Direction des études analytiques : documents de recherche
Entrée et sortie des travailleurs autonomes et des propriétaires d'entreprises au Canada
par Douwere Grekou et Huju Liu
Division de l'analyse économique, Statistique Canada
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Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier Danny Leung et Garnett Picot de Statistique Canada et Shutao Cao de la Banque du Canada ainsi que les participants à l'atelier de Statistique Canada de 2016 et à la conférence de 2016 de l'Association canadienne d'économique pour leurs précieux commentaires.
Résumé
À l'aide d'une base de données nouvellement créée à partir de sources administratives, soit la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, on examine plus en détail, dans le présent document, les processus d'entrée et de sortie des travailleurs autonomes (non constitués en société) et des propriétaires d'entreprises (constitués en société). On constate que les processus d'entrée et de sortie des travailleurs autonomes et des propriétaires d'entreprises diffèrent. Les travailleurs autonomes affichent des taux d'entrée et de sortie plus élevés et des probabilités de survie plus faibles par rapport aux propriétaires d'entreprises. Au cours de la période allant de 2002 à 2013, près de la moitié des nouveaux propriétaires d'entreprises ont survécu cinq ans, tandis que moins de 30 % des nouveaux travailleurs autonomes ont fait de même. Les entrants à long terme (c.-à-d. les entrants pouvant survivre au moins trois ans) dominent largement l'ensemble des entrants à la propriété d'entreprises, tandis que les entrants à court terme (c.-à-d. les entrants qui survivent au plus deux ans) dominent les entrants dans le travail autonome. L'origine de l'entrée des travailleurs autonomes et des propriétaires d'entreprises diffère également. En effet, bien que la principale source d'entrée dans le travail autonome et dans la propriété d'entreprises soit l'emploi rémunéré, le non-emploi est, quant à lui, la deuxième source d'entrée dans le travail autonome, tandis que le travail autonome est la deuxième source d'entrée dans la propriété d'entreprises.
Sommaire
L'activité entrepreneuriale est depuis longtemps considérée comme un important moteur de l'innovation, de la création d'emplois et de la croissance de la productivité. Toutefois, il n'est pas facile de mesurer l'activité entrepreneuriale. Traditionnellement, de nombreuses études ont évalué l'entrepreneuriat de façon approximative grâce à une mesure largement définie incluant un groupe hétérogène de personnes. Ces personnes comprennent notamment les travailleurs autonomes, tels que les vendeurs à commission, les professionnels qui dirigent des entreprises non constituées en société comme les médecins et les avocats, et les propriétaires de sociétés.
Les travailleurs autonomes constitués en société représentent un groupe important d'entrepreneurs. Les entreprises constituées en société sont généralement plus grandes que celles du secteur des entreprises non constituées en société; elles emploient plus de personnes, utilisent plus de capital par travailleur et ont un rendement par travailleur beaucoup plus élevé. Toutefois, le travail autonome constitué en société n'a pas beaucoup retenu l'attention dans la littérature. À l'aide d'une base de données administratives nouvellement créée sur les entreprises et les travailleurs, soit la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE), couvrant la période de 2001 à 2013, on fait la distinction, dans le présent document, entre le travail autonome constitué en société et le travail autonome non constitué en société et on compare la dynamique d'entrée et de sortie de ces deux types de travail autonome selon l'âge, le sexe et la province. Le grand nombre d'observations de la BDCDEE et sa nature longitudinale rendent possible la réalisation de cette analyse détaillée.
Dans le présent document, on constate que les processus d'entrée et de sortie du travail autonome (non constitué en société) et de la propriété d'entreprises (constituée en société) diffèrent. La propriété d'entreprises est davantage dominée par les hommes que ne l'est le travail autonome. La grande majorité des propriétaires d'entreprises sont des employeurs, tandis qu'un faible pourcentage seulement des travailleurs autonomes ont des employés. Les propriétaires d'entreprises tirent également des revenus beaucoup plus élevés de leur entreprise que les travailleurs autonomes.
Les processus d'entrée et de sortie des travailleurs autonomes et des propriétaires d'entreprises diffèrent également. Notamment, les travailleurs autonomes ont des taux d'entrée et de sortie plus élevés que les propriétaires d'entreprises. Le travail autonome est dominé par des entrants à court terme (c.-à-d. que moins de la moitié de tous les nouveaux travailleurs autonomes survivent plus de deux ans après leur entrée). En revanche, la propriété d'entreprises est dominée par des entrants à long terme. Autrement dit, environ 63 % de tous les entrants dans la propriété d'entreprises peuvent survivre au moins trois ans.
Tant pour le travail autonome que pour la propriété d'entreprises, les hommes affichaient des taux d'entrée et de sortie plus élevés que les femmes. Toutefois, la différence entre les hommes et les femmes dans les taux d'entrée et de sortie s'est rétrécie au fil du temps, surtout en ce qui concerne le travail autonome. Les taux d'entrée selon l'âge pour le travail autonome et la propriété d'entreprises suivent un profil en U inversé. Ils sont les plus faibles chez les personnes âgées de 15 à 34 ans, ils atteignent ensuite un sommet chez celles âgées de 35 à 54 ans, puis diminuent chez les personnes de 55 ans et plus. Par contre, le taux de sortie le plus élevé est observé dans le groupe d'âge le plus jeune, tandis que le plus faible est observé dans le groupe d'âge le plus âgé. Par ailleurs, il existe d'importantes variations régionales, particulièrement en ce qui concerne les taux d'entrée : les régions de l'Ouest ont des taux d'entrée plus élevés, tandis que les régions du Centre et de l'Est ont des taux plus faibles.
La source d'entrée pour le travail autonome et la propriété d'entreprises diffère également. En effet, bien que la plus grande source d'entrée tant pour les travailleurs autonomes que pour les propriétaires d'entreprises est l'emploi rémunéré, le travail autonome constitue la deuxième source d'entrée pour la propriété d'entreprises, et le non-emploi est, quant à lui, la deuxième source d'entrée pour le travail autonome. Les hommes sont plus enclins que les femmes à accéder au travail autonome ou à la propriété d'entreprises après avoir occupé un emploi rémunéré et ils sont moins susceptibles que les femmes d'y accéder à partir du non-emploi. De plus, la part des entrants dans le travail autonome et la propriété d'entreprises provenant d'un emploi rémunéré diminue avec l'âge, tandis que la part des entrants provenant du non-emploi augmente avec l'âge. La proportion des entrants qui font la transition entre le travail autonome et la propriété d'entreprises augmente également avec l'âge.
1 Introduction
L'activité entrepreneuriale est depuis longtemps considérée comme un important moteur de l'innovation, de la création d'emplois et de la croissance de la productivité. Les nouvelles entreprises apportent de nouvelles idées et de nouveaux produits, créent de nouveaux emplois, intensifient la concurrence et forcent les entreprises moins productives à quitter le marché et donc permettent d'accroître la productivité globale. Les entrepreneurs sont des preneurs de risques, des coordonnateurs de facteurs de production, des innovateurs et des forces sous-jacentes à la « destruction créatrice » (Knight, 1921; Schumpeter, 1942).
