Direction des études analytiques : documents de recherche
L’expérience d’études postsecondaires et les premiers résultats sur le marché du travail des titulaires de permis d’études internationaux
Résumé
Le nombre de résidents temporaires qui possèdent un permis d’études postsecondaires au Canada a augmenté rapidement au cours des dernières années, passant de 201 186 en 2009 à 294 020 en 2015, ce qui représente une hausse de 46,1 %. La présente étude a pour but de décrire l’expérience d’études postsecondaires et les premiers résultats sur le marché du travail des titulaires de permis d’études (étudiants internationaux). L’étude a permis de déterminer qu’environ deux tiers des titulaires de permis d’études postsecondaires se sont inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire en 2015 (en hausse par rapport à environ la moitié en 2009). Les étudiants internationaux étaient un peu plus susceptibles d’obtenir leur diplôme d’un programme d’enseignement postsecondaire que les étudiants canadiens dans les cinq années suivant la première inscription. Cependant, les étudiants internationaux inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire étaient beaucoup moins susceptibles de combiner les études et le travail que les étudiants canadiens. En outre, à peine un tiers des étudiants internationaux diplômés d’un programme d’enseignement postsecondaire étaient restés au Canada et y travaillaient six ans après l’obtention du diplôme. Parmi ceux qui sont restés au pays et y ont travaillé après l’obtention de leur diplôme, les anciens étudiants internationaux ont eu un revenu un peu plus élevé que les étudiants canadiens (et un peu moins élevé que les résidents permanents). Toutefois, les étudiants internationaux ont, en général, plus de caractéristiques liées à une rémunération plus élevée que les étudiants canadiens. Lorsque l’on a comparé les étudiants internationaux et les étudiants canadiens ayant des données démographiques, des titres scolaires et une expérience de travail avant l’obtention du diplôme similaires, il a été démontré que le revenu des étudiants internationaux était moins élevé que celui des étudiants canadiens six ans après l’obtention du diplôme.
Sommaire
La présente étude vise à établir plusieurs faits au sujet des expériences éducatives et des premiers résultats sur le marché du travail des titulaires de permis d’études. Trois sources de données ont été utilisées pour établir ces faits : la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM), le Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) et le Fichier des familles T1 (FFT1).
La BDIM contient des renseignements sur tous les résidents temporaires et permanents depuis 1980. Aux fins de la présente étude, seuls les renseignements sur les résidents temporaires ont été utilisés. Plus précisément, le nombre de titulaires de permis d’études postsecondaires valides a été mesuré afin de le comparer au nombre réel d’étudiants internationaux inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire selon les données du SIEP, lequel comprend des renseignements sur les programmes pour tous les étudiants inscrits dans des établissements d’enseignement postsecondaire publics canadiens. Le statut d’immigrant est indiqué dans le SIEP puisque les établissements d’enseignement postsecondaire ont le droit de demander aux étudiants internationaux des frais de scolarité plus élevés que pour les étudiants canadiens, et ces renseignements sont recueillis annuellement. Trois groupes ont été analysés séparément dans le cadre de la présente étude : les citoyens canadiens, les résidents permanents et les titulaires d’un visa ou d’un permis d’études (étudiants internationaux). Le FFT1 est un recensement de tous les déclarants fiscaux canadiens, de leurs conjoints et de leurs enfants. Il contient des renseignements détaillés sur les revenus ainsi que des données démographiques de base. L’information sur les salaires et traitements selon le feuillet T4 figurant dans le FFT1 revêtait un intérêt particulier pour la présente étude.
L’étude a permis de déterminer qu’environ 69,5 % des titulaires de permis d’études postsecondaires se sont effectivement inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire en 2015, en hausse par rapport à 51,8 % en 2009. De 2009 à 2015, le nombre d’étudiants internationaux inscrits à un programme d’enseignement postsecondaire a presque doublé, ce qui a donné lieu à une hausse importante de la proportion d’étudiants inscrits à un programme d’enseignement postsecondaire qui étaient des étudiants internationaux (passant de 6,6 % en 2009 à 11,3 % en 2015). Les étudiants internationaux inscrits à des programmes de diplôme d’études universitaires de premier cycle (baccalauréat) ont représenté environ la moitié de cette hausse. Même si une plus petite proportion d’étudiants internationaux se sont inscrits à des programmes menant à un diplôme d’un collège, ce groupe est celui ayant augmenté le plus rapidement, représentant 19,8 % des étudiants internationaux en 2015, comparativement à 12,0 % en 2009. En général, les étudiants internationaux étaient plus susceptibles d’être inscrits à des programmes d’études supérieures et dans des domaines mieux rémunérés que les étudiants canadiens.
L’étude a également permis de découvrir que les taux d’obtention du diplôme après cinq ans de certains programmes d’enseignement postsecondaire étaient généralement plus élevés chez les étudiants internationaux (63,9 %) que chez les citoyens canadiens (58,6 %) et les résidents permanents (57,0 %). L’écart entre les taux d’obtention du diplôme était plus prononcé chez les étudiants inscrits au doctorat.
En 2015, 85,9 % des citoyens canadiens qui étaient inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire ont combiné les études et le travail, par rapport à 73,6 % des résidents permanents et à 49,3 % des étudiants internationaux. Chez les étudiants inscrits au doctorat, l’écart entre les étudiants internationaux et les étudiants canadiens était moins grand.
Les membres de la cohorte des diplômés de 2010 ont fait l’objet d’analyses plus poussées. Parmi eux, 35,5 % des anciens étudiants internationaux ont déclaré des salaires et traitements sur le feuillet T4 au Canada en 2016. Ceux qui n’en ont pas déclaré pourraient avoir quitté le pays ou ne pas avoir travaillé au cours de cette année-là. En comparaison, 79,1 % des citoyens canadiens et 64,7 % des résidents permanents ayant obtenu leur diplôme en 2010 occupaient un emploi au Canada en 2016.
Parmi les diplômés de la cohorte de 2010 qui occupaient un emploi à toutes les années de 2011 à 2016, le revenu des anciens étudiants internationaux était un peu plus élevé que celui des étudiants qui étaient des citoyens canadiens (et un peu moins élevé que celui des résidents permanents). Cependant, les étudiants internationaux avaient en général plus de caractéristiques liées à une rémunération plus élevée que les étudiants canadiens. Lorsque l’on a comparé les étudiants internationaux et les étudiants canadiens ayant des données démographiques, des titres scolaires et une expérience de travail avant l’obtention du diplôme similaires, il a été démontré que le revenu des étudiants internationaux était moins élevé que celui des étudiants canadiens six ans après l’obtention du diplôme.
