Série d’analyses de la population active immigrante
Les immigrants sur le marché du travail canadien : tendances récentes entre 2006 et 2017
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par Lahouaria Yssaad et Andrew Fields
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Note de remerciements
La présente étude sur le marché du travail des immigrants au Canada marque 12 ans de collecte de données sur les immigrants dans le cadre de l’Enquête sur la population active — données qui ont fait l’objet d’analyse à maintes reprises au cours de cette période.
Les auteurs souhaitent remercier ceux et celles qui ont commenté une version préliminaire du manuscrit, à savoir les membres de la division des statistiques du travail : Anne Milan, Emmanuelle Bourbeau, Martha Patterson, Bertrand Ouellet-Léveillé, Rachelle Pelletier, Martin Lemire, Vince Dale, Dominique Dionne-Simard, Vincent Ferrao, Marc Levesque, ainsi que Josée Bégin.
Notre gratitude s’adresse également à René Houle (de la division des statistiques sociales et autochtones) pour sa lecture minutieuse du document, et à Elizabeth Nash (de la bibliothèque de Statistique Canada) pour son aide indéfectible.
Nos sincères remerciements vont à nos collègues d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, pour leur lecture du manuscrit.
Merci également à ceux et celles qui ont vérifié la version française du présent rapport, à savoir Vincent Hardy, Bertrand Ouellet-Léveillé, Dominique Lavoie et Catherine Pelletier, ainsi qu’à Alissa Souliere et Marie-Josée Major pour leur travail en matière de production.
Enfin, nous tenons à exprimer aussi toute notre gratitude à Jacob Miller, du Programme fédéral d’expérience de travail étudiant, pour sa méticuleuse validation des données et pour sa vérification approfondie de la version finale du manuscrit.
Introduction
Selon les plus récentes projections démographiques, les immigrants représenteront entre 24,5 % et 30,0 % de la population canadienne d’ici 2036, comparativement à 20,7 % en 2011. Il s’agirait de la proportion la plus élevée depuis 1871Note 1.
Par ailleurs, en 2036, près de la moitié de la population canadienneNote 2 serait constituée d’immigrants et de personnes de deuxième génération. Ce dernier groupe comprend les non-immigrants dont au moins un parent est né à l’étranger. La proportion des deux groupes réunis s’établissait à 38,2 % en 2011Note 3.
L’apport des immigrants à l’économie et à la société canadienne se poursuit, et cet apportNote 4 devrait augmenter davantage compte tenu du vieillissement démographique inexorable. Selon les projections établies, l’immigration demeurera un moteur essentiel de la croissance démographique. À partir de 2031, plus de 80 % de cette croissance proviendrait de l’immigration, contre environ 67 % en 2011Note 5. Toutefois, de nombreux pays-sources d’immigration font face à des tendances similaires en matière de vieillissement, tendances qui sont attribuables à leur propre transition démographique. Par conséquent, davantage de pays où la population est plus âgée et les taux de natalité sont faibles seront en concurrence avec le Canada pour attirer des travailleurs jeunes, qualifiés et mobilesNote 6.
Dans ce contexte, il s’avère essentiel de suivre la situation des immigrants sur le marché du travail pour comprendre les diverses facettes de leur intégration socioéconomique. La présente analyse porte donc sur deux indicateurs clés du marché du travail, à savoir le taux d’emploi (ou le ratio de l’emploi à la population) et le taux de chômage, et examine l’écart entre immigrants et natifs du Canada — écart qui a été largement documentéNote 7Note 8.
À l’aide des données de l’Enquête sur la population active (EPA), ce rapport dresse un portrait de la situation des immigrants sur le marché du travail, présentant un aperçu de la période de 12 ans qui s’est écoulée depuis le début de la série de données de l’EPA sur les immigrants, c’est-à-dire de 2006 à 2017. L’analyse est axée sur les immigrants du principal groupe d’âge actif, mais donne également une vue d’ensemble des tendances sur le marché du travail de leurs homologues plus jeunes et plus âgés.
Le principal groupe d’âge actif est composé des personnes de 25 à 54 ans. Ces personnes sont plus susceptibles d’avoir terminé leurs études et de n’avoir pas encore pris leur retraite (voir Source des données, concepts et définitions). La situation des personnes du principal groupe d’âge actif sur le marché du travail est examinée par province, secteur d’activité, niveau de scolarité, caractéristiques sociodémographiques et lieu de naissance. Une analyse succincte de la rémunération des immigrants est aussi présentée.
Faits saillants
- La plus grande part (66 %) de la hausse de l’emploi à l’échelle nationale de 2016 à 2017 est attribuable aux immigrants du principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans) et aux travailleurs nés au Canada âgés de 55 ans et plus.
- Le taux de chômage des immigrants du principal groupe d’âge actif a légèrement diminué en 2017 pour s’établir à 6,4 % — soit le taux le plus bas depuis le début de la série de l’EPA sur les immigrants, en 2006. Parallèlement, leur taux d’emploi a augmenté, passant à 78,9 % — soit le taux le plus élevé enregistré au cours de la période de 12 ans. À titre de comparaison, le taux d’emploi des natifs s’établissait à 84,0 % en 2017, en hausse de 0,8 point de pourcentage par rapport à l’année précédente, et leur taux de chômage était de 5,0 %, en baisse de 0,5 point de pourcentage.
- L’écart du taux d’emploi entre immigrants et natifs s’est rétréci durant trois années consécutives, après s’être élargi en 2014. En 2017, cet écart était à son plus bas niveau depuis 2006 (début de la série). Parallèlement, l’écart du taux de chômage était stable en 2017 par rapport à 2016, mais plus étroit qu’il ne l’était en 2014.
- De 2016 à 2017, la majeure partie de la hausse de l’emploi chez les immigrants était attribuable à ceux et celles qui habitaient au Canada depuis plus de 10 ans (immigrants établis). Toutefois, les immigrants très récents (au Canada depuis 5 ans ou moins) étaient à l’origine de plus du tiers (35 %) de cette hausse.
- Les immigrants vivant en Colombie-Britannique et en Ontario représentaient l’essentiel de la croissance de l’emploi des immigrants en 2017 à l’échelle nationale.
- La croissance de l’emploi des immigrants a été principalement observée dans les secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques; de la finance, des assurances et des services immobiliers et services de location et de location à bail; de la fabrication, ainsi que dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale.
- De 2016 à 2017, l’emploi a augmenté chez les immigrants diplômés d’université, principalement dans le travail à temps plein et parmi les immigrants établis (au pays depuis plus de 10 ans). Dans le cas des natifs titulaires d’un diplôme universitaire, l’emploi s’est aussi accru, portant leur taux d’emploi à 91,4 %, soit le taux le plus élevé depuis 2006. La hausse de l’emploi chez les immigrants diplômés d’université a contribué à hisser leur taux d’emploi à un sommet de 82,1 % en 2017. Par conséquent, l’écart entre eux et leurs homologues natifs s’est amenuisé, atteignant son ampleur la plus étroite depuis 2006.
- Les immigrants du principal groupe d’âge actif nés aux Philippines continuent d’afficher le taux d’emploi le plus élevé parmi tous les groupes d’immigrants, voire plus élevé que celui des natifs, suivis des immigrants nés en Europe.
- Les immigrants nés en Afrique affichent le taux d’emploi le plus bas et le taux de chômage le plus élevé de tous les groupes d’immigrants, et l’écart entre leurs taux et ceux des natifs est particulièrement marqué chez ceux installés au Canada depuis 5 ans ou moins.
Le présent rapport est basé sur les données de l’Enquête sur la population active (EPA), une enquête mensuelle menée auprès des ménages. La série de données de l’EPA sur les immigrants a débuté en janvier 2006, lorsque cinq questions ont été ajoutées au questionnaire dans le but d’identifier les immigrants et de fournir des données actuelles sur leur situation sur le marché du travail.
Ces questions sont :
- Dans quel pays … est-[il/elle] né(e)?
- Est-[il/elle], ou a-t-[il/elle] déjà été, un(e) immigrant(e) reçu(e) au Canada?
- En quelle année … est-[il/elle] devenu(e) un(e) immigrant(e) reçu(e) pour la première fois?
- Quel mois?
- Dans quel pays … a-t-[il/elle] obtenu son certificat ou diplôme le plus élevé?
Les résultats présentés dans ce rapport reposent sur des moyennes annuelles pour les années 2006 à 2017.
Le concept de « situation sur le marché du travail » englobe divers aspects tels que la rémunération, la profession, la situation vis-à-vis de l’emploi et du chômage, l’activité sur le marché du travail, les heures de travail et le statut de travailleur temporaire ou permanent. La rémunération est également une dimension importante de la situation sur le marché du travail. Dans le présent rapport, la notion « situation sur le marché du travail » fait généralement référence aux taux d’emploi et de chômage; y figure aussi une brève analyse des données sur la rémunération.
Aux fins d’analyse du marché du travail, le « principal groupe d’âge actif » désigne les personnes de 25 à 54 ans, celles-ci étant plus susceptibles d’avoir terminé leurs études et d’être disponibles pour travailler à temps plein que les personnes de 15 à 24 ans, et moins susceptibles d’être à la retraite que celles de 55 ans et plus. À moins d’indication contraire, le principal groupe d’âge actif est donc le centre d’intérêt de l’analyse dans le présent rapport.
Trois groupes d’immigrants sont identifiés en fonction de la durée de leur résidence au Canada en tant qu’immigrants reçus avant d’être interviewés dans le cadre de l’EPA. Ces groupes sont les suivants :
- Immigrants très récents, aussi appelés « nouveaux arrivants » : immigrants reçus installés au Canada depuis 5 ans ou moins.
- Immigrants récents : immigrants reçus installés au Canada entre plus de 5 et 10 ans.
- Immigrants établis : immigrants reçus installés au Canada depuis plus de 10 ans.
Notes
Dans le présent rapport, les termes « immigrant » et « immigrant reçu » sont employés de façon interchangeable.
Pour faciliter la lecture, la plupart des chiffres exprimés en proportions sont arrondis. Par contre, les taux d’emploi et de chômage ainsi que les taux de variation (hausse, baisse) sont présentés avec une décimale.
Aperçu du marché du travail des immigrants
La croissance nationale de l’emploi est principalement attribuable aux immigrants et aux travailleurs plus âgés nés au Canada
Le marché du travail canadien pour l’ensemble de la population en âge de travailler (15 ans et plus) a affiché une bonne performance en 2017. Près de 20 millions de personnes faisaient partie de la population active, c’est-à-dire qu’elles travaillaient ou étaient à la recherche d’un emploi. De ce nombre, 18,4 millions étaient en emploi, soit 337 000 personnes de plus qu’en 2016. Cela représente une hausse de 1,9 %, soit la croissance la plus élevée depuis 2013. Résultat de cette croissance : le taux d’emploi global s’est hissé à 61,6 %, ce qui représente également le taux le plus élevé depuis 2013. Parallèlement, le taux de chômage a diminué, passant à 6,3 % en 2017 — soit le taux le plus bas depuis 2008.
