StatCan et la COVID-19: Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleur Les prix de l’or et de l’argent dans le contexte de la pandémie de COVID-19

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Les prix de l’or ont atteint des sommets historiques, alors que les prix de l’argent ont enregistré un net recul

Une grande incertitude économique demeure tandis que la pandémie de COVID-19 se propage. Pendant que les investisseurs cherchent des abris sûrs, le prix de l’or et des alliages d’or sous forme brute a atteint son sommet historique en mars 2020, selon l’Indice des prix des produits industriels (IPPI). Il s’est accru de 4,7 % comparativement à février 2020 et de 28 % comparativement à mars 2019. Un portrait un peu différent s’est dessiné pour le prix de l’argent et des alliages d’argent sous forme brute, ce dernier ayant diminué de 12,6 % entre février et mars, bien qu’ayant augmenté de 1,6 % d’une année à l’autre.

L’or et l’argent sont recherchés en tant qu’investissement, aux fins de fabrication industrielle et de production de bijoux de luxe. De plus, l’or est aussi un avoir de réserve pour de nombreuses banques centrales. Considérés comme un moyen de préserver la richesse, l’or et l’argent ont fait la une de l’actualité ces derniers mois en raison du bouleversement économique engendré par la pandémie de COVID-19.

Afin d’empêcher que le virus de la COVID-19 se propage davantage, de nombreuses compagnies minières canadiennes ont réduit ou reporté leurs activités sur le terrain. Par exemple, Canadian Malartic, la plus grande mine d’or en exploitation au Canada, a commencé une période d'entretien et de maintenance le 24 mars.^Note Il est toutefois peu probable que la réponse des compagnies minières ait eu des répercussions immédiates sur l’offre et, par conséquent, les variations de prix en mars ont été surtout entraînées par les variations de la demande.

Les investisseurs diversifient leurs portefeuilles en acquérant des actifs plus sûrs, ce qui entraîne une hausse du prix de l’or

Le ralentissement économique à l’échelle mondiale et la propagation rapide du virus de la COVID-19 ont incité les investisseurs sous l’effet de la panique à acheter de l’or, alors que les prix du marché boursier diminuaient de façon marquée en mars. L’or représente généralement un bon instrument de diversification du portefeuille, en particulier pendant les périodes de crise, car il a une corrélation négative ou faible avec d’autres actifs.^Note Par exemple, l’indice composite S&P/TSX de la Bourse de Toronto a diminué de 17,7 % en mars, chutant à son plus bas niveau en 21 ans. L’effondrement boursier a causé aux investisseurs ou spéculateurs de réduire leur portefeuille d’actions et de s’orienter vers des actifs moins risqués comme l’or (+4,7 %). Cette situation pouvait aussi être observée pendant la crise financière mondiale de 2008-2009 (graphique 2) quand, en octobre 2008, les prix de l’or grimpaient de 14,7 % tandis que les prix des actions plongeaient de 16,9 %.

Depuis 2008, bon nombre de banques centrales ont privilégié un portefeuille de réserve diversifié pour éviter le risque d’avoir une seule monnaie de réserve instable. Conformément à cette tendance, les banques centrales sont devenues des acheteurs nets d’or depuis de nombreuses années.^Note L’achat annuel d’or par les banques centrales a atteint 650,3 tonnes en 2019, le deuxième plus haut niveau atteint en 50 ans.^Note Ce phénomène, conjugué aux répercussions de la COVID-19, a fait augmenter l’indice du prix de l’or et des alliages d’or sous forme brute de 127 % entre mars 2008 et mars 2020.

Le prix de l’argent chute en raison de la plus faible demande

En mars 2020, la baisse de la demande d’argent a contrebalancé la réduction de l’offre, ce qui a mené à un net recul du prix de l’argent (-12,6 %), soit la plus grande diminution mensuelle observée depuis octobre 2011. Une tendance des prix semblable a aussi été observée pendant la crise financière mondiale. On s’attendait à ce que de nombreuses composantes clés de la demande d’argent, y compris l’investissement, la fabrication industrielle et la production de bijoux et de pièces d’argenterie, diminuent en mars en raison des restrictions des activités économiques imposées face à la pandémie de COVID-19. Par exemple, en mars, l’arrêt temporaire de la production des produits non essentiels par la Monnaie royale canadienne^Note a réduit la demande de métaux précieux, en particulier celle d’argent.

Référence

O'Connor, Fergal A. et Brian M. Lucey, et Jonathan A. Batten, et Dirk G. Baur. Juillet 2015. « The Financial Economics of Gold – A survey. » Rapport de recherche no 2628018 du FIRN. Disponible aussi à SSRN.