À l’avenir, le couplage des données de la BDIM aux données fiscales et aux données sur l’enseignement postsecondaire pourrait offrir de nouvelles possibilités de recherche sur les étudiants internationaux. Premièrement, les données de la BDIM pourraient être utilisées pour désagréger les résultats de la présente étude en fonction du pays de citoyenneté. Deuxièmement, le lien entre l’expérience éducative et la transition au statut de résident permanent pourrait être exploré. Troisièmement, les étudiants internationaux pourraient demander un permis de travail après l’obtention du diplôme à l’achèvement de leurs études; des recherches ultérieures pourraient permettre de déterminer si ce type de permis de travail est lié à des résultats supérieurs sur le marché du travail et à une propension accrue à effectuer la transition au statut de résident permanent.
Introduction
Le nombre de résidents temporaires ayant un permis d’études postsecondaires au Canada a augmenté de façon marquée au cours des dernières années. Selon les données de la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM), il existait 201 186 titulaires de permis d’études postsecondaires valides au Canada en 2009. Ce nombre a augmenté de plus de 20 000 par année jusqu’en 2013 pour se situer à 293 654. Depuis, le nombre s’est stabilisé, pour s’établir à 294 020 en 2015.
Une hausse du nombre d’étudiants internationaux inscrits à un programme d’enseignement postsecondaire pourrait entraîner une disponibilité accrue de main-d’œuvre qualifiée pour les employeurs canadiens. Toutefois, cela dépend en partie de la mesure dans laquelle les étudiants internationaux réussissent à terminer leurs programmes d’enseignement postsecondaire et à intégrer le marché du travail. Cette intégration pourrait exiger d’eux qu’ils combinent les études et le travail, tandis que des recherches antérieures ont permis de déterminer que l’expérience de travail canadienne était un facteur important pour déterminer la réussite des immigrants sur le marché du travail (voir Skuterud et Sui, 2012 pour consulter un ouvrage abordant ce sujet). Certains étudiants internationaux pourraient décider de quitter le pays après l’obtention de leur diplôme et d’apporter leurs nouveaux titres scolaires canadiens dans un autre pays.
La présente étude a pour but de décrire l’expérience d’études postsecondaires et les premiers résultats sur le marché du travail des titulaires de permis d’études. Cinq questions n’ayant jamais obtenu de réponse auparavant sont examinées. Quelle proportion de titulaires de permis d’études postsecondaires valides s’inscrivent à des programmes d’enseignement postsecondaire? Quelles sont les caractéristiques relatives aux études des étudiants internationaux au sein du système d’enseignement postsecondaire? Quels sont les taux d’obtention du diplôme des étudiants internationaux? Quel pourcentage d’étudiants internationaux combinent le travail et leurs études postsecondaires? Quelle est la proportion d’étudiants internationaux ayant obtenu leur diplôme qui restent et travaillent au Canada et quel est leur revenu? Dans tous les cas, des comparaisons seront effectuées avec les étudiants canadiens afin de fournir une référence contextuelle.
Tandis qu’il est clair que ces questions sont importantes pour l’établissement de politiques sur l’immigration canadienne et sur l’enseignement postsecondaire, on en sait peu sur les étudiants internationaux au Canada. Cependant, un petit nombre de travaux de recherche portant sur les étudiants internationaux a émergé au cours des dernières années. Par exemple, entre 20 % et 27 % des étudiants internationaux (à tous les niveaux de scolarité) ont obtenu leur statut de résident permanent dans les 10 ans suivant l’obtention de leur premier permis d’études (Lu et Hou, 2015). Les taux de transition vers le statut de résident permanent étaient généralement plus élevés chez les étudiants internationaux provenant de pays ayant un produit intérieur brut par habitant plus faible (Lu et Hou, 2015). Quelques études ont permis d’examiner les gains des anciens étudiants internationaux. Sweetman et Warman (2014) ont comparé les gains des anciens travailleurs étrangers temporaires (de qui l’on s’attendait à ce qu’ils aient une vaste expérience de travail avant leur arrivée), des anciens étudiants internationaux (de qui l’on s’attendait à ce qu’ils aient une moins grande expérience de travail avant leur arrivée) et des demandeurs principaux qualifiés arrivés au Canada sans expérience de travail canadienne préalable. Ils ont découvert que le revenu des anciens travailleurs étrangers temporaires était beaucoup plus élevé que celui des travailleurs qualifiés, tandis que le revenu des anciens étudiants internationaux était environ le même que celui des travailleurs qualifiés. Hou et Lu (2017) ont découvert que, chez les titulaires d’un diplôme universitaire, le revenu des anciens étudiants internationaux était moins élevé que celui des travailleurs nés au Canada, mais qu’il était plus élevé que celui des immigrants ayant fait leurs études à l’étranger (à court et à long terme). Ils ont aussi constaté qu’un facteur principal à l’origine de ces conclusions était la quantité d’expérience de travail canadienne acquise par les anciens étudiants internationaux. En fait, la plus grande partie de l’écart au chapitre des gains après l’obtention du diplôme entre les anciens étudiants internationaux et les travailleurs nés au Canada pourrait s’expliquer par les différences d’antécédents professionnels. Cela met en évidence l’importance d’étudier la combinaison du travail et des études pour les étudiants internationaux. Finalement, Skuterud et Chen (2018) ont documenté la détérioration des gains des anciens étudiants internationaux en raison du fait que les établissements d’enseignement postsecondaire et les gouvernements ont accepté d’accueillir plus d’étudiants internationaux pour répondre à la demande croissante. Les auteurs prétendent que cela vient avec un coût, alors qu’il se pourrait que la qualité des étudiants internationaux ait diminué tandis qu’un plus grand nombre d’entre eux ont été acceptés (ce qui pourrait expliquer leurs moins bons résultats sur le marché du travail au cours des dernières années).
Bien que toutes ces études fournissent beaucoup d’information, elles manquent de précisions sur les caractéristiques des programmes d’enseignement postsecondaire, comme le niveau de scolarité et le domaine d’études. Le fait de comprendre quel groupe d’étudiants internationaux est le plus susceptible de combiner le travail et les études, d’achever ses études postsecondaires ou de rester au Canada et avoir du succès sur le marché du travail après l’obtention du diplôme est très important pour l’établissement de politiques sur l’immigration et sur l’enseignement postsecondaire. La présente étude contribue à répondre à toutes ces questions au moyen de trois ensembles de données : la BDIM, le Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) et le Fichier des familles T1 (FFT1). Lorsque cela est possible, les résultats seront générés selon les caractéristiques détaillées relatives aux études qui sont disponibles dans le SIEP, y compris le statut d’inscription au semestre d’automne (temps plein ou temps partiel), le type de programme d’enseignement postsecondaire (niveau et titre de compétences) et le domaine d’études. La prochaine section présente les données et les méthodes utilisées aux fins de la présente étude. Une description des conclusions est ensuite présentée. Enfin, l’étude se conclut par un résumé des principaux résultats et une réflexion sur les avenues utiles pour les travaux de recherche à venir.
