Direction des études analytiques : documents de recherche
Survie et rendement des entreprises en démarrage selon le genre des propriétaires : analyse d’une cohorte canadienne
Remerciements
Cette étude a été financée par Femmes et Égalité des genres Canada.
Résumé
Le présent document donne un aperçu des entreprises en démarrage appartenant à des femmes au Canada. Grâce aux données élaborées dernièrement sur le genre des propriétaires d’entreprise, ainsi qu’aux données longitudinales sur l’entrée des entreprises par cohorte pour les sociétés privées canadiennes, pour la première fois, il est possible d’examiner l’entrée et le rendement des entreprises en démarrage appartenant à des femmes de 2005 à 2013. Dans le présent document, nous examinons le nombre annuel de nouvelles entreprises appartenant à des femmes, leur taille et leur concentration dans les industries et nous les comparons aux entreprises détenues majoritairement par des hommes et à celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes. Par la suite, nous examinons le taux de survie et le rendement des nouvelles sociétés privées qui survivent selon le genre.
Sommaire
Les questions liées à la diversité de genre chez les propriétaires d’entreprise intéressent les décideurs politiques et les chercheurs. Le présent document utilise des données nouvellement élaborées qui indiquent le genre des propriétaires d’entreprise et des cohortes longitudinales d’entreprises de 2005 à 2013 pour étudier les différences liées à la survie et à la productivité du travail des entreprises en démarrage de moins de 100 employés qui sont détenues majoritairement par des hommes, celles qui sont détenues majoritairement par des femmes et celles qui sont détenues à parts égales par des hommes et des femmes. Nous les examinons d’abord au niveau agrégé, avant de les ventiler par industrie.
Le présent document décrit un certain nombre de caractéristiques des entreprises en démarrage appartenant à des femmes. Premièrement, moins d’un cinquième des entrants étaient des femmes, ce qui est semblable à ce qu’on a observé dans l’ensemble de la population des entreprises. Les entreprises en démarrage détenues par des femmes n’étaient pas concentrées dans une catégorie particulière de taille d’entreprise et elles avaient tendance à être plus nombreuses dans les industries de services. Deuxièmement, le taux de survie des entreprises en démarrage appartenant à des femmes était globalement inférieur à celui des entreprises en démarrage appartenant à des hommes et à celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes, les entreprises en démarrage détenues à parts égales affichant le taux de survie le plus élevé lorsqu’on tenait compte de la taille de l’entreprise, mais non de l’industrie. Troisièmement, les entreprises en démarrage appartenant à des femmes avaient une productivité du travail inférieure à celle des entreprises en démarrage détenues à parts égales par des hommes et des femmes et à celles appartenant à des hommes, les entreprises en démarrage appartenant à des hommes ayant la productivité globale du travail la plus élevée lorsqu’on tenait compte du capital, mais non de l’industrie. Quatrièmement, lorsqu’on prenait en compte les différences entre les industries, les entreprises en démarrage détenues par des femmes étaient plus productives et plus susceptibles de survivre que les entreprises en démarrage détenues par des hommes dans des industries où elles étaient très présentes (c.-à-d. le commerce de détail ou l’hébergement et les services de restauration, mais non les soins de santé et l’assistance sociale).
Ces résultats soulignent l’importance de déterminer les obstacles propres à l’industrie que les entreprises en démarrage appartenant à des femmes pourraient encore devoir surmonter.
1 Introduction
L’entrée de nouvelles entreprises sur le marché est un mécanisme important pour insuffler de nouvelles idées et des innovations dans l’économie (Schumpeter, 1912, 1943). Par conséquent, la dynamique de l’entrée et de la sortie des nouvelles entreprises (Ciobanu et Wang, 2012; Macdonald, 2014) ainsi que leur évolution (Macdonald, 2012), leur rendement en matière de productivité par rapport aux entreprises établies (Baldwin et Lafrance, 2011; Gu et Lafrance, 2014; Liu et Tang, 2017) et leur contribution à l’emploi global (Rollin, 2012) font l’objet d’un suivi dans plusieurs études au Canada.
Il existe beaucoup d’ouvrages sur le travail autonome et la propriété d’entreprise chez les femmes (p. ex., Jeon et Ostrovsky, 2016; Moyser, 2017). Ces études examinent souvent les motivations qui poussent une personne à devenir travailleur autonome ou propriétaire d’entreprise, la rémunération personnelle gagnée en devenant travailleur autonome ou propriétaire d’entreprise, ainsi que la transition entre les divers états sur le marché du travail et leur durée. Ces études reposent principalement sur des données pour lesquelles l’unité d’observation, ou l’unité d’enquête, est la personne. Grâce à l’intégration des données sur les entreprises dans ces types d’analyses, on peut étudier le rendement économique des entreprises appartenant à des femmes.
Dans le budget de 2018, le gouvernement du Canada a souligné l’importance de la participation économique des femmes et il a élaboré la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat. Afin de mieux comprendre la situation des femmes entrepreneures au Canada, le présent document a utilisé des données novatrices sur les cohortes de nouvelles entreprises pour examiner les caractéristiques des entreprises en démarrage appartenant à des femmes, leur survie et leur productivité du travail, en les comparant à celles appartenant à des hommes et à celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes au Canada.
Des études antérieures réalisées à l’aide de données d’enquête ont examiné les différences de rendement entre les entreprises appartenant à des femmes et celles appartenant à des hommes et ont constaté que les entreprises détenues par des femmes avaient tendance à avoir un moins bon rendement ou à être moins susceptibles de survivre (Robb, 2002; Du Rietz et Henrekson, 2000; Brusch, 1992; Rosa, Carter et Hamilton, 1996; Fisher, 1992; Fairlie et Robb, 2009). Toutefois, un autre ensemble de documents ont fait valoir que ce moins bon rendement ne s’expliquait que par le fait qu’on n’avait pas dûment pris en compte les différences liées à la taille de l’entreprise et l’aversion pour le risque du propriétaire de l’entreprise (Kalleberg et Leicht, 1991; Marlow et McAdam, 2013; Watson, 2002; Watson et Robinson, 2003; Robb et Watson, 2012).
Par ailleurs, on a découvert des obstacles à l’entrée auxquels les entreprises appartenant à des femmes devaient faire face : les femmes ont généralement plus de difficulté à obtenir du capital et des prêts bancaires pour démarrer une entreprise. Bates (2002) a constaté que, lorsqu’elles cherchent à évoluer sur un nouveau marché, les entreprises appartenant à des femmes dans le secteur manufacturier ont moins facilement accès à des clients d’affaires que celles qui sont détenues par des hommes. À l’aide de l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises de 2011, Rosa et Sylla (2016) ont découvert que, par rapport aux petites et moyennes entreprises (PME) appartenant majoritairement à des hommes, les PME appartenant majoritairement à des femmes étaient moins susceptibles de recevoir le plein montant du financement qu’elles demandaient et que le taux d’intérêt imposé sur le montant qu’elles recevaient était plus élevé.