L’essentiel de la hausse de l’emploi de 2016 à 2017 est attribuable aux immigrants du principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans) et aux natifs âgés de 55 ans et plus (tableau 1).
Total, immigrants reçus et populations nées au Canada | Immigrants reçus | Populations nées au Canada | |
---|---|---|---|
milliers | |||
15 ans et plus | 287,2 | 115,7 | 171,5 |
15 à 24 ans | 2,9 | -7,1 | 10,0 |
25 à 54 ans | 145,5 | 86,8 | 58,7 |
55 ans et plus | 138,7 | 36,0 | 102,7 |
Note : La somme des catégories pourrait parfois ne pas correspondre au total en raison de l'arrondissement. Source : Tableau 14-10-0085-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0104). |
Dans le cas du principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans), la majorité (60 %) de la hausse de l’emploi observée en 2017 était attribuable aux immigrants reçus, ce qui s’explique principalement par la croissance plus élevée de leur population comparativement à celle des non-immigrants dans ce groupe d’âge. Par contre, parmi les 55 ans et plus, les natifs ont contribué le plus (74 %) à la croissance de l’emploi (graphique 1).
Tableau de données du graphique 1
Immigrants reçus | Populations nées au Canada | |
---|---|---|
pourcentage | ||
15 ans et plus | 40,3 | 59,7 |
25 à 54 ans | 59,7 | 40,3 |
55 ans et plus | 26,0 | 74,0 |
Source : Tableau 14-10-0085-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0104). |
En 2017, plus du tiers (34 %) de la hausse de l’emploi chez les natifs était attribuable aux personnes de 25 à 54 ans, tandis que le chiffre correspondant pour les immigrants était de 75 %. Cela n’est guère surprenant, étant donné que la majorité des immigrants sont sélectionnés parmi le principal groupe d’âge actif des 25 à 54 ans. Cet écart entre immigrants et natifs au sein du principal groupe d’âge actif illustre la tendance démographique bien connue du vieillissement de la génération du baby-boom.
Alors que la proportion de la population active née au Canada a diminué de façon constante (passant de 78 % en 2006 à 74 % en 2017), la proportion d’immigrants a augmenté (passant de 22 % à 26 % au cours de la même période). Cette situation se reflète dans la tendance à long terme de l’emploi (graphique 2), illustrant la manière dont l’apport croissant des immigrants à l’économie et à la société canadienne est lié aux tendances démographiques à long terme qui prévalent dans la plupart des pays industrialisés.
Tableau de données du graphique 2
Année | Population, immigrants reçus | Emploi, immigrants reçus | Population, populations nées au Canada | Emploi, populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|
2006 = 100 | ||||
2006 | 100,00 | 100,00 | 100,00 | 100,00 |
2007 | 101,56 | 101,87 | 100,37 | 101,24 |
2008 | 102,81 | 102,51 | 100,63 | 101,85 |
2009 | 104,22 | 100,59 | 100,91 | 99,78 |
2010 | 105,90 | 102,53 | 100,91 | 100,06 |
2011 | 109,75 | 106,89 | 99,90 | 99,71 |
2012 | 111,93 | 110,66 | 99,28 | 99,45 |
2013 | 115,33 | 114,62 | 98,36 | 98,70 |
2014 | 117,42 | 115,65 | 98,16 | 98,26 |
2015 | 120,88 | 119,91 | 97,62 | 97,93 |
2016 | 127,00 | 126,88 | 96,19 | 96,41 |
2017 | 128,56 | 130,51 | 95,95 | 97,06 |
Source : Tableau 14-10-0085-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0104). |
Légère hausse du taux d’emploi des immigrants
En 2017, l’emploi des immigrants du principal groupe d’âge actif a légèrement augmenté par rapport à l’année précédente, et leur taux de chômage a quelque peu diminué (-0,5 point de pourcentage) pour s’établir à 6,4 %. Parallèlement, leur taux d’emploi a augmenté de 1,3 point de pourcentage pour atteindre 78,9 %. Les taux de chômage et d’emploi de leurs homologues nés au Canada étaient de 5,0 % et de 84,0 %, respectivement. En 2017, le taux d’emploi des immigrants était à son niveau le plus élevé depuis le début de la série de données de l’EPA sur les immigrants en 2006.
Toutefois, l’écart du taux d’emploi entre immigrants et natifs demeure relativement stable (graphique 3). Comme le montre le graphique 2, la population des immigrants ainsi que leur niveau d’emploi se sont accrus à peu près au même rythme; il en est de même pour les natifs.
La durée écoulée depuis l’arrivée au Canada est un facteur déterminant pour la situation des immigrants sur le marché du travail. Plus particulièrement, les immigrants très récents (qui sont au pays depuis 5 ans ou moins) font souvent face à plusieurs obstacles sur le marché du travail — obstacles dus à leurs connaissances linguistiques insuffisantes, à l’absence de reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger, au manque de familiarité avec le marché du travail canadien ainsi qu’à d’autres difficultésNote 9 (voir Immigrants très récents, de 2006 à 2017).
Historiquement, les nouveaux arrivants (immigrants très récents) affichent des taux d’emploi plus faibles que les autres groupes d’immigrants reçus. Les immigrants établis (ceux arrivés il y a plus de 10 ans) sont plus susceptibles de voir leur situation sur le marché du travail converger avec celle des natifs (graphique 3).
Tableau de données du graphique 3
Année | Immigrants reçus | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | Populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|---|
pourcentage | |||||
2006 | 77,7 | 65,2 | 75,6 | 82,0 | 83,1 |
2007 | 77,9 | 65,1 | 76,2 | 82,2 | 83,8 |
2008 | 77,5 | 66,7 | 74,8 | 81,7 | 84,1 |
2009 | 75,0 | 63,6 | 72,5 | 79,3 | 82,1 |
2010 | 75,2 | 63,6 | 73,7 | 79,4 | 82,4 |
2011 | 75,7 | 63,6 | 74,5 | 79,8 | 82,9 |
2012 | 76,8 | 66,9 | 75,0 | 80,4 | 83,2 |
2013 | 77,2 | 67,4 | 75,7 | 80,6 | 83,3 |
2014 | 76,5 | 66,1 | 75,5 | 79,9 | 83,1 |
2015 | 77,1 | 66,0 | 75,6 | 80,9 | 83,3 |
2016 | 77,6 | 68,2 | 76,1 | 80,7 | 83,2 |
2017 | 78,9 | 69,8 | 77,2 | 82,0 | 84,0 |
Source : Tableau 14-10-0085-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0104). |
Si le taux d’emploi des nouveaux arrivants était de 69,8 % en 2017 — seulement légèrement en hausse par rapport à 2016 —, ce taux était tout de même à son plus haut niveau durant la période de 12 ans de la série de données sur les immigrants de l’EPA. En outre, l’écart de 14,2 points de pourcentage entre nouveaux arrivants et natifs en 2017 était presque inchangé par rapport à un an plus tôt, quoiqu’il ait diminué par rapport à 2006, année où cet écart était de 17,9 points de pourcentage.
En ce qui a trait aux immigrants récents, soit ceux arrivés au pays entre plus de 5 ans et 10 ans, leur taux d’emploi a aussi légèrement augmenté pour atteindre 77,2 %, et l’écart entre eux et les natifs s’est quelque peu rétréci pour s’établir à 6,8 points de pourcentage en 2017 (contre 7,1 points en 2016 et 7,5 points en 2006).
Quant aux immigrants établis (ceux arrivés il y a plus de 10 ans), ils ont tendance à bénéficier d’un marché du travail plus favorable, convergeant davantage vers les natifs, avec un taux d’emploi de 82,0 % en 2017— en hausse de 1,3 point de pourcentage par rapport à l’année précédente. Toutefois, le taux d’emploi des natifs (84,0 %) ayant aussi notablement augmenté, l’écart entre les deux groupes est demeuré significatif, s’établissant à 2,0 points de pourcentage en 2017. Mais celui-ci était en légère baisse par rapport à l’écart de 2,5 points de pourcentage observé en 2016.
Début de la boîte de texteDurée écoulée depuis l’arrivée au Canada : L’intégration sociale et économique des immigrants est un processus qui prend un certain temps. Mais combien de temps faut-il pour que la situation des immigrants sur le marché du travail converge avec celle des natifs du Canada? Plusieurs facteurs influent sur le processus et la probabilité de convergence, y compris la connaissance de l’anglais ou du français, le niveau de scolarité et le pays où les études ont été faites, la reconnaissance des diplômes et titres de compétence étrangers, ainsi que la présence de réseaux sociaux au Canada. En conséquence, la durée écoulée depuis l’arrivée est un facteur déterminant pour la situation des immigrants sur le marché du travail, et les données sur la population active le montrent clairement. Bien qu’il ne disparaisse pas, l’écart entre immigrants et natifs se rétrécit en fonction du temps écoulé depuis l’arrivée (tableau 2).
Taux d'emploi | Écart du taux d'emploiTableau 2 Note 1 | Taux de chômage | Écart du taux de chômageTableau 2 Note 1 | |
---|---|---|---|---|
pourcentage | points de pourcentage | pourcentage | points de pourcentage | |
Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | 69,8 | 14,2Note * | 9,6 | 4,6Note * |
Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | 77,2 | 6,8Note * | 6,2 | 1,2Note * |
Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | 82,0 | 2,0Note * | 5,6 | 0,6Note * |
Populations nées au Canada (catégorie de référence) | 84,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 5,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
... n'ayant pas lieu de figurer
|
Les nouveaux arrivants affichent le taux de chômage le plus bas depuis 2006
Le taux de chômage des immigrants du principal groupe d’âge actif était de 6,4 % en 2017, soit le taux le plus bas depuis 2006 (au moment où des données comparables sont devenues disponibles). Tous les groupes d’immigrants ont connu une baisse, notamment les immigrants très récents (nouveaux arrivants), dont le taux de chômage (9,6 %) est tombé sous la barre des 10 % pour la première fois depuis 2006 (graphique 4).
