Comment s'explique la croissance de la productivité du travail?

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Étant donné que les augmentations de la productivité du travail sont associées à une croissance économique plus élevée, un niveau de vie plus élevé et des revenus réels plus élevés, les analystes se sont penchés sur la source des améliorations à la productivité du travail.

Un grand nombre de raisons expliquent la croissance de la productivité du travail : une augmentation du nombre de machines et du matériel offerts aux travailleurs, une proportion plus élevée de travailleurs qualifiés, une augmentation de la taille des usines, des modifications à la structure organisationnelle ainsi que des améliorations sur le plan de la technologie.

Si l'on utilise le cadre comptable de la croissance qui a été adopté par l'Organisation de coopération et de développement économiques dans ses recommandations concernant la mesure de la productivité5, les Comptes canadiens de productivité peuvent être utilisés pour diviser la croissance de la productivité du travail en parties provenant des augmentations de l'intensité du capital, des augmentations du niveau de compétence des travailleurs (on parlera ici de changement à la composition de la main-d'oeuvre)6 et de toutes les autres sources, ce que l'on appelle la croissance de la productivité multifactorielle (PMF) :

ΔPIB/ Heures =PMF) + Sk * Δ(Capital / Heures) + Sl * ΔCMO, (2)

où ΔPIB/ Heures correspond à la croissance de la productivité du travail, ΔPMF correspond à la croissance de la productivité multifactorielle, Sk correspond à la part de la rétribution du capital du produit intérieur brut (PIB), Δ(Capital / Heures) correspond à la croissance du capital (machines, immeubles et structures mécaniques) disponible par heure travaillée, Sl correspond à la part de la rémunération du travail du PIB et ΔCMO correspond à la croissance de la mesure des compétences de la main-d'oeuvre7.

La productivité du travail peut augmenter en raison d'une intensité du capital plus élevée par travailleur. Par exemple, une hausse de l'investissement dans la technologie de l'information peut accroître l'intensité du capital. Étant donné que la technologie de l'information est devenue moins dispendieuse, les entreprises ont remplacé la main-d'oeuvre et d'autres formes de capital par la technologie de l'information.

La productivité du travail peut également augmenter en raison d'une proportion plus élevée de travailleurs qualifiés. Perfectionner les compétences des travailleurs par l'intermédiaire de l'éducation ou d'une expérience accrue peut augmenter la productivité du travail. Les entreprises canadiennes peuvent améliorer les compétences de leurs travailleurs en offrant la scolarisation, l'acquisition d'expérience en cours d'emploi ou le recyclage professionnel.

La PMF saisit tous les autres effets. Il s'agit du facteur résiduel qui saisit quantité d'influences, parmi celles-ci, les changements technologiques.

Nous avons utilisé ce cadre afin de décomposer la croissance de la productivité du travail en proportions qui proviennent des augmentations de l'intensité du capital, des niveaux de compétence de la main-d'oeuvre et de la PMF (figure 3). Au cours de la période allant de 1961 à 2005, les augmentations de l'intensité du capital ont contribué à 1,1 % de l'augmentation de 2,1 % de la productivité du travail, à une augmentation de 0,4 % des niveaux de compétence de la main-d'oeuvre et à une hausse de 0,5 % de la PMF.

Figure 3
Sources de croissance de la productivité du travail, secteur des entreprises

La détérioration de la croissance de la productivité du travail de 1960 à 1970 est principalement attribuable au ralentissement de la croissance de la PMF, laquelle est passée de 1,5 % à 0,2 %, et dans une moindre mesure, à un ralentissement de la croissance de la composition de la maind'oeuvre en raison d'une croissance plus lente de la main-d'oeuvre qualifiée (de 0,7 % à 0,2 %). La contribution de l'intensité du capital est passée de 1,4 % à 1,6 %.

Le ralentissement de la productivité du travail des années 1970 aux années 1980, laquelle est passée de 2,0 % à 1,4 %, est principalement attribuable à une diminution de la croissance de l'intensité du capital et, dans une moindre mesure, à une diminution de la PMF.

La productivité du travail dans les années 1990 s'explique par une reprise de la croissance de la PMF. Les contributions de l'intensité du capital et de la composition de la main-d'oeuvre sont demeurées pour ainsi dire inchangées depuis les années 1980.

La période après 2000 a connu une autre diminution de la croissance de la productivité du travail. Cette diminution est attribuable à un recul de la croissance de l'intensité du capital et à un recul plus marqué de la croissance de la PMF8. Le recul de la croissance de la PMF représentait 65 % du recul de la croissance de la productivité du travail de la période de 1988 à 2000 à la période de 2000 à 2005. La diminution de l'intensité du capital représentait 27 % du recul.

 

5. Voir http/www.oecd.org/dataoecd/59/29/2352458.pdf.

6. Voir Gu et coll., 2003.

7. Pour une discussion du cadre comptable de la croissance utilisé pour produire cette formule, voir Baldwin et Gu, 2007b.

8. Voir Statistique Canada, 2007d.