Niveaux de la productivité multifactorielle

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Afin de comprendre les facteurs qui influencent les différences de la productivité du travail entre le Canada et les États-Unis, d'autres efforts doivent être déployés afin de produire des estimations des entrées autres que le travail. L'élément le plus important pour transformer la productivité relative du travail en productivité multifactorielle (PMF) relative est une estimation de l'intensité relative du capital. Encore une fois, les sources de données et la méthode au Canada et aux États-Unis doivent être uniformisées. Peut-être que le choix le plus important ici est celui des estimations de la dépréciation, puisque l'on évalue le capital comme étant la somme des investissements antérieurs moins la dépréciation constatée.

Le Canada et les États-Unis n'utilisent pas exactement les mêmes estimations de la dépréciation, bien qu'ils utilisent tous les deux les prix des immobilisations usagées pour estimer le taux auquel les investissements dans les immobilisations neuves perdent de la valeur (c.-à-d. déprécient) au fil du temps. Le Canada a un ensemble complet de données sur les prix qui est en lien avec son enquête sur les investissements. Les États-Unis utilisent une multitude de sources (données sur le commerce) pour estimer ses taux de dépréciation. Les estimations qui en résultent pour le Canada et les États-Unis diffèrent légèrement pour ce qui est des machines et du matériel et davantage pour les immeubles et les structures mécaniques17.

On constate des différences entre le Canada et les États-Unis relativement à l'importance de différents types de capital physique. Malgré l'attention que l'on porte aux machines et au matériel, ce secteur ne représente pas plus de 25 % du capital total au Canada en 1999. En revanche, les immeubles en représentent plus de 55 %.

D'importantes quantités de capital sont également consacrées aux travaux de génie au Canada. En fait, à 20 %, la part des travaux de génie est presque aussi importante que celle des machines et du matériel. Ces immobilisations appuient le secteur des services publics, les pipelines, les voie ferrées, les aéroports, les communications ainsi que le secteur du pétrole et du gaz.

Comme il a été discuté précédemment, les stocks de capital dans les deux pays sont en fait l'accumulation de ces investissements au fil des ans qui sont additionnés grâce à la méthode de l'inventaire permanent. Toutefois, si différentes durées de vie des services et différents taux de dépréciation sont utilisés pour comparer le Canada et les États-Unis, le niveau relatif et la tendance peuvent être faussés. Par conséquent, les comparaisons précédentes de l'intensité du capital entre le Canada et les États-Unis à l'aide de taux de dépréciation non rajustés peuvent refléter en partie différentes méthodes. Les taux de dépréciation aux États-Unis utilisés par le Bureau of Economic Analysis (BEA) sont parfois moins élevés que ceux utilisés dans le cadre du programme canadien de la productivité, en particulier dans les structures mécaniques et les structures des bâtiments.

Figure 5
L'intensité du stock de capital total du Canada par rapport à celle des États-Unis, secteur des entreprises (en dollars de 1997)

Les différences du ratio du capital au produit intérieur brut (PIB) sont présentées à la figure 5 au moyen du taux de dépréciation de Statistique Canada, de celui utilisé par le Bureau of Economic Analysis et de celui qui est basé sur les taux de dépréciation respectifs de chaque pays. La ligne « propres taux » illustre le cours du ratio du capital total au PIB si nous employons l'estimation de la productivité provenant du programme canadien de la productivité et du programme de la productivité du BEA. La figure 5 illustre également les ratios capital-production en utilisant des taux de dépréciation communs (soit des taux canadiens ou américains) pour produire les stocks de capital pour les deux pays. Le fait d'utiliser des taux communs augmente l'intensité relative du capital du Canada. Nous appliquons d'abord les taux de dépréciation du BEA aux stocks de capital du Canada et comparons l'intensité du capital entre les deux pays. Si on se base sur les taux de dépréciation communs du BEA, l'intensité relative du capital au Canada devient plus élevée que si elle était basée sur les « propres taux ».. Pour entreprendre une analyse de sensibilité, nous appliquons également les taux de dépréciation de Statistique Canada utilisés dans son programme de la productivité aux stocks de capital du BEA. Il est intéressant de constater que l'intensité relative du capital au Canada augmente davantage avec les taux de dépréciation de Statistique Canada18. Ainsi, l'ampleur de la différence entre l'intensité du capital au Canada et l'intensité aux États-Unis est également sensible au choix entre les taux de dépréciation du BEA et ceux de Statistique Canada. Mais au moins dans la dernière partie des années 1990, il n'y a pas une si grande différence entre les deux courbes, et la différence n'est pas statistiquement significative. .

