Rapports économiques et sociaux
Développements récents de l’économie canadienne : automne 2022

Date de diffusion : le 27 octobre 2022

DOI: https://doi.org/10.25318/36280001202201000001-fra

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Début du texte

L’article présente un résumé intégré des récents changements survenus dans la production, les prix à la consommation, l’emploi et les finances des ménages. Il met en relief les variations observées dans les données économiques au cours de la première moitié de 2022 et des mois estivaux. L’article traite également de la façon dont les conditions économiques ont évolué en fonction de la hausse des coûts d’emprunt.

Le rapport se fonde sur des données accessibles au public en date du 3 octobre 2022. Des renseignements mensuels sur l’évolution des marchés gouvernementaux, commerciaux et financiers, y compris les mesures de santé publique liées à la pandémie, sont disponibles à la page Nouvelles économiques canadiennes (Statistique Canada, s.d.). Des commentaires mensuels sur l’évolution économique relativement à la COVID-19 figurent à la page Tableau de bord sur l’économie du Canada et la COVID-19 (Statistique Canada, s.d.).

Aperçu

L’activité économique a progressé au cours des deux premiers trimestres de 2022, les dépenses de consommation et l’accumulation de stocks par les entreprises ayant contribué à la croissance. Les volumes d’exportation se sont redressés au deuxième trimestre tandis que les volumes d’importation ont affiché leur hausse la plus marquée depuis le début de la pandémie. L’investissement dans le logement a reculé de façon prononcée au deuxième trimestre, tandis que les dépenses des entreprises en ouvrages de génie civil et en machines et en matériel ont continué de progresser. La productivité du travail est demeurée inférieure aux niveaux d’avant la pandémie, tandis que les améliorations des termes de l’échange ont soutenu la croissance du revenu réel.

La croissance de la production et de l’emploi a ralenti au printemps. La hausse des coûts des intrants et les pénuries de main-d’œuvre ont continué d’assombrir les perspectives à mesure que les entreprises et les ménages s’adaptent à l’augmentation des coûts d’emprunt. L’inflation globale des prix à la consommation a atteint son plus haut niveau en 40 ans en juin sous l’effet des pressions inflationnistes qui sont demeurées généralisées. La richesse des ménages a affiché un recul record au deuxième trimestre, l’inégalité de la richesse ayant augmenté pour la première fois depuis le début de la pandémie.

Auteurs

Guy Gellatly et Carter McCormack travaillent à la Division de l’analyse stratégique, des publications et de la formation de la Direction des études analytiques et de la modélisation à Statistique Canada.

Les dépenses des ménages et l’accumulation de stocks par les entreprises soutiennent la croissance économique

Le produit intérieur brut (PIB) réel a augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre, ce qui représente une hausse identique à celle observée au premier trimestre. L’activité économique a progressé pendant quatre trimestres consécutifs, affichant une augmentation de 4,6 % au cours de cette période. L’activité globale au deuxième trimestre était en hausse de 1,7 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie observés à la fin de 2019.

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 T1 2022 et T2 2022(figurant comme en-tête de colonne).
T1 2022 T2 2022
Produit intérieur brut aux prix du marché 0,765 0,807
Dépenses de consommation des ménages 0,337 1,213
Investissements des entreprise en bâtiments résidentiels 0,171 -0,746
Investissements des entreprise en ouvrages non résidentiels 0,161 0,144
Investissements des entreprise en machines et matériel 0,018 0,129
Dépenses courrantes du gouvernement 0,044 -0,08
Investissements en stocks 0,495 1,45
Exportations de biens et services -0,754 0,864
Importations de biens et services 0,113 -2,15

Les dépenses des ménages et l’accumulation de stocks ont soutenu la croissance économique au premier semestre de 2022 (graphique 1). Après avoir augmenté modestement au premier trimestre, les dépenses des ménages se sont accrues de 2,3 % au deuxième trimestre, surtout en raison de la hausse des dépenses en services et en biens semi-durables, comme les vêtements et les chaussures. Les dépenses en biens durables ont diminué, les hausses de prix des articles coûteux ayant eu une incidence sur les achats des ménages. Au deuxième trimestre, les dépenses totales des ménages étaient en hausse de 3,2 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie.

