Rapports économiques et sociaux
Tendances en matière d’utilisation des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants chez les familles pouvant être désavantagées sur le plan socioéconomique au Canada
DOI: https://doi.org/10.25318/36280001202100800002-fra
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Sommaire
Diverses études ont montré que les enfants de familles désavantagées sur le plan socioéconomique sont plus susceptibles d’obtenir de moins bons résultats que les enfants de familles plus favorisées et que ces écarts pourraient être réduits grâce à l’utilisation des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (AGJE). Toutefois, les tendances en matière d’utilisation des services d’AGJE, comme les taux de participation, les modes de garde et les heures de garde, peuvent différer entre les familles désavantagées sur le plan socioéconomique et celles qui ne le sont pas. Ces différences peuvent empêcher l’AGJE de contribuer à l’amélioration du bien-être des enfants ainsi que limiter les possibilités d’éducation ou d’emploi des familles. À l’aide des données de l’Enquête sur les modes d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (EMAGJE) de 2019, une enquête représentative à l’échelle nationale fournissant les renseignements détaillés sur les services de garde pour les enfants âgés de 0 à 5 ans liées à des informations socioéconomiques supplémentaires, cette étude porte sur les tendances en matière d’utilisation des services d’AGJE chez les familles potentiellement désavantagées sur le plan socioéconomique au Canada. Les familles à faible revenu étaient environ 20 % moins susceptibles que les familles qui ne sont pas dans une situation de faible revenu d’avoir recours à des services de garde par une personne non apparentée. Après la prise en compte d’autres renseignements sociodémographiques, l’écart reposant sur le revenu en matière d’utilisation des services de garde a diminué, mais n’a pas disparu. Plus du tiers de tous les parents ayant recours à des services de garde ont déclaré éprouver des difficultés à trouver un mode de garde. Les deux difficultés les plus fréquemment déclarées étaient l’impossibilité de trouver des services de garde abordables et offerts dans la collectivité locale. En raison des difficultés à trouver un mode de garde, les parents gagnant un faible revenu et les parents seuls étaient plus de deux fois plus susceptibles de reporter leurs études ou leur formation ou encore d’y mettre fin que les parents n’étant pas en situation de faible revenu et ceux de familles biparentales.
Mots clés : faible statut socioéconomique, niveau de scolarité des parents, parent seul, services de garde, revenu familial
Auteurs
Lan Wei travaille au Centre de la statistique du revenu et du bien-être socioéconomique de Statistique Canada. Leanne Findlay travaille à la Division de l’analyse de la santé, au sein de la Direction des études analytiques et modélisation de Statistique Canada. Rubab Arim travaille à la Division de l’analyse sociale et modélisation, au sein de la Direction des études analytiques et modélisation de Statistique Canada.
Introduction
Diverses études ont révélé une relation positive entre l’utilisation des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (AGJE), les résultats en matière de développement de l’enfant et la participation des parents au marché du travail (Havnes et Mogstad, 2011; Lefebvre et Merrigan, 2008; Romano, Kohen et Findlay, 2010). Plus précisément, des études ont indiqué que les avantages potentiels de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants sur le développement de l’enfant sont plus importants pour les enfants de familles désavantagées sur le plan socioéconomique (Ruhm et Waldfogel, 2012; Van Huizen et Plantenga, 2018). Toutefois, les tendances en matière d’utilisation des services d’AGJE, comme les taux de participation, les modes de garde et les heures de garde, peuvent différer entre les familles désavantagées sur le plan socioéconomique et celles qui ne le sont pas. De telles différences peuvent empêcher l’AGJE de contribuer au bien-être des enfants ainsi que limiter les possibilités d’éducation ou d’emploi des familles.
Néanmoins, la recherche visant à examiner les tendances relatives au recours aux services de garde chez les familles désavantagées sur le plan socioéconomique au Canada est limitée et comporte peu de renseignements basés sur des données récentes. De plus, on en sait peu sur la mesure dans laquelle les familles désavantagées sur le plan socioéconomique ont de la difficulté à trouver des services de garde, sur les types de difficultés auxquelles elles sont confrontées et sur les conséquences de telles difficultés. Par conséquent, l’objet de la présente étude est d’examiner le recours aux services de garde entre trois types de familles présentant des désavantages socioéconomiques potentiels : les familles à faible revenu, les familles dont les parents sont peu scolarisés et les familles monoparentales. L’accent est mis sur ces conditions socioéconomiques, car des recherches antérieures ont montré que les enfants de familles à faible revenu, les enfants dont les parents sont peu scolarisés et les enfants de familles monoparentales sont plus susceptibles d’obtenir de moins bons résultats en matière de santé, de comportement et de développement (Currie et Stabile, 2003; Cutler et Lleras-Muney, 2010; McLanahan, Tach et Schneider, 2013) et sont donc plus susceptibles d’obtenir des résultats positifs lorsqu’ils utilisent les services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (OCDE, 2016).
Recours à des services de garde par une personne non apparentée chez les enfants de familles potentiellement désavantagées sur le plan socioéconomique
Au Canada, diverses études ont révélé que le recours à des services de garde par une personne non apparentée est positivement associé au revenu du ménage. Bushnik (2006) a montré que, de 1994-1995 à 2002-2003, plus le revenu du ménage était élevé, plus l’enfant était susceptible d’être confié à un service de garde par une personne non apparentée. Sinha (2014) a constaté qu’en 2011, 34 % des parents ayant un revenu annuel inférieur à 40 000 $ ont eu recours à des services de garde par une personne non apparentée pour leurs enfants âgés de 4 ans et moins, comparativement à 65 % des parents ayant un revenu annuel d’au moins 100 000 $. Plus récemment, selon le Recensement de la population de 2016, Guèvremont (2019) a montré que les familles ayant un revenu plus élevé étaient plus susceptibles de déclarer payer pour des services de garde, afin de pouvoir travailler. Par exemple, 21 % des familles à faible revenuNote ont déclaré payer pour des services de garde afin de pouvoir travailler, comparativement à 39 % des familles à revenu modeste, 56 % des familles à revenu moyen et 66 % des familles à revenu élevé.
La relation positive entre le recours aux services de garde et le revenu du ménage a également été observée au Québec (Guèvremont, (2019); Kohen et coll., 2008), où des services de garde agréés sont offerts à prix réduit à certaines familles depuis 1997. Kohen et coll. (2008) ont démontré que, même après la réforme du programme des services de garde de 1997, le Québec a connu une plus forte augmentation du recours à des services de garde agréés, tant pour les familles à faible revenu que pour les familles à revenu élevé, par rapport au reste du Canada, mais les écarts d’utilisation des services de garde en fonction du revenu ont persisté.
