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1 Analyse
L'année 2007 a été caractérisée par une vigueur généralisée du marché du travail, mais en 2008, le marché du travail a pris un tournant. Pendant les trois premiers trimestres de l'année, la croissance de l'emploi s'est maintenue; toutefois, au quatrième trimestre, le ralentissement de l'ensemble de l'économie a commencé à gagner le marché du travail, et l'emploi a amorcé une chute. Néanmoins, le ralentissement n'a pas touché toutes les provinces dans la même mesure, l'Ontario, le Québec, l'Alberta et la Colombie-Britannique ayant essuyé la majeure partie des pertes d'emplois.
On trouvera ici un aperçu des résultats des Autochtones sur le marché du travail, non seulement dans l'ensemble et par groupe d'âge, mais aussi, dans la mesure du possible, en fonction de groupes d'identité distincts : Indiens de l'Amérique du Nord, Métis et Inuit. Ce document fera également la distinction entre les résultats sur le marché du travail par province, plus haut niveau de scolarité atteint et caractéristiques de l'emploi (p. ex. industrie qui emploie). On accordera une attention particulière à l'évolution des résultats sur le marché du travail avant et pendant le ralentissement économique, en comparant les données moyennes annuelles de 2008 et de 2009.
1.1 Vue d'ensemble
En 2007, avant le ralentissement du marché du travail, les Autochtones du Canada avaient plus de difficulté à trouver un emploi que les non-Autochtones. En effet, ils affichaient des taux d'emploi plus faibles et des taux de chômage plus élevés. Cette situation a persisté en 2008 et en 2009, après le ralentissement du marché du travail.
Les Autochtones ont enregistré des replis plus marqués des taux d'emploi pendant le ralentissement du marché du travail que les non-Autochtones. De 2008 à 2009, les taux d'emploi ont diminué de 3,2 points de pourcentage chez les Autochtones et de 1,9 points de pourcentage chez les non-Autochtones, en raison des reculs de l'emploi entre 2008 et 2009 plus prononcés chez les Autochtones que chez les non-Autochtones.
En conséquence du repli plus marqué du taux d'emploi chez les Autochtones que chez les non-Autochtones entre 2008 et 2009, l'écart entre les deux groupes s'est élargi. L'écart entre le taux d'emploi des Autochtones de 15 ans et plus et celui des non-Autochtones se situait à 4,8 points de pourcentage en 2009. En 2008, l'écart se chiffrait à 3,5 points de pourcentage (Graphique 1).
Par ailleurs, le taux de chômage a augmenté de façon plus marquée chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. En 2009, le taux de chômage des Autochtones a atteint 13,9 %, en hausse par rapport à 10,4 % en 2008. En comparaison, 8,1 % des non-Autochtones étaient des chômeurs en 2009, en hausse par rapport à 6,0 % l'année précédente (Graphique 2).
1.2 Caractéristiques démographiques des populations autochtone et non autochtone
En moyenne, la population autochtone est plus jeune que la population non autochtone (Tableau 1). En 2006, 25 % de la population autochtone en âge de travailler avait de 15 à 24 ans comparativement à 16 % des non-Autochtones. Les Autochtones avaient aussi une plus forte proportion de leur population active dans le groupe d'âge de 25 à 54 ans. Par conséquent, la proportion d'Autochtones dans le groupe d'âge de 55 et plus était plus faible, 17 % de la population autochtone en âge de travailler appartenant à ce groupe comparativement à 31 % de la population non autochtone.
Pour veiller à ce que les différences d'âge aient une incidence limitée sur la comparaison des résultats sur le marché du travail, le présent rapport axera son analyse sur les Autochtones et les non-Autochtones de 25 à 54 ans. Une partie de l'analyse des jeunes sur le marché du travail (15 à 24 ans) et des travailleurs âgés (55 ans et plus) sera également fournie.
La population autochtone affiche une croissance beaucoup plus rapide que la population non autochtone. De 1996 à 2006 1 , elle a augmenté de 45 %, soit près de six fois plus vite que le taux d'augmentation de 8 % pour la population non autochtone.
Malgré ce récent ralentissement économique, les données démographiques continuent de suggérer que des pénuries de main-d'oeuvre sont à prévoir à mesure que les baby-boomers continuent de vieillir. Selon les récentes projections démographiques, on estime que d'ici à 2031, près d'un Canadien sur quatre aura plus de 65 ans 2 . Par conséquent, les Autochtones sont une source de main-d'oeuvre précieuse, aussi bien aujourd'hui que demain.
