Productivité du travail, rémunération horaire et coût unitaire de main-d'œuvre

Deuxième trimestre de 2005

Note aux lecteurs

La croissance de la productivité du travail dans les entreprises canadiennes est demeurée stagnante pour un deuxième trimestre consécutif, prolongeant ainsi une léthargie qui a débuté en 2003.

La productivité n'a pas varié au cours des deux derniers trimestres

Au sud de la frontière, la croissance de la productivité dans les entreprises américaines au deuxième trimestre a affiché un maigre 0,1 %, pour la première fois depuis le quatrième trimestre de 2003. Il s’agit d’un net ralentissement par rapport à la hausse de 0,7 % du premier trimestre.

La croissance de la productivité américaine ralentit

La productivité, mesurée par le produit intérieur brut (PIB) réel par heure travaillée, s’améliore lorsque le PIB s’accroît plus rapidement que les heures travaillées. Les gains de productivité contribuent à la hausse du niveau de vie à long terme.

Au Canada, les entreprises ont doublé leur cadence de production au deuxième trimestre, reflétant en grande partie l’augmentation du nombre d’heures travaillées. En conséquence, la productivité canadienne a connu une croissance nulle.

Puisque la productivité n’a affiché aucun gain, la croissance de l’activité économique au Canada au cours du premier semestre de 2005 était attribuable entièrement à l’augmentation du nombre d’heures travaillées. Au deuxième trimestre, la totalité de la progression de l’emploi se situe dans le travail à temps plein.

Cependant, le dollar canadien ayant freiné sa remontée durant les deux premiers trimestres de 2005, les entreprises canadiennes ont pu accroître leurs exportations durant cette période en bénéficiant de la stabilisation leurs coûts unitaires de main-d'oeuvre face à leurs homologues américaines.

Haut de la page

La productivité n’a presque pas varié dans le secteur des services et celui des biens

Sur une base trimestrielle, la productivité dans le secteur des services a connu une croissance nulle au deuxième trimestre, alors qu’elle a fléchi légèrement dans le secteur des biens.

La production et les heures travaillées dans le secteur des services ont connu un rythme similaire de croissance au deuxième trimestre, de sorte que la productivité dans ce secteur n’a pas varié. La même situation était observée au trimestre précédent.

Du côté du secteur des biens, la productivité a reculé de 0,1 % au deuxième trimestre, après quatre trimestres de hausse. Au deuxième trimestre, l’activité économique dans le secteur des biens s’est faiblement accrue de 0,2 %, alors que les heures travaillées ont augmenté de 0,3 %, après deux trimestres de recul et d’augmentation nulle.

Presque toutes les industries qui composent le secteur des biens ont enregistré une décroissance de leur productivité au deuxième trimestre, à l’exception des industries manufacturières où une légère accélération de la productivité a été observée. Ce secteur a connu une croissance de sa productivité de 0,9 % au deuxième trimestre suite à un gain de 0,6 % au premier trimestre.

Les fabricants continuent d’ajuster à la baisse leurs effectifs pour faire face à celle de leur production. Au deuxième trimestre, ils ont vu leur production reculer de 0,4 %, en grande partie sous l’effet du déclin de la production de véhicules et de pièces automobiles.

Du côté du secteur des services, l’absence de productivité reflète l’amélioration de la productivité dans le commerce de gros, dans les industries de l’hébergement et des services de restauration et dans l’industrie de l’information de l’industrie culturelle, qui sont entièrement annulées par le recul de la productivité dans chacune des industries restantes composant le secteur des services.

Après une hausse de 2,0 % au premier trimestre, les activités du commerce de gros ont progressé de 2,3 % au deuxième trimestre, en raison surtout de l’augmentation des ventes de machines et de fournitures électroniques, de véhicules automobiles, d’articles personnels et ménagers et de produits divers, comme les produits chimiques et la potasse.

Haut de la page

Les coûts unitaires de main-d’œuvre en hausse du côté des entreprises

Avec une augmentation trimestrielle de 0,7 % de la rémunération horaire et une absence de gains de productivité, les coûts unitaires de main-d'oeuvre des entreprises ont connu une hausse de 0,7 % au deuxième trimestre de 2005. Il s’agit d’une légère accélération par rapport à la hausse de 0,5 % affichée au trimestre précédent.

Les coûts unitaires de la main-d'œuvre permettent de mesurer les pressions inflationnistes dans les salaires, en indiquant les changements relatifs entre la rémunération horaire et la productivité.

Après avoir augmenté d’à peine 0,1 % au premier trimestre, les coûts de main-d’oeuvre par unité produite dans le secteur des services ont rebondi de 0,9 % au deuxième trimestre. Du côté du secteur des biens, les coûts unitaires de main d’œuvre ont augmenté de 0,6 % au deuxième trimestre, ce qui représentait un léger ralentissement par rapport à la hausse de 0,8 % enregistrée au premier trimestre.

Les industries qui ont enregistré les baisses les plus marquées au chapitre des coûts unitaires de main d’œuvre d’avril à juin étaient celles du commerce de gros, et des services professionnels, scientifiques et techniques. À l'opposé, les augmentations les plus importantes ont été enregistrées dans le secteur de l’hébergement et de services de restauration, dans le commerce de détail, dans le secteur des services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d'assainissement, et dans celui du transport et entreposage.

