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L’intégration à long terme sur le marché du travail des revendicateurs du statut de réfugié qui sont devenus résidents permanents au Canada

11F0019M no 455
Date de diffusion : le 12 novembre 2020

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Résumé

Le Canada offre l’asile aux personnes qui ont des motifs sérieux de craindre d’être persécutées ou qui sont exposées à d’autres dangers personnels dans leur pays d’origine. Même si les revendicateurs du statut de réfugié demandent l’asile au Canada pour des raisons humanitaires, leurs résultats sur le marché du travail jouent un rôle crucial dans le succès de leur intégration. Au moyen de données d’établissement et de données fiscales, la présente étude a permis de comparer les résultats sur le marché du travail à long terme des revendicateurs du statut de réfugié qui ont fini par devenir résidents permanents au Canada (RSR-RP) avec ceux des réfugiés parrainés par le gouvernement (RPG) et des réfugiés parrainés par le secteur privé (RPSP) ainsi qu’avec ceux des revendicateurs du statut de réfugié qui ne sont pas devenus résidents permanents au Canada (RSR-RNP). Les résultats indiquent que même si les RSR-RP étaient beaucoup plus susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale et moins susceptibles de déclarer un revenu d’emploi que les RPSP un an après avoir présenté une demande du statut de réfugié, leurs résultats se sont améliorés à un rythme nettement plus rapide. En fait, 4 ans après avoir présenté leur demande, les RSR-RP étaient tout aussi susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale ou de déclarer un revenu d’emploi que les RPSP qui avaient été admis 4 ans auparavant — cette observation a plus ou moins subsisté même après 13 ans. Les cohortes successives de RSR-RP et de RPSP ont eu d’aussi bons résultats sur le marché du travail canadien. En général, les RPG étaient beaucoup plus susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale et beaucoup moins susceptibles de déclarer un revenu d’emploi que les RSR-RP et les RPSP. Même si les RSR-RNP étaient en général aussi susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale que les RSR-RP, ils étaient les moins susceptibles des quatre groupes de déclarer un revenu d’emploi. En outre, lorsqu’ils ont déclaré des revenus d’emploi, les niveaux de ces revenus d’emploi étaient les plus faibles des quatre groupes.

Sommaire

Même si les revendicateurs du statut de réfugié demandent l’asile au Canada pour des raisons humanitaires, leurs résultats sur le marché du travail jouent un rôle crucial dans le succès de leur intégration. C’est pourquoi il est important de faire un suivi du degré de réussite sur le marché du travail des revendicateurs du statut de réfugié.

La présente étude permet de comparer les résultats sur le marché du travail à long terme des revendicateurs du statut de réfugié qui ont fini par devenir résidents permanents au Canada (RSR-RP) avec ceux des réfugiés parrainés par le gouvernement (RPG) et des réfugiés parrainés par le secteur privé (RPSP) ainsi qu’avec ceux des revendicateurs du statut de réfugié qui ne sont pas devenus résidents permanents au Canada (RSR-RNP). Pour ce faire, l’étude s’appuie sur les données sur l’établissement de la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM) et les données fiscales du Fichier des familles T1 (FFT1). L’étude s’inspire de Lu, Frenette et Schellenberg (2015) de trois façons importantes. Premièrement, elle met l’accent non seulement sur la réception de prestations d’aide sociale, mais aussi sur deux résultats principaux sur le marché du travail qui figurent dans les données fiscales : la réception d’un revenu d’emploi et le revenu moyen d’emploi. Deuxièmement, l’étude adopte une perspective à long terme sur le suivi des résultats sur le marché du travail, ce qui met en évidence les résultats jusqu’à 13 ans après la demande initiale. Troisièmement, dans l’étude, trois groupes de comparaison pertinents pour les revendicateurs du statut de réfugié ont été formés : les RPG, les RPSP et les RSR‑RP.

Selon les conclusions de l’étude, même si les RSR-RP étaient beaucoup plus susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale et moins susceptibles de déclarer un revenu d’emploi que les RPSP un an après avoir présenté une demande du statut de réfugié, leurs résultats se sont améliorés à un rythme nettement plus rapide. En fait, 4 ans après avoir présenté leur demande, les RSR-RP étaient tout aussi susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale ou de déclarer un revenu d’emploi que les RPSP qui avaient été admis 4 ans auparavant — cette observation a plus ou moins subsisté même après 13 ans. Les cohortes successives de RSR-RP et de RPSP ont eu d’aussi bons résultats sur le marché du travail canadien. En général, les RPG étaient beaucoup plus susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale et beaucoup moins susceptibles de déclarer un revenu d’emploi que les RSR-RP et les RPSP. Même si les RSR-RNP étaient en général aussi susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale que les RSR-RP, ils étaient les moins susceptibles des quatre groupes de déclarer un revenu d’emploi. En outre, lorsqu’ils ont déclaré des revenus d’emploi, les niveaux de ces revenus d’emploi étaient les plus faibles des quatre groupes.

Dans de futurs travaux de recherche, on pourrait tenter de mettre au jour les raisons pour lesquelles les résultats sur le marché du travail des RSR-RP convergent avec ceux des RPSP au fil du temps. Une possibilité est que les RSR-RP investissent activement dans leur capital humain en poursuivant des études postsecondaires, ce qui pourrait les avantager à long terme. Pour examiner cette possibilité, il faudrait coupler les fichiers couplés de la BDIM et du FFT1 au Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), qui comprend pratiquement toutes les inscriptions et les diplômés de l’enseignement postsecondaire du système d’enseignement postsecondaire public. Le SIEP mentionne aussi les personnes qui ont fréquenté un établissement d’enseignement postsecondaire pour améliorer leurs compétences de base, ce qui pourrait comprendre une formation linguistique et constitue une autre façon d’améliorer sa situation sur le marché du travail.

Alors que le gouvernement du Canada compose avec les répercussions de la pandémie mondiale de COVID-19 sans précédent, les résultats de la présente étude mettent en évidence les défis éventuels du marché du travail auxquels les groupes vulnérables comme les réfugiés réinstallés et les revendicateurs du statut de réfugié pourraient devoir faire face. Les mesures de confinement obligatoire mises en place par les gouvernements pour contenir la propagation du virus ont entraîné une récession économique majeure qui a fait de nombreux Canadiens des chômeurs. Les immigrants qui arrivent au début d’une récession sont désavantagés par rapport aux immigrants qui arrivent dans de meilleures conditions macroéconomiques (Aydemir, 2003). Alors que cela pose un problème au sein des catégories d’immigrants, la situation est particulièrement préoccupante pour les réfugiés réinstallés et les revendicateurs du statut de réfugié, qui sont admis pour des motifs humanitaires plutôt qu’en raison de leur capacité de s’intégrer au marché du travail canadien. Par conséquent, le ralentissement économique attribuable à la pandémie de COVID-19 pourrait en définitive mener à un écart encore plus grand entre les réfugiés et la population née au Canada.

1 Introduction

Les réfugiés peuvent être admis au Canada par l’intermédiaire du Programme de réinstallation des réfugiés et des personnes protégées à titre humanitaire (PRRPPTH), destiné aux personnes qui se trouvent à l’étranger et qui demandent une protection, ou le Programme d’octroi de l’asile au Canada (POAC), pour les personnes qui présentent une demande d’asile depuis le Canada. Ces programmes reflètent les obligations internationales et nationales du Canada à l’égard des personnes qui ont besoin de protection, ce qui comprend la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants des Nations Unies et la Charte canadienne des droits et libertés.

Dans le cadre du PRRPPTH, les réfugiés sont sélectionnés à l’étranger en tant que réfugiés parrainés par le gouvernement (RPG), qui sont recommandés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et appuyés par le Programme d’aide à la réinstallation (PAR), ou en tant que réfugiés parrainés par le secteur privé (RPSP), qui sont parrainés et appuyés par des groupes volontairesNote . Sinon, le POAC offre l’asile aux personnes au Canada qui éprouvent une crainte fondée d’être persécutées pour des motifs de race, de religion, de nationalité, d’appartenance à un groupe social particulier ou pour une opinion politique, ou qui risquent la torture ou un châtiment cruel ou inhabituel dans leur pays d’origine. Leurs demandes sont jugées par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR) selon qu’elles répondent à la définition d’un réfugié de la convention des Nations Unies ou qu’elles ont besoin de protection en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR).