Les stocks des entreprises ont fortement augmenté au premier semestre de 2022. L’accumulation de stocks a nettement contribué à la croissance au deuxième trimestre, soutenue par les hausses enregistrées dans les machines et les fournitures de construction ainsi que dans les engrais. Les stocks agricoles, soutenus par l’augmentation de la production de blé et de canola, ont affiché leur plus forte hausse trimestrielle en plus de 60 ans.

La reprise des investissements non résidentiels des entreprises s’est poursuivie au cours du premier semestre de l’année (graphique 2). Les dépenses combinées des entreprises en ouvrages de génie civil et en machines et en matériel ont augmenté pendant cinq trimestres consécutifs, alors que les volumes se rapprochaient des niveaux d’avant la pandémie. Les dépenses en bâtiments non résidentiels, soutenues par la hausse des dépenses dans des projets relatifs à l’énergie, ont augmenté de 2,7 %, mais sont restées inférieures d’environ 4 % aux niveaux observés à la fin de 2019. Les investissements en machines et en matériel se sont accrus de 4,5 %, surtout en raison de l’augmentation des dépenses dans le matériel de transport, et ils ont atteint un niveau supérieur de près de 5 % à celui d’avant la pandémie. Les dépenses en produits de propriété intellectuelle ont augmenté après avoir enregistré trois baisses trimestrielles consécutives.

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 Dépenses de consommation des ménages, Dépenses courrantes du gouvernement, Investissements des entreprise non-résidentiels, Exportations de biens et services et Investissements en bâtiments résidentiels(figurant comme en-tête de colonne).
Dépenses de consommation des ménages Dépenses courrantes du gouvernement Investissements des entreprise non-résidentiels Exportations de biens et services Investissements en bâtiments résidentiels
2019
T4 100 100 100 100 100
2020
T1 97,8 99,5 100,2 96,7 98,9
T2 84,2 95,3 81,9 80,8 85,5
T3 95,0 100,3 87,1 92,3 110,6
T4 95,3 102,1 88,1 93,1 114,8
2021
T1 95,5 104,1 88,0 93,7 125,7
T2 95,3 104,9 91,5 89,5 121,6
T3 99,7 105,3 92,0 90,9 111,1
T4 100,2 105,9 94,2 93,8 114,3
2022
T1 100,8 106,6 96,3 91,7 116,4
T2 103,2 106,6 99,5 94,1 107,3

Après avoir progressé au premier trimestre, l’investissement résidentiel a nui à la croissance au deuxième trimestre, le marché de l’habitation s’adaptant à la hausse des coûts d’emprunt. Les investissements en logement ont reculé de 7,8 % sous l’effet de la baisse de l’activité de revente qui a entraîné une diminution de 24,7 % des coûts de transfert de propriété. Les activités de rénovation ont également reculé, tandis que la construction de logements neufs a augmenté pour la première fois en quatre trimestres. Malgré le recul, l’investissement résidentiel total est demeuré supérieur de 7 % aux niveaux d’avant la COVID-19.

Les volumes d’exportation se sont redressés au deuxième trimestre (+2,6 %) après avoir pesé sur la croissance au premier trimestre. La hausse des expéditions de produits métalliques et l’augmentation des services de voyage ont soutenu les volumes d’exportation au deuxième trimestre. Les volumes d’importation, soutenus par l’augmentation dans le secteur du matériel de transport, ont affiché leur plus forte hausse trimestrielle (+6,9 %) depuis la reprise de l’activité économique après les premiers confinements liés à la COVID-19. Au deuxième trimestre, les volumes totaux d’exportation sont demeurés inférieurs de 6 % aux niveaux d’avant la pandémieNote , tandis que les volumes d’importation étaient supérieurs de 6 % à ceux de la fin de 2019.