L’association positive entre le revenu familial et l’utilisation de services de garde a également été observée dans de nombreux autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Comme l’indique l’OCDE (2016), pour les enfants de moins de 3 ans, les taux d’utilisation de services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants dans un cadre formel augmentaient en fonction du revenu familial et du niveau de scolarité de la mère dans la plupart des pays de l’OCDE. Cependant, dans bon nombre de ces pays, en particulier dans ceux où les services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants sont gérés ou directement subventionnés par l’État, les écarts en matière d’utilisation des services de garde entre les niveaux de revenu familial ont grandement diminué ou ont disparu, une fois l’emploi de la mère pris en compte.
En plus du revenu familial, le recours à des services de garde par une personne non apparentée a également été associé à la structure familiale et à la situation d’emploi des parents (Bushnik, 2006). En 2011, les taux les plus faibles de recours à des services de garde pour les enfants âgés de 4 ans et moins étaient observés chez les enfants de familles biparentales dont un seul parent travaillait contre rémunération (42 %), tandis que 58 % des familles monoparentales dont le parent travaillait contre rémunération utilisaient des services de garde par une personne non apparentée (Sinha, 2014). Les taux les plus élevés de recours à des services de garde ont été enregistrés dans les familles biparentales dont les deux parents travaillaient contre rémunération (71 %). Dans l’ensemble, les familles monoparentales et les familles dont les deux parents travaillaient contre rémunération ou étudiaient étaient plus susceptibles de compter sur des services de garde par une personne non apparentée que les familles biparentales dont l’un des deux parents travaillait contre rémunération ou étudiait (Bushnik, 2006). Cela reflète le lien étroit entre l’emploi des parents et les décisions en matière de garde d’enfants (Morrissey, 2008).
Modes de garde pour les enfants de familles potentiellement désavantagées sur le plan socioéconomique
Au-delà du recours à des services de garde par une personne non apparentée, de nombreuses études canadiennes ont permis d’examiner la relation entre les modes de garde et le revenu du ménage (Bushnik, 2006; Cleveland et coll., 2008; Sinha, 2014). Les parents dont le revenu du ménage était inférieur à 40 000 $ étaient, par exemple, plus susceptibles d’avoir recours à une garderie que tout autre type de mode de garde (Sinha, 2014). Le service de garde en milieu familial était le mode de garde le plus courant pour les parents dont le revenu du ménage se situait entre 40 000 $ et 100 000 $, tandis que les garderies et les ententes privées étaient les principaux choix des parents dont le revenu du ménage était supérieur à 100 000 $. En ce qui concerne les services de garde agréés, Cleveland et coll. (2008) ont avancé que les parents du quintile de revenu le plus faible étaient tout aussi susceptibles de recourir à des services de garde agréés (potentiellement plus coûteux) que ceux gagnant un revenu moyen. Cela pourrait refléter la plus grande disponibilité des subventions pour la garde d’enfants pour les familles à faible revenu.
En outre, les modes de garde varient selon la structure familiale. Parmi les enfants qui fréquentent un service de garde, les enfants des ménages monoparentaux étaient beaucoup plus susceptibles que ceux des ménages biparentaux de fréquenter une garderie (40 % contre 28 %; Bushnik, 2006). Il est possible que cela reflète l’absence d’un deuxième parent pouvant s’occuper de l’enfant et le fait que les ménages monoparentaux ont, en moyenne, un revenu du ménage inférieur à celui des ménages biparentaux et sont donc plus susceptibles d’être admissibles aux subventions pour garderiesNote . Cleveland et coll. (2008) et Cleveland et Forer (2010) ont constaté des résultats semblables à l’aide de données plus récentes.
Heures de garde des enfants vivant dans des familles potentiellement désavantagées sur le plan socioéconomique
Enfin, le nombre d’heures passées dans un service de garde par une personne non apparentée est associé à la structure familiale et à la situation d’emploi des parents. Selon Bushnik (2006), les enfants de parent seul qui travaillait ou étudiait ont passé 4 heures de plus par semaine dans leur mode de garde principal comparativement aux enfants dont les deux parents travaillaient ou étudiaient, et 10 heures de plus par semaine que les enfants de familles biparentales dont l’un des parents travaillait ou étudiait. Cela peut être dû au fait que les enfants des ménages monoparentaux étaient beaucoup plus susceptibles que les enfants des ménages biparentaux de fréquenter une garderie, et au fait que les enfants dont le mode de garde principal était une garderie y passaient plus de temps par semaine (Bushnik, 2006). Ces résultats correspondent à ceux de Cleveland et Forer (2010), qui ont montré que les familles monoparentales ayant à leur tête une femme étaient plus susceptibles que l’ensemble des famillesNote d’avoir recours à un nombre d’heures considérables (plus de 30 heures) en services de garde par semaine.
En résumé, les données canadiennes existantes ont révélé des liens entre les tendances relatives à l’utilisation des services de garde et les renseignements socioéconomiques des familles. Toutefois, des renseignements plus récents sur l’utilisation des services de garde et sur les modes de garde sont nécessaires, compte tenu de l’évolution du paysage des services de garde (p. ex. le Cadre multilatéral d’apprentissage et de garde des jeunes enfants de 2017). Qui plus est, peu de données sont disponibles pour décrire les raisons pour lesquelles les parents recourent ou non aux services de garde, ainsi que les difficultés rencontrées par les parents pour trouver des services de garde et les conséquences de ces difficultés. Par conséquent, l’objet de la présente étude vise à utiliser les données de l’Enquête sur les modes d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (EMAGJE) de 2019 pour explorer les tendances du recours à des services de garde parmi les familles potentiellement désavantagées sur le plan socioéconomique au Canada.
Données et méthodes
Sources de données et définitions
L’Enquête sur les modes d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (EMAGJE) a été conçue pour évaluer le recours à des services de garde par une personne non apparentée, les caractéristiques des parents et des enfants, ainsi que les caractéristiques de la garde des enfants de moins de 6 ans au Canada. L’enquête a été menée au moyen d’un questionnaire électronique ou d’interviews téléphoniques assistées par ordinateur dans les deux langues officielles, entre mi-janvier 2019 et mi-février 2019, auprès de personnes échantillonnées au hasard dans l’ensemble des provinces et des territoires et renseignées au sujet du mode de garde (principalement un parent) d’un enfant vivant dans le même ménage. La participation était volontaire.
La population cible était composée d’enfants âgés de 0 à 5 ans, mais les renseignements ont été obtenus auprès d’un parent, d’un tuteur ou d’une personne qui était bien informée des modes de garde de l’enfant (ou de l’absence de modes de garde). Dans 91 % des cas, le répondant était une femme. Les enfants vivant en établissement institutionnel ou dans des réserves ont été exclus de la population cible. Le taux de réponse était de 55 % dans les provinces et de 40 % dans les territoires, ce qui correspond à un échantillon de 7 548 enfants. L’échantillon final de l’EMAGJE représentait environ 1,3 million d’enfants au Canada.
