Logo StatCan et la COVID-19 : Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleurDépistage de la COVID-19 : les Canadiens prévoient-ils passer un test et pourquoi?

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par Kristyn Frank et Rubab Arim

Début de l’encadré

Cet article fournit des données désagrégées pour améliorer la compréhension des répercussions de la COVID-19 sur des groupes particuliers. Visitez le Carrefour de statistiques sur le genre, la diversité et l’inclusion pour obtenir plus d’analyses ainsi que des données désagrégées sur le travail, la sécurité publique, la santé et bien plus encore.

Fin de l’encadré

Au début de la pandémie de COVID-19, les tests de dépistage du virus ont été limités afin que les efforts puissent être concentrés sur la prestation de soins aux personnes infectées et sur la protection des travailleurs essentiels (Chung, 2020). Par suite de la disponibilité accrue de tests de dépistage de la COVID-19, les provinces et les territoires ont pu mettre au point leurs propres stratégies de dépistage, axées sur les besoins locaux (gouvernement du Canada, 2020). Dans l’ensemble, les provinces et territoires ont élargi leurs critères de dépistage afin d’inclure toutes les personnes qui présentent des symptômes associés à la COVID-19, et certains ont aussi inclus les cas asymptomatiquesNote .

Malgré la plus grande disponibilité des tests de dépistage de la COVID-19, nous savons peu de choses sur la mesure dans laquelle les Canadiens prévoient passer le test, et les raisons pour lesquelles ils le feraient. Selon les résultats d’une initiative de collecte de données par approche participative réalisée par Statistique Canada, moins de la moitié des participants (41,8 %) sont d’accord ou tout à fait d’accord avec le dépistage aléatoire de la COVID-19 au CanadaNote . Toutefois, puisque la méthode de collecte par approche participative n’est pas fondée sur un plan d’échantillonnage probabiliste, il n’est pas possible d’appliquer ces résultats à l’ensemble de la population canadienne.

Compte tenu du rôle que joue le dépistage dans le ralentissement de la propagation du virus et dans la production de données qui orienteront les mesures de santé publique (gouvernement du Canada, 2020), il est important d’en savoir davantage sur la volonté des Canadiens à passer un test de dépistage de la COVID-19, et de comprendre les raisons de leur choix. En effet, il existe différentes raisons pour lesquelles certaines personnes ne choisiraient de ne pas passer de test, et ce, même si elles présentent des symptômes, allant d’inquiétudes personnelles comme la crainte de la stigmatisation (Kumar et Nayar, 2020; Das, 2020), à des motifs structurels comme un nombre insuffisant de jours de congé de maladie rémunérés en cas de confinement imposé (Berger et coll., 2020; Heymann et coll., 2020).

La présente étude vise à faire la lumière sur les raisons pour lesquelles les Canadiens passeraient un test de dépistage de la COVID-19 si les tests étaient offerts à l’ensemble de la population, et à déterminer si certains groupes sont plus susceptibles que d’autres d’indiquer qu’ils subiraient un test.

La majorité des Canadiens passeraient un test de dépistage de la COVID-19 s’ils ressentaient des symptômes ou s’ils avaient été en contact avec des personnes symptomatiques

Selon les résultats de la Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes (SEPC), la grande majorité des Canadiens (92,7 %) passeraient un test de dépistage de la COVID-19 si les tests étaient offerts à l’ensemble de la population. Moins de 1 Canadien sur 10 (7,3 %) a dit ne pas prévoir subir de test (graphique 1)Note .

La plupart des Canadiens passeraient un test de dépistage de la COVID-19 s’ils ressentaient des symptômes (63,5 %) ou s’ils avaient été en contact ou pensaient avoir été en contact avec des personnes qui présentaient des symptômes ou ont reçu un diagnostic positif à la COVID-19 (58,9 %). Un peu plus du tiers ont indiqué qu’ils passeraient un test s’ils n’avaient aucun symptôme, mais craignaient d’infecter d’autres personnes (35,7 %).