La productivité est inférieure aux niveaux d’avant la pandémie tandis que les gains d’échange stimulent la croissance du revenu réel

La productivité du travail des entreprises, une mesure du volume de biens et de services produits par heure travaillée, a légèrement augmenté au cours du deuxième trimestre après avoir enregistré sept baisses trimestrielles consécutives. Au cours du trimestre, la productivité du travail était en baisse de 1,3 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. En revanche, les coûts unitaires de la main-d’œuvre, qui mesurent les coûts de la main-d’œuvre nécessaire pour produire une unité de production, ont continué d’augmenter et étaient de 14,5 % supérieurs aux niveaux observés à la fin de 2019 (graphique 3)Note .

Les améliorations des termes de l’échange du Canada ont stimulé la croissance du revenu réel au cours du premier semestre de 2022. Le revenu intérieur brut réel, une mesure du pouvoir d’achat de la production intérieure qui tient compte des variations relatives des prix des exportations et des importations, a augmenté de 2,2 % au premier trimestre et de 2,5 % au deuxième trimestre (environ trois fois le rythme cumulatif de la croissance du PIB réel au cours des deux premiers trimestres). Environ les deux tiers de cette croissance du revenu réel reflétaient des améliorations des termes de l’échange.

Graphique 3

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Productivité du travail et Coût unitaire de main-d'oeuvre(figurant comme en-tête de colonne).
Productivité du travail Coût unitaire de main-d'oeuvre
2017
T1 100 100
T2 100,2 99,7
T3 99,5 101,6
T4 99,7 102,9
2018
T1 99,7 103,8
T2 100,5 103,3
T3 100,9 103,3
T4 100,6 104,2
2019
T1 100,8 105,3
T2 100,8 105,5
T3 101,3 106,6
T4 101,8 107,5
2020
T1 105,5 108,1
T2 118,8 111,8
T3 107,4 110,2
T4 105,7 110,4
2021
T1 103,1 111,1
T2 102,6 115,4
T3 101,5 117,5
T4 100,9 117,4
2022
T1 100,3 120,7
T2 100,5 123,0

La croissance de la production ralentit dans l’ensemble de l’économie en raison de l’augmentation des coûts d’emprunt

Les secteurs des biens et des services ont affiché des hausses constantes au cours du premier semestreNote . L’augmentation de la production dans les secteurs de la construction et de la fabrication a contribué à la croissance de la production au premier trimestre, tandis que les augmentations dans les secteurs des services d’hébergement et de restauration, de l’extraction minière, pétrolière et gazière, ainsi que du transport et de l’entreposage ont soutenu la croissance au deuxième trimestre. Les cultures agricoles ont continué d’enregistrer des hausses constantes tout au long du premier semestre de l’année.

Le rythme de l’activité économique, mesuré d’un mois à l’autre, a ralenti au printemps. La croissance de la production a ralenti en avril (+0,2 %), était essentiellement inchangée en mai, puis a légèrement augmenté de 0,1 % en juin et en juillet. Bien que l’activité dans de nombreux services à la clientèle ait continué de progresser vers le milieu de l’annéeNote , la production a diminué dans les secteurs sensibles aux variations des taux d’intérêt (graphique 4).

Graphique 4

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4 Extraction de sables bitumineux, Construction résidentielle, Fabrication de véhicules automobiles, D'agents et de courtiers immobiliers et Conception de systèmes informatiques(figurant comme en-tête de colonne).
Extraction de sables bitumineux Construction résidentielle Fabrication de véhicules automobiles D'agents et de courtiers immobiliers Conception de systèmes informatiques
2021
Juin. 100 100 100 100 100
Juil. 101,9 96,2 94,3 97,8 101,2
Août 101,3 96,0 90,2 98,1 102,3
Sept. 105,4 94,7 65,8 98,4 104,3
Oct. 109,3 95,5 96,0 106,1 105,4
Nov. 104,2 95,2 105,2 104,8 106,9
Déc. 100,1 93,1 113,7 103,7 108,7
Jan. 98,5 96,5 94,4 102,7 110,4
Fév. 100,8 97,2 112,3 104,6 111,9
Mars 103,3 98,6 120,6 94,0 113,5
Avril 109,1 97,5 130,4 84,2 114,4
Mai 104,8 95,0 101,1 79,5 115,3
2022
Juin. 102,0 94,1 105,3 75,1 116,5
Juil. 107,2 94,2 109,3 72,5 117,1

