Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens
Composition en devises du bilan des investissements internationaux du Canada

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

par Vicky Gélinas

Introduction

Malgré des déficits récurrents du compte courant et de la nécessité qui en découle d’emprunter des fonds de l’étranger, le bilan net des investissements internationaux (BII) du Canada a augmenté pour atteindre des niveaux inégalés au cours des dernières années. Cela laisse supposer que les variations du BII net est attribuable à d’autres facteurs qu’aux déficits du compte courant, comme l’effet de réévaluation dû aux changements de prix des instruments d’emprunt et des actions et aux fluctuations de taux de change.

Solde du compte courant et bilan net des investissements internationaux du Canada, 1990 à 2017

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Solde du compte courant (échelle de gauche) et Bilan net des investissements internationaux du Canada (échelle de droite), calculées selon milliards de dollars unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Solde du compte courant (échelle de gauche) Bilan net des investissements internationaux du Canada (échelle de droite)
milliards de dollars
1990 -23 713 -277 174
1991 -26 235 -300 676
1992 -26 036 -321 968
1993 -28 774 -373 373
1994 -18 937 -355 073
1995 -7 106 -342 588
1996 3 304 -331 767
1997 -12 441 -293 230
1998 -13 087 -210 625
1999 1 203 -110 934
2000 27 605 -62 788
2001 24 298 -95 813
2002 19 645 -165 320
2003 14 277 -200 833
2004 30 221 -162 982
2005 26 172 -179 808
2006 20 383 -62 462
2007 11 933 -183 593
2008 1 633 -147 745
2009 -46 190 -221 639
2010 -59 998 -301 383
2011 -49 081 -302 727
2012 -65 679 -326 847
2013 -61 121 -13 371
2014 -47 779 5 185
2015 -71 526 371 338
2016 -65 371 208 826
2017 -63 929 400 709

Depuis la crise financière mondiale de 2008, la valeur de l’actif et du passif internationaux du Canada a plus que doublé. À titre de comparaison, le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada a affiché une croissance de 29 %. Au troisième trimestre de 2008, la valeur combinée de l’actif et du passif internationaux du Canada représentait 226 % du PIB du Canada; au quatrième trimestre de 2017, elle avait atteint un sommet à 418 %.

En raison de l’importance croissante de l’actif et du passif internationaux dans le bilan canadien, il est essentiel de mieux comprendre comment les changements relatifs des taux de change et des prix des actions peuvent affecter la valeur des avoirs internationaux du Canada. À mesure que l’actif et le passif internationaux deviennent plus importants, ils deviennent plus sensibles aux chocs qui ont des incidences sur leur valeur, comme les fluctuations des taux de change et des prix.

Afin de bien comprendre les répercussions des fluctuations de taux de change sur la valeur de ces actifs et passifs, il est nécessaire d’avoir de l’information sur leur composition en devises. Il s’agit là d’un concept clé pour évaluer la stabilité financière du pays. Les variations de taux de change ont des répercussions non seulement sur le BII net, mais aussi, par définition, sur la valeur nette des Canadiens.

Total de l’actif et du passif internationaux du Canada à l’étranger exprimé en pourcentage du produit intérieur brut en termes de dépenses aux prix du marché, 1990 à 2017

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Dollars enchainés (2007), calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Ratio
pourcentage
1990 126,5
1991 141,3
1992 148,0
1993 166,2
1994 169,3
1995 186,0
1996 209,4
1997 230,5
1998 253,0
1999 244,8
2000 242,3
2001 247,1
2002 221,8
2003 227,1
2004 231,3
2005 236,3
2006 267,0
2007 269,6
2008 238,8
2009 270,9
2010 281,8
2011 262,4
2012 283,9
2013 308,2
2014 335,9
2015 384,3
2016 404,4
2017 418,4

Start of text box

Définitions

Bilan net des investissements internationaux : Il s’agit de la différence entre l’actif et le passif qu’a le Canada par rapport au reste du monde. L’excédent du passif international sur l’actif se traduit par une position d’endettement international net du Canada. L’excédent de l’actif international sur le passif est appelé « actif international net » du Canada.