1.3 Population de 25 à 54 ans
1.3.1 Activité et résultats sur le marché du travail en 2009
Le groupe d'âge des personnes de 25 à 54 ans est considéré comme le « principal groupe d'âge actif », parce que les personnes de ce groupe d'âge sont les plus susceptibles d'être actives sur le marché du travail. De nombreux facteurs peuvent avoir une incidence sur l'activité sur le marché du travail, notamment l'âge, les enfants à la maison, la fréquentation scolaire, les facteurs culturels et les conditions du marché du travail.
Les Autochtones du principal groupe d'âge actif étaient moins portés à être actifs sur le marché du travail entre 2008 et 2009 comparativement aux non-Autochtones du même groupe d'âge (Tableau 2). Pendant cette période, les taux d'activité se sont repliés dans l'ensemble des groupes, mais le plus fort recul a été observé chez les Indiens de l'Amérique du Nord.
Lorsqu'on examine les groupes d'identité autochtone, on constate que les Métis ont enregistré une augmentation semblable de leur taux de chômage et un repli similaire de leur taux d'emploi entre 2008 et 2009, comparativement aux non-Autochtones et aux Indiens de l'Amérique du Nord.
Le taux de chômage des Métis a également augmenté pendant cette période (+2,6 points de pourcentage), pour s'établir à 9,4 % en 2009. Le taux d'emploi des Métis du principal groupe d'âge actif a diminué d'une proportion semblable pour se chiffrer à 74,3 % en 2009.
En 2009, les Indiens de l'Amérique du Nord affichaient un taux de chômage de 14,0 %, ce qui représente une hausse de 2,4 points de pourcentage par rapport à 2008. Leur taux d'emploi a chuté de 2,4 points de pourcentage, passant de 65,6 % à 63,2 %.
En comparaison, le taux de chômage des non-Autochtones du principal groupe d'âge actif a augmenté de 2,0 points de pourcentage, passant de 5,0 % en 2008 à 7,0 % en 2009, tandis que leur taux d'emploi s'est replié de 2,0 points de pourcentage pour atteindre 80,6 %.
1.3.2 Analyse par sexe
En 2008 et en 2009, les hommes et les femmes autochtones du principal groupe d'âge actif affichaient des taux d'emploi plus faibles et des taux de chômage plus élevés que leurs homologues non autochtones (voir l'Annexe I - Tableau A pour connaître les taux pour tous les groupes d'identité autochtone selon le sexe). Toutefois, le taux de chômage des hommes autochtones a augmenté plus rapidement que celui des femmes autochtones et celui des hommes non autochtones (Graphique 3). Par ailleurs, les femmes autochtones ont enregistré une hausse de leur taux de chômage plus prononcée que celui des femmes non autochtones. Ce phénomène était attribuable non pas aux replis de l'emploi, mais plutôt à l'augmentation de l'activité des femmes autochtones du principal groupe d'âge actif.
Les reculs de l'emploi pendant le ralentissement économique étaient beaucoup plus fréquents chez les hommes que chez les femmes du principal groupe d'âge actif. Entre 2008 et 2009, chez les hommes autochtones, le taux d'emploi a diminué de 4,1 points de pourcentage, comparativement à 3,1 points de pourcentage chez les hommes non autochtones (Graphique 4). Le taux d'emploi des femmes autochtones a peu varié (-0,1 point de pourcentage) de 2008 à 2009, tandis que les femmes non autochtones ont enregistré une légère baisse de leur taux d'emploi (-0,9 point de pourcentage).
1.4 Analyse régionale
Les résultats des Autochtones sur le marché du travail variaient d'un bout à l'autre du pays. Cependant, dans toutes les provinces, les Autochtones du principal groupe d'âge actif affichaient des taux d'emploi plus faibles et des taux de chômage plus élevés que ceux de la population non autochtone. En 2007 et pendant la majeure partie de 2008, le marché du travail était relativement vigoureux, mais à la fin de 2008, il commençait à subir les effets du ralentissement économique (Tableaux 3 et 4). C'était particulièrement le cas en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, qui ont enregistré les plus forts replis de l'emploi de toutes les provinces.