Même si les revendicateurs du statut de réfugié demandent l’asile au Canada pour des raisons humanitaires, leurs résultats sur le marché du travail jouent un rôle crucial dans le succès de leur intégration. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada fournit des permis de travail ouverts aux revendicateurs du statut de réfugié afin qu’ils puissent subvenir à leurs besoins pendant qu’ils attendent une décision relativement à leur demande, ce qui pourrait réduire leur dépendance aux programmes d’aide sociale administrés par les provinces et les territoires. Pour présenter une demande de permis de travail, un revendicateur du statut de réfugié doit d’abord avoir terminé son entrevue d’admissibilité initiale et sa demande doit avoir été transférée à la CISR. En plus de donner aux revendicateurs du statut de réfugié le moyen de travailler légalement au Canada, les permis de travail permettent aussi aux revendicateurs du statut de réfugié de recevoir un numéro d’assurance sociale temporaire, qui est valide pendant cinq ans. Ils peuvent aussi recevoir certains avantages fiscaux liés à la résidence et à l’emploi, comme le crédit pour la taxe sur les produits et services/taxe de vente harmonisée (TPS/TVH), l’Allocation canadienne pour les travailleurs et l’assurance-emploi.

Les réfugiés admis par l’intermédiaire du PRRPPTH ont accès à des services d’installation financés par le fédéral tant avant que lors de leur arrivée. Comparativement, les revendicateurs du statut de réfugié n’ont pas accès aux services d’établissement, sauf les revendicateurs du statut de réfugié qui vivent au Québec, qui sont admissibles à recevoir de la province un service d’aide à l’établissement. Les revendicateurs du statut de réfugié ont accès à ces services uniquement après que leur demande a été acceptée par la CISR. Entre-temps, les provinces et les territoires ont la principale responsabilité de fournir un soutien aux revendicateurs du statut de réfugié qui sont en attente d’une décision relativement à leur demande. Cette aide comprend l’aide sociale, le logement d’urgence, l’éducation et les services de santé temporaires.

Des travaux de recherche antérieurs (Lu, Frenette et Schellenberg, 2015) ont permis d’examiner, sur une période de quatre ans, la réception de prestations d’aide sociale chez les revendicateurs du statut de réfugié qui ont fini par devenir résidents permanents (RSR-RP). Selon ces travaux, au cours de l’année après avoir présenté leur demande initiale de revendication du statut de réfugié, entre 65 % et 85 % des demandeurs vivaient dans une famille qui recevait des prestations d’aide sociale, selon l’approche par estimation utilisée. Parmi ceux dont la demande était toujours active après quatre ans, la part des demandeurs qui recevaient des prestations d’aide sociale a reculé d’un peu plus de la moitié, pour se situer entre 25 % et 40 %. En comparaison, une proportion estimée à 8 % de la population canadienne a reçu un revenu de l’aide sociale au cours de la période de l’étude.

Bien que cette approche soit très éclairante, elle porte uniquement sur l’aide gouvernementale plutôt que sur la réussite sur le marché du travail plus particulièrement. Qui plus est, les revendicateurs du statut de réfugié recommencent souvent leur vie à zéro alors qu’ils fuient des conditions préjudiciables dans leur pays d’origine; par conséquent, il leur faudrait peut-être beaucoup plus que quatre ans pour s’ajuster au marché du travail du pays d’accueil.

À l’aide des données sur l’établissement de la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM) et des données de l’impôt sur le revenu du Fichier des familles T1 (FFT1), l’étude actuelle aborde le succès à long terme sur le marché du travail des RSR-RP au Canada. L’étude s’inspire de Lu, Frenette et Schellenberg (2015) de trois façons importantes. Premièrement, elle met l’accent non seulement sur la réception de prestations d’aide sociale, mais aussi sur deux résultats principaux sur le marché du travail disponibles dans les données fiscales : la réception d’un revenu d’emploi et le revenu moyen d’emploi. Deuxièmement, l’étude adopte une perspective à long terme sur le suivi des résultats sur le marché du travail, ce qui met en évidence les résultats jusqu’à 13 ans après la demande initiale. Troisièmement, dans l’étude, trois groupes de comparaison pertinents ont été formés pour les revendicateurs du statut de réfugié qui sont devenus par la suite des résidents permanents : les RPG, les RPSP et les RSR-RPNote .

Les prochaines sections traitent des données et de la méthodologie utilisées dans l’étude, suivies d’une présentation des principaux résultats. L’étude se conclut par un résumé des résultats et une réflexion sur les avenues éventuelles des travaux de recherche à venir.

2 Méthodologie

La présente étude porte principalement sur l’intégration au marché du travail des RSR-RP au Canada. Un revendicateur du statut de réfugié est une personne qui a présenté une demande de réfugié, mais qui n’a pas encore reçu de statut juridique du gouvernement. Ces personnes seront comparées avec trois autres types de réfugiés admis au Canada en premier lieu pour des raisons non économiques : les RPG, les RPSP et les revendicateurs du statut de réfugié qui ne sont pas devenus résidents permanents au cours de la période de l’étude (RSR-RNP). Un RPG est un réfugié dont la réinstallation initiale au Canada est entièrement appuyée par le gouvernement du Canada ou le gouvernement du Québec par l’intermédiaire du PAR. Un RPSP est un réfugié dont la réinstallation initiale au Canada est appuyée et financée par des citoyens canadiens et des résidents permanents qui, en tant que membres d’organisations, d’associations et de groupes, peuvent parrainer un réfugié.

Les données proviennent de deux sources : les fiches d’établissement et les données fiscales, qui figurent tous deux dans la BDIM.

La BDIM comprend les fiches d’établissement des immigrants à partir de 1980 ainsi que les données fiscales personnelles et les données du fichier des familles T1 (FFT1) à partir de 1982. À partir des fiches d’établissement, les caractéristiques suivantes observées à l’arrivée ont été utilisées dans la présente étude : catégorie d’admission de l’immigrant, sexe, âge, niveau de scolarité et pays de naissance. Tous ces renseignements, sauf le niveau de scolarité, sont aussi offerts pour les personnes qui ne sont pas devenues des résidents permanents. Par conséquent, les RSR-RNP n’ont pas été inclus dans les analyses multivariées.

La présente étude repose sur les renseignements du FFT1 portant sur la réception de prestations d’aide sociale et le revenu d’emploi. Les revenus de prestations d’assistance sociale sont des paiements mensuels versés aux familles par les provinces et les territoires en fonction d’une approche fondée sur la moyenne pour répondre aux besoins économiques de base. Même si un seul membre d’une famille peut recevoir un paiement par mois (c.-à-d. le demandeur principal), seul l’époux ou seule l’épouse ayant le revenu net le plus élevé peut demander le montant dans la déclaration de revenu des particuliers. Puisque l’aide sociale est conçue pour répondre aux besoins des familles, tous les membres de la famille peuvent profiter des paiements. Par conséquent, l’aide sociale est mesurée au niveau de la famille dans la présente étude, c.-à-d. que tous les membres de la famille sont considérés comme ayant reçu des prestations d’aide sociale au cours d’une année d’imposition donnée si un seul membre de la famille déclare un montant positif de revenu de prestations d’aide sociale. De même, le montant en dollars de l’aide sociale est exprimé en tant que mesure par habitant (membre de la famille).

Le revenu d’emploi total correspond à la somme des revenus de trois sources : les salaires et traitements selon le feuillet T4 (emplois rémunérés), le revenu net provenant d’un travail autonome (revenu provenant d’un travail autonome ou perte d’une entreprise, d’une profession, d’une commission, d’activités agricoles ou de pêche) et les autres revenus d’emploi (p. ex. les subventions de recherche, les redevances, les régimes de participation des employés aux bénéfices). Toute personne qui déclare un montant positif de salaires et traitements sur le feuillet T4 ou d’autres revenus d’emploi, ou un montant de revenu brut provenant d’un travail autonome autre que zéro de l’une ou l’autre des cinq activités possibles de travail autonome se fait attribuer le code de personne recevant un revenu d’emploi.

