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    La revue canadienne de productivité

    Qu’est-ce que la productivité? Comment la mesure-t-on? Quelle a été la productivité du Canada pour la période de 1961 à 2012?

    Qu’est-ce que la productivité? Comment la mesure-t-on? Quelle a été la productivité du Canada pour la période de 1961 à 2012?

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    par John R. Baldwin, Wulong Gu, Ryan Macdonald et Beiling Yan

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    Résumé

    Le présent document fournit un aperçu du programme de productivité de Statistique Canada et une brève description du rendement du Canada en matière de productivité. Il définit la productivité et les diverses mesures utilisées pour examiner les différentes facettes de la croissance de la productivité. Il décrit la différence entre des mesures de productivité partielles (par exemple, la productivité du travail) et une mesure plus complète (productivité multifactorielle) ainsi que les avantages et désavantages de chacune de ces mesures. Le document explique pourquoi la productivité est importante. Il décrit sommairement comment la croissance de la productivité s’intègre dans le cadre comptable de la croissance et comment on utilise ce dernier pour examiner les diverses sources de croissance économique. Il présente brièvement les défis que les statisticiens doivent relever lorsqu’ils mesurent la croissance de la productivité. Il fournit également un survol de la productivité à long terme du Canada et compare celle-ci à celle des États-Unis, selon les niveaux de productivité et selon les taux de croissance de la productivité.

    Mots-clés : croissance de la productivité, niveaux de productivité au Canada et aux États-Unis, effets des termes de l’échange

    1 Introduction

    Le programme de productivité de Statistique Canada produit diverses statistiques sommaires sur la productivité, ainsi qu’une base de données par industrie comprenant les entrées et les produits. Il produit aussi des analyses qui permettent au public de comprendre le portefeuille de produits et le contexte. Le présent document, qui contient un aperçu des définitions de la productivité et un historique de la croissance de la productivité au Canada, résulte de la mise à jour d’un document antérieur (Baldwin et Gu, 2008a) pour permettre de suivre les tendances à long terme, de 1961 à 2012. Des renseignements plus détaillés sur la mesure de la productivité figurent dans Baldwin et Gu (2013).

    2 Qu’est-ce que la productivité?

    La productivité mesure l’efficacité avec laquelle une économie transforme les entrées en produits. Statistique Canada produit des statistiques sommaires pour saisir divers aspects de ce processus.

    Les mesures partielles de la productivité sont les moins complexes. Elles tiennent compte d’une seule entrée comme le travail ou le capital. La productivité du travail correspond au produit intérieur brut (PIB) par heure travaillée. La productivité du capital correspond au PIB par unité de capital.

    Les mesures plus complexes tiennent compte de plus d’une entrée simultanément; par exemple, le travail et le capital ensemble. On parle ici de mesures de la productivité multifactorielle (PMF) et elles correspondent au PIB par unité d’un ensemble combiné de travail et de capital.

    Les mesures de la PMF ont été conçues pour permettre une analyse des changements sous-jacents dans l’économie, pour permettre aux analystes de mieux comprendre les forces qui influencent la croissance, par rapport à ce que permettent les mesures partielles simples. Par exemple, comprendre le processus de croissance exige que nous comprenions les sources de la croissance de la productivité du travail.

    La croissance de la productivité du travail suscite intrinsèquement un intérêt en raison de son lien étroit au fil du temps avec les changements à la rémunération réelle du travail. C’est la cause de cette croissance qui suscite de l’intérêt. La croissance de la productivité du travail peut résulter de l’application de plus de capital (machines et matériel, structures) au processus de production ou peut s’expliquer par un changement technologique. Et dans la mesure où les sources de la croissance découlant de ces deux sources peuvent être découplées, l’incidence des politiques qui influencent ces deux sources différemment peut être évaluée. Voilà à quoi servent les mesures de la PMF.

    La productivité peut être mesurée du point de vue du niveau ou de la croissance, tout comme le PIB. Mais comme pour le PIB, on porte une attention particulière à la croissance de la productivité, sans oublier les comparaisons de la croissance de la productivité d’un pays à l’autre.

    3 Dans quelle mesure la croissance de la productivité est-elle importanteNote 1?

    La croissance de la productivité est étroitement liée à la croissance de notre niveau de vie. La croissance de la production est le résultat de la croissance des entrées et de la croissance de la productivité ou de l’un ou l’autre de ces facteurs. En fait, il s’agit ici du principe qui sous-tend la méthode de base pour estimer la croissance de la productivité. La croissance de la productivité se produit lorsque la croissance de la production est supérieure à celle des entrées, par exemple le travail.

    Le graphique 1 représente la croissance moyenne d’une année à l’autre du produit intérieur brut (PIB) réel dans le secteur des entreprisesNote 2 au cours de la période de 1961 à 2012, ainsi que de ses diverses sous-périodes, qui reflètent différents cycles économiques. Sur toute la période, la croissance économique est passée à 3,5 % par année en moyenne. Pendant les années 1960, la croissance économique a été plus élevée, représentant en moyenne 5,6 % par année. À compter du début des années 1970, la croissance économique a connu un ralentissement constant, passant, en moyenne, de 4,1 % au cours des années 1970 à 3,4 % dans les années 1980, 3,0 % dans les années 1990 et 1,7 % dans les années 2000.

    Graphique 1 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 1

    La croissance de la production peut être influencée par l’augmentation des ressources consacrées à la production ou par l’efficacité avec laquelle ces ressources sont utilisées. Prenons le cas de l’entrée de travail. La production augmentera si le nombre total d’heures travaillées est plus élevé ou si les travailleurs produisent davantage par heure travaillée (si la productivité du travail augmente) :

    P I B = ( P I B / H e u r e s ) * ( H e u r e s )      ( 1 ) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaamiuaiaadM eacaWGcbGaeyypa0JaaiikaiaadcfacaWGjbGaamOqaiaac+cacaWG ibGaamyzaiaadwhacaWGYbGaamyzaiaadohacaGGPaGaaiOkaiaacI cacaWGibGaamyzaiaadwhacaWGYbGaamyzaiaadohacaGGPaGaaCzc aiaaxMaacaGGOaGaaGymaiaacMcaaaa@4E50@

    où les Heures représentent le nombre total de travailleurs-heures.