Graphique 1 Raisons pour lesquelles les Canadiens passeraient un test de dépistage de la COVID-19, si les tests étaient offerts à l'ensemble de la population

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Raison (titres de rangée) et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Raison Pourcentage
Si je ressentais des symptômes 63,5
Si j’avais été en contact ou je pensais avoir été en contact avec des personnes présentant des symptômes ou qui avaient reçu un diagnostic positif à la COVID-19 58,9
Si je n'avais aucun symptôme, mais que je craignais d’infecter d'autres personnes 35,7
Autre raison 5,0
Je ne prévois pas passer un test 7,3

En présence de symptômes, les femmes, les titulaires d’un grade universitaire et les travailleurs sont plus susceptibles de s’absenter du travail pour passer un test de dépistage

Les trois principales raisons de passer un test de dépistage ont été invoquées, à différents degrés, par les différents groupes de population. La proportion de Canadiens ayant indiqué qu’ils subiraient un test de dépistage s’ils ressentaient des symptômes ou avaient été en contact avec une personne qui présentait des symptômes variait en fonction de l’âge, du niveau de scolarité et de la situation d’emploi (tableau 1).

Les femmes (66,5 %) étaient plus susceptibles que les hommes (60,3 %) de déclarer qu’elles passeraient un test de dépistage de la COVID-19 si elles ressentaient des symptômes (tableau 1), et les titulaires d’un baccalauréat étaient plus susceptibles que les personnes ayant un niveau de scolarité inférieur d’avoir indiqué qu’ils subiraient un test pour cette même raison. Cependant, parmi les personnes ayant indiqué qu’elles subiraient un test si elles avaient été en contact avec des personnes présentant des symptômes ou qui avaient reçu un diagnostic positif à la COVID-19, les résultats selon le sexe et le niveau de scolarité étaient similaires.

Les écarts selon la situation d’emploi étaient un peu plus prononcés. Les trois quarts environ des personnes en emploi, mais absentes du travail durant la semaine de référence, soit en raison de fermetures d’entreprise et de restrictions liées à la COVID-19 (75,1 %), soit pour d’autres raisons (76,4 %), ont dit qu’elles passeraient un test de dépistage si elles ressentaient des symptômes, comparativement à 63,2 % des personnes qui étaient en emploi et travaillaient durant la semaine de référence (groupe de référence). Par ailleurs, une plus grande proportion de personnes en emploi, mais absentes du travail durant la semaine de référence en raison de la COVID-19 (72,6 %) que de personnes en emploi et au travail (59,3 %) ont dit qu’elles subiraient un test de dépistage si elles avaient été en contact avec des personnes présentant des symptômes ou qui avaient reçu un diagnostic positif à la COVID-19.

Les résultats de l’enquête ont également mis en relief certaines différences régionales. À titre d’exemple, comparativement aux résidents de l’Ontario (groupe de référence), une plus grande proportion de résidents des provinces de l’Atlantique et une plus petite proportion de résidents de la Colombie-Britannique ont indiqué qu’ils passeraient un test de dépistage s’ils ressentaient des symptômes. Par ailleurs, les résidents du Québec (48,4 %) étaient moins susceptibles que ceux de l’Ontario (61,1 %) de déclarer qu’ils subiraient un test s’ils avaient été en contact avec des personnes présentant des symptômes ou qui avaient reçu un diagnostic positif à la COVID-19.


