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Le capital public constitue le fondement de l'économie canadienne. Le réseau routier et les réseaux de distribution d'eau et d'égouts, qui en représentent la plus grande part, réduisent le coût de transport, permettent une plus grande concentration de personnes et d'entreprises, favorisent les économies d'agglomération et donnent accès à des marchés plus vastes et plus diversifiés.
Malgré la contribution du capital public à l'économie, il s'est avéré difficile de produire une estimation robuste du taux de rendement de l'investissement dans ce capital. Au Canada, la fourniture de capital public est financée principalement par voie de taxation. Elle n'a dans le secteur privé aucun équivalent que l'on pourrait utiliser comme approximation de son taux de rendement ni aucun marché commercial pour ses produits. Par conséquent, le taux de rendement doit être estimé par une méthode économétrique.
Malheureusement, les méthodes économétriques n'ont pas produit de consensus quant à une valeur raisonnable du taux de rendement. Selon la méthode appliquée, des estimations aussi élevées que 50 % et aussi faibles que 0 % ont été obtenues.
L'incertitude concernant les estimations s'est avérée si importante qu'aucun taux économique de rendement n'est associé au capital public dans l'estimation du produit intérieur brut (PIB) du secteur public. Seule la dépréciation du capital public entre dans le calcul.
Nous examinons dans le présent document les questions que soulèvent l'incertitude entourant les estimations du taux de rendement. Nous appliquons diverses méthodes économétriques et accordons une attention particulière aux problèmes que posent les séries chronologiques dans l'estimation. Nous abordons au long de cette étude un certain nombre de questions relatives à l'incertitude.
• Pourquoi est-il si difficile d'estimer le taux de rendement?
La croissance du capital public et celle de la productivité mutifactorielle (PMF) sont forts semblables. Par conséquent, l'introduction de la PMF et du capital public dans une régression donne lieu à un phénomène de multicolinéarité. Il s'agit d'un problème de données qui entrave l'estimation exacte du taux de rendement. Les estimations de l'effet du capital public sont reflétées par la PMF, ce qui aboutit à un effet nul, ou bien elles reflètent des éléments de la PMF, ce qui gonfle l'effet du capital public. Le problème est particulièrement prononcé dans le cas de fonctions de production agrégées.
• L'approche préférable est-elle celle de la fonction de coût ou celle de la fonction de production?
Les estimations fondées sur la fonction de coût donnent généralement à penser que l'effet du capital public est positif et de plus faible intensité que ne l'indiquent les estimations fondées sur la fonction de production. Elles sont généralement considérées comme étant plus crédibles. Dans le présent document, nous supposons que les deux approches fournissent chacune des renseignements utiles. Nous utilisons les estimations des fonctions de coût et de production pour « déterminer par triangulation » qu'elles pourraient être une valeur raisonnable de l'effet du capital public. La « triangulation » laisse entendre qu'une élasticité comprise entre 0,10 et 0,15 et un taux de rendement centré sur 17 % sont appropriés.
• Quelle approche d'estimation est préférable?
Nous appliquons diverses méthodes d'estimation afin de vérifier la robustesse des estimations. Nous recourons à l'analyse des séries chronologiques, pour des éléments tels que les racines unitaires, afin d'éviter les résultats fallacieux. En outre, comme l'analyse porte sur des ensembles de données de panel, la procédure d'estimation tient compte des effets fixes propres aux unités. Hormis ces considérations, l'analyse est robuste aux changements de stratégie d'estimation.
• Quel taux de rendement du capital public est raisonnable?
Nous montrons que, bien qu'il soit difficile de donner un chiffre exact pour le taux de rendement du capital public, celui-ci est supérieur à zéro. Nous montrons aussi que les taux de rendement élevés présentés dans la littérature sont vraisemblablement dus au fait que l'estimation de l'élasticité reflète des éléments de la croissance de la PMF. Des ensembles de données permettant de tenir compte d'une variation plus importantes dans la série chronologique sous-jacente sont nécessaires pour obtenir des résultats plus précis. Dans le présent document, nous obtenons ces ensembles en passant à des données provinciales sur les coûts. L'intervalle « triangulé » corrobore l'un et l'autre argument. Les taux de rendement obtenus ont une moyenne de 17 %, mais ils continuent de couvrir un intervalle relativement grand, allant de près de 5 % à 29 %. Néanmoins, ils appuient l'idée que le taux moyen des obligations d'État à long terme peut être utilisé comme estimation prudente du taux de rendement du capital public.
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