Variation sur douze mois de l'IPC, en pourcentage : +4,3 %

Variation sur douze mois de l'IPC sans l'énergie, en pourcentage : +3,5 %

Entre novembre 2001 et novembre 2002, les consommateurs canadiens ont connu une augmentation de 4,3 % des prix des biens et services faisant partie du panier de l'indice des prix à la consommation (IPC). Cette augmentation est considérablement plus importante que celle de 3,2 % du mois d'octobre. Tout comme en octobre toutefois, cette forte augmentation dans la variation sur 12 mois est en grande partie imputable à un effet de base (voir encadré). En effet l'année dernière, l'indice de l'énergie a chuté abruptement dès le mois d'octobre 2001 suite à l'affaissement de la demande mondiale de pétrole brut, entraînant une baisse de l'indice d'ensemble. Les prix de l'énergie sont tombés de 4,4 % de septembre à octobre 2001, et d'un 8,8 % additionnel entre octobre et novembre 2001. L'écart entre les niveaux des indices de novembre 2001 et novembre 2002 s'en trouve donc agrandi considérablement, comme nous le montre le graphique ci-dessous, malgré une hausse de l'indice de seulement 0,2 % entre octobre et novembre 2002. Si on compare l'indice de novembre 2002 à celui du mois précédant la chute des prix de l'énergie, soit le mois de septembre 2001, on observe une hausse de seulement 2,9 % de l'IPC. Sans l'influence des prix de l'énergie, l'indice d'ensemble a tout de même augmenté de 3,5 % entre novembre 2001 et novembre 2002, alors que la progression était de 2,9 % d'octobre 2001 à octobre 2002.

Indice d'ensemble, Canada

Taux de variation par rapport au mois correspondant de l'année précédente, Canada

Les prix de l'énergie ont augmenté de 14,0 % entre novembre 2001 et novembre 2002. Ils s'étaient accrus de 5,6 % d'octobre 2001 à octobre 2002. Cette différence entre les deux augmentations sur 12 mois est entièrement causée par la chute des indices de l'essence et du gaz naturel en novembre 2001 (effet de base). En novembre 2002, les prix de l'essence étaient supérieurs de 19,0 % à leur niveau de novembre 2001, alors que ceux du gaz naturel l'étaient de 14,5 %. La majoration de 7,3 % des prix de l'électricité a aussi joué un rôle important dans la hausse de l'indice de l'énergie entre novembre 2001 et novembre 2002. Par contre en novembre 2002, les prix de l'énergie étaient encore inférieurs de 0,6 % à leur niveau de septembre 2001, soit le mois précédant la chute soudaine des prix.

Si l'on exclut l'influence de la composante de l'énergie, et par conséquent l'effet de base causé par celle-ci, on observe que la progression des prix par rapport au mois de novembre 2001 était de 3,5 %. La majoration des primes d'assurance de véhicules automobiles (+22,5 %) ainsi que celle des prix des cigarettes (+31,9 %) ont été la source principale de la pression à la hausse sur l'IPC d'ensemble en novembre.

Le coût de remplacement par le propriétaire, les loyers, les prix des repas pris au restaurant, l'achat de véhicules automobiles ainsi que les prix des légumes frais sont au nombre des facteurs importants ayant également contribué à l'augmentation sur 12 mois de l'IPC d'ensemble en novembre. Les effets modérateurs étaient plutôt rares, le plus important étant de loin la baisse du coût d'intérêt hypothécaire.

Variation mensuelle de l'IPC, en pourcentage : +0,2 %

Dans le sillage de la hausse de 0,3 % en octobre, l'IPC d'ensemble a avancé de 0,2 % en novembre. Les pressions à la hausse sur l'IPC en novembre proviennent principalement de la montée des prix des véhicules automobiles et des légumes frais, ainsi que de la hausse des primes d'assurance de véhicules automobiles et des prix des produits de boulangerie. Ces hausses ont toutefois été neutralisées dans une certaine mesure par la baisse des prix de l'hébergement pour voyageurs, de l'essence, des vêtements pour femmes ainsi que de l'électricité.