Tableau de données du graphique 4
Année | Immigrants reçus | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | Populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|---|
pourcentage | |||||
2006 | 6,5 | 11,5 | 7,3 | 5,1 | 4,9 |
2007 | 6,6 | 11,1 | 7,4 | 5,3 | 4,6 |
2008 | 6,8 | 10,9 | 7,4 | 5,4 | 4,6 |
2009 | 9,6 | 14,3 | 10,9 | 8,0 | 6,4 |
2010 | 9,5 | 14,7 | 9,7 | 8,0 | 6,2 |
2011 | 8,5 | 13,3 | 7,9 | 7,3 | 5,6 |
2012 | 7,9 | 11,9 | 8,7 | 6,6 | 5,4 |
2013 | 7,6 | 11,0 | 7,8 | 6,6 | 5,3 |
2014 | 7,4 | 11,5 | 7,4 | 6,3 | 5,2 |
2015 | 6,9 | 10,9 | 8,0 | 5,6 | 5,4 |
2016 | 6,9 | 10,2 | 7,7 | 5,9 | 5,5 |
2017 | 6,4 | 9,6 | 6,2 | 5,6 | 5,0 |
Source : Tableau 14-10-0085-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0104). |
Au sein du principal groupe d’âge actif, l’écart du taux de chômage entre immigrants et natifs a peu varié globalement. Chez les immigrants établis, toutefois, il s’est élargi en 2017 après avoir été négligeable en 2016. Cela peut s’expliquer par la baisse plus rapide du taux de chômage chez les natifs (de 5,5 % à 5,0 %) que chez les immigrants établis (de 5,9 % à 5,6 %).
Les immigrants récents (arrivés entre plus de 5 ans et 10 ans) sont le seul groupe à avoir affiché une baisse notable du taux de chômage, celui-ci passant de 7,7 % en 2016 à 6,2 % en 2017, alors que leur taux d’emploi était en légère hausse, passant à 77,2 %.
Situation des immigrants sur le marché du travail par province
Taux d’emploi plus élevés dans l’Ouest canadien
Si les immigrants reçus comptaient pour 26 % de la main-d’œuvre totale du Canada, ils représentaient plus de la moitié (52 %) de la hausse d’emploi de 2016 à 2017. L’essentiel de cette hausse est attribuable aux immigrants installés en Colombie-Britannique et en Ontario.
Malgré peu de variation de sa population active, le Manitoba demeure l’une des provinces où les écarts relatifs au marché du travail entre immigrants et natifs du principal groupe d’âge actif sont les plus étroits. En 2017, le taux d’emploi des immigrants au Manitoba (83,1 %) était le plus élevé parmi les immigrants de toutes les provinces (graphique 5). De plus, les immigrants établis étaient plus susceptibles d’être en emploi que les natifs (85,8 % contre 83,9% respectivement) et légèrement moins susceptibles d’être au chômage (3,9 % contre 4,0 %). Aussi, les nouveaux arrivants au Manitoba affichent un taux d’emploi de 76,2 %, le deuxième en importance après celui de l’Alberta (78,0 %).
Tableau de données du graphique 5
Immigrants reçus | Populations nées au Canada | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Manitoba | 83,1 | 83,9 |
Colombie-Britannique | 80,1 | 85,2 |
Alberta | 79,8 | 83,2 |
Saskatchewan | 78,9 | 83,8 |
Ontario | 78,4 | 83,5 |
Québec | 77,8 | 86,2 |
Région de l'AtlantiqueGraphique 5 Note 1 | 76,0 | 78,9 |
|
La Colombie-Britannique a connu des tendances positives notables en matière d’emploi en 2017, celui-ci ayant affiché une croissance globale de 3,7 %, ce qui est supérieur à la moyenne nationale de 1,9 %. Au sein du principal groupe d’âge actif, les natifs ont enregistré une hausse importante (+2,6 points de pourcentage) de leur taux d’emploi, qui s’est hissé à 85,2 %, alors que les immigrants ont vu leur taux d’emploi légèrement augmenter (+1,5 point de pourcentage) pour passer à 80,1 % — soit le taux le plus élevé pour ce groupe depuis 2006 (graphique 6).
Tableau de données du graphique 6
Année | Immigrants reçus | Populations nées au Canada |
---|---|---|
pourcentage | ||
2006 | 76,9 | 83,3 |
2007 | 77,6 | 84,1 |
2008 | 77,8 | 84,5 |
2009 | 76,0 | 81,2 |
2010 | 74,5 | 81,9 |
2011 | 75,5 | 81,6 |
2012 | 77,7 | 81,9 |
2013 | 76,6 | 82,2 |
2014 | 76,4 | 82,6 |
2015 | 77,7 | 82,7 |
2016 | 78,6 | 82,6 |
2017 | 80,1 | 85,2 |
Source : Tableau 14-10-0083-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0102). |
Parallèlement, le taux de chômage des immigrants a légèrement diminué pour s’établir à 4,7 %, contre 4,2 % pour les natifs (graphique 7). Le taux d’emploi de 71,8 % pour les nouveaux arrivants était légèrement en hausse par rapport à 2016, alors que leur taux de chômage (7,3 % en 2017) était à son plus bas niveau depuis 2006. Quant aux immigrants établis du principal groupe d’âge actif, ils s’en sont aussi bien tirés que les natifs, affichant un taux de chômage de 4,2 % en 2017.
Tableau de données du graphique 7
Année | Immigrants reçus | Populations nées au Canada |
---|---|---|
pourcentage | ||
2006 | 4,9 | 3,7 |
2007 | 5,0 | 3,1 |
2008 | 4,6 | 3,6 |
2009 | 7,4 | 6,4 |
2010 | 9,0 | 5,9 |
2011 | 7,5 | 6,0 |
2012 | 6,5 | 5,3 |
2013 | 6,6 | 4,9 |
2014 | 6,2 | 4,5 |
2015 | 6,0 | 4,6 |
2016 | 5,5 | 5,0 |
2017 | 4,7 | 4,2 |
Source : Tableau 14-10-0083-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0102). |
Au sein du principal groupe d’âge actif, certains des écarts les plus faibles entre immigrants et natifs ont également été observés en Alberta, où le taux d’emploi des immigrants (79,8 %) se situait au troisième rang en importance parmi les provinces en 2017.
En 2014, le taux d’emploi a commencé à se replier, tant chez les immigrants que chez les natifs; ce repli était concomitant à un affaiblissement économique lié à la baisse des cours du pétrole. Le taux d’emploi a alors chuté à des creux record en 2016, avant de remonter en 2017 (graphique 8).
L’effet de la baisse des cours du pétrole est aussi apparu dans le taux de chômage, qui s’est hissé à 7,7 % chez les immigrants en 2017 (contre 5,2 % en 2014) et à 6,3 % chez les natifs (contre 3,4 % en 2014). Les immigrants très récents de l’Alberta ont historiquement affiché l’un des écarts les plus faibles du taux d’emploi par rapport aux natifs; en 2017, cet écart était de 5,2 points de pourcentage, contre 14,2 points pour l’ensemble du Canada.
Tableau de données du graphique 8
Année | Immigrants reçus | Populations nées au Canada |
---|---|---|
pourcentage | ||
2006 | 81,7 | 86,5 |
2007 | 82,7 | 87,0 |
2008 | 82,0 | 86,9 |
2009 | 80,7 | 84,0 |
2010 | 80,2 | 83,0 |
2011 | 82,2 | 84,3 |
2012 | 82,4 | 85,3 |
2013 | 82,1 | 84,8 |
2014 | 81,7 | 85,0 |
2015 | 80,2 | 84,0 |
2016 | 77,9 | 82,8 |
2017 | 79,8 | 83,2 |
Source : Tableau 14-10-0083-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0102). |
Après une décennie de croissance continue, l’emploi global en Saskatchewan était presque inchangé en 2017. Le taux d’emploi des immigrants de la province est tombé à 78,9 % (en baisse de 3,6 points de pourcentage par rapport à 2016). Il s’agit du recul le plus marqué depuis 2006, ce qui a élargi l’écart entre immigrants et natifs (graphique 9). Parallèlement, le taux de chômage des immigrants a légèrement augmenté, passant de 5,9 % à 7,1 %. Si les immigrants reçus constituaient près de 14 % de la population active totale de la Saskatchewan en 2017, cette proportion représente près du triple du chiffre enregistré en 2006.
Tableau de données du graphique 9
Année | Immigrants reçus | Populations nées au Canada |
---|---|---|
pourcentage | ||
2006 | 82,0 | 85,7 |
2007 | 83,0 | 86,7 |
2008 | 81,9 | 86,7 |
2009 | 80,7 | 86,6 |
2010 | 79,1 | 85,9 |
2011 | 78,6 | 85,4 |
2012 | 81,5 | 85,1 |
2013 | 80,4 | 85,8 |
2014 | 82,7 | 85,5 |
2015 | 81,8 | 85,7 |
2016 | 82,5 | 83,9 |
2017 | 78,9 | 83,8 |
Source : Tableau 14-10-0083-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0102). |
Dans la province de l’Ontario, où résidait la moitié de la population immigrante canadienne du principal groupe d’âge actif en 2017, l’emploi des immigrants a peu varié, et leur taux d’emploi s’établissait à 78,4 %. Leur taux de chômage était de 5,8 %, soit légèrement en baisse par rapport à 2016, mais se situant à son plus bas niveau depuis 2006 — début de la série de données comparables.
En 2017, le taux de chômage des immigrants très récents en Ontario (9,3 %) est tombé sous la barre des 10% pour la première fois en 12 ans (graphique 10). Chez les natifs, l’emploi a peu varié en 2017 et le taux d’emploi s’est établi à 83,5 %, soit le même taux qu’en 2016, tandis que le taux de chômage s’est fixé à 4,5 %.
Tableau de données du graphique 10
Année | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | Populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
2006 | 11,1 | 7,0 | 5,0 | 4,4 |
2007 | 11,9 | 7,6 | 5,4 | 4,4 |
2008 | 11,4 | 7,7 | 5,9 | 4,4 |
2009 | 15,3 | 12,2 | 8,8 | 6,7 |
2010 | 17,0 | 9,8 | 8,4 | 6,2 |
2011 | 14,5 | 8,1 | 7,8 | 5,5 |
2012 | 12,7 | 8,7 | 7,0 | 5,6 |
2013 | 13,0 | 8,2 | 6,7 | 5,5 |
2014 | 12,5 | 9,0 | 6,2 | 5,1 |
2015 | 10,1 | 8,0 | 5,3 | 5,1 |
2016 | 11,2 | 7,8 | 5,2 | 4,8 |
2017 | 9,3 | 6,3 | 5,1 | 4,5 |
Source : Tableau 14-10-0083-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0102). |
Au Québec, les indicateurs globaux du marché du travail (pour la population âgée de 15 ans et plus) se sont nettement améliorés au cours des dernières années, le taux d’emploi se hissant à un sommet de 60,9 % en 2017, et le taux de chômage tombant à 6,1 %, soit le taux le plus bas en quatre décennies. Ce taux était aussi inférieur à la moyenne canadienne de 6,3 %.
