Rapports économiques et sociaux
Utilisation des services de garde avant et après l’école au Canada

Date de diffusion : le 25 août 2021

DOI: https://doi.org/10.25318/36280001202100800004-fra

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Résumé

L’objectif de ce projet était de décrire la fréquentation de divers types de services de garde avant et après l’école des enfants canadiens des niveaux primaire et préscolaire. Les données proviennent de l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes, et l’échantillon comprenait 22 136 enfants âgés de 4 à 11 ans, qui étaient inscrits à l’école au moment de l’enquête (février à août 2019). Les parents ont répondu aux questions au sujet de la fréquentation d’un service de garde de leurs enfants, ainsi qu’à plusieurs indicateurs sociodémographiques et mesures de santé, au moyen d’un questionnaire électronique ou d’une interview téléphonique.

Selon les résultats, environ le tiers des enfants canadiens d’âge scolaire fréquentaient régulièrement une forme quelconque de service de garde avant ou après l’école, le type le plus courant étant un programme de garde avant ou après l’école. La fréquentation variait selon les sous-populations; par exemple, les enfants plus jeunes, les enfants vivant avec un parent célibataire, les enfants vivant en milieu urbain et les enfants dont le principal fournisseur de soins était employé étaient plus susceptibles d’être confiés à un service de garde. Dans l’ensemble, les enfants appartenant à des groupes désignés de minorités visibles, les enfants autochtones, les enfants issus de l’immigration et ceux dont le revenu familial annuel était inférieur à 40 000 $ étaient moins susceptibles de fréquenter un service de garde. Des différences ont également été remarquées selon le type de service de garde : parmi les enfants qui recevaient une forme quelconque de garde, les enfants des régions rurales, les enfants autochtones et les enfants appartenant à des groupes désignés de minorités visibles étaient plus susceptibles d’être pris en charge par un parent, et les enfants dont le revenu familial était inférieur à 40 000 $ étaient plus susceptibles de fréquenter un service de garde avant ou après l’école. Les résultats sur l’abordabilité et l’accessibilité des services de garde, pour toutes les familles canadiennes sont également présentés.

Mots clés : enfants d’âge scolaire, service de garde, services de garde avant et après l’école

Auteurs

Mila Kingsbury et Leanne Findlay travaillent à la Section de la santé de l’enfant de la Division de l’analyse de la santé, Direction des études analytiques et de la modélisation, à Statistique Canada.

Introduction

Au cours des dernières décennies, la demande de services de garde fournis par une personne non apparentée s’est accrue, en partie en raison de l’augmentation du nombre de familles à deux revenus et de familles monoparentales, qui peuvent avoir besoin de services de garde lorsque les parents travaillent ou étudient (Uppal, 2015). Des travaux antérieurs ont décrit l’utilisation des services de garde pour des enfants d’âge préscolaire au Canada et dans d’autres pays à revenu élevé (Burchinal et coll., 2015; Findlay, 2019; Friendly et coll., 2018), ainsi qu’une relation positive entre la fréquentation du service de garde et le développement linguistique, cognitif et social des enfants plus jeunes (Bratsch-Hines et coll., 2020; NICHD Early Child Care Research Network (Réseau de recherche sur la garde des jeunes enfants) 2006; Romano, Kohen et Findlay, 2020). Cependant, il existe peu de renseignements sur l’utilisation des services de garde pour les enfants d’âge scolaire. Pour y remédier, cette étude se penche sur l’utilisation de services de garde fournis par une personne non apparentée pour les enfants de la maternelle et du primaire (âgés de 4 à 11 ans), y compris sur le type de service utilisé et sur le nombre d’heures pendant lesquelles on y a eu recours, dans le but de déterminer des prédicteurs et des corrélats de l’utilisation des services de garde pour ce groupe de population.

La durée habituelle d’un jour d’école au Canada varie, mais dans tous les cas, elle est plus courte que celle d’un jour de travail type de huit heures. Si l’on tient compte du temps de déplacement, de nombreuses familles canadiennes doivent composer avec des périodes de temps, que ce soit avant l’école, après l’école, ou les deux, pendant lesquelles elles ne sont pas disponibles pour surveiller leurs enfants. Selon des recherches internationales, la disponibilité des services de garde avant et après l’école a une incidence sur le taux d’emploi des mères provenant de familles nucléaires, mais ce n’est peut-être pas le cas dans les ménages multigénérationnels, où les grands-parents peuvent assumer des responsabilités en matière de garde d’enfants (Takaku, 2019). En outre, la disponibilité de services de garde après l’école (définie comme le ratio des places en garderie par rapport au nombre d’enfants du primaire dans une zone donnée) a été associée à une plus grande participation à la population active des mères d’enfants fréquentant l’école primaire (Morita et Sakamoto, 2017). Cela porte à croire que trouver des services de garde adéquats avant et après l’école est un obstacle important pour les familles à deux revenus ou monoparentales.

Des facteurs sociodémographiques au niveau de la famille peuvent influencer la fréquentation des services de garde avant et après l’école des enfants. Tout d’abord, la demande de services de garde peut être plus élevée chez certaines familles, qui sont plus susceptibles d’avoir besoin de services de garde avant et après les heures d’enseignement, y compris les familles monoparentales et les familles dans lesquelles les deux parents occupaient un emploi hors du domicile (Kleiner, Nolin et Chapman, 2004). Ensuite, les obstacles à l’utilisation des services de garde peuvent être plus importants pour certaines familles; par exemple, le stress financier peut limiter l’accès aux services de garde payés avant et après l’école pour les familles défavorisées sur le plan socioéconomique (Belle, 1999). Les immigrants récents dont le réseau social est restreint, qui peuvent avoir moins accès à des services non rémunérés ou informels offerts par des membres de leur famille ou des amis, en sont un autre exemple (Phan et coll., 2015), même s’ils préfèrent peut-être ces services lorsqu’ils sont disponibles (Obeng, 2007). En raison de ces obstacles, certaines familles comptent sur les enfants pour s’occuper d’eux-mêmes ou s’occuper des frères et sœurs (c.-à-d. sans supervision d’un adulte) (Belle, 1999).

