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Comment les entreprises organisent-elles leurs activités et se font-elles concurrence dans l’économie de marché? Les producteurs individuels doivent faire une série de choix complexes et interdépendants relativement à ce qu’ils produisent, à la quantité qu’ils doivent produire, à la technologie qu’ils doivent utiliser, à la façon d’organiser leurs activités et à l’endroit où ils doivent s’installer. Lorsque l’on examine la structure de production à l’intérieur des industries et entre les économies, il est difficile de ne pas être frappé par la présence d’une hétérogénéité considérable. Cette hétérogénéité rend compte du fait que les actifs propres à l’entreprise — compétences en gestion, organisation, habitudes comportementales, taille, connaissances, technologie et même emplacement — sont très variables. Pendant la majeure partie des vingt dernières années, des données ont été recueillies concernant le degré d'hétérogénéité des entreprises et la façon dont les caractéristiques des établissements individuels modèlent leur rendement et, globalement, la dynamique des industries et des régions. Dans le contexte de ces travaux, une distinction de base peut être faite entre les entreprises qui ont la capacité interne pour générer un avantage concurrentiel et celles qui obtiennent un tel avantage grâce à la colocalisation.
Il existe de nombreuses preuves qu’un grand nombre d’entreprises se regroupent au niveau spatial et qu’il y a une association entre la formation de grappes et la productivité. Au lieu de déterminer les vastes effets de la formation de grappes, le présent document explore comment les différents types d’entreprises profitent de l’agglomération. Il fait progresser la recherche sur l’agglomération en démontrant tout d’abord que les entreprises ne profitent pas toutes de la colocalisation et, en deuxième lieu, que les entreprises ayant des capacités internes différentes profitent de formes différentes d’externalités géographiques.
Pour comparer les groupes d’entreprises, on utilise des modèles de panel qui régressent la productivité du travail au niveau de l’entreprise sur des caractéristiques propres à l’entreprise et propres à l’emplacement. Les caractéristiques propres à l’emplacement représentent des types différents d’économies d’agglomération. Ces économies peuvent découler en partie : 1) du regroupement de la main-d’oeuvre (spécialisation locale des compétences de la main-d’oeuvre), 2) de la densité des fournisseurs en amont (élaboration de réseaux d’acheteurs et de fournisseurs localisés), et 3) des retombées de connaissances (connaissances qui se communiquent entre les entreprises travaillant dans la même industrie et au même endroit). On compare les répercussions de ces externalités entre les petits et les grands établissements, les établissements qui appartiennent à des entreprises comportant plusieurs unités et à des entreprises étrangères, et ceux qui constituent des entreprises à établissement unique. On observe aussi comment les différentes économies d’agglomération profitent aux entreprises plus jeunes par rapport aux entreprises plus anciennes, et comment les attributs propres à l’emplacement influencent le rendement des établissements créés par des entreprises établies ou par de nouvelles entreprises. L’analyse empirique est axée sur les établissements du secteur canadien de la fabrication qui étaient en activité au cours de la période allant de 1989 à 1999.
Les concentrations importantes d’activité économique sont généralement considérées comme faisant augmenter les rendements qui peuvent être partagés par les unités commerciales qui se regroupent au niveau spatial. Selon les théories de l’entreprise et de la gestion stratégique, un avantage concurrentiel découle du développement et de l’exploitation d’actifs ou de capacités propres à l’entreprise, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise. Les grandes entreprises plus anciennes sous contrôle étranger ayant des établissements multiples devraient avoir des ressources internes plus importantes dont elles peuvent tirer parti. Les petites entreprises canadiennes jeunes ne comptant qu’un établissement ne peuvent pas profiter des mêmes ressources et sont plus susceptibles d’élaborer des stratégies de survie qui reposent sur des économies propres à l’emplacement dans des emplacements particuliers. L’analyse présentée ici vise à déterminer les sources de ces ressources externes et à examiner si elles profitent à toutes les entreprises ou seulement à certaines d'entre elles. Voici les constatations :
- Regroupement de la main-d’oeuvre : L’analyse montre qu’à peu près tous les établissements profitent des avantages au chapitre de la productivité liés au fait d’être situés dans des endroits où la répartition des professions des travailleurs correspond à la demande de main-d’oeuvre par profession. Toutefois, ces avantages ont tendance à être plus importants pour les petites entreprises jeunes, ce qui confirme que ces entreprises dépendent davantage des marchés du travail locaux pour trouver des travailleurs possédant les compétences qui répondent à leurs besoins. Les grandes entreprises plus anciennes, même si elles dépendent des bassins locaux de main-d’oeuvre, ont peut-être développé les ressources internes nécessaires pour trouver et attirer des travailleurs plus éloignés.
- Retombées de connaissances : Les retombées de connaissances, qui sont mesurées par le nombre d’établissements que compte l’industrie dans un rayon de 5 kilomètres, entraînent aussi des gains de productivité pour les établissements, peu importe leur taille ou s’ils font partie d’une entreprise à établissement unique ou à établissements multiples ou s’ils appartiennent à des étrangers. Les établissements plus jeunes, toutefois, qui sont censés avoir des capacités moins bien développées pour produire des connaissances, dépendent davantage des bassins de connaissances locaux.
- Densité des fournisseurs en amont : La densité locale des fournisseurs en amont ne profite pas aux entreprises considérées comme ayant moins de ressources internes. Ce sont plutôt les entreprises plus anciennes, peu importe leur taille ou leur complexité, qui tirent les avantages les plus importants de la présence de fournisseurs en amont à proximité. Cela est conforme à l’argument selon lequel les entreprises plus anciennes sont mieux en mesure de tirer parti des avantages des réseaux de fournisseurs locaux, parce que leurs processus de production sont plus uniformisés et que, par conséquent, des parties de ces processus se prêtent mieux à l’impartition auprès de fournisseurs spécialisés.
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