Balance des paiements internationaux : Elle comprend l’ensemble des opérations économiques entre les résidents du Canada et les non-résidents dans trois comptes, soit le compte courant, le compte capital ainsi que le compte financier.

  • Compte courant : Il porte sur les opérations liées aux biens, aux services, à la rémunération des employés, aux revenus de placements et aux revenus secondaires (transferts courants).
  • Compte capital : Il porte sur les transferts de capitaux et les opérations d’actifs non produits et non financiers.
  • Compte financier : Il porte sur les opérations liées à des actifs et des passifs financiers.

En principe, un prêt net (+) ou un emprunt net (-) provenant de la somme du compte courant et du compte capital devrait correspondre à un prêt net (+) ou un emprunt net (-) provenant du compte financier.

Autres changements des actifs et passifs financiers : Il s’agit de changements au bilan financier attribuables à des raisons autres que des opérations entre résidents et non-résidents. Cela comprend les réévaluations, c.-à-d. les changements liés aux fluctuations de taux de change (l’effet du taux de change) et de prix du marché (l’effet du prix) et tous les autres changements, y compris les changements de volume.

BII net = opérations du compte financier + réévaluations + autres changements de volume

Valeur nette nationale : Il s’agit de la somme de la richesse nationale (la valeur des actifs non financiers dans l’économie canadienne) et du bilan net des investissements internationaux (BII) du Canada.

Investissement direct : Il s’agit d’une composante des comptes internationaux. Il représente l’investissement dans un pays par une entité (un investisseur direct) obtenant une participation durable dans une entité d’un autre pays (une entreprise d’investissement direct). Dans la pratique, on juge qu’il y a investissement direct lorsqu’un investisseur direct détient au moins 10 % des actions avec droit de vote d’une entreprise d’investissement direct.

Investissement de portefeuille : Il s’agit de l’investissement réalisé principalement dans le but d’obtenir un revenu de placement ou des gains en capital. Cet investissement exclut l’investissement direct transfrontalier et les avoirs de réserve, qui représentent d’autres composantes des comptes internationaux.

End of text box

Impact des variations de taux de change sur le bilan net des investissements internationaux

Afin d’évaluer l’impact des variations de taux de change sur le bilan net des investissements internationaux (BII), les utilisateurs doivent avoir accès à l’information sur la composition en devises de l’actif et du passif internationaux. Par exemple, si la valeur et la composition en devises de l’actif et du passif internationaux d’un pays sont similaires, l’effet de réévaluation des variations de taux de change sera limité sur le bilan net, car l’effet de réévaluation sera pratiquement équivalent des deux côtés du bilan.

Cependant, le bilan net d’un pays ayant une composition asymétrique en devises étrangères de son actif et de son passif international sera touché par l’appréciation ou la dépréciation significative de sa devise nationale, comparativement aux devises étrangères. Par exemple, si le passif international d’un pays est en grande partie libellé en devise nationale, mais que le pays détient une importante part de ses actifs internationaux libellés en devises étrangères (comme c’est le cas pour le Canada), une dépréciation de la devise nationale améliorerait alors son BII net. En revanche, si la majorité du passif international d’un pays est libellé en devises étrangères, tandis que ses actifs à l’étranger sont principalement libellés en devise nationale, une dépréciation de la devise nationale détériorerait alors le BII net du pays.

Au cours des cinq dernières années, le dollar canadien s’est globalement déprécié par rapport à la plupart des principales devises étrangères. De la fin de 2012 à 2017, la valeur du dollar canadien a diminué d’environ 20 % par rapport à celle du dollar américain. Puisque la majorité de l’actif international du Canada et une proportion significative de son passif international sont libellés en devises étrangères, les variations du taux de change canadien ont d’importantes répercussions sur le BII net du Canada.