Toutefois, mesurer l'activité entrepreneuriale n'est pas une tâche facile. Traditionnellement, de nombreuses études se sont appuyées sur une définition au sens large du travail autonome pour évaluer approximativement l'activité entrepreneuriale. Cependant, le travail autonome est assez hétérogène. Il s'étend du travail de subsistance à l'auto-emploi transformationnel, où le premier vise à assurer un revenu de base et le second vise à créer une grande entreprise en pleine croissance ayant une incidence économique et sociétale (Schoar, 2010). Le travail autonome peut également être divisé en travail autonome avec ou sans aide rémunérée (en tant qu'employeur ou à son compte) du point de vue de l'emploiNote 1, et il peut comprendre à la fois les entreprises non constituées en société et les entreprises constituées en société du point de vue juridique.
Les travailleurs autonomes constitués en société constituent un groupe important au sein du travail autonome. Selon l'Enquête sur la population active (EPA), le travail autonome constitué en société représentait 44 % de l'ensemble du travail autonome au Canada en 2016Note 2. En outre, les entreprises constituées en société sont généralement plus grandes que celles du secteur des entreprises non constituées en société; elles emploient plus de personnes, utilisent plus de capital par travailleur et ont une production par travailleur beaucoup plus élevée (Baldwin et Rispoli, 2010; Baldwin, Leung et Rispoli, 2011).
Néanmoins, le travail autonome constitué en société n'a pas beaucoup retenu l'attention dans la littérature. La plupart des études portaient essentiellement sur la composante non constituée en société ou regroupaient les deux formes juridiquesNote 3. Un document récent de Levine et Rubinstein (2017) constitue une exception à cette règle. Dans celui-ci, les auteurs désagrègent les travailleurs autonomes en deux catégories, soit les travailleurs constitués en société et les travailleurs non constitués en société, et font valoir que le travail autonome constitué en société est un meilleur indicateur de l'esprit d'entreprise que l'ensemble du groupe des travailleurs autonomes. Ils soutiennent que les propriétaires d'entreprises constituées en société ont tendance à être plus scolarisés et sont plus enclins à provenir de familles biparentales ayant des revenus élevés, d'avoir une aptitude à apprendre plus élevée et de s'adonner à des activités plus agressives et risquées que les travailleurs autonomes non constitués en société.
Jusqu'à présent, les données permettant d'étudier les travailleurs autonomes constitués en société proviennent principalement de données d'enquête, par exemple, l'EPA au Canada ainsi que le Current Population Survey (CPS) et le National Longitudinal Survey of Youth (NLSY) aux États-UnisNote 4. Le nombre relativement faible d'observations pour les travailleurs autonomes constitués en société ou le manque de capacité à assurer le suivi longitudinal au sein de ces ensembles de données d'enquête ont rendu difficile l'étude de la dynamique du travail autonome constitué en société.
Dans le présent document, on établit une distinction entre les travailleurs autonomes constitués en société et les travailleurs autonomes non constitués en société. En outre, on documente et compare les tendances d'entrée, de sortie et de survie de ces deux types de travailleurs autonomes au Canada au cours de la période allant de 2001 à 2013 à l'aide de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE). La BDCDEE est une base de données appariées nouvellement créée qui comprend à la fois les caractéristiques au niveau de l'entreprise et au niveau individuel. Elle est constituée de divers fichiers de données fiscales couplés et englobe la totalité des déclarations de revenus des particuliers et des sociétés pour 2001 et les années subséquentes. Les fichiers de données fiscales administratifs de la BDCDEE peuvent être utilisés pour distinguer les travailleurs autonomes constitués en société. Plus précisément, toutes les sociétés privées au Canada sont tenues de transmettre des renseignements sur les actionnaires qui détiennent au moins 10 % des actions d'une société. Ces actionnaires sont donc désignés comme propriétaires d'entreprises constituées en société dans la BDCDEE. Ils sont ensuite couplés aux dossiers fiscaux des particuliers et des sociétés, qui fournissent de l'information sur leurs antécédents sur le marché du travail et les entreprises. Le grand nombre d'observations et la nature longitudinale de la BDCDEE permettent d'étudier la dynamique du travail autonome constitué en société et non constitué en société.
Le présent document permet de constater que le travail autonome constitué en société et le travail autonome non constitué en société diffèrent. Le revenu des propriétaires d'entreprises constituées en société est plus élevé que celui des travailleurs autonomes non constitués en société pour la majeure partie de la distribution, surtout à l'extrémité supérieure. La majorité des propriétaires d'entreprises constituées en société ont des employés, tandis que la plus grande part des travailleurs autonomes non constitués en société n'en ont pas. Le pourcentage d'hommes est également plus élevé chez les propriétaires d'entreprises constituées en société que chez les travailleurs autonomes non constitués en société.
On observe également des différences dans les modèles d'entrées, de sorties et de survie. Les taux d'entrée et de sortie des travailleurs autonomes constitués en société sont plus faibles que ceux des travailleurs autonomes non constitués en société. L'entrée dans le travail autonome constitué en société est dominée par des entrants à long terme (entrants pouvant survivre au moins trois ans), tandis que l'entrée dans le travail autonome non constitué en société est surtout composée d'entrants à court terme. Les deux types de travail autonome diffèrent également en ce qui concerne la source des entrées. L'emploi rémunéré est la principale source d'entrée dans les deux types de travail autonome. Toutefois, le non-emploi constitue la deuxième source d'entrée en importance dans le travail autonome non constitué en société, tandis que le travail autonome non constitué en société est une importante source d'entrée dans le travail autonome constitué en société. Après leur entrée, les travailleurs autonomes constitués en société affichent également des probabilités de survie plus élevées que les travailleurs autonomes non constitués en société.
Enfin, dans le présent document, on compare et rapproche les estimations des niveaux et les taux d'entrée du travail autonome non constitué en société et constitué en société de la BDCDEE et de l'EPA. Les estimations obtenues à partir des deux ensembles de données sont en grande partie cohérentes, bien qu'une grande différence puisse être observée dans le niveau de travail autonome non constitué en société. Cette différence s'explique principalement par le fait que les entreprises marginales sont moins susceptibles d'être prises en compte dans l'EPA. En ce qui a trait à l'entrée de travailleurs autonomes constitués en société ou non, il est probable que l'EPA puisse seulement prendre en compte les nouvelles activités qui se forment en dehors du travail autonome constitué en société ou non. En revanche, la BDCDEE est plus inclusive; elle est capable de prendre en compte non seulement l'entrée de travailleurs autonomes constitués en société ou non et provenant de l'extérieur du secteur, mais aussi la transition entre le travail autonome non constitué en société et celui constitué en société.
Le reste du document est structuré de la manière suivante : la section 2 traite de la BDCDEE et de la méthodologie utilisée pour faire la distinction entre le travail autonome non constitué en société et celui constitué en société et met en évidence les différences entre les deux; la section 3 porte sur les tendances d'entrée et de sortie; la section 4 présente la décomposition des entrées et des sorties; la section 5 traite des tendances de survie; à la section 6, on compare les estimations des stocks et l'entrée des travailleurs autonomes non constitués en société et constitués en société de la BDCDEE et de l'EPA; la conclusion du document est présentée à la section 7.
