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Je vais vous décrire aujourd'hui certaines des principales structures et tendances du Canada rural. C'est un défi que je relève avec plaisir.
La faible densité de la population est un des éléments permettant de déterminer à quel point une région est rurale. L'éloignement entre agglomérations en est un autre.
Traditionnellement, la population des régions rurales s'occupait de production primaire, par exemple d'agriculture, de pêche, d'exploitation forestière ou minière.
Aujourd'hui, que ces régions soient entièrement «rurales» ou non, une minorité seulement de leur population travaille dans le secteur primaire. Beaucoup d'entre elles connaissent depuis longtemps l'exode de leur population. Mais la croissance n'y est pas lente partout.
Permettez-moi tout d'abord de vous présenter quelques données de base sur la population canadienne :
En 1991, la population canadienne était à 33 % rurale, ce qui signifie que 9 millions de personnes vivaient dans les régions rurales, soit 0,5 million de plus qu'en 1981.
La croissance démographique dans ces régions a toutefois été moins marquée que dans les villes, et c'est pourquoi leur part de la population totale est tombée de 35 à 33 %.
Le Canada se classe dans la bonne moyenne parmi les pays de l'OCDE pour ce qui est de la proportion de sa population vivant en milieu rural.
(À noter : Le graphique ne tient pas compte de tous les pays de l'OCDE, en raison du manque d'espace. Les pays exclus sont la Belgique, l'Espagne, le Portugal, l'Islande, l'Autriche, la Grèce et la Turquie.)
(À noter également : La moyenne établie pour l'OCDE exclut le Japon parce que les données japonaises sont fondées sur une définition différente du concept de «région rurale».)
La population rurale a augmenté de 6 % entre 1981 et 1991. La croissance démographique a été particulièrement forte dans les régions rurales adjacentes aux grands centres (11 %), alors qu'elle n'a été que de 2 % dans les autres.
La population change en fonction de l'accroissement naturel (naissances moins décès) et de la migration nette, c'est-à-dire du solde des mouvements suivants :
La population canadienne s'est accrue en moyenne de 380 000 personnes par année (1,3 %) entre 1989 et 1994. L'accroissement naturel compte pour 53 % de cette croissance, et la migration nette pour les 47 % restants.
Les régions du Canada où la population augmente le plus rapidement se trouvent dans le sud de la Colombie-Britannique : ce sont les environs de Vancouver et de Victoria, ainsi que la vallée de l'Okanagan.
Le solde migratoire contribue beaucoup plus à cette augmentation que l'accroissement naturel. On retrouve en effet dans cette province des niveaux élevés de migration, tant internationale qu'interprovinciale. Les immigrants, venus surtout des pays de la ceinture du Pacifique, arrivent à Vancouver et dans les comtés voisins. Vancouver et Victoria perdent à leur tour beaucoup de leurs habitants au profit des régions environnantes, jusqu'à la vallée de l'Okanagan inclusivement. Les migrants venus d'ailleurs au Canada s'établissent pour leur part dans toutes les régions de la province.
La croissance de la population du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest est imputable entièrement à l'accroissement naturel. Les niveaux de fécondité y sont nettement plus élevés qu'ailleurs au pays, et la migration interprovinciale se fait surtout vers le sud.
Les comtés de York, Peel et Simcoe (juste au nord de Toronto) et de Prescott-Russell (juste à l'est d'Ottawa) sont ceux qui connaissent le taux de croissance démographique le plus élevé en Ontario. Près de Toronto, la migration internationale et intraprovinciale joue un rôle déterminant dans cette croissance rapide, tandis que les trois types de migration y contribuent dans Prescott-Russell.
Le nord de Montréal connaît également un accroissement rapide. Les Pays d'en Haut, dans les Laurentides, ainsi que les banlieues de L'Assomption, Mirabel et Sainte-Thérèse de Blainville (où GM possède une usine d'automobiles) profitent de mouvements de population à l'intérieur de la province de Québec. La migration internationale et interprovinciale n'a qu'un effet négligeable dans ces régions.
La région qui a perdu le plus de population constitue un cas particulier, dans le nord de la Colombie-Britannique. Stikine, qui compte environ 2 000 habitants, occupe un vaste territoire dans l'extrême nord-ouest de la province. Le déclin de la population y est attribuable à la fermeture d'une mine d'amiante.