    Le graphique 1 illustre la variation de chacune de ces composantes au fil du temps. Sur toute la période de 1961 à 2012, la productivité du travail a augmenté pour se situer à une moyenne annuelle de 1,9  %, représentant un peu plus de la moitié de l’augmentation de la croissance du PIB. Le reste est attribuable aux heures, qui sont passées à 1,5 % par année en moyenne.

    Le PIB agrégé mesure le rendement du point de vue du travail et du capital. Les éléments d’évolution de la distribution soulèvent certaines questions, notamment, si la part allant au travail augmente au fil du temps et, en particulier, dans quelle mesure la croissance de la productivité est liée au revenu réel.

    On dit souvent que la croissance de la productivité augmente le niveau de vie. Mais comment cela se fait-il exactement? L’incidence la plus directe des améliorations de la productivité est une augmentation du revenu réel des particuliers. Si une productivité plus élevée signifie des coûts moins élevés et si ces économies sont transférées dans des prix moins élevés, les consommateurs seront en mesure d’acheter des biens et des services à un coût moindre. L’augmentation des dépenses que ces revenus réels plus élevés permettent a un effet de continuité dans l’ensemble de l’économie.

    Pour voir le lien, le graphique 2 compare la tendance de la productivité du travail et la rémunération horaire réelle du travail dans le tempsNote 3. Ce que l’on constate en regardant ce graphique, c’est que la rémunération horaire réelle du travail et la productivité du travail sont étroitement liées à long terme. Une grande partie de l’augmentation de la productivité a été reportée sur une augmentation de la rémunération horaire réelle du travailNote 4. La détérioration dans le temps de la productivité du travail s’est traduite par un ralentissement de la croissance de la rémunération horaire réelle du travail.

    Graphique 2 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 2

    4 Comment s’explique la croissance de la productivité du travail?

    Étant donné que les augmentations de la productivité du travail sont associées à une croissance économique plus élevée, un niveau de vie plus élevé et des revenus réels plus élevés, les analystes se sont penchés sur la source des améliorations à la productivité du travail.

    Un grand nombre de raisons expliquent la croissance de la productivité du travail : une augmentation du nombre de machines et de la quantité de matériel offerts aux travailleurs, une proportion plus élevée de travailleurs qualifiés, une augmentation de la taille des usines, des modifications à la structure organisationnelle ainsi que des améliorations sur le plan de la technologie.

    Les Comptes canadiens de productivité utilisent le cadre comptable de la croissance qui a été adopté par l’Organisation de coopération et de développement économiques dans ses recommandations concernant la mesure de la productivitéNote 5. Les Comptes canadiens de productivité peuvent être utilisés pour diviser la croissance de la productivité du travail en parties provenant des augmentations de l’intensité du capital, des augmentations du niveau de compétence des travailleurs (on parlera ici de changement de composition de la main-d’œuvre)Note 6 de même que de toutes les autres sources, ce que l’on appelle la croissance de la productivité multifactorielle (PMF) :

    ΔPIB/Heures=(ΔPMF)+Sk*Δ(Capital/Heures)+Sl*ΔCMO,      (2) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaeyiLdqKaam iuaiaadMeacaWGcbGaai4laiaadIeacaWGLbGaamyDaiaadkhacaWG LbGaam4Caiabg2da9iaacIcacqGHuoarcaWGqbGaamytaiaadAeaca GGPaGaey4kaSIaam4uaSGaam4AaiaacQcakiabgs5aejaacIcacaWG dbGaamyyaiaadchacaWGPbGaamiDaiaadggacaWGSbGaai4laiaadI eacaWGLbGaamyDaiaadkhacaWGLbGaam4CaiaacMcacqGHRaWkcaWG tbWccaWGSbGaaiOkaOGaeyiLdqKaam4qaiaad2eacaWGpbGaaiilai aaxMaacaWLjaGaaiikaiaaikdacaGGPaaaaa@6453@

    ΔPIB/Heures MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaeyiLdqKaam iuaiaadMeacaWGcbGaai4laiaadIeacaWGLbGaamyDaiaadkhacaWG LbGaam4Caaaa@4004@ correspond à la croissance de la productivité du travail et ΔPMF MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaeyiLdqKaam iuaiaad2eacaWGgbaaaa@39CF@ correspond à la croissance de la productivité multifactorielle, Sk MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaam4uaSGaam 4Aaaaa@37C9@  correspond à la part de la rétribution du capital du produit intérieur brut (PIB), Δ(Capital/Heures) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaeyiLdqKaai ikaiaadoeacaWGHbGaamiCaiaadMgacaWG0bGaamyyaiaadYgacaGG VaGaamisaiaadwgacaWG1bGaamOCaiaadwgacaWGZbGaaiykaaaa@4554@  correspond à la croissance du capital (machines, immeubles et ouvrages de génie) disponible par heure travaillée, Sl MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaam4uaSGaam iBaaaa@37CA@  correspond à la part de la rémunération du travail du PIB et ΔCMO MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaeyiLdqKaam 4qaiaad2eacaWGpbaaaa@39CB@ correspond à la croissance de la mesure des compétences de la main-d’œuvreNote 7.

    La productivité du travail peut augmenter en raison d’une intensité du capital plus élevée par travailleur. Par exemple, une hausse de l’investissement dans la technologie de l’information peut accroître l’intensité du capital. Étant donné que la technologie de l’information est devenue moins dispendieuse, les entreprises ont remplacé la main-d’œuvre et d’autres formes de capital par la technologie de l’information.

    La productivité du travail peut également augmenter en raison d’une proportion plus élevée de travailleurs qualifiés. Perfectionner les compétences des travailleurs par l’intermédiaire de l’éducation ou d’une expérience accrue peut augmenter la productivité du travail. Les entreprises canadiennes peuvent améliorer les compétences de leurs travailleurs en offrant la scolarisation, l’acquisition d’expérience en cours d’emploi ou le recyclage professionnel.

    La PMF saisit tous les autres effets. Il s’agit du facteur résiduel qui saisit quantité d’influences, parmi celles-ci, les changements technologiques.