De 2008 à 2009, tant en Alberta qu'en Colombie-Britannique, les Autochtones du principal groupe d'âge actif ont enregistré des reculs plus marqués de leurs taux d'emploi et des hausses plus prononcées de leurs taux de chômage que leurs homologues non autochtones. Toutefois, en Ontario, les Autochtones et les non-Autochtones ont enregistré des fluctuations plus faibles de leurs taux d'emploi et de chômage.
Les Autochtones vivant en Alberta ont enregistré un repli considérable de leur taux d'emploi, qui, en 2009, se situait 5,6 points de pourcentage au-dessous du taux de 2008 (69,5 % contre 75,1 %). Les diminutions du taux d'emploi des Autochtones en Alberta équivalaient à plus du double de celui des non-Autochtones pendant cette période. En Colombie-Britannique, le taux d'emploi des Autochtones du principal groupe d'âge actif a chuté de 5,6 points de pourcentage pour atteindre 65,1 %, soit le taux le plus faible chez les Autochtones dans toutes les provinces.
En revanche, en Ontario, les taux d'emploi ont dégringolé de façon beaucoup plus marquée chez les non-Autochtones que chez les Autochtones du principal groupe d'âge actif. Cette situation pourrait être attribuable aux industries où les Autochtones et les non-Autochtones avaient tendance à travailler. Les travailleurs non autochtones en Ontario étaient plus enclins que leurs homologues autochtones à oeuvrer dans le secteur de la fabrication, une industrie où l'on avait observé une forte baisse de l'emploi pendant le ralentissement.
Au Manitoba, le taux d'emploi des Autochtones a augmenté, tandis qu'il a diminué chez leurs homologues non autochtones. En 2009, les Autochtones vivant au Manitoba avaient le taux d'emploi le plus élevé de toutes les provinces (71,8 %).
Les taux de chômage ont augmenté dans toutes les provinces de 2008 à 2009 chez les non-Autochtones du principal groupe d'âge actif (Tableau 4). Le taux de chômage des Autochtones du principal groupe d'âge actif vivant en Alberta a augmenté le plus pendant cette période, montant de 5,8 points de pourcentage pour atteindre 12,9 % en 2009. En Colombie-Britannique, le taux de chômage des Autochtones a également considérablement augmenté, en hausse de 4,0 points de pourcentage pour se chiffrer à 14,4 %.
Le taux de chômage des Autochtones de la région de l'Atlantique a également progressé de 4,8 points de pourcentage, pour s'établir à 15,1 % en 2009. Contrairement à l'Alberta et à la Colombie-Britannique, cette augmentation était attribuable à un plus grand nombre d'Autochtones entrant sur le marché du travail à la recherche de travail, plutôt qu'à des replis de l'emploi.
1.4.1 Marché du travail difficile pour les Indiens de l'Amérique du Nord et les Métis en Colombie-Britannique et en Alberta
Comme mentionné précédemment, les taux d'emploi des non-Autochtones ont diminué entre 2008 et 2009 dans presque toutes les provinces (Tableau 5). Toutefois, les Indiens de l'Amérique du Nord et les Métis du principal groupe d'âge actif n'ont pas enregistré les mêmes replis généralisés de leurs taux d'emploi, mais dans certaines provinces, ces groupes ont été particulièrement touchés.
Le taux d'emploi des non-Autochtones du principal groupe d'âge actif en Alberta a diminué de 2,5 points de pourcentage entre 2008 et 2009, pour atteindre 83,7 %, mais les Indiens de l'Amérique du Nord ont vu leur taux diminuer de façon beaucoup plus marquée, en baisse de 13,4 points de pourcentage pour se situer à 58,7 % en 2009. C'était la plus forte baisse du taux d'emploi chez les Indiens de l'Amérique du Nord dans toutes les provinces. Sur la même période, le taux de chômage des Indiens de l'Amérique du Nord en Alberta a grimpé à 19,0 %, la plus forte progression de toutes les provinces ou régions (Tableau 5).
Par ailleurs, le taux d'emploi des Indiens de l'Amérique du Nord a augmenté, pour atteindre 71,3 % au Québec, ce qui a rapproché le taux de celui des non-Autochtones dans la province (80,4 %).
