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Propagation de la mésinformation : une analyse multivariée du rapport entre les caractéristiques individuelles et les comportements de vérification des faits des Canadiens

par Howard Bilodeau et Aisha Khalid

Date de diffusion : le 25 juillet 2024

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Résumé

  • En 2023, plus de 2 Canadiens sur 5 (43 %) estimaient qu’il devenait plus difficile de faire la distinction entre le vrai et le faux dans les nouvelles ou les renseignements par rapport à il y a trois ans. Cette constatation fait suite à la conclusion qui a été tirée selon laquelle, en 2022, près des trois quarts (73 %) des Canadiens ont déclaré avoir vu du contenu en ligne qu’ils soupçonnaient être faux ou inexact au cours des 12 derniers mois.
  • Dans le cadre du présent document, des analyses multivariées ont été menées afin d’examiner le rôle des caractéristiques démographiques et sociodémographiques dans la probabilité que des nouvelles ou des renseignements soient vérifiés et que des renseignements non vérifiés soient partagés en ligne, des comportements qui seraient associés à la propagation de la mésinformation.
  • L’âge et le niveau de scolarité apparaissent comme des facteurs qui sont susceptibles de constituer un facteur important dans la propagation de la mésinformation. L’âge croissant était par ailleurs associé à une probabilité plus faible de vérifier des faits. Ce facteur était également lié à une probabilité plus faible de partager des renseignements en ligne non vérifiés. En revanche, un niveau de scolarité plus élevé était associé à une plus grande probabilité d’adopter les deux comportements susmentionnés.
  • Les résultats présentés dans ce document illustrent la complexité entourant les décisions de vérification de faits. Comme les enquêtes utilisées dans la présente analyse ne permettaient pas d’évaluer directement la capacité des répondants à déceler la mésinformation, d’autres recherches devraient être menées afin d’établir le lien entre les comportements de vérification des faits et la propagation de la mésinformation.

Introduction

Comme la technologie ne cesse d’évoluer, les moyens d’obtenir des nouvelles et des renseignements sont plus nombreux que jamais. Même si les Canadiens continuent d’utiliser des sources d’information plus traditionnelles, comme les sites de nouvelles en ligne, la télévision, et la radio, les plateformes de médias sociaux (p. ex. Facebook, Instagram, TikTok et YouTube) deviennent des sources d’information de plus en plus courantes. Statistique Canada a récemment publié une vague de la Série d’enquêtes sur les gens et leurs communautés (SEGC). Celle-ci a permis de constater que plus de 2 Canadiens sur 5 (44 %) en 2023 obtenaient généralementNote 1 leurs nouvelles ou leurs renseignements auprès de comptes de médias sociaux non affiliés à des organismes gouvernementaux, scientifiques ou de presse. Le pourcentage de Canadiens qui utilisent généralement les médias sociaux comme source d’information était plus élevé que la proportion de la population canadienne qui avait l’habitude de s’en remettre à des sources gouvernementales fédérales (33 %), à des sources gouvernementales provinciales ou municipales (33 %) et à des publications d’experts scientifiques ou révisées par les pairs (26 %). Parallèlement, les Canadiens étaient plus susceptibles d’obtenir généralement des renseignements auprès d’organismes de presse (76 %) et de leurs proches (53 %).

Bien qu’Internet facilite plus que jamais l’obtention de renseignements, il crée également de nouvelles occasions de propager la mésinformation. Dans le cadre de la SEGC, plus de 2 Canadiens sur 5 (43 %) ont déclaré qu’il devenait plus difficile en 2023 de faire la distinction entre le vrai et le faux dans les nouvelles ou les renseignements par rapport à il y a trois ans. Cela fait suite à la constatation de l’Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet (ECUI) de 2022 de Statistique Canada selon laquelle les trois quarts (73 %) des Canadiens ont déclaré avoir vu du contenu qu’ils soupçonnaient être faux ou inexact au cours des 12 derniers mois.

Les états étrangers ainsi que les individus et les groupes motivés par une idéologie misent de plus en plus sur les technologies nouvelles ou en cours d’évolution, telles que l’intelligence artificielle et les algorithmes des médias sociaux, pour propager la mésinformationNote 2. La mésinformation peut faire qu'il est difficile pour les individus de prendre des décisions éclairées dans des domaines tels que la santé, les finances et la politique, et peut constituer une menace pour la démocratieNote 3. Selon la SEGC, en 2023, 59 % des Canadiens ont affirmé qu’ils étaient très préoccupés ou extrêmement préoccupés par la mésinformation en ligneNote 4.

Le présent document s'appuie sur les résultats de la SEGC et de l’ECUI en procédant à des analyses multivariées. L’objectif est d’examiner davantage le rôle que jouent les caractéristiques démographiques et socioéconomiques dans les comportements autodéclarés qui seraient associés à la propagation de la mésinformation. La première section du présent document donne un aperçu général des niveaux de confiance que les Canadiens ont à l’égard des diverses sources d’information. La deuxième section utilise les données de la SEGC afin d’examiner la façon dont les caractéristiques individuelles ont une incidence sur la probabilité que des personnes vérifient l’exactitude des renseignements. La troisième section utilise les données tirées de l’ECUI pour examiner la façon dont les caractéristiques individuelles ont une incidence sur la probabilité de partager des renseignements en ligne non vérifiés. Enfin, la section « Analyse » examine les résultats tirés de toutes les analyses multivariées en mettant l’accent sur les variables explicatives communes aux deux enquêtes.

Confiance à l’égard des sources de nouvelles ou d’information

Bien que de nombreux Canadiens utilisent maintenant les médias sociaux comme source de nouvelles ou d’information, ce médium figure toujours parmi leurs sources d’information les moins fiables. La SEGC a permis de constater que, en 2023, près des deux tiers des Canadiens (64 %) affichaient de faibles niveaux de confiance à l’égard des publications sur les médias sociaux effectuées par des comptes non affiliés aux organismes gouvernementaux, scientifiques ou de presse comme sources d’informationNote 5. En revanche, les sources auxquelles les Canadiens déclaraient avoir le plus souvent confiance étaient des publications d’experts scientifiques ou révisées par les pairs (68 %), leurs proches (56 %) et le gouvernement fédéral (50 %). Le graphique 1 présente les niveaux de confiance déclarés pour toutes les sources de nouvelles ou d’information abordées dans la SEGC.