Familles potentiellement désavantagées sur le plan socioéconomique : La présente étude porte sur trois types de familles potentiellement désavantagées sur le plan socioéconomique : les familles à faible revenu, les familles dont les parents sont peu scolarisés et les familles monoparentales. Les renseignements sur le revenu familial ont été tirés du Fichier des familles T1 couplé. Selon des études antérieures (Bushnik, 2006; Guèvremont 2019), les familles dont le revenu était inférieur au seuil de faible revenu après impôt étaient considérées comme des familles à faible revenu. On a demandé aux parents et aux tuteurs d’indiquer leur niveau de scolarité le plus élevé, qui a été classé en trois catégories : diplôme d’études secondaires ou équivalent ou moins; niveau supérieur à un diplôme d’études secondaires, mais inférieur à un grade universitaire; baccalauréat ou diplôme de niveau supérieurNote . Une famille était considérée comme une famille biparentale si, dans le Fichier des familles T1 couplé, un numéro d’enregistrement de la famille était disponible pour le bénéficiaire de l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) et son ou sa conjoint(e). Si le numéro d’enregistrement était uniquement disponible pour le bénéficiaire de l’ACE ou son ou sa conjoint(e), la famille était considérée comme une famille monoparentale.
Modes de garde : Le recours à des services de garde a été déterminé en demandant aux parents de préciser un ou plusieurs modes de garde habituellement utilisés au cours des trois mois précédents, à partir d’une liste de sept réponses possibles : garderie, programme préscolaire ou centre de la petite enfance; garde par une personne apparentée autre qu’un parent; garde à domicile par une personne non apparentée; garderie en milieu familial; programme de garde avant ou après l’école; autre mode de garde; aucun mode de garde. Lorsque les parents ont déclaré plusieurs modes de garde, une question subséquente était posée sur le mode de garde que le parent ou le tuteur considérait comme étant le principal. On a également demandé aux parents et aux tuteurs si leur mode de garde principal était agrééNote .
Nombre d’heures de garde : Dans le cadre de la présente étude, deux éléments relatifs au nombre d’heures passées en services de garde ont été explorés : le nombre d’heures par semaine et le recours à des services de garde le soir et la fin de semaine. On a demandé aux parents et aux tuteurs d’indiquer le nombre d’heures par semaine qu’avait habituellement passé l’enfant en services de garde au cours des trois mois précédents. De plus, pour chaque mode de garde, les parents et les tuteurs ont précisé si l’enfant l’avait fréquenté le soir, la fin de semaine, ou le soir et la fin de semaine, ou ni le soir ni la fin de semaine. Une variable récapitulative dichotomique a été créée pour déterminer si l’enfant fréquentait un mode de garde le soir ou la fin de semaine.
Difficultés à trouver un mode de garde : Il était également intéressant de savoir si les parents et les tuteurs avaient rencontré des difficultés à trouver un mode de garde, ainsi que les raisons et les conséquences de ces difficultés. Les répondants qui avaient recours à des services de garde ont indiqué s’ils avaient rencontré ou non des difficultés sur ce plan. Les personnes ayant répondu par l’affirmative devaient ensuite préciser si ces difficultés étaient liées à la recherche d’un service de garde dans leur collectivité, d’un service de garde abordable, d’un service de garde correspondant à leur horaire de travail ou d’études, d’un service de garde de la qualité désirée, d’un service de garde agréé, d’un service de garde pouvant accueillir plusieurs enfants de leur famille, d’un service de garde répondant aux besoins particuliers de leur enfant, de prestataires du service de garde qualifiés ou à d’autres difficultés.
Conséquences des difficultés à trouver un service de garde : Les répondants ayant déclaré avoir eu recours à un service de garde et ayant rencontré des difficultés à trouver un mode de garde ont été invités à indiquer les conséquences de ces difficultés, parmi les options suivantes : reporter le retour au travail; décider de travailler à domicile; travailler moins d’heures qu’on ne l’aurait fait autrement; recourir à des modes de garde multiples ou temporaires; partager la garde avec un(e) époux(se), un(e) conjoint(e) ou une personne apparentée; reporter ou interrompre des études ou une formation; modifier son horaire de travail; autre; ou aucune de ces réponses.
Raisons pour ne pas avoir recours à des services de garde : On a demandé aux parents et aux tuteurs n’ayant pas recours à des services de garde d’indiquer les principales raisons pour cela, qui ont été regroupées dans les catégories suivantes : chômeur; en congé de maternité, de paternité ou parental; un des parents a décidé de rester à la maison avec l’enfant; manque de places ou enfant inscrit sur une liste d’attente; préfère adapter ses horaires de travail ou d’études en fonction des besoins en matière de garde d’enfants; coût des services de garde d’enfants trop élevé; enfant à la maternelle; et autres raisonsNote .
Stratégie analytique
Des analyses descriptives ont été effectuées pour décrire les taux de participation à des services de garde parmi les familles canadiennes ainsi que les caractéristiques du recours à des services de garde. L’accent a été mis sur trois types de familles à faible statut socioéconomique (SSE) : les familles à faible revenu, les familles dont les parents avaient un diplôme d’études secondaires ou moins et les familles monoparentales. D’autres variables sociodémographiques comprenaient le groupe d’âge de l’enfant (moins de 1 an, de 1 à 3 ans, de 4 à 5 ans), la situation d’emploi des parents (travailleur, à la recherche d’un emploi ou aux études; en congé parental, parent au foyer ou bénévole; ne peut pas travailler; autre), si l’enfant est issu d’une famille immigrante, l’identité autochtone de l’enfant, s’il vivait ou non dans une région rurale ainsi que sa province de résidenceNote . Des moyennes et des proportions sont précisées, au besoin. Des équations de régression des moindres carrés ordinaires ont été utilisées pour examiner la relation entre les tendances relatives au recours à des services de garde (recours à des services de garde, services de garde agréés et nombres d’heures passées au service de garde) et un faible SSE, après la prise en compte d’autres renseignements sociodémographiques pouvant avoir une incidence sur les tendances relatives au recours à des services de garde. Les poids d’échantillonnage de l’enquête ont été appliqués pour que les analyses soient représentatives des enfants canadiens âgés de 0 à 5 ans vivant dans les provinces ou les territoires. On a également appliqué des poids bootstrap lors de la vérification des différences significatives (p<0,05), afin de tenir compte du plan d’enquête complexe.
Résultats
Le tableau 1 présente le recours à des services de garde par une personne non apparentée selon les caractéristiques de la famille. Il montre que 45 % des enfants de familles à faible revenu ont été confiés à des services de garde, ce qui est significativement inférieur aux 64 % d’enfants ne provenant pas de familles à faible revenu. Le recours à des services de garde était également beaucoup plus faible chez les parents ayant un diplôme d’études secondaires ou moins (47 %), comparativement aux parents ayant un niveau de scolarité supérieur à un diplôme d’études secondaires, mais inférieur à un grade universitaire (62 %) et aux parents ayant un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur (65 %). Par contre, aucune différence n’a été observée quant au recours à des services de garde par les familles monoparentales et les familles biparentales (environ 61 %). Pour les trois types de familles potentiellement désavantagées sur le plan socioéconomique, les taux de recours à des services de garde étaient plus élevés au Québec, où des services de garde agréés peuvent être offerts à un prix plus bas que dans le reste du Canada (tableau A.1 en annexe). Cela dit, les écarts en matière de recours à des services de garde selon le revenu familial et le niveau de scolarité des parents ont été observés au Québec et dans le reste du Canada.