Pour les Métis de 25 à 54 ans, la plus forte baisse est survenue en Colombie-Britannique, où le taux d'emploi a diminué de 13,6 points de pourcentage pour atteindre 68,0 % en 2009. En comparaison, le taux d'emploi a diminué de 2,8 points de pourcentage pour s'établir à 79,7 % chez les non-Autochtones de la Colombie-Britannique. Compte tenu de ce repli, les Métis vivant en Colombie-Britannique avaient le taux d'emploi le plus faible des Métis de toutes les provinces ou régions en 2009.
Les Métis vivant dans la région de l'Atlantique et au Manitoba ont vu augmenter leurs taux d'emploi de 2008 à 2009, tandis que les non-Autochtones ont affiché des replis.
1.5 Industrie
1.5.1 Moins d'Autochtones dans le secteur de la fabrication après le ralentissement économique
En 2009, le principal employeur des Autochtones était le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale, suivi du secteur du commerce, de la construction et de la fabrication. Chez les non-Autochtones, le secteur du commerce était le principal employeur, suivi du secteur de la fabrication, des soins de santé et de l'assistance sociale, et des services professionnels, scientifiques et techniques (Graphique 5).
Le secteur de la fabrication à l'étendue du Canada a subi les plus grandes pertes de l'emploi entre 2008 et 2009. Dans l'ensemble, l'emploi a baissé de 121 000 (-8 %) dans le secteur de la fabrication. Toutefois, l'effet de ce recul de l'emploi n'a pas été ressenti de façon uniforme par les non-Autochtones et les Autochtones. L'emploi s'est replié de 8 % (-114 000) chez les travailleurs non autochtones du secteur de la fabrication, la majorité des pertes étant survenues en Ontario. Par ailleurs, ce repli se situait à 30 % (-7 000) chez les Autochtones, mais les pertes des Autochtones étaient concentrées dans les provinces de l'Ouest.
Le secteur de la construction a également affiché de forts replis de l'emploi entre 2008 et 2009. Comme dans le cas du secteur de la fabrication, les Autochtones ont enregistré des réductions plus fortes de l'emploi que les non-Autochtones. Entre 2008 et 2009, l'emploi des Autochtones dans le secteur de la construction a chuté de 16 % (-4 000) comparativement à 5 % (-45 000) chez les travailleurs de la construction non autochtones.
En 2009, le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale était le principal employeur des Autochtones, près de 15 % des Autochtones actifs oeuvrant dans ce secteur. Ce secteur était l'un des rares à afficher une croissance soutenue de l'emploi entre 2008 et 2009. L'emploi chez les Autochtones a augmenté de 12 % (+4 000), dépassant la croissance de 2 % chez les non-Autochtones dans ce secteur.
Les Autochtones oeuvrant dans le secteur de la finance, des assurances, de l'immobilier et de la location ont également enregistré une croissance de l'emploi, en hausse de 32 % (+2 000) entre 2008 et 2009. Pendant cette période, l'emploi chez les non-Autochtones dans le secteur a peu varié.
1.6 Scolarité
1.6.1 Les Autochtones ayant fait des études postsecondaires s'en sont mieux tirés pendant le ralentissement économique
Les Autochtones ayant des niveaux de scolarité plus faibles, en particulier ceux qui n'avaient pas de diplôme d'études secondaires ou qui avaient un diplôme d'études secondaires et qui avaient fait des études postsecondaires partielles, ont continué d'afficher des taux d'emploi plus faibles et des taux de chômage plus élevés que les non-Autochtones ayant le même niveau de scolarité en 2009. C'était également le cas en 2008.
Entre 2008 et 2009, les Autochtones sans diplôme d'études secondaires ou qui avaient un diplôme d'études secondaires et qui avaient fait des études postsecondaires partielles affichaient de plus forts replis de leurs taux d'emploi et des augmentations plus prononcées de leurs taux de chômage que les Autochtones qui avaient terminé leurs études postsecondaires (Tableaux 6 et 7).