2 Travail autonome et propriété d'entreprises dans la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés
2.1 Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés
La BDCDEE est une base de données appariées entre les entreprises canadiennes et les travailleurs, créée en couplant plusieurs fichiers de données fiscales administratifs, y compris les fichiers de données fiscales individuels (formulaire d'impôt général T1 – Déclaration de revenus et de prestations), les dossiers de rémunération des employés individuels (feuillet T4 – État de la rémunération payée), le fichier d'établissement des immigrants ainsi que les dossiers fiscaux des entreprises constituées en société (déclaration T2 – Déclaration de revenus des sociétés) et des entreprises non constituées en société (déclaration T1 – Déclaration des entreprises). À ce jour, la BDCDEE vise les particuliers (y compris les entreprises non constituées en société) et les sociétés déclarantes au Canada pour chaque année allant de 2001 à 2013. Elle fournit des renseignements concernant trois domaines principaux : les travailleurs rémunérés, les travailleurs autonomes et les entreprisesNote 5. D'une part, elle contient des renseignements détaillés sur les travailleurs rémunérés et les travailleurs autonomes, comme l'âge, le sexe, l'état matrimonial, le statut d'immigrant (pays d'origine, catégorie d'immigrants, niveau de scolarité au moment de l'établissement, année d'établissement), les revenus d'emplois rémunérés, les revenus provenant d'un travail autonome et les revenus de sociétés possédées. D'autre part, les données sur les particuliers sont complétées par des renseignements sur leur lieu de travail, comme l'industrie, le nombre d'employés, la masse salariale, les revenus et les profits.
2.2 Distinction entre le travail autonome et la propriété d'entreprises
Traditionnellement, dans la littérature, le travail autonome est défini au sens large et il est composé d'un groupe très disparate de personnes. Il peut s'agir de travailleurs autonomes tels que les vendeurs à commission, de professionnels qui dirigent des entreprises non constituées en société comme les médecins et les avocats et de propriétaires de sociétésNote 6. Les entreprises constituées en société sont généralement plus grandes que celles non constituées en société et elles emploient plus de personnes, utilisent plus de capital par travailleur et ont une production par travailleur beaucoup plus élevée (Baldwin et Rispoli, 2010; Baldwin, Leung et Rispoli, 2011).
Bien que le fait de se constituer en société entraîne certains frais, la constitution en société offre plusieurs avantages, dont les suivants : une identité juridique distincte, qui permet à une société de conclure des contrats et de posséder des biens indépendamment de ses propriétaires, de survivre plus longtemps que ses propriétaires et de continuer à fonctionner sans grande interruption même lorsque la propriété fait l'objet de transactions; une protection contre les créanciers par le biais d'une responsabilité limitée (ce qui réduit les risques encourus par les propriétaires).
Levine et Rubinstein (2017) soutiennent que le travail autonome constitué en société est un meilleur indicateur de l'entrepreneuriat que ne l'est l'ensemble des travailleurs autonomes. Ils montrent que les travailleurs autonomes constitués en société et leurs entreprises exercent des activités qui exigent des capacités cognitives inhabituelles relativement fortes, tandis que les travailleurs autonomes non constitués en société et leurs entreprises se concentrent dans des activités qui exigent des compétences manuelles relativement fortes. Les propriétaires d'entreprises constituées en société ont tendance à être plus scolarisés et sont plus enclins à provenir de familles biparentales ayant des revenus élevés, d'avoir une aptitude à apprendre plus élevée et de s'adonner à des activités plus agressives et risquées que les travailleurs autonomes non constitués en société. Light et Munk (2015) soutiennent que le travail autonome non constitué en société diffère du travail autonome constitué en société. Ils ont constaté que les travailleurs autonomes constitués en société sont plus souvent désignés comme des propriétaires d'entreprises et que les propriétaires d'entreprises constituées en société sont plus portés à miser sur le fait de posséder ou d'exploiter une entreprise pour décrire le type de travail qu'ils exécutent. Par contre, les activités exercées à domicile et par une seule personne, qui sont plus courantes chez les travailleurs autonomes non constitués en société, sont plus susceptibles d'être classées dans la catégorie du travail autonome.
Dans le présent document, on établit une distinction entre le travail autonome non constitué en société et le travail autonome constitué en société. Le travail autonome non constitué en société est remplacé par les termes « travail autonome » ou « travailleur autonome » et le travail autonome constitué en société, par « propriété d'entreprises » ou « propriétaire d'entreprise ». Dans la BDCDEE, les deux concepts peuvent être définis comme suit. Premièrement, les travailleurs autonomes comprennent les personnes qui ont déclaré un revenu brut provenant d'un travail autonome ou un revenu net non nul provenant d'un travail autonome dans leur déclaration de revenusNote 7. Il convient de souligner que le revenu provenant d'un travail autonome comprend les revenus d'entreprise, les revenus professionnels, les commissions, les revenus agricoles, les revenus de pêche et les revenus locatifs. L'information sur les entreprises non constituées en société figurant dans la BDCDEE n'est disponible que pour 2005 et les années suivantes.
Deuxièmement, on distingue les propriétaires d'entreprises à partir de l'information sur les actionnaires de la sociétéNote 8. Au Canada, toutes les sociétés privées (non cotées en bourse) et les sociétés sous contrôle privé doivent transmettre des renseignements sur leurs actionnaires qui détiennent au moins 10 % des actionsNote 9,Note 10, y compris le type d'actionnaire (société, particulier et fiducie de revenu), le type d'action (action ordinaire ou action privilégiée) et le nombre d'actions détenues de chaque typeNote 11. Les données sur les actionnaires individuels sont ensuite couplées aux dossiers de données fiscales des particuliers et aux dossiers de rémunération d'emploi afin d'obtenir des renseignements sur les revenus d'emploi provenant des sociétés possédées et d'autres renseignements démographiques et renseignements sur le revenu. Il convient de souligner que le revenu des propriétaires d'entreprises découlant de la constitution en société peut comprendre les revenus d'emploi, le versement de dividendes et le revenu réinvesti dans l'entreprise (bénéfices non répartis), qui peuvent tous être extraits de la BDCDEE. Par conséquent, dans le présent document, le revenu du propriétaire d'entreprise provenant d'une société est défini comme suit :
Cette mesure du revenu englobe donc à la fois le rendement du travail et du capital, ce qui est également le cas pour le revenu net provenant d'un travail autonome pour les personnes non constituées en sociétéNote 12.
Enfin, en ce qui concerne l'emploi, une entreprise avec employés est définie comme une entreprise qui émet au moins un feuillet T4 – État de la rémunération payée. Puisque le présent document porte sur l'entrée et la sortie des particuliers dans le travail autonome non constitué en société et la propriété d'entreprises, l'emploi de chaque entreprise est associé à chaque propriétaire individuel en fonction de sa part de propriétéNote 13.
2.3 Catégorisation
Dans les données, un particulier peut déclarer un revenu provenant d'un travail autonome et être propriétaire d'une entreprise constituée en société en même tempsNote 14. Afin de mettre l'accent sur la différence entre la propriété d'entreprises et le travail autonome, les particuliers sont classés dans l'un ou l'autre type selon leur activité principale. Pour ce faire, on compare leur revenu net provenant d'un travail autonome au revenu d'entreprise de leur sociétéNote 15.