    Ce cadre est utilisé pour décomposer la croissance de la productivité du travail en proportions qui proviennent des augmentations de l’intensité du capital, des niveaux de compétence de la main-d’œuvre et de la PMF (graphique 3). Au cours de la période allant de 1961 à 2012, les augmentations de l’intensité du capital ont contribué à 1,0 % de l’augmentation de 1,9 % de la productivité du travail, à une augmentation de 0,4 % des niveaux de compétence de la main-d’œuvre et à une hausse de 0,5 % de la PMF.

    Graphique 3 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 3

    La détérioration de la croissance de la productivité du travail des années 1960 aux années 1970 est principalement attribuable au ralentissement de la croissance de la PMF, laquelle est passée de 1,7 % à 0,5 %, et, dans une moindre mesure, à un ralentissement de la croissance de la composition de la main-d’œuvre en raison d’une croissance plus lente de la main-d’œuvre qualifiée (de 0,7 % à 0,3 %). La contribution de l’intensité du capital est passée de 1,1 % à 1,3 %.

    Le ralentissement de la productivité du travail des années 1970 aux années 1980, laquelle est passée de 2,1 % à 1,5 %, est principalement attribuable à une diminution de la croissance de l’intensité du capital, ainsi qu’à une diminution de la PMF.

    La productivité du travail dans les années 1990 s’explique par une reprise de la croissance de la PMF. Les contributions de l’intensité du capital et de la composition de la main-d’œuvre sont demeurées pour ainsi dire inchangées depuis les années 1980.

    La période après 2000 a connu une autre diminution de la croissance de la productivité du travail. Cette diminution résultait d’un recul de la croissance de la PMF. Ce recul de la croissance de la PMF était à l’origine de la quasi-totalité de la diminution de la croissance de la productivité du travail qui a eu lieu de la période de 1988 à 2000 à la période de 2000 à 2012.

    5 Production de statistiques sommaires sur la productivité : quels sont les problèmes?

    5.1 Avec les concepts?

    Les Comptes canadiens de productivité produisent plusieurs mesures différentes de la croissance de la productivité. Tandis que les mesures de la productivité partielle sont plutôt simples à comprendre, elles ont été dépassées dans le monde de l’analyse pratique par la mesure plus complexe de la productivité multifactorielle (PMF). Bien que cette mesure soit maintenant devenue la norme chez les expertsNote 8, la PMF est un concept analytique, et elle est calculée en s’appuyant sur des hypothèses particulières quant à la nature de l’économie. Étant un concept analytique, la PMF est plus difficile à comprendre pour les utilisateurs moins spécialisés des produits de Statistique Canada. Les hypothèses intégrées au cadre comptable de la croissance signifient que sa validité, aux yeux de certains utilisateurs, repose sur leur acceptation de ces hypothèses.

    Les Comptes canadiens de productivité ont répondu à ces questions en donnant des descriptions détaillées de la méthode utilisée pour élaborer les mesuresNote 9 et en permettant de savoir jusqu’à quel point d’autres approches donnent des mesures sensiblement différentes de la croissance de la PMFNote 10.

    Un autre problème important concernant les estimations de la PMF c’est qu’elles saisissent ce que nous ne pouvons expliquer : elles représentent un facteur résiduel calculé une fois que d’autres facteurs mesurables ont été pris en considération. Pour certains analystes, cela ne constitue pas un problème, puisqu’ils veulent une mesure des facteurs externes qui sont imposés à une économie par des progrès technologiques non incorporés. Mais encore là, nous avons besoin d’être éclairés sur les facteurs qui sous-tendent cette composante : des changements à la taille des usines ou aux économies rattachées à la durée du cycle de production, une réorganisation des entreprises relativement à la délocalisation et à l’impartition, de nouvelles technologies, un capital incorporel. Afin de répondre aux demandes dans ces domaines, Statistique Canada a présenté des études utilisant des microdonnées des entreprises dans chacun de ces secteursNote 11.

    5.2 Avec la mesure?

    Dans une économie aussi large et diversifiée que celle du Canada, calculer une statistique sommaire pour la productivité laquelle, en 2012, récapitulait les efforts de 17,9 millions de travailleurs œuvrant dans des milliers d’établissements ayant une production d’environ 1,8 mille milliards de dollars représente une tâche herculéenne. Statistique Canada effectue ces calculs dans son programme de productivité, qui utilise un ensemble de sources de données intégrées produites par le Système de comptabilité nationale.

    Statistique Canada produit des statistiques sur la productivité dans le cadre d’un programme de production régulier. Il ne s’agit pas d’un exercice de recherche occasionnel, comme cela est le cas dans de nombreux autres pays. Le processus de production pour les Comptes canadiens de productivité est intégré au Système de comptabilité nationale. Les Comptes canadiens de productivité jouent un rôle important en tant qu’intégrateur de données provenant de différentes sources au sein de l’organisme.

    Les comptes nationaux intégrés de Statistique Canada donnent les fondements sur lesquels reposent les comptes de productivité. Étant donné qu’ils sont intégrés sous plusieurs dimensions, soit la demande, le revenu et les comptes des industries, ainsi que les tableaux détaillés des entrées-sorties, les comptes de productivité prennent appui sur des fondements solides. Par exemple, les estimations de la productivité qui ont recours à la demande sont compatibles avec celles utilisant les industries.

    Les Comptes canadiens de productivité élaborent un ensemble de données intégrées sur la contribution des produits, des entrées, du travail et du capital au processus de production. Les Comptes canadiens de productivité de Statistique Canada produisent tout d’abord un ensemble de comptes de production intégrés, qui donnent le produit intérieur brut à partir de la demande finale et, au niveau de l’industrie, un ensemble de comptes cohérents intégrés. Le Groupe de la productivité utilise cet ensemble de comptes intégrés pour produire une série d’estimations des services de travail et de capital qui correspondent aux estimations de la production. Par exemple, en ce qui touche le travail, le Groupe de la productivité choisit parmi des données provenant de diverses sources, telles que les enquêtes auprès des ménages par rapport à celles auprès des employeurs, qui donnent chacune des estimations différentes des entrées de travail. Le groupe s’assure alors que les limites des sources de main-d’œuvre s’alignent sur les limites des données de l’industrie et produit un ensemble d’entrées de travail (en estimant les emplois et les heures travaillées séparément puis en les multipliant ensemble). Dans le cas des services de capital, le groupe utilise les données sur l’investissement provenant d’une enquête sur l’investissement, les rapproche et les modifie conformément aux limites du Système de comptabilité nationale, puis estime les services de capital qui utilisent les taux de rendement calculés d’après les estimations des profits du Système de comptabilité nationale, ou d’après les excédents tirés des tableaux des entrées-sorties.