Au deuxième trimestre de 2005, le secteur de la fabrication a enregistré une hausse de 0,5 % de ses coûts de main-d’œuvre par unité produite, comparativement à un recul de 0,2 % au trimestre précédent.

Haut de la page

Une productivité nulle qui se prolonge depuis deux ans

En moyenne, la productivité du travail au Canada n'a presque pas varié au cours des deux dernières années. La croissance nulle enregistrée en 2004 s’est avérée la plus faible depuis 1996, alors que l'augmentation en 2003 s'était chiffrée à seulement 0,2 %.

En revanche, avant de prendre une pause au deuxième trimestre, la productivité dans les entreprises américaines a progressé en moyenne de 0,7 % au cours des cinq trimestres précédents.

Les deux pays n'ont enregistré aucun gain de productivité

La croissance du PIB des entreprises canadiennes s’est accélérée pour s'établir à 0,8 % au deuxième trimestre, soit le double du rythme atteint au trimestre précédent (+0,4 %).

La robustesse soutenue des dépenses des consommateurs et la reprise du secteur du logement sont en grande partie à l’origine de cette amélioration. Après avoir progressé au cours des quatre trimestres précédents, le fléchissement des importations au deuxième trimestre a également contribué à l’ardeur du PIB canadien.

Une croissance similaire du PIB dans les deux pays

Du côté des entreprises américaines, la croissance du PIB a connu un léger ralentissement, passant de 1,1 % au premier trimestre à 0,9 % au deuxième trimestre. Lors des six derniers trimestres, la croissance du PIB américain a été très stable, fluctuant entre 0,9 % et 1,2 %.

La croissance du PIB aux États-Unis a dépassé celle du Canada pour un quatrième trimestre d’affilée. Durant cette période, la vigueur de l’activité économique américaine a reposé essentiellement sur les dépenses des consommateurs et les investissements des entreprises.

Les heures travaillées accélèrent au Canada et aux États-Unis

Au cours des deux trimestres de 2005, les heures travaillées ont augmenté au même rythme dans les deux pays. La croissance des heures travaillées a doublé au deuxième trimestre, s’élevant à 0,8 % dans chaque pays.

Haut de la page

Augmentation des coûts unitaires de main-d’œuvre canadiens en dollars américains

Sans l'effet du taux de change, le coût de la main-d'oeuvre pour produire une unité du PIB dans les entreprises canadiennes a augmenté sur une base annuelle de 2,0 % au deuxième trimestre. Il s’agit d’une accélération par rapport à l’augmentation de 1,1 % enregistrée au cours de chacun des deux trimestres précédents.

Aux États-Unis, les entreprises ont vu leurs coûts unitaires de main-d'oeuvre augmenter pour un quatrième trimestre consécutif. D'une année à l'autre, leur coût unitaire de main-d'oeuvre a affiché une hausse de 4,3 % au deuxième trimestre de 2005. L'augmentation des coûts de main-d'oeuvre par unité du PIB dans les entreprises américaines s’est accélérée graduellement au cours des quatre derniers trimestres.

Cependant, le Canada perd totalement cette position avantageuse lorsque les coûts unitaires de main-d'oeuvre sont ajustés en fonction du taux de change.

Les coûts unitaires de main-d'oeuvre canadiens en $US continuent d'augmenter

L’appréciation de 8,6 % du dollar canadien face à la devise américaine au deuxième trimestre par rapport au même trimestre de 2004, s'est traduite par une forte hausse de 11,5 % du coût unitaire de main-d'oeuvre exprimé en dollars américains. Cela représente plus du double de la hausse de 4,3 % aux États-Unis.

Compte tenu de cette détérioration de la compétitivité au chapitre des coûts, les exportations canadiennes ont ralenti sur une base annuelle pour s’établir à peine à 0,1 % au deuxième trimestre, après avoir bondi de 4,3 % au premier trimestre de 2005.

Des révisions à la baisse de la croissance de productivité aux États-Unis

Les données diffusées aujourd'hui comprennent les révisions du PIB aux États-Unis pour la période de 2002 à 2004. Quant aux révisions de 2001-2004 du PIB au Canada, les données ont déjà été diffusées dans Le Quotidien du 9 juin.

Dans l'ensemble, les révisions des données américaines ont eu pour effet de diminuer le taux de croissance de la productivité du travail aux États-Unis pour chacune des trois dernières années. L’ampleur des révisions à la baisse est de 0,3 % pour 2002 et de 0,5 % pour 2003 et 2004.

Même si l’ampleur des révisions pour ces deux dernières années est importante, cela n’a pas renversé les résultats qui ont été rapportés ces dernières années sur les écarts de croissance de productivité entre le Canada et les États-Unis.

Les révisions ont entraîné un changement à moyen terme puisque la croissance annuelle moyenne de la productivité américaine pour la période de 2000-2004 est passée de 3,8 % à 3,5 %. Malgré cette révision, la croissance de la productivité américaine demeure presque quatre fois plus élevée que celle du Canada qui s’est chiffrée à 0,9 % durant la même période.

Haut de la page

Tableaux statistiques

• Secteur des entreprises: Productivité du travail et variables connexes pour le Canada et les États-Unis
• Secteur des entreprises: Quelques variables associées au marché du travail
• Productivité du travail par industrie
• Coût unitaire de main d'oeuvre par industrie

Information sur les méthodes et la qualité des données disponible dans la Base de métadonnées intégrée: 1402.