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Comparaison des données sur le commerce bilatéral du Canada et de la Chine
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Preparé par : Le Groupe de travail mixte Chine-Canada sur la réconciliation des statistique commerciales
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Lors de la 26e réunion du comité mixte Canada-Chine sur l’économie et le commerce qui s’est tenue en janvier 2016, le Canada a exprimé sa volonté de mener une étude conjointe sur les différences ou asymétries entre les statistiques des deux pays sur le commerce dans le cadre du mécanisme du comité mixte. Par conséquent, le groupe de travail mixte Chine-Canada sur la réconciliation des statistiques sur le commerce a été établi à Ottawa en août 2016.
Les objectifs du groupe de travail sont de mieux expliquer et quantifier les différences entre les données statistiques des deux pays et d’effectuer une analyse exhaustive de l’origine de ces différences. Ce groupe de travail constitue un mécanisme de collaboration et de consultation sous la direction du comité mixte; il mène des études de vérification conjointes, en plus d’échanger des opinions sur la question de l’asymétrie des statistiques sur le commerce. L’organisation membre chinoise est le ministère du Commerce, puis plus tard la General Administration of Customs, et les organisations membres canadiennes sont Affaires mondiales Canada et Statistique Canada.
Au cours des deux années suivantes, Statistique Canada et le ministère du Commerce de la République populaire de Chine (MOFCOM) ont échangé et comparé des données sur le commerce bilatéral des biens et des services pour les années de référence 2014 à 2016. Dans le cadre des échanges de données et des consultations, les deux organisations ont déterminé et examiné les diverses raisons de l’asymétrie de leurs données sur le commerce.
Le présent article fournit d’abord les résultats concernant les données sur le commerce des biens, puis ceux concernant les données sur le commerce des services. Le présent exposé comprend des analyses détaillées des concepts, des définitions, des sources de données, de la couverture, de la compilation statistique, de la fréquence de publication, et d’autres sources principales d’asymétrie.
1. Commerce des biens
1.1 Aperçu
1.1.1 Contexte
Le commerce bilatéral de marchandises entre le Canada et la Chine a connu une croissance importante depuis 2001, et les différences entre les statistiques commerciales des deux pays se sont accentuées à l’image de cette croissance. Selon les statistiques de la Chine, le commerce bilatéral total de 2001 à 2016 est passé de 7,4 milliards de dollarsNote 1 à 45,7 milliards de dollars, tandis que la balance commerciale avec le Canada sur la base douanière a progressé pour passer d’un déficit de 680 millions de dollars à un surplus de 9,0 milliards de dollars. Cependant, selon les statistiques du Canada, au cours de cette même période, le commerce bilatéral total a augmenté, passant de 11,0 milliards de dollars à 64,4 milliards de dollars; le déficit commercial du Canada sur la base douanière avec la Chine est passé de 5,5 milliards de dollars à 32,8 milliards de dollars.
1.1.2 Portée
Le but de la présente étude est double : déterminer les sources des différences statistiques ou des asymétries entre les données officielles des deux pays et favoriser la compréhension des sources d’asymétrie auprès des utilisateurs de données. Ces asymétries pourraient provenir de différences conceptuelles et méthodologiques entre les processus de collecte et de traitement des données. L’étude menée par le groupe de travail vise à déterminer et à quantifier les principales raisons des différences entre les statistiques sur le commerce bilatéral de même qu’à démontrer de quelle façon les ajustements permettent de faire correspondre plus étroitement les deux ensembles de données. Les ajustements apportés lors de la vérification des données ne signifient pas qu’il y a des erreurs dans les systèmes de statistiques sur le commerce des deux pays et n’indiquent pas non plus qu’il est nécessaire de réviser ou de corriger les données officielles publiées par les pays.
L’étude porte sur la vérification des données de 2014 à 2016 et est axée sur l’analyse exhaustive des données de 2016, plus particulièrement en considérant la classification du Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (Système harmonisé ou SH), l’attribution du pays d’origine et de destination, le mode de transport, le type de commerce (réexportations, et commerce direct et commerce indirect), l’évaluation du commerce, la quantité et la valeur du commerce, et le décalage des livraisons.
1.1.3 Méthodologie
Certains facteurs connus et mesurables donnent lieu à des différences entre les statistiques sur le commerce bilatéral de marchandises du Canada et de la Chine. La Chine et le Canada suivent tous deux le système de statistiques du commerce international de marchandises des Nations Unies; toutefois, cela ne se traduit pas nécessairement par des statistiques sur le commerce bilatéral qui sont identiques. En fait, l’application de certaines normes internationales pour compiler les statistiques sur le commerce, comme les méthodes d’évaluation et l’attribution de pays partenaires, donne souvent lieu à des asymétries. En ce qui concerne l’évaluation, la Chine utilise l’évaluation coût, assurance et fret (CAF) pour ses importations, ce qui comprend les coûts d’assurance et d’expédition outre-mer, tandis que le Canada utilise l’évaluation franco à bord (FAB) pour ses exportations, ce qui ne comprend pas ces coûts. Par conséquent, la valeur des importations de la Chine est conceptuellement plus élevée que la valeur des exportations du Canada.
On peut mesurer l’effet du commerce intermédiaire, plus particulièrement les livraisons qui passent par Hong Kong et les États-Unis, sur la comparaison des données des deux pays. La Chine et le Canada prennent le pays d’origine comme base pour les statistiques sur les importations et ils prennent la destination connue des exportations comme base pour les statistiques sur les exportations. Pour ce qui est du commerce entre la Chine et le Canada comportant des livraisons passant par Hong Kong, la destination connue est habituellement déclarée comme étant Hong Kong au moment de l’exportation. Toutefois, lorsque la marchandise est finalement importée en Chine ou au Canada, le pays importateur compilera les statistiques selon les règles du pays d’origine. À ce moment, il se pourrait que l’exportateur indiqué ne soit pas Hong Kong. De la même façon, une grande proportion des importations de biens chinois au Canada passe par les États-Unis. Le Canada attribue ces importations au pays d’origine, mais ces livraisons pourraient être attribuées aux États-Unis dans les statistiques d’exportation de la Chine.
Dans le présent rapport, l’expression « le commerce en direction de l’est » définit la direction du commerce de la Chine vers le Canada : les exportations de la Chine à destination du Canada et les importations du Canada en provenance de la Chine. L’expression « le commerce en direction de l’ouest » définit la direction du commerce du Canada vers la Chine : les exportations du Canada à destination de la Chine et les importations de la Chine en provenance du Canada.
En ce qui a trait à la comparaison des données sur le commerce en direction de l’est et en direction de l’ouest de la Chine et du Canada, après avoir tenu compte des facteurs connus et mesurables tels que le décalage des livraisons, les réexportations, et l’évaluation, il existe encore des différences statistiques. L’asymétrie du commerce en direction de l’est est particulièrement marquée par rapport au commerce en direction de l’ouest; c’est pourquoi des analyses supplémentaires ont été menées. Le groupe de travail a séparé le commerce en direction de l’est en deux parties afin d’étudier les différences statistiques. La première partie est le commerce direct, où la marchandise est livrée de la Chine et exportée au Canada sans s’arrêter dans un autre pays aux fins de transaction commerciale. La deuxième est le commerce indirect, où la marchandise est livrée de la Chine vers un pays de transfert aux fins d’une transaction commerciale pour être ensuite livrée au Canada. Voici une explication détaillée.
1.2 Commerce en direction de l’est
Le commerce en direction de l’est affiche l’asymétrie la plus importante lorsque l’on compare les statistiques officielles du commerce de marchandises de la Chine et du Canada. Au cours des années étudiées, la différence absolue entre les statistiques sur les exportations de la Chine et les statistiques sur les importations du Canada a diminué chaque année et la différence relative (le pourcentage qui résulte de la valeur de la différence absolue sur la valeur des importations du Canada en provenance de la Chine) est demeurée sensiblement constante. Pour les années 2014, 2015 et 2016, les asymétries du commerce en direction de l’est étaient de 23,1 milliards de dollars, 21,9 milliards de dollars et 21,3 milliards de dollars, les différences relatives de 43,5 %, 42,7 % et 43,7 % respectivement pour les années correspondantes (voir le tableau 1).
