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Il existe plusieurs genres d’absence. Certaines absences, telles que les vacances annuelles, sont généralement considérées comme étant bénéfiques, tant pour l’organisation que pour l’employé. Puisqu’elles sont habituellement prévues, leur incidence sur l’organisation peut être absorbée assez facilement; on peut dire la même chose des jours fériés. D’autres absences, comme celles attribuables à la maladie et aux obligations familiales, sont généralement inévitables, tout comme celles causées par le mauvais temps.
L’« absentéisme » — un terme utilisé pour décrire les absences évitables, habituelles ou imprévues — constitue une source d’irritation pour les employeurs et les collègues de travail. Ces absences perturbent le calendrier de travail et la production, et entraînent des coûts pour l’organisation et l’économie dans son ensemble. Bien que l’absentéisme soit généralement considéré comme un problème, il n’est pas un phénomène facile à quantifier. La ligne de démarcation entre les absences évitables et inévitables est difficile à tracer, et l’absentéisme est souvent déguisé en absence légitime. L’Enquête sur la population active (EPA) permet de quantifier le temps perdu pour des raisons personnelles, à savoir la maladie ou l’incapacité, et les obligations personnelles ou familiales. Mais au sein de ces catégories, il est impossible de déterminer si une absence est évitable ou imprévue. Toutefois, on peut analyser les données de l’EPA sur les absences pour motifs personnels afin de déterminer les comportements ou les tendances qui montrent l’incidence de l’absentéisme (voir Qualité des données, concepts et méthodologie — Source des données).
La fréquence et le nombre de jours perdus pour des raisons personnelles (maladie ou incapacité, et obligations personnelles ou familiales) ont connu une tendance à la hausse depuis 2000 (graphique 1). Plusieurs facteurs ont alimenté cette tendance, notamment le vieillissement de la main-d’oeuvre, la part croissante des femmes dans la main-d’oeuvre et tout particulièrement celles ayant de jeunes enfants, le stress élevé chez les travailleurs 1 , ainsi que des congés de maladie et congés pour obligations familiales plus généreux.
Au cours d’une semaine moyenne en 1999 , si l’on exclut les femmes en congé de maternité 2 , 6,0 % de tous les employés à temps plein occupant un seul emploi étaient absents du travail toute la semaine ou une partie de celle-ci pour des raisons personnelles. En 2009, ce pourcentage a atteint 8,2 % (890 000) (tableau 6-1). Le temps total de travail perdu a également augmenté, passant de 3,2 % de la semaine de travail normale en 1999 à 3,9 % en 2009 ; ceci était légèrement en baisse par rapport à 2008. Extrapolé sur l’ensemble de l’année, le temps de travail perdu pour des raisons personnelles s’est accru, passant d’un équivalent de 8,1 jours par travailleur en 1999 à 9,8 jours en 2009.
L’absence attribuable aux raisons personnelles varie parmi les divers groupes de travailleurs. Plusieurs facteurs jouent un rôle, principalement les conditions de travail (l’environnement physique, le niveau de stress de l’emploi, les relations employeur-employé, les dispositions en matière de convention collective, les horaires de travail); l’existence de structures communautaires adéquates et abordables telles que les garderies et le transport en commun; les circonstances familiales, particulièrement la présence d’enfants d’âge préscolaire et d’autres membres de famille à charge; et la santé physique du travailleur, un facteur étroitement lié à l’âge. Il n’est pas facile de quantifier les effets de ces facteurs et d’autres facteurs importants car bon nombre d’entre eux ne font pas l’objet de collecte dans l’EPA. Cependant, l’examen des absences personnelles en 2009 selon certaines caractéristiques démographiques, la profession et l’industrie, et d’autres variables telles que l’adhésion syndicale et la situation d’emploi, permet d’en savoir davantage.
En 2009, en excluant les femmes en congé de maternité, environ 8,2 % des employés à temps plein se sont absentés de leur travail chaque semaine pour des raisons personnelles : 5,8 % en raison d’une maladie ou d’une incapacité, et 2,3 % en raison d’obligations personnelles ou familiales (tableau 6-1). Par conséquent, les employés à temps plein ont perdu 3,9 % de leur temps de travail chaque semaine.
En moyenne, chaque employé à temps plein a perdu 9,8 jours en 2009 pour des raisons personnelles (7,8 jours en raison d’une maladie ou d’une incapacité, et 2,1 jours en raison d’obligations personnelles ou familiales). Au total, les employés à temps plein ont ainsi perdu environ 107 millions de journées de travail. Les hommes ont perdu moins de jours que les femmes, soit 8,6 (6,6 pour cause de maladie ou d’incapacité plus 2,1 pour des obligations personnelles ou familiales), contre 11,4 (9,3 plus 2,0 respectivement) chez les femmes.