Un travailleur autonome ou un propriétaire d'entreprise peut occuper d'autres emplois rémunérés en même temps. Ce faisant, les personnes considérées comme étant principalement des travailleurs autonomes ou des propriétaires d'entreprises sont les travailleurs autonomes ou les propriétaires d'entreprises dont la valeur absolue du revenu net provenant d'un travail autonome ou d'une société est supérieure à leurs gains provenant d'autres emplois rémunérés.
2.4 Comparaisons entre les travailleurs autonomes et les propriétaires d'entreprises
Le travail autonome et la propriété d'entreprises diffèrent à plusieurs égards. Premièrement, il y avait beaucoup plus de travailleurs autonomes non constitués en société (2,3 millions) que de propriétaires d'entreprises constituées en société (1,2 million) qui étaient âgés de 15 ans et plus en 2013 (tableau 1).
Deuxièmement, la grande majorité (95 %) des travailleurs autonomes non constitués en société n'ont pas embauché d'employés (tableau 1). Seulement 116 150 travailleurs autonomes propriétaires d'entreprises non constituées en société ont embauché des travailleurs. Par contre, près des trois quarts des propriétaires d'entreprises constituées en société étaient des employeurs. Les propriétaires d'entreprises représentaient également environ 89 % de tous les employeurs.
Troisièmement, les propriétaires d'entreprises comptaient également plus d'emplois que les travailleurs autonomes non constitués en société (tableau 1). En 2013, chaque propriétaire d'entreprise ayant des employés affichait 6,6 emplois en moyenne, soit presque deux fois plus qu'un employeur non constitué en société.
Quatrièmement, les hommes représentaient 65 % de tous les propriétaires d'entreprises et 54 % de tous les travailleurs autonomes. On comptait beaucoup plus d'employeurs parmi les propriétaires d'entreprises que parmi les travailleurs autonomes, et la proportion d'hommes était plus élevée dans les entreprises avec employés que dans les entreprises sans employés, tant pour les travailleurs autonomes que pour les propriétaires d'entreprises (tableau 1). En moyenne, l'âge ne diffère pas beaucoup entre les travailleurs autonomes (51 ans) et les propriétaires d'entreprises (52 ans). Toutefois, la moyenne d'âge des travailleurs autonomes sans employés était moins élevée que celle des propriétaires d'entreprises sans employés.
Cinquièmement, le revenu des propriétaires d'entreprises était plus élevé que celui des travailleurs autonomes pour la majeure partie de la répartition des revenus (graphique 1). En 2013, le revenu d'entreprise des propriétaires d'entreprises constituées en société était de 147 000 $ en moyenne, tandis que le revenu d'entreprise des travailleurs autonomes était de 23 000 $ en moyenne. Au niveau médian, le revenu d'entreprise était de 47 000 $ pour les propriétaires d'entreprises et de 10 000 $ pour les travailleurs autonomes. Les propriétaires d'entreprises affichaient également des revenus plus élevés que les travailleurs autonomes à d'autres centiles de la répartition, surtout à l'extrémité supérieure. Le ratio entre le revenu des propriétaires d'entreprises et le revenu net provenant d'un travail autonome allaient de 3,5 au 20e centile à 5,5 au 95e centile.
Nombre de personnes | Part | Âge | Hommes | Emplois associés à un propriétaire | |
---|---|---|---|---|---|
nombre | pourcentage | moyenne | pourcentage | moyenne | |
Travailleur autonome (non constitué en société) | |||||
Sans employés | 2 163 790 | 95 | 52 | 54 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Avec employés | 116 150 | 5 | 51 | 67 | 3,4 |
Total | 2 279 940 | 100 | 51 | 54 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Propriétaire d'entreprise (constituée en société) | |||||
Sans employés | 317 830 | 26 | 56 | 59 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Avec employés | 925 570 | 74 | 50 | 67 | 6,6 |
Total | 1 243 400 | 100 | 52 | 65 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
... n'ayant pas lieu de figurer Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
Tableau de données du graphique 1
Répartition (centiles) et moyenne | Travailleurs autonomes | Propriétaires d'entreprises |
---|---|---|
dollars | ||
5 | -4 000 | -19 000 |
10 | -1 000 | -3 000 |
20 | 2 000 | 7 000 |
30 | 4 000 | 20 000 |
40 | 7 000 | 32 000 |
50 | 10 000 | 47 000 |
60 | 14 000 | 66 000 |
70 | 20 000 | 93 000 |
80 | 29 000 | 143 000 |
90 | 51 000 | 266 000 |
95 | 84 000 | 459 000 |
moyenne | 23 000 | 147 000 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
3 Entrée et sortie des travailleurs autonomes et des propriétaires d'entreprises au Canada
La section qui suit présente et compare les tendances d'entrée et de sortie de l'ensemble des travailleurs autonomes et des propriétaires d'entreprises au Canada, puis les tendances selon le sexe, l'âge, la région et la taille de l'effectif.
Dans le présent document, les travailleurs autonomes et les propriétaires d'entreprises entrants sont définis comme étant des travailleurs autonomes ou des propriétaires d'entreprises pendant l'année en cours, mais qui ne l'étaient pas l'année précédente. Par contre, les travailleurs autonomes ou les propriétaires d'entreprises sortants sont définis comme étant des travailleurs autonomes ou des propriétaires d'entreprises pendant l'année en cours, mais qui ne le sont plus l'année suivante. Le taux d'entrée pour l'année est défini comme le nombre d'entrants au cours de l'année divisé par la population adulte d'intérêt au cours de l'année Note 16. Le taux de sortie pour l'année est défini comme le nombre de travailleurs autonomes ou de propriétaires d'entreprises sortants divisé par la population de travailleurs autonomes ou de propriétaires d'entreprises au cours de l'année . Comme on l'a souligné dans la section précédente, puisque le travail autonome et la propriété d'entreprises sont limités au type primaire, les entrées et les sorties comprennent également les transitions entre les types primaires et non primaires. Supposons, par exemple, qu'une personne crée une entreprise qui n'a pas encore généré de revenu alors qu'elle occupe toujours un emploi rémunéré qui est sa principale source de revenusNote 17. L'année suivante, cette entreprise est en pleine croissance et commence à générer un revenu, et la personne quitte son emploi rémunéré. Une telle transition est alors considérée comme une entrée même si l'entreprise n'est pas nouvelle.
3.1 Entrées et sorties globales au Canada
Le taux d'entrée dans le travail autonome était beaucoup plus élevé que celui dans la propriété d'entreprises au cours de la période allant de 2002 à 2013 (graphique 2). En moyenne, le taux d'entrée dans le travail autonome était d'environ 1,5 % par année, alors que ce taux était inférieur à 0,6 % pour la propriété d'entreprises. Ces taux d'entrée se traduisent par le fait qu'environ 1 480 personnes deviennent principalement travailleurs autonomes et 590 personnes deviennent principalement propriétaires d'entreprises chaque année, sur 100 000 adultes âgés de 15 ans et plus. Le taux d'entrée dans le travail autonome et dans la propriété d'entreprises a atteint un sommet en 2007 et en 2008, puis il a diminué par la suite. Cette caractéristique qualitative des taux d'entrée, soit une augmentation initiale avant la crise financière mondiale de 2008 et un déclin après la crise, a également été observée dans d'autres études, comme celles de Fairlie (2014), de la Banque de développement du Canada (BDC) (2012) et de Cao et coll. (2015).