Chez les immigrants du principal groupe d’âge actif de la province, le taux d’emploi a légèrement augmenté pour atteindre 77,8 % en 2017, soit le taux le plus élevé depuis 2006 (graphique 11). Tous les groupes d’immigrants du principal groupe d’âge actif (très récents, récents et établis) ont affiché une légère hausse du taux d’emploi de 2016 à 2017. Parallèlement, le taux d’emploi des natifs a atteint un sommet de 86,2 % en 2017 (en hausse de 1,4 point de pourcentage par rapport à 2016).
Tableau de données du graphique 11
Année | Immigrants reçus | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | Populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|---|
pourcentage | |||||
2006 | 71,0 | 58,9 | 71,7 | 76,6 | 81,8 |
2007 | 72,1 | 57,8 | 71,9 | 78,6 | 83,1 |
2008 | 72,7 | 59,5 | 73,5 | 79,1 | 83,1 |
2009 | 69,9 | 53,5 | 71,7 | 77,1 | 82,2 |
2010 | 71,2 | 56,7 | 73,3 | 77,6 | 82,8 |
2011 | 70,5 | 57,7 | 75,4 | 75,6 | 83,3 |
2012 | 72,2 | 57,3 | 71,8 | 80,2 | 83,9 |
2013 | 72,9 | 62,7 | 73,2 | 78,0 | 84,0 |
2014 | 72,3 | 57,9 | 76,2 | 78,0 | 83,5 |
2015 | 72,8 | 58,7 | 74,8 | 79,1 | 84,5 |
2016 | 76,0 | 63,8 | 77,2 | 80,5 | 84,8 |
2017 | 77,8 | 65,8 | 79,6 | 81,9 | 86,2 |
Source : Tableau 14-10-0083-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0102). |
Quant au taux de chômage, il a légèrement baissé chez les immigrants, passant à 8,7 % en 2017 (contre 9,0 % l’année précédente), soit le taux plus faible depuis 2006 (graphique 12). En ce qui a trait aux natifs, le taux de chômage est tombé à 4,5 % (-0,8 point de pourcentage par rapport à 2016).
Comparés aux immigrants du principal groupe d’âge actif des autres provinces, ceux du Québec ont historiquement affiché des taux de chômage plus élevés. C’est particulièrement le cas pour les immigrants très récents, parmi lesquels le taux s’élevait à 14,1 % en 2017, ce qui est supérieur à celui des autres provinces (graphique 12), alors que la moyenne canadienne était de 9,6 % (tableau 3).
Tableau de données du graphique 12
Année | Région de l'AtlantiqueGraphique 12 Note 1 | Québec | Ontario | Manitoba | Saskatchewan | Alberta | Colombie-Britannique |
---|---|---|---|---|---|---|---|
pourcentage | |||||||
2006 | 4,9 | 12,2 | 6,3 | 3,9 | 3,9 | 3,4 | 4,9 |
2007 | 6,1 | 10,3 | 6,8 | 4,7 | 3,4 | 3,7 | 5,0 |
2008 | 7,6 | 10,6 | 7,1 | 4,0 | 3,9 | 3,6 | 4,6 |
2009 | 6,9 | 12,7 | 10,3 | 4,9 | 6,0 | 7,0 | 7,4 |
2010 | 8,0 | 11,4 | 9,9 | 5,6 | 5,1 | 7,2 | 9,0 |
2011 | 6,0 | 11,9 | 8,7 | 6,2 | 5,8 | 5,1 | 7,5 |
2012 | 7,9 | 11,5 | 8,1 | 5,1 | 5,6 | 5,1 | 6,5 |
2013 | 8,5 | 10,7 | 7,7 | 5,4 | 4,5 | 4,7 | 6,6 |
2014 | 7,4 | 10,8 | 7,5 | 5,7 | 3,3 | 5,2 | 6,2 |
2015 | 8,5 | 10,3 | 6,3 | 6,1 | 4,6 | 6,7 | 6,0 |
2016 | 6,6 | 9,0 | 6,4 | 5,3 | 5,9 | 8,7 | 5,5 |
2017 | 6,9 | 8,7 | 5,8 | 5,0 | 7,1 | 7,7 | 4,7 |
|
Ensemble des deux sexes | Hommes | Femmes | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Canada | 9,6 | 6,9 | 12,8 |
Région de l'AtlantiqueTableau 3 Note 1 | 7,8 | 8,1 | 9,4 |
Québec | 14,1 | 9,0 | 20,5 |
Ontario | 9,3 | 7,1 | 11,9 |
Manitoba | 8,1 | 6,0 | 10,6 |
Saskatchewan | 8,0 | 6,7 | 9,6 |
Alberta | 7,9 | 5,0 | 11,0 |
Colombie-Britannique | 7,3 | 5,9 | 8,9 |
|
Variation de l’emploi des immigrants par secteur d’activité
Croissance importante dans les services professionnels, scientifiques et techniques
En 2017, plus d’un immigrant sur dix appartenant au principal groupe d’âge actif (10,9 %) travaillait dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques. En outre, l’emploi des immigrants dans ce secteur a augmenté de 10,0 % par rapport à l’année précédente. Par contre, près de 8 % des natifs travaillaient dans ce secteur, et leur croissance d’emploi n’y a pas beaucoup changé.
La croissance de l’emploi dans les services professionnels, scientifiques et techniques était répartie entre immigrants très récents et immigrants établis.
Le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques comprend des sous-secteurs tels que les services juridiques, les services de comptabilité, l’architecture, le génie et les services connexes, la conception de systèmes informatiques, les services de conseils en gestion et de conseils scientifiques et techniques, ainsi que les services de recherche et de développement scientifiques. Il s’agit de l’un des secteurs d’activité où la rémunération est plus élevée, et où une bonne part de l’expertise requise s’acquiert par des études universitaires ou collégiales. En 2017, à peu près la moitié des immigrants en emploi âgés de 25 à 54 ans détenaient un diplôme d’université (49,7 %), contre moins du tiers (environ 31 %) des natifs.
Parmi les immigrants en âge de travailler (15 ans et plus), l’emploi dans les services professionnels, scientifiques et techniques a connu une tendance à la hausse ces dernières années, augmentant à une cadence plus rapide que l’emploi global (graphique 13).
Tableau de données du graphique 13
Année | Population totale, toutes les industries | Immigrants reçus, services professionnels, scientifiques et techniques | Populations nées au Canada, services professionnels, scientifiques et techniques |
---|---|---|---|
2006 = 100 | |||
2006 | 100,00 | 100,00 | 100,00 |
2007 | 101,28 | 100,04 | 104,51 |
2008 | 101,95 | 100,27 | 108,48 |
2009 | 100,07 | 96,16 | 105,61 |
2010 | 100,73 | 102,55 | 109,91 |
2011 | 101,57 | 108,31 | 110,45 |
2012 | 102,35 | 106,17 | 112,42 |
2013 | 102,85 | 121,36 | 108,57 |
2014 | 102,68 | 117,61 | 114,08 |
2015 | 103,08 | 121,98 | 114,03 |
2016 | 103,34 | 137,58 | 115,06 |
2017 | 104,78 | 151,30 | 115,96 |
Source : Enquête sur la population active, totalisations personnalisées. |
Le secteur de la finance, des assurances et des services immobiliers et services de location et de location à bail est un autre secteur où la proportion des immigrants (par rapport à l’emploi total) est plus élevée que celle des natifs (9,0 % contre 6,2 % respectivement). De 2016 à 2017, l’emploi des immigrants du principal groupe d’âge actif dans ce secteur a légèrement augmenté, alors qu’il a peu varié chez les natifs. Il en va de même pour deux autres grands secteurs d’emploi, à savoir le secteur de la fabrication et celui des soins de santé et de l’assistance sociale (voir Répartition des immigrants par secteur d’activité).
Début de la boîte de texteL’analyse de la répartition de l’emploi montre que les immigrants sont plus susceptibles de travailler dans certains secteurs d’activité. S’ils constituent 26 % de l’emploi total, leur part dans le secteur des services d’hébergement et de restauration s’élève à 35 %. Selon les données de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail, la rémunération hebdomadaire moyenne dans ce secteur est plus faible que dans tous les autres secteurs: 383,33 $ en 2017 contre 976,14 $ en moyenne dans l’ensemble des secteurs.
Les immigrants sont aussi plus susceptibles de travailler dans d’autres secteurs, comme la finance, les assurances et les services immobiliers et services de location et de location à bail ainsi que les services professionnels, scientifiques et techniques, où leur proportion est de 34 % et de 32 %, respectivement. Par contre, 16 % des travailleurs dans le secteur des administrations publiques sont des immigrants (graphique 14).
Tableau de données du graphique 14
Proportion | |
---|---|
pourcentage | |
Services d'hébergement et de restauration | 34,7 |
Finance, assurances, services immobiliers et de location | 33,7 |
Transport et entreposage | 32,5 |
Services professionnels, scientifiques et techniques | 32,0 |
Fabrication | 31,6 |
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien | 30,3 |
Autres services | 26,4 |
Toutes les industries | 25,8 |
Soins de santé et assistance sociale | 25,5 |
Commerce de gros et de détail | 25,4 |
Construction | 19,0 |
Services d'enseignement | 17,1 |
Administrations publiques | 15,7 |
|
Situation des immigrants sur le marché du travail selon les caractéristiques sociodémographiques
L’écart se rétrécit entre hommes immigrants et natifs du Canada
Pour la première fois en 2017, les hommes immigrants et les natifs du principal groupe d’âge actif affichaient le même taux de chômage, à savoir 5,6 %. En fait, le taux de chômage des hommes qui étaient immigrants récents (arrivés il y a 5 à 10 ans) était plus bas (4,8 %) que celui des natifs. L’écart était déjà à peu près inexistant en 2015, ayant considérablement diminué chez tous les groupes d’immigrants, y compris les nouveaux arrivants (au pays depuis 5 ans ou moins). Chez ces derniers, l’écart du taux de chômage est passé de 5,1 points de pourcentage en 2006 à 1,3 point de pourcentage en 2017 (graphique 15 et tableau 4).
Tableau de données du graphique 15
Année | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | Populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
2006 | 10,3 | 5,5 | 4,8 | 5,2 |
2007 | 10,1 | 6,6 | 5,2 | 5,0 |
2008 | 8,9 | 6,5 | 5,5 | 5,1 |
2009 | 13,3 | 10,8 | 8,4 | 7,6 |
2010 | 13,4 | 8,4 | 8,1 | 6,9 |
2011 | 10,7 | 6,7 | 7,1 | 6,1 |
2012 | 11,0 | 7,8 | 6,2 | 6,0 |
2013 | 8,6 | 6,9 | 6,8 | 5,8 |
2014 | 9,8 | 5,7 | 6,0 | 5,8 |
2015 | 8,3 | 6,4 | 5,4 | 6,2 |
2016 | 7,8 | 6,6 | 6,1 | 6,4 |
2017 | 6,9 | 4,8 | 5,5 | 5,6 |
Source : Tableau 14-10-0085-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0104). |
En outre, le taux d’emploi de l’ensemble des hommes immigrants du principal groupe d’âge actif (86,5 % en 2017) n’était pas significativement différent de celui de leurs homologues nés au Canada (86,0 %). En fait, il était plus élevé pour les immigrants récents et les immigrants établis (tableau 4).
