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Les analystes ont accordé beaucoup d'attention au rendement de l'économie canadienne par rapport à celui de l'économie américaine. Dans la plupart des cas, leurs évaluations se basent sur des statistiques sommaires telles que le produit intérieur brut (PIB) ou la productivité (PIB par heure travaillée) pour analyser les différences de rendement.

Ces deux mesures saisissent une version concise de la myriade d'événements qui influencent le revenu intérieur produit par l'économie en transformant le travail et le capital en rendement. À ce titre, elles fournissent un résumé utile de ce qui arrive au revenu généré par la production intérieure.

Les données des Comptes nationaux peuvent aussi être utilisées pour évaluer d'autres concepts de revenu, notamment des concepts qui tiennent compte des changements au niveau du pouvoir d'achat potentiel du revenu liés aux variations de prix relatifs, du revenu envoyé à l'étranger ou reçu de l'étranger en raison de la dépense en immobilisations à l'échelle internationale et du capital qui est utilisé durant le procédé de production et qui doit être remplacé pour assurer le maintien des niveaux de vie. Ces mesures du revenu réel sont respectivement nommées le revenu intérieur brut (RIB) réel, le revenu national brut (RNB) réel et le revenu national net (RNN) réel.

Normalement, ces mesures reçoivent moins d'attention que les mesures fondées sur le PIB. Dans de nombreux cas, ces mesures peuvent s'avérer adéquates puisqu'elles sont souvent semblables à court terme. Cependant, faire abstraction des différences au niveau de ces mesures peut camoufler des tendances à long terme importantes et peut parfois nous cacher des changements de direction importants.

Ce document démontre à quel point les différences entre ces mesures ont pu être importantes au cours des dernières 25 années et comment ces différences peuvent influencer notre interprétation des événements.

Pour la période antérieure à 2000, toutes les mesures indiquent un déclin à long terme du rendement relatif de l'économie canadienne, bien que le repli des différentes mesures du revenu réel soit plus prononcé que la mesure du PIB fondée sur la production, particulièrement au cours des années 1980. Ce sont là les années au cours desquelles l'économie de ressources au Canada était à la baisse. Les entrées fondées sur les ressources en tant que pourcentage du PIB étaient à la baisse dans le monde entier. Les prix relatifs des produits de base étaient à la baisse. Les augmentations des montants remis à l'étranger par le Canada étaient inférieures aux augmentations des paiements reçus de l'étranger. En conséquence, les différentes mesures du revenu ont présenté une baisse plus prononcée que le PIB.

Tout cela a changé avec la phase d'expansion des produits de base qu'a connue le Canada après 2000. Les prix des exportations ont augmenté de façon importante par rapport aux prix des importations. Le revenu canadien reçu de l'étranger a fortement augmenté par rapport aux paiements à l'étranger. L'enchaînement de ces événements, alors que la Chine et l'Inde émergeaient en tant que participants importants dans l'économie mondiale, a donné lieu à une augmentation spectaculaire de la croissance du revenu réel du Canada par rapport à la croissance du PIB. Ce phénomène a aussi eu une incidence sur les comparaisons entre le Canada et les États-Unis. Le Canada a connu une forte amélioration des termes de l'échange de 2002 à 2006 en raison des prix des produits de base à la hausse, d'une monnaie à la hausse et des prix mondiaux à la baisse pour les produits manufacturés qui ont grandement contribué à la croissance du revenu réel. Ces facteurs ont eu une incidence beaucoup moins prononcée sur les mesures du revenu réel des États-Unis.

De 2002 à 2006, on a observé une croissance de l'ordre de 9,3 % du PIB réel par habitant des États-Unis contre une croissance de 7,0 % du PIB par habitant du Canada, donnant l'impression que le rendement de l'économie américaine était supérieur à celui de l'économie canadienne. Lorsqu'on tient compte des fluctuations au niveau des prix des ressources et du taux de change, des revenus de placements internationaux et de la consommation de capital, le revenu réel par habitant des États-Unis a augmenté de 8,6 %, ce qui est semblable à la croissance de leur PIB par habitant. Toutefois, la mesure canadienne de la croissance du revenu réel par habitant a augmenté à 15,6 %, soit plus que le double de la croissance du PIB réel par habitant au Canada et presque deux fois le taux américain.

Ainsi, les comparaisons du rendement relatif par habitant entre les deux pays reposent fortement sur l'inclusion ou l'exclusion des termes de l'échange et des mouvements de revenus internationaux dans l'analyse. Si les termes de l'échange sont exclus et que l'accent porte sur la croissance relative du PIB réel par habitant (ou la croissance relative de la productivité), alors le rendement du Canada semble avoir été inférieur à celui des États-Unis pour la période de 2002 à 2006. Par contre, si l'incidence des termes de l'échange, des mouvements de revenus internationaux et de la dépréciation est incluse dans l'analyse, le Canada a réussi beaucoup mieux. En fait, sa croissance a été alors supérieure à celle des États-Unis par jusqu'à 7,0 points de pourcentage pour la période de 2002 à 2006.

La longue tendance à la baisse de l'économie canadienne a pris un virage important en très peu de temps. En trois ans, les niveaux de revenu réel ont remonté aux niveaux observés au milieu des années 1980. Cela a été en grande partie attribuable à l'économie de ressources si souvent dénigrée. Les études sur l'économie canadienne vers la fin des années 1990 prônaient souvent que le salut de l'économie canadienne reposait sur la croissance de la technologie de pointe dans le secteur manufacturier, en raison des taux de croissance élevés dans ce secteur aux États-Unis d'une part et du déclin séculaire des prix des produits de base fournis par le secteur des ressources d'autre part.

Le rendement de l'économie canadienne après 2000 a démontré les avantages d'une économie diversifiée avec une base de ressources non négligeable. Une économie diversifiée présente quelques-uns des mêmes avantages qu'un portefeuille d'investissement diversifié. Certains secteurs peuvent décliner lentement sur de longues périodes pour ensuite vivre un revirement spectaculaire. Le Canada a justement vécu une telle expérience.

Visionnez la publication Croissance du revenu réel du Canada et des États-Unis avant et après 2000 : renversement des fortunes en format PDF.