Les agents immobiliers et courtiers immobiliers ont connu cinq baisses consécutives de mars à juillet, les acheteurs s’adaptant à la hausse des coûts d’emprunt. Après avoir atteint un sommet de près de 50 % supérieur aux niveaux d’avant la pandémie en mars 2021, l’activité des agents et des courtiers en juillet était inférieure de 11 % à son niveau de référence d’avant la COVID-19, soit le niveau le plus bas enregistré depuis le début de la reprise après les premiers confinements. Les services juridiques, qui sont fortement touchés par l’activité sur le marché de l’habitation, ont également diminué de façon constante de mars à juillet.

La construction a affiché quatre baisses consécutives d’avril à juillet, mais est demeurée légèrement au-dessus des niveaux d’avant la pandémie. La construction résidentielle et non résidentielle ainsi que la construction (réparations) ont connu un léger recul au printemps.

Les entreprises prévoient des défis continus associés à l’inflation et aux chaînes d’approvisionnement

Les données pour le troisième trimestre de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises continuent de mettre en évidence les pressions sur les coûts et les défis logistiques auxquels doivent faire face de nombreuses entreprises. Au total, 3 entreprises sur 5 s’attendent à ce que la hausse de l’inflation représente un obstacle au cours des trois prochains mois, alors que près de la moitié d’entre elles s’attendent à devoir relever des défis associés à la hausse du coût des intrants. Environ le tiers des entreprises prévoient augmenter leurs prix au cours des prochains mois.

Des perturbations de la chaîne d’approvisionnement continuent d’être très attendues. Plus du quart des entreprises s’attendent à avoir de la difficulté à acquérir des intrants, des produits ou des fournitures à l’échelle nationale au cours des trois prochains mois, et plus de la moitié d’entre elles prévoient que les difficultés d’approvisionnement se poursuivront pendant six mois ou plus.

Les pressions inflationnistes demeurent généralisées à mesure que les prix de l’essence diminuent

L’inflation globale des prix à la consommation a augmenté de façon constante au premier semestre de 2022 pour atteindre 8,1 % en juin, soit son plus haut niveau en 40 ans. Au cours de cette période, les prix plus élevés pour l’essence, le logement, les aliments et les biens durables ont tous exercé une pression à la hausse sur l’inflation des prix à la consommation. De plus, les perturbations de l’approvisionnement jumelées à une forte demande ont continué d’alimenter la croissance des prix. Si l’on exclut l’essence, la croissance annuelle des prix a augmenté de façon constante pour s’établir à 6,5 % en juin sous l’effet des pressions inflationnistes qui sont demeurées généraliséesNote .

L’inflation globale des prix à la consommation a diminué au cours de l’été en raison de la baisse des prix de l’essence. Le mois d’août a marqué le dix-septième mois consécutif au cours duquel le taux directeur (+7,0 %) était supérieur à 3 %, et le sixième mois consécutif au cours duquel il était supérieur à 6 %.