Les taux de sortie du travail autonome et de la propriété d'entreprises sont toutefois différents (graphique 2). Le taux de sortie du travail autonome a augmenté la plupart des années au cours de la période allant de 2002 à 2013, à l'exception d'une forte baisse observée à la suite de la crise mondiale de 2008. Cette augmentation globale du taux de sortie du travail autonome, surtout avant 2008, peut refléter en partie l'amélioration de la situation du marché du travail et le fait que des personnes ont abandonné le travail autonome pour trouver un meilleur emploi. D'autre part, on a observé une baisse constante du taux de sortie de la propriété d'entreprises au cours de cette période. Ce résultat concorde avec les taux de sortie des entreprises documentés dans Macdonald (2014), où le taux de sortie des entreprises avec employés affiche une tendance à la baisse à long terme au cours de la période allant de 1983 à 2012. Cette ressemblance dans les taux de sortie des entreprises avec employés et ceux de la propriété d'entreprises individuelles est attribuable au fait que la majorité des propriétaires d'entreprises sont des employeurs, comme le montre la sous-section 2.4.
Tableau de données du graphique 2
Travailleurs autonomes | Propriétaires d'entreprises | Fondés sur l'entreprise | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Entrée | |||
2002 | 1,459 | 0,572 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2003 | 1,450 | 0,543 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2004 | 1,485 | 0,577 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2005 | 1,507 | 0,573 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2006 | 1,474 | 0,611 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2007 | 1,536 | 0,612 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2008 | 1,492 | 0,612 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2009 | 1,492 | 0,565 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2010 | 1,480 | 0,572 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2011 | 1,448 | 0,576 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2012 | 1,479 | 0,568 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2013 | 1,454 | 0,648 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Sortie | |||
2002 | 16,705 | 11,951 | 12,80 |
2003 | 16,864 | 12,204 | 12,50 |
2004 | 17,320 | 12,191 | 12,10 |
2005 | 17,462 | 12,072 | 12,10 |
2006 | 17,803 | 11,637 | 12,80 |
2007 | 18,014 | 11,449 | 11,80 |
2008 | 18,014 | 11,472 | 12,20 |
2009 | 17,314 | 11,537 | 12,40 |
2010 | 17,419 | 10,713 | 11,70 |
2011 | 18,358 | 10,710 | 11,50 |
2012 | 17,977 | 11,115 | 11,60 |
2013 | 18,165 | 10,090 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
... n'ayant pas lieu de figurer Sources : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés; R. Macdonald, 2014, Taux d'entrée et de sortie d'entreprises au Canada : un portrait sur 30 ans (pour les taux de sortie fondés sur le nombre d'entreprises). |
3.2 Entrées et sorties selon le sexe
L'analyse selon le sexe montre que, tant pour les travailleurs autonomes que pour les propriétaires d'entreprises, les hommes affichaient des taux d'entrée et de sortie plus élevés que les femmes au cours de la période allant de 2002 à 2013 (graphiques 3 et 4). Les taux d'entrée dans le travail autonome et la propriété d'entreprises chez les femmes ont légèrement augmenté au cours de cette période, tandis que chez les hommes, le taux d'entrée dans le travail autonome a diminué et celui dans la propriété d'entreprises est demeuré relativement stable (graphique 3). Les hommes et les femmes ont affiché une augmentation du taux de sortie du travail autonome, mais une diminution du taux de sortie de la propriété d'entreprises (graphique 4).
La différence entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les taux d'entrée et de sortie pour le travail autonome s'est rétrécie au fil du temps. En effet, en ce qui a trait au taux d'entrée dans le travail autonome, l'écart entre les sexes a diminué, passant de 0,26 point de pourcentage en 2002 à 0,06 point de pourcentage en 2013 (graphique 3). L'écart dans le taux de sortie du travail autonome a, quant à lui, diminué à moins de 2,0 points de pourcentage en 2013, par rapport à 3,5 points de pourcentage en 2002 (graphique 4). En revanche, la différence entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les taux d'entrée et de sortie pour la propriété d'entreprises est restée stable.
Tableau de données du graphique 3
Travailleurs autonomes | Propriétaires d'entreprises | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Hommes | ||
2002 | 1,592 | 0,756 |
2003 | 1,592 | 0,715 |
2004 | 1,621 | 0,761 |
2005 | 1,617 | 0,744 |
2006 | 1,581 | 0,793 |
2007 | 1,639 | 0,793 |
2008 | 1,580 | 0,791 |
2009 | 1,577 | 0,727 |
2010 | 1,536 | 0,722 |
2011 | 1,487 | 0,725 |
2012 | 1,514 | 0,718 |
2013 | 1,481 | 0,824 |
Femmes | ||
2002 | 1,327 | 0,394 |
2003 | 1,311 | 0,377 |
2004 | 1,351 | 0,399 |
2005 | 1,398 | 0,408 |
2006 | 1,367 | 0,435 |
2007 | 1,434 | 0,436 |
2008 | 1,406 | 0,439 |
2009 | 1,408 | 0,409 |
2010 | 1,425 | 0,426 |
2011 | 1,409 | 0,430 |
2012 | 1,443 | 0,423 |
2013 | 1,426 | 0,479 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
Tableau de données du graphique 4
Travailleurs autonomes | Propriétaires d'entreprises | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Hommes | ||
2002 | 15,265 | 11,319 |
2003 | 15,478 | 11,587 |
2004 | 15,963 | 11,602 |
2005 | 16,289 | 11,510 |
2006 | 16,582 | 11,031 |
2007 | 16,760 | 10,813 |
2008 | 16,873 | 10,848 |
2009 | 16,143 | 10,834 |
2010 | 16,478 | 10,141 |
2011 | 17,438 | 10,132 |
2012 | 17,119 | 10,576 |
2013 | 17,379 | 9,488 |
Femmes | ||
2002 | 18,826 | 13,252 |
2003 | 18,910 | 13,469 |
2004 | 19,337 | 13,392 |
2005 | 19,180 | 13,214 |
2006 | 19,570 | 12,854 |
2007 | 19,821 | 12,716 |
2008 | 19,684 | 12,706 |
2009 | 18,974 | 12,922 |
2010 | 18,738 | 11,835 |
2011 | 19,635 | 11,831 |
2012 | 19,177 | 12,149 |
2013 | 19,262 | 11,234 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
3.3 Entrées et sorties par groupe d'âge
L'analyse par groupe d'âge montre que les taux d'entrée dans le travail autonome et la propriété d'entreprises étaient les plus élevés pour le groupe d'âge le plus actif (35 à 54 ans), suivis de ceux du groupe d'âge plus âgé (55 ans et plus). Ils étaient les plus faibles pour le groupe d'âge le plus jeune (15 à 34 ans) (graphique 5). Cette observation concorde avec le profil d'âge en U inversé observé pour l'entrée dans le travail autonome et la propriété d'entreprises : l'entrée augmente avec l'âge et atteint un sommet au milieu de la cinquantaine, puis diminue avec l'âge. Par exemple, le taux d'entrée dans la propriété d'entreprises pour le groupe d'âge le plus jeune était, en moyenne, d'environ 0,36 %, ce qui représente 360 entrants pour 100 000 personnes dans ce groupe d'âge. Ce nombre représente moins de la moitié du nombre de nouveaux propriétaires d'entreprises pour le groupe d'âge de 35 à 54 ans, soit environ 835 entrants pour 100 000 personnes.