Taux de chômage | Taux d'emploi | |||
---|---|---|---|---|
2016 | 2017 | 2016 | 2017 | |
pourcentage | ||||
Hommes | ||||
Immigrants reçus | 6,5 | 5,6 | 85,6 | 86,5 |
Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | 7,8Note * | 6,9 | 81,5Note * | 82,2Note * |
Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | 6,6 | 4,8 | 85,8 | 88,2Note * |
Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | 6,1 | 5,5 | 86,6Note * | 87,3Note * |
Populations nées au Canada (catégorie de référence) | 6,4 | 5,6 | 85,2 | 86,0 |
Femmes | ||||
Immigrantes reçues | 7,4Note * | 7,2Note * | 70,5Note * | 72,0Note * |
Immigrantes reçues 5 ans et moins auparavant | 13,1Note * | 12,8Note * | 56,5Note * | 58,5Note * |
Immigrantes reçues plus de 5 à 10 ans auparavant | 8,9Note * | 7,7Note * | 67,6Note * | 67,5Note * |
Immigrantes reçues plus de 10 ans auparavant | 5,6Note * | 5,7Note * | 75,3Note * | 77,2Note * |
Populations nées au Canada (catégorie de référence) | 4,5 | 4,3 | 81,2 | 82,0 |
|
Les femmes immigrantes présentent généralement des écarts plus marqués
Les écarts observés sur le marché du travail sont généralement plus marqués chez les femmes immigrantes du principal groupe d’âge actif, tant par rapport à leurs homologues de sexe masculin que par rapport aux femmes nées au Canada. Par exemple, comme le montre le tableau 4, le taux d’emploi des femmes immigrantes est beaucoup plus faible que celui de leurs homologues nées au Canada (72,0 % contre 82,0 % en 2017), et leur taux de chômage presque le double (7,2 % contre 4,3 %). Les femmes immigrantes sont plus susceptibles de faire face à des obstacles persistants sur le marché de l’emploiNote 10.
Dans le cas des nouvelles arrivantes, plus particulièrement, l’écart du taux de chômage (par rapport aux femmes nées au Canada) est grand : 8,5 points de pourcentage en 2017, ce qui est inchangé par rapport à 2006 (graphique 16).
Tableau de données du graphique 16
Année | Immigrantes reçues 5 ans et moins auparavant | Immigrantes reçues plus de 5 à 10 ans auparavant | Immigrantes reçues plus de 10 ans auparavant | Populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
2006 | 13,1 | 9,4 | 5,3 | 4,6 |
2007 | 12,3 | 8,1 | 5,5 | 4,1 |
2008 | 13,5 | 8,5 | 5,4 | 4,0 |
2009 | 15,5 | 10,9 | 7,6 | 5,1 |
2010 | 16,2 | 11,0 | 8,0 | 5,4 |
2011 | 16,5 | 9,3 | 7,5 | 5,0 |
2012 | 13,0 | 9,6 | 6,9 | 4,9 |
2013 | 14,0 | 8,8 | 6,5 | 4,8 |
2014 | 13,8 | 9,1 | 6,7 | 4,5 |
2015 | 14,0 | 9,7 | 5,8 | 4,6 |
2016 | 13,1 | 8,9 | 5,6 | 4,5 |
2017 | 12,8 | 7,7 | 5,7 | 4,3 |
Source : Tableau 14-10-0085-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0104). |
Taux de chômage des jeunes immigrants : l’écart se rétrécit légèrement
Le taux d’emploi (47,9 %) et le taux de chômage (13,2 %) des jeunes immigrants de 15 à 24 ans ont peu varié en 2017 par rapport à l’année précédente. En revanche, le taux d’emploi de leurs homologues nés au Canada a augmenté de 1,3 point de pourcentage pour passer à 58,8 %, et leur taux de chômage a enregistré une baisse de même ampleur, passant à 11,4 % (graphique 17).
Tableau de données du graphique 17
Année | Immigrants reçus | Populations nées au Canada |
---|---|---|
pourcentage | ||
2006 | 14,7 | 11,3 |
2007 | 14,8 | 10,7 |
2008 | 14,2 | 11,3 |
2009 | 20,3 | 14,8 |
2010 | 19,2 | 14,4 |
2011 | 16,5 | 14,0 |
2012 | 16,7 | 14,1 |
2013 | 16,7 | 13,4 |
2014 | 17,2 | 13,0 |
2015 | 14,8 | 13,0 |
2016 | 14,7 | 12,7 |
2017 | 13,2 | 11,4 |
Source : Tableau 14-10-0085-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0104). |
Pour l’ensemble des jeunes immigrants, l’écart du taux de chômage (1,8 point de pourcentage par rapport à leurs homologues natifs) est demeuré significatif, mais il a progressivement diminué au cours des dernières années, leur taux de chômage ayant chuté, passant du sommet récent de 17,2 % enregistré en 2014 à un creux sans précédent de 13,2 % en 2017.
De même, le taux d’emploi des jeunes immigrants — quoique nettement plus faible que celui des jeunes nés au Canada — a progressé de 3,5 points de pourcentage de 2014 à 2017, tandis que celui des jeunes natifs a augmenté de 0,8 point de pourcentage. La majeure partie de la hausse du taux d’emploi des immigrants de 15 à 24 ans est attribuable aux nouveaux arrivants (graphique 18).
Tableau de données du graphique 18
Année | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | Populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
2006 | 39,3 | 46,2 | 54,7 | 60,6 |
2007 | 41,2 | 47,7 | 54,7 | 61,6 |
2008 | 43,4 | 44,4 | 57,3 | 61,4 |
2009 | 39,6 | 41,1 | 51,9 | 57,2 |
2010 | 37,9 | 39,7 | 50,4 | 56,9 |
2011 | 36,8 | 41,9 | 51,5 | 57,3 |
2012 | 34,7 | 44,1 | 49,7 | 56,5 |
2013 | 37,4 | 44,9 | 48,8 | 57,2 |
2014 | 38,5 | 43,1 | 49,0 | 58,0 |
2015 | 42,8 | 44,8 | 51,4 | 57,7 |
2016 | 44,0 | 47,9 | 49,6 | 57,5 |
2017 | 43,9 | 46,7 | 50,6 | 58,8 |
Source : Tableau 14-10-0085-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0104). |
Taux d’emploi des immigrants plus âgés en légère hausse
L’emploi chez les immigrants de 55 ans et plus a légèrement augmenté (+3,6 %) en 2017, comparativement à l’année précédente. Par conséquent, leur taux d’emploi a quelque peu progressé (+0,7 point de pourcentage) pour atteindre 35,2 %, alors que leur taux de chômage est tombé à 5,8 % (contre 6,8 % en 2016).
Parallèlement, l’emploi chez leurs homologues nés au Canada a augmenté de 3,8 %, ce qui correspond au rythme de croissance (+3,4 %) de leur population (voir La population des travailleurs plus âgés continue de croître). Par conséquent, leur taux d’emploi s’est maintenu à 35,9 %, tandis que leur taux de chômage a peu varié, s’établissant à 5,6 %. Au sein de la population née au Canada, les personnes de 55 ans et plus ont contribué une part plus élevée à la croissance totale de l’emploi de 2016 à 2017; le reste de cette croissance est attribuable aux immigrants.
En général, les immigrants de 55 ans et plus ont tendance à afficher des taux d’emploi et de chômage qui ne diffèrent pas beaucoup de ceux de leurs homologues nés au Canada.
Toutefois, au sein du groupe d’immigrants ‘plus âgés’, ceux âgés de 55 à 64 ans sont plus susceptibles d’être en emploi que les natifs du même groupe d’âge (graphique 19). Cela peut traduire le fait que les immigrants prennent en général leur retraite plus tard que les natifs pour diverses raisons, y compris le manque de préparation financièreNote 11.
Tableau de données du graphique 19
Année | Immigrants reçus, 55 ans et plus | Populations nées au Canada, 55 ans et plus | Immigrants reçus, 55 à 64 ans | Populations nées au Canada, 55 à 64 ans |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
2006 | 30,5 | 30,5 | 59,2 | 54,3 |
2007 | 31,9 | 31,6 | 61,3 | 55,4 |
2008 | 31,9 | 32,7 | 60,3 | 56,1 |
2009 | 31,8 | 33,0 | 59,7 | 56,4 |
2010 | 33,3 | 33,7 | 61,0 | 57,1 |
2011 | 32,7 | 34,4 | 59,8 | 58,0 |
2012 | 33,4 | 34,8 | 61,5 | 58,7 |
2013 | 32,9 | 35,7 | 62,0 | 59,8 |
2014 | 33,3 | 35,7 | 62,7 | 59,7 |
2015 | 34,4 | 35,4 | 63,5 | 60,0 |
2016 | 34,5 | 35,8 | 65,1 | 60,6 |
2017 | 35,2 | 35,9 | 65,5 | 61,2 |
Source : Enquête sur la population active, totalisations personnalisées. |
Parmi l’ensemble des Canadiens en emploi, la proportion des 55 ans et plus (21 %) en 2017 était le double de ce qu’elle était en 2000 (environ 10 %). Cette proportion avait diminué, passant de 12 % en 1976 à 10 % durant les années 1990s, avant d’augmenter pour atteindre de nouveaux sommets au début des années 2000.
La hausse de l’emploi et de l’activité des personnes de 55 ans et plus traduit une tendance de vieillissement démographique continu. En 2017, plus du tiers (36 %) de la population du Canada âgée de 15 ans et plus avait au moins 55 ans, contre 22 % il y a quatre décennies.
Les aînés (65 ans et plus) représentaient plus de la moitié (54 %) des 55 ans et plus en 2017, contre 49 % en 1976. D’après les données récentes du Recensement et de l’Enquête sur la population active, la croissance de la population des aînés s’est accélérée au cours de la dernière décennieNote 12Note 13. Cette croissance se reflète dans la tendance à la hausse de leur activité sur le marché du travail (graphique 20).