Méthodologie
Les résultats de la présente étude ont été obtenus à partir de trois sources de données : la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM), le Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) et le Fichier des familles T1 (FFT1).
La BDIM contient des renseignements sur tous les résidents temporaires et permanents depuis 1980. Aux fins de la présente étude, seuls les renseignements sur les résidents temporaires ont été utilisés. Plus précisément, le nombre de titulaires de permis d’études postsecondaires valides a été généré afin de le comparer au nombre réel d’étudiants internationaux inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire selon les données du SIEP.
Le SIEP contient des renseignements détaillés sur toutes les personnes inscrites dans tous les établissements d’enseignement postsecondaire canadiens financés par les provincesNote , comme l’année d’inscription, le statut d’inscription au semestre d’automne (temps plein ou temps partiel), le type de programme d’enseignement postsecondaire (niveau et titre de compétences), le domaine d’études (Classification des programmes d’enseignement 2011 [CDP]), la date d’obtention du diplôme, le sexe et l’âge. Les données sont recueillies une fois par année à une date donnée qui varie selon l’établissement d’enseignement (entre le 30 septembre et le 1er décembre). Des données exhaustives sur les inscriptions sont disponibles à partir de 2009, tandis que des données exhaustives sur les grades décernés sont disponibles à partir de 2010Note . Au moment de la présente étude, les données sur les inscriptions et les grades décernés étaient disponibles jusqu’en 2015.
Cinq types de programmes d’enseignement postsecondaire ont été pris en compte dans la présente étude : les programmes de certificat d’un collège (qui durent habituellement un an); les programmes de diplôme d’un collège (qui durent habituellement deux ou trois ans) et les programmes de grade universitaire aux niveaux du baccalauréat, de la maîtrise et du doctorat (tous analysés séparément). Combinés, ces cinq programmes représentaient 85,3 % de toutes les inscriptions des étudiants internationaux en 2015, comparativement à 76,0 % pour les citoyens canadiens et à 71,2 % pour les résidents permanents. Les inscriptions à la formation en vue du programme d’équivalences secondaires, à la formation en études et compétences de base, pour des crédits de qualification, pour des crédits autres que liés à des programmes d’enseignement postsecondaire et pour non-crédits ont été exclues.
Les établissements d’enseignement postsecondaire peuvent demander des frais de scolarité plus élevés aux étudiants internationaux qu’aux étudiants canadiens, ce qui leur permet de recueillir des renseignements sur le statut d’immigrant de leurs étudiants. Cette information est ensuite saisie dans le SIEP. Aux fins de la présente étude, trois groupes ont été analysés : les citoyens canadiens, les résidents permanents et les titulaires d’un visa ou d’un permis d’études (étudiants internationaux). Tous les résultats ont été générés séparément pour ces trois groupes d’étudiants. Il est important de noter que le statut d’immigrant peut changer avec le temps. Dans la présente étude, deux types d’analyses ont été menées. Premièrement, une analyse transversale a permis de se pencher sur les résultats d’une année à l’autre; il a donc fallu tenir compte du statut d’immigrant qui prévalait lors de l’année en question. Deuxièmement, une analyse longitudinale a permis d’effectuer un suivi des personnes au fil du temps. Dans ces cas, le statut d’immigrant qui prévalait au début de la période d’observation a été utilisé (lors du suivi des taux d’obtention du diplôme, cela correspond au moment où les étudiants se sont inscrits à un programme d’enseignement postsecondaire, mais lors du suivi des gains, cela correspond au moment où les étudiants ont obtenu leur diplôme)Note .
Le FFT1 est un recensement de tous les déclarants fiscaux canadiens, de leurs conjoints et de leurs enfants. Il contient des renseignements détaillés sur les revenus ainsi que des données démographiques de base. Les données de 2004 à 2016 ont été couplées aux données du SIEP. L’information sur les salaires et traitements inscrite sur le feuillet T4 figurant dans le FFT1 revêt un intérêt particulier pour la présente étude. Les montants inférieurs à 500 $ inscrits sur un feuillet T4 n’ont pas à être mentionnés dans les déclarations d’impôt sur le revenu.
La présente étude tente de répondre à cinq questions. La première question est la suivante : Quelle proportion de titulaires de permis d’études postsecondaires valides s’inscrivent à des programmes d’enseignement postsecondaire? Cette proportion été calculée en divisant le total d’inscriptions d’étudiants internationaux (dans le SIEP) par le total de titulaires de permis d’études (dans la BDIM). On ne s’attendait pas à ce que les nombres totaux soient les mêmes pour diverses raisons. Par exemple, les titulaires de permis d’études pourraient choisir de travailler au lieu de poursuivre leurs études (s’ils possèdent aussi un permis de travail valide). Si c’est ce qu’ils décident de faire, le ratio d’inscriptions aux titulaires de permis d’études reflétera précisément cette tendance. Les chiffres totaux pourraient ne pas correspondre en raison des dates déterminées. En effet, certains titulaires de permis d’études pourraient s’être inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire avant la date donnée dans le SIEP, tandis que d’autres pourraient s’être inscrits après cette date. Ces cas, qui ne peuvent être quantifiés, ajoutent un flou au ratio d’inscriptions des titulaires de permis d’études.
La deuxième question est la suivante : Quelles sont les caractéristiques relatives aux études des étudiants internationaux au sein du système d’enseignement postsecondaire? La réponse à cette question a été trouvée en utilisant les données du SIEP. Les caractéristiques relatives aux études comprennent le statut d’inscription (temps plein ou temps partiel), le type de programme d’enseignement postsecondaire (niveau et titre de compétences) et le domaine d’études (regroupements principaux de la CDP 2011). Toutes les inscriptions ont été prises en compte aux fins de la présente analyse, qui a porté sur la période allant de 2009 à 2015.
La troisième question est la suivante : Quels sont les taux d’obtention du diplôme des étudiants internationaux? La réponse à cette question a aussi été trouvée en utilisant les données du SIEP. Cette question portait principalement sur les nouvelles inscriptions à temps plein en 2010 (c.‑à‑d. sur les étudiants dont le dossier n’était pas consigné dans le SIEP en 2009). Les étudiants ont ensuite fait l’objet d’un suivi jusqu’en 2015 ou jusqu’à ce qu’ils obtiennent leur diplôme du programme d’enseignement postsecondaire auquel ils s’étaient inscrits en 2010. Seuls les diplômes décernés pour le premier programme d’enseignement postsecondaire ont été pris en compte (définis comme étant du même établissement d’enseignement et type de programme d’enseignement postsecondaire, soit le niveau et le titre de compétences). Autrement dit, même si les étudiants ont changé de domaine d’études, cela serait tout de même considéré comme le même programme d’enseignement postsecondaire. Dans une analyse complémentaire, les résultats ont aussi été générés en définissant la remise du diplôme à l’intérieur des établissements d’enseignement, des types de programmes d’enseignement postsecondaire et des domaines d’études particuliers.