Importations du Canada | Exportations de la Chine | Différence | DifférenceTableau 1 Note 1 | |
---|---|---|---|---|
milliards de dollars américains | pourcentage | |||
2014 | 53,1 | 30,0 | 23,1 | 43,5 |
2015 | 51,3 | 29,4 | 21,9 | 42,7 |
2016 | 48,6 | 27,3 | 21,3 | 43,7 |
|
1.2.1 Différences attribuables aux méthodes statistiques et définitions conceptuelles (composante connue et mesurable)
1.2.1.1 Différences attribuables au décalage des livraisons
La différence attribuable au décalage des livraisons fait référence à la différence entre les statistiques bilatérales découlant de la livraison de produits qui commence une année et se poursuit l’année suivante, habituellement en raison du transport maritime de longue distance. Selon les dates inscrites dans les statistiques du Canada pour les importations en provenance de la Chine, les différences statistiques attribuables aux décalages pour les années 2014, 2015 et 2016 étaient de 260 millions de dollars, -615 millions de dollars et 234 millions de dollars respectivement.
1.2.1.2 Différences attribuables aux réexportations de la Chine
Les statistiques sur les exportations de la Chine comprennent les biens qui ne sont pas d’origine chinoise, mais qui sont réexportés de la Chine au Canada. Le Canada enregistre ces biens dans ses statistiques en tant qu’importations en provenance de leur pays d’origine et non de la Chine.
1.2.2 Différences attribuables au commerce direct
Il y a eu une augmentation marquée du commerce direct entre la Chine et le Canada depuis 2000. Selon les statistiques de la Chine, pendant les années étudiées, la proportion des exportations totales de la Chine à destination du Canada qui ont fait l’objet d’un commerce direct est demeurée relativement constante à 97 % chaque année. Cependant, selon les statistiques du Canada, cette proportion est passée de 59,7 % en 2014 à 57,6 % en 2016.
Selon les données de 2016, approximativement 6,4 % de l’asymétrie des statistiques en direction de l’est découle du commerce direct.
1.2.3 Différences attribuables au commerce indirect
La marchandise exportée de la Chine peut être livrée au Canada directement ou transbordée au Canada après une transaction commerciale dans un pays intermédiaire. Même si la Chine et le Canada suivent les principes des Nations Unies au sujet de l’attribution de pays partenaires, le commerce intermédiaire peut entraîner des différences statistiques et devenir une grande source d’asymétrie des statistiques sur le commerce bilatéral.
Le processus du trafic de transbordement peut facilement mener à des différences statistiques. Premièrement, si un intermédiaire n’indique pas à l’exportateur la destination finale réelle, la destination déclarée par certains exportateurs chinois pourrait être un lieu de transbordement, tandis que la marchandise se rendra finalement au Canada. Par conséquent, lorsque l’importateur canadien déclare l’origine des biens comme étant la Chine, les renseignements sur le pays partenaire enregistrés par les deux pays ne correspondront pas. De plus, il se pourrait que la marchandise soit réemballée, fasse l’objet d’un autre traitement ou soit vendue avec une marge bénéficiaire brute dans un lieu de transbordement; ainsi, la nouvelle augmentation de la valeur en résultant ne sera pas incluse dans la valeur des exportations de la Chine, mais plutôt dans la valeur des importations du Canada. Dans ce cas, la valeur d’exportation déclarée aux douanes chinoises sera inférieure à la valeur d’importation déclarée aux douanes canadiennes.
Selon les statistiques de la Chine, 2,6 % des exportations de la Chine sont passées par un autre pays avant d’arriver au Canada, presque entièrement (98,2 %) par Hong Kong. Selon les statistiques du Canada, en 2016, 57,6 % des marchandises chinoises ont été livrées au Canada directement, tandis que 42,4 % sont passées par un autre pays, dont 34,3 % par les États-Unis et 5,3 % par Hong Kong.
1.2.3.1 Différences attribuables aux transbordements effectués à Hong Kong
Lorsque des produits chinois sont transbordés à Hong Kong pour être ensuite livrés au Canada, le Canada enregistre la livraison de ces biens, ainsi que la valeur accrue possible, comme des importations en provenance de la Chine, pourvu que la nature des produits ne subisse aucun changement important à Hong Kong. De plus, il y a des biens qui sont déclarés aux douanes chinoises comme des exportations à destination de Hong Kong alors qu’en fait, ils sont finalement exportés au Canada. Des ajustements doivent être apportés pour tenir compte des deux situations susmentionnées.
Selon les statistiques du Canada, en 2016, le Canada a importé 2,6 milliards de dollars de produits chinois qui sont d’abord passés par Hong Kong. Selon les statistiques de la Chine, les produits livrés au Canada en passant par Hong Kong ont atteint 704 millions de dollars. Ainsi, la différence entre les valeurs du Canada et de la Chine pour les livraisons en direction de l’est qui sont passées par Hong Kong en 2016 était de 1,9 milliard de dollars, ce qui représentait 8,8 % de l’asymétrie totale en direction de l’est.
1.2.3.2 Différences attribuables aux transbordements effectués aux États-Unis
De la même façon, les biens qui sont livrés de la Chine à destination du Canada passent souvent par les États-Unis. Selon les statistiques du Canada, en 2016, le Canada a importé 16,7 milliards de dollars de produits chinois qui sont d’abord passés par les États-Unis. Les statistiques de la Chine, par contre, indiquaient que 8,2 millions de dollars de biens chinois ont été livrés par les États-Unis. Ainsi, la différence entre les valeurs du Canada et de la Chine pour les livraisons en direction de l’est qui sont passées par les États-Unis en 2016 était de 16,7 milliards de dollars, ce qui représentait 78,3 % de l’asymétrie totale en direction de l’est.
1.2.3.3 Différences attribuables aux transbordements effectués dans d’autres pays
Selon les statistiques du Canada, les produits chinois qu’on a importés en passant par d’autres pays que Hong Kong et les États-Unis étaient évalués à 1,4 milliard de dollars, tandis que selon les statistiques de la Chine, les produits à destination du Canada qui étaient transbordés dans d’autres régions que Hong Kong et les États-Unis étaient évalués à 4,6 millions de dollars. D’après ces calculs, la différence entre les valeurs du Canada et de la Chine pour les livraisons en direction de l’est qui sont passées par d’autres pays que Hong Kong et les États-Unis était de 1,4 milliard de dollars, ce qui représentait 6,5 % de l’asymétrie totale en direction de l’est.