Toutefois, au cours de la période à l'étude, les taux d'entrée dans le travail autonome et la propriété d'entreprises pour le groupe d'âge le plus jeune ont connu une croissance constante par rapport aux taux de 2002. Par exemple, le taux d'entrée dans la propriété d'entreprises pour le groupe d'âge le plus jeune était de 0,31 % en 2002, et il est passé à 0,43 % en 2013, ce qui représente une croissance de 38 %. Cependant, le taux d'entrée dans la propriété d'entreprises pour les tranches d'âge de 35 à 54 ans et de 55 ans et plus est demeuré stable au cours de cette période, à l'exception d'une augmentation observée à la fin de la période.
Tableau de données du graphique 5
Année | Travailleurs autonomes | Propriétaires d'entreprises | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
15 à 34 ans | 35 à 54 ans | 55 ans et plus | 15 à 34 ans | 35 à 54 ans | 55 ans et plus | |
pourcentage | ||||||
2002 | 1,215 | 1,685 | 1,439 | 0,310 | 0,820 | 0,544 |
2003 | 1,232 | 1,686 | 1,386 | 0,302 | 0,786 | 0,498 |
2004 | 1,265 | 1,711 | 1,435 | 0,328 | 0,833 | 0,523 |
2005 | 1,295 | 1,708 | 1,485 | 0,335 | 0,821 | 0,518 |
2006 | 1,270 | 1,650 | 1,475 | 0,373 | 0,874 | 0,539 |
2007 | 1,357 | 1,722 | 1,497 | 0,384 | 0,873 | 0,532 |
2008 | 1,333 | 1,649 | 1,472 | 0,388 | 0,876 | 0,529 |
2009 | 1,328 | 1,639 | 1,490 | 0,350 | 0,802 | 0,510 |
2010 | 1,320 | 1,607 | 1,501 | 0,355 | 0,807 | 0,526 |
2011 | 1,322 | 1,581 | 1,428 | 0,374 | 0,815 | 0,513 |
2012 | 1,347 | 1,609 | 1,469 | 0,387 | 0,794 | 0,505 |
2013 | 1,329 | 1,564 | 1,462 | 0,429 | 0,916 | 0,584 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
En revanche, le taux de sortie le plus élevé a été observé au sein du groupe d'âge le plus jeune et le taux de sortie le plus faible, au sein du groupe le plus âgé (graphique 6). En moyenne, le taux de sortie du travail autonome était d'environ 28 % chaque année pour le groupe le plus jeune, soit presque deux fois plus élevé que celui observé pour le groupe le plus âgé. Il a été particulièrement élevé de 2011 à 2013, alors qu'il était de près de 30 % pour le groupe d'âge le plus jeune. En d'autres termes, près d'un travailleur autonome sur trois âgé de 15 à 34 ans a abandonné le travail autonome au cours de ces années. Chaque année, en moyenne, le taux de sortie de la propriété d'entreprises était d'environ 16 % pour le groupe le plus jeune et d'environ 11 % pour le groupe le plus âgé. Au fil du temps, les tendances des taux de sortie par groupe d'âge reflètent celles de l'agrégat. Les taux de sortie de la propriété d'entreprises ont diminué pour tous les groupes d'âge, et les taux de sortie du travail autonome ont augmenté pour tous les groupes d'âge.
Tableau de données du graphique 6
Année | Travailleurs autonomes | Propriétaires d'entreprises | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
15 à 34 ans | 35 à 54 ans | 55 ans et plus | 15 à 34 ans | 35 à 54 ans | 55 ans et plus | |
pourcentage | ||||||
2002 | 25,350 | 15,806 | 13,965 | 15,971 | 11,553 | 11,297 |
2003 | 26,221 | 16,218 | 13,673 | 16,668 | 11,972 | 11,190 |
2004 | 26,262 | 16,566 | 14,398 | 16,688 | 11,788 | 11,489 |
2005 | 26,919 | 16,729 | 14,458 | 17,094 | 11,738 | 11,156 |
2006 | 27,349 | 17,016 | 14,841 | 16,414 | 11,282 | 10,856 |
2007 | 27,920 | 17,136 | 15,067 | 16,217 | 11,190 | 10,519 |
2008 | 27,881 | 17,255 | 14,845 | 15,880 | 11,227 | 10,602 |
2009 | 26,666 | 16,298 | 14,633 | 15,625 | 11,261 | 10,793 |
2010 | 27,699 | 16,680 | 14,184 | 14,749 | 10,466 | 9,987 |
2011 | 29,426 | 17,573 | 14,895 | 14,989 | 10,520 | 9,870 |
2012 | 29,078 | 17,141 | 14,446 | 14,908 | 11,028 | 10,265 |
2013 | 29,408 | 17,398 | 14,577 | 13,860 | 9,895 | 9,373 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
3.4 Entrées et sorties par région
Les taux d'entrée dans le travail autonome et la propriété d'entreprises montrent d'importantes variations régionales (graphique 7). L'Alberta affichait le plus haut taux d'entrée dans la propriété d'entreprises au cours de la période à l'étude, soit un taux de 1,1 % en moyenne chaque année. La Colombie-Britannique affichait le deuxième taux d'entrée en importance parmi ceux les plus élevés dans la propriété d'entreprises, tandis que deux provinces des Prairies combinées (le Manitoba et la Saskatchewan) affichaient, quant à elles, le troisième taux. Les taux d'entrée dans la propriété d'entreprises de l'Ontario, du Québec et de la région de l'Atlantique étaient inférieurs à ceux des provinces de l'Ouest.
Les taux d'entrée dans la propriété d'entreprises en Alberta, en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Saskatchewan ont également affiché des tendances procycliques plus fortes que le reste du pays. Plus précisément, leur taux d'entrée a augmenté de 2002 à 2008 et a reculé de 2008 à 2009, à la suite de la crise mondiale de 2008. En revanche, l'Ontario et le Québec ont connu des taux d'entrée relativement stables en matière de propriété d'entreprises, tandis que le taux d'entrée dans la région de l'Atlantique a diminué pendant la majeure partie de la période à l'étude. Ces variations régionales du taux d'entrée dans la propriété d'entreprises concordent généralement avec une croissance économique plus forte dans l'Ouest canadien attribuable à l'essor des secteurs des ressources naturelles, ainsi qu'avec les tendances régionales observées au moyen des taux d'entrée des entreprises (Baldwin, Liu et Wang, 2013).