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du Graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de . Les données sont présentées selon Sources de nouvelles ou d’information (titres de rangée) et On ne peut pas leur faire confiance, Neutralité et On peut leur faire confiance, calculées selon pourcentage, à, de et Intervalle de confiance de 95 % unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Sources de nouvelles ou d’information On peut leur faire confiance Neutralité On ne peut pas leur faire confiance
pourcentage Intervalle de confiance de 95 % pourcentage Intervalle de confiance de 95 % pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
de à de à de à
Notes : La question portant sur la confiance de la SEGC utilisait une échelle de 1 à 5, où 1 signifie « On ne peut pas leur faire confiance du tout » et 5 signifie « On peut leur faire entièrement confiance ». En ce qui concerne ce graphique, les réponses ont été classées comme suit : 1 à 2 = On ne peut pas leur faire confiance, 3 = Neutre et 4 à 5 = On peut leur faire confiance. Les barres d’erreur correspondent à des intervalles de confiance de 95 %.
Source : Statistique Canada, Série d’enquêtes sur les gens et leurs communautés, vague 3, 2023.
Publications d’experts scientifiques ou révisées par les pairs 68 64 72 22 20 24 11 9 13
Proches 56 53 60 36 34 38 8 7 10
Communications du gouvernement fédéral 50 46 53 28 27 30 22 19 25
Communications des administrations provinciales  territoriales ou municipales 47 44 50 32 30 34 21 19 24
Organismes de presse 37 34 40 39 37 41 25 22 28
Autres sources sur Internet 19 17 21 46 44 48 35 32 39
Publications d’autres utilisateurs sur les médias sociaux 7 6 8 29 27 31 64 60 68

Le faible niveau de confiance à l’égard de certaines sources de nouvelles ou d’information peut être lié à la prévalence de la mésinformation en ligne. L’ECUI de 2022 a révélé qu’un peu plus du quart des Canadiens (27 %) avaient déclaré avoir vu tous les jours du contenu en ligne qu’ils soupçonnaient être faux ou inexact. Il convient toutefois de prendre note que les gens ne sont pas toujours en mesure de déceler avec précision la mésinformation, même lorsqu’ils vérifient des faits. En effet, les personnes peuvent être victimes de biais de confirmation, un mécanisme qui consiste à rechercher des renseignements appuyant ses croyances et à y accorder plus de poids.

Pour illustrer la difficulté à repérer avec précision la mésinformation, l’enquête intitulée « Survey of Online Harms in Canada », menée en 2022 par le Dais de l’Université métropolitaine de Toronto, a révélé que près de la moitié des répondants (47 %) n’avaient pas été en mesure de déceler correctement au moins 75 % des déclarations erronées qu’on leur avait présentées. Parallèlement, environ 1 répondant sur 6 (15 %) était en mesure de déceler correctement 25 % ou moins des déclarations erronées. Ce dernier groupe avait « moins confiance envers les médias traditionnels, et était plus susceptible de faire confiance aux médias sociaux pour s’informer, tout en ayant moins tendance de vérifier des faits »Note 6. De même, dans le cadre de l’enquête mondiale intitulée « Truth Quest Survey » menée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2024, en moyenne, les répondants ont 40 % du temps mal identifié le vrai et faux dans le contenu qui leur était présenté. De plus, une plus grande confiance envers les médias sociaux en tant que source d’information a été associée à une capacité réduite de bien cerner le contenuNote 7.

Régressions de la Série d’enquêtes sur les gens et leurs communautés : probabilité de vérification des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements

Même si la SEGC ne mesurait pas directement la croyance en la mésinformation, elle examinait la probabilité de vérifier l’exactitude d’un reportage sur des enjeux d’actualité à l’aide d’au moins une autre source. En 2023, plus de la moitié des Canadiens (53 %) ont indiqué qu’ils vérifiaient toujours ou souvent les nouvelles ou les renseignements, alors qu’une minorité de la population canadienne (4 %) a déclaré ne jamais vérifier les faits (voir le graphique 2).

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du Graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de . Les données sont présentées selon Fréquence (titres de rangée) et Pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon à et de unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Fréquence Pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
de à
Note : Les barres d’erreur correspondent à des intervalles de confiance de 95 %,
Source : Statistique Canada, Série d’enquêtes sur les gens et leurs communautés, vague 3, 2023,
Jamais 4 3 5
Rarement 11 10 12
Parfois 32 30 34
Souvent 36 34 38
Toujours 17 16 19

Sur plus de 4 Canadiens sur 5 (83 %) qui ne vérifient pas toujours les faits liés aux renseignements qu’ils voient, la moitié (50 %) d’entre eux ont signalé qu’il ne le faisait pas, parce qu’il n’avait pas l’intérêt ou la motivation de le faire. Afin d’examiner de façon plus approfondie les facteurs associés à une plus grande vérification des renseignements, nous avons mené des analyses de régressions logistiques ordinales pondérées à l‘aide des données de la SEGC. Le tableau 1 de la section « Résultats des régressions » qui figure à la fin du document présente les variables explicatives ayant fait l’objet d’une analyse, ainsi que leurs définitions. Les résultats significatifs sont soulignés par des astérisques, alors que les résultats généraux sont présentés sous forme de rapports de cotesNote 8.

Dans la première spécification, seules les caractéristiques démographiques et socioéconomiques ont été incluses comme des variables explicatives. Les coefficients de l’âge et de la scolarité se sont avérés significatifs sur le plan statistique. Il a été constaté que la probabilité de vérifier des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements diminuait avec l’âge, et qu’il était plus probable que ce comportement se retrouve chez les personnes qui affichaient un niveau de scolarité supérieur. Chez les groupes racisés, les rapports de cotes des groupes chinois, philippin et coréen étaient significatifs et associés à une probabilité moindre de vérifier des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements.