    Le programme de productivité de Statistique Canada garantit aussi l’assurance de la qualité de toutes les sources d’entrées en améliorant la cohérence générale de ces produits. L’analyse dans le cadre du programme de productivité, comme c’est le cas ailleurs dans les Comptes nationaux, est en fait le prolongement de la nature particulière du processus de production. Le processus de production dans les Comptes canadiens de productivité combine des données provenant de diverses sources. Pour construire une série de données officielles, ce processus de production compare des données provenant d’une source (par exemple, valeur ajoutée par industrie) avec celles provenant d’une autre source (par exemple, entrées de travail). En fin de compte, ce processus comparatif vise à ce qu’il y ait cohérence entre les diverses sources. Les données qui sont produites dans le cadre des enquêtes sur la production sont assujetties à des erreurs de réponse et à des erreurs dues à la non-réponse. En examinant dans quelle mesure une série se compare à une autre (par exemple, dans quelle mesure les estimations sur l’emploi provenant de l’Enquête sur la population active se comparent à celles de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail), les analystes des Comptes de productivité peuvent évaluer si l’erreur d’enquête dans l’une ou l’autre des sources de données est anormalement importante pendant une période. Le cas échéant, les analystes peuvent adapter l’estimation la plus appropriée pour la création d’une série chronologique qui n’est pas seulement uniforme dans le temps, mais qui correspond également aux autres données utilisées dans les estimations de productivité.

    Les Comptes canadiens de productivité mettent au point et tiennent à jour une importante base de données en appui au programme de productivité, base de données que certains appellent KLEMS (capital, main-d’œuvre, énergie, matériaux et services). La base de données KLEMS incorpore des données de séries chronologiques sur la production brute, les entrées de matériel, les entrées de services, les achats énergétiques, le travail, l’investissement et le capital. Chacune de ces séries de données est calculée en dollars courants et en dollars réels (constants). Un indice des prix est recueilli pour chacune de ces séries. Enfin, la base de données KLEMS classifie ces séries à l’aide de quatre niveaux d’agrégation correspondant aux niveaux S, M et L utilisés dans les Comptes des entrées-sorties de Statistique Canada.

    6 Comparaisons internationales de la productivité

    Les données considérées comme étant adéquates pour certaines fins, c’est-à-dire qu’elles répondent à des normes de qualité acceptables dans un domaine, peuvent ne pas l’être pour d’autres fins. De plus, des statistiques peuvent être établies dans un but, mais les utilisateurs peuvent commencer à les utiliser dans un autre but, un but dans lequel elles n’ont pas été conçues et pour lequel leur utilisation n’est probablement pas idéale.

    L’évolution du programme canadien de productivité est un exemple d’une telle transition. Les comptes de productivité de Statistique Canada ont été à l’origine conçus pour fournir des données sur les taux de croissance de la productivité au Canada, d’abord en ce qui a trait à la productivité du travail puis à la productivité multifactorielle (PMF) (ce que les universitaires appellent souvent la productivité totale des facteurs). Dans un monde où la mondialisation prend de plus en plus d’importance, les demandes de comparaisons internationales de la part des utilisateurs ont augmenté. Produire des estimations qui répondent à des normes de qualité acceptables pour des comparaisons internationales pose des problèmes particuliers.

    Le programme de productivité à Statistique Canada visait au départ à fournir des produits d’information qui comparent les taux de croissance de la productivité du Canada à ceux des États-Unis en choisissant des estimations propres aux États-Unis qui se rapprochent le plus des estimations canadiennes. Malgré les différences entre les sources utilisées par les deux pays, ces différences demeurent suffisamment stables dans le temps, de sorte qu’en général elles ne représentent pas un problème important pour les comparaisons des taux de croissance Canada-États-Unis.

    Toutefois, les statistiques sommaires produites par les programmes officiels de mesure de la productivité des deux pays sont loin d’être idéales pour analyser les différences des niveaux de productivité. Les analystes ont utilisé les données auxquelles ont recours les programmes de croissance pour produire des comparaisons de niveaux d’un pays à l’autre.

    Même si les données qui y étaient utilisées à cette fin n’étaient pas produites dans le but d’estimer les différences de niveaux, les organismes statistiques doivent répondre aux besoins des utilisateurs puisque la pertinence est un aspect important de la qualité du produit.

    Au Canada, les utilisateurs ont demandé une orientation sur la qualité des comparaisons des niveaux de productivité au Canada et aux États-Unis. Statistique Canada a produit une série d’études en vue d’examiner d’autres méthodes qui peuvent être utilisées pour estimer le niveau de productivité relative, tant la productivité du travail que la PMF. Statistique Canada a constaté que malgré la similarité relative des systèmes statistiques des deux pays, une meilleure harmonisation des sources de données et de la méthode utilisée était nécessaire pour produire de meilleures estimations du niveau relatif de la productivité Canada-États-Unis.