Graphique 5

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Ensemble, Aliments et Logement(figurant comme en-tête de colonne).
Ensemble Aliments Logement
2018
janv.  100 100 100
févr. 100,6074412 100 100,2147459
mars 100,9111617 99,6544575 100,2147459
avr 101,2148823 100,0691085 100,4294918
mai 101,2908125 99,9308915 100,5010737
juin 101,4426727 100,6219765 100,5726557
juill. 101,9741838 100,967519 100,9305655
août 101,8982536 100,829302 101,0737294
sept. 101,5186029 100,138217 101,2884753
oct. 101,8223235 99,9308915 101,6463851
nov. 101,3667426 100,967519 101,861131
déc. 101,2908125 101,935038 101,861131
2019
janv.  101,4426727 102,76434 102,3622047
févr. 102,126044 103,178991 102,6485326
mars 102,8094153 103,2480995 102,9348604
avr. 103,2649962 102,9716655 103,1496063
mai 103,7205771 103,455425 103,2211883
juin 103,4927866 104,14651 103,0780243
juill. 104,0242976 104,7684865 103,2927702
août 103,8724374 104,422944 103,5075161
sept. 103,4168565 103,8009675 103,65068
oct. 103,7205771 103,593642 104,2949177
nov. 103,5687168 104,422944 104,4380816
déc. 103,5687168 104,975812 104,7244094
2020
janv.  103,8724374 106,081548 104,7959914
févr. 104,3280182 105,666897 105,0107373
mars 103,7205771 105,5977885 104,8675734
avr. 103,0372058 106,4270905 104,5096636
mai 103,3409263 106,634416 104,2233357
juin 104,1761579 106,9799585 104,7959914
juill. 104,1761579 107,1181755 104,7959914
août 104,0242976 106,2888735 105,0823193
sept. 103,9483675 105,4595715 105,4402291
oct. 104,4039484 105,943331 106,1560487
nov. 104,5558087 106,357982 106,4423765
déc. 104,3280182 106,1506565 106,4423765
2021
janv.  104,9354594 107,1181755 106,2276306
févr. 105,4669704 107,5328265 106,5139585
mars 105,9984814 107,463718 107,372942
avr. 106,5299924 107,3946095 107,8740157
mai 107,0615034 108,2239115 108,5898354
juin 107,365224 108,3621285 109,3772369
juill. 108,0485953 108,9149965 109,8783107
août 108,2763857 109,1914305 110,1646385
sept. 108,5041762 109,536973 110,5225483
oct. 109,2634776 110,0207326 111,2383679
nov. 109,491268 111,0573601 111,5962777
déc. 109,3394077 111,6793366 112,2405154
2022
janv. 110,3264996 113,2688321 112,8131711
févr. 111,4654518 114,7201106 113,5289907
mars 113,0599848 115,7567381 114,6743021
avr. 113,7433561 116,7933656 115,8911954
mai 115,3378891 117,7608846 116,678597
juin 116,0971906 117,8991016 117,1080888
juill. 116,2490509 118,9357291 117,5375805
août 115,8694002 119,9032481 117,4659986

Les prix des aliments ont continué de progresser légèrement en juillet et en août (graphique 5). Les prix des produits d’épicerie, mesurés d’une année à l’autre, ont augmenté de 10,8 % en août, ce qui représente la plus forte hausse annuelle depuis 1981. Sur un an, les prix de la viande ont subi une légère hausse pour s’établir à 6,5 %, tandis que l’augmentation des prix des fruits frais est demeurée supérieure ou égale à 10 % pour un cinquième mois consécutif. Les prix des pâtes alimentaires ont augmenté de 20,7 % au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en août. Les augmentations annuelles des prix dans les restaurants ont dépassé la barre des 7,0 % pour un troisième mois consécutif.

Les coûts d’habitation, mesurés d’une année à l’autre, ont continué de diminuer légèrement pendant les mois d’été, mais sont demeurés élevés. Les augmentations annuelles des prix des logements en propriété ont ralenti en août pour s’établir à 6,2 %, après avoir atteint un sommet de 7,6 % en avril. Les augmentations annuelles de l’indice du coût de remplacement par le propriétaire sont passées sous la barre des 10 % pour un deuxième mois consécutif, après s’être situées au-dessus de 10 % pendant 14 mois consécutifs. Parallèlement, les coûts d’intérêt hypothécaire, mesurés d’une année à l’autre, sont demeurés positifs pour un deuxième mois consécutif (+4,8 %) en raison de la récente pression à la hausse exercée sur les taux d’intérêtNote . Les augmentations annuelles des prix dans le secteur du logement locatif sont demeurées supérieures à 4,0 % pour un septième mois consécutif, la demande de logements locatifs continuant d’augmenter.

L’inflation des prix à la consommation a dépassé la croissance des salaires horaires moyens depuis que le taux directeur a dépassé la barre des 3 % en avril 2021. Le rythme de la croissance des salaires, mesuré d’une année à l’autre, dépassant la barre des 5 % de juin à aoûtNote .