Le cinquième environ des divisions de recensement du Canada ont vu leur population diminuer entre 1989 et 1994, surtout dans les provinces de l'Atlantique, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, au Québec, et dans les petites collectivités du Manitoba et de la Saskatchewan. À l'exception de la Saskatchewan et de Sunbury (Nouveau-Brunswick), les régions les plus touchées perdent leur population au profit de villes plus grandes dans la même province, plutôt que dans d'autres provinces ou territoires.
La migration inclut l'immigration, l'émigration et les mouvements de population à l'intérieur du Canada.
Dans l'ensemble, la population des régions rurales a baissé en raison de la migration nette.
Autrement dit, dans les régions où la population s'est accrue, c'est parce que la différence entre les naissances et les décès était plus élevée que le solde migratoire. Cependant, dans l'ensemble, la population délaisse les régions rurales.
Celles qui sont voisines des villes ont vu leur population augmenter par suite d'apports extérieurs, mais les autres l'ont vue diminuer parce que leur population s'est établie ailleurs.
(Pour de plus amples détails, voir Profil du Canada rural, Tableau 5.)
La présence d'un solde migratoire positif (c.-à-d. l'apport net de migrants) est un des facteurs qui ont entraîné une forte croissance démographique :
La présence d'un solde migratoire négatif (c.-à-d. une migration nette vers l'extérieur) est un des facteurs qui ont entraîné une forte baisse de population (ou, dans certains cas, un ralentissement de la croissance démographique) :
Pour la suite de ma présentation, je vais me servir de statistiques fondées sur la répartition de la population entre les RMR et les autres régions de recensement.
Une RMR (région métropolitaine de recensement) se compose d'un centre urbain de 100 000 habitants et plus, ainsi que des SDR (subdivisions de recensement, c.-à-d. cantons ou municipalités) dont 50 % de la population active travaille dans ce centre urbain.
Le Canada compte 25 RMR regroupant 61 % de sa population.
Il convient de noter qu'un bon tiers des Canadiens qui vivent dans des agglomérations comptant moins de 1 000 habitants se retrouvent dans une RMR. C'est pourquoi nous les avons inclus dans la population des RMR même s'ils seraient considérés comme «ruraux».
L'exode de la jeunesse rurale est un thème récurrent dans les familles rurales et chez les spécialistes du développement rural. La prochaine série de graphiques porte donc plus particulièrement sur les jeunes des régions rurales.
La migration des jeunes vers les villes a toujours été, et demeure encore aujourd'hui, un problème pour les initiatives de développement rural. Le départ de ces jeunes, à la recherche d'un emploi, a toujours entraîné un appauvrissement du capital humain des régions rurales. Le ralentissement de la croissance de l'emploi dans les régions urbanisées a remis en évidence la nécessité de garder les jeunes dans les régions rurales pour assurer le développement de ces régions. La mobilité entre les régions rurales et urbaines demeure toutefois élevée chez les 20 à 24 ans.
Dans ce graphique, nous comparons la proportion de la population de chaque groupe d'âge pour les RMR (régions métropolitaines de recensement), et les autres régions de recensement, une RMR étant composée d'un centre urbain de 100 000 personnes ou plus, ainsi que des municipalités environnantes dont 50 % de la population active travaille dans ce centre urbain.
Fait à souligner, la proportion de jeunes de moins de 20 ans est plus forte à l'extérieur des RMR que dans celles-ci, tandis que la proportion des 20 à 39 ans y est beaucoup plus faible. Il s'agit là des jeunes qui ont «pris la route» vers la ville. Quelles sont donc leurs caractéristiques?
Source : Recensement de 1991 (Données-échantillon , 20 %), RMR et autres régions de recensement, Canada.
Entre 1986 et 1991, on constate que 19 % des jeunes des régions rurales (c.-à-d. les régions autres que les RMR) sont partis vers les villes. Dans ce groupe, on note un taux de participation plus élevé (89 %), un taux de chômage plus faible (13 %) et un pourcentage plus élevé de fréquentation scolaire (33 %); une bonne partie de ces jeunes avaient fait des études universitaires (37 %), et ils avaient un revenu relativement élevé.