Résultats pour les services de garde avant et après l’école

On ne sait toujours pas de quelle manière la fréquentation des services de garde avant et après l’école peut être associée à l’adaptation des enfants. Des données provenant d’autres pays à revenu élevé indiquent que l’offre de programmes de garde de grande qualité après l’école peut être associée à des résultats positifs pour les enfants (Brilli, Del Boca et Pronzato, 2016) et peuvent être particulièrement bénéfiques pour certains groupes, comme les enfants de familles à faible revenu (Marshall et coll., 1997). Par exemple, des programmes de garde structurés après l’école ont été associés à l’amélioration du rendement scolaire et de l’adaptation sociale (Blau et Currie, 2006; Posner et Vandell, 1994). Par contre, le fait qu’un enfant s’occupe de lui-même (c.-à-d. l’absence de supervision d’un adulte) a été associé à une mauvaise adaptation (Pettit et coll., 1997). Toutefois, on connaît peu de choses sur les résultats des services de garde pour les enfants d’âge scolaire dans un contexte canadien.

Objectifs

L’objectif principal de cette étude était de décrire l’utilisation des services de garde avant et après l’école pour les enfants canadiens âgés de 4 à 11 ans. Les objectifs spécifiques du projet étaient les suivants :

  1. décrire la proportion d’enfants canadiens d’âge scolaire dans divers types de services de garde formels, informels et fournis par une personne non apparentée avant et après l’école;
  2. décrire de quelle manière l’utilisation des services de garde peut différer en fonction du statut d’immigrant des enfants, de l’identité autochtone, du revenu familial et d’autres éléments démographiques clés;
  3. décrire les prédicteurs et les corrélats liés à l’adaptation de la fréquentation du service de garde avant et après l’école au Canada, tant en termes d’utilisation que de durée du service de garde.

Données et méthodes

Source de données

Les données proviennent de l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes, une enquête nationale sur la santé physique et mentale des enfants canadiens. L’enquête porte sur la population âgée de 1 à 17 ans vivant dans les 10 provinces et les 3 territoires du Canada, à l’exception des enfants et des jeunes vivant dans les réserves des Premières Nations et d’autres communautés autochtones des provinces, des enfants et des jeunes vivant dans des foyers d’accueil et de la population vivant en établissement. Le taux de réponse global était de 52 %, ce qui donne une taille d’échantillon totale de n = 47 871. Les données ont été recueillies de février à août 2019 au moyen d’un questionnaire électronique ou par téléphone. La personne la mieux renseignée au sujet de l’enfant (dans 96,2 % des cas, il s’agissait d’un parent biologique, ci-après appelé un parent) a été choisie pour répondre aux questions sur l’enfant.

Pour se concentrer sur les services de garde avant et après l’école, l’échantillon analytique comprenait les enfants âgés de 4 à 11 ans dont les parents ont indiqué qu’ils étaient actuellement inscrits à l’école, ce qui a donné une taille d’échantillon de n = 22 136.

Mesures

Utilisation d’un service de garde

Les parents ont indiqué qu’ils utilisaient diverses formes de services de garde rémunérés et non rémunérés, « de façon régulière, c’est-à-dire les services de garde que vous utilisez pendant vos heures habituelles de travail ou vos heures habituelles d’études ». (Statistique Canada 2019, CCR_R001) (à l’exclusion des soins prodigués par l’autre parent ou les services de garde utilisés uniquement lorsque l’enfant était malade, lors des journées pédagogiques, durant les congés scolaires, ou pour le gardiennage occasionnel). On a demandé aux parents d’indiquer s’ils ont utilisé chacun des modes de garde suivants : garde en milieu familial par une personne apparentée, garde en milieu familial par une personne non apparentée (p. ex. nounou, garderie à domicile), garde dans une garderie, garde dans un programme de garde avant ou après l’école, et garde dans une garderie éducative (prématernelle) ou un centre préscolaire. Les parents ont également indiqué le nombre d’heures d’utilisation des services de garde pour l’enfant visé au cours des sept jours.

Démographie

L’âge des enfants a été pris en compte selon des intervalles de deux ans : 4 à 5 ans, 6 à 7 ans, 8 à 9 ans et 10 à 11 ans. Le genre des enfants (genre masculin, genre féminin et genre autre, appelé ici garçon, fille et genre divers) a été indiqué par les parents.

La résidence dans une région rurale par rapport à un centre de population a été prise en compte. Selon les codes postaux des participants, les régions rurales ont été définies par la concentration et la densité de population par kilomètre carré et la proximité des régions centrales (Statistique Canada, 2020).

Les parents ont fait état de l’identité autochtone de chaque membre du ménage en posant la question « Cette personne est-elle un Autochtone, c’est-à-dire Première Nation (Indien de l’Amérique du Nord), Métis ou Inuk (Inuit)? » (Statistique Canada, 2019, question AEB_Q1AA) (« Oui » ou « Non »). Le statut d’immigrant de chaque membre du ménage a été évalué à l’aide de la question « Où cette personne est-elle née? » (question IMM_Q01A). Les réponses étaient « Née au Canada » ou « Née à l’extérieur du Canada ». Les enfants étaient considérés comme des membres d’une famille d’immigrants lorsqu’eux ou l’un des parents étaient nés à l’extérieur du Canada. Le statut de minorité visible des enfants provenait de la déclaration du groupe de population des parents auquel l’enfant appartenait (p. ex. Blanc, Sud-Asiatique, Chinois, Noir, Philippin, Arabe, Latino-Américain, Asiatique du Sud-Est, Asiatique occidental, Coréen, Japonais ou autre). Les enfants étaient considérés comme appartenant à un groupe de population appartenant à une minorité visible si leurs parents avaient indiqué un groupe de population autre que « Blanc ».