1.2.4 Résultats des ajustements pour tenir compte des différences entre les statistiques sur le commerce en direction de l’est
En regroupant les résultats de l’étude précédente, le groupe de travail a apporté des ajustements pour tenir compte des différences entre les statistiques du commerce bilatéral en direction de l’est comme suit (voir le tableau 2) :
Importations du Canada | Exportations de la Chine | |
---|---|---|
milliards de dollars américains | ||
Données publiées | 48,6 | 27,3 |
Asymétrie publiée | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 21,3 |
Ajustements | ||
Réexportations de la Chine | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 0,2 |
Commerce indirect | ||
Transbordement à Hong-Kong (Chine) | 2,6 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Transbordement aux États-Unis | 16,7 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Transbordement dans les autres pays | 1,4 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Décalage des livraisons | 0,2 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Données après les ajustements | 28,2 | 27,2 |
Asymétrie restante | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 1,0 |
pourcentage | ||
DifférenceTableau 2 Note 1 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 2,2 |
... n'ayant pas lieu de figurer
|
1.3 Commerce en direction de l’ouest
Les valeurs du commerce et de l’asymétrie en direction de l’ouest sont toutes deux inférieures à celles du commerce en direction de l’est. Dans les années étudiées, l’asymétrie moyenne en direction de l’ouest était inférieure à 7,0 milliards de dollars, tandis que l’asymétrie moyenne en direction de l’est était de trois fois ce montant, soit environ 22,1 milliards de dollars. Même si l’asymétrie du commerce en direction de l’ouest est inférieure à l’asymétrie du commerce en direction de l’est, elle continue de représenter une grande proportion du commerce en direction de l’ouest et a commencé à fléchir uniquement au cours des dernières années. En 2014 et en 2015, la différence relative en direction de l’ouest (le pourcentage qui résulte de la valeur de la différence absolue sur la valeur des importations de la Chine en provenance du Canada) était de 30,7 % et de 39,9 % respectivement, mais en 2016, elle est descendue à 13,6 % (voir le tableau 3).
Importations de la Chine | Exportations du Canada | Différence | DifférenceTableau 3 Note 1 | |
---|---|---|---|---|
milliards de dollars américains | pourcentage | |||
2014 | 25,2 | 17,5 | 7,8 | 30,7 |
2015 | 26,2 | 15,8 | 10,5 | 39,9 |
2016 | 18,3 | 15,8 | 2,5 | 13,6 |
|
1.3.1 Différences attribuables aux méthodes statistiques et définitions conceptuelles (composante connue et mesurable)
1.3.1.1 Différences attribuables aux coûts de livraison
Les importations de la Chine sont évaluées sur une base CAF, qui comprend les coûts d’assurance et de livraison outre-mer. Les exportations du Canada sont évaluées sur une base FAB, qui ne comprend pas ces coûts. Selon les estimations de la State Administration of Foreign Exchange (SAFE) de la Chine, en 2016, les taux de transport et d’assurance pour les importations en provenance du Canada étaient de 6,6 % et de 0,5 % respectivement. D’après ces taux, la différence résultant de l’évaluation du commerce en 2016 était de 1,2 milliard de dollars.
1.3.1.2 Différences attribuables aux réexportations du Canada
Les statistiques sur les exportations du Canada comprennent les biens qui ne sont pas d’origine canadienne, mais qui sont réexportés du Canada vers la Chine. La Chine enregistre ces biens dans ses statistiques en tant qu’importations en provenance de leur pays d’origine et non du Canada. L’ajustement pour tenir compte de la valeur des réexportations du Canada des biens d’origine étrangère permet de faire correspondre plus étroitement la valeur des exportations du Canada avec la valeur des importations de la Chine en provenance du Canada. En 2016, selon les statistiques du Canada, la valeur des réexportations en direction de l’ouest était de 624 millions de dollars.
1.3.2 Résultats des ajustements pour tenir compte des différences entre les statistiques sur le commerce en direction de l’ouest
En regroupant les résultats de l’étude précédente, le groupe de travail a apporté des ajustements pour tenir compte des différences entre les statistiques du commerce bilatéral en direction de l’ouest comme suit (voir le tableau 4) :
Importations de la Chine | Exportations du Canada | |
---|---|---|
milliards de dollars américains | ||
Données publiées | 18,3 | 15,8 |
Asymétrie publiée | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 2,5 |
Ajustements | ||
Réexportations du Canada | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 0,6 |
Commerce indirect | ||
Transbordement dans les autres pays | 3,5 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Évaluation du commerce | 1,2 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Données après les ajustements | 13,6 | 15,2 |
Asymétrie restante | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | -1,6 |
pourcentage | ||
DifférenceTableau 4 Note 1 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | -8,5 |
... n'ayant pas lieu de figurer
|
1.4 Autres différences
1.4.1 Différences attribuables à la classification des produits
La Chine compile son catalogue de classification des produits pour les statistiques des douanes en fonction du Système harmonisé (SH) établi par l’Organisation mondiale des douanes et selon les types de biens qui sont importés et exportés. La Chine divise les importations et les exportations de produits en 98 chapitres. Les statistiques des douanes chinoises sur les importations et les exportations comprennent tous les biens. Les importations de produits qui sont enregistrés comme des articles uniques évalués à moins de 2 000 renminbi et qui ne sont pas assujettis à des tarifs ou à une certification sont énumérées au chapitre 98.
Le Canada classe aussi les produits selon le Système harmonisé. Bien que le Canada divise les produits en 99 chapitres, les 97 premiers chapitres de sa classification correspondent à la classification de la Chine et utilisent les mêmes codes SH à 6 chiffres. Le Canada inclut toutes les transactions d’importation quelle qu’en soit la valeur dans le code SH approprié, mais pour ce qui est des exportations, il n’inclut pas les transactions enregistrées comme un article unique évalué à moins de 2 000 $CAN. Les différences attribuables à l’application de la classification des produits ne constituent pas une source importante d’asymétrie.
1.4.2 Facteur lié au taux de change
Les valeurs commerciales de la Chine sont saisies en renminbis et en dollars américains; par conséquent, les variations du taux de change peuvent également donner lieu à des différences statistiques. Les valeurs commerciales du Canada sont saisies en dollars canadiens. Aux fins de la présente étude, les valeurs commerciales du Canada ont été converties en dollars américains en utilisant la moyenne mensuelle du taux au comptant à midi de la Banque du Canada.
1.5 Conclusions
Au moyen de l’étude comparative des données sur le commerce bilatéral des marchandises de la Chine et du Canada, le groupe de travail a été en mesure de se pencher sur les principales sources d'asymétrie et d’apporter des ajustements pour tenir compte des différences mesurables lorsque cela était possible. Les conclusions de l’étude sont les suivantes :
1.5.1 Bien que l’échelle absolue des asymétries bilatérales progresse, les asymétries en proportion du commerce sont en baisse
De 2014 à 2016, bien que l’échelle absolue des asymétries bilatérales ait progressé, les différences relatives (différences en proportion des valeurs commerciales) semblent être en baisse. En 2016, les différences statistiques bilatérales des statistiques de la Chine représentaient 52,0 % de la valeur du commerce, tandis que pour les statistiques du Canada, elles représentaient 36,9 %, en baisse de 3,9 points de pourcentage et de 6,8 points de pourcentage respectivement par rapport à 2014.
1.5.2 Les différences en direction de l’est constituent une plus grande part de l’asymétrie totale
En 2016, tant pour le commerce en direction de l’est (exportations de la Chine à destination du Canada et importations du Canada en provenance de la Chine) que pour le commerce en direction de l’ouest (importations de la Chine en provenance du Canada et exportations du Canada à destination de la Chine), la valeur des importations dans les statistiques des deux pays était supérieure à la valeur des exportations dans les statistiques de l’autre pays. Les asymétries des statistiques en direction de l’est et en direction de l’ouest étaient de 21,3 milliards de dollars et de 2,5 milliards de dollars respectivement. L’asymétrie du commerce en direction de l’est représentait 89,5 % de l’asymétrie totale, tandis que l’asymétrie en direction de l’ouest représentait 10,5 %. Par conséquent, le groupe de travail a fourni une analyse supplémentaire en vue du rapprochement du commerce en direction de l’est.
1.5.3 Les principales conclusions du groupe de travail dans le cadre de son analyse des sources d’asymétrie des statistiques sur le commerce en direction de l’est sont les suivantes :
- Les différences résultant du commerce direct en direction de l’est (où les biens sont livrés à partir de la Chine et livrés au Canada sans faire l’objet d’une transaction commerciale dans un autre pays) représentent 6,4 % de la différence totale en direction de l’est. Il est possible que pour la même livraison de biens, la valeur d’exportation déclarée en Chine soit inférieure à la valeur d’importation déclarée au Canada.