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | ||
---|---|---|---|---|
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||
Total | 1 383 204 | 59,9 | 58,3 | 61,4 |
Familles non en situation de faible revenu (groupe de référence) | 1 197 070 | 64,2 | 62,4 | 65,9 |
Familles à faible revenu | 150 030 | 44,9Note * | 40,2 | 49,6 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 232 130 | 46,9 | 43,3 | 50,6 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 489 660 | 61,7Note * | 58,9 | 64,5 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 656 599 | 64,6Note * | 62,2 | 67,0 |
Familles monoparentales | 232 300 | 61,4 | 57,1 | 65,6 |
Familles biparentales (groupe de référence) | 1 114 800 | 61,2 | 59,4 | 63,0 |
|
Le recours à des services de garde agréés en tant que principal mode de garde augmentait également en fonction du revenu familial et du niveau de scolarité des parents. Le tableau 2 indique que 32 % des familles à faible revenu ont déclaré avoir recours à des services de garde agréés comme principal mode de garde, par rapport à 46 % des familles n’appartenant pas à la catégorie de faible revenu. De plus, 31 % des parents ayant un diplôme d’études secondaires ou moins ont déclaré avoir recours à des services de garde agréés comme principal mode de garde, comparativement à 44 % des parents ayant un niveau de scolarité supérieur à un diplôme d’études secondaires, mais inférieur à un grade universitaire et comparativement à 47 % des parents possédant un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur. Les écarts en matière de recours à des services de garde agréés selon le revenu et le niveau de scolarité ont été observés au Québec et dans le reste du Canada (tableau A.2 en annexe).
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | ||
---|---|---|---|---|
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||
Total | 950 542 | 42,4 | 40,9 | 43,9 |
Familles non en situation de faible revenu (groupe de référence) | 830 490 | 45,8 | 44,0 | 47,5 |
Familles à faible revenu | 103 204 | 32,1Note * | 28,0 | 36,5 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 145 231 | 30,5 | 27,2 | 34,0 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 339 267 | 43,9Note * | 41,1 | 46,7 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 464 126 | 47,0Note * | 44,5 | 49,4 |
Familles monoparentales | 158 340 | 43,0 | 38,8 | 47,4 |
Familles biparentales (groupe de référence) | 775 354 | 43,8 | 42,1 | 45,6 |
|
Comparativement aux parents ayant un diplôme d’études secondaires ou moins, les parents titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur étaient plus susceptibles de recourir à une garderie, à un programme préscolaire ou à un centre de la petite enfance (56 % contre 48 %; voir le tableau 3), à un programme de garde avant ou après l’école (11 % contre 6 %) et à la garde à domicile par une personne non apparentée (7 % contre 3 %). Ils étaient moins susceptibles d’avoir recours à d’autres modes de garde (2 % contre 5 %). En revanche, le mode de garde ne variait généralement pas selon la situation de faible revenu de la famille ou la structure familiale, à quelques exceptions près. Les parents gagnant un faible revenu étaient moins susceptibles d’avoir recours à une garderie en milieu familial comparativement aux parents n’appartenant pas à la catégorie de faible revenu (15 % contre 21 %, données non présentées). Par rapport aux familles biparentales, les familles monoparentales étaient moins portées à faire appel à une garderie en milieu familial (17 % contre 21 %), mais plus enclines à recourir à d’autres modes de garde (5 % contre 3 %, données non présentées).
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | ||
---|---|---|---|---|
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||
Garderie, programme préscolaire ou centre de la petite enfance | ||||
Total | 716 490 | 52,0 | 50,0 | 53,9 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 112 454 | 48,4 | 43,5 | 53,4 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 238 416 | 48,7 | 45,3 | 52,1 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 365 620 | 55,7Note * | 52,8 | 58,5 |
Garde par une personne apparentée autre qu’un parent | ||||
Total | 350 883 | 25,5 | 23,7 | 27,3 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 60 865 | 26,2 | 22,0 | 30,9 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 128 776 | 26,3 | 23,4 | 29,4 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 161 243 | 24,6 | 22,0 | 27,3 |
Garde à domicile par une personne non apparentée | ||||
Total | 68 978 | 5,0 | 4,1 | 6,0 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 7 831 | 3,4Note E: à utiliser avec prudence | 1,9 | 5,8 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 15 440 | 3,2Note E: à utiliser avec prudence | 2,1 | 4,8 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 45 707 | 7,0Note * | 5,5 | 8,8 |
Garderie en milieu familial | ||||
Total | 280 976 | 20,4 | 18,8 | 22,0 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 51 627 | 22,2 | 18,3 | 26,7 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 110 334 | 22,5 | 19,9 | 25,4 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 119 015 | 18,1 | 16,0 | 20,4 |
Programme de garde avant ou après l’école | ||||
Total | 128 284 | 9,3 | 8,3 | 10,5 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 14 127 | 6,1Note E: à utiliser avec prudence | 3,9 | 9,3 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 45 180 | 9,2 | 7,4 | 11,4 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 68 977 | 10,5Note * | 8,9 | 12,4 |
Autre mode de garde | ||||
Total | 43 372 | 3,1 | 2,5 | 4,0 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 12 608 | 5,4Note E: à utiliser avec prudence | 3,5 | 8,3 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 17 548 | 3,6Note E: à utiliser avec prudence | 2,4 | 5,3 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 13 216 | 2,0 | 1,3 | 3,0 |
E à utiliser avec prudence
Source : Enquête sur les modes d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, 2019. |
Le nombre moyen d’heures par semaine passées au service de garde était semblable entre les familles à faible revenu et les familles n’appartenant pas à la catégorie de faible revenu (environ 30 heures par semaine; voir le tableau 4). Toutefois, les parents gagnant un faible revenu étaient plus susceptibles que les parents n’appartenant pas à la catégorie de faible revenu d’avoir recours à des services de garde le soir ou la fin de semaine (24 % contre 15 %, voir le tableau 5). Les enfants de parents ayant un diplôme d’études secondaires ou moins passaient en moyenne 28 heures par semaine au service de garde, tandis que les enfants de parents ayant un niveau de scolarité supérieur à un diplôme d’études secondaires, y compris ceux possédant un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur, passaient en moyenne environ 31 heures au service de garde (tableau 4). Le recours à des services de garde le soir ou la fin de semaine ne variait pas de façon significative selon le niveau de scolarité des parents (tableau 5). Le nombre moyen d’heures que les enfants passaient au service de garde était légèrement plus élevé pour les familles monoparentales (32 heures par semaine) que pour les familles biparentales (30 heures par semaine), mais la différence entre les deux groupes n’était pas statistiquement significative. En revanche, les familles monoparentales étaient deux fois plus enclines à recourir à des services de garde le soir ou la fin de semaine que les familles biparentales (27 % contre 14 %, voir le tableau 5).