Il semble donc, d'après ces statistiques, que les régions rurales soient en train de perdre les meilleurs et les plus brillants de leurs jeunes.
Cependant, quand on regarde le groupe d'âge suivant, on constate que 16 % des habitants des régions rurales âgés de 25 à 29 ans, en 1991, étaient arrivés de la ville (c.-à-d. d'une RMR) au cours des cinq dernières années. Ce chiffre compense en partie pour le départ d'un plus grand nombre de personnes du groupe plus jeune. Et il est intéressant de noter que les jeunes des villes qui choisissent de s'installer à la campagne présentent les caractéristiques suivantes :
De façon générale, les régions rurales sont donc capables d'attirer des jeunes scolarisés. De toute évidence, elles ne sont pas toutes aussi attrayantes; nous pourrons examiner à un autre moment des cartes portant sur l'intensité de la migration vers l'intérieur, pour voir où la majorité de ces jeunes vont s'installer.
Bien que les jeunes ruraux fréquentent l'école plus longtemps que leurs parents l'ont fait, le pourcentage de ceux qui n'ont pas dépassé la 9e année est plus élevé, pour tous les groupes d'âge, dans les régions rurales que dans les centres urbains.
Dans tous les groupes d'âge, les habitants des régions rurales sont moitié moins nombreux que ceux des villes à détenir un diplôme universitaire.
Les projets d'éducation et de formation pour l'avenir sont tout aussi importants pour les jeunes des régions rurales que pour ceux des villes.
Ce qu'on a appelé l'autoroute électronique devrait permettre à certaines entreprises de s'implanter en zone rurale.
Bien que les régions rurales aient du retard en ce qui a trait à la scolarisation de leurs habitants, on y retrouve une forte proportion de personnes ayant des connaissances en informatique, ce qui pourrait constituer une base intéressante pour diverses initiatives de développement rural.
La proportion des personnes capables de se servir d'un ordinateur est un indicateur de la capacité de tirer profit des nouvelles technologies. Or, dans les régions rurales, cette proportion est relativement élevée, quoique moins qu'en ville, dans tous les groupes d'âge.
La formation est un élément essentiel pour se tenir au courant des nouvelles technologies et être capable d'en tirer profit. Là encore, une proportion importante de la population rurale de chaque groupe d'âge, quoiqu'un peu moins que dans les villes, a suivi des cours liés à l'informatique.
Les graphiques précédents montraient que les jeunes des régions rurales ont une certaine formation et savent se servir d'un ordinateur. Cependant, ils sont moins nombreux à en avoir un à la maison.
Entre 1985 et 1996, le pourcentage des ménages possédant des ordinateurs a augmenté à la fois dans les villes et dans les régions rurales. Cette augmentation a cependant été considérablement plus marquée dans les villes, et les régions rurales sont par conséquent en retard à ce chapitre.
Bien que les données à ce sujet soient fondées sur un échantillon réduit, il semble que les jeunes de 15 à 19 ans soient aussi nombreux dans les campagnes que dans les villes à avoir eu recours à des services en direct comme l'Internet.
Cependant, les jeunes ruraux de 20 ans et plus semblent l'être deux fois moins.
La question autochtone touche à la fois les régions rurales et les centres urbains. Au Manitoba et en Saskatchewan, la proportion de la population d'ascendance autochtone va augmenter considérablement. Au Manitoba, les Autochtones représentent le vingtième (5 %) de la population rurale dans le groupe des 65 ans et plus, et le quart (26 %) dans celui des moins de 15 ans.
La proportion d'Autochtones parmi les jeunes des régions rurales est la plus élevée pour le Manitoba et la Saskatchewan, suivis de l'Alberta et de la Colombie-Britannique.
Nous allons maintenant nous pencher sur les questions relatives à l'emploi.
Le décision de «prendre la route» pour chercher de l'emploi en ville a toujours été une réalité de la vie rurale au Canada. Le taux de chômage est plus élevé dans les campagnes que dans les villes, tant pour l'ensemble du Canada que pour chacune des provinces, sauf celles des Prairies.
Tant pendant la récession du début des années 80 que pendant celle du début des années 90, le taux de chômage urbain a toutefois augmenté davantage que celui des régions rurales, et l'a même dépassé en 1992 et 1993. Ainsi, en période de récession, la probabilité de trouver un emploi est aussi faible, relativement parlant, en ville qu'à la campagne.