Bilan net des investissements internationaux du Canada et taux de change dollar canadien par dollar américain, 2007 à 2017

Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Bilan net des investissements internationaux du Canada (échelle de gauche) et Taux de change (échelle de droite), calculées selon milliards de dollars
et dollar canadien par dollar américain unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Bilan net des investissements internationaux du Canada (échelle de gauche) Taux de change (échelle de droite)
milliards de dollars
dollar canadien par dollar américain
2007T1 -39 005 1,1546
2007T2 -100 744 1,0654
2007T3 -182 434 0,9948
2007T4 -183 593 0,9913
2008T1 -166 469 1,0265
2008T2 -218 351 1,0197
2008T3 -165 868 1,0642
2008T4 -147 745 1,2180
2009T1 -153 027 1,2613
2009T2 -155 831 1,1630
2009T3 -187 585 1,0707
2009T4 -221 639 1,0510
2010T1 -258 679 1,0158
2010T2 -281 674 1,0646
2010T3 -268 237 1,0290
2010T4 -301 383 0,9946
2011T1 -324 957 0,9696
2011T2 -333 344 0,9645
2011T3 -300 656 1,0482
2011T4 -302 727 1,0170
2012T1 -231 982 0,9975
2012T2 -259 150 1,0181
2012T3 -307 015 0,9832
2012T4 -326 847 0,9949
2013T1 -255 605 1,0160
2013T2 -135 595 1,0518
2013T3 -99 309 1,0303
2013T4 -13 371 1,0636
2014T1 -55 935 1,1055
2014T2 -121 903 1,0670
2014T3 -83 472 1,1200
2014T4 5 185 1,1601
2015T1 100 108 1,2666
2015T2 118 772 1,2490
2015T3 188 824 1,3345
2015T4 371 338 1,3840
2016T1 158 168 1,2987
2016T2 61 925 1,2917
2016T3 98 911 1,3117
2016T4 208 826 1,3427
2017T1 289 145 1,3299
2017T2 320 285 1,2977
2017Q3 285 343 1,2480
2017Q4 400 709 1,2545

Une bonne compréhension de la composition en devises du bilan international d’un pays contribue à mieux évaluer les effets et les risques des fluctuations de taux de change.

Par exemple, la récente dépréciation de la livre sterling du Royaume-Uni après le vote en faveur du Brexit a soulevé des questions à propos de l’ampleur des répercussions d’un tel mouvement sur la stabilité financière d’un pays. La dépréciation du dollar américain pendant la bulle des entreprises point-com en 2002 a également soulevé des préoccupations quant aux pays qui étaient grandement exposés aux fluctuations du dollar américain et quant à l’ampleur des répercussions de cette dépréciation sur l’économie de ces pays. Un autre exemple est celui des grandes fluctuations du yen japonais lors de la bulle d’actifs de la fin des années 1980 au début des années 1990. Le fait d’avoir de l’information sur la composition en devises du BII d’un pays peut aussi contribuer à prévoir les répercussions d’un choc monétaire et, par le fait même, à évaluer les risques potentiels.

Composition en devises du bilan des investissements internationaux du Canada

Résultats au niveau total

Au Canada, la composition en devises des actifs financiers internationaux est différente de la composition du passif international. À la fin de 2017, plus de 96 % des actifs du Canada à l’étranger étaient libellés en devises étrangères, notamment en dollars américains (62 %), en euros (10 %) et en livre sterling du R.-U. (6 %). Parallèlement, les actifs internationaux libellés en dollars canadiens représentaient seulement 3 % du total de l’actif international.

En revanche, le dollar canadien était la devise de support prédominante du passif international du Canada. À la fin de 2017, le dollar canadien représentait 62 % du total du passif, suivi du dollar américain (30 %) et de l’euro (4 %). Par conséquent, l’actif du Canada à l’étranger est beaucoup plus exposé aux variations de taux de change que le passif international.

Actif et passif international du Canada à l’étranger, selon la devise, fin de 2017

Tableau de données du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4 Actif et Passif, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Actif Passif
pourcentage
Dollar canadien 3,4 62,1
Dollar américain 62,2 30,0
Euro 9,8 3,9
Livre sterling du Royaume-Uni 6,4 1,0
Yen japonais 2,4 0,1
Autres devises étrangères 15,9 2,9

En raison de la composition asymétrique en devises de l’actif et du passif internationaux du Canada, le BII net du Canada est fortement influencé par les fluctuations de taux de change. Par exemple, si le dollar canadien se déprécie par rapport au dollar américain, toute chose étant égale, la valeur de l’actif augmentera plus que la valeur du passif, entraînant ainsi une amélioration du BII net du Canada. À l’inverse, si le dollar canadien s’apprécie par rapport au dollar américain, le BII net du Canada se détérioreraNote 1.

