Aucun ralentissement ne semble se présenter sur les chantiers de construction, la valeur des intentions de construction, mesurée par les permis de bâtir, ayant égalé en octobre le record établi en juillet 2002. La valeur des permis de construction a totalisé 4,0 milliards de dollars en octobre, soit 6,9 % de plus qu'en septembre. Les intentions de construction élevées dans le secteur résidentiel sont la raison principale de ce sommet.

Les municipalités ont délivré pour 2,6 milliards de dollars en permis de construction résidentielle en octobre, soit 4,8 % de plus qu'en septembre. Ce niveau considérable s'explique principalement par la valeur inégalée des intentions de construction de logements unifamiliaux. Dans l'ensemble, la construction de près de 19 000 logements neufs a été autorisée en octobre seulement.

À la suite de deux reculs mensuels consécutifs, la valeur des permis de construction non résidentielle a totalisé 1,4 milliard de dollars en octobre, soit 10,9 % de plus que le mois précédent. Cette croissance est attribuable avant tout à une forte progression de la valeur de la composante institutionnelle.

Au cours des dix premiers mois de 2002, la valeur des permis s'est fixée à 38,5 milliards de dollars, montant en hausse de 17,2 % par rapport à la même période en 2001. La tendance à la hausse continue dans le secteur résidentiel explique ce formidable taux de croissance. De plus, de janvier à octobre, on a autorisé la construction de 180 800 logements neufs, nombre supérieur à chaque total annuel observé entre 1990 et 2001. Tandis que la valeur des permis de construction résidentielle de janvier à octobre est demeurée bien au-dessus du niveau atteint l'année dernière (+35,8 %), la valeur cumulative des permis de construction non résidentielle a chuté de 5,6 %.

Au cours des dix premiers mois de 2002, la plus importante croissance (en dollars) parmi les régions métropolitaines de recensement est survenue à Toronto, suivie de Calgary et de Montréal. Dans ces centres, c'est la forte demande de logements unifamiliaux neufs qui est la raison principale de ces progressions. Dans l'ensemble, 25 des 28 régions métropolitaines ont affiché une croissance

Niveau inégalé des intentions pour des logements unifamiliaux

La valeur des permis de construction de logements unifamiliaux a atteint le niveau record de 1,9 milliard de dollars en octobre, soit 5,0 % de plus qu'en septembre, une troisième augmentation mensuelle consécutive. Ce niveau est supérieur de 63 millions de dollars au sommet précédent établi en janvier 2002. Les intentions de construction de logements multifamiliaux étaient également à la hausse (+4,1 %, valeur totale de 705 millions de dollars).

La vigueur constante du marché du travail canadien pendant toute l'année 2002 ainsi que la faiblesse des taux hypothécaires, la hausse des revenus disponibles et les faibles taux d'inoccupation des appartements sont autant de facteurs qui ont influencé de façon positive le marché de l'habitation et qui ont incité les consommateurs à s'orienter vers le marché des maisons neuves.

Dans le secteur résidentiel, neuf des dix provinces ont connu une hausse en octobre. On observe les augmentations les plus prononcées en Ontario (+6,5 %, valeur totale de 1,1 milliard de dollars) et en Alberta (+13,0 %, valeur totale de 412 millions de dollars). Le Québec est la seule province à accuser une baisse, qui a mis un terme à une série de cinq hausses consécutives.

La valeur cumulative des permis de construction résidentielle a progressé dans chaque province, territoire et région métropolitaine par rapport à 2001. La forte demande de logements, partout au pays, a entraîné dans l'ensemble du secteur résidentiel une forte hausse de 35,8 % (valeur totale de 24,6 milliards de dollars) de la valeur des permis pour la période allant de janvier à octobre. Les permis de construction de logements unifamiliaux (+35,6 %) et multifamiliaux (+36,3 %) sont en forte progression.

Rebondissement des projets de construction non résidentielle

En octobre, le rebondissement de 10,9 % des permis de construction non résidentielle fait suite à deux baisses mensuelles consécutives et provient en grande partie de la composante institutionnelle.

Les intentions de construction institutionnelle étaient en progression de 36,0 % pour s'établir à 529 millions de dollars après deux baisses mensuelles consécutives. Des projets de construction d'établissements d'enseignement dans la région de Toronto ont permis à l'Ontario de réaliser la plus forte croissance (en dollars) parmi les provinces. Dans cette province, la valeur des projets de construction institutionnelle a plus que doublé (+105,9 %, valeur totale de 374 millions de dollars) pour atteindre un niveau inégalé.

Après deux baisses mensuelles, la valeur des permis de construction industrielle a augmenté de 4,4 % et atteint 275 millions de dollars en raison d'une augmentation dans la catégorie des usines de fabrication. C'est au Québec que l'augmentation a été la plus forte (+54,8 %, valeur totale de 81 millions de dollars).

Après avoir atteint un sommet en juin, la composante commerciale a enregistré une quatrième baisse mensuelle consécutive en octobre (-1,4 %, valeur totale de 644 millions de dollars), imputable à la catégorie du commerce et des services ainsi qu'à celle des entrepôts. Après un très bon mois en septembre, la composante commerciale de l'Alberta s'est repliée de 43,3 % pour tomber à 88 millions de dollars.

Le haut niveau des intentions de construction institutionnelle correspond à la hausse des intentions des dépenses d'investissement des administrations publiques annoncée dans le dernier communiqué sur les investissements privés et publics au Canada.

Sur les 28 régions métropolitaines de recensement, 17 ont affiché une augmentation mensuelle de la valeur des permis de construction non résidentielle. C'est Toronto qui a de loin enregistré l'augmentation la plus importante, avec un bond des intentions dans la catégorie de l'éducation. Par contre, Edmonton accuse la plus forte régression en raison d'une baisse dans la composante commerciale.

Parmi les provinces, c'est en Ontario que l'augmentation dans le secteur non résidentiel est la plus forte (+54,0 %, valeur totale de 736 millions de dollars), après trois reculs mensuels consécutifs. Chacune des trois composantes fait ressortir une progression, surtout la composante institutionnelle. Après avoir enregistré la plus forte croissance le mois dernier, l'Alberta a affiché la plus importante baisse (-49,5 %, valeur totale de 138 millions de dollars) en raison de reculs dans les trois composantes non résidentielles.

Depuis le début de l'année, les municipalités ont délivré pour 13,9 milliards de dollars en permis pour le secteur non résidentiel, soit 5,6 % de moins par rapport à la même période en 2001. Cette diminution est attribuable principalement à la faiblesse des composantes commerciale (-8,1 %) et industrielle (-11,4 %). Seule la composante institutionnelle a fait ressortir une progression (+3,3 %).

Depuis le début de l'année, la baisse la plus importante dans le secteur non résidentiel est observée au Québec, et la hausse la plus forte, en Ontario.