La quatrième question est la suivante : Quel pourcentage d’étudiants internationaux combinent le travail et leurs études postsecondaires? Pour répondre à cette question, les données du FFT1 ont été nécessaires afin de compléter celles du SIEP. Cette question portait principalement sur les personnes qui étaient inscrites à un programme d’enseignement postsecondaire au cours d’une année donnée, mais qui n’avaient pas obtenu leur diplôme cette année-là. Par conséquent, l’analyse a porté sur la période allant de 2010 à 2015. Toute personne ayant un relevé T4 indiquant des salaires et traitements a été classée comme ayant combiné un emploi et des études postsecondaires.
La cinquième question est la suivante : Quelle est la proportion d’étudiants internationaux ayant obtenu leur diplôme qui restent et travaillent au Canada, et quel est leur revenu? Pour répondre à cette question, les données du SIEP et du FFT1 ont été utilisées. L’échantillon a été restreint aux personnes ayant obtenu leur diplôme en 2010 (selon le SIEP), et qui ont ensuite fait l’objet d’un suivi jusqu’en 2016 dans le FFT1. À l’intérieur de ce groupe, le pourcentage de personnes qui travaillaient (celles qui avaient produit un feuillet T4 pour les salaires et traitements) a été déterminé et leurs salaires et traitements moyens ont été générés. Les personnes qui reçoivent des salaires et traitements selon le feuillet T4 vont habituellement les déclarer aux fins d’impôt. Cependant, les petits montants sont exemptés (moins de 500 $). En outre, il se pourrait que certaines personnes produisent leur déclaration de revenus en retard, ce qui n’a pas été reflété dans la présente étude. Dans l’ensemble, 3,5 % à 4,8 % de tous les déclarants tardent à produire leur déclaration de revenus chaque année (Messacar, 2018). Les gains moyens des anciens étudiants internationaux ont été comparés à ceux des étudiants canadiens dans un cadre multivarié (régression des moindres carrés ordinaires) qui a tenu compte des différences entre les groupes relativement à de nombreux déterminants des gains, comme le sexe, l’âge, le type de programme d’enseignement postsecondaire et le domaine d’études.
Résultats
Les nombres de titulaires de permis d’études postsecondaires valides selon la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM) BDIM sont indiqués ci-dessous dans le graphique 1 et ont été mentionnés dans l’introduction. Les nombres réels d’étudiants internationaux inscrits à un programme d’enseignement postsecondaire selon les données du Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) sont aussi indiqués dans le graphique. Le ratio d’inscriptions aux titulaires de permis d’études a augmenté de façon importante au cours des dernières années, passant de 51,8 % en 2009 à 69,5 % en 2015Note . Cette propension accrue à s’inscrire à un programme d’enseignement postsecondaire s’est produite au même moment que lorsque le nombre de titulaires de permis d’études s’est accru de façon importante.
Tableau de données du graphique 1
Base de données longitudinales sur l'immigration | Système d’information sur les étudiants postsecondaires | |
---|---|---|
nombre | ||
2009 | 201 186 | 104 307 |
2010 | 222 444 | 118 414 |
2011 | 244 489 | 133 358 |
2012 | 267 901 | 144 041 |
2013 | 293 654 | 164 597 |
2014 | 292 159 | 175 292 |
2015 | 294 020 | 204 375 |
Sources : Statistique Canada, Base de données longitudinales sur l'immigration et Système d’information sur les étudiants postsecondaires. |
Les inscriptions totales dans les cinq programmes d’enseignement postsecondaire (les programmes de certificat et de diplôme d’un collège ainsi que les programmes de baccalauréat, de maîtrise et de doctorat) sont présentées selon le statut d’immigrant et l’année dans le graphique 2. De 2009 à 2015, des hausses importantes ont été enregistrées chez les étudiants qui étaient des étudiants citoyens canadiens (83 086, ou 7,4 %), les étudiants qui avaient le statut de résident permanent (11 356, ou 13,4 %) et les étudiants internationaux (81 660, ou 96,5 %). L’augmentation importante du pourcentage des étudiants internationaux a donné lieu à une augmentation notable du pourcentage d’étudiants internationaux au sein de l’ensemble des étudiants. En 2009, 6,6 % (84 582) des étudiants inscrits à ces programmes d’enseignement postsecondaire étaient des étudiants internationaux. En 2015, ils représentaient 11,3 % de l’ensemble des étudiants, soit un total de 166 242 étudiants.
Tableau de données du graphique 2
Citoyens canadiens | Résidents permanents | Étudiants internationaux | |
---|---|---|---|
nombre | |||
2009 | 1 119 679 | 84 544 | 84 582 |
2010 | 1 166 203 | 92 090 | 95 044 |
2011 | 1 185 352 | 94 747 | 107 500 |
2012 | 1 182 878 | 93 856 | 116 037 |
2013 | 1 204 233 | 98 618 | 133 141 |
2014 | 1 155 038 | 94 226 | 142 173 |
2015 | 1 202 765 | 95 900 | 166 242 |
Source : Statistique Canada, Système d’information sur les étudiants postsecondaires. |
La proportion d’étudiantes postsecondaires a varié de façon considérable selon le statut d’immigrant. Par exemple, en 2015, 57,0 % des citoyens canadiens inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire étaient des femmes, par rapport à 52,7 % des résidents permanents et à seulement 45,0 % des étudiants internationaux.
Les étudiants internationaux étaient plus susceptibles que les étudiants canadiens de s’inscrire à des études à temps plein. Tandis que 90,7 % des étudiants internationaux étaient inscrits à des études à temps plein en 2015, ce chiffre n’était que de 82,5 % pour les résidents permanents et de 85,2 % pour les citoyens canadiens.
La répartition des étudiants dans les programmes d’enseignement postsecondaire selon le statut d’immigrant en 2015 est présentée au graphique 3. Les étudiants internationaux étaient plus susceptibles d’être inscrits à des programmes d’études supérieures que les citoyens canadiens et les résidents permanents. En 2015, 15,1 % des étudiants internationaux étaient inscrits à des programmes de maîtrise, tandis que 9,5 % étaient inscrits à des programmes de doctorat. En revanche, seulement 7,4 % des citoyens canadiens étaient inscrits à des programmes de maîtrise et 2,4 % étaient inscrits à des programmes de doctorat. Le pourcentage de résidents permanents dans l’un ou l’autre des types de programmes d’enseignement postsecondaire se situait entre celui des citoyens canadiens et celui des étudiants internationaux.