En tenant compte de la taille et de l’âge des entreprises, l’étude actuelle a conclu que les entreprises appartenant à des femmes avaient des taux de survie et une productivité du travail globalement inférieurs à ceux des entreprises en démarrage détenues par des hommes, ce qui indique que les entreprises en démarrage appartenant à des femmes ne réussissent pas aussi bien sur le marché canadien que celles appartenant à des hommesNote . Pour le présent document, la productivité du travail a été mesurée en divisant la valeur ajoutée de l’entreprise par le nombre de travailleurs qu’elle employait.
Toutefois, il ne s’agit que d’une partie de l’histoire. Bates (1995) et Anna et coll. (2000) ont démontré à quel point il est important de tenir compte de l’industrie pour mesurer les résultats du travail autonome dans les entreprises appartenant à des femmes. Kalnins et Williams (2014) ont mesuré la survie des entreprises appartenant à des femmes, en tenant compte des effets propres à l’industrie, et ont constaté que ces entreprises étaient plus susceptibles de survivre tout particulièrement dans le secteur du commerce de détail. Le présent document a constaté qu’une fois l’industrie prise en compte, les entreprises en démarrage appartenant à des femmes étaient relativement plus productives et plus susceptibles de survivre que celles détenues par des hommes dans des industries où elles étaient plus concentrées, à l’exception des soins de santé et de l’assistance sociale. Cette nouvelle preuve du recoupement du genre des propriétaires majoritaires et de l’industrie pour les mesures du rendement des entreprises pourrait aider les décideurs à soutenir les femmes entrepreneures.
Début de l'encadréConcepts clés
Production du travail : Mesure de la production par unité de travail, définie ici comme la valeur ajoutée par employé.
Valeur ajoutée : La production totale moins la valeur des intrants intermédiaires (p. ex., les biens utilisés dans le processus de production). Dans la présente étude, la valeur ajoutée est estimée comme la somme de la rémunération des employés (la masse salariale totale, une mesure du rendement du travail) et du revenu du capital (une mesure du rendement du capital).
Le reste du document est organisé comme suit. La section 2 décrit les données sur les entreprises et la nouvelle source de données servant à déterminer le genre des propriétaires. La section 3 présente les totalisations des entrants selon la taille et l’industrie. La section 4 compare la survie des entreprises et la section 5 compare le rendement des nouvelles entreprises selon le genre des propriétaires majoritaires. La section 6 discute plus en détail des résultats et la section 7 tire des conclusions.
2 Données
Le Fichier de microdonnées longitudinales des comptes nationaux (FMLCN) élaboré par la Division de l’analyse économique de Statistique Canada a servi à déterminer les cohortes d’entreprises en démarrage au Canada de 2005 à 2013. Cet ensemble de données au niveau de l’entreprise a été produit en couplant divers ensembles de données administratives de l’Agence du revenu du Canada (ARC) au moyen du Registre des entreprises de Statistique Canada. Dans chaque échantillon représentatif annuel, l’univers du FMLCN se définit comme l’ensemble des entreprises au Canada qui ont produit une déclaration de revenus des sociétés T2, un État de la rémunération payée T4 ou un formulaire de retenues salariales PD7. Par conséquent, le FMLCN est un riche ensemble de microdonnées sur les entreprises comprenant certaines de leurs caractéristiques, comme la classification détaillée des industries, l’emploi, la paie et les revenus.
Le FMLCN comprend également un ensemble de tableaux sur les entreprises remplacées et les entreprises remplaçantes qui ont été élaborés à l’aide des feuillets T4 et du suivi de la main-d’œuvre pour chaque paire d’années consécutives. Le suivi de la main-d’œuvre a d’abord été utilisé dans le Programme d’analyse longitudinale de l’emploi de Statistique Canada afin de créer un historique longitudinal des entreprises où les faux démarrages et disparitions (qui pourraient être attribuables à des changements structurels ou administratifs) ont été supprimés de l’ensemble de donnéesNote .
Dans le présent document, pour une année donnée, une entreprise était classée comme une nouvelle entreprise si : (1) elle avait un nouvel identificateur d’entreprise, (2) elle avait un ou plusieurs employés pour la première fois et (3) elle n’était pas indiquée comme une entreprise remplaçante dans le suivi de la main-d’œuvre. Pour s’assurer que les fichiers créés brossent un tableau complet des entreprises en démarrage, les entreprises comptant plus de 100 employés ont été exclues. Une entreprise en démarrage était considérée comme étant disparue si son identificateur d’entreprise n’existait plus dans le FMLCN et si elle n’avait pas été signalée comme une entreprise remplacée dans le suivi de la main-d’œuvre.
Les données de la Base de données sur la dynamique canadienne entre employeurs et employés (BDCDEE) ont servi à attribuer le genre des propriétaires d’entreprises aux données du FMLCN (voir Grekou, Li et Liu, 2018a). Pour ce module, on a utilisé l’annexe 50 du formulaire de déclaration de revenus des sociétés T2. Cette annexe fournit des renseignements clés sur le type d’actionnaires (c.-à-d. société, particulier et fiducie de revenu) et les actions de tous les actionnaires qui détenaient au moins 10 % des parts. On a ensuite obtenu les caractéristiques démographiques de ces actionnaires, y compris le genre, en couplant les fichiers d’impôt sur le revenu des particuliers T1 et les fichiers d’impôt sur les sociétés T2. Dans le présent document, le sexe (c.-à-d. masculin ou féminin) de la personne était inscrit par l’ARC comme un indicateur du genre.
Le genre des propriétaires d’entreprises était déterminé selon le genre majoritaire, soit le genre qui détenait la plus grande partie des actions de l’entreprise. Si 51 % ou plus des actions étaient détenues par des femmes, l’entreprise était définie comme appartenant majoritairement à des femmes. On a eu recours à une logique semblable pour repérer les entreprises appartenant majoritairement à des hommes. Les entreprises étaient considérées comme appartenant à parts égales à des hommes et des femmes lorsque 50 % de l’entreprise était détenue par des hommes et 50 %, par des femmes.
2.1 Couverture et limites
Bien que l’utilisation de fichiers administratifs nouvellement couplés, comme le FMLCN et la BDCDEE, permette de mesurer des statistiques canadiennes sur l’entrée d’entreprises appartenant à des femmes pour la première fois, ces données présentent divers défis et limites.
Premièrement, seules les sociétés privées sous contrôle canadien (SPCC) sont tenues de produire l’annexe 50 dans leur déclaration de revenus des sociétés. Par conséquent, les renseignements sur le genre des propriétaires ne sont disponibles que pour les sociétés privées (c.-à-d. les entreprises non cotées en bourse). Une SPCC est une entreprise constituée en société qui n’est pas contrôlée, directement ou indirectement, de quelque manière que ce soit, par des sociétés publiques, par des non-résidents ou par une combinaison de sociétés publiques et de non-résidents. Cela exclut également les sociétés d’État et les compagnies d’assurance dommages. Par conséquent, la présente étude exclut les sociétés publiques et se limite à l’échantillon des SPCC constituées en société ayant un emploi non nul dans le FMLCN.