Le taux d'entrée dans le travail autonome a montré des tendances régionales semblables à celui observé pour la propriété d'entreprises, les provinces et les régions de l'Ouest affichant des taux généralement plus élevés que le reste du Canada (à l'exception de l'Ontario). Dans toutes les provinces et régions, les taux d'entrée sont demeurés généralement stables, à l'exception de l'Alberta, qui a connu une baisse constante.
Toutes les provinces et régions ont affiché une baisse des taux de sortie de la propriété d'entreprises (graphique 8) semblable à celle observée à l'échelle nationale (graphique 2). En ce qui concerne le taux de sortie du travail autonome, la variation régionale observée était beaucoup plus importante que celle observée pour la propriété d'entreprises (graphique 8). L'Alberta, la Colombie-Britannique et l'Ontario avaient généralement des taux de sortie plus élevés que les autres provinces ou régions.
Tableau de données du graphique 7
2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||||||||||
Travailleurs autonomes | ||||||||||||
Alberta | 1,731 | 1,656 | 1,676 | 1,680 | 1,654 | 1,669 | 1,555 | 1,517 | 1,427 | 1,382 | 1,433 | 1,402 |
Canada atlantique | 0,951 | 0,957 | 0,984 | 0,965 | 0,931 | 0,947 | 0,901 | 0,886 | 0,890 | 0,905 | 0,930 | 0,906 |
Colombie-Britannique | 1,803 | 1,845 | 1,872 | 1,954 | 1,919 | 1,979 | 1,903 | 1,872 | 1,863 | 1,883 | 1,889 | 1,863 |
Ontario | 1,537 | 1,522 | 1,570 | 1,595 | 1,550 | 1,662 | 1,609 | 1,638 | 1,645 | 1,576 | 1,603 | 1,565 |
Manitoba, Saskatchewan | 1,405 | 1,400 | 1,387 | 1,379 | 1,350 | 1,474 | 1,453 | 1,417 | 1,372 | 1,337 | 1,400 | 1,368 |
Québec | 1,196 | 1,186 | 1,222 | 1,232 | 1,212 | 1,207 | 1,220 | 1,218 | 1,215 | 1,201 | 1,234 | 1,234 |
Propriétaires d'entreprises | ||||||||||||
Alberta | 1,050 | 0,996 | 1,075 | 1,123 | 1,225 | 1,201 | 1,154 | 0,976 | 1,015 | 1,063 | 1,042 | 1,128 |
Canada atlantique | 0,374 | 0,346 | 0,349 | 0,341 | 0,337 | 0,337 | 0,349 | 0,334 | 0,332 | 0,320 | 0,325 | 0,377 |
Colombie-Britannique | 0,701 | 0,669 | 0,737 | 0,727 | 0,764 | 0,760 | 0,754 | 0,671 | 0,665 | 0,674 | 0,641 | 0,761 |
Ontario | 0,517 | 0,493 | 0,522 | 0,498 | 0,542 | 0,554 | 0,551 | 0,521 | 0,523 | 0,514 | 0,508 | 0,600 |
Manitoba, Saskatchewan | 0,548 | 0,522 | 0,552 | 0,531 | 0,574 | 0,606 | 0,649 | 0,586 | 0,599 | 0,640 | 0,641 | 0,692 |
Québec | 0,459 | 0,433 | 0,444 | 0,459 | 0,467 | 0,447 | 0,456 | 0,455 | 0,459 | 0,452 | 0,456 | 0,504 |
Note : Le Canada atlantique comprend le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador. Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |

Tableau de données du graphique 8
2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||||||||||
Travailleurs autonomes | ||||||||||||
Alberta | 18,759 | 19,545 | 19,910 | 20,259 | 20,452 | 20,896 | 20,609 | 19,631 | 19,557 | 20,710 | 19,628 | 19,981 |
Canada atlantique | 16,561 | 16,354 | 17,188 | 17,879 | 18,384 | 17,896 | 17,983 | 17,217 | 17,356 | 17,128 | 17,404 | 17,761 |
Colombie-Britannique | 18,098 | 18,231 | 18,893 | 19,260 | 19,732 | 19,659 | 19,488 | 18,434 | 18,289 | 19,269 | 19,026 | 19,024 |
Ontario | 17,107 | 17,292 | 17,663 | 17,932 | 18,164 | 18,717 | 18,710 | 17,987 | 18,386 | 19,454 | 18,901 | 19,000 |
Manitoba, Saskatchewan | 14,241 | 14,111 | 14,557 | 14,474 | 15,399 | 14,860 | 15,335 | 15,108 | 14,677 | 15,376 | 15,136 | 15,377 |
Québec | 15,001 | 15,065 | 15,460 | 15,042 | 15,275 | 15,402 | 15,445 | 15,041 | 15,076 | 15,956 | 15,888 | 16,234 |
Propriétaires d'entreprises | ||||||||||||
Alberta | 12,334 | 12,412 | 12,261 | 11,519 | 11,028 | 11,092 | 11,239 | 11,901 | 10,754 | 10,338 | 10,769 | 9,602 |
Canada atlantique | 12,092 | 11,900 | 11,165 | 11,192 | 11,247 | 10,818 | 10,734 | 10,241 | 9,657 | 9,646 | 10,700 | 9,832 |
Colombie-Britannique | 12,186 | 12,346 | 12,136 | 12,101 | 11,858 | 11,558 | 11,608 | 11,443 | 10,947 | 11,082 | 11,693 | 10,506 |
Ontario | 12,355 | 12,991 | 13,135 | 13,413 | 12,689 | 12,556 | 12,405 | 12,257 | 11,291 | 11,380 | 11,848 | 10,644 |
Manitoba, Saskatchewan | 12,017 | 12,562 | 12,231 | 12,382 | 11,260 | 10,357 | 10,346 | 11,180 | 10,076 | 9,582 | 10,211 | 9,429 |
Québec | 10,854 | 10,713 | 10,995 | 10,575 | 10,586 | 10,452 | 10,613 | 10,570 | 10,012 | 10,287 | 10,165 | 9,581 |
Note : Le Canada atlantique comprend le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador. Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
3.5 Entrées et sorties selon la taille de l'effectif
Le graphique 9 présente les taux d'entrée et de sortie des employeurs selon la taille de l'effectif. Dans le présent document, les employeurs désignent seulement les propriétaires d'entreprises constituées en société avec aide rémunérée, pour les raisons suivantes. Premièrement, comme on l'a mentionné à la section précédente, la majorité des propriétaires d'entreprises constituées en société étaient des employeurs, et les employeurs constitués en société représentaient 89 % de tous les employeurs (constitués en société et non constitués en société). Deuxièmement, les renseignements sur l'emploi pour les travailleurs autonomes non constitués en société ne sont pas disponibles avant 2005, alors qu'ils le sont depuis le début de la période pour les propriétaires d'entreprises constituées en société. Les employeurs constitués en société sont regroupés en quatre catégories de taille en fonction du nombre d'employés associés à chaque propriétaire individuel : 5 employés ou moins, plus de 5 à 20 employés, plus de 20 à 50 employés, plus de 50 employés.