Résultats selon la composante individuelle

Investissement direct

La composition en devises de l’investissement direct diffère grandement lorsque l’on compare le stock d’investissement direct du Canada à l’étranger avec le stock d’investissement direct étranger au Canada. Cela est attribuable au fait que plus de 93 % de l’actif et 85 % du passif sont sous forme d’instruments d’actions. La devise dans laquelle sont libellées les actions et les parts de fonds de placement est en général la monnaie nationale de l’économie de résidence de l’émetteurNote 2. Par conséquent, les actifs d’investissement direct sous forme d’actions sont en général libellés en devises étrangères, tandis que les passifs sous forme d’actions sont en général libellés en dollars canadiens. Cela crée une composition asymétrique en devises de la composante d’investissement direct du BII.

À la fin de 2017, plus de la moitié des actifs d’investissement direct du Canada étaient libellés en dollars américains, tandis que les passifs étaient principalement libellés en dollars canadiens. Par conséquent, les actifs d’investissement direct sont beaucoup plus vulnérables aux mouvements de change que les passifs d’investissement direct. Dans l’éventualité d’une appréciation ou d’une dépréciation du dollar canadien par rapport aux devises étrangères, la valeur des actifs d’investissement direct serait grandement touchée, tandis que la valeur des passifs resterait relativement stable.

Actif et passif d’investissement direct, selon la devise, fin de 2017

Tableau de données du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Actif et Passif, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Actif Passif
pourcentage
Dollar canadien 0,5 93,9
Dollar américain 57,2 3,4
Euro 12,3 0,0
Livre sterling du Royaume-Uni 8,8 0,0
Yen japonais 0,4 0,0
Autres devises étrangères 20,9 2,7

Investissement de portefeuille

La composition en devises de l'actif (avoirs canadiens en titres étrangers) et du passif (avoirs étrangers en titres canadiens) en investissement de portefeuille diffère significativement, tout comme leur composition en instruments.

Les avoirs canadiens en titres étrangers sont principalement composés d’actions libellées exclusivement en devises étrangères. Les titres d’emprunt représentaient moins d’un quart de ces avoirs à la fin de 2017. Dans l’ensemble, la majorité des actifs d’investissement de portefeuille étaient libellés en dollars américains (64 %) à la fin de décembre 2017, suivie de ceux libellés en euros (9 %). À la fin de 2017, seulement 2 % des titres étrangers détenus par les Canadiens étaient libellés en dollars canadiens, tous étant des obligations étrangèresNote 3.

En revanche, les avoirs étrangers de titres canadiens sont principalement composés de titres d’emprunt libellés en diverses devises. À la fin de 2017, ces devises étaient principalement le dollar américain (49 %) et le dollar canadien (37 %). Les actions et les parts de fonds d’investissement étaient entièrement libellés en dollars canadiens. Dans l’ensemble, à la fin de 2017, plus de la moitié de tous les passifs d’investissement de portefeuille étaient libellés en dollars canadiens (57 %), suivis de ceux libellés en dollars américains (33 %) et en euros (7 %).

Ainsi, un nombre significatif de titres d’emprunt canadiens détenus par des investisseurs étrangers, principalement ceux qui sont émis par les sociétés privées, est libellé en devises étrangères. Cela reflète la nature mondiale des activités de ces investisseurs et leurs besoins correspondants d’avoir accès aux fonds et de les emprunter sur les marchés étrangers. Suivant la perspective d’un emprunteur, plus le dollar canadien est faible comparativement à la devise des fonds empruntés, plus il en  coûtera cher de rembourser le créditeur à l’échéance de l’obligation. Les sociétés canadiennes et, dans une moindre mesure, les gouvernements provinciaux sont très exposés à ce risque.

