent de la morphine lorsqu'ils sont métabolisés. Par exemple, la morphine est le métabolite le plus abondant de l'héroïne et de son principal métabolite, la 6-monoacétylmophine (6-MAM). L'acétylcodéine est l'une des principales impuretés présentes dans l'héroïne fabriquée illicitement. La morphine est également un produit d'excrétion de la morphine elle-même et de ses dérivés, ainsi que de la codéine. Par conséquent, la consommation de codéine et d'autres drogues contenant des dérivés de la codéine contribuera aussi aux niveaux de morphine dans les eaux usées.
  • Oxycodone : un médicament analgésique délivré sur ordonnance qui est souvent obtenue de façon illégale et utilisé à mauvais escient.

Limites et autres éléments à considérer

L'épidémiologie fondée sur les eaux usées est un outil peu coûteux et puissant pour estimer la consommation de drogues à l'échelle d'une ville. Cependant, l'analyse et l'interprétation des estimations à partir d'échantillons d'eaux usées présentent certaines limites :

  • L’ECEU n’est pas conçue pour produire des données représentatives de l'ensemble de la population canadienne.
  • La population visée par le territoire desservi par des usines de traitement des eaux usées varie d'une ville à l'autre.
  • Les résultats de l'analyse ne fournissent pas de renseignements à propos des consommateurs de drogues, comme leurs caractéristiques démographiques, leurs antécédents, leur consommation commune de drogues ou leurs localisations précises. Ils ne peuvent que fournir des renseignements sur les tendances générales de la consommation de drogues dans la région.
  • Les différences modérées et faibles entre les villes doivent être interprétées avec prudence, car le réseau d’égout des eaux usées de chaque ville est différent et peut être en partie à l'origine des différences. Certaines villes peuvent avoir des populations flottantes plus larges.
  • Les résidus de drogues se dégradent dans les eaux usées et peuvent être transformés en d'autres composés. Il est important de noter que l'absence de détection d'un résidu de drogue dans les eaux usées ne signifie pas nécessairement que la drogue mère n'a pas été consommé. Cela peut être attribuable, par exemple, à une grande instabilité chimique du métabolite de la drogue dans les eaux usées. Cette perte de résidus peut se produire à différents stades : dans les eaux usées, pendant le transport après la collecte et pendant l’entreposage (à une intensité moindre en raison de l’entreposage des échantillons congelés, ce qui peut influer sur la comparabilité des résultats entre deux périodes différentes).

References

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