Nombre | Moyenne | Erreur-type de la moyenne | Limites de confiance de 95 % | ||
---|---|---|---|---|---|
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | ||||
Total | 1 342 080 | 30,4 | 0,4 | 29,7 | 31,1 |
Familles non en situation de faible revenu (groupe de référence) | 1 164 400 | 30,6 | 0,4 | 29,9 | 31,3 |
Familles à faible revenu | 144 350 | 30,0 | 1,5 | 27,0 | 33,0 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 219 975 | 28,4 | 0,9 | 26,8 | 30,1 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 475 674 | 31,0Note * | 0,7 | 29,7 | 32,4 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 644 184 | 30,6Note * | 0,5 | 29,6 | 31,7 |
Familles monoparentales | 223 980 | 32,3 | 1,1 | 30,1 | 34,5 |
Familles biparentales (groupe de référence) | 1 084 760 | 30,2 | 0,4 | 29,4 | 30,9 |
|
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | ||
---|---|---|---|---|
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||
Total | 222 045 | 16,5 | 15,0 | 18,1 |
Familles non en situation de faible revenu (groupe de référence) | 175 970 | 15,1 | 13,4 | 16,8 |
Familles à faible revenu | 34 860 | 23,5Note * | 18,0 | 29,1 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 38 571 | 17,0 | 13,7 | 21,0 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 81 206 | 17,2 | 14,7 | 19,9 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 102 109 | 15,9 | 13,7 | 18,4 |
Familles monoparentales | 61 370 | 27,4Note * | 22,5 | 32,3 |
Familles biparentales (groupe de référence) | 149 460 | 13,7 | 12,1 | 15,4 |
|
En ce qui concerne les difficultés à trouver un mode de garde, l’enquête a permis de constater que plus du tiers de tous les parents ayant eu recours à des services de garde ont été confrontés à des difficultés sur ce plan (tableau 6). La situation était très semblable entre les familles à faible revenu et les familles n’appartenant pas à la catégorie de faible revenu. Les parents titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur ayant recours à des services de garde étaient plus susceptibles de rencontrer des difficultés à trouver un mode de garde que les parents ayant un diplôme d’études secondaires ou moins (40 % contre 33 %). Il est possible que des parents ayant un niveau de scolarité supérieur puissent être plus sélectifs à l’égard de caractéristiques comme l’emplacement, la qualité et celles de la personne fournissant le serviceNote . Environ 39 % des familles monoparentales ont déclaré avoir eu de la difficulté à trouver des services de garde, comparativement à 35 % des familles biparentales, mais la différence n’était pas statistiquement significative. Il convient de noter que les parents n’ayant pas du tout eu recours à des services de garde n’ont pas été interrogés sur le sujet et que la raison pour laquelle ils n’ont pas fait appel à des services de garde pourrait être liée aux difficultés à en trouver (voir ci-dessous).
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | ||
---|---|---|---|---|
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||
Total | 502 746 | 36,4 | 34,4 | 38,4 |
Familles non en situation de faible revenu (groupe de référence) | 431 110 | 36,0 | 34,0 | 38,1 |
Familles à faible revenu | 54 050 | 36,1 | 29,7 | 42,4 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 76 216 | 32,8 | 28,2 | 37,8 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 160 085 | 32,7 | 29,5 | 36,1 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 265 270 | 40,4Note * | 37,6 | 43,3 |
Familles monoparentales | 91 110 | 39,3 | 34,1 | 44,5 |
Familles biparentales (groupe de référence) | 394 040 | 35,4 | 33,2 | 37,5 |
|
Parmi tous les parents ayant eu recours à des services de garde et ayant rencontré des difficultés à en trouver, les quatre principales difficultés déclarées étaient de trouver un service de garde dans leur collectivité (53 %), un service de garde abordable (48 %), un service de garde correspondant à leur horaire de travail ou d’études (38 %) et un service de garde de la qualité désirée (37 %) (tableau 7). Les tendances relatives aux types de difficultés étaient constantes et ne variaient pas selon la situation de faible revenu de la famille, le niveau de scolarité des parents ou la structure familiale.
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | ||
---|---|---|---|---|
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||
Total | ||||
Service de garde abordable | 233 500 | 48,1 | 44,7 | 51,5 |
Service de garde agréé | 131 080 | 27,0 | 24,1 | 30,0 |
Service de garde disponible dans la collectivité | 256 260 | 52,8 | 49,4 | 56,3 |
Prestataire de service de garde qualifié | 131 700 | 27,1 | 24,1 | 30,2 |
Service de garde de qualité désirée | 181 680 | 37,4 | 34,2 | 40,7 |
Service de garde répondant aux besoins particuliers de l’enfant | 18 400 | 3,8Note E: à utiliser avec prudence | 2,6 | 5,0 |
Service de garde correspondant à l’horaire de travail ou d’études | 185 930 | 38,3 | 35,0 | 41,7 |
Service de garde pouvant accueillir plus d’un enfant de la famille | 79 010 | 16,3 | 13,6 | 19,0 |
Autre | 96 140 | 19,8 | 16,9 | 22,7 |
Familles non en situation de faible revenu | ||||
Service de garde abordable | 206 630 | 47,9 | 44,3 | 51,5 |
Service de garde agréé | 116 430 | 27,0 | 23,9 | 30,1 |
Service de garde disponible dans la collectivité | 232 270 | 53,9 | 50,2 | 57,6 |
Prestataire de service de garde qualifié | 117 730 | 27,3 | 24,0 | 30,6 |
Service de garde de qualité désirée | 165 460 | 38,4 | 34,9 | 41,8 |
Service de garde répondant aux besoins particuliers de l’enfant | 17 490 | 4,1Note E: à utiliser avec prudence | 2,7 | 5,4 |
Service de garde correspondant à l’horaire de travail ou d’études | 166 570 | 38,6 | 35,1 | 42,2 |
Service de garde pouvant accueillir plus d’un enfant de la famille | 73 890 | 17,1 | 14,2 | 20,1 |
Autre | 86 910 | 20,2 | 17,0 | 23,3 |
Familles à faible revenu | ||||
Service de garde abordable | 26 870 | 49,7 | 38,8 | 60,6 |
Service de garde agréé | 14 650 | 27,1Note E: à utiliser avec prudence | 17,6 | 36,6 |
Service de garde disponible dans la collectivité | 23 990 | 44,4 | 33,5 | 55,2 |
Prestataire de service de garde qualifié | 13 970 | 25,9Note E: à utiliser avec prudence | 16,3 | 35,4 |
Service de garde de qualité désirée | 16 220 | 30,0Note E: à utiliser avec prudence | 20,2 | 39,8 |
Service de garde répondant aux besoins particuliers de l’enfant | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique |
Service de garde correspondant à l’horaire de travail ou d’études | 19 360 | 35,8 | 25,9 | 45,7 |
Service de garde pouvant accueillir plus d’un enfant de la famille | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié |
Autre | 9 230 | 17,1Note E: à utiliser avec prudence | 9,6 | 24,5 |
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique E à utiliser avec prudence F trop peu fiable pour être publié
|
Comme le montre le tableau 8, les trois principales conséquences découlant des difficultés à trouver un service de garde étaient de modifier son horaire de travail (41 %), de recourir à des modes de garde multiples ou temporaires (36 %) et de travailler moins d’heures (34 %). Ces conséquences différaient selon la situation de faible revenu de la famille. Comparativement aux parents non à faible revenu, les parents à faible revenu étaient plus susceptibles de reporter ou d'interrompre leurs études ou leur formation (33 % contre 8 %) et étaient plus susceptibles de reporter leur retour au travail (38 % contre 26 %).