Actif et passif d’investissement de portefeuille, selon la devise, fin de 2017

Tableau de données du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6 Actif et Passif, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Actif Passif
pourcentage
Dollar canadien 1,9 57,1
Dollar américain 63,9 33,0
Euro 9,3 6,7
Livre sterling du Royaume-Uni 5,4 1,7
Yen japonais 4,7 0,1
Autres devises étrangères 14,9 1,3

Les actifs d’investissement de portefeuille sont beaucoup plus vulnérables aux mouvements de change que les passifs. Cependant, les fluctuations de taux de change continuent d’influencer grandement la valeur du passif d’investissement de portefeuille du Canada. Plus de 40 % du passif d’investissement de portefeuille du Canada est libellé en devises autres que le dollar canadien. Si le dollar canadien s’apprécie ou se déprécie par rapport aux principales devises étrangères, la valeur tant des actifs d’investissement de portefeuille que des passifs, quoique dans une moindre mesure, sera aussi touchée.

 Répartition selon la devise des obligations canadiennes détenues par les non-résidents, fin de 2017

Tableau de données du graphique 7
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7 Administration publique fédérale , Autres administrations publiques, Entreprises publiques et Sociétés privées, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Administration publique fédérale Autres administrations publiques Entreprises publiques Sociétés privées
pourcentage
Dollar canadien 94,4 42,3 71,0 8,6
Dollar américain 4,6 33,9 22,2 72,2
Autres devises étrangères 0,9 23,7 6,8 19,2

Tous les autres investissements

La catégorie des autres investissements du BII comprend les prêts, les devises et dépôts, les crédits commerciaux et les avances, ainsi que les autres comptes à recevoir et à payer. Cette catégorie reflète principalement les activités financières transfrontalières effectuées par les  banques. Parmi ces sous-catégories, les prêts ainsi que les devises et dépôts sont les plus importants du bilan international en ce qui a trait à l’actif et au passif. Ensemble, ces deux sous-catégories représentaient 89 % du total des actifs des autres investissements et 95 % du total du passif des autres investissements à la fin de 2017.

Contrairement aux autres composantes du BII, la composition en devises de la catégorie des autres investissements est très similaire pour l’actif et le passif, le dollar américain représentant la principale devise de dénomination. À la fin de 2017, les avoirs libellés en dollar américain représentaient 71 % des actifs des autres investissements et 69 % du passif des autres investissements, suivi des avoirs en dollar canadien (16 % des actifs  et 19 % du passif des autres investissements). Sur une base nette, les fluctuations de taux de change ont des répercussions légèrement plus importantes sur l’actif que sur le passif.

Selon la composante individuelle, une plus grande part des prêts à l’actif (23 %) que des prêts au passif (20 %) est libellée en dollars canadiens. L’inverse est vrai pour les devises  et dépôts, pour lesquels le dollar canadien représente une plus grande part du passif (18 %) que de l’actif (14 %).

Actif et passif de prêts, selon la devise, fin de 2017

Tableau de données du graphique 8
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8 Actif et Passif, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Actif Passif
pourcentage
Dollar canadien 22,6 20,3
Dollar américain 67,8 53,3
Euro 2,4 0,3
Livre sterling du Royaume-Uni 1,6 0,8
Yen japonais 0,3 0,0
Autres devises étrangères 5,3 25,3

Devises et dépôts, actifs et passifs, selon la devise, fin de 2017

Tableau de données du graphique 9
Tableau de données du graphique 9
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 9 Devises et dépôts, actif et passif, selon la devise, fin de 2017.
Actif Passif
pourcentage
Dollar canadien 13,7 18,3
Dollar américain 76,5 74,3
Euro 4,1 3,7
Livre sterling du Royaume-Uni 3,2 1,2
Yen japonais 0,8 0,4
Autres devises étrangères 1,6 2,1

Finalement, les réserves officielles internationales du Canada sont composées d’actifs libellés entièrement en devises étrangères. À la fin de 2017, les réserves internationales du Canada étaient libellées comme suit : 59 % en dollars américains, 19 % en euros, 9 % en livres sterling du R.-U. et 13 % en d’autres devises étrangères, principalement en droits de tirage spéciauxNote 4 et en or monétaire. Depuis le premier trimestre de 2016, le Canada ne détient plus d’actif en or monétaire.

Comparaisons internationales

En plus du Canada, de nombreux autres pays, y compris les États-Unis, la France, l’Allemagne, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, publient de l’information sur la composition en devises de leurs actifs et passifs internationaux.

