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Les travaux de recherche effectués sur la concurrence ont quantifié les répercussions du roulement des entreprises sur la croissance de la productivité. Les résultats de ces recherches montrent qu'une part considérable de la croissance découle du processus concurrentiel qui a pour effet de transférer les parts de marché des entreprises les moins productives aux plus productives.

La plupart des travaux entrepris ont été axés sur le secteur de la fabrication et, plus récemment, sur le secteur du commerce de détail canadien (Baldwin et Gu [2008]; Foster et coll. [2006] pour le secteur américain du commerce de détail; Haskel et Khawaja [2003] pour le secteur du commerce de détail au Royaume-Uni). Les différences en ce qui concerne la nature et le type des réaffectations des parts de marché dans les secteurs du commerce de détail et de la fabrication témoignent de différences fondamentales quant à la nature de la concurrence dans les deux secteurs (Baldwin et Gu, 2012).

Le présent document nous permet de mieux comprendre en quoi le processus concurrentiel diffère d'une industrie à l'autre, en examinant le roulement des entreprises et la croissance de la productivité dans d'autres industries de services au Canada et en situant ces industries par rapport aux secteurs de la fabrication et du commerce de détail. On veut déterminer s'il existe une ressemblance générale avec l'un ou l'autre des modèles qu'illustrent ces deux industries ou si les comportements sont plus diversifiés. Sept industries du secteur des services — le commerce de gros, le transport et l'entreposage, le transport aérien, le transport par camion, la radiodiffusion et les télécommunications, les services aux entreprises et les services financiers — sont examinées.

Les constatations générales que l'on peut dégager sont les suivantes : 

  1. Les différences entre industries sont moins nombreuses en ce qui concerne les taux de sortie d'entreprises que les taux d'entrée. Cela laisse entendre qu'il existe une courbe d'adaptation qui serait le résultat d'un pourcentage relativement constant d'entreprises qui deviennent non concurrentielles chaque année et d'une réaffectation des ressources aux entreprises dans les industries où les possibilités d'entrée sont les plus favorables.
  2. L'efficacité de l'entrée (mesurée par la part de marché acquise) varie beaucoup plus d'une industrie à l'autre que son intensité (mesurée par le pourcentage de nouvelles entreprises faisant l'expérience d'une entrée sur le marché à un moment donné ou un autre).
  3. L'efficacité de l'entrée est étroitement associée aux conditions d'entrée qui facilitent cette dernière à une échelle relativement grande et à un niveau de productivité relativement élevé.
  4. Parmi les entreprises entrantes, le processus d'échec (mesuré par les courbes d'échec ou de risque) est comparable dans les diverses industries. Le pourcentage d'entreprises entrantes encore en activité après six ans est environ le même dans les diverses industries de services. Le processus d'échec diffère en ce qui a trait à l'effet d'une taille et d'une productivité sous-optimales sur la probabilité d'échec. Dans les industries où les entreprises entrantes sont relativement grandes au moment de leur création, les entreprises dont la taille ou la productivité relative est plus faible à ce moment-là connaissent un taux plus élevé d'échec.
  5. Les entreprises entrantes désavantagées par leur taille au départ connaissent des taux d'échec plus élevés, qui sont inversement proportionnels à la taille au moment de la création, et celles dont la taille est moins désavantageuse au moment de la création croissent plus rapidement.
  6. Les industries se distinguent par la mesure dans laquelle le groupe des entreprises établies accroît sa part de marché aux dépens des entreprises entrantes et sortantes, mais les différences ne sont pas importantes. Le processus d'entrée et de sortie dans lequel les entreprises sortantes moins productives sont remplacées par des entreprises entrantes plus productives est à l'origine d'une part importante de la croissance globale de la productivité dans les industries où les conditions d'entrée facilitent une plus grande efficacité d'entrée.
  7. Même si de nouvelles entreprises entrantes plus productives ne sont pas créées pour remplacer les entreprises sortantes moins productives qui connaissent l'échec, des gains de productivité peuvent avoir lieu quand une restructuration entraîne la sortie des entreprises moins productives. Dans certaines industries, la croissance de la productivité est due à un processus de croissance dynamique qui est caractérisé par de nouvelles entreprises remplaçant les entreprises sortantes mourantes et moins productives, tandis que dans d'autres industries, elle est due à la sortie des entreprises les moins productives face à la concurrence des entreprises établies.
  8. Le roulement dans le groupe des entreprises établies contribue également à la croissance de la productivité, mais dans une mesure moindre que les entrées et les sorties d'entreprises.
  9. La croissance de la productivité découle aussi d'améliorations organiques parmi les entreprises établies, c'est-à-dire d'une croissance intrinsèque de ces entreprises établies. Cependant, il ne s'agit pas toujours d'une source de croissance positive. Dans certaines industries, la productivité d'une entreprise établie moyenne diminue, peut-être en raison d'une adaptation à une baisse de la demande dans l'industrie, ou d'une évolution de la technologie à laquelle les entreprises établies s'adaptent mal.
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