- Le commerce indirect et l’augmentation possible de la valeur en résultant sont aussi d’importantes sources de différences. Bien que la part du commerce indirect dans le commerce en direction de l’est ait reculé au cours des dernières années, les différences engendrées par un tel commerce représentent encore plus de 90 % de l’asymétrie totale, et ce sont les livraisons qui passent par Hong Kong et les États-Unis qui ont le plus de répercussions sur les différences entre les données sur le commerce bilatéral des biens.
- Des asymétries découlent aussi des différences entre les méthodes statistiques et les définitions conceptuelles du traitement des données, comme le décalage des expéditions et les réexportations de la Chine, entre autres. Après avoir tenu compte de l’ensemble de ces facteurs, l’effet net sur les asymétries du commerce bilatéral en direction de l’est et en direction de l’ouest n’est pas important.
1.5.4 Les différences entre les statistiques sur le commerce en direction de l’ouest constituent une faible proportion de l’asymétrie totale
Les valeurs du commerce en direction de l’ouest et de l’asymétrie des données des deux pays représentent une proportion relativement faible de la valeur du commerce total et de l’asymétrie totale. Il y a un manque de données sur les transbordements, le décalage des livraisons, et les autres sources d’asymétrie du commerce en direction de l’ouest. Par conséquent, le groupe de travail a abordé les méthodes statistiques et les définitions conceptuelles comme des sources de différences statistiques du commerce en direction de l’ouest qui étaient identifiables et mesurables. Les résultats indiquent que l’asymétrie causée par les différences entre les méthodes d’évaluation des deux pays (évaluation CAF pour les importations de la Chine et évaluation FAB pour les exportations du Canada) représente une portion de la différence du commerce en direction de l’ouest, mais après avoir tenu compte des réexportations canadiennes de biens d’origine étrangère à destination de la Chine, l’effet sur l’asymétrie totale est très faible.
2. Commerce des services
Les transactions internationales de services deviennent de plus en plus importantes; elles ont augmenté à un rythme plus rapide que le commerce de biens au cours des dernières années. Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le ratio des exportations mondiales de biens par rapport au produit intérieur brut (PIB) a diminué, passant de 22,7 % en 2010 à 20,9 % en 2016, tandis que pour le commerce des services, il a augmenté, passant de 5,8 % à 6,4 % au cours de la même période.
En général, la mesure du commerce international des services est un exercice plus difficile à accomplir que la mesure du commerce international des marchandises. Les autorités nationales contrôlent les produits qui entrent dans l’économie nationale ou qui en sortent, mais ce n’est habituellement pas le cas pour les services. Contrairement aux marchandises, les services ne sont habituellement pas assujettis à des tarifs ou à d’autres restrictions lorsqu’ils sont échangés entre les pays. Les services sont de plus en plus régis par voie électronique, ce qui les rend plus difficiles à mesurer. Finalement, tandis que le commerce de marchandises fait l’objet d’une classification de produits très détaillée (que l’on appelle Système harmonisé), les définitions concernant le commerce des services ne sont pas aussi précises ni aussi largement connues des négociants de services.
Par conséquent, les sources de données, les classifications, et les méthodes utilisées par les pays pour produire des estimations sur le commerce international de services divergent souvent. Ainsi, la comparaison des données sur le commerce bilatéral des services et la quantification des sources des asymétries sont habituellement plus difficiles et complexes que dans le cas des données sur le commerce bilatéral des biens.
C’est dans ce contexte que le Canada et la Chine ont entrepris des discussions pour comparer leurs données sur le commerce bilatéral des services afin de déterminer l’ampleur et les sources possibles des différences entre les statistiques qu’ils diffusent. Au cours des derniers mois, les deux pays ont échangé des renseignements sur les approches conceptuelles et méthodologiques utilisées dans la collecte et la compilation des statistiques sur le commerce des services. Ce rapport résume les conclusions des travaux.
2.1 Classifications, concepts et définitions
Le Canada et la Chine produisent tous deux des statistiques sur le commerce des services qui sont compatibles, en général, avec la Classification élargie des services de la balance des paiements (EBOPS) conformément à la sixième édition du Manuel de la balance des paiements et de la position extérieure globale, sixième édition (MBP6) et au Manuel des statistiques du commerce international des services 2010 (MSCIS 2010). Les deux manuels ont été publiés sous la supervision de nombreuses organisations internationales, comme le Fonds monétaire international (FMI) et l’OMC, et des représentants de divers pays ont participé à leur élaboration.
En particulier, le MSCIS 2010 souligne les définitions et les concepts liés au commerce international des services ainsi que d’autres façons d’estimer le commerce des services, comme l’offre de services selon le mode. Les statistiques sur le commerce des services par mode de fourniture, qui donnent un aperçu de la manière dont les services sont offerts ou consommés, ne font pas partie du présent exercice de rapprochement. Cependant, de futurs échanges de statistiques sur l’offre de services par mode entre les deux pays pourraient être utiles afin de mieux comprendre les liens entre les deux pays dans le domaine des services.
L’EBOPS est divisée en 12 catégories principales de services qui couvrent différents types d’activités :
- Services de fabrication fournis sur des intrants physiques détenus par des tiers
- Services d’entretien et de réparation
- Transport
- Voyages
- Construction
- Services d’assurance et de pension
- Services financiers
- Frais pour usage de la propriété intellectuelle
- Services de télécommunication, d’informatique, et d’information
- Autres services aux entreprises
- Services personnels, culturels, et relatifs aux loisirs
- Biens et services des administrations publiques
Il existe une classification plus détaillée, mais ces catégories principales seront utilisées aux fins du présent exercice de rapprochement.
Il convient de souligner que les services de voyages et les services de transport sont par nature différents des autres types de services. Les services de voyages couvrent la consommation de biens et services par les voyageurs résidents tandis qu’ils se rendent dans d’autres pays. Par exemple, lorsqu’un Canadien voyage en Chine et achète un complet, l’achat du complet serait inclus comme une importation des services de voyages et non comme une importation de biens (vêtements et accessoires) du côté canadien. Les dépenses des étudiants qui étudient à l’étranger sont également incluses dans les services de voyages, même lorsque ces étudiants demeurent à l’extérieur de leur pays natal pendant plus d’un an.
Dans le cas des services de transport, qui couvrent tant le transport de marchandises que le transport de personnes, la spécificité de ces services réside dans le fait que la propriété des produits transportés doit aussi être incluse dans l’équation lorsqu’il est temps de déterminer les transactions de transport qui s’appliquent à la balance des paiements. Par convention, puisque la propriété des biens échangés change aux frontières des pays exportateurs, les importateurs sont responsables du transport internationalNote 2. Par exemple, disons qu’un exportateur canadien paie une entreprise de transport chinoise pour effectuer une livraison internationale du Canada vers la Chine. On présume que cette transaction est payée par l’importateur chinois et elle est donc exclue des statistiques du Canada sur le commerce international des services. De la même manière, cette transaction est exclue des statistiques sur les services de la Chine, car elle concerne deux entités chinoises.
Finalement, les services comprennent certaines activités liées au commerce des marchandises et à la production manufacturière comme l’entretien et les réparations, les services de fabrication sur des intrants physiques détenus par des tiers, et les frais pour l’utilisation de la propriété intellectuelle.
2.2 Chine : sources et méthodes
La State Administration of Foreign Exchange (SAFE) de la Chine est responsable de la compilation et de la diffusion des statistiques sur la balance des paiements de la Chine conformément à la sixième édition du Manuel de la balance des paiements et de la position extérieure globale (MBP6). Le département du commerce des services au sein du MOFCOM, établi en 2006, est chargé de compiler et de diffuser les statistiques sur les services.