Les conséquences des difficultés étaient pour la plupart similaires entre les familles monoparentales et biparentales, sauf que les familles monoparentales qui éprouvaient des difficultés étaient significativement plus susceptibles de reporter le retour au travail (37 % contre 25 %) et de reporter ou d'interrompre les études ou formation (20 % contre 8 %) et moins susceptibles d'avoir recours à des arrangements multiples ou temporaires (28 % contre 37 %) par rapport aux familles biparentales.
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | ||
---|---|---|---|---|
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||
Total | ||||
Reporter le retour au travail | 130 610 | 27,2 | 24,2 | 30,4 |
Décider de travailler à domicile | 49 820 | 10,4 | 8,4 | 12,7 |
Travailler moins d’heures qu’on ne l’aurait fait autrement | 162 320 | 33,8 | 30,7 | 37,1 |
Recourir à des modes de garde multiples ou temporaires | 170 780 | 35,6 | 32,4 | 38,9 |
Partager la garde avec un conjoint, un partenaire ou une personne apparentée | 94 800 | 19,7 | 17 | 22,8 |
Reporter ou interrompre des études ou une formation | 50 280 | 10,5 | 8,4 | 12,9 |
Modifier son horaire de travail | 195 460 | 40,7 | 37,4 | 44,1 |
Autre | 46 560 | 9,7 | 7,7 | 12,1 |
Aucune de ces réponses | 94 780 | 19,7 | 17,2 | 22,6 |
Familles non en situation de faible revenu (groupe de référence) | ||||
Reporter le retour au travail | 110 260 | 25,9 | 22,8 | 29,3 |
Décider de travailler à domicile | 41 700 | 9,8 | 7,8 | 12,2 |
Travailler moins d’heures qu’on ne l’aurait fait autrement | 145 140 | 34,1 | 30,7 | 37,6 |
Recourir à des modes de garde multiples ou temporaires | 155 490 | 36,5 | 33,1 | 40 |
Partager la garde avec un conjoint, un partenaire ou une personne apparentée | 82 520 | 19,4 | 16,5 | 22,6 |
Reporter ou interrompre des études ou une formation | 32 520 | 7,6 | 5,9 | 9,9 |
Modifier son horaire de travail | 173 420 | 40,7 | 37,2 | 44,3 |
Autre | 42 450 | 10 | 7,9 | 12,6 |
Aucune de ces réponses | 86 220 | 20,2 | 17,6 | 23,2 |
Familles à faible revenu | ||||
Reporter le retour au travail | 20 350 | 37,7Note * | 28,1 | 48,3 |
Décider de travailler à domicile | 8 120 | 15Note E: à utiliser avec prudence | 8,9 | 24,4 |
Travailler moins d’heures qu’on ne l’aurait fait autrement | 17 180 | 31,8 | 22,5 | 42,8 |
Recourir à des modes de garde multiples ou temporaires | 15 290 | 28,3Note E: à utiliser avec prudence | 19,8 | 38,7 |
Partager la garde avec un conjoint, un partenaire ou une personne apparentée | 12 280 | 22,7Note E: à utiliser avec prudence | 14,9 | 33,1 |
Reporter ou interrompre des études ou une formation | 17 750 | 32,9Note E: à utiliser avec prudence Note * | 23 | 44,5 |
Modifier son horaire de travail | 22 040 | 40,8 | 30,9 | 51,5 |
Autre | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note F: trop peu fiable pour être publié |
Aucune de ces réponses | 8 560 | 15,9Note E: à utiliser avec prudence | 9,4 | 25,6 |
E à utiliser avec prudence F trop peu fiable pour être publié
|
En ce qui a trait aux raisons des parents pour ne pas du tout avoir recours à des services de garde, plusieurs différences notables ont été observées entre les familles à faible revenu et celles n’appartenant pas à la catégorie de faible revenu (tableau 9). Par exemple, 28 % des parents à faible revenu étaient au chômage, 11 % étaient à la maison en congé parental et 11 % ont indiqué que l'enfant était à la maternelle. À titre de comparaison, 13 % des parents qui n'étaient pas à faible revenu étaient au chômage, 27 % étaient à la maison en congé parental et 18 % ont indiqué que l'enfant était à la maternelle.