Cependant, la structure de l’actif et du passif internationaux du Canada selon la devise diffère significativement de celle de ces pays. Par exemple, à la fin de 2016, la proportion de l’actif international du Canada en instruments d’emprunt libellés en devise nationale était de 12 %, de loin la proportion la plus faible de tous les pays pour laquelle une comparaison a été faite.

Pour la plupart des pays, les actifs internationaux libellés en devises étrangères sont majoritairement en dollar américain, reflétant l’importance de celui-ci sur les marchés financiers internationaux et son rôle de devise international de premier plan.

Actif international en instruments d’emprunt, excluant les avoirs de réserve, selon la devise, pays sélectionnés, fin du quatrième trimestre de 2016

Tableau de données du graphique 10
Graphique 10
Actif international en instruments d’emprunt, excluant les avoirs de réserve, selon la devise, pays sélectionnés, fin du quatrième trimestre de 2016Graphique 10 Note 1,Graphique 10 Note 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Graphique 10 Actif international en instruments d’emprunt Canada , États-Unis , France, Allemagne, Australie et Nouvelle-Zélande, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada États-Unis France Allemagne Australie Nouvelle-Zélande
pourcentage
Devise nationale 12,1 82,2 72,8 76,6 36,3 40,2
Dollar américain 62,9 0,0 16,7 0,0 46,3 28,4
Autres devises étrangères 25,0 17,8 10,5 23,4 17,4 31,4

La proportion du passif international du Canada en instruments d’emprunt, ou dette extérieure brute (DEB), libellée en devise nationale était également la plus faible de tous les pays étudiés. À la fin du quatrième trimestre de 2016, la proportion de la DEB du Canada libellée en devise nationale était de 33 %, suivie de celle de l’Australie (46 %). Dans tous les autres pays, cette proportion dépassait 50 %. Notamment, les États-Unis (84 %) et l’Allemagne (80 %) avaient une part très similaire de leur DEB libellée en devise nationale.

Passif international en instruments d’emprunt, selon la devise, pays sélectionnés, fin du quatrième trimestre de 2016

Tableau de données du graphique 11
Tableau de données du graphique 11
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 11 Canada , États-Unis , France, Allemagne, Australie et Nouvelle-Zélande, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada États-Unis France Allemagne Australie Nouvelle-Zélande
pourcentage
Devise nationale 33,4 83,8 71,3 80,3 45,6 56,5
Dollar américain 53,7 0,0 19,7 0,0 37,6 20,6
Autres devises étrangères 12,8 16,2 9,0 19,7 16,8 22,9

Parmi les pays comparés, le Canada a la composition la plus asymétrique de l’actif et du passif internationaux en instruments d’emprunt. Le Canada a également la plus faible proportion de son actif et de son passif internationaux libellés en devise nationale. C’est pourquoi le bilan international du Canada sera le plus affecté par les variations de taux de change. En revanche, le BII du Canada est aussi plus susceptible de faire fonction de stabilisateur en cas de chocs qui pourraient avoir une incidence sur la valeur de sa devise.

Le Canada est le pays qui dépend le plus du dollar américain en raison de sa proximité géographique, de l’importance des États-Unis comme partenaire commercial et d’investissement et de la nature intégrée des deux économies.

Quantifier l’effet des variations de taux de change sur le bilan des investissements internationaux du Canada

En théorie, les changements de la valeur de l’actif et du passif internationaux du Canada et de son BII net résultent des opérations du compte financier, des réévaluations liées aux fluctuations de taux de change et de prix ainsi que des autres changements de volume.

En pratique, il est maintenant possible d’isoler l’effet des variations de taux de change (l’effet du taux de change) ainsi que les opérations du compte financier. Tous les autres changements au bilan peuvent être regroupés. Ces changements reflètent principalement l’effet des changements de prix de l’actif et du passif et, dans une moindre mesure, des changements de volume.

Grâce à la disponibilité de données détaillées sur la composition en devises du BII du Canada, il est possible d’estimer le changement de la valeur de l’actif et du passif internationaux attribuable aux variations de taux de change. De telles estimations ont été produites pour la période de 2015 à 2017.

Les résultats révèlent que l’information sur les devises est indispensable pour comprendre les variations du BII du Canada. Ils illustrent aussi l’influence plus grande du taux de change sur l’actif international du pays que celle sur son passif, car l’actif est davantage exposé aux mouvements de devises étrangères.