Deuxièmement, comme seuls les actionnaires de sociétés privées détenant au moins 10 % des actions sont tenus de produire l’annexe 50 et que, dans certains cas, la qualité des déclarations est médiocre, on ne peut pas déterminer le genre des propriétaires majoritaires de toutes les sociétés privées. On peut diviser les SPCC auxquelles aucun genre n’est attribué en deux catégories : (1) les entreprises pour lesquelles des renseignements sont manquants et pour lesquelles aucune annexe 50 n’a été produite; (2) les entreprises pour lesquelles les renseignements fournis dans l’annexe sont insuffisants pour déterminer le genre des propriétaires majoritaires. La première catégorie pourrait comprendre les SPCC appartenant à des entreprises plutôt qu’à des personnes. Dans l’ensemble, l’échantillon employé pour réaliser cette analyse, soit les SPCC auxquelles on peut attribuer le genre des propriétaires majoritaires, couvre environ les trois quarts des SPCC dans le FMLCN (voir le tableau A.1 en annexe).
L’évolution des cohortes d’entreprises en démarrage de 2005 à 2013 a été examinée dans la présente analyse. Bien que les entrants aient été indiqués uniquement de 2005 à 2013, au moment de l’analyse, on a pu faire un suivi des renseignements sur ces entrants (p. ex., bilan, employés, état de survie) jusqu’en 2015. Le genre des propriétaires est le genre défini au cours de la première année d’existence de l’entreprise, à moins qu’il soit manquant. S’il est manquant, mais défini au cours des deux années suivantes, il sert à définir le genre des propriétaires majoritaires de cette entreprise.
Bien que le genre des propriétaires majoritaires d’une entreprise en démarrage soit défini dans les données de la manière décrite ci-dessus, en réalité, les actionnaires et, par conséquent, le genre des propriétaires majoritaires de l’entreprise, peuvent changer au fil du temps. Toutefois, cette incidence du biais potentiel est limitée, car seulement 0,2 % des entreprises survivantes étaient des entreprises appartenant à des hommes ou des entreprises détenues à parts égales par des hommes et des femmes qui sont devenues des entreprises appartenant à des femmes, et seulement 0,3 % étaient des entreprises appartenant à des femmes qui sont devenues des entreprises appartenant à des hommes ou détenues à parts égales par des hommes et des femmes.
3 Aperçu de l’entrée
À l’instar des conclusions de Grekou, Li et Liu (2018b), les entreprises appartenant à des hommes représentaient environ les deux tiers (67,4 %) de toutes les entreprises privées actives au Canada pour lesquelles on pouvait déterminer le genre des propriétaires majoritaires de 2005 à 2013Note . Les entreprises détenues par des femmes représentaient 16,8 % de toutes les entreprises, tandis que 15,8 % appartenaient à parts égales à des hommes et des femmes (voir le tableau A.2 en annexe). Au cours de cette période, le nombre d’entreprises appartenant à des femmes a augmenté à un rythme plus rapide que celles détenues par des hommes, et la part des entreprises appartenant à des femmes s’est accrue.
À l’aide des données des cohortes d’entrée de 2005 à 2013, le graphique 1 montre que la répartition des entrants selon le genre des propriétaires était comparable à qu’on pouvait observer dans l’ensemble de la population des entreprises. Moins d’un cinquième des nouvelles sociétés privées pour lesquelles on pouvait déterminer le genre des propriétaires étaient détenues majoritairement par des femmes. Toutefois, la part des entreprises en démarrage appartenant à des femmes s’est accrue pendant cette période, tandis que la part de celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes a diminué au cours de la même période. Ensemble, les entreprises appartenant à des femmes et celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes représentaient environ le tiers des entrants, tandis que la majorité (les deux tiers) des nouvelles entreprises étaient détenues majoritairement par des hommes.
Tableau de données du graphique 1
Appartenant à des hommes | Appartenant à des femmes | Détenues à parts égales | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
2005 | 62,63 | 17,64 | 19,73 |
Moyenne | 62,98 | 18,56 | 18,47 |
2013 | 63,32 | 19,47 | 17,21 |
Source : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales des comptes nationaux. |
Pour examiner la concentration des entreprises en démarrage selon la taille de l’entreprise (graphique 2), on a défini trois catégories de taille : microentreprise (moins de cinq employés), petite entreprise (de 5 à 19 employés) et moyenne entreprise (de 20 à 99 employés)Note . Les entreprises en démarrage appartenant à des femmes n’étaient pas concentrées dans une catégorie de taille particulière, car elles représentaient environ le cinquième des entrants dans chaque catégorie de 2005 à 2013. Les entreprises en démarrage détenues par des hommes représentaient environ les deux tiers des nouvelles entreprises dans toutes les catégories de taille et constituaient une plus grande part des entrants de taille moyenne. Les entreprises en démarrage détenues à parts égales par des hommes et des femmes avaient plus tendance à être des microentreprises ou des petites entreprises que des entreprises de taille moyenne comptant 20 employés ou plus. Grekou (2020) a constaté que les femmes qui démarraient une entreprise étaient plus susceptibles que les hommes de s’associer ou d’avoir un associé qui possède sa propre entreprise.
Dans l’ensemble, les données montrent que le nombre de nouvelles microentreprises appartenant à des femmes a augmenté davantage que celui des nouvelles microentreprises détenues par des hommes, et qu’il a moins diminué que celui des entreprises appartenant à des hommes dans le nombre de nouvelles petites entreprises. Par conséquent, la part des nouvelles microentreprises et des nouvelles petites entreprises appartenant à des femmes s’est accrue au cours de la période. Le nombre total de nouvelles entreprises de taille moyenne a diminué, mais le nombre d’entreprises en démarrage appartenant à des hommes a subi une baisse moins marquée que celui des entreprises en démarrage détenues par des femmes. Donc, la part des entrants de taille moyenne appartenant à des hommes a augmenté. Dans l’ensemble, la part des microentreprises et des petites entreprises en démarrage détenues par des femmes s’est accrue de 2005 à 2013, tandis que leur part des moyennes entreprises en démarrage a diminué. La part des entreprises de taille moyenne en démarrage appartenant à des hommes a augmenté considérablement. La part d’entreprises en démarrage détenues à parts égales par des hommes et des femmes et leur nombre ont diminué dans toutes les catégories de taille au cours de la période.
Tableau de données du graphique 2
Microentreprises | Petites | Moyennes | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Appartenant à des hommes | Appartenant à des femmes | Détenues à parts égales | Pourcentage du total | Appartenant à des hommes | Appartenant à des femmes | Détenues à parts égales | Pourcentage du total | Appartenant à des hommes | Appartenant à des femmes | Détenues à parts égales | Pourcentage du total | |
pourcentage | ||||||||||||
2005 | 62,46 | 17,59 | 19,95 | 87,06 | 63,16 | 18,03 | 18,81 | 11,21 | 67,43 | 17,88 | 14,69 | 1,73 |
2013 | 63,23 | 19,40 | 17,37 | 90,27 | 62,54 | 20,96 | 16,50 | 9,83 | 74,66 | 14,86 | 10,49 | 1,55 |
Source : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales des comptes nationaux. |
Selon plusieurs étudesNote , les entreprises appartenant à des femmes ont tendance à être plus présentes dans le secteur des services. En désagrégeant les cohortes d’entrants selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN), on peut établir une tendance semblable pour les entreprises en démarrage détenues par des femmes. Les concentrations les plus importantes de nouvelles entreprises appartenant à des femmes ont été observées dans les secteurs des services d’enseignement, des soins de santé et de l’assistance sociale, ainsi que des arts, des spectacles et des loisirs (tableau 1)Note . Comme l’indique la documentation, les nouvelles entreprises appartenant à des hommes étaient plus représentées dans les secteurs du transport et de l’entreposage, et dans celui de la construction. Les entreprises en démarrage détenues à parts égales par des hommes et des femmes étaient surtout représentées dans les secteurs de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz; de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse; de l’immobilier, de la location et de la location à bail; et de la gestion de sociétés et d’entreprises.
