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Le travail autonome est souvent considéré comme un aspect important de l'intégration économique des immigrants. Certains immigrants se tournent vers le travail autonome pour surmonter les limites au chapitre des possibilités d'emploi et le faible rendement de leurs compétences acquises à l'étranger, tandis que d'autres y voient un moyen de concrétiser leurs idées commerciales, de jouir d'une certaine souplesse et d'avoir des gains plus élevés. La plupart des auteurs d'études portant sur l'immigration et le travail autonome se sont penchés plus particulièrement sur les immigrants de la première génération, c'est-à-dire des personnes nées à l'étranger. Par conséquent, on en sait peu sur les chemins menant au travail autonome chez les enfants d'immigrants ou sur le rôle du travail autonome dans leurs résultats sur le marché du travail. Il est utile d'examiner cette question afin de mieux comprendre le rôle du travail autonome dans l'intégration économique à long terme des immigrants et de leurs enfants.
Dans le présent document, on examine les niveaux de travail autonome chez les immigrants et chez les enfants d'immigrants, y compris ceux de la deuxième génération (les enfants nés au Canada de parents immigrants) et la génération 1,5 (les enfants nés à l'étranger de parents immigrants). On examine également les différences entre les parents nés au Canada et leurs enfants (la troisième génération et les générations subséquentes) afin de fournir un repère pour les tendances générales en matière d'emploi autonome au fil du temps. L'analyse porte principalement sur trois questions : 1) Les enfants d'immigrants sont-ils plus ou moins susceptibles que les parents immigrants d'être des travailleurs autonomes? 2) Les enfants d'immigrants sont-ils plus ou moins susceptibles que les enfants de parents nés au Canada d'être des travailleurs autonomes? 3) Le changement générationnel de taux de travail autonome observé entre les parents immigrants et les enfants d'immigrants diffère-t-il du changement générationnel observé entre les parents nés au Canada et leurs enfants?
L'analyse s'appuie sur les données-échantillon (20 %) provenant des fichiers maîtres des recensements de la population du Canada de 1981 et 2006. Étant donné qu'il est impossible d'apparier directement les enfants et leurs parents véritables au moyen de données de recensement pluriannuelles, on utilise une méthode d'analyse de cohorte générationnelle. On procède à un couplage générationnel par appariement d'une cohorte synthétique de parents, identifiés dans le Recensement de 1981 d'après leur âge, leur statut d'immigrant ainsi que la présence d'enfants et l'âge de ceux-ci, et d'une cohorte synthétique de leurs enfants adultes identifiés dans le Recensement de 2006 d'après leur âge, leur statut d'immigrant et le statut d'immigrant de leurs parents. Les travailleurs autonomes sont définis comme étant des personnes qui déclarent être principalement des travailleurs autonomes ayant leur propre entreprise constituée ou non constituée en société.
Les résultats montrent que les hommes de la deuxième génération avaient en 2006 un taux de travail autonome inférieur à celui des pères immigrants en 1981. Toutefois, après application de contrôles pour les facteurs démographiques, le taux de travail autonome s'est révélé être à peu près le même pour les deux groupes. Comparativement aux pères immigrants au même âge, les hommes de la deuxième génération avaient moins d'années d'expérience de travail, un plus faible taux de nuptialité et un plus petit nombre d'enfants; ces facteurs expliquent le plus faible taux non corrigé de travail autonome chez les hommes de la deuxième génération.
Cette variation intergénérationnelle du taux de travail autonome et les facteurs démographiques qui y sont associés ne sont pas particuliers à la deuxième génération; ils s'observent également dans la troisième génération et les générations subséquentes. Après prise en compte des changements dans les facteurs sociodémographiques, l'écart générationnel entre les taux de travail autonome des parents immigrants et ceux de la deuxième génération est à peu près le même que celui entre les taux des parents nés au Canada et ceux de la troisième génération ainsi que les générations subséquentes.
Les hommes de la deuxième génération ont un taux de travail autonome plus élevé que ceux de la troisième génération et des générations subséquentes. Ce résultat est conforme au taux de travail autonome plus élevé observé chez les pères de la deuxième génération par rapport aux pères de la troisième génération et des générations subséquentes. Il semble donc que la différence entre les groupes pour ce qui est du taux de travail autonome se retrouve chez les fils.
Les hommes de la génération 1,5 ont un taux de travail autonome plus élevé que les pères immigrants. On observe également qu'ils ont un taux de travail autonome plus élevé que les hommes de la deuxième génération et ceux de la troisième génération et des générations subséquentes après prise en compte des différences en matière de caractéristiques sociodémographiques entre les groupes.
En 2006, les jeunes femmes, sans égard à leur statut générationnel, avaient des taux de travail autonome plus élevés que les mères immigrantes 25 ans plus tôt. Cette augmentation généralisée est conforme aux tendances générales en matière de niveau de scolarité, de participation au marché du travail, de diversification des structures professionnelles et de gains des femmes au cours des dernières décennies. L'augmentation du travail autonome chez les filles par rapport à leurs mères est légèrement plus faible dans la deuxième génération que dans la génération 1,5 ainsi que dans la troisième génération et les générations subséquentes.
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