La situation d’emploi du parent a été évaluée par les questions « La semaine dernière, cette personne a-t-elle travaillé à un emploi ou à une entreprise? » (question LMAM_Q01A) et « La semaine dernière, cette personne a-t-elle eu un emploi ou une entreprise dont elle s’est absentée? » (question LMAM_R02). Le parent était considéré comme employé s’il répondait « oui » à l’une ou l’autre des questions.

Les parents ont fait part de leur état matrimonial actuel; pour la présente étude, ces renseignements ont été répartis en fonction de catégories, à savoir marié ou vivant avec un partenaire en union libre, par rapport à veuf, divorcé, séparé ou jamais marié.

Le revenu annuel du ménage, en dollars, avant impôts et déductions, a été déclaré par les parents. Le revenu des ménages a été réparti en catégories (inférieur à 40 000 $ ou 40 000 $ ou plus) pour refléter le seuil officiel moyen de la pauvreté au Canada (fondé sur une famille de deux adultes et de deux enfants; Emploi et Développement social Canada, 2018).

Caractéristiques de la santé des enfants

Les parents ont indiqué les particularités et les besoins en matière d’éducation spécialisée de leur enfant. On a demandé aux parents si leur enfant avait un plan d’enseignement individualisé, un plan d’études spécial ou un plan d’inclusion et d’intervention et, dans l’affirmative, s’il visait une incapacité physique permanente; une déficience cognitive, comportementale ou affective; la douance; ou autre.

Santé mentale

Les parents ont fait état de la santé mentale générale des enfants (« En général, comment est la santé mentale de [l’enfant]? » [Statistique Canada 2019, Question GEN_Q020] : « Excellente », « Très bonne », « Bonne », « Passable » ou « Mauvaise »). Cette variable a été répartie en catégorie pour comparer les enfants ayant une excellente ou une très bonne santé mentale à ceux ayant une santé mentale bonne, passable ou mauvaise. Les parents ont également indiqué la fréquence des symptômes spécifiques d’anxiété de l’enfant (« À quelle fréquence [l’enfant] semble-t-il très nerveux, anxieux ou préoccupé? » [question WSH_Q155] : « Chaque jour », « Chaque semaine », « Chaque mois », « Quelques fois dans l’année » ou « Jamais ») et de dépression (« À quelle fréquence [l’enfant] semble-t-il très triste ou déprimé? » [question WSH_Q160] : « Chaque jour », « Chaque semaine », « Chaque mois », « Quelques fois dans l’année » ou « Jamais »). Les enfants étaient considérés comme ayant une difficulté fonctionnelle dans ces domaines si leur parent indiquait qu’ils avaient des symptômes chaque jour (Statistique Canada, 2020). La difficulté sociale des enfants a été évaluée avec la question « [L’enfant] a-t-il de la difficulté à se faire des ami(e)s? » (question WHS_Q150) avec les réponses « N’a aucune difficulté », « A quelques difficultés », « A beaucoup de difficultés » ou « N’y parvient pas du tout ». Les enfants étaient considérés comme ayant des difficultés sociales si leur parent avait choisi « A beaucoup de difficultés » ou « N’y parvient pas du tout » (Statistique Canada, 2020).

Santé physique

Les parents ont fait état de la santé physique générale des enfants (« En général, comment est la santé de [l’enfant]? » [Statistique Canada 2019, question GEN_Q005] : « Excellente », « Très bonne », « Bonne », « Passable » ou « Mauvaise »). Cette variable a été répartie en catégories pour comparer les enfants en excellente ou en très bonne santé à ceux dont les parents ont indiqué que la santé était bonne, passable ou mauvaise.

Les parents ont également fait état des problèmes de santé à long terme de leur enfant, y compris l’asthme, le diabète, l’épilepsie, le trouble d’anxiété diagnostiqué, le trouble de l’humeur, le trouble de l’alimentation, le trouble d’apprentissage, le trouble déficitaire de l’attention, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, le trouble du spectre autistique et les troubles causés par l’alcoolisation fœtale. Dans le cadre de cette étude, on a examiné la présence de tout problème de santé à long terme (par opposition à aucune). Enfin, on a également tenu compte des blessures des enfants (fracture ou fêlure d’un os, traumatismes crâniens ou commotions cérébrales, coupures ou perforations sévères) au cours des 12 mois précédents.

Analyse

Pour aborder l’objectif 1, on a estimé les proportions pondérées d’enfants qui étaient dans chaque mode de garde. Pour aborder l’objectif 2, l’échantillon a été stratifié en fonction des caractéristiques démographiques et des caractéristiques de l’enfant au niveau de la famille, et les proportions ont été comparées dans l’ensemble des strates à l’aide de tests d’indépendance du khi carré. Pour aborder l’objectif 3, une série d’analyses de régression logistique a été menée pour prédire l’utilisation des services de garde d’enfants à partir des prédicteurs déterminés. Chez les enfants qui fréquentent n’importe quelle forme de service de garde, des régressions linéaires ont été utilisées pour prévoir les heures en service de garde par semaine.

Les cas pour lesquels ils manquaient des données sur les covariables ont été supprimés à l’échelle de l’analyse, ce qui a donné lieu à des tailles d’échantillon différentes dans les analyses.