Tableau 1
Raisons pour lesquelles les Canadiens passeraient un test de dépistage de la COVID-19 si les tests étaient offerts à l'ensemble de la population, par caractéristique sociodémographique
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Raisons pour lesquelles les Canadiens passeraient un test de dépistage de la COVID-19 si les tests étaient offerts à l'ensemble de la population Si je ressentais des symptômes, Si j’avais été en contact ou je pensais avoir été en contact avec des personnes présentant des symptômes ou qui avaient reçu un diagnostic positif à la COVID-19, Si je n’éprouvais aucun symptôme mais craignais d’infecter les autres et Je ne prévois pas passer un test, calculées selon pourcentage, intervalles de confiance à 95 % et intervalles de confiance à 95 % unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Si je ressentais des symptômes Si j’avais été en contact ou je pensais avoir été en contact avec des personnes présentant des symptômes ou qui avaient reçu un diagnostic positif à la COVID-19 Si je n’éprouvais aucun symptôme mais craignais d’infecter les autres Je ne prévois pas passer un test
pourcentage intervalles de confiance à 95 % pourcentage intervalles de confiance à 95 % pourcentage intervalles de confiance à 95 % pourcentage intervalles de confiance à 95 %
Sexe
Hommes (groupe de référence) 60,3 56,4 64,1 54,0 50,0 58,0 35,1 31,3 39,1 8,4 6,4 11,0
Femmes 66,5Note * 63,1 69,7 63,7Note * 60,1 67,2 36,3 32,9 39,9 6,1 4,7 8,0
Groupe d’âge
15 à 24 ans 70,0 59,1 79,0 64,8 53,1 74,9 41,6 31,2 52,8 5,7 1,9 16,0
25 à 44 ans 64,9 60,9 68,8 60,4 56,1 64,6 38,2Note * 33,9 42,7 7,4 5,5 9,9
45 à 64 ans 61,6 57,6 65,4 56,7 52,7 60,5 33,6 30,0 37,5 8,7 6,6 11,4
65 ans et plus (groupe de référence) 59,6 54,6 64,3 56,0 51,3 60,6 31,1 26,5 36,1 5,8 4,0 8,3
Plus haut niveau de scolarité atteint
Diplôme d’études secondaires ou études postsecondaires partielles 61,2Note * 56,0 66,2 56,4Note * 51,0 61,6 33,5 28,5 38,8 7,7 5,3 11,1
Certificat ou diplôme d’une école de métiers, d’un collège communautaire, d’un cégep ou d’une université en dessous du niveau du baccalauréat 60,7Note * 56,7 64,6 56,2Note * 52,0 60,4 35,8 31,8 40,0 8,8Note * 6,7 11,5
Baccalauréat (groupe de référence) 68,6 64,0 72,9 63,9 58,8 68,7 35,8 31,4 40,5 5,0 3,3 7,4
Supérieur au baccalauréat 72,2 66,7 77,0 69,1 63,4 74,4 44,9Note * 39,2 50,9 4,5 2,5 7,8
Situation d’emploi
En emploi et au travail une partie au moins de la semaine de référence (groupe de référence) 63,2 60,0 66,4 59,3 55,7 62,8 35,2 32,2 38,4 6,4 5,0 8,0
En emploi, mais absence du travail non liée à la COVID-19 76,4Note * 61,8 86,7 57,4 42,3 71,2 32,9 21,2 47,1 Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
En emploi, mais absence du travail liée à la COVID-19 75,1Note * 64,0 83,6 72,6Note * 61,7 81,4 44,2 31,5 57,6 6,0 2,6 13,4
Sans emploi 61,3 56,8 65,7 57,7 53,3 61,9 34,8 30,4 39,6 8,9 6,5 12,2
État matrimonial
Marié ou vivant en union libre (groupe de référence) 62,9 59,9 65,9 58,0 55,0 61,0 35,2 32,2 38,4 7,1 5,7 8,9
Veuf, séparé ou divorcé 55,8 48,4 63,0 52,0 44,8 59,2 33,6 26,8 41,1 8,9 5,9 13,3
Célibataire, jamais marié 67,8 61,6 73,5 63,8 57,6 69,6 37,8 31,9 44,0 6,8 4,0 11,3
Avait un enfant de moins de 18 ans au 15 juin 2020
Non (groupe de référence) 61,8 58,7 64,7 58,5 55,5 61,4 35,9 32,9 38,9 7,1 5,8 8,7
Oui 66,7 62,0 71,1 59,7 54,3 64,9 35,5 30,7 40,6 7,5 5,0 11,1
Statut d’immigrant
Né au Canada (groupe de référence) 63,5 60,7 66,2 58,1 55,2 61,0 34,4 31,7 37,3 7,1 5,6 8,9
Immigrant reçu 63,6 57,7 69,2 61,0 54,3 67,3 39,8 33,5 46,5 7,7 5,2 11,3
Pas un immigrant reçu 61,2 43,5 76,4 65,0 46,8 79,7 37,3 22,4 55,0 Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Région de résidence
Provinces de l’Atlantique 72,5Note * 67,6 76,8 67,5 62,6 72,1 34,8 30,1 39,9 3,3Note * 2,2 5,1
Québec 59,6 54,1 64,9 48,4Note * 42,3 54,6 31,7 26,3 37,6 8,5 6,0 12,1
Ontario (groupe de référence) 65,5 60,5 70,2 61,1 56,0 65,9 36,2 31,7 41,0 6,7 4,4 10,0
Région des Prairies 67,0 62,1 71,5 63,6 59,3 67,6 34,9 30,5 39,6 7,8 5,7 10,5
Colombie-Britannique 55,0Note * 48,5 61,2 60,1 54,1 65,9 42,7 36,3 49,3 7,9 5,0 12,5