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | ||
---|---|---|---|---|
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||
Total | ||||
Chômage | 136 750 | 16,1 | 14,0 | 18,4 |
Congé de maternité, de paternité ou parental | 201 040 | 23,7 | 21,3 | 26,2 |
Un des parents a décidé de rester à la maison avec l’enfant | 377 740 | 44,4 | 41,5 | 47,4 |
Manque de places ou enfant inscrit sur une liste d’attente | 57 120 | 6,7 | 5,4 | 8,3 |
Adaptation des horaires de travail ou d’études | 83 670 | 9,8 | 8,4 | 11,5 |
Coût des services de garde trop élevé | 225 120 | 26,5 | 24,0 | 29,1 |
Enfant à la maternelle | 139 810 | 16,4 | 14,6 | 18,5 |
Autres raisonsTableau 9 Note 1 | 168 720 | 19,8 | 17,6 | 22,3 |
Familles non en situation de faible revenu (groupe de référence) | ||||
Chômage | 85 530 | 12,8 | 10,8 | 15,2 |
Congé de maternité, de paternité ou parental | 180 690 | 27,1 | 24,3 | 30,2 |
Un des parents a décidé de rester à la maison avec l’enfant | 286 700 | 43,1 | 39,7 | 46,4 |
Manque de places ou enfant inscrit sur une liste d’attente | 41 740 | 6,3 | 4,9 | 8,0 |
Adaptation des horaires de travail ou d’études | 68 030 | 10,2 | 8,6 | 12,1 |
Coût des services de garde trop élevé | 171 270 | 25,7 | 23,0 | 28,7 |
Enfant à la maternelle | 117 860 | 17,7 | 15,6 | 20,1 |
Autres raisonsTableau 9 Note 1 | 123 360 | 18,5 | 16,1 | 21,2 |
Familles à faible revenu | ||||
Chômage | 51 230 | 27,8Note * | 22,2 | 34,2 |
Congé de maternité, de paternité ou parental | 20 350 | 11,0Note E: à utiliser avec prudence Note * | 7,5 | 16,1 |
Un des parents a décidé de rester à la maison avec l’enfant | 91 040 | 49,4 | 43,1 | 55,7 |
Manque de places ou enfant inscrit sur une liste d’attente | 15 380 | 8,3Note E: à utiliser avec prudence | 5,7 | 12,0 |
Adaptation des horaires de travail ou d’études | 15 640 | 8,5Note E: à utiliser avec prudence | 5,7 | 12,4 |
Coût des services de garde trop élevé | 53 850 | 29,2 | 23,4 | 35,9 |
Enfant à la maternelle | 21 950 | 11,9Note E: à utiliser avec prudence Note * | 8,3 | 16,9 |
Autres raisonsTableau 9 Note 1 | 45 360 | 24,6 | 19,3 | 30,8 |
E à utiliser avec prudence
|
Le tableau 10 présente les liens entre les tendances relatives au recours à des services de garde et le faible statut socioéconomique (SSE) de la famille, après la prise en compte d’autres renseignements sociodémographiques, tels que l’âge de l’enfant, le statut d’immigrant et la situation d’emploi des parents. Les résultats portent à croire que les familles à faible revenu étaient 12 % moins susceptibles de recourir à des services de garde et 8 % moins susceptibles de recourir à des services de garde agréés comme principal mode de garde, par rapport aux familles n’appartenant pas à la catégorie de faible revenu. Comparativement aux parents ayant un diplôme d’études secondaires ou moins, les parents ayant un niveau de scolarité supérieur à un diplôme d’études secondaires, mais inférieur à un grade universitaire étaient 9 % plus enclins à faire appel à des services de garde et 7 % plus enclins à recourir à des services de garde agréés comme principal mode de garde. Les parents titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur étaient 13 % plus portés à avoir recours à des services de garde et à recourir à des services de garde agréés comme mode de garde principal. Comparativement aux statistiques descriptives présentées aux Tableaux 1 et 2, lorsque les autres facteurs sociodémographiques ont été pris en compte, les écarts en matière de recours à des services de garde (agréés) en fonction du revenu familial et du niveau de scolarité des parents ont diminué, mais sont demeurés statistiquement significatifs. Par rapport aux familles monoparentales, les familles biparentales étaient 8 % moins susceptibles de recourir à des services de garde et 6 % moins susceptibles de recourir à des services de garde agréés comme mode de garde principal, et leurs enfants passaient environ 4 heures de moins par semaine au service de garde. Le nombre moyen d’heures par semaine passées au service de garde ne différait pas de façon statistiquement significative selon la situation de faible revenu de la famille et la structure familiale.
(1) Recours à des services de garde |
(2) Recours à des services de garde agréés comme principal mode de garde |
(3) Nombre moyen d’heures par semaine passées en service de garde |
|
---|---|---|---|
Nombre | 7 070 | 6 825 | 4 572 |
pourcentage | |||
Familles non en situation de faible revenu (omis) | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Familles à faible revenu | -0,12Tableau 10 Note ‡ | -0,08Tableau 10 Note ‡ | -1,4 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (omis) | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 0,09Tableau 10 Note ‡ | 0,07Tableau 10 Note ‡ | 1,66 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 0,13Tableau 10 Note ‡ | 0,13Tableau 10 Note ‡ | 1,84 |
Familles monoparentales (omis) | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Familles biparentales | -0,08Tableau 10 Note ‡ | -0,06Tableau 10 Note ‡ | -3,82Tableau 10 Note ‡ |
Identité non autochtone (omis) | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Identité autochtone | 0,01 | 0,02 | 0,03 |
Non-immigrant (omis) | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Immigrant | -0,12Tableau 10 Note ‡ | -0,03 | 2,13 |
Enfants de moins de 1 an (omis) | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Enfants de 1 à 3 ans | 0,22Tableau 10 Note ‡ | 0,21Tableau 10 Note ‡ | 4,23Tableau 10 Note ‡ |
Enfants de 4 à 5 ans | 0,16Tableau 10 Note ‡ | 0,2Tableau 10 Note ‡ | -4,57Tableau 10 Note ‡ |
En emploi, à la recherche d’un emploi ou aux études (omis) | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
En congé parental, à la maison ou bénévole | -0,45Tableau 10 Note ‡ | -0,33Tableau 10 Note ‡ | -12,32Tableau 10 Note ‡ |
Incapacité à travailler | -0,36Tableau 10 Note ‡ | -0,21Tableau 10 Note ‡ | -3,86 |
Autre | -0,35Tableau 10 Note ‡ | -0,33Tableau 10 Note ‡ | -2,13 |
Centres de population (omis) | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Régions rurales | -0,02 | -0,04 | -1,78 |
… n'ayant pas lieu de figurer
|
Discussion
La présente étude fournit des statistiques descriptives exhaustives sur le recours à des services de garde en fonction de renseignements socioéconomiques des familles. Plusieurs différences importantes relatives aux tendances d’utilisation des services de garde ont été observées entre les familles à faible statut socioéconomique (SSE) et les autres familles.
Premièrement, à l’instar de recherches antérieures (Bushnik, 2006; Guèvremont, 2019; OCDE, 2016), les familles à faible revenu et les familles dont les parents étaient peu scolarisés étaient moins susceptibles d’avoir recours à des services de garde par une personne non apparentée. Elles étaient également moins portées à avoir recours à des services de garde agréés comme mode de garde principal. Même après la prise en compte d’autres renseignements sociodémographiques, comme l’âge de l’enfant et la situation d’emploi des parents, les écarts en matière de recours à des services de garde en fonction du revenu familial et du niveau de scolarité des parents ont diminué, mais persistaient. Cela peut s’expliquer par le fait que les parents gagnant un faible revenu et les parents peu scolarisés sont plus susceptibles de rencontrer des obstacles supplémentaires en ce qui a trait à l’accès à des services de garde, comme des frais de garde élevés et des horaires de travail atypiques. Une autre explication possible est que les parents ayant un niveau de scolarité supérieur valorisent des aspects différents des services de garde par rapport aux parents peu scolarisés (Johansen et coll., 1996). Cependant, le fait de ne pas utiliser les services de garde parce que les parents étaient au chômage était plus probable parmi les familles à faible revenu; ne pas avoir recours à la garde d'enfants parce que les parents étaient en congé parental était moins probable parmi les familles à faible revenu. Ces résultats peuvent donner à penser que les parents gagnant un faible revenu n’ont pas nécessairement des désirs différents quant au recours à des services de garde par une personne non apparentée, mais ils sont, au contraire, plus susceptibles de rencontrer des obstacles face à l’accessibilité.