L’analyse a été divisée en deux parties. Dans la première partie, une cohorte a été suivie sur une longue période. Plus précisément, l’échantillon des revendicateurs du statut de réfugié a été limité à ceux qui ont présenté leur demande en 2003, avaient entre 25 et 44 ans en 2004, apparaissaient dans le FFT1 à toutes les années de 2004 à 2016, et ont été admis (ou pas) au plus tard en 2016. Les paramètres pour les RPG et les RPSP ont été modifiés légèrement, car il n’y a aucune période de demande pour ces catégories. Plus précisément, les RPG et les RPSP comprennent tous ceux qui ont été admis en 2003, avaient entre 25 et 44 ans en 2004 et apparaissaient dans le FFT1 à toutes les années pour la période allant de 2004 à 2016Note .

Dans la deuxième partie de l’analyse, plusieurs cohortes ont été examinées au cours d’une période plus brève. Les cohortes de 1999 à 2010 sont définies comme il est indiqué précédemment, sauf qu’elles ont été suivies pendant seulement six ans.

3 Résultats

3.1 La cohorte de 2003 ayant fait l’objet d’un suivi sur 13 ans

Le graphique 1 montre la proportion des RSR-RP et des RSR-RNP qui ont déclaré avoir reçu des prestations d’aide sociale selon le nombre d’années depuis qu’ils ont présenté leur demande initiale, comparativement à la part des RPG et des RPSP qui ont reçu des prestations d’aide sociale depuis leur admission. Pour tous les groupes, 2003 a été utilisé comme année de référence (lorsqu’ils ont présenté leur demande ou lorsqu’ils ont été admis).

Graphique 1 Pourcentage des personnes ayant reçu des prestations d’assistance sociale chez celles qui ont été admises au pays ou ont présenté une demande de revendicateur du statut de réfugié en 2003

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Nombre d’années depuis l'admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié (titres de rangée) et Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents, Réfugiés parrainés par le gouvernement, Réfugiés parrainés par le secteur privé et Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Nombre d’années depuis l'admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents Réfugiés parrainés par le gouvernement Réfugiés parrainés par le secteur privé Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents
pourcentage
1 66,5 91,6 18,4 68,1
2 41,4 68,5 24,1 53,6
3 29,1 56,4 23,7 31,2
4 21,1 49,5 21,0 18,8
5 18,9 42,4 18,2 21,0
6 16,8 38,7 16,2 22,5
7 16,1 38,4 17,4 23,2
8 15,2 35,9 15,7 17,4
9 14,3 33,4 15,6 19,6
10 12,7 30,4 15,9 17,4
11 12,6 30,3 14,7 15,2
12 11,6 28,3 14,4 14,5
13 11,4 27,2 14,3 11,6

Un an après avoir présenté leur demande initiale, environ les deux tiers (66,5 %) des RSR-RP recevaient des prestations d’aide sociale, ce qui représente presque la même proportion que les RSR-RNP (68,1 %). Même si ces taux étaient bien en deçà du taux des RPG (91,6 %), ils étaient considérablement plus élevés que le taux déclaré pour les RPSP (18,4 %). Le taux élevé de réception de prestations d’aide sociale chez les RPG pourrait être attribuable au PAR, qui fournit un soutien au revenu aux RPG pour satisfaire leurs besoins de base pendant leur première année au Canada. Cela est enregistré dans la BDIM en tant que paiement d’aide sociale pour les RPG pendant la première année après l’arrivée. En comparaison, le taux inférieur de prestations d’aide sociale chez les RPSP pourrait être attribuable en partie aux conditions de l’entente de parrainage privé, laquelle stipule que les parrains doivent accepter de fournir aux réfugiés les soins, le logement, l’aide à l’établissement et le soutien pendant toute la durée de la période de parrainage, qui est habituellement d’un an. Ces comparaisons variaient grandement lorsque cela faisait plus longtemps que les réfugiés étaient au pays. La part des RPSP qui ont reçu des prestations d’assistance sociale est restée relativement stable au fil du temps; elle a diminué passablement pour passer de 18,4 % un an après l’admission à 14,3 % après 13 ans. Cela n’est pas étonnant, puisque la part des personnes qui recevaient des prestations d’aide sociale était relativement faible au départ.

En revanche, les RPG, les RSR-RP et les RSR-RNP sont devenus beaucoup moins susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale à mesure qu’ils s’établissaient dans leur nouveau pays. Pour les RPG, le taux de réception de prestations d’aide sociale a baissé pour passer de 91,6 % un an après l’admission à 27,2 % après 13 ans. De même, la part des RSR-RP qui ont reçu des prestations d’aide sociale a reculé pour passer de 66,5 % un an après leur demande initiale à 11,4 % après 13 ans. Un recul similaire a été enregistré chez les RSR-RNP au cours de la même période (de 68,1 % à 11,6 %). Pour les trois groupes, la diminution des prestations d’aide sociale a été principalement attribuable aux changements survenus au cours des trois ou quatre années après avoir présenté leur demande initiale. La proportion de RSR-RP, de RSR-RNP et de RPSP qui ont touché des prestations d’aide sociale était environ la même à partir de quatre ans après avoir présenté leur demande.

La moyenne des prestations d’aide sociale par membre de la famille chez les bénéficiaires a augmenté systématiquement — plus ou moins — pour les deux types de réfugiés réinstallés (graphique 2). Chez les personnes qui ont touché des prestations d’assistance sociale, le montant moyen reçu par les RPG a augmenté pour passer de 3 754 $ un an après l’admission à 5 130 $ après 13 ans. Pour les RPSP, le montant moyen est passé de 1 866 $ à 4 923 $ au cours de la même période. Même s’il n’est pas possible de discerner à partir des données fiscales le nombre de mois pendant l’année où une personne reçoit des prestations d’aide sociale, il est possible que la hausse des montants d’argent pour l’aide sociale soit le résultat des effets de sélection : il se pourrait que les personnes qui touchent des prestations d’aide sociale pendant de nombreuses années après leur admission soient des bénéficiaires de longue durée qui ont eu de moins bons résultats sur le marché du travail. Cependant, cela n’est pas le cas pour les deux types de revendicateurs du statut de réfugié. Dans le cas des RSR-RP, le montant moyen des prestations d’aide sociale reçu était de 4 920 $ un an après avoir présenté leur demande. Ce montant était de beaucoup supérieur aux taux déclarés par les deux groupes de réfugiés réinstallés. Même si la moyenne des prestations d’aide sociale touchées par les revendicateurs du statut de réfugié a passablement diminué pendant plusieurs années, elle a recommencé à augmenter pour atteindre 4 611 $ après 13 ans. Dans le cas des RSR-RNP, la moyenne des prestations d’aide sociale n’a pas beaucoup varié au cours de la période; elles ont continué de se situer en général entre 5 000 $ et 6 000 $. À la fin de la période, la moyenne des prestations d’aide sociale reçues était plus ou moins la même pour les quatre groupes.

Graphique 2 Revenu moyen d’assistance sociale par membre de la famille chez bénéficiaires qui ont été admis au pays ou ont présenté une demande de revendicateur du statut de réfugié en 2003

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Nombre d’années depuis l'admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié (titres de rangée) et Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents, Réfugiés parrainés par le gouvernement, Réfugiés parrainés par le secteur privé et Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents, calculées selon en dollars constants de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Nombre d’années depuis l'admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents Réfugiés parrainés par le gouvernement Réfugiés parrainés par le secteur privé Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents
en dollars constants de 2016
1 4 920 3 754 1 866 5 594
2 4 204 3 288 3 048 4 824
3 3 519 3 139 3 490 4 499
4 3 338 3 228 3 366 5 801
5 3 081 3 322 3 656 4 920
6 3 354 3 561 4 041 4 874
7 3 388 3 439 3 665 4 671
8 3 456 3 683 4 156 6 123
9 3 652 4 065 4 527 5 990
10 4 067 4 529 4 516 5 452
11 4 152 4 528 4 994 5 789
12 4 462 4 816 5 016 5 330
13 4 611 5 130 4 923 5 317

Le graphique 3 montre le pourcentage de personnes ayant déclaré un revenu d’emploi selon le nombre d’années depuis l’admission ou depuis la présentation d’une demande de statut de réfugié en 2003. Les RPSP étaient les plus susceptibles de déclarer un revenu d’emploi un an après l’admission (81,6 %). En revanche, 62,0 % des RSR-RP, 49,3 % des RSR-RNP et 46,7 % des RPG ont déclaré un revenu d’emploi après un an. Chez les réfugiés réinstallés, les RPSP pourraient avoir été plus susceptibles de déclarer un revenu d’emploi un an après l’admission, grâce en partie à leur réseau de parrainage et aussi parce qu’ils sont plus susceptibles que les RPG de parler une langue officielle à leur arrivée.