Toutefois, un examen des ratios capital-PIB par catégorie d'élément d'actif révèle des différences considérables (figure 6). Le ratio capital-PIB en génie du Canada est plus élevé que celui des États-Unis et prend de plus en plus d'importance avec les années19. L'intensité du capital en immeubles est légèrement supérieur au début des années 1990, mais a récemment diminué. Celle en machines et matériel était à peu près la même au début des années 1990 mais a également légèrement diminué.

Figure 6
Intensité du stock de capital total du Canada par rapport à celle des États-Unis, au taux de dépréciation de Statistique Canada (en dollars de 1997)

Les données probantes sur l'intensité relative du capital peuvent être utilisées pour produire une mesure de la valeur relative des services de capital et peuvent être combinées au niveau de la productivité relative du travail pour produire une mesure de la PMF relative au Canada en comparaison avec celle des États-Unis (voir le tableau 1). Le niveau agrégé de la PMF de l'économie canadienne dans le secteur des entreprises représentait 80,3 % de celui des États-Unis en 1999. Le niveau agrégé de la productivité du travail au Canada représentait 84,2 %.

Tableau 1
Niveaux relatifs de productivité Canada-États-Unis pour le secteur des entreprises

Nous avons décomposé les différences de la productivité du travail entre le Canada et les États- Unis en contributions de la PMF et de l'intensité du capital (tableau 2). La PMF et les machines et matériel (M&M) sont les éléments qui ont le plus contribué au niveau moins élevé de la productivité du travail au Canada comparativement au niveau aux États-Unis. Le ratio entre le capital au niveau des immeubles et des structures mécaniques et le travail était plus élevé au Canada, réduisant l'écart du niveau relatif de la productivité du travail au Canada. Les résultats (tableau 2) illustrent que le niveau agrégé de la productivité du travail dans le secteur des entreprises au Canada était de 15,8 % inférieur à celui des États-Unis en 1999. Le niveau moins élevé de la PMF au Canada a fait baisser le niveau relatif de la productivité du travail au Canada de 19,7 %. Le niveau moins élevé du ratio capital-travail dans le secteur des M&M a fait baisser la productivité relative du travail au Canada de 3 %, tandis que le niveau plus élevé du ratio capital-travail dans le secteur des structures a fait augmenter la productivité du travail au Canada de 9 %. Les différences au niveau de la PMF expliquent la majorité des différences du niveau de la productivité du travail.

Tableau 2
Sources des différences de la productivité du travail Canada-États-Unis dans le secteur des entreprises, 1999

 

17. Le Canada a également des estimations de la durée de vie prévue qu'il utilise pour confirmer les estimations produites à partir des données sur les prix des immobilisations usagées. Voir Statistique Canada, 2007c.

18. Ces résultats s'appliquent à tous les types d'actifs en dollars de 1997 et en dollars courants.

19. Cette tendance est manifeste depuis longtemps. Dans Baldwin et Gorecki, 1986, les auteurs indiquent que dans le secteur de la fabrication, le ratio Canada-États-Unis pour les machines et le matériel était relativement stable entre 1961 et 1979, mais que celui des structures et du génie a augmenté en termes relatifs.