Des différences ont également observées parmi les Canadiens ayant dit qu’ils subiraient un test de dépistage de la COVID-19 s’ils ne ressentaient aucun symptôme, mais craignaient d’infecter d’autres personnes. Les Canadiens de 25 à 44 ans (38,2 %), par exemple, étaient plus susceptibles d’avoir indiqué qu’ils passeraient un test de dépistage pour cette raison que les Canadiens de 65 ans et plus (31,1 %). De plus, comparativement aux titulaires d’un baccalauréat seulement (groupe de référence), les titulaires d’un grade universitaire de niveau supérieur au baccalauréat étaient proportionnellement plus nombreux à déclarer qu’ils subiraient un test de dépistage parce qu’ils voudraient s’assurer de ne pas infecter les autres (35,8 % par rapport à 44,9 %).

Enfin, les résultats montrent des différences selon la région et le niveau de scolarité parmi les Canadiens ayant indiqué ne pas avoir l’intention de passer un test de dépistage de la COVID-19 (tableau 1). Notamment, une plus grande proportion de résidents de l’Ontario (groupe de référence) que de résidents des provinces de l’Atlantique a indiqué ne pas prévoir passer un test (6,7 % par rapport à 3,3 %). De plus, comparativement aux titulaires d’un baccalauréat seulement (groupe de référence), les titulaires d’un certificat ou diplôme d’une école de métiers, d’un collège, d’un cégep ou d’une université inférieur au baccalauréat étaient plus susceptibles d’avoir indiqué ne pas prévoir subir un test de dépistage (5,0 % par rapport à 8,8 %).

Méthodologie

Cette étude repose sur les données du troisième volet de la série d’enquêtes par panel de Statistique Canada, soit la Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes (SEPC) – Reprise des activités économiques et sociales pendant la COVID-19, dont la collecte s’est déroulée du 15 au 21 juin 2020. La SEPC est un ensemble d’enquêtes en ligne, réalisées auprès des résidents des 10 provinces canadiennes, pour connaître leurs points de vue relatifs à la pandémie de COVID-19. Plus de 4 000 personnes ont participé à ce troisième volet de la SEPC, et y ont fait connaître leur perspective de la reprise des activités au pays. Puisque la SEPC est menée auprès d’un sous-échantillon de l’Enquête sur la population active (EPA), plusieurs variables démographiques (âge, sexe, plus haut niveau de scolarité, lieu de naissance) sont tirées des données de l’EPA.

Les résultats de cette étude sont fondés sur la question suivante de la SEPC : « Si des tests étaient offerts à l’ensemble de la population canadienne, pourquoi irez-vous vous faire tester pour la COVID-19? » Cinq options de réponse étaient présentées aux répondants (graphique 1), et ceux-ci pouvaient en sélectionner plus d’une.

Références

Berger, Z.D., N.G. Evans, A.L. Phelan, et R.D. Silverman. 2020. « COVID-19: Control measures must be equitable and inclusive ». British Medical Journal 38.

Chung, E. 2020. Why COVID-19 testing varies so much across Canada. CBC News, 4 avril 2020, (consulté le 16 juillet 2020).

Das, M. 2020. Social construction of stigma and its implications – observations from COVID-19.

Frank, K., et Arim, R. 2020. « L’appui des Canadiens à l’égard du dépistage aléatoire de la COVID-19 ». Produit no 45-28-0001 au catalogue de Statistique Canada, no 00044. Ottawa : Statistique Canada.

Gouvernement du Canada. 2020. Tests de dépistage pour la COVID-19, (consulté le 16 juillet 2020).

Gouvernement de l’Ontario. 2020. L’Ontario élargit son programme de dépistage de la COVID-19 à l’échelle de la province, (consulté le 16 juillet 2020).

Heymann, J., A. Raub, W. Waisath, M. McCormick, R Weistroffer, G. Moreno, E. Wong, et A. Earle. 2020. « Protecting health during COVID-19 and beyond: A global examination of paid sick leave in 193 countries ». Global Public Policy 15 (7) : 925 à 934.

Kumar, A., et K.R. Nayar. 2020. « COVID-19 and its mental health consequences ». Journal of Mental Health.

Santé publique de la Saskatchewan. 2020. Testing for individuals with no symptoms, (consulté le 16 juillet 2020).

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