Alors que la part des RPSP ayant déclaré un revenu d’emploi est restée plutôt stable au cours de la période de 13 ans, la part des RPG et des RSR-RP ayant déclaré un revenu d’emploi a augmenté systématiquement au cours des premières quatre ou cinq années, pour atteindre par la suite respectivement 72,4 % et 82,6 % 13 ans après l’année de référence. Comme dans le cas du pourcentage recevant des prestations d’aide sociale, les RSR-RP ont pratiquement atteint la parité avec les RPSP après quatre années. Par contre, la part des RSR-RNP qui ont déclaré un revenu d’emploi est restée à près de 50 % tout au long de la période.

Graphique 3 Pourcentage des personnes ayant reçu un revenu d’emploi chez celles qui ont été admises au pays ou ont présenté une demande de revendicateur du statut de réfugié en 2003

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Nombre d’années depuis l'admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié (titres de rangée) et Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents, Réfugiés parrainés par le gouvernement, Réfugiés parrainés par le secteur privé et Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Nombre d’années depuis l'admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents Réfugiés parrainés par le gouvernement Réfugiés parrainés par le secteur privé Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents
pourcentage
1 62,0 46,7 81,6 49,3
2 72,7 56,6 81,4 58,0
3 77,1 63,1 80,0 60,1
4 80,4 66,6 81,4 63,0
5 81,7 69,3 83,1 62,3
6 80,9 67,8 80,3 51,4
7 81,7 67,6 80,2 51,4
8 82,1 69,7 81,5 53,6
9 82,0 71,5 81,7 56,5
10 82,3 71,6 80,5 55,8
11 82,3 71,8 80,9 55,1
12 82,8 72,5 80,5 50,7
13 82,6 72,4 79,5 52,9

Chez les personnes en emploi, le revenu d’emploi a grandement progressé pour les RSR-RP, les RPG et les RPSP, alors qu’il s’est passablement accru pour les RSR-RNP au cours de la période de l’étude (graphique 4). Par exemple, le revenu moyen d’emploi des RSR-RP en emploi a augmenté pour passer de 15 413 $ un an après avoir présenté leur demande en 2003 à 34 825 $ après 13 ans. Des améliorations similaires ont été enregistrées par les deux groupes de réfugiés réinstallés, ce qui a fait en sorte que les trois groupes de réfugiés ont déclaré des revenus d’emploi similaires à la fin de la période. Le revenu moyen d’emploi a progressé au même rythme chez les RSR-RNP pendant environ quatre ans après leur demande, pour se stabiliser par la suite. À la fin de la période de l’étude, le revenu moyen d’emploi chez les bénéficiaires était d’environ 10 000 $ de moins pour les RSR-RNP que pour les autres groupes.

Graphique 4 Revenu moyen d’emploi des bénéficiaires qui ont été admis au pays ou ont présenté une demande de revendicateur du statut de réfugié en 2003

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Nombre d’années depuis l’admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié (titres de rangée) et Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents, Réfugiés parrainés par le gouvernement, Réfugiés parrainés par le secteur privé et Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents, calculées selon en dollars constants de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Nombre d’années depuis l’admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents Réfugiés parrainés par le gouvernement Réfugiés parrainés par le secteur privé Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents
en dollars constants de 2016
1 15 413 11 485 20 495 15 603
2 20 487 16 745 23 996 18 063
3 23 160 19 797 26 657 21 833
4 25 454 22 258 29 200 22 307
5 27 086 24 526 29 395 23 516
6 27 593 24 971 28 576 21 683
7 29 047 26 640 30 279 23 858
8 30 278 28 529 30 858 23 624
9 31 746 30 526 32 850 22 406
10 33 158 31 387 34 492 24 345
11 34 151 32 340 35 179 23 663
12 34 553 31 967 35 731 24 825
13 34 825 32 533 35 567 24 051

Il se pourrait que les réfugiés et les revendicateurs du statut de réfugié au Canada aient des caractéristiques socioéconomiques très différentes, ce qui pourrait expliquer les résultats présentés jusqu’à maintenant. Pour aborder cette question, le tableau 1 affiche les caractéristiques socioéconomiques pour chaque groupe. Alors que les RSR-RP et les RSR-RNP partageaient de nombreuses caractéristiques, on a observé de réelles différences entre les deux groupes de revendicateurs du statut de réfugié et les réfugiés.

En effet, une proportion supérieure des RSR-RP étaient des hommes (51,9 %) par rapport aux RPSP (49,9 %) et aux RPG (46,0 %)Note . Les RSR-RP étaient aussi en général plus scolarisés à leur arrivée que les réfugiés réinstallés — 49,1 % avaient un titre d’études postsecondaires, comparativement à 24,2 % des RPG et 21,5 % des RPSP. En outre, les RSR-RP étaient aussi plus susceptibles d’avoir un grade que les réfugiés réinstallés — un quart (25,0 %) des RSR-RP avaient un baccalauréat ou un grade de niveau supérieur, comparativement à 14,4 % des RPG et 8,0 % des RPSP. Le lieu de naissance variait aussi selon le groupe. Par rapport aux réfugiés, les RSR-RP étaient plus susceptibles d’être nés en Asie du Sud, en Asie de l’Est, en Europe ou en Amérique centrale et du Sud, mais moins susceptibles d’être nés en Afrique, au Moyen-Orient, en Océanie ou dans d’autres régions de l’Asie. En général, l’âge (au moment de l’admission pour les réfugiés réinstallés ou lors de la demande du statut de réfugié pour les RSR-RP) ne variait pas beaucoup selon le groupe, les RPSP étant un peu plus jeunes (31,8 ans) que les RPG et les RSR-RP (32,5 ans pour les deux groupes).


Tableau 1
Caractéristiques de l’échantillon des personnes qui ont été admises ou ont présenté une demande de revendication du statut de réfugié en 2003
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Caractéristiques de l’échantillon des personnes qui ont été admises ou ont présenté une demande de revendication du statut de réfugié en 2003 Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents, Réfugiés parrainés par le gouvernement, Réfugiés parrainés par le secteur privé et Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents, calculées selon pourcentage et nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents Réfugiés parrainés par le gouvernement Réfugiés parrainés par le secteur privé Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents
Hommes (pourcentage) 51,9 46,0 49,9 50,7
Âge en 2003 (âge moyen) 32,5 32,5 31,8 32,7
pourcentage
Niveau de scolarité au moment de l'admission
Pas de diplôme d’études postsecondaires — 0 à 9 ans de scolarité 14,1 39,8 25,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Pas de diplôme d’études postsecondaires — 10 à 12 ans de scolarité 25,5 27,7 43,4 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Pas de diplôme d’études postsecondaires — 13 ans de scolarité ou plus 11,3 8,3 9,6 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Certificat d’une école de métiers 7,3 3,3 4,9 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Attestation ou diplôme d’études collégiales 16,9 6,5 8,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Baccalauréat 20,9 13,1 6,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Maîtrise 3,4 0,9 1,2 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Doctorat 0,7 0,3 0,3 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Non déclaré 0,0 0,0 0,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Région ou pays de naissance
Europe 7,8 1,7 1,1 5,2
Afrique et Moyen-Orient 24,4 47,8 62,3 22,4
Asie du Sud 24,8 1,2 2,1 26,1
Asie de l’Est 6,6 0,5 0,0 14,2
Océanie et autres régions de l’Asie 5,7 24,0 28,7 4,5
Amérique centrale et du Sud 30,9 24,8 5,7 27,6
États-Unis ou autres 0,0 0,0 0,1 0,0
nombre
Nombre d’observations 6 407 2 011 1 057 138

Dans la mesure où le sexe, l’âge, le niveau de scolarité et le pays de naissance influencent le rendement sur le marché du travail, il est important de prendre ces facteurs en compte pour comparer de tels résultats entre les groupesNote . Par conséquent, l’analyse suivante vise à examiner dans quelle mesure les différences liées aux caractéristiques individuelles peuvent être à l’origine de la variation des résultats chez les RSR-RP, les RPG et les RPSPNote . Pour ce faire, les résultats de régressions des moindres carrés ordinaires (MCO) sont présentés au tableau 2. Quatre modèles ont été estimés, à savoir un pour chacun des résultats examinés jusqu’à maintenant. Les coefficients clés d’identifications étaient ceux qui étaient liés aux variables de catégorie de réfugiés et d’immigrationNote Note .