Tableau de données du graphique 20
Année | 55 ans et plus | 55 à 64 ans | 65 ans et plus |
---|---|---|---|
1976 = 100 | |||
1976 | 100,00 | 100,00 | 100,00 |
1977 | 100,60 | 101,41 | 95,82 |
1978 | 102,44 | 103,44 | 96,46 |
1979 | 106,05 | 107,21 | 99,24 |
1980 | 107,07 | 108,52 | 98,49 |
1981 | 108,63 | 110,20 | 99,36 |
1982 | 110,01 | 111,45 | 101,51 |
1983 | 110,72 | 112,83 | 98,26 |
1984 | 111,71 | 113,64 | 100,35 |
1985 | 112,85 | 114,77 | 101,39 |
1986 | 111,41 | 113,75 | 97,50 |
1987 | 112,30 | 114,05 | 101,98 |
1988 | 113,43 | 115,09 | 103,66 |
1989 | 113,81 | 114,69 | 108,60 |
1990 | 114,61 | 115,08 | 111,85 |
1991 | 114,26 | 114,02 | 115,69 |
1992 | 113,91 | 113,70 | 115,17 |
1993 | 113,26 | 113,41 | 112,43 |
1994 | 116,22 | 115,30 | 121,67 |
1995 | 114,61 | 114,17 | 117,14 |
1996 | 116,24 | 115,85 | 118,48 |
1997 | 121,00 | 120,38 | 124,64 |
1998 | 125,48 | 124,72 | 129,98 |
1999 | 130,55 | 131,25 | 126,44 |
2000 | 136,49 | 138,43 | 124,93 |
2001 | 142,28 | 144,72 | 127,89 |
2002 | 157,35 | 159,62 | 143,93 |
2003 | 176,04 | 178,03 | 164,32 |
2004 | 186,12 | 188,64 | 171,24 |
2005 | 196,98 | 198,91 | 185,53 |
2006 | 206,98 | 209,33 | 193,14 |
2007 | 221,06 | 222,39 | 213,19 |
2008 | 234,29 | 231,92 | 248,23 |
2009 | 248,08 | 244,87 | 267,05 |
2010 | 262,48 | 256,62 | 297,09 |
2011 | 274,17 | 266,28 | 320,74 |
2012 | 286,97 | 275,73 | 353,34 |
2013 | 301,36 | 287,20 | 384,95 |
2014 | 311,60 | 294,30 | 413,77 |
2015 | 321,68 | 303,33 | 430,04 |
2016 | 335,55 | 315,33 | 455,03 |
2017 | 346,79 | 322,80 | 488,44 |
Source : Tableau 14-10-0018-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0002). |
Les aînés constituent toutefois une proportion plus faible des travailleurs plus âgés, mais celle-ci est en croissance. L’emploi chez les aînés a augmenté de 6,8 % en 2017 par rapport à 2016, soit près du double du taux de croissance (+3,7 %) de leur population. Les chiffres correspondants pour la population âgée de 55 ans et plus, globalement, sont de 3,8 % et 2,9 %.
Par ailleurs, les aînés ont été à l’origine de 36 % de la croissance de l’emploi parmi les 55 ans et plus entre 2016 et 2017 (tableau 5).
2016 | 2017 | 2016 à 2017 | ||
---|---|---|---|---|
milliers | variation en milliers | variation en pourcentage | ||
15 ans et plus | 18 079,9 | 18 416,4 | 336,5 | 1,9 |
55 ans et plus | 3 748,7 | 3 889,7 | 141,0 | 3,8 |
55 à 59 ans | 1 848,0 | 1 890,5 | 42,5 | 2,3 |
60 à 64 ans | 1 153,8 | 1 201,7 | 47,9 | 4,2 |
65 ans et plus | 747,0 | 797,5 | 50,5 | 6,8 |
Note : La somme des catégories pourrait parfois ne pas correspondre au total en raison de l'arrondissement. Source : Tableau 14-10-0018-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0002). |
Situation des immigrants sur le marché du travail par lieu de naissance
Taux d’emploi plus élevé chez les immigrants nés aux Philippines
Les immigrants nés aux PhilippinesNote 14 continuent d’afficher des taux d’emploi plus élevés que ceux des autres groupes d’immigrants et des natifs. En 2017, leur taux d’emploi était de 88,5 %, contre 84,0 % pour les natifs (graphique 21). Par ailleurs, leur taux de chômage était nettement plus bas (3,6 % contre 5,0 % respectivement).
Ces indicateurs du marché du travail pour les immigrants nés aux Philippines peuvent s’expliquer au moins en partie par certaines caractéristiques en matière de scolarité. Par exemple, la grande majorité des immigrants nés aux Philippines (72 %) ont fait des études postsecondaires (y compris universitaires), contre 55 % des natifs et 59 % des immigrants nés en Europe.
La différence entre les immigrants nés aux Philippines et les autres immigrants peut aussi s’expliquer par la langue et par le système d’éducation de ce pays, qui ressemble beaucoup au système nord-américain, alors que les systèmes d’éducation des autres pays asiatiques sont influencés par les systèmes anglais, français ou hollandais. En outre, les Philippines utilisent un système d’éducation bilingue; certaines matières sont enseignées en anglais, et d’autres, dans la langue nationale, c’est-à-dire le filipinoNote 15.
Tout au long de la période de 12 ans allant de 2006 (lorsque les données sur la population active immigrante sont devenues disponibles) à 2017, les immigrants nés aux Philippines ont enregistré le taux d’emploi le plus élevé de tous les groupes d’immigrants (graphique 21).
Tableau de données du graphique 21
Année | Canada | Europe | Asie | Amérique latine | Afrique | Philippines |
---|---|---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||||
2006 | 83,1 | 82,4 | 75,0 | 79,9 | 70,2 | 87,2 |
2007 | 83,8 | 82,7 | 75,6 | 78,0 | 72,2 | 88,9 |
2008 | 84,1 | 82,4 | 75,5 | 77,8 | 70,6 | 88,5 |
2009 | 82,1 | 81,3 | 72,1 | 75,0 | 71,0 | 86,2 |
2010 | 82,4 | 82,2 | 72,5 | 73,4 | 70,9 | 85,6 |
2011 | 82,9 | 82,6 | 73,2 | 75,2 | 70,2 | 85,7 |
2012 | 83,2 | 82,8 | 75,4 | 76,0 | 69,3 | 88,9 |
2013 | 83,3 | 83,3 | 75,2 | 79,0 | 69,5 | 88,6 |
2014 | 83,1 | 83,7 | 74,4 | 76,2 | 71,0 | 86,9 |
2015 | 83,3 | 84,2 | 75,3 | 77,7 | 71,2 | 87,6 |
2016 | 83,2 | 83,8 | 76,4 | 77,9 | 72,3 | 88,8 |
2017 | 84,0 | 85,7 | 77,4 | 79,9 | 72,5 | 88,5 |
Source : Enquête sur la population active, totalisations personnalisées. |
En outre, une proportion plus élevée d’immigrants nés aux Philippines (près de 60 %) sont des femmes, dont bon nombre viennent au Canada dans le cadre du Programme des aides familiales résidentes (graphique 22).
Tableau de données du graphique 22
Année | Europe | Asie | Amérique latine | Afrique | Philippines |
---|---|---|---|---|---|
pourcentage | |||||
2006 | 51,4 | 51,8 | 52,3 | 46,2 | 60,4 |
2007 | 50,8 | 52,1 | 54,3 | 48,7 | 60,7 |
2008 | 50,7 | 52,3 | 53,4 | 48,6 | 61,8 |
2009 | 50,9 | 52,8 | 53,1 | 48,0 | 60,1 |
2010 | 50,7 | 52,3 | 54,1 | 48,1 | 59,9 |
2011 | 51,3 | 52,7 | 53,4 | 48,1 | 58,8 |
2012 | 51,0 | 52,4 | 54,8 | 48,6 | 59,7 |
2013 | 51,2 | 52,7 | 53,4 | 47,8 | 60,1 |
2014 | 50,9 | 52,4 | 54,9 | 48,2 | 59,6 |
2015 | 51,6 | 52,5 | 53,4 | 48,4 | 58,9 |
2016 | 51,3 | 52,4 | 53,0 | 47,8 | 58,1 |
2017 | 50,5 | 52,4 | 53,8 | 49,8 | 59,2 |
Source : Enquête sur la population active, totalisations personnalisées. |
Hausse du taux d’emploi des immigrants nés en Europe
En 2017, les immigrants nés en Europe — qui affichent le deuxième taux d’emploi le plus élevé après les immigrants nés aux Philippines — étaient les seuls à avoir enregistré une hausse significative du taux d’emploi, celui-ci passant de 83,8 % en 2016 à 85,7 % en 2017 (graphique 21). Cette hausse est essentiellement attribuable à une légère augmentation (+2,3 %) de l’emploi, conjuguée à une croissance nulle de leur population. Leur taux de chômage s’est maintenu à 4,6 %, soit un taux semblable à celui des natifs. Il n’est pas étonnant que les immigrants nés en Europe présentent généralement une situation du marché du travail similaire à celle des natifs, et cela peut s’expliquer en partie par la similarité de leurs systèmes d’éducation et par le fait que l’anglais et le français sont des langues communes dans certaines parties de l’Europe.
Peu de variation du taux d’emploi des immigrants nés en Asie et en Amérique latine
Plus de la moitié de la population active immigrante du Canada est née en Asie : 54 % en 2017 contre 45 % en 2006 (graphique 23). La majorité (environ 60 %) de ces immigrants sont nés en Chine (sur le continent et à Hong Kong), en Inde et aux Philippines. Quoique presque inchangé par rapport à 2016, le taux d’emploi des immigrants nés en Asie (77,4 % en 2017) est à la hausse depuis 2014. De même, leur taux de chômage a peu varié par rapport à 2016, s’établissant à 6,2 % en 2017.
Tableau de données du graphique 23
Année | Europe | Asie | Amérique latine | Afrique |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
2006 | 29,0 | 44,9 | 14,2 | 7,5 |
2007 | 28,6 | 46,0 | 13,6 | 7,4 |
2008 | 26,9 | 47,5 | 13,2 | 7,8 |
2009 | 26,4 | 47,4 | 14,0 | 8,1 |
2010 | 26,1 | 48,0 | 13,4 | 8,4 |
2011 | 24,7 | 48,1 | 14,2 | 8,8 |
2012 | 23,8 | 50,4 | 13,8 | 8,6 |
2013 | 23,7 | 49,7 | 13,7 | 9,0 |
2014 | 22,4 | 50,8 | 13,3 | 9,8 |
2015 | 20,9 | 52,1 | 13,3 | 10,1 |
2016 | 19,8 | 54,0 | 13,3 | 9,8 |
2017 | 19,7 | 54,5 | 12,1 | 10,4 |
Source : Tableau 14-10-0089-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0108). |
Chez les immigrants nés en Amérique latine, le taux d’emploi était de 79,9 % en 2017, soit à peu près le même qu’en 2016. Parallèlement, leur taux de chômage a diminué pour passer à 6,4 % (-2,9 points de pourcentage), après une baisse de leur population active, qui est elle-même le résultat d’une baisse de leur population.