Résultats

Fréquentation des services de garde avant et après l’école

Dans l’ensemble, 35 % des enfants canadiens âgés de 4 à 11 ans ont fréquenté tout mode de service de garde fourni par une personne non apparentée avant ou après l’écoleNote . Le graphique 1 présente les proportions d’enfants fréquentant tout mode de service de garde, stratifiées par province. Les enfants qui ont fréquenté tout mode de service de garde l’ont fait pendant une moyenne de 12,3 heures par semaine (intervalle de confiance de 95 % : 12,0, 12,7; graphique 2). De tous les enfants qui ont fréquenté tout mode de service de garde, 60 % ont fréquenté un programme de garde avant ou après l’école, 22 % étaient gardés par une personne apparentée, 16 % ont été gardés par une personne non apparentée en milieu familial et 12 % ont fréquenté une garderie. Comme le montre le graphique 3, la fréquentation de différents modes de garde variait considérablement d’une province à l’autre. Par exemple, au Québec, 90 % des enfants ayant fréquenté un service de garde avant ou après l’école étaient inscrits à un programme de garde avant ou après l’école (par rapport à 16 % en Saskatchewan), alors que la fréquentation d’autres modes de garde était beaucoup plus faible que dans d’autres provinces.

Graphique 1 Proportion pondérée d'enfants selon tout mode de garde avant ou après l'école, selon la province ou les territoires

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Province ou territoires (titres de rangée) et Proportion en service de garde , calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoires Proportion en service de garde
pourcentage
Terre-Neuve‑et-Labrador 34,9
Île-du-Prince-Édouard 35,4
Nouvelle-Écosse 40,6
Nouveau-Brunswick 50,7
Québec 52,1
Ontario 31,7
Manitoba 28,2
Saskatchewan 27,2
Alberta 25,3
Colombie-Britannique 31,2
Territoires 30,8

Graphique 2 Histogramme des heures par semaine passées à un service de garde avant ou après l'école chez les enfants selon tout mode de garde

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Heures par semaine (titres de rangée) et Enfants selon tout mode de garde, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Heures par semaine Enfants selon tout mode de garde
pourcentage
0 à 5 25,7
6 à 10 32,8
11 à 15 20,2
16 à 20 9,1
21 à 25 4,0
26 à 30 2,3
31 à 35 1,5
36 à 40 2,4
41 à 45 0,5
46 à 50 0,7
51 et plus 0,8

Graphique 3 Chez les enfants pour tout mode de garde, proportion pondérée d'enfants dans divers modes de garde, selon la province ou les territoires

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Province ou territoires (titres de rangée) et Garde en milieu familial par une personne apparentée , Garde en milieu familial par une personne non apparentée , Garderie et Programme de garde avant ou après l’école, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoires Garde en milieu familial par une personne apparentée Garde en milieu familial par une personne non apparentée Garderie Programme de garde avant ou après l’école
pourcentage
Terre-Neuve‑et-Labrador 46,7 13,4 9,7 36,7
Île-du-Prince-Édouard 28,0 18,4 17,7 57,7
Nouvelle-Écosse 31,5 26,4 11,6 50,3
Nouveau-Brunswick 23,2 17,5 30,0 38,2
Québec 4,8 3,7 5,0 90,7
Ontario 27,2 20,8 12,2 53,0
Manitoba 24,1 17,8 33,1 32,8
Saskatchewan 29,2 42,2 24,9 16,4
Alberta 32,1 25,3 18,0 33,7
Colombie-Britannique 36,8 21,0 10,9 45,8
Territoires 37,9 12,6 18,0 46,1

Facteurs associés à la fréquentation d’un service de garde avant et après l’école

Le tableau 1 présente les proportions d’enfants qui fréquentent chaque mode de service de garde d’enfants, stratifiées selon les caractéristiques démographiques et sanitaires de l’enfant. La fréquentation d’un service de garde varie selon l’âge (voir le tableau 1), la proportion d’enfants plus jeunes fréquentant tout mode de service de garde avant ou après l’école étant plus élevée que celle des enfants plus âgés, qui sont plus susceptibles de s’occuper d’eux-mêmes avant ou après l’école. Dans l’ensemble, la fréquentation n’a pas varié selon les caractéristiques de santé des enfants, à l’exception de la santé physique générale : une proportion plus élevée d’enfants en très bonne ou en excellente santé ont fréquenté un service de garde avant ou après l’école.