Chaque année en novembre, l'échantillon des véhicules automobiles est mis à jour pour refléter l'arrivée des nouveaux modèles. En novembre 2002, l'indice de l'achat des véhicules automobiles a augmenté de 2,6 %. Les remises des fabricants et les rabais des concessionnaires ont été moins importants pour les nouveaux modèles 2003 en novembre, qu'ils ne l'étaient au cours des derniers mois pour les modèles 2002.

On a enregistré une augmentation de 18,6 % des prix des légumes frais en novembre 2002, situation causée par le recours aux importations après l'épuisement de l'approvisionnement de certains produits locaux ainsi qu'à l'augmentation de la demande nord-américaine imputable à la fête de l'Action de grâce aux États-Unis.

Les primes d'assurance de véhicules automobiles se sont accrues de 3,2 %, suite principalement à des augmentations de tarifs en Ontario, en Alberta et au Nouveau-Brunswick.

Les prix des produits de boulangerie ont augmenté de 3,9 % en novembre. C'est la plus importante hausse mensuelle depuis janvier 1979. La hausse au cours des trois derniers mois du prix du blé, matière première de la farine entrant dans la fabrication des produits de boulangerie explique la hausse des prix de ces derniers. Bien que le prix des matières premières ne représentent qu'une petite partie du prix des produits de boulangerie, les effets de la sécheresse de l'été dernier dans les Prairies commencent à se refléter dans les prix de ces produits.

D'octobre à novembre 2002, les prix de l'hébergement pour voyageurs ont reculé de 8,3 %. Traditionnellement les hôteliers diminuent leurs tarifs en cette saison touristique creuse. Les prix de novembre 2002 sont toujours inférieurs de 3,4 % à leur niveau d'un an plus tôt. La variation sur 12 mois de l'indice est d'ailleurs négative depuis le mois de juin 2001.

Les prix de l'essence ont chuté de 1,8 % d'octobre à novembre. C'est la première baisse mensuelle depuis le mois de juin dernier alors que les prix chutaient de 0,9 %. Les baisses les plus importantes ont été observées en Saskatchewan
(-5,0 %) et au Québec (-4,0 %), alors que le Manitoba (+4,1 %) affichait la hausse la plus importante. Le retour à des prix normaux à Winnipeg après une guerre des prix le mois dernier explique cette hausse.

En novembre, les prix des vêtements pour femmes étaient inférieurs de 3,6 % à ceux d'octobre. En novembre, des baisses de prix sont habituelles puisque les détaillants réduisent les prix d'un large éventail de vêtements d'automne.

La baisse de 2,2 % de l'indice de l'électricité pour le Canada était entièrement attribuable à la baisse de 5,8 % des prix en Ontario. Les prix de l'électricité dans cette province étaient encore établis sur le marché libre en novembre, la nouvelle législation du gouvernement ontarien fixant le prix de l'électricité à 4,3 ¢ le kilowatt-heure n'entrant en vigueur que le 1er décembre 2002. Pour obtenir plus de renseignements sur la façon dont les changements apportés par la nouvelle législation seront traités dans l'IPC, consulter la page 5 de la présente publication.

Hausse de 0,5 % de l'IPC désaisonnalisé entre octobre 2002 et novembre 2002

Après correction des influences saisonnières, l'IPC d'ensemble a avancé de 0,5 % d'octobre à novembre 2002. Tous les secteurs étaient en progression avec en tête celui des aliments (+0,8 %), du transport (+0,8 %) ainsi que des loisirs, de la formation et de la lecture (+0,8 %). Les autres secteurs comme le logement
(+0,3 %), les dépenses et l'équipement du ménage (+0,3 %), les boissons alcoolisées et les produits du tabac (+0,2 %), la santé et les soins personnels (+0,1 %), ainsi que l'habillement et les chaussures (+0,1 %) progressaient plus lentement.