Cette répartition des entrants dans les industries est demeurée essentiellement constante au fil du temps. De 2005 à 2013, seulement deux secteurs ont connu des changements : celui du transport et de l’entreposage, et celui des soins de santé et de l’assistance sociale. Dans le premier cas, la part des entreprises appartenant à des hommes s’est accrue au détriment de celles détenues par des femmes et de celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes, tandis que dans le second cas, en raison de la croissance du nombre de nouvelles entreprises appartenant à des femmes et de celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes plus grande que celle des nouvelles entreprises appartenant à des hommes, elles constituaient une plus large part de l’industrie en 2013 qu’en 2005.
Dans la présente étude, on a constaté que moins d’un cinquième des nouveaux entrants appartenaient à des femmes. Ensemble, les entreprises en démarrage appartenant à des femmes et celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes ne représentaient qu’environ le tiers des entrants. De plus, il y avait moins d’entreprises en démarrage qui appartenaient à des femmes, bien que le taux d’entrée soit en hausse.
Industrie | Appartenant à des hommes | Appartenant à des femmes | Détenues à parts égales | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Nombre d’entreprises | Part de l’industrie (pourcentage) | Nombre d’entreprises | Part de l’industrie (pourcentage) | Nombre d’entreprises | Part de l’industrie (pourcentage) | |
11 – Agriculture, foresterie, pêche et chasse | 8 162 | 64,4 | 1 169 | 9,2 | 3 342 | 26,4 |
21 – Extraction minière, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz | 3 951 | 65,8 | 407 | 6,8 | 1 645 | 27,4 |
22 – Services publics | 187 | 71,6 | 28 | 10,7 | 46 | 17,6 |
23 – Construction | 53 666 | 75,7 | 4 946 | 7,0 | 12 265 | 17,3 |
31-33 – Fabrication | 10 530 | 69,5 | 2 179 | 14,4 | 2 448 | 16,2 |
41 – Commerce de gros | 10 504 | 67,3 | 2 466 | 15,8 | 2 637 | 16,9 |
44-45 – Commerce de détail | 24 184 | 55,7 | 10 507 | 24,2 | 8 741 | 20,1 |
48-49 – Transport et entreposage | 29 161 | 78,4 | 2 886 | 7,8 | 5 138 | 13,8 |
51 – Industrie de l'information et industrie culturelle | 5 042 | 69,2 | 1 351 | 18,6 | 890 | 12,2 |
52 – Finance et assurances | 5 972 | 60,1 | 2 001 | 20,2 | 1 957 | 19,7 |
53 – Services immobiliers et services de location et de location à bail | 9 937 | 56,9 | 3 559 | 20,4 | 3 983 | 22,8 |
54 – Services professionnels, scientifiques et techniques | 53 696 | 59,4 | 17 884 | 19,8 | 18 781 | 20,8 |
55 – Gestion de sociétés et d'entreprises | 3 498 | 61,0 | 979 | 17,1 | 1 261 | 22,0 |
56 – Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement | 12 817 | 60,3 | 4 491 | 21,1 | 3 958 | 18,6 |
61 – Services d'enseignement | 2 120 | 43,3 | 1 746 | 35,7 | 1 029 | 21,0 |
62 – Soins de santé et assistance sociale | 17 262 | 47,3 | 11 992 | 32,9 | 7 238 | 19,8 |
71 – Arts, spectacles et loisirs | 3 054 | 54,0 | 1 632 | 28,8 | 974 | 17,2 |
72 – Hébergement et services de restauration | 19 737 | 55,7 | 8 193 | 23,1 | 7 515 | 21,2 |
81 – Autres services (sauf les administrations publiques) | 15 203 | 56,6 | 6509 | 24,2 | 5141 | 19,1 |
Non classées | 44 702 | 62,2 | 14 403 | 20,0 | 12 792 | 21,2 |
Total | 333 385 | 62,4 | 99 328 | 18,6 | 101 781 | 19,0 |
Source : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales des comptes nationaux. |
4 Analyse de la survie
4.1 Taux de survie
Dans la section suivante, nous examinons la probabilité de survie des entreprises en fonction de leur entrée sur le marché. Premièrement, une courbe de survie de Kaplan-Meier a été estimée pour chaque genre de propriétaires majoritaires, puis deux modèles à risques proportionnels de Cox ont été exécutés, en estimant d’abord les taux de risque uniquement pour le genre des propriétaires majoritaires et ensuite pour le genre des propriétaires majoritaires et l’industrie.
Le taux de survie a été mesuré pour la cohorte de 2005 des entreprises en démarrage, soit la cohorte qui pouvait être suivie sur la plus longue période de données. On l’a estimée à l’aide du taux de risque de Kaplan-Meier selon le genre des propriétaires majoritaires.
L’estimateur de Kaplan-Meier pour la fonction de survie a été défini comme suit :
où est le nombre d’entreprises en démarrage qui ont disparu et est le nombre d’entreprises en démarrage qui ont survécu.
Le graphique 3 montre que, pendant les quatre premières années d’existence des entreprises en démarrage, les taux de survie de celles appartenant à des hommes et de celles appartenant à des femmes étaient assez semblables (même s’ils étaient statistiquement significativement différents) et ils divergeaient par la suite. Fait intéressant, le taux de survie des entreprises détenues à parts égales par des hommes et par des femmes était plus élevé que celui des entreprises détenues par des hommes ou par des femmes. Dix ans après leur entrée, 67,0 % des nouvelles entreprises détenues à parts égales par des hommes et des femmes des cohortes de 2005 existaient toujours, tandis que 61,3 % des entrants détenus par des hommes et 57,1 % de ceux appartenant à des femmes avaient survécu. Cela indique qu’en plus du moins grand nombre d’entrées des entreprises appartenant à des femmes par rapport à celles qui appartiennent à des hommes et celles qui sont détenues à parts égales par des hommes et des femmes, les entreprises appartenant à des femmes affichaient des taux de survie plus bas que ceux de leurs homologues. Par conséquent, la proportion d’entreprises appartenant à des femmes a diminué au fil du temps pour cette cohorteNote .
