Analyse — Troisième trimestre 2010
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Le déficit total du compte courant du Canada, en chiffres désaisonnalisés, s'est accru de 4,6 milliards de dollars pour atteindre un sommet de 17,5 milliards de dollars au troisième trimestre, marquant ainsi le huitième trimestre en déficit depuis le quatrième trimestre de 2008. L'augmentation du déficit au troisième trimestre a été en grande partie attribuable à la hausse des importations de biens, pendant que les exportations de biens diminuaient.
Dans le compte capital et financier, en valeur non désaisonnalisée, les investisseurs non résidents ont continué d'injecter des sommes considérables dans l'économie par des acquisitions de titres canadiens, celles-ci s'étant élevées à 28,1 milliards de dollars, tandis que les investissements canadiens à l'étranger ont diminué pendant le trimestre. Les engagements du Canada envers les non-résidents, surtout sous forme d'obligations, se sont accrus de façon marquée depuis le premier trimestre de 2009.
Compte courant
Le déficit au chapitre des biens s'accroît
Le déficit global du commerce international des biens s'est creusé de 4,3 milliards de dollars au troisième trimestre pour atteindre 6,5 milliards de dollars. Les importations se sont accrues pour un cinquième trimestre, alors que les exportations régressaient pour la première fois depuis le deuxième trimestre de 2009. Comme au trimestre précédent, l'excédent au chapitre des biens avec les États-Unis a rétréci d'environ 3 milliards de dollars au troisième trimestre, alors que les exportations vers les États-Unis ont diminué pour la première fois en cinq trimestres.
Note aux lecteurs
La balance des paiements internationaux retrace l'ensemble des transactions économiques entre les résidents du Canada et les non-résidents dans deux comptes, soit le compte courant ainsi que le compte capital et financier.
Le compte courant porte sur les transactions sur les biens, les services, les revenus découlant des placements et les transferts courants.
Le compte capital et financier porte principalement sur les transactions liées à des actifs et passifs financiers.
Un solde du compte courant en surplus ou en déficit correspond, en principe, à une sortie ou à une entrée nette de fonds équivalente au compte capital et financier. En pratique, les données étant compilées à partir d'une multitude de sources, les deux comptes s'égalisent rarement, ce qui donne lieu à une erreur de mesure. La divergence statistique est l'entrée ou la sortie nette non observée.
Pour obtenir plus de renseignements au sujet de la balance des paiements, veuillez consulter « La foire aux questions » du module Comptes économiques nationaux de notre site Web. Le module présente également les plus récentes statistiques de la balance des paiements.
Les importations totales de biens ont augmenté de 3,6 milliards de dollars, plus de la moitié de cette hausse provenait des machines et du matériel dont les volumes ont progressé. Les importations de biens de consommation se sont redressées de 0,7 milliard de dollars à la suite de la hausse des prix et des volumes, alors que les produits énergétiques ont crû de 0,5 milliard de dollars sous l'effet d'une hausse des volumes.
Dans l'ensemble, les exportations de biens ont fléchi de 0,7 milliard de dollars au troisième trimestre. Les exportations de produits énergétiques ont perdu du terrain pour un deuxième trimestre, leur régression de 1,6 milliard de dollars traduisant une diminution des volumes de tous les produits. Ces diminutions ont en partie été neutralisées par des prix plus élevés pour certains produits, notamment le gaz naturel. Les exportations de machines et de matériel ont augmenté de 0,7 milliard de dollars sous l'impulsion d'un raffermissement des volumes. Les biens industriels ont enregistré une légère hausse à la suite d'une augmentation des métaux précieux et alliages.
Le déficit au chapitre du commerce des services eststable
Le déficit du commerce des services n'a pas varié au troisième trimestre. Le déficit au chapitre des voyages internationaux a quelque peu diminué, notamment à l'égard des États-Unis, où les paiements ont fléchi de 0,2 milliard de dollars après avoir enregistré un deuxième trimestre vigoureux. Le nombre de Canadiens séjournant au moins une nuit aux États-Unis a légèrement diminué à la suite de quatre augmentations trimestrielles.
Cette situation a été neutralisée par une augmentation du déficit au chapitre du transport transfrontalier et par un surplus inférieur au chapitre des services commerciaux. L'augmentation du déficit au chapitre des transports reflétait notamment l'accroissement du volume des importations de biens, mais était pondérée par de plus faibles recettes pour les tarifs des voyageurs. L'excédent constaté pour les services commerciaux s'est rétréci, les recettes ayant diminué plus que les paiements.