Tableau de données du graphique 3
Citoyens canadiens | Résidents permanents | Étudiants internationaux | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Certificat d’un collège | 4,989254 | 4,144943 | 2,237100 |
Diplôme d’un collège | 23,037252 | 19,843587 | 19,816292 |
Baccalauréat | 62,171247 | 58,657977 | 53,411894 |
Maîtrise | 7,436199 | 10,046924 | 15,067793 |
Doctorat | 2,366048 | 7,306569 | 9,466922 |
Source : Statistique Canada, Système d’information sur les étudiants postsecondaires. |
La répartition des étudiants selon le type de programme d’enseignement postsecondaire était en grande partie similaire à celle de 2009. Une exception qui mérite d’être soulignée est que les étudiants internationaux étaient beaucoup plus susceptibles d’être inscrits à des programmes de diplôme d’un collège en 2015 (19,8 %) qu’en 2009 (12,0 %). À l’inverse, les étudiants internationaux étaient moins susceptibles d’être inscrits à des programmes universitaires de premier cycle (baccalauréat) en 2015 (53,4 %) qu’en 2009 (58,8 %). Même si le pourcentage d’étudiants internationaux inscrits aux programmes de baccalauréat a baissé, une hausse considérable du nombre de ces inscriptions a tout de même été observée (soit 39 085 inscriptions, ce qui représentait presque la moitié de la hausse des étudiants internationaux pour l’ensemble des cinq programmes d’enseignement postsecondaire).
En 2015, les étudiants internationaux étaient beaucoup plus susceptibles que les citoyens canadiens d’être inscrits dans les domaines d’études suivants : commerce, gestion et administration publique, mathématiques, informatique et sciences de l’information, architecture, génie et technologies connexes, et agriculture, ressources naturelles et conservation. Ils étaient moins susceptibles d’être inscrits dans les domaines d’études suivants : éducation, arts visuels et d’interprétation, technologie des communications, sciences sociales et du comportement, droit, et santé et domaines connexes (graphique 4). La plupart des domaines d’études des résidents permanents ressemblent plus à ceux des étudiants internationaux qu’à ceux des citoyens canadiens. Deux exceptions dignes de mention étaient le commerce, la gestion et l’administration publique, ainsi que la santé et les domaines connexes, où l’inverse était vrai. Pour les trois groupes d’étudiants, la répartition selon le domaine d’études n’a pas changé beaucoup depuis 2009.
Tableau de données du graphique 4
Citoyens canadiens | Résidents permanents | Étudiants internationaux | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Perfectionnement et initiation aux loisirs | 0,035335 | 0,297185 | 0,306782 |
Éducation | 5,251816 | 2,527633 | 1,088774 |
Arts visuels et d’interprétation, et technologie des communications | 4,859885 | 3,580813 | 3,297602 |
Sciences humaines | 9,358686 | 7,328467 | 7,221400 |
Sciences sociales et du comportement, et droit | 17,516556 | 13,509906 | 13,763068 |
Commerce, gestion et administration publique | 18,544105 | 20,347237 | 27,560424 |
Sciences physiques et de la vie, et technologies | 8,465245 | 10,715328 | 9,474742 |
Mathématiques, informatique et sciences de l’information | 3,233134 | 6,302398 | 8,576052 |
Architecture, génie et technologies connexes | 12,027703 | 19,279458 | 21,025373 |
Agriculture, ressources naturelles et conservation | 1,817811 | 1,202294 | 2,376054 |
Santé et domaines connexes | 15,369918 | 12,965589 | 3,555058 |
Services personnels, de protection et de transport | 2,701525 | 1,236705 | 0,877636 |
Autre | 0,818281 | 0,706986 | 0,877035 |
Source : Statistics Canada, Postsecondary Student Information System. |
Les taux d’obtention du diplôme selon le statut d’immigrant chez les nouveaux inscrits aux programmes à temps plein en 2010 sont indiqués dans le graphique 5. Deux années ou plus après la première inscription (2012), les étudiants internationaux étaient légèrement plus susceptibles d’obtenir le diplôme d’études de leur programme d’enseignement postsecondaire (défini selon l’établissement d’enseignement et le type de programme d’enseignement postsecondaire) que les étudiants canadiens. En 2015 (cinq ans après la première inscription), 63,9 % des étudiants internationaux avaient obtenu le diplôme de leur programme d’enseignement postsecondaire, comparativement à 58,6 % des citoyens canadiens et à 57,0 % des résidents permanents.
Tableau de données du graphique 5
Citoyens canadiens | Résidents permanents | Étudiants internationaux | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
en date de 2010 | 0,73424 | 0,43064 | 0,12596 |
en date de 2011 | 11,54604 | 8,62905 | 8,38811 |
en date de 2012 | 22,61126 | 20,54511 | 26,12478 |
en date de 2013 | 30,39900 | 28,23658 | 37,37847 |
en date de 2014 | 47,79452 | 43,92478 | 54,11533 |
en date de 2015 | 58,64219 | 56,97465 | 63,90868 |
Source : Statistique Canada, Système d’information sur les étudiants postsecondaires. |
Compte tenu des différences relatives aux durées prévues des programmes selon le type de programme d’enseignement postsecondaire, la présente étude a permis d’examiner dans quelle mesure les taux d’obtention du diplôme ont varié selon le type de programme d’enseignement postsecondaire. Même si les taux d’obtention du diplôme étaient en général similaires, quel que soit le statut d’immigrant pour la plupart des types de programmes d’enseignement postsecondaire, une exception digne de mention a été observée : les étudiants internationaux étaient beaucoup plus susceptibles de terminer leurs études de doctorat en cinq ans (38,5 % d’entre eux l’ont fait, comparativement à 29,7 % des citoyens canadiens et à 27,3 % des résidents permanents). Cela constitue une conclusion importante, les étudiants internationaux étant plus susceptibles que les étudiants canadiens de s’inscrire à des programmes de doctorat.
Jusqu’à maintenant, les étudiants étaient jugés comme ayant obtenu le diplôme du premier programme d’enseignement postsecondaire auquel ils s’étaient inscrits s’ils étaient restés dans le même établissement d’enseignement et le même type de programme d’enseignement postsecondaire (niveau et titre de compétences). Un changement de domaine pendant leurs études n’avait aucune incidence sur le calcul. Si un changement de domaine d’études était considéré comme un nouveau programme d’enseignement postsecondaire, alors les taux d’obtention du diplôme diminueraient de façon considérable (sans surprise). Cependant, ces tendances selon le statut d’immigrant demeureraient les mêmes. Dans l’ensemble, 45,8 % des étudiants internationaux ont obtenu leur diplôme après cinq ans selon la définition la plus restrictive de l’obtention d’un diplôme. Par comparaison, 41,4 % des citoyens canadiens et 39,0 % des résidents permanents ont obtenu leur diplôme au cours de la même période.