Une deuxième spécification, laquelle comprenait également les mesures de santé mentale et les variables liées à la consommation de nouvelles ou de renseignements, a été menée pour examiner d’autres facteurs liés à la probabilité de vérification d’actualités. Dans le cadre de cette spécification, les coefficients des groupes racisés n’étaient plus significatifs. Le coefficient de scolarité est resté significatif. Son effet estimé a toutefois été réduit, tandis que le rapport entre l’âge et la probabilité de vérification des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements est demeuré significatif et du même ordre.

La mésinformation vise souvent à déclencher une réponse émotionnelle chez autrui et à inciter quelqu’un à partager rapidement des renseignements sans en avoir vérifié les faitsNote 3. Même si la SEGC ne permettait pas de mesurer l’état émotionnel du moment des répondants, elle comprenait des mesures de la santé mentale autodéclarées. Ces mesures ont été incluses dans la deuxième spécification en tant que données de substitution de l’effet des réponses émotionnelles sur les comportements de vérification des faits. L’optimisme et la satisfaction à l’égard de la vie étaient statistiquement significatifs parmi les variables de santé mentale examinées. Une perception plus positive de l’avenir était associée à une plus grande probabilité de vérifier des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements, tandis qu’un niveau supérieur de satisfaction de la vie était lié à une plus faible probabilité d’adopter un tel comportementNote 9.

En ce qui concerne les variables de consommation de nouvelles ou de renseignements, une plus grande préoccupation concernant la mésinformation était associée de manière statistiquement significative à une probabilité supérieure de vérifier des faits. Les coefficients de recours général à des sources d’information issues du gouvernement fédéral ou d’experts ou à d’autres sources sur Internet étaient également significatifs. L’utilisation générale de l’ensemble de ces sources d’information était liée à une plus grande probabilité de vérifier des faits. De même, les coefficients de confiance envers des sources d’experts et d’autres sources sur Internet étaient significatifs et associés à une plus grande probabilité de vérifier des faits, probablement parce que les personnes qui s’adonnent à cette pratique utilisent généralement ces types de sources pour vérifier les renseignements qu’ils trouvent ailleurs. Toutefois, comme la SEGC ne comportait pas de questions qui demandaient précisément aux personnes comment elles s’y prenaient pour vérifier des faits, il est impossible de déterminer avec certitude la cause de ces résultats.

Le coefficient de recours général à des organismes de presse comme source d’information était significatif et positivement associé au comportement de vérification de faits. Cependant, une plus grande confiance envers les organismes de presse était associée de manière statistiquement significative à une probabilité moindre de vérifier des faits. Ces résultats sont probablement liés à la répartition relativement uniforme des Canadiens qui ont des sentiments de confiance, de méfiance ou neutres à l’égard des organismes de presse (tel que l’illustre le graphique 1). Outre les organismes de presse, l’estimation de la confiance envers les proches était également significative et associée à une probabilité moindre de vérifier des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements. Une telle constatation démontre la façon dont les relations sociales peuvent jouer un rôle important dans la façon dont l’information se répand.

Régressions de l’Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet : probabilité de partager des nouvelles ou des renseignements en ligne sans en avoir vérifié les faits

La mésinformation est un enjeu très préoccupant lorsqu’elle se propage sans avoir fait l’objet d’une vérification. L’ECUI de 2022 a permis de constater que près de 1 Canadien sur 7 (14 %) avait partagé au moins quelques nouvelles ou renseignements en ligne sans avoir vérifié leur exactitude au cours des 12 mois précédents (voir le graphique 3).

Graphique 3

Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du Graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de . Les données sont présentées selon Fréquence (titres de rangée) et Pourcentage et Intervalle de confiance de 95 %, calculées selon à et de unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Fréquence Pourcentage Intervalle de confiance de 95 %
de à
Notes : Le cumul des catégories du graphique n’atteint pas 100 % en raison de l’arrondissement des chiffres et de l’exclusion des personnes qui n’utilisent pas Internet (5 % des Canadiens). Les barres d’erreur correspondent à des intervalles de confiance de 95 %.
Source : Statistique Canada, Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet, 2022.
Pas au cours des 12 derniers mois 81 80 81
Rarement 3 3 4
Parfois 6 6 6
Souvent 3 3 3
Toujours 1 1 1

Afin d’examiner de façon plus approfondie les facteurs qui prédisent la probabilité de partager des renseignements en ligne sans avoir vérifié les faits, des régressions logistiques ordinales pondérées ont été menées à l’aide de différentes combinaisons de variables explicatives de l’ECUI (voir le tableau 2 de la section « Résultats des régressions »). Comme à la section précédente, des rapports de cotes ont été utilisés pour interpréter les résultats.

Seules les caractéristiques démographiques et socioéconomiques ont fait l’objet d’un examen dans la première spécification. Le coefficient d’âge s’est révélé statistiquement significatif, l’âge croissant étant associé à une probabilité moindre de partager des renseignements en ligne sans en avoir vérifié les faits. Les estimations du revenu familial et de la scolarité étaient également significatives, avec des valeurs plus élevées dans les deux cas, ce qui augmente la probabilité de partager des renseignements sans en avoir vérifié les faits. Chez les groupes racisés, les coefficients des groupes chinois et sud-asiatiques étaient significatifs. Le groupe chinois était associé à une probabilité plus élevée de partager des renseignements non vérifiés, alors que le groupe sud-asiatique était lié à une probabilité moindre d’adopter un tel comportement.

Une autre spécification intégrant des variables de santé mentale, une variable du temps passé en ligne à des fins généralesNote 10 et une variable liée au fait d’avoir déjà vu de la mésinformation a été menée afin d’examiner d’autres facteurs soupçonnés d’être liés à la vérification des faits et au partage de renseignements. Lorsque la régression comprenait ces variables, la scolarité n’était plus un facteur prédictif significatif du partage de renseignements sans en avoir vérifié les faits. Cependant, toutes les autres variables qui étaient auparavant significatives le sont demeurées.