Tableau 2
Résultats de la régression des moindres carrés ordinaires, cohorte de 2003 suivie jusqu’en 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Résultats de la régression des moindres carrés ordinaires Prestations d'assistance sociale reçues, Moyenne des prestations d'assistance sociale par membre de la famille chez les bénéficiaires , Revenu d’emploi reçu et Revenu moyen d'emploi des bénéficiaires , calculées selon Coefficient et Erreur-type unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Prestations d'assistance sociale reçues Moyenne des prestations d'assistance sociale par membre de la famille chez les bénéficiaires Revenu d’emploi reçu Revenu moyen d'emploi des bénéficiaires
Coefficient Erreur-type Coefficient Erreur-type Coefficient Erreur-type Coefficient Erreur-type
Réfugié ou statut d’immigrant
Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents (référence) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Réfugiés parrainés par le gouvernement 0,087 0,010 -147 274 -0,051 0,011 -2 136 855
Réfugiés parrainés par le secteur privé -0,050 0,013 -527 404 0,024 0,014 1 394 1 066
Hommes -0,101 0,007 -645 229 0,162 0,008 10 198 601
Âge en 2003 -0,016 0,008 110 249 0,043 0,010 -324 722
Âge au carré en 2003 0,000 0,000 1 4 -0,001 0,000 1 11
Niveau de scolarité au moment de l'admission
Pas de diplôme d’études postsecondaires — 0 à 9 ans de scolarité (référence) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Pas de diplôme d’études postsecondaires — 10 à 12 ans de scolarité -0,060 0,010 -514 278 0,047 0,012 817 894
Pas de diplôme d’études postsecondaires — 13 ans de scolarité ou plus -0,065 0,014 -109 396 0,048 0,015 3 867 1 154
Certificat d’une école de métiers -0,075 0,016 16 517 0,074 0,019 2 537 1 370
Attestation ou diplôme d’études collégiales -0,092 0,013 -852 397 0,084 0,014 4 671 1 068
Baccalauréat -0,101 0,012 -409 362 0,073 0,013 10 107 1 006
Maîtrise -0,117 0,023 -2 690 881 0,070 0,026 15 930 1 938
Doctorat -0,127 0,048 3 668 1 794 0,106 0,054 30 063 3 897
Non déclaré -0,080 0,342 S.O. S.O. 0,136 0,385 -15 143 25 666
Région ou pays de naissance
Europe -0,074 0,016 206 587 0,029 0,018 -88 1 352
Afrique et Moyen-Orient (référence) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Asie du Sud -0,031 0,011 -766 361 -0,026 0,013 -8 429 954
Asie de l’Est -0,154 0,018 245 1 016 0,075 0,021 -10 281 1 496
Océanie et autres régions de l’Asie 0,073 0,012 284 293 -0,092 0,013 -3 722 1 060
Amérique centrale et du Sud -0,097 0,010 -754 319 0,074 0,011 1 832 798
États-Unis ou autres -0,085 0,242 S.O. S.O. 0,093 0,272 34 419 18 159
Ordonnée à l’origine 0,450 0,142 552 4 235 0,011 0,160 36 080 12 120

Après avoir tenu compte des différences liées au sexe, à l’âge, au niveau de scolarité au moment de l’admission et au pays ou à la région de naissance, l’écart entre les RPG et les RSR-RP relativement à la probabilité de recevoir des prestations d’assistance sociale 13 ans après l’admission ou après avoir présenté une demande du statut de réfugié était plus faible. La différence de probabilité non corrigée entre les RPG et les RSR-RP 13 ans après leur admission ou après avoir présenté leur demande du statut de réfugié était de 15,8 points de pourcentage (graphique 1), mais elle est descendue pour se chiffrer à 8,7 points de pourcentage après correction pour tenir compte des covariables indiquées au tableau 2. Le graphique 1 a aussi indiqué que l’écart entre les RPSP et les RSR-RP relativement à la probabilité de recevoir des prestations d’assistance sociale après 13 ans était de 2,9 points de pourcentage. Après avoir tenu compte des différences entre les déterminants clés de réception de prestations d’assistance sociale, les RPSP étaient moins susceptibles d’en recevoir que les RSR-RP (une différence de 5,0 points de pourcentage).

Selon les résultats du graphique 2, uniquement de légères différences ont été observées entre les prestations d’assistance sociale parmi les groupes de réfugiés et d’immigration qui étaient bénéficiaires 13 ans après leur admission ou après avoir présenté leur demande du statut de réfugié. Le tableau 2 laisse supposer qu’il n’y avait pas beaucoup de changement après la prise en compte des différences liées au sexe, à l’âge, au niveau de scolarité et au pays ou à la région de naissance.

Les RPG et les RPSP étaient moins susceptibles que les RSR-RP de recevoir un revenu d’emploi 13 ans après leur admission ou après avoir présenté leur demande du statut de réfugié; les différences étaient de 10,2 points de pourcentage et de 3,1 points de pourcentage, respectivement (graphique 3). La prise en compte des différences liées au sexe, à l’âge, au niveau de scolarité et au pays ou à la région de naissance a réduit considérablement l’écart entre les RPG et les RSR-RP (à 5,1 points de pourcentage), tandis que l’écart entre les RPSP et les RSR-RP a été inversé (une différence de 2,4 points de pourcentage).

Chez les bénéficiaires d’un revenu d’emploi, on a observé uniquement de légères différences relatives dans le montant reçu 13 ans après l’admission ou après la demande du statut de réfugié entre les trois groupes (graphique 4). De façon très similaire au revenu de prestations d’assistance sociale, la prise en compte du sexe, de l’âge, du niveau de scolarité et du pays ou de la région de naissance n’a pas modifié ce résultat.

Pris ensemble, les résultats présentés au tableau 2 donnent à penser que les RPSP, et plus particulièrement les RPG, possèdent certaines caractéristiques liées à une probabilité plus grande de recevoir un revenu de prestations d’assistance sociale et à une probabilité plus petite de recevoir un revenu d’emploi. Après avoir tenu compte des différences entre ces facteurs, les écarts entre les taux de réception de prestations d’aide sociale et de revenu d’emploi ont rétréci (ou se sont inversés, dans le cas des RPSP et des RSR-RP).

3.2 Les cohortes de 1999 à 2010 ayant fait l’objet d’un suivi sur six ans

Il est aussi intéressant d’analyser dans quelle mesure les résultats sur le marché du travail des revendicateurs du statut de réfugié et des réfugiés varient entre les cohortes d’admission. Le tableau 3 indique que la baisse des taux de prestations d’aide sociale chez les RSR-RP et les RSR-RNP au cours des six premières années suivant leur demande initiale a été remarquablement similaire pour toutes les cohortes entre 1999 et 2010. Par exemple, près des trois quarts (73,8 %) des RSR-RP de la cohorte de 1999 ont touché des prestations d’aide sociale un an après avoir présenté leur demande. Après six ans, 20,5 % ont déclaré recevoir des prestations d’aide sociale. De même, la cohorte de 2010 a enregistré des taux de réception de prestations d’aide sociale de 71,1 % et 19,8 % un an et six ans après leur demande initiale, respectivement. Des reculs similaires des taux de prestations d’aide sociale ont été observés dans toutes les cohortes au cours de la période d’analyse.