La hausse des prix a nui à la capacité de 3 ménages sur 4 d’assumer ses dépenses quotidiennesNote . En avril 2022 (alors que l’inflation globale s’élevait à 6,8 %), 3 Canadiens sur 10 se disaient très inquiets quant à leur capacité à payer leur logement ou leur loyer, alors que 1 Canadien sur 4 indiquait qu’il avait emprunté de l’argent à des amis ou de la famille, contracté un emprunt ou souscrit un crédit pour d’assumer ses dépenses quotidiennes. Les personnes à faible revenu, les jeunes Canadiens, les ménages comptant des enfants, les personnes handicapées et les Canadiens appartenant à des groupes racisés étaient plus susceptibles d’emprunter de l’argent.

Bien que les pressions inflationnistes aient été généralisées, leurs effets se sont surtout fait sentir sur la hausse des prix des produits qui ont une incidence directe sur le coût de la vie. En avril, plus de 4 Canadiens sur 10 déclaraient que la hausse des prix des aliments était celle qui a eu la plus grande incidence sur eux, tandis que 1 sur 3 mentionnait qu’il s’agissait de la hausse des coûts de transport (graphique 6).

Graphique 6

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6 Pourcentage de Canadiens touchés par la hausse des prix (avril 2022) et Variation des prix, d’une année sur l’autre (août 2022)(figurant comme en-tête de colonne).
Pourcentage de Canadiens touchés par la hausse des prix (avril 2022) Variation des prix, d’une année sur l’autre (août 2022)
Alimentation 43 10
Transport (y compris l’essence) 32 10
Logement 9 7
Activités ménagères 8 3
Loisirs 5 7
Éducation 2 2

La croissance de l’emploi ralentit tandis que la demande de travailleurs demeure élevée

La croissance de l’emploi a ralenti à la suite d’importantes variations liées à Omicron au début 2022. L’emploi global a augmenté de près de 340 000 personnes en février, ce qui a plus que compensé les baisses attribuables au resserrement des restrictions sanitaires en début d’année. L’emploi a ensuite légèrement augmenté au cours des trois mois précédant mai, avant de reculer à la fin du printemps et pendant l’été. L’emploi total en août a peu varié par rapport aux niveaux déclarés en février, les hausses nettes du travail à temps plein ayant contrebalancé les baisses du travail à temps partiel.

Malgré le ralentissement récent, les conditions du marché du travail sont demeurées exceptionnellement tendues au cours du printemps et de l’été. À l’heure actuelle, il y a plus de Canadiens se situant dans leurs années d’activité maximale qui travaillent qu’avant la pandémie. Le taux d’emploi des personnes âgées de 25 à 54 ans a légèrement baissé, passant d’un taux record de 84,7 % en juin à 84,1 % en août, mais il est demeuré supérieur de 0,9 point de pourcentage à son niveau repère observé avant la pandémie. Le taux de chômage national a atteint le niveau historiquement bas de 4,9 % en juin et en juillet, tandis que le taux chez les travailleurs du principal groupe d’âge actif est demeuré sous la barre des 5 % depuis février. Au cours de cette période, les taux de chômage chez les jeunes et les travailleurs âgés sont aussi demeurés généralement inférieurs aux niveaux repères observés avant la pandémie.

De nombreux employeurs continuent d’être aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre, le taux de postes vacants ayant atteint un niveau record de 5,7 % au deuxième trimestre. Près de 4 entreprises sur 10 ont déclaré que les obstacles liés à la main-d’œuvre limiteraient la croissance, et un pourcentage semblable prévoyait embaucher des candidats moins qualifiés. Le ratio chômeurs-postes vacants a légèrement diminué pour atteindre un creux historique de 1,0 en juinNote . Les entreprises signalent également des difficultés à fidéliser les travailleurs. En août, la proportion d’employés permanents qui prévoyaient quitter leur emploi au cours des 12 prochains mois s’élevait à 11,9 %, près du double du niveau enregistré au début de l’année (6,4 %)Note .