    Des études ont souligné plusieurs problèmes posés par nombre des tentatives antérieures en vue de comparer les niveaux de la productivité du travail au Canada et aux États-UnisNote 12. D’abord, il arrivait que les mesures du produit intérieur brut (PIB) utilisées ne soient pas comparables. Le PIB est mesuré aux prix du marché, aux prix de base et au coût des facteurs. Et le niveau du PIB qui est produit par ces estimations peut varier jusqu’à 16 %. Ensuite, les comparaisons des niveaux du PIB d’un pays à l’autre doivent tenir compte des différences des niveaux des prix si on veut transformer les valeurs relatives de la production en niveaux relatifs de la production réelle. Pour ce faire, les parités de pouvoir d’achat (PPA) sont nécessaires et les PPA actuelles ne sont pas suffisamment précises pour produire des estimations des niveaux relatifs de la production, étant donné les intervalles de confiance plutôt importants auxquels elles sont exposées. Enfin, et de façon plus importante, obtenir des estimations précises de l’entrée de travail relative pose des problèmes particuliers. Il y a des différences dans la façon de calculer l’entrée de travail dans les programmes officiels de mesure de la productivité des deux pays. Ces différences ont mené à un biais vers le bas considérable du niveau relatif de la productivité du travail au Canada lorsqu’il est basé sur les sources « officielles » de la productivité du travail de chaque pays. L’estimation du nombre total d’heures travaillées est le produit du nombre d’emplois par le nombre d’heures travaillées par emploi. L’estimation du nombre d’heures travaillées par emploi que l’on obtient par le biais d’une enquête sur la main-d’œuvre (ou auprès des ménages) est en général plus élevée que l’estimation qui provient d’une enquête auprès des employeurs. Le programme canadien de productivité est basé sur la première estimation, tandis que le programme de productivité des États-Unis est basé sur la dernière. Lorsque l’on utilise des sources comparables pour les deux pays (qu’il s’agisse d’enquêtes auprès des ménages ou des employeurs), l’intensité relative du travail au Canada augmente de 5 %  à 10 % par rapport à l’estimation calculée d’après les estimations officielles utilisées par chaque pays dans leurs programmes respectifs de croissance de la productivité.

    Bien que les comparaisons des taux de croissance de la productivité posent moins de problèmes que les comparaisons des niveaux, Statistique Canada fournit aussi des directives pour les comparaisons des taux de croissance de la productivité. Une étude avait pour objectif de quantifier les intervalles de confiance qu’il convient d’appliquer aux estimations des taux de croissance du PIB utilisées pour estimer la productivité du travail et la PMF (Baldwin et Harchaoui, 2001). Une autre étude avait pour but de quantifier l’effet de l’utilisation de différentes méthodes sur les estimations des services du capital et de la croissance de la PMF dans le secteur des entreprises (Baldwin et Gu, 2007a). Une troisième étude (Baldwin et Gu, 2013) cherchait à répondre à la question de savoir si l’utilisation de différents niveaux de détail des industries a une incidence sur les comparaisons des taux de croissance de la PMF entre le Canada et les États-Unis.

    7 Les niveaux Canada-États-Unis

    Le débat entourant l’écart de productivité du Canada tourne souvent autour de sa contribution à un écart du produit intérieur brut (PIB) par habitant. Les différences du PIB par habitant entre le Canada et les États-Unis peuvent être examinées grâce à la formule suivante :

    PIB/POP=( PIB/HEURES )*( HEURES/EMP )*(  EMP/POP  ).      (3) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaamiuaiaadM eacaWGcbGaai4laiaadcfacaWGpbGaamiuaiabg2da9maabmaabaGa amiuaiaadMeacaWGcbGaai4laiaadIeacaWGfbGaamyvaiaadkfaca WGfbGaam4uaaGaayjkaiaawMcaaiaacQcadaqadaqaaiaadIeacaWG fbGaamyvaiaadkfacaWGfbGaam4uaiaac+cacaWGfbGaamytaiaadc faaiaawIcacaGLPaaacaGGQaWaaeWaaeaacaqGGaGaamyraiaad2ea caWGqbGaai4laiaadcfacaWGpbGaamiuaiaabccaaiaawIcacaGLPa aacaGGUaGaaCzcaiaaxMaacaGGOaGaaG4maiaacMcaaaa@5D97@

    Cette formule décompose le PIB relatif par habitant  (PIBHAB) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaaiikaiaadc facaWGjbGaamOqaiaadIeacaWGbbGaamOqaiaacMcaaaa@3C13@  en productivité relative du travail (PIB/HEURES) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaaiikaiaadc facaWGjbGaamOqaiaac+cacaWGibGaamyraiaadwfacaWGsbGaamyr aiaadofacaGGPaaaaa@3F56@ , en effort relatif (le nombre d’heures travaillées par emploi [ou par employé]) et en taux d’emploi relatif par habitant (le ratio du nombre d’employés [ou d’emplois] par rapport à la population totale). L’équation peut être réécrite de la façon suivante :

    PIBHAB=PROD*EFFORT*TAUXEMP.      (4) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaamiuaiaadM eacaWGcbGaamisaiaadgeacaWGcbGaeyypa0JaamiuaiaadkfacaWG pbGaamiraiaacQcacaWGfbGaamOraiaadAeacaWGpbGaamOuaiaads facaGGQaGaamivaiaadgeacaWGvbGaamiwaiaadweacaWGnbGaamiu aiaac6cacaWLjaGaaCzcaiaacIcacaaI0aGaaiykaaaa@4F1D@

    Le montant disponible pour la consommation par habitant dans un pays (PIBHAB) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaaiikaiaadc facaWGjbGaamOqaiaadIeacaWGbbGaamOqaiaacMcaaaa@3C13@  sera plus élevé lorsque la productivité (PROD) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaaiikaiaadc facaWGsbGaam4taiaadseacaGGPaaaaa@3A98@  est plus élevée, lorsque les employés travaillent pendant de plus longues heures (ce que l’on appelle ici EFFORT MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaamyraiaadA eacaWGgbGaam4taiaadkfacaWGubaaaa@3ADA@ ) et lorsqu’une plus grande proportion de la population est employée (TAUXEMP) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaaiikaiaads facaWGbbGaamyvaiaadIfacaWGfbGaamytaiaadcfacaGGPaaaaa@3D16@ . Les variables EFFORT MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaamyraiaadA eacaWGgbGaam4taiaadkfacaWGubaaaa@3ADA@  et TAUXEMP MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaamivaiaadg eacaWGvbGaamiwaiaadweacaWGnbGaamiuaaaa@3BBD@  peuvent également être regroupées dans une variable qui saisit le nombre d’heures travaillées par habitant.