Tableau 1
Proportion pondérée d’enfants en service de garde avant et après l’école
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion pondérée d’enfants en service de garde avant et après l’école Tout mode de garde, Garde en milieu familial par
une personne
apparentée, Garde en milieu familial par une personne non apparentée, Garderie et Programme de garde avant ou après l’école, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Tout mode de gardeTableau 1 Note 1 Garde en milieu familial par
une personne
apparentéeTableau 1 Note 2
Garde en milieu familial par une personne non apparentéeTableau 1 Note 2 GarderieTableau 1 Note 2 Programme de garde avant ou après l’écoleTableau 1 Note 2
pourcentage
Total 35,4 21,9 16,3 11,8 60,0
Variable
Groupe d’âge
4 à 5 ans 44,7Note * 20,8Note * 18,9 20,9Note * 50,2Note *
6 à 7 ans 42,7Note * 19,2Note * 15,6 9,6Note * 65,1Note *
8 à 9 ans 36,0Note * 20,7Note * 15,4 9,0Note * 64,7Note *
10 à 11 ans 20,9Note * 31,3Note * 15,1 6,6Note * 56,6Note *
Garçons 35,5 22,8 16,4 11,5 59,0
FillesTableau 1 Note 3 35,4 21,0 13,7 12,1 61,0
Résidence urbaine 36,3Note * 21,2Note * 15,3Note * 11,7 60,6Note *
Résidence rurale 31,3Note * 25,6Note * 21,7Note * 12,4 50,4Note *
Non-immigrant 36,9Note * 19,0Note * 18,8Note * 10,9 60,5
Immigrant 29,8Note * 24,6Note * 14,0Note * 11,9 59,1
Non-Autochtone 35,6Note * 21,3Note * 16,6 11,5Note * 60,5Note *
Autochtone 31,2Note * 31,9Note * 13,9 16,7Note * 50,7Note *
Parent chômeur 12,6Note * 24,1 12,3 13,6 56,4
Parent employé 41,5Note * 21,6 16,8 11,5 60,4
Parent non marié 45,6Note * 23,8 14,6 14,0 59,3
Parent marié 33,1Note * 21,3 16,8 11,1 60,2
Pas une minorité visible 37,9Note * 20,3Note * 17,4Note * 11,2 61,1Note *
Minorité visible 29,6Note * 26,5Note * 13,5Note * 13,3 56,4Note *
Revenu inférieur à 40 000 $ 29,1Note * 24,4 13,1Note * 14,1 56,5
Revenu de 40 000 $ ou plus 36,8Note * 21,5 16,8Note * 11,4 60,6
Aucune maladie chronique 35,1 21,8 15,9 12,7Note * 59,6
Maladie chronique 36,7 21,8 17,7 8,8Note * 61,7
Aucun plan d’enseignement individualisé 35,7 21,8 17,0 11,1 60,2
A un plan d’enseignement individualisé 34,0 25,0 16,5 11,5 57,6
Aucune difficulté sociale 34,9 21,6 16,7 10,1 62,2
Difficulté sociale 33,1 24,8 16,9 10,5 56,8
Aucune dépression 34,9 21,6 15,8 10,0 62,2
Dépression 33,6 26,0 15,2 Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique 54,5
Aucune anxiété 34,9 21,6 15,7 9,8 62,4
Anxiété 35,2 22,9 18,2 13,3 56,2
Santé mentale très bonne ou excellente 35,7 21,1Note * 16,0 11,8 61,0Note *
Santé mentale mauvaise, passable ou bonne 34,2 26,1Note * 18,1 11,7 54,4Note *
Santé physique très bonne ou excellente 35,8Note * 21,0Note * 16,4 11,5 60,9Note *
Santé physique mauvaise, passable ou bonne 32,1Note * 30,4Note * 15,1 14,0 51,7Note *
Aucune blessure au cours des 12 derniers mois 35,4 21,2Note * 16,5 6,0 60,2
Blessure au cours des 12 derniers mois 35,7 27,1Note * 15,5 6,3 57,8

Prédicteurs de la fréquentation des services de garde avant et après l’école

Les résultats de la régression logistique prédisant la fréquentation globale et chaque mode de service de garde sont présentés au tableau 2. Après l’ajustement de tous les autres prédicteurs, l’âge était un prédicteur important de la fréquentation d’un service de garde avant et après l’école, les enfants plus jeunes ayant de plus grandes probabilités de le fréquenter. La résidence en région rurale, le statut de minorité visible, le statut d’immigrant et l’identité autochtone étaient tous associés à des probabilités plus faibles de fréquenter n’importe quelle forme de services de garde avant ou après l’école. Les enfants dont le principal fournisseur de soins était employé ou un parent célibataire présentaient des probabilités plus élevées de fréquenter un service de garde, tout comme les enfants atteints d’une maladie chronique. Lorsqu’ils fréquentaient un service de garde, les enfants des régions rurales, les enfants autochtones et les enfants appartenant à des groupes désignés de minorités visibles étaient moins susceptibles de fréquenter un programme de garde avant ou après l’école et étaient plus susceptibles d’être pris en charge par des membres de la famille.


Tableau 2
Résultats des modèles de régression logistique prédisant la fréquentation du service de garde
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Résultats des modèles de régression logistique prédisant la fréquentation du service de garde Tout mode de garde, Garde en milieu familial par une personne apparentée, Garde en milieu familial par une personne non apparentée, Garderie, Programme de garde avant
ou après l’école, Prédiction et IC à 95 %, calculées selon valeur, limite inférieure et limite supérieure unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Tout mode de garde Garde en milieu familial par une personne apparentée Garde en milieu familial par une personne non apparentée Garderie Programme de garde avant
ou après l’école
Prédiction IC à 95 % Prédiction IC à 95 % Prédiction IC à 95 % Prédiction IC à 95 % Prédiction IC à 95 %
valeur limite inférieure limite supérieure valeur limite inférieure limite supérieure valeur limite inférieure limite supérieure valeur limite inférieure limite supérieure valeur limite inférieure limite supérieure
4 à 5 ans 1,78Note * 1,50 2,11 0,78Note * 0,59 1,04 1,23 0,91 1,67 1,50 1,05 2,16 0,83 0,65 1,06
6 à 7 ans 1,39Note * 1,21 1,59 0,78Note * 0,61 0,99 0,95 0,73 1,23 1,00 0,72 1,38 1,19 0,97 1,47
8 à 9 ans (référence) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
10 à 11 ans 0,40Note * 0,34 0,47 1,39Note * 1,05 1,83 0,98 0,71 1,36 0,46Note * 0,29 0,75 0,84 0,65 1,08
Genre de l’enfant – fille (référence : garçons) 1,02 0,91 1,13 0,91 0,75 1,10 0,96 0,78 1,17 1,01 0,77 1,32 1,07 0,90 1,28
Revenu familial inférieur à 40 000 $ 0,83 0,67 1,02 1,02 0,71 1,47 0,60Note * 0,37 0,98 0,80 0,52 1,25 1,45Note * 1,02 2,04
Région rurale 0,72Note * 0,62 0,83 1,57Note * 1,21 2,04 1,38Note * 1,07 1,77 1,09 0,75 1,58 0,57Note * 0,45 0,71
Immigrant 0,81Note * 0,70 0,94 1,16 0,87 1,55 0,87 0,66 1,14 0,80 0,55 1,19 1,03 0,82 1,29
Autochtone 0,67Note * 0,50 0,90 1,73Note * 1,01 2,97 1,17 0,67 2,05 2,78Note * 1,42 5,47 0,44Note * 0,26 0,73
Minorité visible 0,73Note * 0,62 0,86 1,46Note * 1,09 1,96 1,02 0,75 1,37 1,33 0,93 1,92 0,71Note * 0,55 0,91
Parent employé 5,85Note * 4,81 7,12 1,14 0,74 1,75 1,18 0,70 2,01 0,68 0,40 1,16 1,20 0,82 1,76
Parent célibataire 2,53Note * 1,94 3,30 1,14 0,75 1,73 1,14 0,70 1,85 2,10Note * 1,36 3,23 0,67Note * 0,46 0,96
Maladie chronique 1,20Note * 1,04 1,38 0,82 0,64 1,06 1,16 0,89 1,51 0,82 0,59 1,15 1,21 0,97 1,51
Mauvaise santé physique 0,89 0,72 1,11 1,45Note * 1,02 2,06 0,94 0,62 1,44 1,06 0,64 1,74 0,72 0,52 1,00
Mauvaise santé mentale 1,05 0,88 1,25 1,06 0,80 1,40 1,36 1,00 1,86 1,24 0,83 1,84 0,67Note * 0,52 0,88
Blessure au cours des 12 derniers mois 0,95 0,78 1,16 1,57Note * 1,11 2,22 0,90 0,62 1,30 0,92 0,57 1,48 0,86 0,63 1,17