Comme pour les régressions de la SEGC, la deuxième spécification comprenait les mesures de la santé mentale autodéclarées comme données de substitution de l’effet de la réponse émotionnelle sur les comportements de vérification des faits et de partage des renseignements. Dans le cadre de cette spécification, il a été constaté qu’une meilleure santé mentale réduisait de façon statistiquement significative la probabilité de partager des renseignements en ligne non vérifiés. Toutefois, contrairement à la section précédente, la satisfaction à l’égard de la vie ne constituait pas un facteur significatif. Le temps passé en ligne a également été jugé significatif, puisque ce facteur augmente la probabilité de partager des renseignements sans en avoir vérifié les faits. Les rapports de cotes de la mésinformation observée étaient également significatifs et supérieurs à un.

Comme il avait déjà été démontré que la capacité de déceler la mésinformation était liée au niveau de scolarité dans certains casNote 11, une troisième spécification a été menée. Cette spécification comprenait toutes les variables de la deuxième spécification, à l’exception de la mésinformation observée, afin d’examiner l’incidence de la corrélation entre cette variable et la scolarité sur les résultats. Dans le cadre de la troisième spécification, le coefficient de scolarité était une fois de plus significatif, alors que le rapport de cotes était identique à celui de la première spécification. Un tel résultat confirme que le manque de signification de la variable de la scolarité dans la deuxième spécification était lié à son rapport avec la variable de la mésinformation observée.

Analyse

Lorsqu’on examine les résultats des deux enquêtes, l’âge et le niveau de scolarité apparaissent comme des facteurs susceptibles d’être importants dans la propagation de la mésinformation. Il a été constaté que la probabilité de vérifier des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements diminuait avec l’âge, tout comme la probabilité de partager des renseignements en ligne non vérifiés. Ces constatations peuvent être liées au fait que les Canadiens plus âgés ont manifesté une plus grande préférence pour les sources d’information hors ligne, comparativement aux autres groupes d’âgeNote 12. Il peut être plus difficile de vérifier des faits et de partager des renseignements lorsqu’on passe moins de temps en ligne. Cette hypothèse est également confortée par les constatations qui ont été observées dans le présent document, selon lesquelles un temps accru passé en ligne était associé à une plus grande probabilité de partager des renseignements sans en avoir vérifié les faits.

Les personnes plus scolarisées étaient davantage susceptibles de vérifier les faits liés à des nouvelles ou à des renseignements, mais également plus susceptibles de partager des renseignements sans en avoir vérifié les faits. Cette dernière constatation pourrait s’expliquer par le fait que les personnes plus scolarisées se sentent généralement plus confiantes dans leur capacité à bien déceler les renseignements faux ou trompeurs, comme le démontre le Truth Quest Survey de l’OCDENote 7. Cette conclusion est également étayée par le fait que, dans les régressions de l’ECUI, le rapport de cotes de la scolarité n’était pas statistiquement significatif lorsque l’on tenait compte de la variable liée au fait d’avoir déjà vu de faux renseignements. Il convient toutefois de prendre note que ni la SEGC ni l’ECUI n’a mesuré la précision de la capacité des gens de repérer de la mésinformation. Par conséquent, ces enquêtes ne permettent pas de déterminer si la confiance dans le repérage de la mésinformation était justifiée. Le Truth Quest Survey a exploré ce concept et n'a trouvé aucune relation entre la confiance dans le repérage de la mésinformation et la capacité à le faireNote 7.

Des résultats mitigés ont été constatés en ce qui concerne le rapport entre les mesures de santé mentale, la vérification de faits liés à des renseignements en ligne et le partage de ceux-ci sans en avoir vérifié les faits. Un niveau de satisfaction à l’égard de la vie plus élevé était associé à une probabilité plus faible de vérifier des faits, bien qu’on n’a pas relevé de lien significatif entre la satisfaction à l’égard de la vie et le partage de renseignements non vérifiés. En revanche, un plus grand optimisme était associé à une probabilité plus élevée de vérifier des faits, et une meilleure santé mentale était liée à une probabilité moindre de partager des renseignements sans en avoir vérifié les faits. Ces résultats peuvent indiquer que la réponse émotionnelle à la mésinformation a un effet différent sur la prise de décisions relatives à la vérification des faits liés à des renseignements et au partage de ceux-ci sans en avoir vérifié les faits. Il est toutefois impossible de déterminer avec certitude la cause de ces constatations, puisque les mesures de la santé mentale examinées dans la SEGC et l’ECUI divergeaient. De plus, les résultats mitigés s’expliquent peut-être également par le fait que certaines des mesures de la santé mentale examinées constituaient des données de substitution inexactes de l’état émotionnel d’une personne au moment où elle décide de vérifier des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements.

Les analyses de la SEGC et de l’ECUI ont également permis de relever des éléments de preuve qui démontraient que l’appartenance au groupe de population d’origine chinoise prédisait une probabilité moindre de vérifier des faits liés à des renseignements en ligne et une probabilité plus élevée de partager des renseignements sans en avoir vérifié les faits. Les résultats de la probabilité de vérifier des faits n’étaient toutefois pas significatifs lorsque l’on tenait compte des mesures de la santé mentale et des variables liées à la consommation de nouvelles ou de renseignements. Des chercheurs avaient déjà observé par le passé que les Américains d’origine chinoise utilisent souvent d’autres applications de médias sociaux que ceux utilisés par les autres groupesNote 13. L’information peut se diffuser différemment sur les diverses applications de médias sociaux selon leurs caractéristiques uniques et les normes culturelles de leurs utilisateurs. Cet effet peut aussi avoir contribué aux résultats observés dans la SEGC et l’ECUI.

Conclusion et limites

Dans l’ensemble, ces résultats démontrent la complexité qui entoure les décisions de vérification des faits et le partage des résultats non vérifiés. Le fait que la SEGC et l’ECUI portent uniquement sur les comportements autodéclarés de vérification des faits constitue une limite qui caractérise ces deux enquêtes. Certains répondants ont peut-être été ainsi poussés à faire des déclarations qui reflétaient la façon dont ils souhaitaient être perçus, plutôt que leurs comportements réels. Cet effet peut avoir été particulièrement pertinent pour les régressions de l’ECUI, puisque la variable dépendante était orientée sur le fait de ne pas avoir partagé de renseignements en ligne sans en avoir vérifié les faits au cours des 12 derniers mois (tel qu’il a été démontré au graphique 3). La distribution asymétrique peut aussi avoir été liée à la structure par niveaux des questions d'enquête utilisées pour définir la variable dépendante (comme décrit dans les notes du tableau 2).