Marché du travail presque inchangé pour les immigrants nés en Afrique
Les immigrants nés en Afrique représentent environ 10 % de la population active immigrante du Canada âgée de 25 à 54 ans. Leur situation globale sur le marché du travail a peu varié en 2017 par rapport à l’année précédente. Leur taux d’emploi était de 72,5 % en 2017, encore inférieur aux taux observés pour les autres groupes d’immigrants, mais légèrement supérieur au taux enregistré depuis 2012 (graphique 21 ci-dessus). De même, leur taux de chômage a peu varié en 2017, se fixant à 11,2 %, et était plus élevé que celui des autres groupes d’immigrants.
Plus particulièrement, ce sont les immigrants très récents qui sont les plus susceptibles de faire face à davantage de difficultés sur le marché du travail, avec un taux d’emploi de 61,3 % en 2017 — le plus bas de tous les groupes d’immigrants. En outre, leur taux de chômage était le plus élevé (17,7 %). Les chiffres correspondants pour leurs homologues établis étaient de 77,1 % et 9,4 % respectivement.
D’après les données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, l’Afrique est une des régions d’où viennent des proportions plus élevées de réfugiés réinstallés au CanadaNote 16.
Comme cela a été documenté dans l’Enquête longitudinale auprès des immigrants du CanadaNote 17, les réfugiés sont plus susceptibles que les nouveaux arrivants d’autres catégories d’immigrants de faire face à plusieurs obstacles dans le processus d’intégration sur le marché du travail, notamment un taux d’emploi plus faible et davantage de barrières linguistiques. Ces personnes ne sont pas soumises au processus de sélection auquel sont assujettis les demandeurs de la catégorie économique, ce qui ne signifie toutefois pas nécessairement que leur niveau de qualification est différent. En outre, ils ne peuvent souvent pas compter sur un réseau familial solide au Canada, comme c’est le cas pour les demandeurs de la catégorie du regroupement familial. De plus, ils sont moins susceptibles de s’être aussi bien préparés que les immigrants qualifiés à venir s’établir au Canada; ils n’ont parfois pas tous leurs effets personnels ni leurs titres de compétence. En résumé, « l’entrée sur le marché du travail est une tâche difficile pour la plupart des réfugiés »Note 18, et il peut falloir plusieurs décennies à certains d’entre eux pour s’intégrer pleinement au marché du travail canadienNote 19.
Situation des immigrants sur le marché du travail selon le niveau de scolarité
Les immigrants sont plus susceptibles d’être diplômés d’université que les natifs. En 2017, pratiquement la moitié (49,6 %) de la population active immigrante du principal groupe d’âge actif était titulaire d’un diplôme universitaire, contre 30,1 % des natifs du même groupe d’âge. Les chiffres correspondants en 2006 étaient de 36,6 % et de 23,2 % respectivement.
De 2016 à 2017, l’emploi des immigrants titulaires d’un diplôme universitaire a augmenté de 5,4 %, essentiellement dans le travail à temps plein. Par suite de cette hausse, le taux d’emploi des immigrants diplômés d’université a augmenté de 1,5 point de pourcentage pour s’élever à 82,1 %, soit le taux le plus élevé au cours de la période de 12 ans couverte par la série de données. Parallèlement, leur taux de chômage a légèrement diminué pour s’établir à 6,1 % (tableau 6).
Chez les natifs titulaires d’un diplôme universitaire, l’emploi en 2017 était en légère hausse par rapport à 2016 (+2,9 %). Leur taux d’emploi a aussi légèrement augmenté pour atteindre 91,4 %, soit le taux le plus élevé depuis 2006. Par ailleurs, leur taux de chômage a quelque peu baissé pour atteindre 2,9 %.
Chez les immigrants diplômés d’université, la moitié de la croissance de l’emploi en 2017 était attribuable aux immigrants établis, dont le taux d’emploi était de 86,1 % en 2017, soit le taux le plus élevé depuis 2008 (graphique 24).
Tableau de données du graphique 24
Année | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | Populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
2006 | 67,8 | 80,8 | 87,2 | 90,5 |
2007 | 67,1 | 82,1 | 88,0 | 90,7 |
2008 | 68,7 | 79,2 | 87,4 | 90,3 |
2009 | 66,7 | 77,2 | 84,9 | 89,9 |
2010 | 65,7 | 77,7 | 85,3 | 89,9 |
2011 | 64,8 | 78,8 | 85,8 | 90,2 |
2012 | 69,7 | 78,4 | 84,9 | 90,9 |
2013 | 68,3 | 79,9 | 85,4 | 90,9 |
2014 | 66,0 | 79,6 | 84,5 | 90,6 |
2015 | 67,8 | 77,7 | 85,6 | 90,9 |
2016 | 70,3 | 78,7 | 85,2 | 90,8 |
2017 | 72,2 | 81,4 | 86,1 | 91,4 |
Source : Tableau 14-10-0087-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0106). |
En 2017, près du tiers de la hausse d’emploi chez les immigrants diplômés d’université était attribuable aux nouveaux arrivants (au pays depuis 5 ans ou moins). La hausse de l’emploi pour ces immigrants (+9,2 %) a relevé leur taux d’emploi à 72,2 %, soit le taux le plus élevé depuis 2006, et a abaissé leur taux de chômage à 9,7 %, sous la barre des 10 % pour la première fois en 12 ans (tableau 6).
Taux de chômage | Taux d'emploi | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Immigrants reçus | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Populations nées au Canada | Immigrants reçus | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Populations nées au Canada | |
pourcentage | ||||||
2006 | 6,4 | 11,8 | 2,8 | 80,2 | 67,8 | 90,5 |
2007 | 5,9 | 10,7 | 2,4 | 80,9 | 67,1 | 90,7 |
2008 | 6,5 | 10,8 | 2,8 | 80,1 | 68,7 | 90,3 |
2009 | 8,9 | 13,8 | 3,3 | 78,1 | 66,7 | 89,9 |
2010 | 8,7 | 14,4 | 3,5 | 78,2 | 65,7 | 89,9 |
2011 | 7,6 | 13,1 | 3,3 | 78,8 | 64,8 | 90,2 |
2012 | 7,9 | 12,2 | 3,1 | 79,6 | 69,7 | 90,9 |
2013 | 7,2 | 11,6 | 2,8 | 79,9 | 68,3 | 90,9 |
2014 | 7,2 | 11,9 | 3,0 | 79,1 | 66,0 | 90,6 |
2015 | 7,1 | 11,2 | 3,2 | 79,6 | 67,8 | 90,9 |
2016 | 6,7 | 10,9 | 3,1 | 80,6 | 70,3 | 90,8 |
2017 | 6,1 | 9,7 | 2,9 | 82,1 | 72,2 | 91,4 |
Source : Tableau 14-10-0087-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0106). |
En général, les nouveaux arrivants affichent les écarts les plus marqués sur le marché du travail. Ils ont tendance à être plus jeunes et à détenir des diplômes étrangers. Ils sont aussi plus susceptibles d’avoir besoin de temps pour faire reconnaître leurs titres de compétence acquis à l’étrangerNote 20 et pour s’ajuster au marché du travail canadien.
En 2017, les immigrants très récents diplômés d’université étaient plus susceptibles d’être en emploi dans les provinces de l’Ouest qu’ailleurs au pays. Leur taux d’emploi allait de 74,1 % en Colombie-Britannique à 78,8 % en Alberta, soit des taux supérieurs à la moyenne canadienne de 72,2 %.
Au Québec, si les nouveaux arrivants diplômés d’université continuent d’enregistrer des taux d’emploi plus faibles, ils ont aussi vu ces taux progresser (passant de 58,8 % en 2006 à 67,7 % en 2017), et cette hausse (+8,9 points de pourcentage) a contribué à relever le taux d’emploi global des immigrants très récents diplômés d’université à l’échelle nationale (+4,4 points de pourcentage).
La Saskatchewan, la Colombie-Britannique et le Manitoba ont aussi contribué à la hausse nationale du taux d’emploi des nouveaux arrivants diplômés d’université.
Rémunération hebdomadaire moyenne des immigrants diplômés d’université appartenant au principal groupe d’âge actif
Un autre indicateur clé du marché du travail est la rémunération, particulièrement pour les travailleurs diplômés d’université, vu leur proportion plus élevée parmi les immigrants que parmi les natifs et vu l’importance plus grande qu’accorde le Canada à la sélection d’immigrants qualifiés et instruits.
À l'instar des autres indicateurs du marché du travail, la durée de résidence peut aussi influer sur la rémunération. Par exemple, les immigrants établis sont le groupe dont les indicateurs d’emploi ont tendance à converger le plus avec ceux des natifs. Les ralentissements de l’activité économique peuvent aussi influer différemment sur certains groupes d’immigrants et les natifs, comme ce fut le cas pendant la récession de 2008-2009 pour les immigrants arrivés moins de 10 ans auparavant (graphique 25).
Tableau de données du graphique 25
Année | Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | Populations nées au Canada |
---|---|---|---|---|
dollars | ||||
2006 | 716,12 | 881,61 | 1039,93 | 1044,93 |
2007 | 738,64 | 903,10 | 1040,96 | 1086,59 |
2008 | 788,66 | 943,29 | 1052,24 | 1131,28 |
2009 | 780,03 | 905,92 | 1090,39 | 1158,18 |
2010 | 740,50 | 895,91 | 1076,03 | 1168,39 |
2011 | 777,27 | 931,86 | 1115,52 | 1187,04 |
2012 | 797,08 | 961,72 | 1128,80 | 1227,99 |
2013 | 812,99 | 960,64 | 1161,13 | 1242,99 |
2014 | 839,57 | 958,13 | 1151,98 | 1267,53 |
2015 | 865,52 | 958,12 | 1206,92 | 1284,03 |
2016 | 893,68 | 980,38 | 1228,34 | 1315,22 |
2017 | 925,36 | 1032,26 | 1270,11 | 1326,67 |
Source : Enquête sur la population action, totalisations personnalisées. |
En 2017, l’écart salarial entre les natifs et l’ensemble des immigrants s’est légèrement rétréci par rapport à 2016. La rémunération des immigrants très récents de 25 à 54 ans diplômés d’université représentait 70 % du montant gagné par leurs homologues nés au Canada en 2017, contre 68 % l’année précédente. Les chiffres correspondants pour les immigrants établis étaient de 96 % contre 93 % (tableau 7). Par rapport à 2006, l’écart enregistré en 2017 était à peu près le même, la rémunération des immigrants représentant 87 % du montant gagné par les natifs au cours des deux années.