Les résultats de l’analyse de régression linéaire prédisant les heures passées par semaine dans un service de garde à partir de variables démographiques (chez les enfants qui ont fréquenté n’importe quelle forme de service de garde) sont présentés au tableau 3. Pour évaluer les différences dans le temps consacré aux services de garde avant et après l’école dans les sous-populations, toutes les variables sociodémographiques ont été incluses dans le modèle. Aucune des variables de la santé des enfants n’était un indicateur important des heures passées en service de garde, et ces variables n’ont pas ajouté de pouvoir explicatif important au modèle (résultats non présentés). Par conséquent, elles ont été exclues des modèles finaux. Les enfants plus jeunes ont passé un plus grand nombre d’heures dans un service de garde avant et après l’école, tout comme les enfants dont le revenu familial était inférieur à 40 000 $ et ceux qui sont membres de groupes de minorités visibles. Les enfants vivant en région rurale ont passé moins d’heures dans les services de garde avant et après l’école.


Tableau 3
Résultats de la régression linéaire prédisant les heures passées par semaine dans un service de garde
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Résultats de la régression linéaire prédisant les heures passées par semaine dans un service de garde . Les données sont présentées selon Modèle complet (titres de rangée) et Heures hebdomadaires en service de garde , calculées selon Coefficient de régression non normalisé, erreur-type et valeur p unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Modèle completTableau 3 Note 1 Heures hebdomadaires en service de garde
Coefficient de régression non normalisé erreur-type valeur p
4 à 5 ans 5,57Note * 0,56 < 0.001
6 à 7 ans 0,96Note * 0,41 0,020
8 à 9 ans (référence) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
10 à 11 ans 0,87 0,78 0,266
Genre de l’enfant – filles -0,18 0,41 0,666
Revenu familial inférieur à 40 000 $ 2,19Note * 1,08 0,043
Région rurale -1,26Note * 0,42 0,003
Immigrant 0,79 0,51 0,124
Autochtone 0,78 0,99 0,431
Minorité visible 1,74Note * 0,59 0,003
Parent employé 0,37 1,19 0,755
Parent célibataire -0,34 1,02 0,736

Discussion

Dans cet échantillon représentatif de 22 136 enfants canadiens d’âge scolaire, plus du tiers des enfants âgés de 4 à 11 ans ont fréquenté régulièrement un mode quelconque de service de garde avant ou après l’école. Pour les enfants qui ont fréquenté ces services, le mode le plus courant était un programme de garde avant ou après l’école. La fréquentation variait considérablement d’une province à l’autre, ce qui reflétait probablement les différences interprovinciales en ce qui a trait à la disponibilité et à l’abordabilité des services de garde d’enfants. Par exemple, la fréquentation a été particulièrement élevée au Québec, où les services de garde après l’école sont subventionnés et offerts régulièrement par les conseils scolaires à peu de frais aux parents (Childcare Resource and Research Unit, 2016).

En ce qui concerne les indicateurs de la fréquentation du service de garde avant et après l’école, les résultats de cette étude ont fait écho à ceux des travaux précédents, laissant entendre que la fréquentation du service de garde avant et après l’école est plus élevée chez les enfants issus de familles monoparentales et de familles où les deux parents sont employés (Brandon et Hofferth, 2003; Kleiner, Nolin et Chapman, 2004). Dans la présente étude, la probabilité des enfants vivant avec un seul parent de fréquenter un service de garde était 2,5 fois plus élevée que celle des enfants vivant avec deux parents; chez les enfants dont le principal fournisseur de soins (la plupart du temps la mère) était employé, la probabilité était près de 6 fois plus élevée de fréquenter un service de garde avant ou après l’écoleNote .