Tableau 3
Pourcentage ayant reçu des prestations d’assistance sociale, par cohorte
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage ayant reçu des prestations d’assistance sociale. Les données sont présentées selon Groupe et cohorte (titres de rangée) et Nombre d’années depuis l’admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié, 1, 2, 3, 4, 5 et 6, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe et cohorte Nombre d’années depuis l’admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié
1 2 3 4 5 6
pourcentage
Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents
1999 73,8 47,3 36,4 28,0 23,9 20,5
2000 73,8 50,6 35,6 28,6 23,8 20,8
2001 77,3 47,9 33,3 26,0 22,0 18,6
2002 73,2 46,5 32,5 24,1 19,4 17,6
2003 67,0 42,1 29,8 22,1 19,9 18,1
2004 73,3 47,6 32,7 24,8 21,9 20,2
2005 71,5 45,0 31,0 25,3 22,3 19,3
2006 73,3 47,3 34,7 28,5 24,4 21,3
2007 77,4 47,9 37,8 29,8 24,1 19,9
2008 77,0 52,7 37,8 29,6 23,7 20,1
2009 74,0 49,8 35,2 26,9 22,2 19,8
2010 71,1 46,4 33,7 27,1 22,4 19,8
Réfugiés parrainés par le gouvernement
1999 90,8 60,0 42,7 31,3 25,2 22,2
2000 90,3 68,9 52,9 43,0 34,5 30,7
2001 89,4 68,4 57,1 46,7 39,9 35,8
2002 91,1 69,8 57,4 46,0 39,4 36,9
2003 91,4 68,1 56,3 49,4 42,0 38,3
2004 92,7 70,5 55,0 47,7 40,8 39,6
2005 92,7 69,7 59,4 51,8 47,3 43,9
2006 90,5 66,6 58,5 52,7 47,3 41,6
2007 95,0 71,3 63,5 55,3 46,9 40,8
2008 93,6 72,7 62,1 52,8 45,3 40,4
2009 96,9 75,1 65,1 57,8 49,4 43,9
2010 96,7 77,4 67,0 57,2 52,1 48,4
Réfugiés parrainés par le secteur privé
1999 24,5 31,9 28,1 23,2 19,9 19,0
2000 21,8 27,2 27,6 26,6 23,1 19,8
2001 20,8 27,2 28,3 26,1 22,9 19,2
2002 22,3 29,0 27,9 25,7 22,2 22,7
2003 18,4 23,6 23,2 20,7 18,4 16,3
2004 18,1 22,5 22,0 21,3 20,8 20,6
2005 19,0 22,5 23,2 22,5 24,0 22,1
2006 14,6 21,2 22,1 22,1 21,2 20,1
2007 15,9 21,4 23,0 22,6 20,4 18,9
2008 17,9 22,9 23,2 20,3 17,4 16,3
2009 21,7 26,9 26,0 23,7 22,1 20,9
2010 20,4 25,8 24,2 22,8 22,8 21,2
Revendicateurs du statut de réfugié — résidents non permanents
1999 74,0 46,9 31,4 25,3 23,1 18,2
2000 72,4 50,3 32,6 23,0 18,9 15,6
2001 72,5 44,2 29,0 19,9 16,3 12,5
2002 60,6 36,4 21,8 14,9 11,3 10,3
2003 62,0 36,0 23,3 14,6 13,6 11,2
2004 68,5 38,3 20,7 14,2 13,0 11,9
2005 72,1 37,0 25,1 19,4 20,7 16,1
2006 73,1 44,1 29,3 24,0 20,2 13,2
2007 77,7 46,0 37,2 26,8 18,2 15,0
2008 78,7 50,8 36,9 27,0 20,9 17,0
2009 77,2 54,4 38,8 29,0 25,6 21,8
2010 80,0 51,6 35,2 27,5 22,6 21,0

Le tableau 3 montre aussi l’évolution des résultats des réfugiés réinstallés au fil du temps. Chez les RPSP de toutes les cohortes d’admission, les taux de prestations d’aide sociale étaient comparativement bas au cours de l’année initiale suivant l’admission, et ont en général baissé passablement ou sont restés stables au cours des six premières années passées au Canada. Par contre, les taux de réception de prestations d’aide sociale étaient plus élevés chez les RPG. Même si la part de ceux qui recevaient un revenu de prestations d’assistance sociale a grandement diminué au cours des six premières années au Canada pour toutes les cohortes d’admission, la diminution était plus marquée chez les premières cohortes. Par exemple, 90,8 % des RPG admis en 1999 ont déclaré un revenu de prestations d’assistance sociale un an plus tard. Six ans après l’admission, cette proportion était passée à 22,2 %. En comparaison, 96,7 % des RPG admis en 2010 ont déclaré un revenu de prestations d’assistance sociale un an plus tard, cette proportion passant à 48,4 % six ans après l’admission. Les reculs plus faibles de la part de ceux ayant reçu des prestations d’aide sociale dans les cohortes plus récentes pourraient être attribuables en partie à l’adoption de la LIPR en 2002. Une fois la LIPR adoptée, le gouvernement du Canada a insisté davantage sur le besoin de protection et moins sur la capacité des réfugiés de s’établir au Canada. Les réfugiés réinstallés ne peuvent pas non plus être inadmissibles au Canada pour des raisons financières ou en raison du fardeau excessif pour les services de santé ou les services sociaux.

Pour toutes les cohortes, les RSR-RP et les RSR-RNP ont aussi déclaré des améliorations de leur revenu d’emploi à mesure qu’ils avaient passé plus de temps au Canada (tableau 4). Par exemple, 59,7 % des RSR-RP ayant présenté leur demande du statut de réfugié en 2010 ont déclaré un revenu d’emploi lors de l’année d’imposition suivante; cette proportion a augmenté pour atteindre 80,9 % six ans après leur demande. La proportion est restée virtuellement inchangée par rapport aux cohortes précédentes remontant à 1999.


Tableau 4
Pourcentage ayant reçu un revenu d’emploi, par cohorte
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage ayant reçu un revenu d’emploi. Les données sont présentées selon Groupe et cohorte (titres de rangée) et Nombre d’années depuis l’admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié, 1, 2, 3, 4, 5 et 6, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe et cohorte Nombre d’années depuis l’admission ou la présentation d’une demande de revendicateur du statut de réfugié
1 2 3 4 5 6
pourcentage
Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents
1999 58,1 68,9 73,7 76,0 78,3 79,6
2000 55,6 67,2 72,9 76,5 78,1 79,2
2001 56,2 69,8 76,1 78,1 79,8 81,0
2002 57,2 70,5 75,8 79,3 80,9 81,3
2003 61,9 72,5 77,2 80,0 81,3 80,3
2004 56,4 69,3 75,3 79,2 79,2 79,4
2005 57,1 70,4 76,9 78,3 79,6 80,8
2006 57,8 70,5 72,7 76,3 79,6 81,2
2007 61,0 68,7 73,2 77,1 80,0 81,7
2008 56,9 68,4 73,1 77,3 79,3 81,8
2009 58,8 67,8 74,4 76,9 80,1 81,3
2010 59,7 69,6 73,7 77,1 79,0 80,9
Réfugiés parrainés par le gouvernement
1999 53,1 66,5 71,9 76,2 77,3 78,9
2000 47,2 57,6 64,5 69,1 70,5 72,2
2001 48,0 56,5 62,4 66,3 68,2 69,8
2002 46,3 58,9 64,8 69,3 71,2 71,0
2003 48,0 57,7 64,0 67,5 69,8 67,9
2004 49,1 59,3 64,4 68,6 66,8 66,6
2005 43,4 53,9 60,6 59,9 60,7 63,6
2006 49,3 56,5 58,2 61,0 64,2 66,7
2007 44,0 48,8 54,6 59,3 62,7 65,4
2008 42,1 49,7 54,8 59,4 62,8 65,4
2009 35,3 43,9 51,2 55,9 60,1 62,3
2010 32,9 41,6 48,2 54,0 57,1 59,0
Réfugiés parrainés par le secteur privé
1999 76,4 73,9 75,7 77,9 77,5 78,7
2000 78,0 77,2 76,6 77,0 78,4 80,4
2001 77,6 74,3 75,5 77,4 77,4 78,8
2002 77,5 77,7 77,9 78,6 77,4 77,4
2003 82,3 82,6 81,3 82,2 83,1 80,4
2004 81,1 79,5 81,2 81,7 78,5 78,3
2005 81,5 81,1 82,1 79,1 78,3 80,9
2006 83,8 83,1 79,1 79,3 80,6 80,9
2007 81,4 77,1 75,6 77,7 77,9 77,5
2008 79,5 77,7 77,9 78,8 79,3 80,0
2009 71,6 72,3 74,4 74,9 76,0 76,2
2010 69,9 70,2 71,4 72,1 73,8 73,5
Revendicateurs du statut de réfugié —  résidents non permanents
1999 59,7 71,7 72,9 74,1 75,0 75,2
2000 54,9 69,9 75,7 77,1 77,3 78,5
2001 59,6 76,0 80,7 81,8 81,3 81,3
2002 67,2 79,9 82,0 80,9 81,6 80,4
2003 66,3 77,3 79,5 81,4 80,8 77,6
2004 62,4 78,3 81,3 83,1 78,9 79,2
2005 65,8 77,8 79,7 79,7 77,1 75,0
2006 63,4 73,8 75,8 77,5 77,7 78,7
2007 66,1 73,1 77,8 80,4 80,7 80,7
2008 61,4 72,2 75,8 78,1 79,2 78,8
2009 56,0 64,4 70,4 71,6 70,7 70,3
2010 54,9 68,8 71,3 73,5 74,0 72,8