Les étudiants peuvent aussi changer de niveaux de scolarité (p. ex. du collège à l’université), tel qu’il est illustré au tableau 1. L’échantillon est formé d’étudiants qui se sont d’abord inscrits à l’université ou au collège en 2010 et qui étaient encore inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire en 2011 ou en 2012. Le tableau montre le pourcentage de ces étudiants qui ont changé de niveau de scolarité un an ou deux après leur première inscription. Chez les étudiants qui se sont d’abord inscrits à l’université en 2010, 5,3 % de citoyens canadiens et 4,2 % de résidents permanents avaient choisi de s’inscrire au collège en 2012, comparativement à seulement 2,1 % des étudiants internationaux. Par conséquent, les étudiants internationaux étaient plus susceptibles de rester inscrits à l’université (plutôt que d’opter pour le collège) que les étudiants canadiens. En revanche, les étudiants internationaux qui s’étaient d’abord inscrits au collège étaient beaucoup plus susceptibles de choisir de s’inscrire à l’université que les étudiants canadiens. Deux années après leur première inscription au collège, 20,2 % des étudiants internationaux avaient décidé de s’inscrire à l’université, comparativement à 12,6 % des résidents permanents et à 10,1 % des citoyens canadiens.
Citoyens canadiens | Résidents permanents | Étudiants internationaux | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Étudiants inscrits à l’université en 2010 | |||
Étudiants inscrits au collège en 2011 | 3,2 | 2,8 | 1,1 |
Étudiants inscrits au collège en 2012 | 5,3 | 4,2 | 2,1 |
Étudiants inscrits au collège en 2010 | |||
Étudiants inscrits à l’université en 2011 | 2,7 | 3,4 | 8,2 |
Étudiants inscrits à l’université en 2012 | 10,1 | 12,6 | 20,2 |
Note : Les échantillons sont limités aux étudiants encore inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire. Source : Statistique Canada, Système d’information sur les étudiants postsecondaires. |
Le graphique 6 montre le pourcentage d’étudiants qui ont déclaré des salaires et traitements sur le feuillet T4, selon le statut d’immigrant. De 2009 à 2015, les étudiants internationaux étaient beaucoup moins susceptibles que les citoyens canadiens d’avoir travaillé pendant qu’ils étaient inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire. La propension des étudiants résidents permanents à avoir travaillé se situait entre celle des deux autres groupes tout au long de la période à l’étude. En 2015, 85,9 % des citoyens canadiens ont combiné les études et le travail, par rapport à 73,6 % des résidents permanents et à 49,3 % des étudiants internationaux.
Tableau de données du graphique 6
Citoyens canadiens | Résidents permanents | Étudiants internationaux | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
2009 | 83,18664 | 64,60576 | 35,24685 |
2010 | 83,95916 | 65,41769 | 39,26730 |
2011 | 84,92338 | 67,73606 | 43,81687 |
2012 | 85,56724 | 69,63807 | 48,49088 |
2013 | 85,78109 | 70,71334 | 49,66329 |
2014 | 86,17487 | 72,41114 | 51,01548 |
2015 | 85,93203 | 73,57226 | 49,32209 |
Sources : Statistique Canada, Système d’information sur les étudiants postsecondaires et Fichier des familles T1. |
Une des raisons pour lesquelles les étudiants internationaux étaient moins susceptibles d’occuper un emploi que les étudiants canadiens pourrait être les règles qui régissent le droit des étudiants internationaux de travailler. Avant le 1er juin 2014, les étudiants internationaux devaient obtenir un permis pour travailler à l’extérieur du campus et devaient étudier pendant une période d’au moins six mois avant de le faire. Depuis le 1er juin 2014, ces règles ne sont plus en vigueur, ce qui pourrait donner lieu à des taux d’emploi supérieurs des étudiants internationaux à l’avenir.
Les étudiants internationaux peuvent travailler sur le campus ou à l’extérieur du campus sans permis de travail s’ils sont inscrits aux études à temps plein. Cependant, l’incidence nette attendue de l’inscription à temps plein sur les tendances en matière de travail est ambiguë, car les étudiants à temps plein ont moins de temps à consacrer au travail. Effectivement, les étudiants internationaux à temps plein et à temps partiel étaient beaucoup moins susceptibles d’occuper un emploi tandis qu’ils étaient aux études que leurs homologues canadiens tout au long de la période à l’étude. Tant pour les étudiants internationaux que les étudiants canadiens, le taux d’emploi était légèrement plus élevé chez les étudiants à temps partiel que chez les étudiants à temps plein.
Lorsque les données ont été analysées selon le type de programme d’enseignement postsecondaire, une tendance différente a été observée. Le graphique 7 montre le pourcentage d’étudiants ayant déclaré des salaires et traitements sur le feuillet T4 en 2015, selon le statut d’immigrant et le type de programme d’enseignement postsecondaire. La même tendance générale de taux d’emploi plus élevés chez les étudiants canadiens a été observée pour tous les types de programmes d’enseignement postsecondaire, mais à des degrés variés. Par exemple, l’écart entre les taux d’emploi des étudiants internationaux et des étudiants canadiens était moins prononcé chez les candidats au doctorat, suivis des candidats à la maîtrise et des candidats au diplôme d’un collège. L’écart était plus prononcé chez les étudiants universitaires de premier cycle (baccalauréat).
Tableau de données du graphique 7
Citoyens canadiens | Résidents permanents | Étudiants internationaux | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Certificat d'un collège | 85,63385 | 82,43308 | 54,41515 |
Diplôme d'un collège | 87,64210 | 79,10861 | 60,65409 |
Baccalauréat | 84,80346 | 68,61307 | 36,31303 |
Maîtrise | 89,04423 | 77,91383 | 64,74318 |
Doctorat | 81,15007 | 74,62205 | 62,59109 |
Sources : Statistique Canada, Système d’information sur les étudiants postsecondaires et Fichier des familles T1. |
Pourquoi l’écart au chapitre de l’emploi entre les étudiants internationaux et les étudiants canadiens est-il le moins prononcé au niveau du doctorat? Même si les données ne peuvent répondre à cette question, les possibilités d’emploi pour les étudiants aux études supérieures consistent souvent en des emplois à l’université, comme l’assistanat à la recherche ou d’enseignement. Les bassins de candidats pour ces types d’emplois pourraient être plus petits que pour les postes offerts aux étudiants de niveau collégial ou universitaire de premier cycle (baccalauréat). En outre, l’incitatif à combiner le travail et les études pourrait être supérieur auprès des étudiants internationaux inscrits aux études supérieures, car ils ne sont pas admissibles à la majorité des bourses d’études des trois principaux organismes subventionnaires fédéraux : le Conseil de recherches en sciences humaines, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du CanadaNote .
