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La crise financière récente a rendu manifeste le besoin de mieux comprendre le rôle joué par les marchés financiers et les intermédiaires financiers dans l'économie globale. L'importance du secteur financier ne peut pas simplement être quantifiée par sa part de production dans cette économie. La quantification ne tiendrait pas compte, entre autres, du rôle spécial que joue ce secteur en rendant les épargnes de certains secteurs disponibles à d'autres secteurs sous forme de capitaux pour l'investissement physique.

Le présent document présente une façon d'incorporer les données sur les épargnes, les prêts et les investissements financiers et non financiers selon le secteur dans un cadre analytique pour démontrer les liens entre les activités de financement et de production (les liens entre l'économie réelle et le secteur financier). Ces données proviennent du compte des flux financiers trimestriels, et le cadre analytique est un modèle d'entrées-sorties élargi.

Dans quelle mesure les liens entre l'économie réelle et le secteur financier sont-ils importants?

La force des liens entre l'économie réelle et le secteur financier est évaluée en examinant la différence entre les multiplicateurs du PIB pour lesquels tous les flux financiers sont considérés comme étant exogènes (les multiplicateurs réels de la MCS) et les multiplicateurs du PIB pour lesquels certains flux financiers sont rendus endogènes (les multiplicateurs financiers de la MCS). Les multiplicateurs du PIB donnent l'incidence cumulative de chocs exogènes sur l'économie après la prise en compte des liens nombreux entre les industries, les ménages et les sociétés, et après la déduction des achats d'entrées intermédiaires. Les hypothèses sur la nature exogène de certaines activités sont essentielles au calcul des multiplicateurs. Un choc qui fait augmenter le revenu du ménage ferait augmenter les dépenses de consommation courantes et les épargnes tant dans le cadre de la MCS réelle que dans celui des multiplicateurs financiers de la MCS. Cependant, l'épargne investie dans des actifs financiers n'occasionnerait pas plus de production dans le cadre de la MCS réelle, mais elle pourrait être prêtée aux sociétés pour financer plus d'investissements physiques dans le cadre des multiplicateurs financiers de la MCS.

Dans le cas de chocs exogènes de la demande finale des industries, on observe que les multiplicateurs financiers de la MCS, qui prennent en compte les flux financiers, sont environ 4 % plus élevés que les multiplicateurs réels de la MCS, sans égard à l'industrie recevant le choc de la demande.

Dans le cas de chocs exogènes du revenu courant ou de la disponibilité de capitaux pour l'investissement des ménages et des sociétés, les différences entre les multiplicateurs beaucoup sont plus grandes. Elles vont de 6 % dans le cas d'un choc du revenu du ménage (qui pourrait résulter d'une politique budgétaire), à un changement plus important dans le cas d'un choc de la disponibilité de capitaux pour l'investissement (qui pourrait être interprété comme étant le résultat d'une politique monétaire). La valeur des derniers multiplicateurs dépend fondamentalement du comportement des ménages et des sociétés relatif à l'investissement et à l'épargne.

Quelle incidence ont les variations des flux financiers sur la force de ces liens?

La valeur des multiplicateurs financiers de la MCS (et la différence entre les multiplicateurs financiers de la MCS et les multiplicateurs réels de la MCS) dépend : 1. des secteurs qui empruntent du bassin des épargnes financières; et; 2. du type d'actifs financiers dans lesquels les secteurs investissent.

Comparativement aux sociétés financières, les sociétés non financières et les ménages investissent une plus grande proportion de leurs capitaux disponibles dans des actifs fixes. C'est ce type d'investissement qui cause directement des augmentations du PIB. Les multiplicateurs financiers de la MCS sont plus élevés lorsqu'une plus grande part de l'épargne de l'économie est prêtée aux ménages et aux sociétés non financières.

Ce ne sont pas tous les flux financiers qui sont endogènes dans le cadre des multiplicateurs financiers de la MCS. On suppose que l'investissement en instruments financiers étrangers n'a aucun effet sur l'économie intérieure. Il en est de même pour les instruments de créance émis par toute administration publique au Canada. On discute de cette dernière hypothèse en détail dans le document (à la page 9). Les multiplicateurs financiers de la MCS diminuent lorsque les secteurs augmentent leurs investissements dans les instruments étrangers et les instruments émis par les administrations publiques.

Pendant la crise financière récente, quelle a été l'incidence des décisions financières des secteurs?

De 2008 à la première moitié de 2009, la part des passifs contractés par les institutions non financières et les ménages est devenue inférieure à zéro, tandis que celle contractée par les administrations publiques a augmenté de 15 points de pourcentage. De plus, tous les secteurs, et particulièrement les sociétés non financières, ont investi une part plus grande de leurs actifs financiers dans des instruments étrangers et des instruments émis par les administrations publiques. En proportion du total de leurs investissements financiers, durant la première moitié de 2009, l'investissement des sociétés financières dans des instruments étrangers et des instruments émis par les administrations publiques a augmenté, pour s'établir à 33 %; ce pourcentage diffère considérablement de celui de 7 % enregistré en 2008.

En conséquence, les multiplicateurs associés à un choc de la demande finale des industries ont subi une baisse de l'ordre de 3 % à 5 % de 2008 à la première moitié de 2009. L'ampleur de ce déclin est semblable à la différence totale existant entre les multiplicateurs réels de la MCS et les multiplicateurs financiers de la MCS. Les autres multiplicateurs ont subi une baisse semblable. Par exemple, le multiplicateur associé à une augmentation exogène des capitaux disponibles pour l'investissement a diminué de 5 %, de 30 % et de 55 % respectivement pour les ménages, les sociétés financières et les sociétés non financières.

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