En comparaison, les RPSP de toutes les cohortes d’admission ont enregistré une fréquence relativement plus élevée de revenus d’emploi au cours des premières années après l’admission. En moyenne, entre 70 % et 80 % des RPSP admis entre 1999 et 2010 ont déclaré un revenu d’emploi un an après leur admission. Cependant, contrairement aux revendicateurs du statut de réfugié, la fréquence des revenus d’emploi chez les RPSP de toutes les cohortes d’admission est restée relativement stable après avoir passé plus de temps au pays.

Les RPG ont enregistré la fréquence de revenus d’emplois la plus faible un an après leur admission, particulièrement au sein des cohortes les plus récentes. Un peu plus de la moitié (53,1 %) des RPG admis en 1999 ont déclaré un revenu d’emploi au cours de la première année après l’admission, comparativement à environ un tiers (32,9 %) des RPG admis en 2010. Cependant pour toutes les cohortes d’admission, la part de ceux qui avaient des revenus d’emploi a augmenté systématiquement au fil du temps au Canada, bien qu’elle n’ait pas atteint celle des RPSP et des revendicateurs du statut de réfugié ayant un revenu d’emploi. La plus faible fréquence des revenus d’emploi chez les RPG admis au cours des années les plus récentes correspond aux changements apportés à la politique de sélection des réfugiés à la suite de l’entrée en vigueur de la LIPR, qui visent à déterminer la priorité de sélection des réfugiés en fonction du besoin humanitaire plutôt que de la capacité de s’intégrer au marché du travail.

Encore une fois, ces résultats pourraient aussi être attribuables aux différences de caractéristiques socioéconomiques et à leur variation au fil du tempsNote . Parmi les premières cohortes, les RSR-RP et les RSR-RNP étaient beaucoup plus susceptibles que les réfugiés réinstallés d’être des hommes. Parmi ceux qui ont été admis en 1999, 59,7 % des RSR-RP et 61,1 % des RSR-RNP étaient des hommes, comparativement à 48,1 % des RPG et 48,6 % des RPSP. Dans la cohorte de 2010, on a observé une proportion légèrement plus élevée d’hommes chez les RPSP (54,0 %) que chez les RSR-RP (52,8 %), alors que 45,4 % des RPG dans cette cohorte étaient des hommes. La proportion de RSR-RP qui étaient des hommes est restée relativement élevée dans la cohorte de 2010 (62,6 %).

Les revendicateurs du statut de réfugié et les réfugiés réinstallés avaient environ le même âge lorsqu’ils ont présenté leur demande ou ont été admis; c’était le cas peu importe la cohorte d’admission.

Alors que les RSR-RP avaient en général des diplômes plus élevés que les RPG et les RPSP tout au long de la période de l’étude, l’ampleur de cette différence variait grandement selon les cohortes. Par exemple, 15,2 % des RSR-RP de la cohorte de 1999 possédaient un baccalauréat, comparativement à 10,8 % des RPG et 12,6 % des RPSP. Les écarts étaient plus grands dans la cohorte de 2010, alors que 19,4 % des RSR-RP avaient un baccalauréat, comparativement à 10,7 % des RPG et 10,0 % des RPSP.

La répartition des pays ou des régions de naissance des réfugiés a grandement varié au fil du temps, ce qui n’est pas étonnant, puisque les demandes du statut de réfugié et les initiatives de réinstallation pourraient dépendre en grande partie du moment où les événements se déroulent dans d’autres pays. Par exemple, près du tiers (31,7 %) des RSR-RP et un quart (25,0 %) des RSR-RNP de la cohorte de 1999 étaient nés en Asie du Sud, comparativement à 0,1 % des RPG et 1,4 % des RPSP. Dans la cohorte de 2010, 14,3 % des RSR-RP, 29,3 % des RSR-RNP, 24,0 % des RPG et 2,2 % des RPSP provenaient de cette région.

Pour tenir compte de ces différences, des modèles des MCO ont été estimés séparément pour les RSR-RP, les RPG et les RPSP pour les deux résultats, à savoir la réception de prestations d’aide sociale et la réception d’un revenu d’emploi, six ans après l’admission ou après avoir présenté la demande initialeNote . Les coefficients principaux étaient ceux qui étaient liés aux variables indicatrices de cohorte (tableau 5).


Tableau 5
Résultats de la régression des moindres carrés ordinaires, par réfugié et statut d’immigrant
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Résultats de la régression des moindres carrés ordinaires Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents, Réfugiés parrainés par le gouvernement, Réfugiés parrainés par le secteur privé, Prestations d’assistance sociale reçues et Revenu d’emploi reçu, calculées selon Coefficient et Erreur-type unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Revendicateurs du statut de réfugié — résidents permanents Réfugiés parrainés par le gouvernement Réfugiés parrainés par le secteur privé
Prestations d’assistance sociale reçues Revenu d’emploi reçu Prestations d’assistance sociale reçues Revenu d’emploi reçu Prestations d’assistance sociale reçues Revenu d’emploi reçu
Coefficient Erreur-type Coefficient Erreur-type Coefficient Erreur-type Coefficient Erreur-type Coefficient Erreur-type Coefficient Erreur-type
Cohorte
1999 (référence) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2000 0,000 0,006 -0,003 0,006 0,067 0,012 -0,063 0,011 -0,004 0,018 0,018 0,018
2001 -0,027 0,006 0,021 0,006 0,092 0,013 -0,079 0,012 -0,023 0,018 0,019 0,018
2002 -0,023 0,007 0,013 0,007 0,071 0,014 -0,056 0,013 0,021 0,019 -0,005 0,019
2003 -0,021 0,007 0,004 0,007 0,094 0,014 -0,097 0,014 -0,042 0,018 0,018 0,018
2004 -0,001 0,007 -0,005 0,007 0,102 0,014 -0,105 0,014 0,003 0,018 -0,004 0,019
2005 -0,014 0,007 0,014 0,007 0,139 0,015 -0,121 0,014 0,024 0,018 0,016 0,019
2006 0,002 0,007 0,018 0,007 0,117 0,014 -0,096 0,014 -0,004 0,018 0,021 0,018
2007 -0,003 0,007 0,016 0,007 0,097 0,015 -0,094 0,014 -0,017 0,018 -0,010 0,018
2008 -0,002 0,007 0,017 0,007 0,092 0,015 -0,101 0,014 -0,038 0,018 0,008 0,018
2009 -0,007 0,007 0,015 0,007 0,116 0,015 -0,129 0,014 0,008 0,017 -0,025 0,017
2010 -0,013 0,008 0,017 0,007 0,153 0,015 -0,162 0,014 0,010 0,017 -0,055 0,017
Femmes -0,116 0,003 0,193 0,003 -0,125 0,006 0,230 0,005 -0,101 0,006 0,219 0,006
Âge en années de cohorte 0,015 0,003 -0,013 0,003 0,025 0,007 -0,001 0,006 -0,001 0,008 0,000 0,008
Âge en années de cohorte au carré 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
Niveau de scolarité au moment de l'admission
Pas de diplôme d’études postsecondaires — 0 à 9 ans de scolarité (référence) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Pas de diplôme d’études postsecondaires — 10 à 12 ans de scolarité -0,054 0,005 0,055 0,004 -0,094 0,007 0,085 0,007 -0,084 0,008 0,100 0,008
Pas de diplôme d’études postsecondaires — 13 ans de scolarité ou plus -0,091 0,005 0,083 0,005 -0,133 0,011 0,098 0,010 -0,100 0,013 0,099 0,013
Certificat d’une école de métiers -0,120 0,006 0,101 0,006 -0,150 0,012 0,113 0,011 -0,092 0,014 0,106 0,014
Attestation ou diplôme d’études collégiales -0,109 0,005 0,108 0,005 -0,136 0,011 0,112 0,011 -0,087 0,012 0,078 0,012
Baccalauréat -0,114 0,005 0,097 0,005 -0,138 0,010 0,105 0,009 -0,110 0,012 0,095 0,012
Maîtrise -0,130 0,009 0,091 0,009 -0,131 0,026 0,088 0,025 -0,159 0,032 0,129 0,032
Doctorat -0,112 0,018 0,058 0,017 -0,216 0,064 0,123 0,061 -0,006 0,102 0,025 0,103
Non déclaré -0,121 0,069 0,029 0,068 S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Région ou pays de naissance
Europe -0,098 0,006 0,030 0,006 -0,122 0,010 0,018 0,009 -0,096 0,018 0,058 0,019
Afrique et Moyen-Orient (référence) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Asie du Sud -0,077 0,004 0,013 0,004 -0,037 0,016 0,060 0,016 -0,049 0,027 0,010 0,027
Asie de l’Est -0,189 0,006 0,078 0,006 -0,015 0,058 -0,033 0,055 -0,165 0,115 -0,012 0,116
Océanie et autres régions de l’Asie -0,032 0,007 -0,002 0,007 0,039 0,007 -0,083 0,007 0,164 0,008 -0,158 0,008
Amérique centrale et du Sud -0,103 0,004 0,065 0,004 -0,145 0,008 0,114 0,008 -0,025 0,019 0,038 0,019
États-Unis ou autres -0,022 0,084 -0,045 0,083 0,135 0,232 0,357 0,220 -0,085 0,219 0,034 0,222
Ordonnée à l’origine 0,073 0,057 0,831 0,056 -0,145 0,111 0,734 0,105 0,131 0,128 0,759 0,129