Le taux d'emploi des Autochtones sans diplôme d'études secondaires a chuté de 5,5 points de pourcentage entre 2008 et 2009, pour atteindre 47,7 %, tandis que celui des Autochtones titulaires d'un diplôme d'études secondaires ayant fait des études postsecondaires partielles a diminué de 3,3 points de pourcentage, pour se chiffrer à 66,3 %. Par ailleurs, les Autochtones ayant fait des études postsecondaires ont été moins touchés par le ralentissement économique : leur taux d'emploi a moins diminué, en baisse de 1,8 points de pourcentage. Le taux d'emploi des non-Autochtones ayant terminé leurs études postsecondaires était plus élevé que celui de leurs homologues autochtones, mais le repli des taux entre 2008 et 2009 était comparable, à 1,5 points de pourcentage.
1.7 Jeunes
1.7.1 L'augmentation du taux de chômage est plus marquée chez les jeunes Autochtones pendant le ralentissement
Dans la présente analyse, le terme « jeunes » désigne les personnes de 15 à 24 ans, qu'elles soient ou non aux études. En 2009, 42 % des jeunes Autochtones allaient à l'école, comparativement à 50 % des jeunes non-Autochtones. Les taux d'emploi et de chômage des deux groupes peuvent différer en fonction de la fréquentation scolaire et de l'âge à la fin des études.
Les jeunes Autochtones ont normalement des taux de chômage plus élevés et des taux d'activité et d'emploi plus faibles que leurs homologues non autochtones. En 2009, le taux d'emploi se situait à 45,1 % chez les jeunes Autochtones, tandis qu'il se situait à 55,6 % chez les jeunes non-Autochtones (Tableau 8). Le taux d'emploi était encore plus faible chez les jeunes Indiens de l'Amérique du Nord (39,5 %), tandis qu'il s'établissait à 52,3 % chez les jeunes Métis.
Le ralentissement économique à la fin de 2008 et en 2009 a eu de lourdes conséquences sur les jeunes comparativement à la population adulte. Pendant cette période, le taux d'emploi des jeunes a dégringolé de 4,2 points de pourcentage chez les non-Autochtones et de 6,8 points de pourcentage chez les Autochtones. Le taux d'emploi a diminué de 6,2 points de pourcentage chez les jeunes Indiens de l'Amérique du Nord et de 6,6 points de pourcentage chez les jeunes Métis.
Entre 2008 et 2009, la croissance du taux de chômage chez les jeunes Indiens de l'Amérique du Nord représentait plus du double de celle des jeunes non-Autochtones, en hausse de 7,5 points de pourcentage par rapport à 3,5 points de pourcentage. Ces poussées soudaines du taux de chômage des deux groupes étaient alimentées par le repli de l'emploi et coïncidaient avec un taux d'activité plus faible sur le marché du travail.
En 2009, les jeunes Autochtones titulaires d'un diplôme d'études postsecondaires ont obtenu de bien meilleurs résultats sur le marché du travail que ceux qui avaient une formation scolaire inférieure, leurs taux d'emploi étant supérieurs et leurs taux de chômage, inférieurs. En fait, on a observé très peu de différence en 2008 et en 2009 entre les taux d'emploi des jeunes Autochtones et non-Autochtones ayant fait des études postsecondaires (voir l'Annexe I - Tableau B pour plus de détails).
En 2008 et en 2009, les jeunes Autochtones vivant dans la région de l'Atlantique et en Ontario affichaient les taux de chômage les plus élevés de toutes les provinces (Tableaux 9 et 10). Il en allait de même pour les jeunes non-Autochtones.
Comme leurs homologues de 25 à 54 ans, les jeunes Autochtones ont également subi une détérioration marquée de leurs taux d'emploi et de chômage en Alberta et en Colombie-Britannique pendant le ralentissement économique. En effet, les hausses du taux de chômage chez les jeunes Autochtones dans ces deux provinces étaient plus marquées qu'elles ne l'étaient pour leurs homologues non autochtones.
1.8 Travailleurs âgés
Les résultats et les tendances sur le marché du travail de la population d'Autochtones et de non-Autochtones de 55 ans et plus étaient très différents de ceux des jeunes ainsi que de ceux du principal groupe d'âge. En général, leurs taux d'emploi étaient beaucoup plus faibles, étant donné que bon nombre d'entre eux avaient pris leur retraite. S'il est vrai que la période de 2008 à 2009 a été caractérisée par un marché du travail mouvementé pour les personnes de 15 à 54 ans, compte tenu de la baisse des taux d'emploi et de la hausse des taux de chômage, les non-Autochtones et les Autochtones de 55 ans et plus ont en fait enregistré de légères augmentations de leur taux d'emploi entre 2008 et 2009.
