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Il y a au Canada différents organismes qui offrent des programmes ayant pour but d’aider des personnes faisant partie de populations cibles à obtenir leur diplôme d’études secondaires. La présente étude utilise des données nouvellement disponibles pour procéder à l’estimation des avantages à long terme qu’une personne peut obtenir sur le marché du travail en terminant ses études secondaires. L’accent est mis sur la valeur du diplôme (effet de signal) plutôt que sur la scolarité requise pour l’obtenir (effet lié au capital humain), quoique ces deux effets soient estimés. L’étude porte également sur la valeur d’un diplôme terminal d’études secondaires par opposition à la valeur d’un tel diplôme à titre de condition d’accès aux études postsecondaires, bien que cette dernière valeur puisse être importante, étant donné que des études antérieures ont établi un lien entre les études postsecondaires et de meilleurs résultats sur le marché du travail. Il y a toutefois de nombreux étudiants qui sont tout près de terminer leurs études secondaires pour qui les études postsecondaires n’entreront peut-être pas en ligne de compte lorsqu’ils auront à prendre des décisions.

Les résultats obtenus sur le marché du travail sont mesurés pour des personnes nées au milieu des années 1960, qui sont suivies depuis la mi-vingtaine jusqu’à la mi-quarantaine à partir de données administratives longitudinales provenant du Fichier de données longitudinales sur la main-d’oeuvre (FDLMO), ces données étant couplées à celles du fichier du Recensement de la population de 1991. L’étude porte sur deux groupes : les personnes ayant un diplôme terminal d’études secondaires (c’est-à-dire qui avaient un diplôme d’études secondaires mais n’avaient pas fait d’études postsecondaires au moment du Recensement de 1991), et les personnes sans diplôme d’études secondaires (c’est-à-dire qui n’avaient pas de diplôme, n’étaient pas inscrites à un programme d’études secondaires et n’avaient pas fait d’études postsecondaires au moment du Recensement de 1991). Grâce à la richesse du FDLMO, plusieurs résultats peuvent être examinés, dont les traitements et salaires, le revenu total (les traitements et salaires plus le revenu net d’un travail autonome), la participation à un régime de retraite d’employeur, l’emploi, l’affiliation syndicale ainsi que les mises à pied permanentes et temporaires. Tous ces résultats sont mesurés sur une période de vingt ans. Les résultats monétaires sont exprimés en dollars constants de 2010; d’autres résultats sont exprimés sous forme de chiffres (nombre d’années) au cours de l’ensemble de la période.

Selon les constatations, une fois prises en compte les différences liées au nombre d’années de scolarité et aux caractéristiques démographiques, un diplôme d’études secondaires se traduit par des revenus additionnels de 83 000 $ à 123 000 $ pour les hommes et de 70 000 $ à 107 000 $ pour les femmes au cours de la période de référence de 20 ans. Les hommes et les femmes ayant un diplôme terminal d’études secondaires participent à un régime de retraite d’employeur pendant environ une année de plus durant cette même période. Enfin, les femmes ayant un diplôme d’études secondaires accumulent une ou deux années d’emploi de plus. Par ailleurs, il n’y a guère de données laissant penser qu’il existe un lien entre un diplôme terminal d’études secondaires et l’affiliation syndicale ou la probabilité d’être mis à pied.

Pris dans leur ensemble, les résultats laissent penser que le fait d’obtenir un diplôme d’études secondaires donne lieu à un avantage pécuniaire modeste, mais non négligeable, et ce, même en excluant de l’analyse les personnes ayant fait des études postsecondaires. Les résultats semblent aussi aller dans le sens de l’existence d’un effet de signal sur le marché du travail, soit l’idée selon laquelle, en l’absence de renseignements fiables sur les compétences des travailleurs, les employeurs considéreront que le fait d’avoir obtenu un diplôme d’études secondaires constitue un signal positif.

Bien que l’étude ait porté d’abord sur l’effet de signal associé à un diplôme d’études secondaires, elle a aussi permis de constater un effet marqué de la scolarité sur le capital humain. Ainsi, l’étudiant moyen sans diplôme d’études secondaires a accumulé 1,8 année de scolarité de moins que le détenteur moyen d’un diplôme terminal d’études secondaires. La valeur estimative de cette durée additionnelle de 1,8 année de scolarité (en l’absence du diplôme) est à peu près équivalente à celle découlant de l’obtention du diplôme proprement dit.

L’examen d’un ensemble de données extérieur, l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes (l’EIACA de 2003), confirme les principaux résultats de l’étude (effets de signal au niveau du revenu) même une fois que l’on incorpore au modèle des mesures directes des compétences de concert avec les variables relatives au niveau de scolarité des parents.

L’étude permet aussi de mieux comprendre pourquoi des chercheurs américains (Heckman et LaFontaine, 2006; Martorell et Clark, 2010) n’ont observé aucun avantage associé à l’obtention d’un diplôme d’études secondaires, contrairement à certaines études canadiennes (Campolieti et coll., 2009; et la présente étude) ayant constaté de tels avantages. En particulier, les études américaines abordent l’effet de traitement local moyen au niveau des personnes qui sont tout près de satisfaire aux exigences d’achèvement des études secondaires. Pour leur part, les études canadiennes procèdent à l’estimation des avantages moyens sans se cantonner à ceux obtenus par les étudiants qui ont presque obtenu leur diplôme. En outre, les résultats produits par des régressions quantiles laissent penser qu’il existe une grande variabilité des résultats selon l’échelle de distribution conditionnelle des revenus, ce qui peut rétablir la concordance entre les constatations respectives des études canadiennes et américaines. En particulier, les avantages associés au diplôme d’études secondaires sont très réduits dans le cas des personnes se situant au bas de la distribution des salaires et sont nettement plus élevés pour ce qui est du reste de la distribution.

Il faut noter que les résultats de cette étude s’appliquent à une cohorte précise, soit celle qui comprend les personnes nées au milieu des années 1960 et pour lesquelles on a pu effectuer un couplage avec des données administratives. Bien que cette cohorte soit très représentative de l’ensemble des personnes nées au milieu des années 1960, il peut néanmoins exister certaines différences. De plus, on ne connaît pas encore les résultats à long terme associés aux cohortes plus récentes; ces résultats pourraient être similaires, mais pas forcément.

Une étude de suivi traitera des avantages à long terme sur le marché du travail qui découlent de la décision des détenteurs d’un diplôme d’études secondaires d’entrer sur le marché du travail immédiatement ou d’étudier pour obtenir un certificat d’études collégiales ou un baccalauréat.

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