En ce qui concerne l’ECUI, il convient par ailleurs de prendre note que la portée de l'enquête comprenait seulement les nouvelles ou les renseignements en ligne. Bien que la propagation de la mésinformation en ligne soit de plus en plus importante, Internet ne constitue pas son seul vecteur. D’autres enquêtes pourraient être menées afin d’aborder la question dans une perspective plus large et de recueillir des mesures liées au partage de renseignements obtenus hors ligne.

Une autre limite importante à souligner est que les deux enquêtes ne portaient que sur les comportements de vérification des faits et ne mesuraient pas directement la propagation de la mésinformation. Bien que le partage de renseignements sans en avoir vérifié les faits augmenterait la possibilité de propager de faux renseignements, la mesure dans laquelle cela se produit ne peut pas être établie avec certitude dans le cadre de ces enquêtes. De plus, alors que la SEGC permettait d’examiner le rapport entre l’utilisation de sources d’information particulières et la décision de vérifier des faits, il ne comportait pas de questions demandant aux Canadiens d’indiquer les sources qu’ils utilisaient pour vérifier des faits. En raison des biais de confirmation, les sources utilisées pour vérifier des faits constituent un autre facteur à prendre en considération dans la propagation de la mésinformation. D’autres chercheurs ont également commencé à étudier ce sujet, notamment dans le rapport intitulé « Surcharge d’informations » produit par l’Association canadienne des centres de sciences en 2022 et en 2023. Selon ce rapport, bon nombre de répondants ont constaté que la recherche de la vérité constituait un processus complexe et itératif dans le cadre duquel les connaissances se peaufinaient au fil du temps en tenant compte de nombreux facteurs et renseignements différentsNote 14. Des futures enquêtes pourraient être menées afin d’examiner plus en détail la façon dont les Canadiens vérifient l’information, ainsi que les stratégies de vérification des faits qui améliorent leur capacité de déceler la mésinformation.

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Autres articles basés sur la troisième vague de la Série d’enquêtes sur les gens et leurs communautés et l’Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet de 2022

Les résultats de la troisième vague de la SEGC ont été diffusés le 20 décembre 2023 dans un article intitulé « Préoccupations concernant la mésinformation en ligne, 2023 ».

Les résultats de l’ECUI de 2022 ont été diffusés le 20 juillet 2023 dans un article intitulé « Enquête canadienne sur l'utilisation d'Internet, 2022 ».

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Résultats des régressions

Tableau 1
Régressions logistiques ordinales ayant comme variable dépendante la fréquence de la vérification des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Régressions logistiques ordinales ayant comme variable dépendante la fréquence de la vérification des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements. Les données sont présentées selon Variable explicative (titres de rangée) et Définition de la variable, Spécification 1 : Variables démographiques et socioéconomiques seulement et Spécification 2 : Variables démographiques, socioéconomiques, de santé mentale et de consommation de nouvelles ou de renseignements, calculées selon Rapport de cotes unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Variable explicative Définition de la variable Spécification 1 : Variables démographiques et socioéconomiques seulement Spécification 2 : Variables démographiques, socioéconomiques, de santé mentale et de consommation de nouvelles ou de renseignements
Rapport de cotes
Note ...

n'ayant pas lieu de figurer

Note *

valeur significativement différente de l’estimation pour la catégorie de référence (p<0,05)

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Note **

valeur significativement différente de l’estimation pour la catégorie de référence (p<0,01)

Retour à la référence de note ** referrer

Note 1

Par souci d’uniformité avec les articles précédents qui ont paru sur la SEGC, les régressions utilisent une variable de genre comprenant deux catégories. Cette variable répartit les personnes qui se sont identifiées comme « non binaires » dans les catégories hommes et femmes.

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Note 2

Les répondants devaient indiquer leur plus haut niveau de scolarité dans l’ordre suivant : 1) Niveau inférieur au diplôme d’études secondaires ou son équivalent; 2) Diplôme d’études secondaires ou attestation d’équivalence; 3) Certificat ou diplôme d’une école de métiers; 4) Certificats ou diplômes d’un collège, d’un cégep ou d’un autre établissement non universitaire; 5) Certificat ou diplôme universitaire inférieur au baccalauréat; 6) Baccalauréat; et 7) Certificat universitaire, diplôme ou grade supérieur au baccalauréat.

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Note 3

Les variables des groupes racisés ont été dérivées des réponses à une question portant sur l’appartenance d’une personne à un groupe de population. Les groupes racisés sont des groupes de population qui sont classés comme étant des minorités visibles en vertu de la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Selon la Loi sur l’équité en matière d’emploi, font partie des minorités visibles « les personnes, autres que les autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ».

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Note 4

Le groupe autochtone indique si une personne s’identifie comme « Première Nation » (Indien de l’Amérique du Nord), « Métis » ou « Inuk » (Inuit). Une personne peut appartenir à plus d’un de ces trois groupes particuliers. Les peuples autochtones du Canada (mentionnées dans le présent document comme étant des Autochtones) sont définis dans la Loi constitutionnelle de 1982. Les Premières Nations (Indien de l’Amérique du Nord) comprennent les Indiens inscrits et les Indiens non inscrits. Les répondants autochtones ne font pas partie d’un groupe racisé.