2016 | 2017 | 2016 à 2017 | |
---|---|---|---|
dollars | variation en pourcentage | ||
Salaire hebdomadaire moyen | |||
Immigrants reçus | 1 111,20 | 1 150,40 | 3,5 |
Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | 893,68 | 925,36 | 3,5 |
Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | 980,38 | 1 032,26 | 5,3 |
Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | 1 228,34 | 1 270,11 | 3,4 |
Populations nées au Canada | 1 315,22 | 1 326,67 | 0,9 |
Ratio salarial : immigrants/personnes nées au Canada | |||
Immigrants reçus | 0,84 | 0,87 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | 0,68 | 0,70 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | 0,75 | 0,78 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | 0,93 | 0,96 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Populations nées au Canada | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
... n'ayant pas lieu de figurer Source : Enquête sur la population active, totalisations personnalisées. |
Sommaire
En 2017, plus du quart (26 %) de la main-d’œuvre totale du principal groupe d’âge actif (25 à 54 ans) au Canada était constituée d’immigrants reçus, contre 21 % en 2006. Parallèlement, la proportion correspondante de travailleurs nés au Canada dans le même groupe d’âge a diminué, passant de 78 % à 72 %.
Comme dans d’autres pays industrialisés, la structure d’âge de la population du Canada a changé, du fait de la hausse de l’espérance de vie et de la baisse des taux de fécondité. Ces changements à l’œuvre depuis longtemps se reflètent dans le recours continu à l’immigration pour maintenir et favoriser la croissance économique.
Ces changements se traduisent aussi sur le marché du travail, la croissance de l’emploi étant essentiellement attribuable à deux groupes : les immigrants du principal groupe d’âge actif et les natifs de 55 ans et plus. Entre 2016 et 2017, l’emploi chez les 25 à 54 ans a augmenté de 2,9 % (+87 000) parmi les immigrants, alors qu’il a progressé de 0,7 % (+59 000) chez les natifs du Canada. Une hausse d’emploi supplémentaire enregistrée au cours de 2017 a été observée chez les natifs âgés de 55 ans et plus (+3,8 % ou +103 000).
La part la plus importante de la hausse d’emploi des immigrants de 2016 à 2017 est attribuable à ceux installés au pays depuis plus de 10 ans (immigrants établis). Toutefois, plus du tiers (35 %) de cette hausse était attribuable aux nouveaux arrivants (au Canada depuis 5 ans ou moins).
En 2017 — et pour la première fois depuis 2006 (lorsque des données comparables sont devenues disponibles —, le taux de chômage des nouveaux arrivants du principal groupe d’âge actif est tombé en- dessous de la barre des 10 %, s’établissant à 9,6 %, et leur taux d’emploi (69,8 %) était le plus élevé depuis 2006.
Des écarts marqués existent entre les indicateurs du marché du travail des femmes immigrantes, quelle que soit leur durée de résidence, et ceux des femmes nées au Canada. En effet, le taux d’emploi des femmes immigrantes est considérablement plus faible que celui des femmes natives du Canada. De même, leur taux de chômage est aussi beaucoup plus élevé.
Par contre, les écarts relatifs à la situation des hommes immigrants sur le marché du travail semblent s’effacer par rapport aux natifs, les taux d’emploi et de chômage étant similaires pour les deux groupes.
Annexe
Caractéristiques de la population du Canada : Quelques données clés tirées de l’Enquête sur la population active
Davantage d’immigrants
Au cours de la période de 12 ans allant de 2006 à 2017, la population immigrante du Canada âgée de 15 ans et plus a continué de croître, à un taux annuel moyen de 2,5 %, contre 0,8 % pour la population née au Canada. Cette croissance se traduit dans la hausse accrue de la proportion d’immigrants dans la populationNote 21 canadienne de 15 ans et plus, cette proportion passant de près de 22 % en 2006 à 25 % en 2017 (tableau 8).
Parallèlement, la proportion des natifs de 15 ans et plus a diminué, passant d’environ 76 % à environ 73 %. Compte tenu des tendances démographiques actuelles (p. ex. le vieillissement de la population, baisse du taux de natalité), on s’attend à ce que le Canada continue de faire recours aux immigrants pour sa croissance économique.
2006 | 2017 | |
---|---|---|
milliers | ||
Population totale | 26 115,5 | 29 901,7 |
Populations nées au Canada | 19 932,3 | 21 723,9 |
Immigrants reçus | 5 730,0 | 7 483,3 |
Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | 787,9 | 950,5 |
Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | 803,0 | 1 052,1 |
Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | 4 139,1 | 5 480,8 |
AutresTableau 8 Note 1 | 453,2 | 694,5 |
pourcentage | ||
Population totale, distribution | 100,0 | 100,0 |
Populations nées au Canada | 76,3 | 72,7 |
Immigrants reçus | 21,9 | 25,0 |
Immigrants reçus 5 ans et moins auparavant | 3,0 | 3,2 |
Immigrants reçus plus de 5 à 10 ans auparavant | 3,1 | 3,5 |
Immigrants reçus plus de 10 ans auparavant | 15,8 | 18,3 |
AutresTableau 8 Note 1 | 1,7 | 2,3 |
Source : Tableau 14-10-0083-01 (anciennement tableau CANSIM 282-0102). |
En 2017, plus de la moitié (environ 53 %) des immigrants étaient âgés de 25 à 54 ans, soit à peu près la même proportion que celle enregistrée en 2006 (environ 54 %). En revanche, moins de la moitié (près de 48 %) des personnes nées au Canada appartenaient au principal groupe d’âge actif, contre 54 % en 2006 (graphique 26). Étant plus susceptibles d’avoir terminé leurs études et moins susceptibles d’être à la retraite, les personnes du principal groupe d’âge actif ont plus de chances d’être actives sur le marché du travail. C’est pourquoi la présente analyse est largement axée sur ce groupe d’âge.
Tableau de données du graphique 26
2006 | 2017 | ||
---|---|---|---|
pourcentage | |||
15 à 24 ans | Immigrants reçus | 9,2 | 8,3 |
Populations nées au Canada | 18,6 | 16,2 | |
25 à 54 ans | Immigrants reçus | 53,6 | 52,8 |
Populations nées au Canada | 54,0 | 47,5 | |
55 ans et plus | Immigrants reçus | 37,1 | 39,0 |
Populations nées au Canada | 27,3 | 36,2 | |
|
Une autre différence entre la structure d’âge des immigrants et celle des natifs est la part de la population âgée de 55 ans et plus. Quoique relativement plus élevée chez les immigrants, cette proportion était relativement stable entre 2006 à 2017, n’augmentant que légèrement au cours de la période (+1,8 point de pourcentage).
Par contre, la proportion des 55 ans et plus parmi les natifs a augmenté, passant d’environ 27 % à près de 36 % entre 2006 et 2017. En fait, il s’agit du seul segment de la population née au Canada qui s’accroît, les proportions des jeunes de 15 à 24 ans et des 25 à 54 ans ayant diminué tout au long de la période (-2,4 et -6,5 points de pourcentage, respectivement).
Ontario et Colombie-Britannique : résidence des deux tiers des immigrants du principal groupe d’âge actif
Toutes les provinces ont connu une hausse du nombre d’immigrants du principal groupe d’âge actif de 2006 à 2017. Comme en 2006, l’Ontario et la Colombie-Britannique avaient les proportions les plus élevées d’immigrants appartenant à ce groupe d’âge en 2017.
En Alberta, les immigrants représentaient plus du quart (près de 26 %) de la population totale du principal groupe d’âge actif, contre environ 17 % en 2006. Par ailleurs, la Saskatchewan a enregistré la hausse la plus marquée de la proportion d’immigrants dans ce groupe d’âge, celle-ci ayant triplé au cours de la période de 12 ans.
Pour ce qui est de la région de l’AtlantiqueNote 22, elle affichait la proportion la plus faible d’immigrants dans la population du principal groupe d’âge actif (environ 6 %) en 2017, mais celle-ci était tout de même en hausse par rapport à la proportion de près de 3 % enregistrée en 2006 (graphique 27).
Tableau de données du graphique 27
2006 | 2017 | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Ontario | 31,3 | 34,3 |
Colombie-Britannique | 27,9 | 33,0 |
Canada | 21,8 | 26,9 |
Alberta | 17,4 | 25,5 |
Manitoba | 15,3 | 24,3 |
Québec | 12,8 | 19,0 |
Saskatchewan | 5,6 | 16,6 |
Région de l'AtlantiqueGraphique 27 Note 2 | 3,2 | 5,7 |
|
Immigrants à Toronto : proportion plus élevée mais en baisse
Parmi les régions métropolitaines de recensement, Toronto comptait la plus grande part de la population immigrante du principal groupe d’âge actif au Canada (environ 37 %), quoique cette proportion soit en baisse par rapport au chiffre de 2006 (près de 42 %). Parallèlement, d’autres régions métropolitaines, comme Montréal, Calgary, Edmonton et, dans une certaine mesure, Winnipeg, ont enregistré une hausse de leur part de la population immigrante totale (graphique 28).
Tableau de données du graphique 28
2006 | 2017 | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Toronto | 41,6 | 37,3 |
Montréal | 12,4 | 13,7 |
Vancouver | 13,4 | 13,2 |
Calgary | 4,4 | 5,8 |
Edmonton | 3,0 | 4,8 |
Ottawa | 3,3 | 3,1 |
Winnipeg | 2,0 | 2,5 |
|
Toutefois, si les immigrants du principal groupe d’âge actif sont maintenant moins concentrés à Toronto, ils continuent de constituer plus de la moitié de sa population au sein de ce groupe d’âge. En effet, leur proportion était d’environ 54 % en 2017, contre 52 % en 2006 (graphique 29). Vancouver (près de 47 %), suivie de Calgary (environ 33 %) et Montréal (31 %) se classent juste derrière, affichant les proportions d’immigrants les plus élevées parmi leurs populations respectives du principal groupe d’âge actif.
Winnipeg (environ 29 %) et Edmonton (environ 29 %) se classent aussi parmi les 15 principales régions métropolitaines ayant les proportions les plus élevées d’immigrants au sein de leurs populations respectives. Quoique la proportion d’immigrants y soit plus faible, Regina et Saskatoon ont vu la part des immigrants dans leurs populations plus que doubler de 2006 à 2017.
Tableau de données du graphique 29
2006 | 2017 | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Toronto | 52,0 | 54,1 |
Vancouver | 41,1 | 46,8 |
Calgary | 24,6 | 32,6 |
Montréal | 22,7 | 31,0 |
Winnipeg | 20,0 | 29,1 |
Edmonton | 19,7 | 29,1 |
Ottawa–Gatineau, partie ontarienne | 25,2 | 28,1 |
Abbotsford–Mission | 25,8 | 28,0 |
Guelph | 23,4 | 25,8 |
Ottawa–Gatineau | 21,0 | 25,4 |
Kitchener–Cambridge–Waterloo | 25,0 | 25,3 |
Hamilton | 22,5 | 23,0 |
Windsor | 21,9 | 22,1 |
Regina | 7,8 | 21,7 |
Saskatoon | 8,4 | 21,1 |
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