StatCan et la COVID-19: Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleur Examen des besoins des entreprises en matière d’équipement de protection individuelle
par Patrick Ndolo
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Plus de deux ans après le début de la pandémie de COVID-19, la demande mondiale d’équipement de protection individuelle (EPI) demeure. L’émergence de nouveaux variants de la COVID-19, la poursuite des lignes directrices en matière de santé publique et l’évolution des taux de vaccination chez les Canadiens influent sur la demande d’EPI et créent des incertitudes quant à l’approvisionnement et aux stocks d’EPI.
L’apparition du variant Omicron de la COVID-19 au cours de la dernière partie de 2021 a incité les gouvernements provinciaux de l’ensemble du pays à resserrer les lignes directrices en matière de santé publique, une tendance qui s’est poursuivie pendant les premiers mois de 2022, afin de limiter la propagation du virus. En plus des restrictions en matière de santé publique, des taux de vaccination robustes ont été observés : au 27 février 2022, plus de 80 % de la population canadienne était entièrement vaccinée (Agence de la santé publique du Canada, 2022). Depuis juillet 2020, l’Enquête sur l’équipement de protection individuelle (EEPI) a brossé un portrait de la demande et de l’offre d’EPI au Canada. Le présent article permet d’examiner l’évolution de la demande et de l’offre d’EPI chez les entreprises du secteur privé au moyen des données de l’EEPI de janvier 2022.
La demande d’EPI chez les entreprises qui en avaient besoin ou qui s’attendaient à en avoir besoin a diminué en janvier 2022. Par rapport au mois d’août 2021, un nombre beaucoup plus élevé d’entreprises ont fait part de leurs préoccupations au sujet des pénuries d’EPI essentiel en janvier 2022. La plupart des attentes de pénurie ont été déclarées par des entreprises dans le secteur de l’enseignement. Parmi les EPI requis, les entreprises ont indiqué un besoin accru de masques chirurgicaux, de respirateurs et de trousses de tests de dépistage rapide de la COVID-19 en janvier 2022 par rapport à août 2021.
Le besoin des entreprises en matière d’équipement de protection individuel diminue en janvier
Plus de la moitié (55,7 %) des entreprises exerçant leurs activités dans les provinces et les territoires ont indiqué qu’elles avaient besoin ou s’attendaient à avoir besoin d’EPI pour fonctionner en respectant les lignes directrices de santé publique liées à la COVID-19. Il s’agit d’une diminution de 4,8 points de pourcentage de la demande d’EPI des entreprises par rapport à août 2021 et du niveau de demande d’EPI le plus faible enregistré chez les entreprises depuis la première itération de l’EEPI en juillet 2020.
Différents secteurs de l’économie continuent d’avoir des demandes variables en EPI essentiel. Cela a été une observation constante dans toutes les itérations de l’EEPI. Les entreprises des services éducatifs (91,8 %), des soins de santé et de l’assistance sociale (77,8 %), des services d’hébergement et de restauration (76,7 %) et de la fabrication (68,0 %) ont continué d’avoir la plus forte demande d’EPI par rapport aux entreprises des secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques (38,9 %), de la finance et des assurances (32,5 %) et de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (28,4 %).
Près des deux tiers (64,1 %) des entreprises qui avaient besoin d’EPI pour exercer leurs activités en toute sécurité ont eu besoin d’au moins 3 des 10 types d’EPI couverts par l’enquêteNote Note . Comme pour les versions précédentes de l’EEPI, les articles d’EPI qui sont liés à la désinfection des surfaces, ainsi que les masques et les gants étaient les plus demandés par les entreprises. Par conséquent, la distribution des articles d’EPI demandés est restée relativement stable, les entreprises continuant à cimenter les pratiques de nettoyage afin de fonctionner conformément aux lignes directrices de santé publique visant à freiner la propagation de la COVID-19.
Toutefois, en janvier 2022, la demande de masques chirurgicaux, de respirateurs et de trousses de tests de dépistage rapide de la COVID-19 a connu une hausse. (voir le graphique 1).
