Section 8 : Comparaison entre l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures et l’Enquête sur la population active

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Deux programmes mensuels de Statistique Canada mesurent les niveaux et les tendances d’emploi : l’Enquête sur la population active (EPA), une enquête-ménage, et l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures (EERH), une enquête-entreprise sur la rémunération et l’emploi salarié.

L’EPA fournit le premier portrait actuel de la situation générale du marché du travail et les données sur l’emploi total, le chômage et le taux de chômage, ainsi que des renseignements sur les groupes de Canadiens les plus touchés par les changements survenus sur le marché du travail.

Environ deux mois plus tard, l’EERH fournit, pour le même mois, des données supplémentaires par secteur d’activité ainsi que des estimations de la rémunération et des heures travaillées.

Les statistiques de l’enquête-ménage, de l’enquête-entreprise sur la rémunération, ainsi que les données du programme de l’assurance-emploi et du programme sur les postes vacants permettent d’avoir un portrait plus complet de l’offre et de la demande sur le marché du travail.

L’enquête-ménages (EPA) donne un aperçu plus large de l’emploi, y compris l’emploi dans le secteur agricole ainsi que le travail autonome. L’enquête-entreprises (EERH) donne une mesure très fiable de la variation mensuelle de l’emploi salarié non agricole.

Comme la définition de l’emploi est plus large dans l’EPA que dans l’EERH, le niveau d’emploi est plus élevé dans la première (ligne grise dans le graphique) que dans la seconde (ligne rouge).

À des fins de comparaison, une série ajustée de l’EPA (ligne noir) — c.-à-d. établie selon des concepts et des définitions s’apparentant à ceux de l’EERH — a été ajoutée. Ont été retirés de cette série ajustée les travailleurs du secteur agricole, de la pêche et de la chasse, les travailleurs autonomes non agricoles, les travailleurs familiaux non rémunérés, les travailleurs des services aux ménages privés et les travailleurs en congé non payé, et y ont été ajoutés les salariés non agricoles occupant plus d’un emploi.

L’estimation des employés provenant de l’EPA est beaucoup plus proche de celle provenant de l’EERH, bien que des écarts se manifestent parfois. Par exemple, pendant le ralentissement du marché du travail de 2008-2009, la baisse de l’emploi était plus marquée dans l’EPA que dans l’EERH.

Certains écarts sont attribuables aux différences entre les deux enquêtes au chapitre des concepts et des mesures. Les principales caractéristiques et différences des deux enquêtes figurent ci-dessous.

Comparaison des tendances d’emploi à partir des deux enquêtes

L’EPA, qui couvre un échantillon mensuel de quelque 56 000 ménages, est la seule enquête menée par Statistique Canada dans le but de fournir le taux de chômage officiel tous les mois. C’est le premier indicateur et l’indicateur le plus actuel de la situation du marché du travail au Canada. La taille de l’échantillon fait de l’EPA une source très fiable pour différents niveaux géographiques. L’enquête brosse un portrait complet dans la mesure où elle couvre les employés, les travailleurs autonomes et les chômeurs. L’enquête fournit également des données sur les caractéristiques de ces trois groupes, y compris l’âge, le sexe et la profession.

L’EERH est une autre enquête mensuelle, conçue pour fournir des données sur l’emploi salarié, la rémunération moyenne et les heures travaillées. Il s’agit d’un recensement de tous les employés salariés au Canada. Par conséquent, l’EERH ne couvre ni les travailleurs autonomes ni les chômeurs. Toutefois, les données sur l’emploi salarié sont disponibles à un niveau d’industrie détaillé.

Comme cela a été mentionné plus haut, les estimations de l’EPA et de l’EERH suivent des tendances convergentes à long terme, mais certains écarts se manifestent parfois. Ces écarts peuvent être plus fréquents dans le cas de sous-groupes, par exemple, à l’échelle provinciale ou dans une industrie particulière.

Le tableau qui suit présente certains éléments de comparaison des variations et des tendances de l’emploi à partir des deux sources de données.

Erreur d’échantillonnage dans l’EPA

Les données de l’EPA peuvent être entachées d’une erreur d’échantillonnage et d’une erreur non due à l’échantillonnage. Bien que l’EPA soit l’une des enquêtes les plus importantes à l’échelle internationale, son échantillon regroupant 56 000 ménages, elle ne couvre qu’une petite partie de l’ensemble des personnes en emploi. Lorsqu’on examine les tendances à court terme, surtout les variations d’un mois à l’autre, il est essentiel d’évaluer la signification statistique des variations.

Les estimations d’emploi de l’EERH, étant établies à partir des données administratives sur les retenues à la source soumises par les employeurs à l’Agence du revenu du Canada, ne sont pas sujettes à l’erreur d’échantillonnage. Elles sont, toutefois, sujettes à l’erreur non due à l’échantillonnage.

Classification des travailleurs dans l’EPA

Une série ajustée (données sur l’emploi provenant de l’EPA), c.-à-d. établie selon des concepts et des définitions s’apparentant à ceux de l’EERH a été créée (voir le graphique 8.1). Ont été retirés de cette série ajustée les travailleurs du secteur agricole et des industries connexes, les travailleurs familiaux non rémunérés, les travailleurs des services aux ménages privés, les travailleurs en congé non payé et les réservistes, et y ont été ajoutés les salariés occupant plus d’un emploi et qui occupent leur deuxième emploi à titre de salariés ou de travailleurs autonomes constitués en société avec employés. Pour l’EERH, les données d’emploi sur les trois territoires du Nord sont retirées pour assurer la comparabilité avec les données de l’EPA.