Après la prise en compte des différences liées au sexe, à l’âge, au niveau de scolarité et au pays ou à la région de naissance, les résultats pour les RSR-RP et les RPSP des tableaux 3 et 4 étaient plus ou moins les mêmes que ceux du tableau 5. Par exemple, le pourcentage de RSR‑RP qui ont reçu un revenu de prestations d’assistance sociale six ans après avoir présenté leur demande initiale a baissé de 0,8 point de pourcentage de la cohorte de 1999 à la cohorte de 2010 (tableau 3). Le recul corrigé au tableau 5 était à peine plus élevé (1,3 point de pourcentage). De même, le pourcentage de RPSP qui ont reçu un revenu d’emploi six ans après leur admission a diminué de 5,3 points de pourcentage de la cohorte de 1999 à la cohorte de 2010 (tableau 4). Le recul corrigé indiqué au tableau 5 était pratiquement le même (5,5 points de pourcentage).

Le pourcentage de RPG ayant reçu un revenu de prestations d’assistance sociale six ans après leur admission a augmenté de 26,2 points de pourcentage entre les cohortes de 1999 et de 2010 (tableau 3), mais a diminué pour se chiffrer à 15,3 points de pourcentage après la prise en compte des différences liées au sexe, à l’âge, au niveau de scolarité et à la région de naissance.

Les résultats du tableau 4 montrent que la fréquence de revenus d’emploi a diminué de 19,9 points de pourcentage de la cohorte de 1999 à la cohorte de 2010. Cette baisse était légèrement moins prononcée dans le cadre multivarié (16,2 points de pourcentage) (tableau 5).

4 Conclusion

Les revendicateurs du statut de réfugié viennent au Canada principalement pour éviter la persécution ou d’autres dangers personnels dans leur pays d’origine. Même si les revendicateurs du statut de réfugié demandent l’asile au Canada pour des raisons humanitaires, leurs résultats sur le marché du travail jouent un rôle crucial dans le succès de leur intégration. La présente étude a permis d’examiner les résultats à long terme sur le marché du travail des revendicateurs du statut de réfugié en utilisant les programmes de réfugiés parrainés par le gouvernement et de réfugiés parrainés par le secteur privé comme base de références.

Selon l’étude, même si les RSR-RP étaient beaucoup plus susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale et moins susceptibles de déclarer un revenu d’emploi que les RPSP un an après avoir présenté une demande du statut de réfugié, leurs résultats se sont améliorés à un rythme nettement plus rapide. En fait, 4 ans après avoir présenté leur demande, les RSR-RP étaient tout aussi susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale ou de déclarer un revenu d’emploi que les RPSP qui avaient été admis 13 ans auparavant. Les cohortes successives de RSR-RP et de RPSP ont eu d’aussi bons résultats sur le marché du travail canadien. En général, les RPG étaient beaucoup plus susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale et beaucoup moins susceptibles de déclarer un revenu d’emploi que les RSR-RP et les RPSP. Même si les RSR-RNP étaient en général aussi susceptibles de recevoir des prestations d’aide sociale que les RSR-RP, ils étaient les moins susceptibles des quatre groupes de déclarer un revenu d’emploi. En outre, lorsqu’ils ont déclaré des revenus d’emploi, les niveaux de ces revenus d’emploi étaient les plus faibles des quatre groupes.

Dans de futurs travaux de recherche, on pourrait tenter de mettre au jour les raisons pour lesquelles les résultats sur le marché du travail des RSR-RP convergent avec ceux des RPSP au fil du temps. Une possibilité est que les RSR-RP investissent activement dans leur capital humain en poursuivant des études postsecondaires, ce qui pourrait les avantager à long terme. Pour examiner cette possibilité, il faudrait coupler la BDIM - FFT1 au SIEP, qui comprend pratiquement toutes les inscriptions et les diplômés d’un établissement postsecondaire du système d’enseignement postsecondaire public. Le SIEP mentionne aussi les personnes qui ont fréquenté un établissement d’enseignement postsecondaire pour améliorer leurs compétences de base, ce qui pourrait comprendre une formation linguistique et constitue une autre façon d’améliorer sa situation sur le marché du travail.

Alors que le gouvernement du Canada compose avec les répercussions de la pandémie mondiale de COVID-19 sans précédent, les résultats de la présente étude mettent en évidence les défis éventuels du marché du travail auxquels les groupes vulnérables comme les réfugiés réinstallés et les revendicateurs du statut de réfugié pourraient devoir faire face. En raison des mesures de confinement mises en place par les gouvernements pour contenir la propagation du virus, il a été difficile ou impossible pour de nombreux Canadiens d’exercer un emploiNote . Les immigrants qui arrivent au début d’une récession sont désavantagés par rapport aux immigrants qui arrivent dans de meilleures conditions macroéconomiques (Aydemir, 2003). Alors que cela pose un problème au sein des catégories d’immigrants, la situation est particulièrement préoccupante pour les réfugiés réinstallés et les revendicateurs du statut de réfugié, qui sont admis pour des motifs humanitaires plutôt qu’en raison de leur capacité de s’intégrer au marché du travail canadien. Par conséquent, le ralentissement économique attribuable à la pandémie de COVID-19 pourrait en définitive mener à un écart encore plus grand entre les réfugiés et la population née au Canada.

Bibliographie

Aydemir, A. 2003. Les effets des cycles économiques sur l’assimilation des immigrants sur le marché du travail. Direction des études analytiques : documents de recherche, no 203. Produit no 11F0019MIF au catalogue de Statistique Canada. Ottawa : Statistique Canada.

Gouvernement du Canada, 2020. « Enquête sur la population active, avril 2020 ». Statistique Canada. Le Quotidien, 8 mai 2020. Disponible au lien suivant : https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/200508/dq200508a-fra.htm.

Lu, Y., M. Frenette et G. Schellenberg. 2015. Prestations d’aide sociale chez les demandeurs du statut de réfugié au Canada : données tirées de fichiers de données administratives couplés. Aperçus économiques, no 051. Produit no 11-626-X au catalogue de Statistique Canada. Ottawa : Statistique Canada.

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