Tableau de données du graphique 3
Année | Taux de survie de celles appartenant à des hommes | Taux de survie de celles appartenant à des femmes | Taux de survie de celles détenues à parts égales |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
1 | 99,10 | 98,86 | 99,52 |
2 | 95,83 | 95,49 | 97,35 |
3 | 91,20 | 90,58 | 93,94 |
4 | 86,06 | 84,94 | 89,63 |
5 | 81,60 | 79,72 | 85,34 |
6 | 77,27 | 75,07 | 81,85 |
7 | 73,09 | 70,58 | 78,44 |
8 | 69,13 | 66,11 | 74,47 |
9 | 65,35 | 61,78 | 71,16 |
10 | 61,30 | 57,06 | 67,00 |
|
4.2 Modèle
Pour mieux évaluer de quelle façon le genre des propriétaires et l’industrie sont liés à la durée de la survie des entrants, on a estimé un modèle de référence des risques proportionnels de Cox à l’aide des spécifications suivantes de la fonction de risque , le premier (modèle 1) étant restreint et le second (modèle 2) étant sans restriction :Note
Modèle 1
est le taux de risque de référence. Comme il y a généralement un lien positif entre la taille d’une entreprise et son taux de survie (Macdonald, 2012; Grekou et Liu, 2018), la variable de la main-d’œuvreNote a été ajoutée au modèle. Elle se définit comme le logarithme naturel du nombre initial d’employés dans l’entreprise. La variable de la cohorte représente la cohorte à laquelle l’entreprise appartient.
La variable catégorique de l’industrie (l’industrie a été classée au niveau à deux chiffres du SCIAN) a ensuite été introduite dans le modèle et estimée dans la spécification sans restriction :
Modèle 2
Il est important de tenir compte des différences entre les industries, car certaines d’entre elles peuvent avoir un taux de roulement intrinsèquement plus élevé pour des entreprises et les différences liées à la composition des industries selon le genre des propriétaires d’entreprises en démarrage donnent des résultats erronés au niveau agrégé.
4.3 Résultats
Les résultats du modèle 1 (modèle restreint) sont résumés au tableau 2. Les taux de risque montrent que les entreprises appartenant à des femmes étaient 14,9 % plus susceptibles de disparaître que celles appartenant à des hommes, tandis que les entreprises détenues à parts égales par des hommes et des femmes étaient 24,5 % moins susceptibles de disparaître que celles détenues par des hommes. Comme on s’y attendait, il y avait une corrélation positive entre la taille de l’entreprise et une probabilité de survie plus élevéeNote .
Il est intéressant de souligner que la probabilité de disparition était plus faible pour les entreprises en démarrage détenues à parts égales par des hommes et des femmes que pour celles appartenant à des hommes et celles appartenant à des femmes. Non seulement un moins grand nombre d’entreprises en démarrage appartenant à des femmes entrent sur le marché, mais celles qui le font sont aussi plus susceptibles de disparaître.
Variables | Coefficient | Taux de risque | Valeur p |
---|---|---|---|
Appartenant à des femmes | 0,139 | 1,149 | 0Note *** |
Détenues à parts égales | -0,281 | 0,755 | 0Note *** |
|
Les résultats du modèle 2 (spécification du modèle à risques proportionnels de Cox sans restriction), soit les différences au sein de l’industrie entre les entreprises en démarrage appartenant à des hommes et appartenant à des femmes et les entreprises en démarrage appartenant à des hommes et appartenant à parts égales à des hommes et des femmes, sont présentés respectivement aux graphiques 4 et 5Note . Les jeunes entreprises détenues par des femmes affichaient un taux de risque de sortie plus faible et statistiquement significatif (au niveau de 5 %) que celles qui appartenaient à des hommes dans le secteur du commerce de détail et celui de l’hébergement et des services de restauration. Ces industries de services ont généralement une plus forte concentration d’entreprises appartenant à des femmes, tandis que les entreprises détenues par des femmes dans des industries où il y a une plus faible concentration d’entreprises en démarrage appartenant à des femmes étaient plus susceptibles de disparaître. Ces industries comprennent la construction; l’agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse; les services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement; ainsi que le transport et l’entreposage. Toutefois, elles étaient beaucoup plus susceptibles de disparaître dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale, où elles sont très présentesNote .
Tableau de données du graphique 4
Industrie | Pourcentage |
---|---|
62–Soins de santé et assistance sociale | 321,9Note *** |
11–Agriculture, foresterie, pêche et chasse | 153,2Note *** |
55–Gestion de sociétés et d'entreprises | 42,2Graphique 4 Note † |
56 Services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement | 26,9Note *** |
48-49–Transport et entreposage | 25,6Note * |
52–Finance et assurances | 23,9 |
81–Autres services (sauf les administrations publiques) | 21,3Graphique 4 Note † |
23–Construction | 19,7Note * |
54–Services professionnels, scientifiques et techniques | 13,3 |
71–Arts, spectacles et loisirs | 10,2 |
53–Services immobiliers et services de location et de location à bail | 10,1 |
22–Services publics | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique |
41–Commerce de gros | -2,1 |
31-33–Fabrication | -13,4 |
61–Educational services | -18,6 |
44-45 – Commerce de détail | -19,1Note * |
21–Extraction minière, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz | -20,4 |
51–Industrie de l'information et industrie culturelle | -32,4Note * |
72–Hébergement et services de restauration | -49,3Note *** |
Non classées | -62,3Note *** |
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
|
Les entreprises en démarrage détenues à parts égales par des hommes et des femmes étaient plus susceptibles de disparaître que celles appartenant à des hommes dans les secteurs des soins de santé et de l’assistance sociale; de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse; de la finance et des assurances; de la gestion de sociétés et d’entreprises; et des services professionnels, scientifiques et techniques. Toutefois, dans les secteurs des services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement ainsi que de l’hébergement et des services de restauration, les entreprises détenues à parts égales par des hommes et des femmes avaient moins tendance à disparaître que celles appartenant à des hommes dans leurs industries respectives.
Tableau de données du graphique 5
Industrie | Pourcentage |
---|---|
62–Soins de santé et assistance sociale | 316,52Note *** |
11–Agriculture, foresterie, pêche et chasse | 95,73Note *** |
52–Finance et assurances | 77,46Note ** |
55–Gestion de sociétés et d'entreprises | 66,57Note * |
53–Services immobiliers et services de location et de location à bail | 40,00Note * |
54–Services professionnels, scientifiques et techniques | 35,55Note ** |
71–Arts, spectacles et loisirs | 29,34 |
81–Autres services (sauf les administrations publiques) | 19,48 |
48-49–Transport et entreposage | 19,26Graphique 5 Note † |
61–Services d'enseignement | 3,12 |
41–Commerce de gros | 0,42 |
22–Services publics | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique |
31-33–Fabrication | -7,58 |
23–Construction | -11,38 |
44-45–Commerce de détail | -14,65 |
51–Industrie de l'information et industrie culturelle | -16,41 |
56 - Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement | -20,51Note *** |
21–Extraction minière, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz | -22,38 |
72–Hébergement et services de restauration | -44,41Note *** |
Non classées | -62,30Note *** |
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
|
5 Rendement des cohortes d’entrants selon le genre des propriétaires
Les sections précédentes du présent document ont établi qu’en plus d’être moins nombreuses, les nouvelles entreprises détenues majoritairement par des femmes avaient tendance à avoir une probabilité de survie plus faible que les nouvelles entreprises appartenant à des hommes et celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes de 2005 à 2013. Pour mieux comprendre les différences sous-jacentes entre les entrants selon la participation majoritaire, la section suivante examine la productivité moyenne du travail pour les cinq premières années de toutes les cohortes d’entrants ayant un emploi positif de 2005 à 2010, selon le genre des propriétaires.