    Au cours de la période de 1981 à 2012, le niveau du PIB par habitant au Canada représentait en moyenne seulement 84,5 % du PIB par habitant aux États-Unis (graphique 4). Autrement dit, l’écart de production en faveur des États-Unis était de 15,5 % en ce qui concerne le PIB par habitant. Toutefois, l’écart entre le Canada et les États-Unis sur le plan de la productivité du travail était beaucoup moins grand, à seulement 10,1 % du niveau de la productivité aux États-Unis. Cela signifie que la différence moyenne de la productivité du travail au cours de cette période représentait 65 % de la différence totale en points de pourcentage du PIB par habitant des deux pays. Autrement dit, si l’intensité du travail était la même dans les deux pays, plus de la moitié de la différence du PIB par habitant disparaîtrait. Au cours de cette période, les heures travaillées par habitant au Canada représentaient seulement 94 % des heures travaillées par habitant aux États-Unis.

    Graphique 4 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 4

    Lorsque ce PIB par habitant relatif est ventilé entre les trois composantes susmentionnées, on peut constater des différences importantes entre le Canada et les États-Unis dans chacun des deux premiers domaines. De 1981 à 2012, le nombre d’heures travaillées par emploi au Canada ne représentait que 96,2 % du nombre d’heures travaillées par emploi aux États-Unis. Le nombre d’emplois par membre éventuel de la main-d’œuvre (population de plus de 15 ans) au Canada représentait, en moyenne, 95,7 % du taux d’emplois aux États-Unis. Le ratio relatif de la main-d’œuvre Canada-États-Unis, c’est-à-dire le nombre de personnes de plus de 15 ans divisé par la population totale, était en moyenne de 102,2 % sur l’ensemble de la période. Ce chiffre reflète le fait que la population est plus âgée en moyenne au Canada qu’aux États-Unis. Ce ratio a continué d’augmenter au cours du temps, pour passer de 100,0 % en 1994 à 104,0 % en 2012.

    8 Niveaux de la productivité multifactorielle

    Afin de comprendre quels facteurs sont à l’origine des différences entre le niveau de productivité du travail au Canada et aux États-Unis, un travail supplémentaire est nécessaire en vue de produire des estimations du volume relatif des autres entrées que le travail. L’élément le plus important nécessaire pour transformer la productivité relative du travail en productivité multifactorielle (PMF) relative est une estimation de l’intensité relative du capital. Encore une fois, les sources de données et la méthodologie utilisées au Canada et aux États-Unis doivent être uniformisées. Peut-être que le choix le plus important ici est celui des estimations de la dépréciation, puisque l’on évalue le capital comme étant la somme des investissements antérieurs moins la dépréciation constatée.

    Le Canada et les États-Unis n’utilisent pas exactement les mêmes estimations de la dépréciation, bien qu’ils utilisent tous les deux les prix des immobilisations usagées pour estimer le taux auquel les investissements dans les immobilisations neuves perdent de la valeur (c’est-à-dire se déprécient) au fil du temps. Le Canada possède un ensemble complet de données sur les prix qui sont associées à son enquête sur les investissements. Les États-Unis utilisent une multitude de sources (données sur le commerce) pour estimer ses taux de dépréciation. Les estimations qui en résultent pour le Canada et les États-Unis diffèrent légèrement pour ce qui est des machines et du matériel et davantage pour les immeubles et les ouvrages de génieNote 13.

    On constate des différences entre le Canada et les États-Unis en ce qui concerne l’importance de différents types de capital physique. Malgré l’attention qu’on leur porte, les machines et le matériel ne représentaient pas plus de 25 % du capital total au Canada en 1999. En revanche, les immeubles en représentaient plus de 55 %.

    D’importantes quantités de capital sont également consacrées aux travaux de génie au Canada. En fait, à 20 %, la part des travaux de génie est presque aussi importante que celle des machines et du matériel. Ces immobilisations appuient le secteur des services publics, les pipelines, les voies ferrées, les aéroports, les communications ainsi que le secteur du pétrole et du gaz.

    Comme il a été discuté précédemment, les stocks de capital dans les deux pays sont en fait l’accumulation de ces investissements au fil des ans, lesquels sont additionnés par la méthode de l’inventaire permanent. Toutefois, si différentes durées de vie des services et différents taux de dépréciation sont utilisés pour comparer le Canada et les États-Unis, le niveau relatif et la tendance peuvent être faussés. Par conséquent, les comparaisons précédentes de l’intensité du capital entre le Canada et les États-Unis à l’aide de taux de dépréciation non rajustés peuvent refléter en partie différentes méthodes. Les taux de dépréciation aux États-Unis utilisés par le Bureau of Economic Analysis (BEA) sont parfois moins élevés que ceux utilisés dans le cadre du programme canadien de productivité, en particulier dans les ouvrages de génie et dans les structures des bâtiments.

    Les différences du ratio du capital au produit intérieur brut (PIB) sont présentées au graphique 5 au moyen du taux de dépréciation de Statistique Canada, de celui utilisé par le Bureau of Economic Analysis et de celui qui est basé sur les taux de dépréciation respectifs de chaque pays. La ligne « propres taux » illustre le cours du ratio du capital total au PIB si nous employons l’estimation de la productivité provenant du programme canadien de productivité et du programme de productivité du BEA. Le graphique 5 illustre également les ratios capital-production en utilisant des taux de dépréciation communs (soit des taux canadiens ou américains) pour produire les stocks de capital pour les deux pays. Le fait d’utiliser des taux communs augmente l’intensité relative du capital du Canada. Nous appliquons d’abord les taux de dépréciation du BEA aux stocks de capital du Canada et comparons l’intensité du capital entre les deux pays. Si on se base sur les taux de dépréciation communs du BEA, l’intensité relative du capital au Canada devient plus élevée que si elle était basée sur ses « propres taux ». Pour entreprendre une analyse de sensibilité, nous appliquons également les taux de dépréciation de Statistique Canada utilisés dans son programme de productivité aux stocks de capital du BEA. Il est intéressant de constater que l’intensité relative du capital au Canada augmente davantage avec les taux de dépréciation de Statistique CanadaNote 14. Ainsi, l’ampleur de la différence entre l’intensité du capital au Canada et l’intensité aux États-Unis est également sensible au choix entre les taux de dépréciation du BEA et ceux de Statistique Canada.