Dans l’ensemble, la résidence en milieu rural était associée négativement à la fréquentation des services de garde avant et après l’école. Toutefois, lorsque les enfants des milieux ruraux les fréquentaient, ils étaient plus susceptibles d’être pris en charge par une personne apparentée ou en milieu familial et moins susceptibles d’être inscrits à un service de garde avant ou après l’école. Cela peut être associé à des différences dans la disponibilité de ces programmes en milieu rural. Des recherches sur la garde d’enfants d’âge préscolaire indiquent que les parents des milieux ruraux dépendent plus souvent des services de garde informels en raison du manque de services de garde agréés disponibles en milieu rural (Prentice, 2017). Les parents en milieu rural peuvent devoir composer avec des obstacles supplémentaires pour accéder aux services de garde, car la faible densité de population signifie que les enfants doivent parcourir de plus longues distances pour se rendre à la garderie, ce qui complique des problèmes comme le manque de moyens de transport fiables et l’enlèvement de la neige (Prentice, 2017; Friendly et coll., 2016). Les enfants en milieu rural devant parcourir de longs trajets jusqu’à l’école peuvent passer beaucoup de temps dans l’autobus scolaire, ce que les parents peuvent prendre en compte dans leur plan de garde d’enfants.

Les enfants ayant le statut de minorité visible ou d’immigrant et ceux ayant une identité autochtone ont également été associés à des probabilités plus faibles de fréquenter un service de garde. Ces résultats font écho à ceux de recherches menées sur les services de garde pour la petite enfance, qui indiquent que la fréquentation de services de garde durant la petite enfance est plus faible chez les enfants issus de l’immigration au Canada et ailleurs (Cleveland et Forer, 2010; Kingsbury, Findlay et Arim, à paraître; Miller et coll., 2014). Il y a plusieurs raisons pour lesquelles l’utilisation des services de garde chez les familles immigrantes et les familles appartenant à des groupes désignés comme membres de minorités visibles peut différer de celui des familles n’appartenant pas à une minorité visible née au Canada. Certaines études canadiennes indiquent que la ségrégation sur le marché du travail entre les femmes appartenant à un groupe désigné de minorités visibles et les immigrantes fait en sorte que les mères immigrantes gagnent moins que leurs homologues nées au pays (Samuel et Basavarajappa, 2006; Rose et Chicoine, 1991). D’après des recherches qualitatives sur l’utilisation des services de garde par les familles canadiennes ayant des enfants d’âge scolaire, les mères appartenant à des groupes désignés de minorités visibles et les mères immigrantes sont peut-être plus susceptibles de travailler selon des horaires non normalisés (Rose et Chicoine, 1991), qui sont difficiles à accommoder dans des garderies officielles. Toutefois, d’autres études n’ont fait état d’aucune différence quant au statut d’immigrant ou de membre d’une minorité visible chez les parents qui travaillent à des heures non normales (Lero et coll., 2019).

En outre, les familles d’immigrants et celles appartenant à des groupes désignés de minorités visibles peuvent avoir des préférences différentes en matière de garde d’enfants; par exemple, de nombreux parents immigrants et parents appartenant à des groupes désignés de minorités visibles donnent la priorité à l’enseignement de la langue (soit l’exposition aux langues officielles, soit à l’enseignement dans leur langue maternelle) et à la sensibilité culturelle lorsqu’ils choisissent des options pour la garde d’enfants (Obeng, 2007; Rose et Chicoine, 1991). La recherche qualitative donne à penser que les différences culturelles entre les parents et les éducateurs et, à l’extrême, le manque de sensibilité culturelle de la part des éducateurs peuvent mener à des conflits et à l’insatisfaction des parents dans les établissements préscolaires (Bernhard et coll., 1998); des mécanismes semblables sont susceptibles de fonctionner dans les établissements de garde d’enfants pour les enfants plus âgés.

En ce qui concerne les familles autochtones, les recherches sur les enfants plus jeunes indiquent que les tendances de fréquentation des services de garde de la petite enfance parmi les enfants autochtones sont semblables à celles de la population canadienne en général (Findlay et Kohen, 2010). Toutefois, d’autres recherches montrent que la population autochtone du Canada demeure mal desservie en ce qui a trait aux places disponibles en services de garde officiels dans les régions où la densité d’enfants autochtones est la plus élevée (Prentice, 2017; Prentice et White, 2019). L’abordabilité des services de garde peut être particulièrement importante pour les familles autochtones, étant donné que 30 % des enfants autochtones vivant en milieu urbain vivent sous le seuil de pauvreté (Arriagada, Hahmann et O’Donnell, 2020). En outre, en raison de l’incidence durable des structures coloniales visant à assimiler les peuples autochtones à la culture dominante, y compris les pensionnats, la préservation culturelle peut être particulièrement importante pour les familles autochtones (Bombay, Matheson et Anisman, 2014). Comme l’indique la recherche, les services de garde qui intègrent le contenu culturel, y compris l’enseignement des langues autochtones dispensé par les fournisseurs autochtones, ont des répercussions positives sur les résultats des enfants autochtones en matière de développement (Findlay et Kohen, 2010; Findlay et Kohen, 2013; Preston et coll., 2012). Toutefois, une minorité de parents autochtones indiquent que leur mode de service de garde favorise un tel contenu culturel (Findlay et Kohen, 2010), soulignant en outre la nécessité de services de garde adaptés à la culture et pertinents.

On a émis l’hypothèse d’un désavantage économique qui réduirait l’accès aux modes officiels de services de garde après l’école pour les parents qui n’ont pas les moyens de payer les frais (Brandon et Hofferth, 2003). Toutefois, dans la présente étude, après un ajustement des covariables, l’utilisation de tout service de garde avant ou après l’école n’était pas associée au statut de faible revenu. En outre, chez les enfants fréquentant tout type de service de garde, l’utilisation de programmes après l’école était particulièrement plus probable pour les familles vivant sous le seuil de la pauvreté. Dans toutes les provinces, à l’exception du Québec, les familles à faible revenu ayant des enfants de moins de 12 ans peuvent être admissibles à des subventions gouvernementales pour couvrir le coût des services de garde; les exigences d’admissibilité et les montants de subvention varient selon la province (Kozicka, 2016). Au Québec, les fournisseurs de services de garde agréés reçoivent directement du financement, sans que les parents aient besoin de présenter de demande, ce qui réduit les coûts pour tous les parents. La disponibilité des fonds destinés aux services de garde pour les familles à faible revenu peut expliquer pourquoi les résultats actuels sont différents de ceux des pays où ces fonds ne sont pas disponibles.