Suivant les recommandations du MBP6, la Chine enregistre les activités de négoce international dans la catégorie du commerce des biens et inclut les estimations des services de fabrication dans la catégorie du commerce des services. La Chine n’inclut toutefois pas les services d’intermédiation financière mesurés indirectement (SIFMI) dans le commerce des services; ce volet se trouve dans ses estimations du revenu des investissements.
Le Système de communication des transactions internationales (SCTI) est l’une des principales sources de données pour les statistiques sur les services de la Chine; les données du SCTI proviennent d’opérations effectuées dans différentes banques. Des données sont aussi recueillies à l’aide d’une enquête échantillon (par exemple, des opérations bancaires transfrontalières), qui produit des estimations.
Pour ce qui est des transactions de voyages, la Chine a commencé en 2016 à utiliser le SCTI pour enregistrer les remises internationales, les transactions par cartes de crédit et de débit, et les transactions en espèces. Les données sur les transactions par carte et les remises internationales sont recueillies par la SAFE, et les dépenses en espèces sont estimées selon une enquête annuelle sur le total des dépenses par voyageur individuel. La même méthode statistique a été appliquée rétroactivement pour les années de référence 2014 et 2015. En outre, les transactions du SCTI qui sont déclarées comme des transactions de voyages mais qui sont en fait des transactions d’investissements, comme les achats immobiliers et les produits d’assurance liés aux investissements, ont été réattribuées aux bons comptes selon l’information disponible.
2.3 Canada : sources et méthodes
Au Canada, Statistique Canada est responsable de la compilation et de la diffusion des statistiques sur la balance des paiements. Les données sont publiées en fonction des normes du MBP6 avec certaines exceptions qui sont habituellement attribuables aux sources de données limitées.
Parmi ces exceptions, on note les données sur le négoce international, qui sont encore incluses dans les services plutôt que dans le commerce des biens. De plus, il n’existe encore aucune estimation pour les services de fabrication. En 2018, Statistique Canada a lancé une nouvelle enquête sur les activités de mondialisation qui pourrait en fin de compte fournir certaines estimations pour de telles activités. Finalement, les biens obtenus dans les ports étrangers ne sont pas séparés des autres dépenses de transport et n’apparaissent pas dans le commerce des biens, comme le recommandent les normes internationales.
La principale source de données utilisée pour estimer le commerce international des services du Canada est une enquête-entreprise. Pour ce qui est des services de transport, certains modèles, principalement liés aux statistiques sur le commerce des marchandises, fournissent de plus amples estimations. Dans le cas des services de voyages, la combinaison d’une enquête sur les dépenses des voyageurs et de dénombrements aux frontières est utilisée pour produire les estimations. Les données administratives fournissent des renseignements supplémentaires sur les transactions entre les parties affiliées et sur les paiements de certains services. Ces données administratives sont fusionnées avec les résultats d’enquête pour produire une estimation plus complète des autres services. L’utilisation du registre des entreprises centralisé canadien simplifie la concordance entre les différentes sources de données, ce qui réduit les risques de double comptabilisation. Les échanges de données agrégées avec d’autres pays, en particulier avec les États-Unis, complètent le portrait.
Statistique Canada publie des statistiques trimestrielles sur le commerce des services à un niveau agrégé et produit des détails supplémentaires annuellement.
2.4 Comparaison des sources de données : forces et limites
Les sources de données utilisées par la Chine et par le Canada pour compiler leurs statistiques sur le commerce des services présentent des forces et des limites.
Pour la Chine, l’avantage principal des données du SCTI est sa capacité de produire des statistiques actuelles. Le SCTI est également rentable comparativement à une approche faisant appel aux enquêtes. En outre, il y a habituellement un nombre relativement restreint de fournisseurs de données (les banques) et ces fournisseurs sont régis par la banque centrale nationale. Le SCTI ne comporte aucun seuil de démarcation et, par conséquent, a une couverture complète des transactions, même les petites.
Cependant, la classification erronée est une source possible de problèmes avec les statistiques du SCTI et le grand nombre de transactions fait qu’il est difficile de toutes les valider. Les transactions du SCTI sont enregistrées en argent plutôt que selon la méthode de la comptabilité d’exercice comme le recommandent les normes internationales. Les transactions pour lesquelles des paiements sont faits en dehors du système bancaire national sont de ce fait ignorées par le SCTI. Les paiements en espèces (même s’ils sont plus fréquents pour les dépenses liées aux voyages) et les paiements qui ne traversent pas la frontière pourraient ne pas être couverts; par contre, les données omises par ces deux sources pourraient être imputées d’après une enquête ou une autre estimation.
Les enquêtes sont habituellement plus détaillées que le SCTI. Elles comportent des définitions et d’autres renseignements qui aident les répondants à fournir la bonne information et elles peuvent être modifiées afin de mieux répondre aux nouvelles exigences en matière de données. Cependant, les enquêtes doivent être remplies par des répondants, mettant ainsi le fardeau de réponse sur eux. Les répondants pourraient avoir de la difficulté à obtenir les renseignements requis. La qualité des estimations dépend fortement de la coopération des répondants et du taux de réponse global. Un autre problème lié aux enquêtes est la capacité de déterminer correctement la population visée. Bien qu’il soit habituellement plus facile de déterminer les unités exportatrices des services (car elles doivent d’abord les produire), il devient plus complexe de bien déterminer les importateurs de services.
Finalement, les données administratives (sauf celles du SCTI) fournissent habituellement une bonne couverture et n’augmentent pas le fardeau de réponse, mais elles présentent aussi certaines limites. Souvent, les données administratives ne sont pas conçues à des fins statistiques. Il se pourrait que l’information recueillie ne corresponde pas aux exigences de balance des paiements. Les transactions ne sont pas nécessairement validées par les instances chargées de la collecte et il se pourrait que les sources des données soient modifiées ou même interrompues sans consultation avec les compilateurs de données.
2.5 Aperçu des statistiques de la Chine sur le commerce des services
Selon les statistiques du MOFCOM, le commerce total des services en Chine (importations plus exportations) a atteint 661,6 milliards de dollars en 2016, soit 209,5 milliards de dollars pour les exportations et 452,1 milliards de dollars pour les importations, ce qui a donné lieu à un déficit du commerce des services de 242,6 milliards de dollars (voir le tableau 5). Les trois premières catégories de déficit étaient liées aux paiements plus élevés dans les domaines des voyages, du transport, et de l’utilisation de la propriété intellectuelle.
Le Canada représentait une très petite part des exportations totales de services de la Chine en 2016 (0,8 %). Les dépenses liées aux voyages effectués par les Canadiens en Chine représentaient la plus grande part (43,2 %) de toutes les exportations de services vers le Canada. Sur le plan des importations, le Canada représentait 5,7 % des importations totales de services de la Chine. En 2016, plus de 9 % de toutes les dépenses liées aux voyages de la Chine ont été effectuées au Canada.