Deuxièmement, le recours à des services de garde le soir et la fin de semaine variait selon le revenu familial et la structure familiale, tandis que le nombre d’heures passées au service de garde variait selon le niveau de scolarité des parents. Les parents gagnant un faible revenu et les parents seuls étaient plus portés à avoir recours à des services de garde le soir ou la fin de semaine. Il est possible que cela reflète le fait que les parents gagnant un faible revenu pourraient être plus enclins à travailler selon un horaire de travail atypique (quarts réguliers de soir et de nuit, horaire de fin de semaine, quarts rotatifs, et horaires irréguliers ou sur appel) (Lero et coll., 2019).
Troisièmement, plus du tiers des parents ayant eu recours à des services de garde ont déclaré avoir des difficultés à trouver un mode de garde et les tendances observées en ce qui concerne les types de difficultés étaient généralement semblables entre les familles potentiellement désavantagées sur le plan socioéconomique et celles qui ne le sont pas. Toutefois, les conséquences des difficultés étaient associées au SSE familial. Une constatation notable est que les parents gagnant un faible revenu et les parents seuls étaient plus susceptibles de reporter ou de mettre fin à leurs études ou à leur formation ou leur retour au travail en raison de la difficulté à trouver un mode de garde. Cela peut être attribuable à la nature ou au type d’emploi ou, les parents gagnant un faible revenu et les parents seuls peuvent avoir plus de difficultés à adapter leurs heures de travail et leurs horaires (Foley et Schwartz, 2002) et sont donc plus portés à sacrifier leurs retour au travail ou leurs possibilités d’études et de formation.
Malgré la contribution considérable de ces résultats, qui ont permis de jeter la lumière sur la façon dont les familles pouvant être désavantagées sur le plan socioéconomique au Canada recourent à des services de garde, il importe de mentionner que la présente étude compte plusieurs limites. Premièrement, il a été démontré que les écarts en matière de recours à des services de garde en fonction du revenu familial et du niveau de scolarité des parents n’ont pas affiché de variation significative après la prise en compte de renseignements sociodémographiques, tels que le groupe d’âge de l’enfant et la situation d’emploi des parents. Néanmoins, des facteurs supplémentaires (non observés) associés au revenu familial et au niveau de scolarité des parents et ayant une incidence sur le recours à des services de garde pourraient exister (p. ex. horaire de travail, quartier, disponibilité des services de garde, caractéristiques de la personne responsable de la garde). Deuxièmement, il est difficile de recueillir des informations complètes sur la qualité des services de garde d'enfants à partir d'une enquête auprès des parents et, par conséquent, cet aspect important de la garde d'enfants n'a pas été étudié dans cette étude. Si des données plus nuancées sur la qualité des services de garde (p. ex. le ratio personnel-enfant des garderies et le niveau de scolarité des personnes responsables de la garde) étaient disponibles, il serait intéressant d’examiner l’éventuelle variation de la qualité des services de garde en fonction des renseignements sociodémographiques dans le cadre de futures recherches.
Conclusion
En conclusion, la présente étude a permis d’analyser les facteurs suivants chez les familles gagnant un faible revenu, les familles dont les parents sont peu scolarisés et les familles monoparentales au Canada : le recours aux services de garde, les modes de garde, le nombre d’heures passées en service de garde, les raisons pour lesquelles les services de garde n’ont pas été utilisés, les difficultés à trouver un service de garde et les conséquences qui en découlent. Le recours à des services de garde a été associé positivement au revenu familial et au niveau de scolarité des parents. Les parents gagnant un faible revenu et les parents seuls étaient plus portés à avoir recours à des services de garde le soir ou la fin de semaine. Les enfants de parents ayant un niveau de scolarité plus élevé passaient plus de temps au service de garde par une personne non apparentée. Pour tous les types de familles, les difficultés les plus fréquemment déclarées ont été l’impossibilité de trouver des services de garde abordables et dans la collectivité locale. En raison des difficultés à trouver un mode de garde, les parents gagnant un faible revenu et les parents seuls étaient plus enclins à reporter ou à interrompre leurs études ou leur formation ou leur retour au travail. Dans le cadre de futures recherches, on pourrait envisager d’explorer la variation de la qualité des services de garde selon les renseignements sociodémographiques.
Annexe – Tableaux
Québec | Reste du Canada | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | |||
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||||
Total | 403 739 | 78,2 | 75,5 | 80,7 | 979 465 | 54,6 | 52,7 | 56,4 |
Familles non en situation de faible revenu (groupe de référence) | 355 898 | 81,3 | 78,3 | 83,9 | 841 622 | 58,9 | 56,8 | 61,0 |
Familles à faible revenu | 39 325 | 68,2Note * | 57,2 | 77,4 | 110 706 | 40,0Note * | 35,0 | 45,3 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 64 534 | 67,2 | 59,1 | 74,4 | 167 597 | 42,1 | 38,0 | 46,2 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 169 811 | 80,1Note * | 75,8 | 83,7 | 319 849 | 55,0Note * | 51,6 | 58,4 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 168 299 | 81,5Note * | 76,9 | 85,4 | 488 299 | 60,3Note * | 57,5 | 63,0 |
Familles monoparentales | 55 546 | 76,2 | 67,1 | 83,4 | 177 201 | 57,9 | 53,0 | 62,6 |
Familles biparentales (groupe de référence) | 339 677 | 80,3 | 77,2 | 83,2 | 775 126 | 55,4 | 53,3 | 57,5 |
|
Québec | Reste du Canada | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | Nombre | % | Limites de confiance de 95 % | |||
limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | limite inférieure (%) | limite supérieure (%) | |||||
Total | 347 079 | 70,2 | 67,3 | 73,0 | 603 464 | 34,5 | 32,8 | 36,3 |
Familles non en situation de faible revenu (groupe de référence) | 311 243 | 73,8 | 70,6 | 76,7 | 519 247 | 37,3 | 35,3 | 39,3 |
Familles à faible revenu | 32 214 | 61,6Note * | 50,2 | 71,8 | 70 989 | 26,3Note * | 22,1 | 31,0 |
Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ou moins (groupe de référence) | 51 159 | 56,7 | 48,3 | 64,7 | 94 073 | 24,4 | 20,9 | 28,1 |
Diplôme d’études postsecondaires inférieur au grade universitaire | 149 808 | 72,3Note * | 67,6 | 76,4 | 189 459 | 33,5Note * | 30,4 | 36,8 |
Baccalauréat ou niveau supérieur | 145 017 | 74,3Note * | 69,5 | 78,6 | 319 109 | 40,2Note * | 37,5 | 43,0 |
Familles monoparentales | 46 354 | 67,8 | 58,3 | 76,1 | 111 986 | 37,4 | 32,8 | 42,2 |
Familles biparentales (groupe de référence) | 297 104 | 73,2 | 69,8 | 76,3 | 478 250 | 35,1 | 33,1 | 37,2 |
|
Bibliographie
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