Le vieillissement démographique a maintenant un effet mesurable sur les variations à moyen terme de la structure par âge de la main-d’œuvre. Depuis le début de la pandémie, la population d’âge actif a augmenté d’environ 900 000 personnes. Cette augmentation, pour environ les deux tiers, est attribuable à des personnes qui ont maintenant 55 ans et plus et qui, en tant que groupe, représentent une plus grande proportion de la population d’âge actif. En effet, les variations dans la structure par âge au cours des trois dernières années sont dues à un plus grand nombre de Canadiens âgés ayant des taux d’activité beaucoup plus faibles (graphique 7). Comme les taux d’activité pour des groupes d’âge précis demeurent très semblables à ceux observés avant la pandémie, la baisse du taux d’activité chez les 55 ans et plus (qui est actuellement de 1,9 point de pourcentage inférieur à son niveau de référence d’avant la pandémie) reflète le vieillissement au sein de ce groupe plutôt que des travailleurs d’un certain âge qui travaillent moinsNote .

Graphique 7

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7 Taux de participation août 2019, Taux de participation août 2022 et Variation de la population de août 2019 à août 2022(figurant comme en-tête de colonne).
Taux de participation août 2019 Taux de participation août 2022 Variation de la population de août 2019 à août 2022
15 à 19 ans 61,4 60,8 23,1
20 à 24 ans 83,6 81,2 -34,1
25 à 29 ans 87,4 88,1 5,2
30 à 34 ans 86,9 88,7 167,7
35 à 39 ans 87,1 88,7 118,1
40 à 44 ans 88,4 89,3 143,5
45 à 49 ans 88,9 89,4 -6,6
50 à 54 ans 86,7 86,7 -77
55 à 59 ans 75,2 75,6 -131,3
60 à 64 ans 56,3 56,5 120,2
65 à 69 ans 28 27,3 206
70 ans et plus 7,8 8 533,1

L’effet de ces changements sur la structure par âge est corrélatif. Le rapport sur l’emploi du mois d’août indiquait que si la répartition selon l’âge de la population d’âge actif était demeurée constante au cours des trois dernières années — plutôt que la situation où les Canadiens plus âgés représentent une proportion de plus en plus grande de la population — le nombre de personnes dans la population active aurait été supérieur de 374 000 au niveau observé en aoûtNote .

Les variations de la composition industrielle de la croissance de l’emploi, dont bon nombre reflètent l’évolution au début de la pandémie, continuent de persister (graphique 8). La croissance nette de l’emploi chez les employés du secteur public au cours des trois dernières années découle d’importantes augmentations cumulatives dans les soins de santé et l’assistance sociale, dans les administrations publiques et dans les services d’enseignement. Parmi les employés du secteur privé, les fortes augmentations enregistrées dans les services professionnels, scientifiques et techniques, ainsi que dans les secteurs de la finance et de l’immobilier, ont été en partie compensées par les baisses observées dans les services d’hébergement et de restauration. Le travail autonome continue d’être inférieur aux niveaux d’avant la pandémie, ce qui reflète des pertes généralisées dans tous les secteurs. Dans l’ensemble, les hausses nettes de l’emploi depuis le début de la pandémie ont été concentrées entièrement dans les professions qui exigent habituellement une formation universitaire.

Graphique 8

Tableau de données du graphique 8 
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8 Employés du secteur public, Employés du secteur privé, Travailleurs autonomes et Net(figurant comme en-tête de colonne).
Employés du secteur public Employés du secteur privé Travailleurs autonomes Net
Emploi total, toutes les industries 373,7 343,6 -218,8 498,5
Agriculture Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique -9,7 -21,7 -31,4
Foresterie, pêche, mines, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz 0,2 13,8 -8,3 5,7
Services publics 12,6 2,3 Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique 14,9
Construction -1,9 86,9 -43,4 41,6
Fabrication 1,2 -1,7 -5,6 -6,1
Commerce de gros et de détail 5,7 85,2 -1,3 89,6
Transport et entreposage 37,8 -51,5 -19,4 -33,1
Finance, assurances, services immobiliers et de location -2,7 141,3 -8,5 130,1
Services professionnels, scientifiques et techniques 1,3 273,4 -9,2 265,5
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien 5,8 -54,5 -3 -51,7
Services d'enseignement 72,7 5,4 -22,4 55,7
Soins de santé et assistance sociale 144,4 -25,5 -23 95,9
Information, culture et loisirs -20,4 52,7 12,6 44,9
Services d'hébergement et de restauration -3 -138,5 -21,9 -163,4
Autres services (sauf les administrations publiques) Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique -37,2 -44,2 -81,4
Administrations publiques 119,7 Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique 119,7