Exportations | Importations | |||
---|---|---|---|---|
Total | Canada | Total | Canada | |
milliards de dollars américains | ||||
Services | 209,5 | 1,7 | 452,1 | 25,9 |
Services de fabrication fournis sur des intrants physiques détenus par des tiers | 18,5 | 0,1 | 0,2 | 0,0 |
Services d'entretien et de réparation, non inclus ailleurs | 5,2 | 0,0 | 2,0 | 0,0 |
Transport | 33,8 | 0,4 | 80,6 | 1,5 |
Voyages | 44,4 | 0,7 | 261,1 | 23,7 |
Construction | 12,7 | 0,0 | 8,5 | 0,0 |
Assurance et services financiers | 7,2 | 0,1 | 14,9 | 0,1 |
Frais pour usage de la propriété intellectuelle, non inclus ailleurs | 1,2 | 0,0 | 24,0 | 0,1 |
Services de télécommunications, d'informatique et d'information | 26,5 | 0,1 | 12,6 | 0,1 |
Autres services aux entreprises | 58,0 | 0,4 | 43,2 | 0,5 |
Services personnels, culturels et relatifs aux loisirs | 0,7 | 0,0 | 2,1 | 0,0 |
Biens et services publics, non inclus ailleurs | 1,2 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 2,9 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
... n'ayant pas lieu de figurer Source : Ministère du Commerce de la République populaire de la Chine. |
2.6 Aperçu des statistiques du Canada sur le commerce des services
En 2016, le Canada a enregistré un déficit de 17,6 milliards de dollars sur ses services (voir le tableau 6). À l’instar de la Chine, la majeure partie de ce déficit s’explique par les services de voyages et de transport. En 2016, la Chine représentait un partenaire commercial relativement modeste pour le Canada en ce qui a trait aux services, soit 2,9 % de l’ensemble des exportations et 1,9 % de l’ensemble des importations. Seulement pour les recettes de voyages du Canada, la Chine représentait plus de 8 % de l’activité. Au cours des derniers mois, Statistique Canada a entrepris un examen de ses sources de données et de ses méthodologies dans le domaine des services de voyages, y compris les services de voyages échangés avec la Chine, et on s’attend que cette part soit plus importante lorsque les révisions des estimations de voyages canadiens seront publiées en 2019.
Exportations | Importations | |||
---|---|---|---|---|
Total | Chine | Total | Chine | |
milliards de dollars américains | ||||
Services | 82,1 | 2,4 | 99,7 | 1,9 |
Services de fabrication fournis sur des intrants physiques détenus par des tiers | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Services d'entretien et de réparation, non inclus ailleurs | 1,6 | 0,0 | 0,9 | 0,0 |
Transport | 12,1 | 0,4 | 20,0 | 1,0 |
Voyages | 18,0 | 1,5 | 28,7 | 0,5 |
Construction | 0,5 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 0,4 | 0,0 |
Assurance et services financiers | 9,5 | 0,0 | 11,8 | 0,0 |
Frais pour usage de la propriété intellectuelle, non inclus ailleurs | 4,2 | 0,1 | 10,6 | 0,0 |
Services de télécommunications, d'informatique et d'information | 7,4 | 0,1 | 4,9 | 0,0 |
Autres services aux entreprises | 25,6 | 0,2 | 19,5 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Services personnels, culturels et relatifs aux loisirs | 2,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 2,1 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Biens et services publics, non inclus ailleurs | 1,2 | 0,1 | 0,9 | 0,0 |
... n'ayant pas lieu de figurer Source : Statistique Canada. |
2.7 Comparaisons du commerce bilatéral
Dans le présent rapport, l’expression « le commerce en direction de l’est » définit la direction du commerce de la Chine vers le Canada : les exportations de la Chine à destination du Canada et les importations du Canada en provenance de la Chine. L’expression « le commerce en direction de l’ouest » définit la direction du commerce du Canada vers la Chine : les exportations du Canada à destination de la Chine et les importations de la Chine en provenance du Canada.
Pour le commerce en direction de l’est, les estimations du commerce bilatéral des services sont très proches. Tant pour 2015 que 2016, les exportations de la Chine à destination du Canada ont atteint 1,7 milliard de dollars, tandis que les importations du Canada en provenance de la Chine se sont élevées à 1,9 milliard de dollars.
La plus grande différence dans le commerce en direction de l’est pour 2016 a été notée dans les services de transport, pour lesquels le Canada a eu des importations de 1,0 milliard de dollars alors que les exportations de la Chine ont atteint 0,4 milliard de dollars. Ces chiffres ont été partiellement contrebalancés par les exportations des services de voyages de la Chine, qui s’élevaient à 0,7 milliard de dollars, comparativement aux importations du Canada, qui se sont chiffrées à 0,5 milliard de dollars.
Pour ce qui est du commerce en direction de l’ouest, l’asymétrie est beaucoup plus importante. Les importations de la Chine provenant du Canada ont atteint 21,0 milliards de dollars en 2015 et 25,9 milliards de dollars en 2016. En revanche, les exportations du Canada à destination de la Chine se sont élevées à 2,1 milliards de dollars en 2015 et à 2,4 milliards de dollars en 2016. Tandis que certaines différences ont été observées dans les services de transport (paiements de 1,5 milliard de dollars de la Chine en 2016 comparativement aux recettes de 0,4 milliard de dollars du Canada), la principale source de divergence était les services de voyages.
La Chine a enregistré des importations de services de voyages provenant du Canada de 18,1 milliards de dollars en 2015 et de 23,7 milliards de dollars en 2016. Les paiements de la Chine au Canada sont environ 15 fois plus élevés que les recettes correspondantes du Canada provenant de la Chine.
Une analyse plus détaillée des sources potentielles des asymétries des services de voyages et de transport figure plus loin dans le présent rapport.
Commerce en direction de l'ouest | Commerce en direction de l'est | |||
---|---|---|---|---|
Chine | Canada | Chine | Canada | |
milliards de dollars américains | ||||
Services | 25,9 | 2,4 | 1,7 | 1,9 |
Services de fabrication fournis sur des intrants physiques détenus par des tiers | 0,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 0,1 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Services d'entretien et de réparation, non inclus ailleurs | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Transport | 1,5 | 0,4 | 0,4 | 1,0 |
Voyages | 23,7 | 1,5 | 0,7 | 0,5 |
Construction | 0,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 0,0 | 0,0 |
Assurance et services financiers | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 0,0 |
Frais pour usage de la propriété intellectuelle, non inclus ailleurs | 0,1 | 0,1 | 0,0 | 0,0 |
Services de télécommunications, d'informatique et d'information | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,0 |
Autres services aux entreprises | 0,5 | 0,2 | 0,4 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Services personnels, culturels et relatifs aux loisirs | 0,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 0,0 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Biens et services publics, non inclus ailleurs | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 0,1 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 0,0 |
... n'ayant pas lieu de figurer Sources : Statistique Canada et le ministère du Commerce de la République populaire de la Chine. |
2.8 Commerce des services avec la Chine tel que déclaré par les autres pays
Les données du Canada sur le commerce des services avec la Chine peuvent être comparées aux données des autres pays afin d’avoir une idée de la situation du Canada sur le plan international en ce qui a trait à l’intensité du commerce avec la Chine et afin de donner un aperçu de la qualité des estimations canadiennes relativement aux autres pays.
Le tableau 8 présente une liste des pays ayant le plus d’importations de services en provenance de la Chine pour 2016, selon ce que ces pays ont déclaré à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La comparaison des données sur le commerce du Canada à celles des autres pays permet de faire quelques observations. Le Canada affiche la plus grande proportion d’importations liées aux services de transport (un peu plus de la moitié). Les paiements de voyages du Canada sont aussi relativement faibles en comparaison avec certains pays européens.
Tous les services | Dont : les voyages | Dont : le transport | |
---|---|---|---|
milliards de dollars américains | |||
Hong-Kong (Chine)Tableau 8 Note 1 | 28,6 | 7,1 | 3,9 |
Corée du Sud | 16,1 | 3,1 | 3,7 |
États-Unis | 16,1 | 4,5 | 4,4 |
Japon | 10,4 | 2,3 | 1,5 |
Allemagne | 8,5 | 0,7 | 2,0 |
France | 6,9 | 0,3 | 1,8 |
Pays-Bas | 3,5 | 0,1 | 0,4 |
Royaume-Uni | 2,3 | 0,6 | 0,6 |
Italie | 2,2 | 0,8 | 0,4 |
Russie | 2,0 | 0,9 | 0,1 |
Australie | 1,9 | 1,0 | 0,6 |
Canada | 1,9 | 0,5 | 1,0 |
|
Le tableau 9 comprend le même type de renseignements, mais pour les exportations de services à destination de la Chine en 2016, selon les données que ces pays ont déclarées à l’OCDE. Encore une fois, on peut faire quelques observations.