À quelques exceptions près, la santé de l’enfant n’était pas associée de façon significative à la fréquentation de service de garde ou au nombre d’heures de garde. Deux exceptions notables étaient le fait que les enfants ayant une moins bonne santé physique et ceux qui ont subi une blessure au cours des 12 mois précédents étaient plus susceptibles d’être pris en charge par un parent que les enfants en très bonne santé ou qui n’avaient pas subi de blessures. Cela peut indiquer qu’il est difficile d’avoir accès à des programmes officiels (c.-à-d. que les programmes conçus pour répondre aux besoins spécifiques d’un enfant peuvent ne pas être disponibles à tous les endroits), ou que l’on accorde une plus grande confiance aux personnes apparentées pour offrir les soins spécifiques dont ont besoin les enfants en moins bonne santé; toutefois, on ne peut pas déterminer la direction des effets à partir des données transversales actuelles.

Selon des recherches antérieures, l’offre de services de grande qualité après l’école peut avoir des effets bénéfiques sur les enfants (Blau et Currie, 2006), en particulier pour les enfants de familles à faible revenu et de quartiers pauvres (Marshall et coll., 1997). Dans la présente étude, les analyses exploratoires fondées sur un faible revenu familial n’ont pas modéré les liens entre la fréquentation d’un service de garde et la santé des enfants (résultats non présentés). Toutefois, les données indiquent que, comme dans le cas de l’éducation de la petite enfance, la qualité des programmes après l’école est le facteur prédictif le plus important des résultats pour les enfants (Shernoff, 2010), un aspect des soins qui n’a pas pu être évalué dans la présente étude et qui est difficile à mesurer dans une enquête auprès des parents.

Bien que des indicateurs de la fréquentation des services de garde avant et après l’école aient été fournis, les résultats de cette étude semblent indiquer que de nombreux enfants canadiens de la maternelle et du primaire ne fréquentent aucune forme de service de garde avant ou après l’école. Bien que la présente étude n’ait pas évalué les raisons pour lesquelles les parents n’ont pas utilisé les services de garde, il est possible que les parents n’aient pas pu trouver leur type de service préféré à un coût acceptable. Afin de combler les lacunes pendant la période au cours de laquelle les enfants ne sont pas à l’école, les parents peuvent « quitter le travail », coordonner leurs horaires de travail en fonction des heures de classe, organiser le télétravail afin d’être physiquement présents lorsque les enfants sont à la maison, ou laisser les enfants s’occuper d’eux-mêmes ou de leurs frères et sœurs, particulièrement lorsque les enfants sont plus âgés (Christensen, Schneider et Butler, 2011).

Points forts et limites

Les points forts de la présente étude comprennent l’utilisation d’un important échantillon d’enfants canadiens représentatif. Néanmoins, les résultats doivent être interprétés dans le contexte de plusieurs limites. Tout d’abord, comme les données étaient transversales, il n’était pas possible d’évaluer la relation directe des associations. Par exemple, il a été noté que la fréquentation des services de garde était plus élevée chez les enfants en bonne santé ou en excellente santé. Toutefois, il n’a pas été possible de déterminer l’orientation de cette association, c’est-à-dire si les enfants en moins bonne santé étaient inscrits à des services de garde à des taux inférieurs, ou si la fréquentation des services de garde menait à une meilleure santé. Ensuite, les variables relatives à l’utilisation des services de garde et à la santé des enfants ont été évaluées par un seul répondant, le parent. Le fait d’avoir un seul répondant peut mener à une surestimation des associations entre les concepts (Sweeting, 2001). Les déclarations des parents sur la santé de leurs enfants, en particulier la santé mentale, peuvent être influencées par la santé mentale des parents, ainsi que par certains aspects de la relation parent-enfant (Bajeux et coll., 2018; Van Roy et coll. 2010). Enfin, la présente étude a permis d’évaluer la fréquentation des services de garde avant et après l’école, mais n’a pas inclus d’évaluation de la disponibilité de ces services de garde pour les parents. La disponibilité et le coût des services de garde varient selon les provinces et les régions et sont des facteurs importants de la fréquentation. De futures recherches fondées sur des mesures répétées de la santé des enfants, auprès de multiples répondants, y compris des évaluations de la qualité des services de garde avant et après l’école, pourraient mieux explorer les avantages potentiels de la qualité des soins pour la santé et le développement des enfants.

Conclusion

Plus du tiers des enfants canadiens âgés de 4 à 11 ans fréquentent régulièrement un mode quelconque de service de garde avant ou après l’école, le type le plus courant étant un programme avant ou après l’école. Les enfants plus jeunes et ceux issus de familles à faible revenu passent un plus grand nombre d’heures en service de garde avant et après l’école. Une fréquentation moindre des services de garde parmi les enfants d’âge scolaire en milieu rural, les enfants immigrants, les enfants appartenant à des groupes désignés de minorités visibles et les enfants autochtones peut laisser entendre que les services en question ne sont pas disponibles ou ne sont pas attrayants pour ces familles. Il est essentiel de veiller à ce que les services de garde avant et après l’école soient abordables, accessibles et adaptés à la culture pour répondre aux besoins en matière de garde d’enfants des familles canadiennes. 

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