Les résultats ont aussi été générés selon le domaine d’études. Toutefois, les mêmes tendances générales ont été observées pour chaque discipline. Plus particulièrement, les étudiants internationaux étaient beaucoup moins susceptibles que les étudiants canadiens d’occuper un emploi tandis qu’ils poursuivaient leurs études.
La composante finale de l’analyse porte sur les gains après l’obtention du diplôme. Chez les étudiants internationaux ayant obtenu leur diplôme en 2010, 35,5 % ont produit des feuillets T4 pour les salaires et traitements en 2016. Ceux qui n’en ont pas produit pourraient avoir quitté le pays ou ne pas avoir travaillé au cours de cette année-là. En comparaison, 79,1 % des citoyens canadiens et 64,7 % des résidents permanents ayant obtenu leur diplôme en 2010 occupaient un emploi en 2016Note .
Le graphique 8 montre la progression des gains moyens selon le statut d’immigrant chez les diplômés qui ont occupé un emploi tous les ans, de 2011 à 2016. Tandis que les gains moyens des anciens étudiants internationaux étaient inférieurs à ceux des citoyens canadiens un an après l’obtention du diplôme, en comparaison, ils ont augmenté plus rapidement au cours des cinq années suivantes. En 2016, les gains moyens des anciens étudiants internationaux étaient de 59 890 $, comparativement à 58 704 $ chez les citoyens canadiens qui avaient aussi obtenu leur diplôme en 2010. Cependant, le niveau le plus élevé des gains moyens a été enregistré par les résidents permanents au cours de la période de suivi, celui-ci atteignant 64 376 $ en 2016Note .
Tableau de données du graphique 8
Citoyens canadiens | Résidents permanents | Étudiants internationaux | |
---|---|---|---|
dollars de 2016 | |||
2011 | 39 628,29 | 42 606,39 | 36 347,43 |
2012 | 45 276,67 | 49 643,36 | 44 576,64 |
2013 | 50 004,28 | 54 845,35 | 48 888,28 |
2014 | 53 773,30 | 58 803,69 | 52 932,71 |
2015 | 57 256,45 | 62 334,20 | 57 381,73 |
2016 | 58 704,34 | 64 376,25 | 59 889,76 |
Sources : Statistique Canada, Système d’information sur les étudiants postsecondaires et Fichier des familles T1. |
Les étudiants canadiens et les étudiants internationaux présentent des différences en ce qui a trait à de nombreux déterminants importants des gains. Par exemple, les étudiants internationaux sont plus susceptibles d’avoir obtenu leur diplôme d’un programme de maîtrise ou de doctorat que les étudiants canadiens, qui sont des programmes d’enseignement associés à un salaire relativement élevé (p. ex. Frenette, 2019). Les étudiants internationaux sont plus susceptibles d’être des hommes que les étudiants canadiens, ce qui est aussi associé à un salaire plus élevé (p. ex. Baker et Drolet, 2010). Les domaines d’études choisis diffèrent largement selon le statut d’immigrant, alors que les étudiants internationaux sont plus susceptibles que les étudiants canadiens de s’inscrire dans les domaines d’études suivants : commerce, gestion et administration publique, mathématiques, informatique et sciences de l’information, et architecture, génie et technologies connexes. Tous ces domaines sont habituellement associés à des emplois bien rémunérés (p. ex. Frenette et Frank, 2016; Frenette, 2019). Les étudiants internationaux sont aussi habituellement plus jeunes lorsqu’ils obtiennent leur diplômeNote et ont moins d’années d’expérience de travail avant l’obtention du diplôme que les étudiants canadiensNote .
Pour comparer les résultats sur le marché du travail des étudiants internationaux et des étudiants canadiens ayant des titres scolaires et des caractéristiques démographiques similaires, la conception d’un cadre multivarié a été requise. Pour ce faire, les salaires et traitements inscrits sur le feuillet T4 en 2016 ont fait l’objet d’une régression sur des variables fictives indiquant le statut d’immigrant (modèle 1), ainsi qu’une variable fictive pour les femmes, l’âge, l’âge au carré, des variables fictives indiquant le type de programme d’enseignement postsecondaire (niveau et titre de compétences), des variables fictives indiquant le domaine d’études, ainsi que le nombre d’années d’expérience de travail après l’obtention du diplôme et sa valeur au carré (modèle 2). Les résultats sont présentés dans le tableau 2.
Modèle 1 | Modèle 2 | |||
---|---|---|---|---|
coefficient | erreur-type | coefficient | erreur-type | |
Citoyens canadiens (omis) | ||||
Résidents permanents | 5 672Note *** | 409 | -2 001Note *** | 394 |
Étudiants internationaux | 1 185Note * | 600 | -5 833Note *** | 604 |
Hommes (omis) | ||||
Femmes | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | -14 947Note *** | 187 |
Âge | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 832Note *** | 80 |
Âge au carré | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | -6Note *** | 1 |
Certificat d'un collège (omis) | ||||
Diplôme d'un collège | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 1 451Note *** | 298 |
Baccalauréat | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 17 615Note *** | 290 |
Maîtrise | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 32 124Note *** | 361 |
Doctorat | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 41 909Note *** | 795 |
Perfectionnement et initiation aux loisirs (omis) | ||||
Éducation | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 179 | 2 904 |
Arts visuels et d’interprétation, et technologie des communications | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | -7 693Note ** | 2 920 |
Sciences humaines | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | -7 208Note * | 2 907 |
Sciences sociales et du comportement, et droit | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 146 | 2 896 |
Commerce, gestion et administration publique | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 12 765Note *** | 2 892 |
Sciences physiques et de la vie, et technologies | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | -1 298 | 2 916 |
Mathématiques, informatique et sciences de l’information | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 9 065Note ** | 2 931 |
Architecture, génie et technologies connexes | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 17 508Note *** | 2 894 |
Agriculture, ressources naturelles et conservation | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 461 | 2 962 |
Santé et domaines connexes | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 10 467Note *** | 2 892 |
Services personnels, de protection et de transport | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 8 500Note ** | 2 916 |
Autre | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 3 114 | 3 045 |
Nombre d’années d’expérience de travail au Canada avant l’obtention du diplôme | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 1 363Note *** | 239 |
Nombre d’années d’expérience de travail au Canada avant l’obtention du diplôme au carré | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 1 | 31 |
Ordonnée à l’origine | 58 704Note *** | 95 | 23 528Note *** | 3 144 |
... n'ayant pas lieu de figurer
Notes : L’échantillon des deux modèles est composé de 187 683 unités. La valeur « R » au carré corrigée est 0,001 pour le modèle 1 et 0,165 pour le modèle 2. Sources : Statistique Canada, Système d’information sur les étudiants postsecondaires et Fichier des familles T1. |
Dans les deux modèles, les coefficients d’intérêt clés étaient ceux associés aux variables des étudiants internationaux et des résidents permanents. Dans tous les cas, ils renvoient aux différences entre les salaires et traitements moyens déclarés sur le feuillet T4 des étudiants internationaux (ou résidents permanents) et des citoyens canadiens (le groupe de référence, ou omis). Dans le modèle 1, les coefficients reflètent les différences brutes (ou non ajustées) entre les salaires et traitements. En moyenne, les étudiants internationaux ont gagné 1 185 $ de plus que les citoyens canadiens (valeur statistiquement significative à 5 %) six ans après l’obtention du diplôme (voir les résultats du modèle 1 au tableau 2). Le revenu des résidents permanents est encore plus élevé, soit 5 672 $ de plus que les citoyens canadiens (valeur statistiquement significative à 0,1 %) six ans après l’obtention du diplôme. Par conséquent, malgré le fait que les étudiants internationaux ont en général plus de caractéristiques associées à un revenu plus élevé que les étudiants canadiens, le revenu des étudiants internationaux était seulement un peu plus élevé que celui des citoyens canadiens en moyenne, et, en fait, leur revenu était moins élevé que celui des résidents permanents (valeur statistiquement significative à 0,1 %).