Lorsque l’on compare les données canadiennes et américaines, les exportations de services de voyages du Canada sont relativement faibles comparativement aux chiffres américains correspondants. En 2016, le United States Census Bureau a indiqué que 3,0 millions de visiteurs étaient entrés aux États-Unis en provenance de la Chine. En comparaison, 0,6 million de visiteurs chinois sont entrés au Canada en 2016. Tandis que le Canada a reçu 5 fois moins de voyageurs en provenance de la Chine que les États-Unis, les estimations canadiennes des dépenses liées aux voyages des visiteurs chinois étaient 20 fois moins élevées que les estimations américaines.
Tous les services | Dont : les voyages | Dont : le transport | |
---|---|---|---|
milliards de dollars américains | |||
États-Unis | 54,2 | 30,7 | 4,9 |
Hong-Kong (Chine)Tableau 9 Note 1 | 40,1 | 28,6 | 6,2 |
Japon | 20,9 | 10,3 | 3,9 |
Corée du Sud | 20,6 | 10,3 | 5,6 |
Allemagne | 14,0 | 3,1 | 2,4 |
Australie | 8,4 | 7,5 | 0,4 |
France | 5,1 | 1,0 | 1,6 |
Royaume-Uni | 4,5 | 1,6 | 0,9 |
Irlande | 4,3 | 0,0 | 0,0 |
Pays-Bas | 2,5 | 0,2 | 0,5 |
Canada | 2,4 | 1,5 | 0,4 |
|
2.9 Asymétries des services de transport
Pour ce qui est des services de transport, le Canada et la Chine affichent tous deux des paiements plus élevés que les recettes. Cela pourrait être attribuable à la difficulté des importateurs à répartir correctement les paiements sur le plan géographique. La différence entre le pays d’exploitation, le pays d’appartenance et le pays d’enregistrement pour une même flotte rend souvent la chose plus difficile.
1. Commerce en direction de l’ouest (milliards de dollars)
- Chine = 2,2 (2015) et 1,5 (2016)
- Canada = 0,4 (2015) et 0,4 (2016)
2. Commerce en direction de l’est (milliards de dollars)
- Chine = 0,4 (2015) et 0,4 (2016)
- Canada = 1,0 (2015) et 1,0 (2016)
Pour la Chine, environ 60 % des recettes et des paiements de tous les services de transport avec tous les pays sont liés au transport maritime, tandis que pour le Canada, ces pourcentages (pour tous les pays) oscillent autour de 20 % pour les recettes en transport et de 40 % pour les paiements de transportNote 3. Sur le plan mondial, la flotte chinoise (pavillons national et étranger combinés) se classe au troisième rang en ce qui a trait au port en lourdNote 4 tandis que le Canada arrive au 29e rang.
En 2015, 90 % de toutes les importations chinoises de biens d’origine canadienne en provenance du Canada l’avaient été par voie maritime et fluviale. Les importations par voie aérienne représentaient pratiquement tout le reste. En revanche, 67 % de toutes les importations canadiennes de biens d’origine chinoise en provenance de la Chine l’avaient été par voie maritime et fluviale. Une vaste proportion (23 %) des biens chinois entrant au Canada par voie terrestre transitent d’abord par les États-Unis.
Selon la méthode statistique actuelle de la Chine, les services de fret, un volet des services de transport, sont calculés en multipliant les valeurs du fret par des coefficients pour calculer les taux de fret, qui comprennent une partie des biens transportés par des compagnies de transport non canadiennes dans la base statistique des importations des services de transport à partir du Canada.
En ce qui a trait au Canada, en raison de la couverture incomplète des enquêtes, les mouvements commerciaux de marchandises sont souvent utilisés en vue de la répartition de diverses séries de transport. Par conséquent, il y a probablement une surestimation des paiements canadiens faits à la Chine pour les services de transport en raison des valeurs élevées des importations provenant de ce pays.
Ainsi, il est probable que les deux pays surestiment leurs paiements des services de transport par rapport à l’autre pays, et ces valeurs devraient être plus proches des valeurs des recettes déclarées tant par la Chine que par le Canada.
2.10 Asymétries des services de voyages
La différence la plus marquée entre les données sur le commerce bilatéral des services du Canada et de la Chine se situe, et de loin, dans les services de voyages, plus particulièrement du côté en direction de l’ouest (paiements de la Chine au Canada comparativement aux recettes du Canada en provenance de la Chine). En effet, pour ce qui est du commerce en direction de l’ouest en 2016, les estimations pour les services de voyages de la Chine étaient plus de 22 milliards de dollars supérieures à celles du Canada.
1. Commerce en direction de l’ouest (milliards de dollars)
- Chine = 18,1 (2015) et 23,7 (2016)
- Canada = 1,2 (2015) et 1,5 (2016)
Nombre de visites effectuées par les Chinois au Canada (2016)
- Canada : voyageurs non-résidents entrant au Canada, dont le pays de résidence est la Chine = 624 900
- Chine = non disponible
Nombre d’étudiants chinois qui étudient au Canada (2015 à 2016)
- CanadaNote 5 = 70 377
- Chine = non disponible
2. Commerce en direction de l’est (milliards de dollars)
- Chine = 0,6 (2015) et 0,7 (2016)
- Canada = 0,6 (2015) et 0,5 (2016)
- Canada : Résidents canadiens revenant de la Chine = 498 000 visites
- Chine : Nombre d’arrivées de visiteurs d’outre-mer du Canada vers la Chine = 741 000 temps-personnesNote 6
Nombre d’étudiants canadiens qui étudient en Chine (2016)
- CanadaNote 7 = 3 846
- Chine = non disponible
Dans le cas de la Chine, les estimations de voyages proviennent du SCTI, où les données sont générées à partir des déclarations des banques, des transactions transfrontalières par cartes de crédit et de débit, et d’une estimation des dépenses en espèces.
La Chine a commencé à utiliser les données sur les cartes bancaires transfrontalières en 2016 afin d’estimer les importations de voyages internationaux. La Chine a aussi ajusté et révisé ses estimations des importations de voyages internationaux au moyen du SCTI pour les achats en espèces effectués par les résidents chinois en voyage à l’étranger, y compris pour les années de référence 2014 et 2015.
Les données sur les transactions par carte et les remises internationales sont recueillies par la SAFE et les dépenses en espèces sont estimées selon une enquête annuelle sur le total des dépenses par voyageur individuel. La même méthode statistique a été appliquée pour les ajustements rétroactifs de la balance des paiements pour 2014 et 2015. En outre, pour certaines transactions qui ont été déclarées comme des voyages mais étaient en fait des investissements, comme les achats immobiliers et l’assurance aux fins d’investissement financier, des ajustements ont été apportés aux bons comptes selon l’information disponible.
Pour le Canada, les dépenses liées aux voyages effectués par des visiteurs étrangers (à l’exception des étudiants) sont dérivées de l’Enquête sur les départs aériens. Cette enquête est menée dans différents aéroports canadiens auprès de visiteurs étrangers qui attendent de quitter le Canada. Les estimations des dépenses en éducation sont générées séparément en appliquant les dépenses moyennes au nombre d’étudiants étrangers. Pour les voyageurs canadiens revenant de l’étranger, on utilise également une enquête sur les voyageurs en combinaison avec le nombre de voyageurs pour en dériver les dépenses. Cependant, le taux de réponse pour cette enquête est plus faible que celui de l’Enquête sur les départs aériens.
Les estimations du Canada au sujet des services de voyages sont actuellement en cours d’examen et seront probablement revues à la hausse en 2019. Les révisions seront plus importantes pour les services d’éducation et elles devraient faire augmenter les totaux actuellement diffusés, y compris les recettes supérieures de la Chine en raison de renseignements plus précis sur la résidence des étudiants.