Dans les provinces de l'Ouest, le taux de chômage est généralement plus bas dans les régions rurales que dans les centres urbains. (Mais c'est l'inverse dans les provinces de l'Est, comme le montre la diapositive suivante.)
Cette situation s'explique en partie par la plus forte concentration d'agriculteurs dans les régions rurales de l'Ouest. En effet, les agriculteurs ne se retrouvent pas au chômage, même en dehors de la saison de culture, parce qu'ils sont propriétaires de leur entreprise. Il s'agit toutefois d'un phénomène propre aux Prairies puisque le taux de chômage en Colombie-Britannique est généralement plus élevé dans les régions rurales que dans les centres urbains, comme c'est le cas dans les provinces de l'Est.
L'économie rurale est plus diversifiée dans les provinces de l'Est que dans celles de l'Ouest. (L'agriculture y compte pour un pourcentage beaucoup plus faible de l'emploi que dans les Prairies.) En outre, on y retrouve un plus fort pourcentage de travailleurs salariés occupant des emplois saisonniers, par exemple dans les scieries et les entreprises de transformation du poisson. C'est en partie pour ces raisons que le taux de chômage y est généralement plus élevé dans les zones rurales que dans les villes.
Quand on regarde le taux de croissance de l'emploi en fonction du degré de ruralité des régions, on constate que les résultats varient considérablement d'un endroit à l'autre, certaines régions rurales ayant connu une croissance plus rapide que les centres urbains. Par conséquent, la ruralité ne constitue pas en soi un obstacle à la croissance de l'emploi.
Nous jetterons maintenant un rapide coup d'oeil sur les possibilités d'emploi dans le secteur des «services aux producteurs».
Le secteur des services aux producteurs est celui qui connaît la croissance la plus rapide.
À l'intérieur du secteur des services aux producteurs, ce sont les services aux entreprises qui prennent le plus d'expansion, c'est-à-dire les services de placement et de location de personnel, les services informatiques et connexes, les services de tenue de livres et de comptabilité, les services publicitaires, les services scientifiques et techniques, les services d'avocats et de notaires, les services consultatifs de gestion et les autres services destinés principalement aux entreprises.
Il est intéressant de souligner que la proportion des emplois est à peu près la même en ville et en milieu rural dans les secteurs des services de distribution, des services personnels et des services sociaux, mais qu'elle est beaucoup plus faible dans les régions rurales en ce qui concerne les services aux producteurs, ce qui signifie que ces régions bénéficient très peu des retombées de la forte croissance enregistrée dans ce secteur.
Les petites entreprises jouent un rôle important dans toutes les régions du Canada. Dans la prochaine série de diapositives, nous allons examiner la répartition et l'évolution de l'emploi dans les petites, moyennes et grandes entreprises.
Les régions rurales comptent un fort pourcentage de petites entreprises, qui emploient près de deux fois plus de personnes (proportionnellement) que celles des villes.
À noter : Ces chiffres portent sur les entreprises comptant un employé rémunéré ou plus.
La croissance de l'emploi dans les petites entreprises est la même dans les régions rurales et dans les villes. Il convient de noter que le taux de pertes d'emplois dans les grandes entreprises des régions rurales est moitié moins élevé que dans les entreprises urbaines de même taille.
À noter : Pour chaque période, toutes les entreprises sont classées en fonction de leur taille (nombre d'employés), et le changement dans le nombre d'employés (en pourcentage) est calculé.
Il est également intéressant de noter que les différences entre l'EERH et l'EPA expliquent en partie la «disparition» apparente d'employés.
Passons maintenant aux données relatives au revenu.
Le revenu moyen des familles (en dollars constants) a été à peu près stable tout au long des années 80 et au début des années 90.
Celui des familles rurales est plus faible, et est lui aussi demeuré stable.
À noter : Ces chiffres sont valables pour les personnes seules et les familles de deux personnes ou plus.
La répartition du revenu, que révèle la proportion des unités familiales vivant sous le seuil de faible revenu établi par Statistique Canada, est un autre indicateur du bien-être économique des familles. Il est important de souligner que ce seuil varie en fonction de la taille des familles et du degré d'urbanisation de leur lieu de résidence.