Agrégats spéciaux

Ensemble sans les 8 composantes les plus volatiles (définition de la Banque du Canada)

Entre novembre 2001 et novembre 2002, les prix des biens et services compris dans l'indice d'ensemble sans les 8 composantes les plus volatiles telles que définies par la Banque du Canada ont augmenté de 3,1 %. Cette hausse fait suite à trois augmentations consécutives de 2,5 %. Une partie de la progression de 2,5 % à 3,1 % est due à un effet de base, puisque l'indice diminuait de 0,3 % entre octobre et novembre 2001. L'effet de base devrait se dissiper dès février 2003, puisqu'en février 2002 l'indice était revenu à un niveau comparable à celui d'octobre 2001.

L'indice d'ensemble sans les 8 composantes les plus volatiles telles que définies par la Banque du Canada a augmenté de 0,2 % entre octobre et novembre 2002. La majoration des prix des véhicules automobiles et des primes d'assurance automobiles sont les facteurs les plus importants ayant contribué à cette hausse.

Énergie

En novembre 2002, les prix de l'énergie étaient supérieurs de 14,0 % à leur niveau d'un an plus tôt. Les prix de toutes les composantes étaient plus élevés comparativement à leur niveau de novembre 2001. Les prix de l'essence enregistraient la plus forte majoration (+19,0 %), suivis de ceux du gaz naturel (+14,5 %), du mazout (+11,0 %) et de l'électricité (+7,3 %). Il faut toutefois comprendre que ces écarts de prix entre novembre 2001 et novembre 2002 sont surtout dus au fait que les prix de l'énergie avaient chuté soudainement à l'automne 2001.

Les prix de l'énergie sont tombés de 1,6 % d'octobre à novembre 2002, principalement à cause de la chute des prix de l'essence (-1,8 %) et de l'électricité
(-2,2 %). Les prix du gaz naturel ont diminué de 0,4 %, alors que ceux du mazout augmentaient de 0,4 %.

Biens et services

Les prix dans le secteur des biens ont progressé de 5,1 % entre novembre 2001 et novembre 2002. Cette progression est causée principalement par l'augmentation de l'indice des biens non durables (+7,8 %). La forte hausse des prix de l'essence combinée à celle des prix des cigarettes expliquaient plus de la moitié de cet écart sur 12 mois. L'indice des biens durables, poussé à la hausse (+1,3 %) par l'augmentation des prix des véhicules automobiles, ainsi que la hausse des prix des biens semi-durables (+0,6 %) ont aussi contribué, bien que plus modestement, à la progression de l'indice des biens.

Quant au coût des services, avec les primes d'assurances de véhicules automobiles en tête, il a crû de 3,8 %, suivant des hausses presque généralisées.

L'augmentation mensuelle de l'indice pour les biens était de 0,4 % entre octobre et novembre 2002. L'indice des biens non durables et celui des biens durables ont contribué de façon équivalente à cette hausse. L'augmentation de 0,5 % de l'indice des biens non durables provient en grande partie de la majoration de l'indice des aliments achetés au magasin, poussé à la hausse par les prix des légumes frais. La hausse de 2,2 % de l'indice des aliments achetés au magasin est d'ailleurs la plus importante depuis janvier 1998. La baisse des prix de l'essence et de l'électricité a toutefois atténué cette hausse. L'indice des biens durables a augmenté de 1,3 %, conséquence principalement de la majoration des prix des véhicules automobiles. Seuls les prix des biens semi-durables ont diminué (-1,6 %) dans la catégorie des biens, alors que l'on observait des baisses généralisées du prix des vêtements pour femmes.

D'octobre à novembre 2002, le coût des services a augmenté de 0,2 %, en particulier à cause de la hausse des primes d'assurances pour véhicules automobiles qui a toutefois été atténuée par la chute des prix de l'hébergement pour voyageurs et du transport aérien.