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    Bulletin d'analyse – Régions rurales et petites villes du Canada

    Zones de travail autonomes : une proposition de délimitation et de classification selon le degré de ruralité

    Introduction

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    L'un des termes les plus courants dans les recherches économiques et sociales est celui du « marché du travail ». Ce concept est habituellement utilisé avec deux principales connotations qui se chevauchent, dans une certaine mesure. La première fait ressortir un ensemble de normes, de pratiques et de tendances de l'emploi qui sont propres dans certains cas à certains métiers ou secteurs d'activités. La seconde connotation fait ressortir la dimension spatiale du marché, comme région géographique dans laquelle se produisent une multitude d'activités de travail. Dans le présent bulletin, nous nous concentrons sur ce second aspect : nous définissons un ensemble de zones de travail autonomes (ZTA) qui, en termes généraux, peuvent être définies comme des espaces géographiques dans lesquels la majorité des résidents de la population active ont aussi leur lieu de travail.

    L'analyse des zones spatiales de travail s'intéresse aux liens entre les plus petites unités géographiques au moyen du navettage de la population active. Dans le contexte canadien, ce type d'analyse a été centré sur les régions métropolitaines et les principales agglomérations comme destinations principales du navettage des résidents hors métropole. À l'extérieur des grands centres urbains, l'exemple le mieux connu et le plus complet d'une délimitation d'un type de marché du travail est le système de classification des zones d'influence métropolitaine (ZIM)1 (McNiven et coll., 2000) (encadré 1).

    L'approche des ZIM fait ressortir les liens entre les régions métropolitaines centrales et les régions environnantes, tout en prêtant moins d'attention aux liens avec les plus petites régions géographiques à l'extérieur des zones du marché du travail des régions métropolitaines de recensement (RMR) et des agglomérations de recensement (AR). Bien que la ZIM constitue une structure utile pour la comparaison des zones, le système considère chaque région rurale et petite ville comme étant essentiellement distincte l'une de l'autre et classe chaque unité uniquement en fonction de ses liens avec les grands centres urbains. Il s'agit ici d'un modèle de navettage de la périphérie au noyau (et vice-versa). Une récente étude a montré que, pour les résidents à l'extérieur des RMR ou des AR, le navettage avec d'autres zones à l'extérieur des RMR ou des AR est aussi important que le navettage vers les grands centres urbains (Harris, Alasia et Bollman, 2008). En d'autres mots, pour les résidents canadiens des régions rurales et des petites villes (RRPV), les marchés du travail que sont les petites villes et les agglomérations rurales sont aussi importants que les marchés du travail des grands centres urbains.

    Les zones de travail autonomes délimitées dans la présente analyse examinent cet enjeu en portant une plus grande attention sur la nature multidirectionnelle du navettage et en tenant compte de la force réelle des relations de navettage entre les municipalités, peu importe leur structure d'agglomération. Notre analyse considère les liens de navettage entre les petites agglomérations et, par conséquent, permet de déterminer plus clairement et de mieux comprendre les zones de travail autonomes qui sont principalement de nature rurale.

    Les données utilisées pour créer les zones de travail autonomes sont fondées sur les données sur le navettage (déplacement domicile-travail) produites par le Recensement de la population de 2006 (encadré 2). Bien que les données sur les déplacements domicile-travail soient accessibles à de nombreux niveaux géographiques différents, la géographie des subdivisions de recensement (SDR) (encadré 1) est celle qui combine la couverture nationale ayant la plus petite échelle géographique possible, d'un côté, et une correspondance assez proche avec les unités administratives réelles (la municipalité), d'un autre côté. Pour cette raison, l'analyse est menée à l'échelle géographique des SDR.


    Notes

    1. La zone du marché du travail d'un grand centre urbain (GCU) est d'abord définie au moyen de données sur le navettage vers le noyau urbain d'une région métropolitaine de recensement (RMR) ou d'une agglomération de recensement (AR) (Statistique Canada, 2007). Les régions rurales et petites villes (RRPV) à l'extérieur du marché spatial du travail d'un GCU sont classées selon le degré d'influence métropolitaine, lequel se mesure par les liens de navettage (du Plessis et coll., 2001). Finalement, les RRPV du Canada sont classées dans cinq catégories d'influence métropolitaine (encadré 1).
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