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Notes : La variable dépendante de ces régressions représentait la question d’enquête suivante : « À quelle fréquence utilisez-vous au moins une autre source d’information pour vérifier l’exactitude d’un reportage sur les enjeux d’actualité que vous consultez? » Les catégories de réponse s’établissaient sur une échelle de 1 à 5, où 1 signifiait « Jamais » et 5 « Toujours ».
Les catégories de référence des variables fictives particulières sont les populations contraires à celles qui sont démontrées dans le tableau (p. ex. des groupes non racisés et non autochtones).
Source : Statistique Canada, Série d’enquêtes sur les gens et leurs communautés, vague 3, 2023.
Variables démographiques et socioéconomiques  
Âge Âge (valeur) 0,99 Tableau 1 Note ** 0,99 Tableau 1 Note **
Homme Tableau 1 Note 1 S’identifie comme un homme (variable nominale) 1,16 1,09
Scolarité Tableau 1 Note 2 Plus haut niveau de scolarité atteint (échelle de 1 à 7) 1,17 Tableau 1 Note ** 1,07 Tableau 1 Note **
Né à l’extérieur du Canada Né à l’extérieur du Canada (variable nominale) 1,01 1,05
Revenu personnel Tranches de revenu personnel après impôt (échelle de 1 à 12) 1,00 0,99
Lieu Personnes résidant dans une région métropolitaine de recensement ou une agglomération de recensement (variable nominale) 1,14 1,19
Groupes racisés Tableau 1 Note 3 et autochtonesTableau 1 Note 4 (variables nominales)  
Noir Classé comme Noir 0,89 0,95
Chinois Classé comme Chinois 0,72 Tableau 1 Note ** 0,88
Philippin Classé comme Philippin 0,81 Tableau 1 Note * 1,01
Coréen Classé comme Coréen 0,70 Tableau 1 Note * 1,00
Japonais Classé comme Japonais 0,87 1,05
Latino-Américain Classé comme Latino-Américain 1,07 1,16
Asiatique du Sud-Est Classé comme Asiatique du Sud-Est 0,87 1,05
Sud-Asiatique Classé comme Sud-Asiatique 0,92 0,98
Asiatique occidental Classé comme Asiatique occidental 0,95 1,11
Autres groupes racisés Classé comme faisant partie d’autres groupes racisés ou multiples 0,89 0,83
Autochtone S’identifie comme « Première Nation », « Métis » ou « Inuk » (Inuit) 0,81 0,71
Variables de la santé mentale  
Conditions de santé mentale Avoir des conditions d'ordre émotionnel, psychologique ou de santé mentale (variable nominale) ... n'ayant pas lieu de figurer 1,06
Solitude Fréquence du sentiment de solitude (échelle de 1 à 5) ... n'ayant pas lieu de figurer 0,93
Optimisme Fréquence de la perception positive de l'avenir (échelle de 1 à 5) ... n'ayant pas lieu de figurer 1,17 Tableau 1 Note **
Valeur propre Mesure à laquelle la personne sent que les choses faites dans la vie sont utiles (échelle de 0 à 10) ... n'ayant pas lieu de figurer 1,00
Satisfaction à l’égard de la vie Niveau de satisfaction à l’égard de la vie (échelle de 0 à 10) ... n'ayant pas lieu de figurer 0,91 Tableau 1 Note **
Satisfaction familiale Niveau de satisfaction à l’égard des relations personnelles – Famille (échelle de 0 à 10) ... n'ayant pas lieu de figurer 0,99
Satisfaction à l’égard de l’amitié Niveau de satisfaction à l’égard des relations personnelles – Amis (échelle de 0 à 10) ... n'ayant pas lieu de figurer 0,99
Variables de la consommation de nouvelles ou de renseignements  
Préoccupation concernant la mésinformation Niveau de préoccupation concernant la présence de la mésinformation en ligne (échelle de 1 à 5) ... n'ayant pas lieu de figurer 1,41 Tableau 1 Note **
Difficulté à distinguer le vrai du faux Niveau de difficulté à distinguer le vrai et le faux dans les nouvelles ou les renseignements par rapport à il y a trois ans (échelle de 1 à 3) ... n'ayant pas lieu de figurer 1,03
Sources de nouvelles ou d’information (variables nominales)  
Proches Obtient généralement des nouvelles ou des renseignements auprès de leurs proches ... n'ayant pas lieu de figurer 0,89
Gouvernement fédéral Obtient généralement des nouvelles ou des renseignements auprès des communications du gouvernement fédéral ... n'ayant pas lieu de figurer 1,39 Tableau 1 Note *
Administrations provinciales, territoriales ou municipales Obtient généralement des nouvelles ou des renseignements auprès des communications d’administrations provinciales, territoriales ou municipales ... n'ayant pas lieu de figurer 1,14
Experts Obtient généralement des nouvelles ou des renseignements de publications d’experts scientifiques ou révisées par les pairs ... n'ayant pas lieu de figurer 2,13 Tableau 1 Note **
Organismes de presse Obtient généralement des nouvelles ou des renseignements auprès d’organismes de presse ... n'ayant pas lieu de figurer 1,28 Tableau 1 Note *
Médias sociaux Obtient généralement des nouvelles ou des renseignements auprès de publications d’autres utilisateurs sur les médias sociaux ... n'ayant pas lieu de figurer 0,97
Autres sources sur Internet Obtient généralement des nouvelles ou des renseignements auprès d’autres sources sur Internet ... n'ayant pas lieu de figurer 1,34 Tableau 1 Note **
Confiance envers les sources de nouvelles ou d'information (échelle de 1 à 5)  
Proches Confiance envers leurs proches comme source de nouvelles ou d’information ... n'ayant pas lieu de figurer 0,89 Tableau 1 Note *
Gouvernement fédéral Confiance envers les communications du gouvernement fédéral comme source de nouvelles ou d’information ... n'ayant pas lieu de figurer 0,99
Administrations provinciales, territoriales ou municipales Confiance envers les communications d’administrations provinciales, territoriales ou municipales comme source de nouvelles ou d’information ... n'ayant pas lieu de figurer 0,94
Experts Confiance envers les publications d’experts scientifiques ou révisées par les pairs comme source de nouvelles ou d’information ... n'ayant pas lieu de figurer 1,25 Tableau 1 Note **
Organismes de presse Confiance envers les organismes de presse comme source de nouvelles ou d’information ... n'ayant pas lieu de figurer 0,75 Tableau 1 Note **
Médias sociaux Confiance envers les publications d’autres utilisateurs sur les médias sociaux comme source de nouvelles ou d’information ... n'ayant pas lieu de figurer 1,01
Autres sources sur Internet Confiance envers d’autres sources sur Internet comme source de nouvelles ou de renseignements ... n'ayant pas lieu de figurer 1,13 Tableau 1 Note *
Tableau 2
Régressions logistiques ordinales ayant comme variable dépendante la fréquence du partage en ligne de nouvelles ou de renseignements sans en avoir vérifié les faits au cours des 12 derniers mois Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Régressions logistiques ordinales ayant comme variable dépendante la fréquence du partage en ligne de nouvelles ou de renseignements sans en avoir vérifié les faits au cours des 12 derniers mois. Les données sont présentées selon Variable explicative (titres de rangée) et Définition de la variable, Spécification 1 : Variables démographiques et socioéconomiques seulement, Spécification 3 : Variables démographiques, socioéconomiques et autres, à l’exception de celle liée à la mésinformation observée et Spécification 2 : Variables démographiques, socioéconomiques et autres, calculées selon Rapport de cotes unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Variable explicative Définition de la variable Spécification 1 : Variables démographiques et socioéconomiques seulement Spécification 2 : Variables démographiques,  socioéconomiques et autres Spécification 3 : Variables démographiques,  socioéconomiques et autres, à l’exception de celle liée à la mésinformation observée
Rapport de cotes
Note ...