La productivité du travail est un indicateur qui représente l’efficacité de l’utilisation de la main-d’œuvre. On obtient cette mesure en divisant la valeur ajoutée de l’entreprise en valeur nominale par le nombre de ses employésNote . Les entreprises qui sont plus productives ont tendance à être plus grandes et à survivre plus longtemps et elles sont plus susceptibles de faire des exportations (Melitz, 2003; Bernard et coll., 2003; Scarpetta et coll., 2002; Esteve-Pérez, Máñez-Castillejo et Sanchis-Llopis, 2008). Le graphique 6 montre que la productivité du travail des entreprises en démarrage détenues majoritairement par des hommes et celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes était bien plus élevée que celle des entreprises appartenant à des femmes au départ. Toutefois, la tendance de la productivité du travail des entreprises en démarrage détenues à parts égales par des hommes et des femmes était moins prononcée que celle des entreprises en démarrage appartenant à des hommes et elle s’en éloignait au cours des années suivantes.
Tableau de données du graphique 6
Années depuis le démarrage | Appartenant à des hommes | Appartenant à des femmes | Détenues à parts égales |
---|---|---|---|
valeur ajoutée moyenne par travailleur ($/travailleur) | |||
1 | 40 937,72 | 34 520,69 | 40 059,05 |
2 | 44 226,49 | 36 499,04 | 43 167,26 |
3 | 45 717,51 | 38 098,92 | 44 893,54 |
4 | 48 721,06 | 39 232,26 | 46 747,93 |
5 | 50 845,29 | 40 969,66 | 46 605,17 |
Total | 230 448,06 | 189 320,57 | 221 472,95 |
Source : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales des comptes nationaux. |
Ce graphique de l’évolution dans le temps montre que les nouvelles entreprises appartenant à des femmes semblaient moins productives dans l’ensemble. Par conséquent, elles sont moins concurrentielles et elles auraient besoin de plus de ressources pour produire la même quantité d’extrants que les entreprises en démarrage appartenant à des hommes ou celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes.
5.1 Analyse de régression
5.1.1 Modèle
Pour mieux quantifier les sources des différences entre les genres des propriétaires d’entreprises en démarrage, deux modèles ont été estimés, l’un était restreint et l’autre, sans restriction. Premièrement, le modèle restreint ne tenait compte que du genre, du capital par travailleur, de la cohorte et d’une tendance temporelle. Le modèle sans restriction tenait également compte des effets de l’industrie et des interactions entre l’industrie et le genre. Le modèle sans restriction a servi à mesurer les différences liées à la productivité du travail au sein de l’industrie entre les divers genres des propriétaires majoritaires. Cela a permis d’isoler les différences déjà attribuées au genre dans les chiffres agrégés, plutôt que les différences découlant des divers genres des propriétaires majoritaires dont la composition de l’industrie était différente.
Les modèles restreints et sans restriction sont les suivants :
Les variables du genre et de l’industrie sont catégoriques. La répartition utilisée pour l’industrie était la même que celle employée dans le tableau 1 (niveau sectoriel à deux chiffres du SCIAN). La variable du capital est la valeur logarithmique des actifs corporels par travailleur de l’entreprise et t est une tendance temporelle. Il est important de tenir compte du capital lorsqu’on mesure la productivité du travail, car le capital peut influencer le processus de production et, tel qu’indiqué dans l’introduction, les entreprises appartenant à des femmes ont tendance à avoir plus de difficulté à obtenir du financement. Toutes les cohortes de 2005 à 2013 ont été utilisées et les variables fictives des cohortes ont été inclusesNote .
5.1.2 Résultats
Le tableau 3 illustre la productivité du travail pour la spécification restreinte utilisée dans la présente étude. Les entreprises en démarrage appartenant à des femmes et celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes étaient respectivement 14,1 % et 2,3 % moins productives en moyenne que les entreprises en démarrage appartenant à des hommes. Comme on pouvait s’y attendre, le capital par travailleur et l’âge des entreprises en démarrage avaient tous deux un lien positif avec la productivité du travail. Ces différences agrégées entre les genres étaient semblables à celles observées au graphique 6.
Variables | Coefficient | Valeur p |
---|---|---|
(Valeur à l’origine) | 8,964 | 0Note *** |
Appartenant à des femmes | -0,141 | 0Note *** |
Détenues à parts égales | -0,023 | 0Note *** |
Capital | 0,145 | 0Note *** |
Durée | 0,046 | 0Note *** |
|
Dans la section précédente, on a constaté que la probabilité de sortie des entreprises détenues à parts égales par des hommes et des femmes était inférieure dans l’ensemble à celle des entreprises en démarrage appartenant à des hommes ou celles détenues par des femmes. Cependant, la productivité du travail indique que les entreprises en démarrage appartenant à des hommes ont un meilleur rendement global que celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes ou celles appartenant à des femmes, ce qui pourrait s’expliquer par le fait que de nombreuses entreprises détenues à parts égales par des hommes et des femmes sont des entreprises familialesNote qui peuvent profiter du partage des risques et n’ont pas d’objectifs semblables de maximisation des profits. Une étude plus détaillée des caractéristiques de ces propriétaires et du nombre de propriétaires par entreprise pourrait être le sujet d’un examen plus approfondi.
Le graphique 7 montre les résultats de la spécification sans restriction, où les différences au sein de l’industrie entre les entreprises en démarrage appartenant majoritairement à des hommes et celles appartenant à des femmes sont mises en évidence. Si l’on compare ces résultats à la concentration au sein de l’industrie, on constate que les entreprises en démarrage détenues par des femmes étaient plus productives dans les industries où il y avait une plus forte concentration d’entreprises appartenant à des femmes (voir le tableau 1), en particulier dans le secteur du commerce de détail et dans celui l’hébergement et des services de restauration, mais pas dans celui des soins de santé et de l’assistance sociale. Le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale ne bénéficie peut-être pas de la même optimisation de la production que les autres industries en raison du grand nombre de médecins qui sont autorisés par la loi à se constituer en société, conformément aux régimes d’établissement des coûts réglementés par le gouvernement qui varient selon la province. Comme on l’a vu dans la section précédente, non seulement les entreprises en démarrage appartenant à des femmes étaient-elles plus susceptibles de survivre dans des industries où elles étaient plus concentrées, mais la présente section montre aussi qu’elles étaient plus productives dans ces industries.