Tout au long des années 80 et au début des années 90, la part des unités familiales et rurales à faible revenu était similaire en ville et en milieu rural, à une exception près :
La proportion des familles à faible revenu était légèrement plus basse en milieu rural, et elle tend à baisser encore (tandis qu'elle a augmenté dans les villes au cours des dernières années).
À noter : Ces chiffres sont valables pour les personnes seules et les familles de deux personnes ou plus.
Les transferts fédéraux représentent une part beaucoup plus grande (16 %) du revenu total des habitants des régions rurales que de ceux des villes, dont la part s'élève à 9 %. Cette différence est attribuable en bonne partie au versement de prestations d'assurance-chômage, de pensions de vieillesse et de prestations pour enfants (allocations familiales et crédit d'impôt pour enfants).
En moyenne, les familles rurales comptent plus d'enfants et ont un revenu plus modeste.
Les paiements de transfert provinciaux ne varient pas beaucoup en fonction de l'urbanisation. Ils s'agit surtout des paiements d'aide sociale et de certaines prestations pour enfants.
Le niveau du revenu familial et son évolution constituent par ailleurs un bon indicateur de la structure de l'emploi.
Dans ce tableau, les divisions de recensement sont classées par colonne selon que le revenu familial y est supérieur ou inférieur à la moyenne nationale, et par rangée selon que le taux de croissance y est supérieur ou inférieur au taux national.
On constate donc que le revenu familial est supérieur à la moyenne dans 104 divisions de recensement, où le taux de croissance est également au-dessus de la moyenne. Ces divisions sont en avance et continuent à progresser.
Dans les provinces de l'Atlantique, ces régions «en avance et en progrès» comptent de grands centres régionaux comme St. John's et Halifax, ou sont adjacentes à des centres comme Saint John.
La présence du nord du Québec parmi ces régions s'explique en partie par l'intensification des travaux de construction associés aux grands projets hydroélectriques. L'Outaouais et la banlieue de Montréal figurent également dans cette catégorie.
Presque tout le sud de l'Ontario fait partie de ce groupe, ce qui témoigne de sa richesse bien établie et de sa participation au relèvement économique de la fin des années 80.
Dans l'Ouest canadien, ces régions relativement avantagées sur le plan économique sont concentrées autour des grands centres comme Winnipeg, Regina, Calgary et Vancouver, à quelques exceptions près. L'économie du nord-est albertain, par exemple, profite encore des retombées de l'exploitation des sables bitumineux. Dans le Nord, les divisions de recensement où l'on construit des installations hydroélectriques, celles où il se fait de l'exploitation minière ou pétrolière, et celles où se trouvent les capitales provinciales ou territoriales, autant d'activités qui augmentent le revenu des familles, se retrouvent également dans cette catégorie.
On constate d'autre part dans 17 divisions de recensement un revenu familial moyen inférieur à la moyenne nationale, mais un taux de croissance supérieur. Ces divisions accusent du retard, mais elles font des progrès. Elles sont situées pour la plupart en périphérie (p. ex. dans l'est du Manitoba, dans la partie ontarienne du Témiscamingue, dans le centre du Nouveau-Brunswick et aux deux extrémités de l'Île-du-Prince-Édouard).
Pour plusieurs divisions de recensement des provinces de l'Atlantique classées dans la catégorie des régions «en retard, mais en progrès», la forte croissance de l'emploi est un des facteurs expliquant l'augmentation relativement rapide du revenu des familles qui y vivent. Les sources de cette croissance varient. Dans certaines régions, c'est le secteur de la fabrication qui a connu de l'expansion. (Par exemple, dans le comté de King's, en Nouvelle-Écosse, il s'est créé 1 200 emplois au cours de cette période, ce qui représente une augmentation de plus de 50 %.) Dans d'autres régions, le secteur des services aux producteurs a connu une saine croissance (le comté de Westmoreland, au Nouveau-Brunswick, a vu le nombre d'emplois dans ce secteur augmenter de plus de 1 200). Dans la plupart de ces régions, la situation de l'emploi s'est aussi améliorée considérablement dans le secteur des services sociaux comme l'éducation, la santé et l'administration publique.