n'ayant pas lieu de figurer

Note *

valeur significativement différente de l’estimation pour la catégorie de référence (p<0,05)

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Note **

valeur significativement différente de l’estimation pour la catégorie de référence (p<0,01)

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Note 1

Par souci d’uniformité avec les articles précédents qui ont paru sur l’ECUI, les régressions utilisent une variable de genre comprenant deux catégories. Cette variable répartit les personnes qui se sont identifiées comme « non binaires » dans les catégories hommes et femmes.

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Note 2

Les répondants devaient indiquer leur plus haut niveau de scolarité dans l’ordre suivant : 1) Niveau inférieur au diplôme d’études secondaires ou son équivalent; 2) Diplôme d’études secondaires ou attestation d’équivalence; 3) Certificat ou diplôme d’une école de métiers; 4) Certificats ou diplômes d’un collège, d’un cégep ou d’un autre établissement non universitaire; 5) Certificat ou diplôme universitaire inférieur au baccalauréat; 6) Baccalauréat; et 7) Certificat universitaire, diplôme ou grade supérieur au baccalauréat.

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Note 3

En raison des limites liées au niveau de détail disponible pour les immigrants dans l’ECUI, la catégorie de référence des immigrants comprend les citoyens canadiens et les immigrants non reçus.

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Note 4

Les variables des groupes racisés ont été dérivées des réponses à une question portant sur l’appartenance d’une personne à un groupe de population. Les groupes racisés sont des groupes de population qui sont classés comme étant des minorités visibles en vertu de la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Selon la Loi sur l’équité en matière d’emploi, font partie des minorités visibles « les personnes, autres que les autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ».

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Note 5

Le groupe autochtone indique si une personne s’identifie comme « Première Nation » (Indien de l’Amérique du Nord), « Métis » ou « Inuk » (Inuit). Une personne peut appartenir à plus d’un de ces trois groupes particuliers. Les peuples autochtones du Canada (mentionnées dans le présent document comme étant des Autochtones) sont définis dans la Loi constitutionnelle de 1982. Les Premières Nations (Indien de l’Amérique du Nord) comprennent les Indiens inscrits et les Indiens non inscrits. Les répondants autochtones ne font pas partie d’un groupe racisé.

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Note 6

L’utilisation générale d’Internet comprend, sans s’y limiter, la navigation sur le Web, l’utilisation des médias sociaux, la communication en ligne, l’envoi de courriels, les achats en ligne, l’accès aux actualités et les transactions bancaires en ligne. Elle exclut l’utilisation d’Internet pour les affaires ou l’école, la diffusion de contenu vidéo en continu et l’utilisation de services de jeux vidéo.

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Notes : La variable dépendante de ces régressions a été créée à l’aide des questions d’enquête suivantes : 1) « Au cours des 12 derniers mois, avez-vous [confirmé qu’une histoire est vraie en examinant plusieurs sources d’information] en lisant ou en écoutant des nouvelles ou des renseignements en ligne? » et 2) « À quelle fréquence avez-vous partagé des renseignements sans en vérifier l’exactitude? ». Les catégories de réponse s’établissaient sur une échelle de 1 à 5, où 1 signifiait « Pas au cours des 12 derniers mois » et 5 « Toujours ».
Les catégories de référence des variables fictives particulières sont les populations contraires à celles qui sont démontrées dans le tableau (p. ex. des groupes non racisés et non autochtones).
Source : Statistique Canada, Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet, 2022.
Variables démographiques et socioéconomiques  
Âge Âge (valeur) 0,98 Tableau 2 Note ** 0,99 Tableau 2 Note ** 0,99 Tableau 2 Note **
Homme Tableau 2 Note 1 S’identifie comme un homme (variable nominale) 0,92 0,89 0,92
Scolarité Tableau 2 Note 2 Plus haut niveau de scolarité atteint (échelle de 1 à 7) 1,05 Tableau 2 Note ** 1,03 1,05 Tableau 2 Note **
Immigrant Tableau 2 Note 3 Immigrants reçus et admis au Canada depuis 1952 (variable nominale) 0,92 0,96 0,94
Revenu familial Décile de revenu familial de recensement (échelle de 1 à 10) 1,02 Tableau 2 Note * 1,03 Tableau 2 Note * 1,03 Tableau 2 Note **
Lieu Personnes résidant dans une région métropolitaine de recensement ou une agglomération de recensement (variable nominale) 1,15 1,10 1,10
Groupes racisés Tableau 2 Note 4 et autochtonesTableau 2 Note 5 (variables nominales)  
Noir Classé comme Noir 0,98 1,02 0,95
Chinois Classé comme Chinois 1,43 Tableau 2 Note ** 1,47 Tableau 2 Note ** 1,35 Tableau 2 Note *
Philippin Classé comme Philippin 0,86 0,92 0,86
Coréen Classé comme Coréen 0,89 1,01 0,86
Japonais Classé comme Japonais 0,88 1,00 0,94
Latino-Américain Classé comme Latino-Américain 0,89 0,96 0,91
Asiatique du Sud-Est Classé comme Asiatique du Sud-Est 1,20 1,26 1,13
Sud-Asiatique Classé comme Sud-Asiatique 0,64 Tableau 2 Note ** 0,71 Tableau 2 Note * 0,64 Tableau 2 Note **
Asiatique occidental Classé comme Asiatique occidental 1,15 1,26 1,17
Autres groupes racisés Classé comme d’autres groupes racisés ou multiples 0,91 0,93 0,88
Autochtone S’identifie comme « Première Nation », « Métis » ou « Inuk » (Inuit) 1,32 1,29 1,27
Autres variables  
Temps passé en ligne Temps passé en ligne par semaine à des fins générales d’utilisation d’Internet Tableau 2 Note 6 (échelle de 1 à 4) ... n'ayant pas lieu de figurer 1,18 Tableau 2 Note ** 1,24 Tableau 2 Note **
Mésinformation observée Fréquence d'avoir vu des renseignements soupçonnés être faux ou inexacts au cours des 12 derniers mois (échelle de 1 à 5) ... n'ayant pas lieu de figurer 1,28 Tableau 2 Note ** ... n'ayant pas lieu de figurer
Santé mentale Niveau perçu de la santé mentale (échelle de 1 à 5) ... n'ayant pas lieu de figurer 0,87 Tableau 2 Note ** 0,85 Tableau 2 Note **
Satisfaction à l’égard de la vie Niveau de satisfaction à l’égard de la vie (échelle de 0 à 10) ... n'ayant pas lieu de figurer 0,99 0,98