    Graphique 5 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 5

    Toutefois, un examen des ratios capital-PIB par catégorie d’élément d’actif révèle des différences considérables (graphique 6). Le ratio capital-PIB en génie du Canada est plus élevé que celui des États-Unis et prend de plus en plus d’importance avec les annéesNote 15. L’intensité du capital en immeubles est légèrement supérieure au début des années 1990, mais a récemment diminué. Celle en machines et matériel (M et M) était à peu près la même au début des années 1990 mais a également légèrement diminuéNote 16.

    Les données probantes sur l’intensité relative du capital peuvent être utilisées pour produire une mesure de la valeur relative des services de capital et peuvent être combinées au niveau de la productivité relative du travail pour produire une mesure de la PMF relative au Canada en comparaison avec celle des États-Unis (voir le tableau 1). Le niveau agrégé de la PMF de l’économie canadienne dans le secteur des entreprises représentait 80,3 % de celui des États-Unis en 1999. Le niveau agrégé de la productivité du travail au Canada représentait 84,2 %Note 17.

    Tableau 1
    Niveaux relatifs de productivité Canada-États-Unis pour le secteur des entreprises

    Sommaire du tableau
    Le tableau montre les résultats de Niveaux relatifs de productivité Canada-États-Unis pour le secteur des entreprises
    . Les données sont présentées selon Secteur des entreprises (titres de rangée) et 1999, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
    Secteur des entreprises 1999
    pourcentage
    Niveaux de productivité du travail 84,2
    Niveaux de productivité multifactorielle 80,3

    Graphique 6 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 6

    Les différences de productivité du travail entre le Canada et les États-Unis ont été décomposées en contributions de la PMF et de l’intensité du capital (tableau 2). La PMF et les M et M sont les éléments qui ont le plus contribué au niveau moins élevé de la productivité du travail au Canada comparativement au niveau aux États-Unis. Le ratio entre le capital au niveau des immeubles et des ouvrages de génie et le  travail était plus élevé au Canada, réduisant l’écart du niveau relatif de la productivité du travail au Canada. Les résultats (tableau 2) illustrent que le niveau agrégé de la productivité du travail dans le secteur des entreprises au Canada était de 15,8 % inférieur à celui des États-Unis en 1999. Le niveau moins élevé de la PMF au Canada a fait baisser le niveau relatif de la productivité du travail au Canada de 19,7 %. Le niveau moins élevé du ratio capital-travail dans le secteur des M et M a fait baisser la productivité relative du travail au Canada de 3 %, tandis que le niveau plus élevé du ratio capital-travail dans le secteur des structures a fait augmenter la productivité du travail au Canada de 9 %. Les différences au niveau de la PMF expliquent la majorité des différences du niveau de la productivité du travail.

    Tableau 2
    Sources des différences entre la productivité du travail au Canada et aux États-Unis dans le secteur des entreprises, 1999
    Sommaire du tableau
    Le tableau montre les résultats de Sources des différences entre la productivité du travail au Canada et aux États-Unis dans le secteur des entreprises Productivité du travail, Contributions , Productivité multifactorielle, Machines et matériel par heure et Structures par heure, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
      Productivité du travail Contributions
    Productivité multifactorielle Machines et matériel par heure Structures par heure
    pourcentage
    Secteur des entreprises -15,8 -19,7 -3,0 9,0

    9 Tendances à long terme

    Les estimations du niveau de la productivité Canada-États-Unis peuvent être combinées aux tendances à long terme des taux de croissance pour illustrer les différences du processus de croissance dans les deux pays.

    La croissance cumulative du produit intérieur brut du secteur des entreprises, des entrées de travail et de la productivité du travail après 1961 est présentée aux graphiques 7, 8 et 9 respectivement, l’année 1961 représentant 100 dans les deux pays.

    Graphique 7 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 7

    Graphique 8 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 8

    Graphique 9 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 9

    La croissance de la production au Canada a dépassé celle des États-Unis dans les années 1970, a maintenu le même niveau qu’aux États-Unis dans les années 1980, a connu un plus grand ralentissement au début des années 1990, puis a largement dépassé le niveau des États-Unis dans les années 1990 (graphique 7). En revanche, l’entrée de travail a augmenté plus rapidement au Canada qu’aux États-Unis pendant la plupart des décennies, les différences les plus grandes étant survenues après 2000.

    La productivité du travail a augmenté plus rapidement au Canada pendant la période précédente; après avoir atteint un sommet autour de 1985, elle est revenue au même niveau relatif vers 1990, est demeurée la même tout au long des années 1990 et accuse un retard depuis (voir le graphique 10).

    Graphique 10 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 10

    Les différences de productivité du travail peuvent être décomposées en se servant du cadre comptable de la croissance en différences de croissance de la productivité multifactorielle (PMF), en différences de croissance de l’intensité du capital et en différences relatives au perfectionnement des compétences (ce que le cadre comptable de la croissance appelle changements de composition de la main-d’œuvre)Note 18. Le graphique 11 illustre la différence relative de chacune de ces composantes.

    Graphique 11 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 11

    Voici les conclusions que l’on peut en tirer. L’écart de croissance de la productivité du travail entre le Canada et les États-Unis en faveur des États-Unis pendant la période de 1961 à 2012 s’explique par l’écart de croissance de la PMF présent durant toute la période. Au cours de la période allant de 1961 à 2012, la croissance annuelle de la productivité du travail dans le secteur des entreprises au Canada était légèrement inférieure, mais non significativement (de 0,3 point de pourcentage), à celle du secteur des entreprises aux États-Unis. La croissance annuelle de la PMF au Canada était inférieure de 0,7 point de pourcentage à celle des États-Unis (Baldwin et Gu, 2014).

    L’écart de l’investissement a varié pendant toute la période. Au début de la période, la contribution de l’approfondissement du capital à la croissance de la productivité du secteur des entreprises a été plus importante au Canada qu’aux États-Unis. Après le milieu des années 1980, le taux de croissance de l’intensité du capital au Canada est passé derrière celui des États-Unis, mais il a repris la tête ensuite. Pendant toute la période, l’accroissement de l’approfondissement du capital a été à peu près le même et n’a pas contribué à l’écart de croissance de la productivité du travail.