Recul du déficit des revenus de placements
Le déficit des revenus de placements a reculé de 0,5 milliard de dollars au troisième trimestre, les recettes s'étant accrues plus que les paiements. Dans le cas des recettes, l'augmentation des bénéfices non répartis obtenus sur les investissements directs canadiens à l'étranger a été en partie neutralisée par la diminution des dividendes perçus par les investisseurs directs canadiens. En ce qui a trait aux paiements, les dividendes versés aux investisseurs directs étrangers ont augmenté, et les intérêts payés aux investisseurs non résidents sur leurs avoirs d'obligations canadiennes ont légèrement progressé.
Compte capital et financier
L'intérêt marqué des non-résidentsenvers les obligations canadiennes se poursuit
Les avoirs des investisseurs étrangers en obligations canadiennes ont augmenté de 24,8 milliards de dollars au troisième trimestre, l'intérêt envers les obligations de sociétés privées s'étant accru. Les acquisitions étrangères d'obligations de sociétés privées canadiennes se sont élevées à 9,5 milliards de dollars et étaient réparties presque également entre des nouvelles obligations libellées en dollars américains et des achats sur les marchés secondaires. Pour le reste, les acquisitions ont surtout porté sur des obligations fédérales et provinciales, dont l'activité est demeurée soutenue, mais en baisse par rapport au trimestre précédent. Néanmoins, les avoirs étrangers de ces obligations gouvernementales avaient augmenté de près de 60 % à la fin de septembre par rapport à la fin de 2008.
Les non-résidents ont aussi ajouté 2,8 milliards de dollars d'actions canadiennes à leur portefeuille au troisième trimestre, en baisse par rapport à 7,9 milliards de dollars au deuxième trimestre. Les acquisitions d'entreprises étrangères sous forme d'investissement direct canadien qui ont donné lieu à de nouvelles actions canadiennes émises aux actionnaires étrangers des sociétés acquises ont principalement expliqué ces entrées de capitaux. L'activité étrangère sur les marchés secondaires a été négligeable, les cours des actions canadiennes s'étant appréciés de 9,5 % pendant le trimestre.
Les achats d'effets à court terme fédéraux et de sociétés par des non-résidents ont été en grande partie neutralisés par une autre diminution des avoirs étrangers en effets provinciaux, ces avoirs ayant diminué des deux tiers jusqu'à maintenant en 2010. À la fin de septembre, les taux à court terme au Canada dépassaient ceux aux États-Unis d'une valeur inégalée depuis décembre 2008.
Les Canadiens augmentent leurs avoirs en titres étrangerssous l'effet des actions américaines
La demande d'actions étrangères par les investisseurs canadiens s'est poursuivie, les achats ayant atteint 4,7 milliards de dollars au troisième trimestre. Cette activité a visé des actions américaines, dont la plus grande partie a été acquise par des fonds communs de placement canadiens. Un léger désinvestissement en actions étrangères autres qu'américaines a aussi été observé, après des acquisitions de 6,3 milliards de dollars au premier semestre de l'année. Les principales bourses mondiales ont affiché des hausses au troisième trimestre, les cours des actions américaines ayant affiché une hausse de 10,7 %.
Les investisseurs canadiens ont également acquis des instruments du marché monétaire étranger pour un montant de 2,3 milliards de dollars, un sommet en quatre ans. Il s'agissait en grande partie de bons du Trésor américain et, dans une moindre mesure, de bons du Trésor de pays européens. En revanche, les Canadiens ont retranché 2,1 milliards de dollars de leurs portefeuilles d'obligations étrangères en raison d'un désinvestissement en obligations du gouvernement américain et de remboursements d'obligations feuille d'érable. Cette activité a cependant été tempérée par des achats canadiens de titres adossés à des actifs émis par des institutions financières européennes.
Les investisseurs directs canadiens et étrangers rapatrientdes capitaux
Les investisseurs directs canadiens ont retiré une somme de 1,3 milliard de dollars de leurs sociétés affiliées étrangères au troisième trimestre. Une partie importante des capitaux rapatriés des sociétés affiliées provenait du secteur de l'énergie et des minéraux métalliques. Ce mouvement a par ailleurs été atténué en grande partie par des acquisitions en investissements directs canadiens aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Les investisseurs directs étrangers ont aussi rapatrié des capitaux de leurs sociétés affiliées canadiennes au troisième trimestre, après avoir enregistré une année d'investissements soutenus. Le retrait de 9,2 milliards de dollars du Canada représentait principalement des remboursements de dettes à des sociétés mères étrangères et concernait des sociétés du secteur de l'énergie et des minéraux métalliques. Cependant, les capitaux injectés au Canada par les investisseurs directs des États-Unis dans des sociétés affiliées existantes ont eu pour conséquence de tempérer les sorties de fonds au troisième trimestre.
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