En Ontario, certaines zones de villégiature se retrouvent dans cette catégorie grâce au développement de nombreux centres de villégiature, par suite du boom économique des années 80 et du désir d'évasion des citadins riches, ce qui a contribué à y augmenter le revenu des familles. De même, ces régions attirent de plus en plus de nouveaux retraités, dont bon nombre ont un revenu supérieur à la moyenne.
À l'autre bout de l'échelle, on constate que le revenu familial est inférieur à la moyenne nationale, et qu'il augmente plus lentement, dans 122 divisions de recensement. Ces régions, qui sont en retard et ne cessent de reculer, sont surtout concentrées :
dans les zones rurales de la Saskatchewan et du Manitoba; ces régions, consacrées traditionnellement à la culture du blé, ont souffert pendant les années 80 de la sécheresse, de la baisse des prix et de l'augmentation des coûts de production;
dans la majeure partie du Québec rural; en gros, il s'agit de toutes les régions situées à l'est de Montréal, jusqu'à la Gaspésie (à l'exclusion de la ville de Québec et de ses environs);
dans les provinces de l'Atlantique, où le chômage est chronique à certains endroits; il s'agit notamment de l'île du Cap-Breton et des communautés côtières de Terre-Neuve, qui vivent essentiellement de la pêche (il faut souligner d'ailleurs que ces données sont antérieures à l'effondrement de la pêche à la morue);
dans certaines parties du Nord où la population autochtone est à la hausse et dans les zones isolées de la Colombie-Britannique, loin de Vancouver et de Victoria.
Le dernier groupe se compose de 23 divisions de recensement où le revenu familial est supérieur à la moyenne, mais où il augmente moins vite. Ces régions sont en avance, mais elles commencent à prendre du retard.
Bon nombre des régions rurales de cette catégorie ont comme caractéristique commune d'avoir perdu des emplois bien rémunérés dans le secteur primaire. Ainsi, le Saguenay (Québec) et le district d'Algoma (Ontario) ont subi au cours des années 80 d'importantes pertes d'emplois dans le secteur minier. Et dans la région de Grande Prairie, dans le nord de l'Alberta, le nombre de travailleurs forestiers a diminué de 50 %. Les pertes d'emplois dans les secteurs des mines, des forêts et de la fabrication sont également courantes dans les divisions de recensement de la Colombie-Britannique.
La croissance relativement lente du revenu familial ailleurs en Alberta s'explique en partie par le ralentissement du secteur du pétrole et du gaz à la suite de son expansion rapide pendant les années 70. Beaucoup d'emplois alimentés par cette expansion dans les secteurs de la construction et de la fabrication ont été perdus depuis.
Ce tableau composite montre la diversité des niveaux et de l'évolution du revenu familial au Canada.
Nous allons maintenant passer en revue certains aspects de la qualité de vie dans les régions rurales.
On entend par «crimes contre la personne» les agressions sexuelles, les vols et tentatives de vols qualifiés, les voies de fait, les vols et tentatives de vols de biens personnels.
Les crimes contre les ménages incluent pour leur part les introductions et tentatives d'introduction par effraction, les vols et tentatives de vols de véhicules automobiles, de pièces d'automobiles ou de biens du ménage, et les actes de vandalisme.
Le nombre des victimes de crimes contre la personne est inférieur de 30 % dans les régions rurales, et celui des victimes de crimes contre les ménages, de 40 %. La différence relative aux crimes contre la personne est due en bonne partie à l'incidence plus faible des vols de biens personnels et des voies de fait en milieu rural.
Les habitants des régions rurales sont deux fois moins nombreux, proportionnellement, à se sentir en danger quand ils marchent seuls dans leur quartier le soir.
Les mesures que prennent les gens pour se protéger des crimes reflètent leur peur d'en être victimes.
Au cours des 12 mois précédant l'Enquête sociale générale de 1993, les habitants des régions rurales étaient proportionnellement deux fois moins nombreux que ceux des villes à avoir installé de nouvelles serrures ou fait l'acquisition d'un système d'alarme antivol, à avoir suivi un cours d'autodéfense et à avoir fait changer leur numéro de téléphone pour se protéger des criminels. Moins du quart avaient modifié leurs habitudes ou évité certains endroits de crainte d'être victimes d'actes criminels, comparativement à plus du tiers des citadins.