Ce processus d’ajustement comporte aussi certaines limites. Par exemple, des entrepreneurs indépendants peuvent s’être déclarés à tort comme travailleurs salariés plutôt que comme travailleurs autonomes dans l’EPA. De telles erreurs peuvent donner lieu à une surestimation de l’emploi ajusté d’après l’EPA. Par ailleurs, l’ajustement pour tenir compte des personnes occupant plus d’un emploi ajoute les travailleurs dont l’emploi principal, mais pas nécessairement l’emploi secondaire, est un emploi salarié non agricole. Cependant, aucun ajustement n’est fait pour tenir compte des personnes occupant trois emplois ou plus; le processus d’ajustement repose sur l’hypothèse que toutes les personnes qui cumulent des emplois n’en occupent que deux. Cette hypothèse introduit une sous-estimation de l’emploi ajusté provenant de l’enquête-ménages. Ces problèmes de classification des travailleurs limitent les possibilités de faire concorder complètement les deux mesures de l’emploi.

Travail « au noir »

Il peut arriver que des travailleurs soient rémunérés, mais que leurs gains ne soient pas déclarés dans l’EERH (travail « au noir », par exemple). Certains de ces travailleurs pourraient être comptabilisés dans l’EPA, mais il n’est pas possible de déterminer combien d’entre eux le sont.

Estimations par province

Les estimations tirées de l’EPA sont basées sur le lieu de résidence habituel des personnes. Par contre, l’EERH dénombre les employés dans la province ou le territoire où ils travaillent. Ces divergences n’ont pas d’incidence sur la comparabilité des données à l’échelle du pays, mais peuvent créer des écarts à l’échelle provinciale-territoriale.

Estimations de la rémunération et données par niveau d’industrie détaillé

Les nouvelles entreprises sont inscrites au Registre des entreprises de Statistique Canada, sur lequel s’appuie l’EERH pour obtenir les données par secteur d’activité. Cependant, il peut s’écouler un certain temps avant que toutes les nouvelles entreprises soient classifiées, ce qui se traduit par une sous-déclaration temporaire dans certaines données relatives à un niveau d’industrie détaillé. En outre, on procède, dans le Registre des entreprises, à des examens et des mises à jour périodiques de la classification industrielle et provinciale des établissements inscrits, ce qui peut entraîner des variations des niveaux d’emploi qui ne représentent pas des hausses ou des baisses réelles.

Les données sectorielles sur l’emploi provenant de l’enquête-ménages sont fondées sur les renseignements fournis par le répondant au sujet des caractéristiques détaillées de son travail. Ces renseignements sont ensuite traités, et un code d’industrie est attribué par Statistique Canada.

Différences dans les calendriers de diffusion

Les interviews dans le cadre de l’EPA sont menées au cours des dix jours qui suivent immédiatement la semaine de référence. Ces interviews sont suivies de neuf jours de traitement et d’analyse, ce qui permet une diffusion des résultats 19 jours après le samedi de la semaine de référence. La diffusion a généralement lieu le premier vendredi du mois.

Les entreprises ont jusqu’au 15 du mois suivant pour soumettre les données de la dernière période de paye du mois de référence à l’Agence du revenu du Canada. Ces données, qui représentent environ un million d’enregistrements, sont fournies à Statistique Canada au début du mois suivant, soit cinq semaines après la période de référence. Cette étape est suivie de trois semaines et demie de traitement et d’analyse, de sorte que la diffusion a lieu huit semaines et demie après la période de référence.

Calendrier de révision

Les estimations des deux enquêtes sont révisées selon des calendriers qui diffèrent. Ces différences n’ont pas d’incidence sur les tendances générales, mais elles peuvent influer sur les variations d’un mois à l’autre.

Chaque année, les estimations désaisonnalisées de l’EPA font l’objet d’une révision rétrospective sur trois ans et sont publiées vers la fin du mois de janvier. Tous les cinq ans, toutes les estimations de l’EPA font l’objet d’une révision historique sur une période de temps plus longue. Lors de cette révision, les « contrôles » démographiques sont mis à jour en fonction des projections démographiques du dernier recensement, des dernières classifications des industries, des professions et de la géographie, et lors de la mise à jour des facteurs saisonniers. Cet exercice est désigné par le terme « changement de base », et le prochain changement de base est prévu pour janvier 2015.

Pour ce qui est de l’EERH, les estimations mensuelles sont révisées le mois suivant la première diffusion des estimations. Ainsi, les estimations pour avril sont révisées au moment de la diffusion des estimations pour mai.

Tous les ans, à la fin du mois de mars, les estimations de l’EERH sont soumises à une révision historique. La portée et l’ampleur des révisions varient selon l’année. Les révisions qui se rapportent à des industries particulières peuvent remonter jusqu’à 2001; elles peuvent comprendre le passage à de nouveaux systèmes de classification (p. ex., le passage du SCIAN 2007 au SCIAN 2012); elles peuvent aussi couvrir quelques années seulement et entraîner des changements mineurs. Parallèlement les données désaisonnalisées font l’objet d’une révision rétrospective sur trois ans.

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