D’autres développements en cours à Statistique Canada pourraient influencer les estimations bilatérales de voyages durant la prochaine année. Une nouvelle enquête canadienne sur le tourisme a été lancée récemment et elle devrait fournir des estimations de meilleure qualité en ce qui concerne les dépenses liées aux voyages des Canadiens à l’étranger. Des efforts continus visent également à élargir l’utilisation des transactions par carte de paiement et carte de crédit.
Dans ce contexte, on a obtenu les données d’un fournisseur de carte de paiement et on analyse actuellement cette information pour les paiements effectués par les voyageurs étrangers. Selon l’information examinée, les dépenses effectuées par les détenteurs de cartes bancaires chinoises se situent au deuxième rang, derrière les détenteurs de cartes bancaires américaines. Un constat intéressant est lié au type de dépenses : 17 % de toutes les dépenses des Chinois sont effectuées dans des magasins hors-taxes, mais 14 % des dépenses sont effectuées auprès de concessionnaires de véhicules automobiles et 10 % dans des magasins d’alimentation et des supermarchés, ce qui soulève certaines préoccupations quant aux limites ayant trait à l’utilisation de tels renseignements pour en dériver les estimations sur les voyages (par exemple, les voyageurs qui achètent des biens au nom d’une autre personne); par contre, ces limites s’appliqueraient à d’autres méthodes statistiques.
Les estimations en direction de l’est du Canada et de la Chine au sujet des voyages sont relativement proches. Compte tenu de certaines limites reconnues des sources de données canadiennes qui sont utilisées pour réaliser ces estimations, les estimations de la Chine sont probablement plus exactes que celles du Canada. En revanche, pour ce qui est des estimations en direction de l’ouest, la différence est telle que l’utilisation des estimations d’un pays plutôt que de l’autre ne serait pas appropriée à l’heure actuelle sans que les deux pays collaborent davantage afin de mieux comprendre la nature des sources de données utilisées.
Comme cela a déjà été mentionné dans le présent rapport, selon de récents travaux menés par Statistique Canada, les recettes des voyages canadiens sont sous-estimées et seront révisées. Ainsi, les dépenses en éducation effectuées par les étudiants chinois seront révisées à la hausse en 2019. Les dépenses moyennes effectuées par les voyageurs chinois au Canada seront aussi révisées à la hausse, car elles sont jugées faibles relativement aux chiffres correspondants des États-Unis. Bien que ces révisions des estimations des voyages du Canada avec la Chine réduiront la différence entre les statistiques des deux pays, elles ne l’élimineront pas. Les estimations de la Chine demeureront beaucoup plus élevées que celles du Canada et de plus amples recherches seront nécessaires si les deux pays veulent s’entendre sur l’ampleur et les causes des différences.
2.11 Conclusions
La comparaison des statistiques de la Chine et du Canada sur le commerce bilatéral des services a révélé que la plupart des asymétries se situaient dans les services de voyages et de transport, tandis que les divergences pour tous les autres services demeuraient relativement faibles et comparables.
Il est probable que la plus grande partie de l’asymétrie des statistiques sur le transport puisse s’expliquer par la manière dont chacun des pays estime sa répartition géographique des activités d’importation des transports. Les mouvements commerciaux de marchandises entre les deux pays sont probablement plus importants que les transactions bilatérales en transport et, pour les deux pays, les valeurs des paiements devraient être plus proches des chiffres des recettes de chacun.
Les causes possibles de l’importante asymétrie liée aux services de voyages en direction de l’ouest sont difficiles à cerner. La comparaison des recettes du Canada en provenance de la Chine avec les transactions similaires avec les États-Unis donne à penser que les exportations de services de voyages du Canada pourraient être sous-estimées. Les révisions attendues en 2019, particulièrement celles touchant les voyages d’études, réduiront la différence. En outre, si le Canada augmente ses estimations pour qu’elles soient plus proches de celles des États-Unis pour les recettes moyennes des visiteurs chinois, le Canada affichera tout de même des chiffres inférieurs à ceux de la Chine. Des travaux et des recherches supplémentaires sont nécessaires afin de cerner plus précisément les causes des différences dans ce secteur du rapprochement des services entre le Canada et la Chine.
Annexe
Chine | Canada | |
---|---|---|
Structure commerciale | Ensemble de la structure commerciale | Ensemble de la structure commerciale |
Méthodes d’évaluation | Exportations : FAB Importations : CAF |
Exportations : FAB Importations : FAB |
Pays partenaires | La Chine applique le principe du pays d’origine et du pays de destination pour déterminer ses partenaires commerciaux. Les douanes chinoises enregistrent aussi les pays d’où provient l’expédition et où elle aboutit. Exportations : Pays de destination finale / Pays où la livraison aboutit. Importations : Pays d’origine / Pays d’où provient la livraison. |
Le Canada applique aussi le principe du pays d’origine et du pays de destination pour déterminer ses partenaires commerciaux. Exportations : Pays de destination finale Importations : Pays d’origine / Pays d’exportation |
Fréquence de publication des données | La Chine publie ses données provisoires sur le commerce du mois précédent le 8e ou le 13e jour du mois et diffuse ses données officielles le 23e jour du mois. | Pour chaque mois de référence, le Canada publie les données officielles sur le commerce environ 35 jours après la fin du mois civil. |
Fréquence des ajustements ou de la révision des données | La Chine ajuste les données du mois précédent pour l’année courante et publie les résultats ajustés le 23e jour de chaque mois. Les révisions finales des données de l’année précédente sont publiées chaque année en octobre. | Les données de l’année courante sont révisées tous les mois. Les données de l’année précédente sont révisées en janvier et en février et ensuite chaque trimestre. Les données des deux années précédentes sont révisées annuellement en février. |
Code de produit et description | Les biens sont classés selon le Système harmonisé (SH). Les 6 premiers chiffres des codes SH correspondent au Système harmonisé et les codes des 7e et 8e chiffres sont ajoutés en fonction des besoins des tarifs, des statistiques et de la gestion commerciale de la Chine. | Les biens sont classés selon le Système harmonisé (SH). Les 6 premiers chiffres des codes SH correspondent au Système harmonisé et les 7e et 8e chiffres des exportations et les 9e et 10e chiffres des importations sont ajoutés aux fins de tarifs et de statistiques. |
Classifications spéciales | La Chine classe les biens spéciaux échangés, les marchandises simples de dédouanement de faible valeur et les biens non classés dans le chapitre 98. | Le Canada classe le commerce spécial, comme le commerce confidentiel et les livraisons de faible valeur, dans les chapitres 98 et 99. |
Statistiques sur les réexportations | Les données sur les réexportations ne sont pas incluses dans les statistiques douanières de la Chine. | Les réexportations sont incluses dans le total des exportations et elles sont déclarées séparément des exportations nationales. |
Zones économiques spéciales | En raison des politiques commerciales préférentielles et de la nécessité de superviser les douanes, la Chine a de nombreux secteurs réglementaires spéciaux, notamment les zones économiques spéciales, les zones de développement économique et technologique, les zones de développement de haute technologie, les zones sous douane, les entrepôts de stockage des douanes (y compris les entrepôts de supervision au départ), les zones de traitement des exportations, les zones de logistique sous douane, les zones portuaires sous douane, les centres de logistique sous douane (type A, type B), etc. Lorsque les biens dans ces zones spéciales sont échangés avec des pays étrangers, les transactions sont également incluses dans les statistiques douanières. | Les biens entreposés dans les entrepôts de stockage des douanes sont inclus dans les statistiques douanières. |
Coûts de fret et d’assurance | Les suppléments de fret et les primes d’assurance pour les biens importés en Chine sont calculés en fonction des frais réellement payés. | Les suppléments de fret et les primes d’assurance pour les biens sont fondés sur les frais réellement payés. |
Sources : Statistique Canada et le ministère du Commerce de la République populaire de la Chine. |
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