Tableau de données du graphique 7
Industrie | Pourcentage |
---|---|
72–Hébergement et services de restauration | 0,933Note *** |
44-45–Commerce de détail | 0,097Note *** |
61–Educational services | 0,035 |
71–Arts, spectacles et loisirs | 0,026 |
22–Services publics | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique |
56 Services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement | -0,044Note *** |
48-49–Transport et entreposage | -0,051Note ** |
23–Construction | -0,169Note *** |
31-33–Fabrication | -0,180Note *** |
Non classées | -0,265Note *** |
51–Industrie de l'information et industrie culturelle | -0,303Note *** |
41–Commerce de gros | -0,364Note *** |
81–Autres services (sauf les administrations publiques) | -0,443Note *** |
53–Services immobiliers et services de location et de location à bail | -0,446Note *** |
11–Agriculture, foresterie, pêche et chasse | -0,579Note *** |
21–Extraction minière, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz | -0,765Note *** |
54–Services professionnels, scientifiques et techniques | -0,825Note *** |
52–Finance et assurances | -0,943Note *** |
55–Gestion de sociétés et d'entreprises | -1,090Note *** |
62–Soins de santé et assistance sociale | -1,709Note *** |
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
|
Le graphique 8 illustre les résultats de la spécification sans restriction, mais pour les différences au sein de l’industrie entre les entreprises en démarrage appartenant majoritairement à des hommes et celles détenues à parts égales par des hommes et des femmes. Ces résultats, combinés à la concentration au sein de l’industrie, montrent que les entreprises en démarrage détenues à parts égales étaient également plus productives dans certaines des industries où elles étaient les plus représentées, comme l’hébergement et les services de restauration, ainsi que le commerce de détail.
Tableau de données du graphique 8
Industrie | Pourcentage |
---|---|
72–Hébergement et services de restauration | 0,926Note *** |
44-45–Commerce de détail | 0,104Note *** |
48-49–Transport et entreposage | 0,074Note *** |
61– Services d'enseignement | 0,048 |
56 Services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement | 0,033Note *** |
22–Services publics | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique |
31-33–Fabrication | -0,061Note *** |
81–Autres services (sauf les administrations publiques) | -0,079Note *** |
23–Construction | -0,094Note *** |
71–Arts, spectacles et loisirs | -0,191Note *** |
Non classées | -0,196Note *** |
41–Commerce de gros | -0,322Note *** |
11–Agriculture, forestry, fishing and hunting | -0,367Note *** |
51–Industrie de l'information et industrie culturelle | -0,448Note *** |
53–Services immobiliers et services de location et de location à bail | -0,578Note *** |
54–Services professionnels, scientifiques et techniques | -0,811Note *** |
21–Extraction minière, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz | -0,819Note *** |
52–Finance et assurances | -0,958Note *** |
55–Gestion de sociétés et d'entreprises | -1,259Note *** |
62–Soins de santé et assistance sociale | -1,526Note *** |
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
|
Le principal résultat suivant provient de cette analyse : les entreprises en démarrage appartenant à des femmes avaient tendance à avoir un taux de survie plus élevé et un meilleur rendement que les entreprises en démarrage appartenant à des hommes dans des industries où elles étaient plus concentrées, notamment le commerce de détail, l’hébergement et les services de restauration, mais pas les soins de santé et l’assistance sociale. Il y a lieu de se demander si l’industrie des soins de santé et de l’assistance sociale adopte des comportements typiques de maximisation des profits, car elle est largement composée de professionnels de la santé qui peuvent se constituer en société dans certaines provinces. Les provinces suivent des régimes d’établissement des coûts réglementés différents. De plus, les résultats pour cette industrie peuvent être le reflet des différences liées à la composition des types de médecins entre les hommes et les femmes. Les femmes médecins avaient aussi tendance à être des médecins de famille (Richards, 2019) plutôt que des spécialistes.
Le présent document reconnaît qu’il existe d’autres aspects du rendement des entreprises qui n’ont pas été observés ou pris en compte. Certains ouvrages laissent entendre que les femmes ont tendance à devenir entrepreneures pour des raisons non financières, comme les horaires de travail flexibles (Moyser et Burlock, 2018).
6 Conclusion
Le présent document utilise des données administratives élaborées dernièrement sur le genre des propriétaires d’entreprises, ainsi que des données sur les cohortes d’entrée des SPCC, afin d’examiner l’évolution et le rendement de ces cohortes d’entreprises en démarrage de 2005 à 2013. Dans l’ensemble, les entreprises appartenant à des hommes constituaient la plus grande part de ces jeunes entreprises (un peu moins des deux tiers). Cependant, alors que le nombre de femmes qui démarraient une entreprise ne représentait qu’un cinquième des entreprises en démarrage, leur nombre et leur part ont été en hausse tout au long de la période. Pour ce qui est de la taille au moment de l’entrée, la part des femmes dans les nouvelles microentreprises et les nouvelles petites entreprises s’est accrue pendant la période, tandis que celle des hommes dans les nouvelles entreprises de taille moyenne a augmenté. De plus, la part des entreprises en démarrage détenues à parts égales par des hommes et des femmes a diminué dans toutes les catégories de taille au cours de la même période.
Lorsqu’on a examiné la survie et le rendement de ces entreprises en démarrage, on a observé des différences majeures entre les trois genres des propriétaires majoritaires. Les entreprises en démarrage appartenant à des femmes affichaient un taux de survie et une productivité du travail généralement inférieurs à ceux des entreprises en démarrage détenues à parts égales par des hommes et des femmes et celles appartenant à des hommes. Lorsqu’on tenait compte de l’industrie, les entreprises en démarrage appartenant à des femmes étaient plus productives et plus susceptibles de survivre dans des industries où il y avait une plus forte concentration de jeunes entreprises appartenant à des femmes (c.-à-d. le commerce de détail, l’hébergement et les services de restauration), que les entreprises en démarrage détenues par des hommes dans les mêmes industries. Cependant, les entreprises en démarrage appartenant à des femmes dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale, où elles étaient également très concentrées, étaient moins productives et moins susceptibles de survivre que celles appartenant à des hommes dans cette industrie.
Bien que les résultats agrégés puissent être améliorés en ce qui concerne le rendement et la survie des entreprises en démarrage appartenant à des femmes, les résultats au sein d’une industrie sont prometteurs.
Il reste encore du travail à faire pour déterminer la source des obstacles qui subsistent dans certaines industries et pour cerner les obstacles propres à chaque industrie qui nuisent encore aux entreprises en démarrage appartenant à des femmes. Le présent document montre que les prochaines recherches sur le sujet devront tenir compte de ces différences liées à l’industrie et que les politiques devraient peut-être cibler des industries particulières pour être plus efficaces. À l’avenir, grâce aux données de la BDCDEE utilisées dans le présent document, on pourrait désagréger et étudier d’autres caractéristiques des propriétaires d’entreprises qui pourraient également avoir une incidence sur leur survie (p. ex., l’âge ou le statut d’immigrant).