    La contribution de la composition de la main-d’œuvre à la croissance de la productivité du travail du secteur des entreprises a été plus élevée au Canada qu’aux États-Unis pendant presque toute la période de 1961 à 2012, bien qu’elle ait diminué plus tard au cours de la période. De 1961 à 2012, une transition plus rapide vers des travailleurs plus instruits et plus expérimentés a été constatée au Canada. Cette transition a fait augmenter la croissance de la productivité du travail de 0,4 point de pourcentage par année dans le secteur des entreprises au Canada par rapport à celle du secteur des entreprises aux États-Unis. Par conséquent, cette composante n’a pas contribué non plus à l’écart de croissance de la productivité du travail.

    10 La productivité en perspectiveNote 19

    Les statistiques sommaires relatives à la productivité illustrent la mesure dans laquelle une économie est efficace pour transformer ses entrées en production. Elles sont toutefois loin d’être complètes pour ce qui est de déterminer la richesse des Canadiens.

    On évalue la productivité d’une économie à l’aide de la mesure du produit intérieur brut (PIB) réel, qui représente la rémunération en dollars constants (revenu du travail plus bénéfices) que génère une économie grâce à la production intérieure, les indices de volume ou de mesure en dollars constants étant calculés à partir des prix des biens et services produits au Canada.

    Cette mesure ne tient pas compte de la personne qui reçoit le revenu (résidents canadiens ou résidents étrangers), de la quantité de capital utilisée pour la production, ni de la mesure dans laquelle les changements relatifs des prix des exportations par rapport aux importations (termes de l’échange) ont une incidence sur le volume de biens et de services qui peuvent être achetés avec ce revenu.

    Des modifications peuvent être apportées aux estimations traditionnelles du PIB pour tenir compte de ces facteurs. Le rendement de l’économie canadienne peut également être examiné à l’aide d’autres mesures, soit le revenu intérieur brut (RIB), le revenu national brut (RNB) et le revenu national net (RNN).

    Lorsque l’on élargit le concept de revenu réel de façon à inclure les modifications au pouvoir d’achat du revenu gagné, la mesure qui convient est le RIB réel. Les modifications au pouvoir d’achat s’expliquent par des modifications aux prix relatifs des exportations et importations, les termes de l’échange.

    Le RIB réel est une mesure en dollars constants du pouvoir d’achat du revenu généré par la production au Canada et tient compte des variations dans les niveaux relatifs des prix à l’importation et à l’exportation. Toutefois, les Canadiens investissent à l’étranger et les étrangers investissent au Canada. Par conséquent, ce ne sont pas tous les revenus gagnés au Canada qui reviennent aux Canadiens, et une certaine partie du revenu gagné dans d’autres pays revient aux Canadiens. Lorsque cette circulation internationale des revenus est combinée au RIB réel, l’agrégat du revenu réel qui en résulte est le RNB réel.

    À des fins de comparaison, on retrouve au graphique 12 les mesures du PIB réel par habitant et du RNB réel par habitant au Canada comparativement à celles des États-Unis. En chiffres réels, l’économie canadienne est restée en deçà de celle des États-Unis avant 2000 puisque le PIB relatif par habitant et le RNB relatif par habitant ont diminué d’environ 18 points de pourcentage au cours des années 1980 et se sont stabilisés dans les années 1990. Au cours des années 2000, le PIB réel relatif par habitant a augmenté légèrement, tandis que le RNB réel relatif par habitant a augmenté d’environ 7 points de pourcentage. La productivité relative a également diminué : elle a subi une baisse dans les années 1980, est demeurée stable dans les années 1990 puis a diminué de nouveau après 2000. On a constaté une différence entre la croissance du PIB et de la productivité après 2000, puisque le marché du travail canadien était beaucoup plus vigoureux que celui des États-Unis. Le nombre d’heures travaillées par habitant a augmenté plus rapidement au Canada qu’aux États-Unis, influencé par une augmentation beaucoup plus rapide du nombre d’emplois par habitantNote 20.

    Graphique 12 de La revue canadienne de productivité numéro 38

    Description du graphique 12

    Dans la période précédant 2002, toutes les mesures indiquent une baisse à long terme du rendement relatif de l’économie canadienne après 1981. Cependant, tout cela a changé avec l’essor des prix des produits de base qu’a connu le Canada depuis 2000. Le prix des exportations a également augmenté par rapport au prix des importations. Les recettes du Canada provenant de l’étranger ont grandement augmenté par rapport aux paiements à l’étranger. Les effets conjugués de ces événements ont engendré une augmentation de la croissance du revenu réel au Canada par rapport à la croissance de son PIB. Cela a également eu une incidence sur les comparaisons entre le Canada et les États-Unis. Le Canada a connu une progression marquée des termes de l’échange après 2000, en raison de l’augmentation des prix des produits de base, d’une remontée du dollar et d’une diminution partout dans le monde des prix des produits manufacturés qui ont contribué grandement à la croissance du revenu réel. Les mesures du revenu réel aux États-Unis ont été beaucoup moins touchées par les gains commerciaux.

    Par conséquent, les comparaisons du rendement relatif par habitant des deux pays dépendent au plus haut point de la présence des termes de l’échange et de la circulation internationale du revenu dans l’analyse des données. Dans le cas où les termes de l’échange sont exclus, et si la croissance relative du PIB réel par habitant (ou la croissance relative de la productivité) est l’élément central, le rendement économique du Canada semble être à la traîne de celui des États-Unis de 2002 à 2012. De 2000 à 2012, la productivité du travail des États-Unis augmente de 31,6 % tandis que la productivité du travail du Canada augmente de 9,5 %. Une fois que les l’évolution des marchés du travail, des prix des ressources, du taux de change et du revenu des investissements internationaux sont pris en compte, le revenu réel par habitant aux États-Unis augmente de 11,0 %, proportion semblable à celle de la croissance de 10,6 % du PIB réel par habitant de ce pays. Toutefois, la mesure ajustée de la croissance du revenu réel par habitant du Canada donne une augmentation de 17,4 %, ce qui est environ le double de la croissance de la productivité du travail au Canada et 6,5 points de pourcentage de plus que le RNB réel par habitant aux États-Unis.

    Notes

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