La richesse des ménages diminue de près de 1 billion de dollars

Alors que les revenus des ménages ont continué de croître au deuxième trimestre, les bilans étaient en net recul sous l’effet de la correction des marchés des actifs. La richesse des ménages a diminué de 6,1 %, mais elle est demeurée supérieure de 23,9 % à ce qu’elle était avant la pandémie.

Après avoir augmenté de 5,0 % au premier trimestre, le revenu disponible des ménages a légèrement augmenté de 1,0 % au deuxième trimestre, la hausse des salaires et des traitements ayant compensé la baisse des paiements de transfert. L’augmentation des dépenses a fait baisser le taux d’épargne, qui s’est établi à 6,2 %. Au cours du trimestre, le revenu et l’épargne des ménages sont demeurés bien au-dessus des niveaux d’avant la pandémie. Le revenu disponible était en hausse de 16 % par rapport aux niveaux observés à la fin de 2019, tandis que le taux d’épargne était plus de deux fois plus élevé que le niveau de référence observé avant la COVID-19.

La valeur nette des ménages, c’est-à-dire la valeur de l’ensemble des actifs des ménages moins leurs passifs, a diminué de 990 milliards de dollars au deuxième trimestre, ce qui représente la plus forte baisse trimestrielle jamais enregistrée. Les actifs financiers des ménages ont été touchés par l’affaiblissement des marchés boursiers, tandis que la valeur des biens immobiliers résidentiels a fortement diminué sous l’effet de la hausse des coûts d’emprunt. Le passif des ménages s’est accru, car les emprunts hypothécaires et non hypothécaires ont augmenté, les premiers ayant progressé à un rythme quasi record.

L’inégalité de la richesse des ménages a augmenté au deuxième trimestre pour la première fois depuis le début de la pandémie. La valeur nette des ménages se situant dans la tranche inférieure de 40 % de la répartition de la richesse a baissé de 12,0 % (ce qui représente une diminution moyenne de 8 828 $), soit plus du double du taux de diminution de 5,9 % observé chez les ménages du quintile de richesse supérieur (une diminution moyenne de 199 118 $). Bien que la richesse ait diminué dans tous les groupes d’âge, les ménages plus jeunes ont été les plus touchés. La valeur nette moyenne des ménages du groupe d’âge le plus jeune (moins de 35 ans) a fléchi de 8,2 %, ce qui reflète la forte baisse de la valeur des biens immobiliers.

Références

Statistique Canada. s.d. Nouvelles économiques canadiennes. Dernière mise à jour le 10 mars 2022. Disponible à l’adresse suivante : https://www.statcan.gc.ca/fr/quo/bdd/nec/index (consulté le 5 octobre 2022).

Statistique Canada. s.d. Tableau de bord sur l’économie du Canada et la COVID-19 Dernière mise à jour le 12 octobre 2022. Disponible à l’adresse suivante : https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/71-607-x/71-607-x2020009-fra.htm?HPA=1 (consulté le 12 octobre 2022).

Statistique Canada. 2022. Désagrégation de la croissance des salaires : Tendances et facteurs à considérer. Produit no 11-631-X au catalogue. Ottawa : Statistique Canada. Date de diffusion : 8 août 2022.

Statistique Canada. 2022. Investissement, productivité et niveaux de vie. Produit no 11-631-X au catalogue. Ottawa : Statistique Canada. Date de diffusion : 1er septembre 2022.

De la recherche aux connaissances : Investissement, productivité et niveaux de vie.

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