7 Annexe
7.1 Tableaux
Année | Entreprises constituées en société | SPCC | SPCC dont le genre est attribué | Part des SPCC dont le genre est attribué |
---|---|---|---|---|
nombre | pourcentage | |||
2005 | 1 698 522 | 1 625 297 | 1 170 707 | 72,0 |
2006 | 1 772 471 | 1 689 556 | 1 234 781 | 73,1 |
2007 | 1 852 656 | 1 762 830 | 1 300 655 | 73,8 |
2008 | 1 919 120 | 1 825 054 | 1 354 804 | 74,2 |
2009 | 1 951 750 | 1 858 202 | 1 390 136 | 74,8 |
2010 | 2 009 045 | 1 912 407 | 1 438 204 | 75,2 |
2011 | 2 066 152 | 1 965 429 | 1 485 997 | 75,6 |
2012 | 2 115 365 | 2 006 809 | 1 528 681 | 76,2 |
2013 | 2 152 136 | 2 038 808 | 1 560 880 | 76,6 |
Note : CCPC signifie société privée sous contrôle canadien. Source : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales des comptes nationaux. |
Année | Genre des propriétaires majoritaires | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Hommes | Femmes | Parts égales | Total | ||||
Nombre d’entreprises | Part (pourcentage) | Nombre d’entreprises | Part (pourcentage) | Nombre d’entreprises | Part (pourcentage) | Nombre d’entreprises | |
2005 | 786 131 | 68,1 | 187 474 | 16,2 | 180 250 | 15,6 | 1 153 855 |
2006 | 827 865 | 68,0 | 198 560 | 16,3 | 190 426 | 15,6 | 1 216 851 |
2007 | 873 445 | 67,9 | 211 431 | 16,4 | 201 610 | 15,7 | 1 286 486 |
2008 | 905 667 | 67,6 | 222 191 | 16,6 | 211 145 | 15,8 | 1 339 003 |
2009 | 924 818 | 67,4 | 230 195 | 16,8 | 216 189 | 15,8 | 1 371 202 |
2010 | 953 320 | 67,3 | 240 837 | 17,0 | 223 273 | 15,8 | 1 417 430 |
2011 | 979 962 | 67,0 | 251 188 | 17,2 | 231 464 | 15,8 | 1 462 614 |
2012 | 1 007 332 | 66,8 | 261 019 | 17,3 | 240 758 | 16,0 | 1 509 109 |
2013 | 1 026 296 | 66,6 | 268 800 | 17,4 | 246 552 | 16,0 | 1 541 648 |
Moyenne | 920 537 | 67,4 | 230 188 | 16,8 | 215 741 | 15,8 | 1 366 466 |
Source : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales des comptes nationaux. |
Année | Taux de survie des entreprises appartenant à des hommes | Taux de survie des entreprises appartenant à des femmes | Taux de survie des entreprises détenues à parts égales |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
1 | 99,1 | 98,9 | 99,5 |
2 | 95,8 | 95,5 | 97,4 |
3 | 91,2 | 90,6 | 93,9 |
4 | 86,1 | 84,9 | 89,6 |
5 | 81,6 | 79,7 | 85,3 |
6 | 77,3 | 75,1 | 81,9 |
7 | 73,1 | 70,6 | 78,4 |
8 | 69,1 | 66,1 | 74,5 |
9 | 65,3 | 61,8 | 71,2 |
10 | 61,3 | 57,1 | 67,0 |
Source : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales des comptes nationaux. |
Industrie | Coefficient d'hommes et de femmes propriétaires | Valeur p | Coefficient d'hommes propriétaires et de propriétaires à parts égales | Valeur p |
---|---|---|---|---|
11 – Agriculture, foresterie, pêche et chasse | 0,929 | 0,000Note *** | 0,672 | 0,000Note *** |
21 – Extraction minière, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz | -0,228 | 0,278 | -0,253 | 0,119 |
22 – Services publics | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique |
23 – Construction | 0,180 | 0,048Note * | -0,121 | 0,196 |
31-33 – Fabrication | -0,144 | 0,243 | -0,079 | 0,545 |
41 – Commerce de gros | -0,021 | 0,859 | 0,004 | 0,974 |
44-45 – Commerce de détail | -0,212 | 0,017Note * | -0,158 | 0,101 |
48-49 – Transport et entreposage | 0,228 | 0,028Note * | 0,176 | 0,093Tableau A,4 Note † |
51 – Industrie de l'information et industrie culturelle | -0,392 | 0,017Note * | -0,179 | 0,326 |
52 – Finance et assurances | 0,214 | 0,231 | 0,574 | 0,002Note ** |
53 – Services immobiliers et services de location et de location à bail | 0,096 | 0,471 | 0,337 | 0,016Note * |
54 – Services professionnels, scientifiques et techniques | 0,125 | 0,154 | 0,304 | 0,001Note ** |
55 – Gestion de sociétés et d'entreprises | 0,352 | 0,097Tableau A,4 Note † | 0,510 | 0,015Note * |
56 – Services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d'assainissement | 0,238 | 0,000Note *** | -0,229 | 0,000Note *** |
61 – Services d'enseignement | -0,206 | 0,290 | 0,031 | 0,888 |
62 – Soins de santé et assistance sociale | 1,440 | 0,000Note *** | 1,427 | 0,000Note *** |
71 – Arts, spectacles et loisirs | 0,098 | 0,534 | 0,257 | 0,147 |
72 – Hébergement et services de restauration | -0,678 | 0,000Note *** | -0,587 | 0,000Note *** |
81 – Autres services (sauf les administrations publiques) | 0,193 | 0,052Tableau A,4 Note † | 0,178 | 0,103 |
Non classés | -0,976 | 0,000Note *** | -0,975 | 0,000Note *** |
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
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Industrie | Différence en pourcentage entre les entreprises appartenant à des hommes et celles appartenant à des femmes | Valeur p | Différence en pourcentage entre les entreprises appartenant à des hommes et celles détenues à parts égales | Valeur p |
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11 – Agriculture, foresterie, pêche et chasse | -0,579 | 0,000Note *** | -0,367 | 0,000Note *** |
21 – Extraction minière, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz | -0,765 | 0,000Note *** | -0,819 | 0,000Note *** |
22 – Services publics | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique | Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique |
23 – Construction | -0,169 | 0,000Note *** | -0,094 | 0,000Note *** |
31-33 – Fabrication | -0,180 | 0,000Note *** | -0,061 | 0,000Note *** |
41 – Commerce de gros | -0,364 | 0,000Note *** | -0,322 | 0,000Note *** |
44-45 – Commerce de détail | 0,097 | 0,000Note *** | 0,104 | 0,000Note *** |
48-49 – Transport et entreposage | -0,051 | 0,002Note ** | 0,074 | 0,000Note *** |
51 – Industrie de l'information et industrie culturelle | -0,303 | 0,000Note *** | -0,448 | 0,000Note *** |
52 – Finance et assurances | -0,943 | 0,000Note *** | -0,958 | 0,000Note *** |
53 – Services immobiliers et services de location et de location à bail | -0,446 | 0,000Note *** | -0,578 | 0,000Note *** |
54 – Services professionnels, scientifiques et techniques | -0,825 | 0,000Note *** | -0,811 | 0,000Note *** |
55 – Gestion de sociétés et d'entreprises | -1,090 | 0,000Note *** | -1,259 | 0,000Note *** |
56 – Services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d'assainissement | -0,044 | 0,000Note *** | 0,033 | 0,000Note *** |
61 – Services d'enseignement | 0,035 | 0,261 | 0,048 | 0,138 |
62 – Soins de santé et assistance sociale | -1,709 | 0,000Note *** | -1,526 | 0,000Note *** |
71 – Arts, spectacles et loisirs | 0,026 | 0,396 | -0,191 | 0,000Note *** |
72 – Hébergement et services de restauration | 0,933 | 0,000Note *** | 0,926 | 0,000Note *** |
81 – Autres services (sauf les administrations publiques) | -0,443 | 0,000Note *** | -0,079 | 0,000Note *** |
Non classés | -0,265 | 0,000Note *** | -0,196 | 0,000Note *** |
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
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