Tableau de données du graphique 1
| Produits | janvier 2022 | août 2021 |
|---|---|---|
| pourcentage | ||
| Désinfectant pour les mains | 87,7 | 90,1 |
| Masques non médicaux | 51,0 | 53,8 |
| Masques chirurgicaux | 48,3 | 39,6 |
| Gants non médicaux | 36,5 | 37,8 |
| Gants en nitrile | 32,5 | 36,0 |
| Visières de protection | 17,9 | 19,7 |
| Respirateurs | 23,0 | 11,5 |
| Test de dépistage rapide de la COVID-19 | 29,8 | 8,3 |
| Blouses jetables | 8,4 | 7,1 |
| Blouses réutilisables | 6,8 | 7,0 |
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Note : Chaque barre indique la proportion d’EPI les plus demandés par les entreprises. Source : Statistique Canada, Enquête sur l’équipement de protection individuelle, août 2021, janvier 2022. |
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Les préoccupations des entreprises concernant les pénuries d’équipement de protection individuelle augmentent en janvier
Plus d’un tiers (34,2 %) des entreprises qui avaient besoin d’au moins un type d’EPI pour exercer leurs activités conformément aux lignes directrices en matière de santé publique en janvier 2022 ont indiqué qu’elles s’attendaient à des pénuries dans au moins un type d’EPI au cours des trois prochains moisNote . Il s’agit d’une augmentation de 11,1 points de pourcentage du nombre d’entreprises ayant des préoccupations en matière de pénurie d’EPI depuis août 2021. Cela a également marqué la deuxième augmentation consécutive des préoccupations en matière de pénurie parmi les entreprises pour lesquelles l’EPI était essentiel.
Parmi les entreprises qui craignaient des pénuries d’EPI, celles du secteur des services d’enseignement étaient plus susceptibles (43,3 %) d’avoir des problèmes de pénurie pour n’importe quel type d’EPI dont elles avaient besoin que les entreprises du secteur du commerce de détail (9,7 %). Ces résultats concordent avec les résultats d’août 2021. De plus, tout comme les résultats d’août 2021, les entreprises étaient plus susceptibles de s’attendre à des pénuries de trousses de tests de dépistage rapide de la COVID-19 (59,4 %) que de masques non médicaux (15,0 %) (voir le graphique 2).
Tableau de données du graphique 2
| Produits | S’attend à une pénurie au cours des trois prochains mois | Incertain au sujet d’une pénurie au cours des trois prochains mois |
|---|---|---|
| pourcentage | ||
| Test de dépistage rapide de la COVID-19 | 33,7 | 25,7 |
| Blouses jetables | 15,0 | 9,5 |
| Visières de protection | 7,1 | 10,5 |
| Désinfectant pour les mains | 5,3 | 10,8 |
| Gants en nitrile | 9,3 | 14,0 |
| Gants non médicaux | 8,9 | 14,8 |
| Masques non médicaux | 4,5 | 10,5 |
| Respirateurs | 21,6 | 15,6 |
| Masques chirurgicaux | 7,4 | 10,7 |
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Note : Les valeurs pour les blouses réutilisables ont été supprimées. Source : Statistique Canada, Enquête sur l’équipement de protection individuelle, janvier 2022. |
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La plupart des entreprises n’utilisent pas les tests de dépistage rapide de la COVID-19
Les résultats de l’EEPI de janvier 2022 montrent que moins des deux tiers (66,4 %) des entreprises n’ont pas utilisé les trousses de tests de dépistage rapide de la COVID-19 pour détecter la présence d’infection à la COVID-19 chez les employés sur place. Toutefois, il y a eu une augmentation importante de celles qui le faisaient. En janvier 2022, un quart des entreprises (25,8 %) ont indiqué avoir utilisé des trousses de tests de dépistage rapide de la COVID-19 pour tester les employés sur place, ce qui représente une augmentation de 21,3 points de pourcentage de l’utilisation de tests de dépistage rapide de la COVID-19 par les entreprises par rapport à août 2021Note .
Même si le nombre d’entreprises qui a adopté l’utilisation des trousses de tests de dépistage rapide de la COVID-19 a augmenté, plus des deux cinquièmes (44,8 %) des entreprises ayant indiqué ne pas utiliser de trousses de test de dépistage rapide de la COVID-19 jusqu’à présent n’ont toujours pas l’intention d’utiliser ces tests pour vérifier la présence d’infections à la COVID-19 chez leurs employés sur place au cours des trois prochains mois. Les entreprises ont invoqué plusieurs raisons pour ne pas adopter les trousses de tests de dépistage rapide de la COVID-19 au cours des trois prochains mois. La répartition de ces motifs en janvier 2022 est restée assez semblable à celle d’août 2021. Le risque faible perçu (55,8 %) demeure la principale cause de la non-adoption, suivie de la difficulté à obtenir des tests (27,7 %) et du fait qu’elles ne pensent pas que c’est nécessaire (26,5 %) (voir le graphique 3).