(Source : «La victimisation en milieu urbain et rural au Canada», Rebecca Kong, Juristat, no de cat. 85-002, vol. 14, no 17.)
Ce graphique montre quatre catégories de dépenses de consommation: nourriture, logement, vêtements et transport.
Les dépenses moyennes indiquées ici sont celles d'un ménage composé de deux adultes et deux enfants de moins de 16 ans, en 1992.
Ces quatre catégories de dépenses comptent pour les deux tiers environ des dépenses des ménages, dont le total s'élevait en moyenne à 42 500 $ dans les villes et à 37 900 $ dans les régions rurales.
À noter :
Il peut être trompeur de comparer les dépenses de consommation moyennes des ménages urbains et des ménages ruraux. En effet, bien que les dépenses des ménages ruraux soient en moyenne moins élevées, leur revenu moyen l'est également; ce revenu s'établit en effet, après impôt, à 49 180 $ dans les villes et à 41 396 $ dans les régions rurales. Si l'on soustrait de ce revenu les dépenses de consommation totales des deux groupes, on constate donc qu'il reste 3 500 $ à un ménage rural composé de deux adultes et de deux enfants de moins de 16 ans, comparativement à 6 600 $ pour un ménage urbain du même type.
Pour finir, nous allons maintenant nous pencher sur une nouvelle typologie de la population du Canada.
Cette typologie a été établie à partir des données de recensement de 1981 et 1991, et vise à montrer le niveau de certaines variables et leur évolution entre ces deux dates.
Lorsqu'on analyse ces données, il est possible d'en dégager les différentes caractéristiques afin de définir une nouvelle typologie de la population du Canada.
On constate des différences substantielles dans les indicateurs de résultats (p. ex. le pourcentage de la population occupant un emploi, les niveaux de revenu, etc.) entre les divisions de recensement des grandes villes (les «établissements primaires») et les autres.
De même, on note des différences importances entre les divisions de recensement du Nord où l'on dénombre une forte proportion d'Autochtones (ce qu'on a appelé le «Nord autochtone») et les autres. Les résultats obtenus pour les autres divisions de recensement sont relativement similaires.
Les résultats obtenus pour les autres divisions de recensement sont relativement similaires.
Bien que les différences relatives soient minimes, il est possible d'établir cinq catégories.
Périphérie urbaine : Il s'agit d'un groupe de divisions de recensement situées à l'intérieur ou à proximité des grandes villes, et pour lesquelles les résultats sont semblables à ceux des établissements primaires, à savoir un revenu et un niveau de scolarisation élevés, une population active qualifiée et une économie fondée sur les services.
Nirvana rural : Cette expression désigne les divisions de recensement dans lesquelles des citadins sont allés s'établir à la campagne. Les compétences et les niveaux de revenu y sont élevés. Beaucoup de résidents se rendent en ville pour travailler, et demeurent intégrés économiquement et socialement aux centres urbains voisins.
Régions agro-rurales : Ce groupe de divisions de recensement se caractérise par le déclin rapide de leur population, l'exode de leurs jeunes, des niveaux de revenu modérés, une forte dépendance vis-à-vis des services gouvernementaux sur le plan de l'emploi et une dépendance relativement forte vis-à-vis des paiements de transfert sociaux.
Il est important de souligner que la plupart des divisions de recensement de la Saskatchewan et une bonne partie de celles du Québec se retrouvent dans cette catégorie.
Enclaves rurales : Les perspectives d'emploi sont rares dans ces divisions de recensement. Les secteurs qui y sont établis, par exemple la fabrication, la pêche et les forêts, sont généralement en déclin. Il en résulte des revenus faibles, une forte proportion de familles vivant sous le seuil de faible revenu et une forte dépendance vis-à-vis des paiements de transfert gouvernementaux. Le niveau de scolarité y est généralement inférieur à la moyenne, et les jeunes restent le plus souvent dans la région.
Régions d'exploitation des ressources : Les divisions de recensement de cette catégorie sont dominées par l'exploitation des mines et du pétrole. Les familles y sont jeunes, scolarisées, et jouissent d'un revenu élevé et stable.
Voici des cartes plus détaillées des provinces de l'Est et de l'Ouest.
Voici des cartes plus détaillées des provinces de l'Est et de l'Ouest.
En résumé!
Merci.
Derniere mise à jour 97/01/15