La présence d’enfants d’âge préscolaire a un effet important sur les absences de travail dues à des obligations personnelles ou familiales 3 . En 2009, les employés à temps plein dont la famille comptait au moins un enfant d’âge préscolaire ont perdu en moyenne 6,0 jours de travail, comparativement à seulement 1,5 jour dans le cas de ceux appartenant à des familles sans enfants (tableau 1-3).
Le nombre de jours de travail perdus pour cause de maladie ou d’incapacité tend à augmenter avec l’âge, passant d’une moyenne de 6,5 jours chez les jeunes (de 15 à 19 ans) à 12,5 jours chez les employés à temps plein de 55 à 64 ans (tableau 1-1).
Les taux d’absence du travail varient selon le secteur (public ou privé) et l’industrie, la différence provenant essentiellement des absences dues à une maladie ou à une incapacité (tableau 2-1). Les facteurs qui contribuent à ces variations comprennent la nature et les exigences de l’emploi, la répartition des hommes et des femmes dans la main-d’oeuvre, et le taux de syndicalisation — ce dernier étant un facteur déterminant de la présence de congés de maladie ou de congés pour obligations familiales payés.
Les employés à temps plein du secteur public (plus susceptibles d’être syndiqués ou d’être des femmes) ont perdu plus de temps de travail en 2009 pour des raisons personnelles (12,6 jours) que leurs homologues du secteur privé (8,9 jours).
Au niveau des groupes de base (à deux chiffres) des industries, les employés ayant perdu le plus de jours de travail sont ceux des services de soins de santé et de l’assistance sociale (14,1 jours), des transports et de l’entreposage (13,0) et des administrations publiques (12,5).
Les moyennes les plus basses ont été enregistrées par les travailleurs à temps plein dans les industries primaires (6,5 jours) et dans les services professionnels, scientifiques et techniques (6,7 jours).
Les facteurs associés aux taux d’absence par profession sont semblables à ceux liés à l’industrie (tableau 3-1). Encore une fois, comme dans la répartition par branche principale des industries, les différences découlent principalement du temps perdu pour cause de maladie ou d’incapacité.
Les employés à temps plein ayant enregistré le plus de jours perdus en 2009 sont ceux des professions de la santé (15,0 jours) et des professions propres au secteur de la production (12,6). Les travailleurs qui ont affiché le moins de jours de travail perdus se trouvent dans les postes de gestion (6,3 jours), les professions du secteur primaire (6,7) et les sciences naturelles et appliquées (7,4).
Les travailleurs à temps plein syndiqués ou adhérents à une convention collective ont perdu plus de jours de travail en moyenne en 2009 pour des raisons personnelles que leurs homologues non syndiqués (13,7 contre 8,0) (tableau 1-6).
Les travailleurs ayant un emploi permanent (et donc plus susceptibles d’être syndiqués) ont perdu plus de jours de travail (10,0) que ceux dont l’emploi n’était pas permanent (7,7).
Le nombre de jours perdus a tendance à augmenter avec la taille du lieu de travail, passant de 8,1 dans les lieux de travail comptant moins de 20 employés (entreprises plus susceptibles d’avoir un faible taux de syndicalisation) à 12,3 dans les entreprises de plus de 500 employés (qui sont susceptibles d’avoir un taux de syndicalisation élevé) (tableau 1-4).
Le nombre de jours perdus a tendance à augmenter avec la durée d’occupation de l’emploi, presque toutes les différences découlant du temps perdu en raison d’une maladie ou d’une incapacité (tableau 1-5). Ce nombre est passé de 7,1 jours chez les employés ayant occupé leur emploi pendant un an ou moins, à 11,5 jours chez ceux ayant occupé leur emploi pendant plus de 14 ans (ce dernier groupe étant également susceptible d’être plus âgé).
Les niveaux d’absence du travail varient selon la région géographique (tableau 1-7), la plus grande part des écarts découlant encore une fois du temps perdu en raison d’une maladie ou d’une incapacité.
Les employés à temps plein au Québec et à Terre-Neuve-et-Labrador ont perdu le plus de jours de travail en 2009, à savoir 11,8 et 11,5 respectivement. Ceux de l’Alberta et de l’Île-du-Prince-Édouard en ont perdu le moins, soit 7,9 et 8,6 respectivement.
Dans les régions métropolitaines de recensement, les travailleurs à temps plein de Gatineau (15,1), du Grand Sudbury (12,4) et de Kingston (12,3) ont perdu le plus de jours de travail en moyenne (tableau 1-8). Ceux de Calgary (7,7), de Toronto (8,1) et d’Edmonton (8,1) en ont perdu le moins.