En 2015 et 2016, le changement du BII net du Canada a été principalement attribuable aux effets de réévaluation provenant d’un dollar canadien variable. En 2017, au lieu d’être le résultat de variations de devises, qui ont modéré l’augmentation du BII net dans ce cas, le changement positif du BII net s’expliquait principalement par des augmentations plus prononcées des prix des instruments étrangers par rapport aux prix des instruments financiers canadiens.

Les taux de change varient constamment; cependant, sur une longue période, ils varient habituellement à l’intérieur d’une certaine fourchette. Par conséquent, les variations de taux de change sont susceptibles de contribuer de façon limitée au changement du BII net lorsqu’elles sont cumulées sur une longue période, car les changements positifs seraient entièrement ou partiellement contrebalancés par les changements négatifs. En revanche, les effets de prix sont susceptibles d’avoir une influence plus significative, compte tenu de la tendance habituellement à la hausse des marchés boursiers qui a été observée par le passé. Par exemple, les variations de taux de change entre 2015 et 2017 ont contribué, à hauteur de 85,1 milliards de dollars, à la croissance du BII net, tandis que tous les autres changements au bilan (principalement les variations de prix) ont totalisé 509,0 milliards de dollars.

Facteurs contribuant au changement du bilan net des investissements internationaux, 2015 à 2017

Tableau de données du graphique 12
Tableau de données du graphique 12
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 12 2015, 2016 et 2017, calculées selon milliards de dollars unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
2015 2016 2017
milliards de dollars
Transactions du compte financier -74,0 -68,2 -56,5
Effet taux de change 298,3 -111,6 -101,6
Tous les autres changements de position 141,8 17,3 349,9
Tableau 1
Bilan des investissements internationaux du Canada, 2015 à 2017
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau 1 Bilan des investissements internationaux du Canada 2015, 2016 et 2017, calculées selon milliards de dollars unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
2015 2016 2017
milliards de dollars
Actifs
Position en début de période 3 377,7 4 029,0 4 308,2
Transactions du compte financier 211,3 198,7 223,9
Autres changements de positionTableau 1 Note 1 439,9 80,5 228,6
Effet taux de change 508,3 -165,2 -174,7
Tous les autres changements de position -68,4 245,7 403,3
Position en fin de période 4 029,0 4 308,2 4 760,7
Passifs
Position en début de période 3 372,5 3 657,7 4 099,3
Transactions du compte financier 285,3 266,9 280,4
Autres changements de positionTableau 1 Note 1 -0,2 174,7 -19,7
Effet taux de change 210,0 -53,6 -73,1
Tous les autres changements de position -210,2 228,1 53,4
Position en fin de période 3 657,7 4 099,3 4 360,0
Bilan net des investissements internationaux
Position en début de période 5,2 371,3 208,8
Transactions du compte financier -74,0 -68,2 -56,5
Autres changements de positionTableau 1 Note 1 440,1 -94,3 248,3
Effet taux de change 298,3 -111,6 -101,6
Tous les autres changements de position 141,8 17,3 349,9
Position en fin de période 371,3 208,8 400,7

Conclusion

Compte tenu de l’évolution du BII du Canada au cours des dernières années, les opérations transfrontalières (mesurées en détail dans le compte financier de la balance des paiements) ne suffisent pas pour bien comprendre les variations du bilan international.

La disponibilité des données sur la composition en devises de l’actif et du passif internationaux du Canada  comble une lacune importante dans les statistiques sur les comptes internationaux. Elle aide les utilisateurs à mieux évaluer l’exposition et la vulnérabilité du Canada aux variations de taux de change et ainsi, à évaluer les risques associés aux investissements internationaux.

Tandis que de nouvelles données sur les devises améliorent la pertinence du programme du BII, elles ouvrent aussi la porte à d’autres avancées. Une prochaine étape clé est la production d’estimations officielles sur les réévaluations pour les changements de taux de change. Par la suite, un « compte des autres changements des actifs et passifs financiers» sera produit afin de fournir aux utilisateurs un ensemble complet de comptes internationaux.


Date de modification :