Que se produirait-il si les étudiants internationaux et les étudiants canadiens avaient les mêmes caractéristiques? Dans le modèle 2, les coefficients d’intérêt renvoient aux gains après avoir tenu compte des différences au chapitre des caractéristiques. Après avoir effectué cet ajustement, il a été démontré que le revenu des étudiants internationaux était systématiquement moins élevé que celui des étudiants canadiens. Plus précisément, les étudiants internationaux gagnaient 5 833 $ de moins que les citoyens canadiens six ans après l’obtention de leur diplôme (valeur statistiquement significative à 0,1 %). Le revenu des résidents permanents était également moins élevé que celui des citoyens canadiens après avoir tenu compte des différences dans les facteurs du modèle 2. La différence dans ce cas était de 2 001 $ (valeur statistiquement significative à 0,1 %)Note Note .
Lorsqu’ils ont documenté les résultats relativement faibles des anciens étudiants internationaux sur le marché du travail, Skuterud et Chen (2018) ont souligné trois défis possibles : les frictions lors de la recherche d’emploi (en raison de plus faibles réseaux sociaux), la discrimination des employeurs canadiens (en raison des noms à connotation étrangère) (Oreopoulos, 2011) et les difficultés à communiquer dans une langue officielle (anglais et français), qui pourraient avoir une incidence sur leur recherche d’emploi et leur rendement au travailNote .
Conclusion
Tandis que le nombre de titulaires de permis d’études postsecondaires a augmenté de façon considérable au cours des dernières années, il est très pertinent de comprendre clairement leur présence dans le système d’enseignement postsecondaire ainsi que leurs premiers résultats sur le marché du travail en vue d’éclairer les politiques sur l’immigration et sur l’enseignement postsecondaire.
La présente étude visait à établir plusieurs faits au sujet des expériences d’études et des premiers résultats sur le marché du travail des étudiants internationaux. L’étude a permis de déterminer qu’environ 69,5 % des titulaires de permis d’études postsecondaires se sont effectivement inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire en 2015, en hausse par rapport à 51,8 % en 2009. De 2009 et 2015, le nombre d’étudiants internationaux aux études postsecondaires a presque doublé, ce qui a donné lieu à une hausse importante de la proportion d’étudiants des programmes d’enseignement postsecondaire qui étaient des étudiants internationaux (passant de 6,6 % en 2009 à 11,3 % en 2015). Les étudiants internationaux inscrits aux programmes de diplôme d’études universitaires de premier cycle (baccalauréat) ont représenté environ la moitié de cette hausse. Même si une plus petite proportion d’étudiants internationaux se sont inscrits à des programmes de diplôme d’un collège, ce groupe est celui qui a augmenté le plus rapidement, représentant 19,8 % des étudiants internationaux en 2015, comparativement à 12,0 % en 2009. En général, les étudiants internationaux étaient plus susceptibles d’être inscrits à des programmes de diplôme d’études supérieures et dans des domaines mieux rémunérés que les étudiants canadiens.
L’étude a également permis de découvrir que les taux d’obtention du diplôme après cinq ans de certains programmes d’enseignement postsecondaire étaient généralement plus élevés chez les étudiants internationaux (63,9 %) que chez les citoyens canadiens (58,6 %) et les résidents permanents (57,0 %). L’écart entre les taux d’obtention du diplôme était plus prononcé chez les étudiants inscrits au doctorat.
En 2015, 85,9 % des citoyens canadiens qui étaient inscrits à des programmes d’enseignement postsecondaire ont combiné les études et le travail, comparativement à 73,6 % des résidents permanents et à 49,3 % des étudiants internationaux. Chez les étudiants au doctorat, l’écart entre les étudiants internationaux et les étudiants canadiens était moins grand.
Les membres de la cohorte des diplômés de 2010 ont fait l’objet d’analyses plus poussées. Parmi eux, 35,5 % des anciens étudiants internationaux ont déclaré des salaires et traitements sur le feuillet T4 au Canada en 2016. Ceux qui n’en ont pas déclaré pourraient avoir quitté le pays ou ne pas avoir travaillé au cours de cette année-là. Par comparaison, 79,1 % des citoyens canadiens et 64,7 % des résidents permanents ayant obtenu leur diplôme en 2010 occupaient un emploi au Canada en 2016.
Parmi les diplômés de la cohorte de 2010 qui ont occupé un emploi toutes les années, de 2011 à 2016, le revenu des anciens étudiants internationaux était un peu plus élevé que celui des étudiants qui étaient citoyens canadiens (et un peu moins élevé que celui des résidents permanents). Cependant, les étudiants internationaux avaient en général plus de caractéristiques liées à une rémunération plus élevée que les étudiants canadiens. Lorsque l’on a comparé les étudiants internationaux et les étudiants canadiens ayant des données démographiques, des titres scolaires et une expérience de travail avant l’obtention du diplôme similaires, il a été démontré que le revenu des étudiants internationaux était moins élevé que celui des étudiants canadiens six ans après l’obtention du diplôme.
À l’avenir, le couplage des données de la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM) aux données fiscales et sur l’enseignement postsecondaire pourrait offrir de nouvelles possibilités de recherche sur les étudiants internationaux. Premièrement, les données de la BDIM pourraient être utilisées pour désagréger les résultats de la présente étude en fonction du pays de citoyenneté. Deuxièmement, le lien entre l’expérience éducative et la transition au statut de résident permanent pourrait être étudié. Troisièmement, les étudiants internationaux pourraient demander un permis de travail après l’obtention du diplôme à l’achèvement de leurs études; des recherches ultérieures pourraient permettre de déterminer si ce type de permis de travail est lié à des résultats supérieurs sur le marché du travail et à une plus grande propension d’effectuer la transition au statut de résident permanent.
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