Tableau de données du graphique 3
| Raisons | janvier 2022 | août 2021 |
|---|---|---|
| pourcentage | ||
| Risque perçu faible (p. ex. taux de vaccination élevés, utilisation d’EPI, etc.) | 55,8 | 54,8 |
| Difficulté à obtenir des tests | 27,7 | 37,1 |
| Ne pense pas que c’est nécessaire | 26,5 | 12,7 |
| Coûts des tests | 14,0 | 10,9 |
| Autres (p. ex. la plupart des employés sont déjà vaccinés) | 12,5 | 9,8 |
| Coût d’administration des tests | 5,8 | 6,3 |
| N’est pas au courant que c’est disponible | 3,9 | 5,6 |
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Note : Chaque barre présente la proportion des entreprises qui ont sélectionné chaque raison comme prétexte de ne pas avoir de plan d'utiliser de trousses de tests de dépistage rapide de la COVID-19 au cours des trois prochains mois. Source : Statistique Canada, Enquête sur l’équipement de protection individuelle, août 2021, janvier 2022. |
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Les attentes en matière de pénurie d’équipement de protection individuelle varient d’une province à l’autre
Dans l’ensemble des provinces et des territoires, la proportion d’entreprises qui s’attendent à une pénurie au cours des trois prochains mois dans au moins un type d’EPI essentiel aux activités de leur entreprise est généralement en baisse constante depuis la première itération de l’EEPI en juillet 2020. À compter d’août 2021, les préoccupations quant à une pénurie d’au moins un type d’EPI essentiel ont augmenté pour la première fois dans toutes les provinces, sauf en Ontario. En janvier, pour la deuxième fois consécutive, un plus grand nombre d’entreprises ont indiqué qu’elles étaient préoccupées par les pénuries possibles d’au moins un type d’EPI dont elles ont besoin au cours des trois prochains mois. Les entreprises de l’Ontario (18,0 %) étaient plus susceptibles d’avoir des préoccupations relatives à une pénurie d’EPI que celles de toute autre province (voir le graphique 4).
Tableau de données du graphique 4
| Region | juillet 2020 | août 2020 | octobre 2020 | décembre 2020 | février 2021 | mai 2021 | août 2021 | janvier 2022 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| pourcentage | ||||||||
| Région de l'Atlantique | 37,5 | 17,0 | 12,7 | 10,1 | 5,6 | 2,9 | 7,0 | 13,5 |
| Québec | 24,3 | 11,7 | 9,7 | 7,6 | 4,0 | 4,0 | 4,2 | 15,9 |
| Ontario | 29,7 | 24,9 | 20,5 | 16,5 | 8,6 | 8,8 | 7,2 | 18,0 |
| Prairies | 40,6 | 19,9 | 25,1 | 14,1 | 9,8 | 6,3 | 8,4 | 16,5 |
| Colombie-Britannique et les territoires | 37,2 | 28,0 | 24 | 15,7 | 8,5 | 8,3 | 9,3 | 13,6 |
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Note : Chaque barre indique la proportion d'entreprises qui s'attendent à une pénurie au cours des trois prochains mois d'au moins un type d'EPI dont elles ont besoin, parmi les entreprises ayant besoin d'EPI. Source : Statistique Canada, Enquête sur l'équipement de protection individuelle, Juillet 2020, août 2020, octobre 2020, décembre 2020, février 2021, mai 2021, août 2021 et janvier 2022. |
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Le pourcentage des entreprises participant à la fabrication ou à la distribution d’équipement de protection individuelle augmente
En janvier 2022, près de 1 entreprise sur 10 (8,6 %) des secteurs de la fabrication, du commerce de détail et du commerce de gros ont participé à la fabrication ou à la distribution d’équipement de protection individuelle, en hausse de 3,2 points de pourcentage par rapport à août 2021.
La majeure partie de l’EPI utilisé par les entreprises est acquis auprès de détaillants nationaux. Au total, près des trois cinquièmes (57,4 %) des entreprises ont déclaré avoir obtenu des EPI auprès de détaillants nationaux. Ces derniers sont suivis des grossistes nationaux à un peu plus d’un tiers (34,7 %), puis des producteurs nationaux (20,8 %)Note . Ensemble, plus des quatre cinquièmes (83,4 %) des entreprises ont indiqué utiliser des EPI provenant de sources nationales (détaillants nationaux, grossistes nationaux et producteurs nationaux).
Sources des données
Les données de la présente analyse reposent sur des données tirées de l’Enquête sur l’équipement de protection individuelle de janvier 2022. Cette enquête à participation volontaire vise à recueillir des renseignements sur l’approvisionnement, la demande, l’utilisation et les réserves d’EPI des entreprises du secteur privé. Ces données sont également utilisées pour permettre au gouvernement fédéral de modéliser l’utilisation et les stocks d’EPI au Canada et de prévoir les pénuries potentielles de ces articles. Les résultats de l’enquête de janvier sont fondés sur les réponses de 5 219 entreprises exerçant leurs activités au Canada.
Références
Agence de la santé publique du Canada. 2022. « Rapport hebdomadaire sur la couverture vaccinale contre la COVID-19 au Canada », Ottawa, Agence de la santé publique du Canada. Extrait de https://sante-infobase.canada.ca/covid-19/couverture-vaccinale/.
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