Méthodologie

Le présent article utilise les données de la troisième vague de la Série d’enquêtes sur les gens et leurs communautés (SEGC)– Qualité de vie, sources d’information et confiance et de la version itérative de 2022 de l’Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet (ECUI). La SEGC est une enquête par panel, alors que chaque itération de l’ECUI comporte un échantillon indépendant. Les deux enquêtes portent sur une population cible de personnes âgées de 15 ans et plus vivant dans les 10 provinces du Canada, excluant les résidents des réserves autochtones.

Les données de l’ECUI ont été recueillies de décembre 2022 à avril 2023. La taille de l’échantillon était d’environ 55 700 personnes, et le taux de réponse s’élevait à 45,3 %.

La troisième vague de la SEGC s’est déroulée en octobre 2023. La taille de l’échantillon de la SEGC représentait environ 70 000 personnes, et le taux de réponse de la vague 3 s’élevait à 14,4 %.

Toutes les estimations présentées dans le présent document ont été pondérées afin d’être représentatives de la population cible.

Dans les régressions, les échelles utilisées pour les variables suivantes ont été inversées par rapport au questionnaire :

  • SEGC : fréquence de la vérification des faits liés à des nouvelles ou à des renseignements (variable dépendante), optimisme, solitude et préoccupation concernant la mésinformation
  • ECUI : fréquence du partage en ligne de nouvelles ou de renseignements sans en avoir vérifié les faits (variable dépendante), mésinformation observée et santé mentale

Remerciements

Les auteurs souhaiteraient remercier plusieurs de leurs collègues de Statistique Canada, dont Mark Uhrbach, Simon-Pierre Lacasse, ainsi que les analystes du Centre de la statistique et des partenariats autochtones pour leurs conseils lors de la rédaction du présent document. Ils aimeraient également remercier leurs collègues du Bureau du Conseil privé pour les commentaires qu’ils ont formulés après avoir examiné les versions antérieures du présent document.

Références

Andrey, S. (2023). « Survey of Online Harms in Canada ». Le Dais de l’Université métropolitaine de Toronto. Site consulté le 31 mai 2024.

Arin, K.P., Mazrekaj, D. et Thum, M. (2023). « Ability of detecting and willingness to share fake news ». Scientific Reports, vol. 13, no 7298. Site consulté le 31 mai 2024.

Association canadienne des centres de sciences (2023). Surcharge d’informations : Explorer les défis que rencontrent les gens confrontés à un océan d’informations. Site consulté le 31 mai 2024.

Chong, S.K. , Ali, S.H. , Ðoàn, L.N. , Yi, S.S., Trinh-Shevrin, C. et Kwon, S.C. (2022). « Social Media Use and Misinformation Among Asian Americans During COVID-19 ». Frontiers in Public Health, vol. 9 - 2021. Site consulté le 31 mai 2024.

Gouvernement du Canada (2024). La désinformation en ligne - En savoir plus. Site consulté le 31 mai 2024.

Gouvernement du Canada (2024). La désinformation en ligne. Site consulté le 31 mai 2024.

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Lois constitutionnelles de 1867 à 1982. Partie II. Site consulté le 31 mai 2024.

Organisation de coopération et de développement économiques (2024). « The OECD Truth Quest Survey: Methodology and findings ». Documents de travail de l'OCDE sur l'économie numérique. No 369. Éditions OCDE. Site consulté le 2 juillet 2024.

Preston, S., Anderson, A., Robertson, D.J., Shephard, M.P. et Huhe, N. (2021). « Detecting fake news on Facebook: The role of emotional intelligence ». PLOS ONE, vol. 16(3) : e0246757. Site consulté le 31 mai 2024.

Statistique Canada (2023). Enquête sociale canadienne – Qualité de vie, soins de santé virtuels et confiance, 2023. Le Quotidien. Site consulté le 2 juillet 2024.

UCLA : Groupe de conseil statistique. « FAQ: How do I interpret odds ratios in logistic regression? ». Université de Californie, à Los Angeles. Site consulté le 31 mai 2024.

UCLA : Groupe de conseil statistique. « Ordinal Logistic Regression | R Data Analysis Examples ». Université de Californie, à Los Angeles. Site consulté le 31 mai 2024.


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