Cependant, les taux d'emploi n'ont pas progressé pour ce groupe de travailleurs âgés dans toutes les provinces. Les taux d'emploi des Autochtones ont diminué en Saskatchewan (-4,6 points de pourcentage), en Colombie-Britannique (-3,2 points de pourcentage) et en Ontario (-1,6 points de pourcentage). Les taux d'emploi des travailleurs non-Autochtones de 55 ans et plus ont diminué en Ontario et en Alberta (-0,3 points de pourcentage dans chaque province).
En Alberta, le taux d'emploi des Autochtones âgés a grimpé, pour atteindre 40,6 %, en hausse de 4,5 points de pourcentage par rapport à 2008.
Dans certaines provinces, en dépit des replis, un plus fort pourcentage d'Autochtones que de non-Autochtones avaient un emploi. Les taux d'emploi étaient plus élevés en 2009 dans la région de l'Atlantique, au Manitoba et en Colombie-Britannique chez les Autochtones de 55 ans et plus que chez les non-Autochtones.
En 2009, le Manitoba affichait la plus forte proportion d'Autochtones actifs de 55 ans et plus de toutes les provinces, son taux d'emploi se situant à 40,8 %.
1.9 Conclusion
Dans l'ensemble, le ralentissement économique a élargi l'écart entre les taux d'emploi et de chômage des Autochtones et des non-Autochtones. À l'échelon national, le taux de chômage des Autochtones de 15 ans et plus a augmenté de façon plus marquée qu'il ne l'a fait chez les non-Autochtones entre 2008 et 2009. Par ailleurs, la diminution des taux d'emploi était plus prononcée chez les Autochtones en âge de travailler que chez leurs homologues non-Autochtones.
À l'échelon provincial, les Autochtones vivant dans les provinces les plus touchées par le ralentissement économique, c'est-à-dire l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique, ont enregistré des reculs plus marqués de leurs taux d'emploi et des hausses plus fortes de leurs taux de chômage entre 2008 et 2009 par rapport aux non-Autochtones qui vivaient dans ces provinces.
Entre 2008 et 2009, le secteur de la fabrication a accusé les plus fortes baisses de l'emploi de l'ensemble des industries. Les Autochtones semblent avoir été plus touchés que les non-Autochtones. En effet, ils ont perdu 30 % des emplois du secteur, comparativement à 11 % chez les non-Autochtones.
Le niveau de scolarité a également joué un rôle en ce qui concerne les résultats sur le marché du travail avant et pendant le ralentissement du marché du travail. Les taux d'emploi ont chuté tant chez les Autochtones que chez les non-Autochtones sans diplôme d'études secondaires, ainsi que chez ceux qui étaient titulaires d'un diplôme d'études secondaires et qui avaient fait des études postsecondaires partielles. Les Autochtones possédant un diplôme d'études postsecondaires ont été moins touchés par le ralentissement. Ils ont affiché des replis plus faibles de leurs taux d'emploi et des augmentations plus petites de leurs taux de chômage que ceux qui avaient un niveau de scolarité inférieur.
Le ralentissement du marché du travail de la fin de 2008 et de 2009 a eu un effet particulièrement rigoureux chez les jeunes en comparaison de la population adulte. Pendant cette période, les taux d'emploi des jeunes Autochtones ont chuté de 6,8 points de pourcentage, tandis que la baisse se chiffrait à 4,2 points de pourcentage chez les jeunes non-Autochtones. Ces replis étaient bien plus prononcés que ceux de leurs homologues de 25 à 54 ans. Dans la population autochtone, entre 2007 et 2009, les jeunes Indiens de l'Amérique du Nord ont enregistré une hausse de leur taux de chômage représentant près du double de celui des jeunes non-Autochtones, en hausse de 7,5 points de pourcentage comparativement à 3,5 points de pourcentage.
S'il est vrai que la période de 2008 à 2009 a été caractérisée par un marché du travail mouvementé pour les jeunes et les adultes du principal groupe d'âge actif, les taux d'emploi ayant diminué et les taux de chômage ayant augmenté, les Autochtones et les non-Autochtones de 55 ans et plus ont affiché une croissance de l'emploi, qui s'est traduite par de légères hausses des taux d'emploi dans l'ensemble.
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