Les propriétaires d'entreprises ayant moins d'employés ont des taux d'entrée et de sortie plus élevés que les propriétaires d'entreprises ayant plus d'employés. Le taux d'entrée le plus élevé a été observé chez les employeurs qui comptaient 5 employés ou moins, ceux-ci affichant un taux moyen d'environ 0,35 % par année. De plus, le taux d'entrée des propriétaires d'entreprises comptant 5 employés ou moins a connu une augmentation modérée au cours de la période visée par l'étude, tandis que les taux d'entrée des autres groupes de taille ont diminué. Plus précisément, les taux d'entrée pour ces groupes de taille ont diminué en 2013 par rapport à ceux de 2002 : les taux d'entrée ont reculé de 24 % pour le groupe de plus de 5 à 20, de 35 % pour le groupe de plus de 20 à 50 et de 45 % pour le groupe de plus de 50. Les entrants dans la propriété d'entreprises ayant des employés avaient également tendance à avoir moins d'employés au fil du temps. La part des entrants dans la propriété d'entreprises ayant 5 employés ou moins est passée de 77 % en 2002 à 84 % en 2013. Ces résultats concordent avec les données probantes fondées sur les entreprises (Ciobanu et Wang, 2012).
Le taux de sortie le plus élevé a été observé chez les propriétaires d'entreprises qui comptaient 5 employés ou moins, ceux-ci affichant un taux moyen d'environ 13,6 % chaque année. Les taux de sortie de toutes les catégories de taille, en particulier pour les propriétaires d'entreprises ayant plus de 50 employés, ont diminué au cours de la période. De 2002 à 2013, le taux de sortie des propriétaires d'entreprises ayant plus de 50 employés a diminué d'environ 28 %, tandis que le taux de sortie des propriétaires d'entreprises comptant 5 employés ou moins n'a diminué que de 8 %.
Tableau de données du graphique 9
2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||||||||||
Entrée | ||||||||||||
≤ 5 | 0,3329 | 0,3075 | 0,3407 | 0,3361 | 0,3674 | 0,3836 | 0,3842 | 0,3522 | 0,3521 | 0,3586 | 0,3617 | 0,3813 |
Plus de 5 à ≤ 20 | 0,0777 | 0,0680 | 0,0702 | 0,0660 | 0,0684 | 0,0650 | 0,0627 | 0,0563 | 0,0551 | 0,0525 | 0,0499 | 0,0588 |
Plus de 20 à ≤ 50 | 0,0159 | 0,0136 | 0,0138 | 0,0124 | 0,0132 | 0,0117 | 0,0120 | 0,0104 | 0,0095 | 0,0096 | 0,0085 | 0,0104 |
Plus de 50 | 0,0057 | 0,0046 | 0,0049 | 0,0046 | 0,0043 | 0,0044 | 0,0039 | 0,0034 | 0,0031 | 0,0031 | 0,0028 | 0,0032 |
Toutes tailles de l'effectif | 0,4322 | 0,3937 | 0,4296 | 0,4191 | 0,4533 | 0,4647 | 0,4628 | 0,4223 | 0,4198 | 0,4237 | 0,4229 | 0,4536 |
Sortie | ||||||||||||
≤ 5 | 13,9100 | 13,9631 | 13,7700 | 13,8947 | 13,6624 | 13,3941 | 13,8066 | 14,0520 | 13,0919 | 13,0363 | 13,6109 | 12,8482 |
Plus de 5 à ≤ 20 | 8,4131 | 8,4535 | 8,4425 | 8,2584 | 8,1111 | 7,9909 | 7,9952 | 7,9189 | 7,1878 | 7,4040 | 8,0872 | 7,3327 |
Plus de 20 à ≤ 50 | 7,8915 | 8,2754 | 8,0151 | 7,7110 | 7,1159 | 7,1732 | 7,2978 | 6,9404 | 6,2207 | 6,8371 | 6,9636 | 6,4045 |
Plus de 50 | 7,1644 | 7,1346 | 6,8229 | 6,7983 | 6,4770 | 6,2192 | 6,6010 | 5,8924 | 5,5079 | 5,3560 | 5,8231 | 5,1242 |
Toutes tailles de l'effectif | 12,1009 | 12,1820 | 12,0353 | 12,0794 | 11,8650 | 11,6792 | 12,0382 | 12,2187 | 11,4239 | 11,4625 | 12,0544 | 11,3363 |
Note : Les employeurs sont des propriétaires d'entreprises constituées en société avec aide rémunérée. Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
4 Entrée selon la source et sortie selon la destination
Dans la section précédente, on a démontré que la propriété d'entreprises et le travail autonome diffèrent à certains égards, notamment en ce qui a trait aux caractéristiques des propriétaires et des entreprises ainsi qu'aux schémas d'entrée et de sortie. La présente section montre qu'il est probable que le motif d'entrée diffère lui aussi. Contrairement au travail autonome, la propriété d'entreprises est plus susceptible d'être motivée par des possibilités ou par un potentiel de croissance élevé plutôt que par la nécessité qui résulte de la détérioration de la situation du marché du travail. C'est ce que montre la décomposition des entrées selon le statut d'emploi source. Bien qu'imparfaite, cette distinction selon la source fournit des éléments de preuves révélateurs quant au motif d'entrée sous-jacent et aux répercussions de la conjoncture économique sur le travail autonome et la création d'entreprises.
4.1 Statuts d'emploi
Aux fins de la décomposition, au cours d'une année donnée, chaque particulier de la BDCDEE se voit assigner l'un de quatre statuts d'emploi mutuellement exclusifs. En plus d'être 1) travailleur autonome ou 2) propriétaire d'entreprise, comme il est défini précédemment, une personne pourrait 3) occuper un emploi rémunéré ou 4) être sans emploi (non-emploi). Plus précisément, une personne est considérée comme occupant un emploi rémunéré si son revenu provenant d'un travail autonome ou d'une entreprise n'est pas sa principale source de revenus, et si ses gains provenant de tous les emplois rémunérés représentent plus de 50 % de son revenu net total. Plus précisément, une personne se voit attribuer le statut de non-emploi si son revenu provenant d'un travail autonome ou d'une entreprise n'est pas sa principale source de revenus, et si ses gains provenant de tous les emplois rémunérés représentent moins de 50 % de son revenu net total. Le statut de non-emploi comprend donc les personnes dont les principales sources de revenus ne proviennent pas d'un travail autonome, du revenu d'entreprise d'une société ou d'un emploi rémunéré. Il peut s'agir de personnes faiblement rattachées au marché du travail, comme les chômeurs, les retraités, les travailleurs temporaires ou les bénéficiaires de l'aide gouvernementale au revenuNote 18. Les personnes ayant un statut de non-emploi et qui démarrent une entreprise peuvent être motivées davantage par la nécessité que par les possibilités.
4.2 Entrée selon la source
La grande majorité des entrants faisaient la transition à partir d'un emploi rémunéré, tant pour les propriétaires d'entreprises que pour les travailleurs autonomes (graphique 10). En moyenne, environ 45 % de tous les entrants dans la propriété d'entreprises et 48 % de tous les entrants dans le travail autonome provenaient d'un emploi rémunéré. Pour la propriété d'entreprises, la part des entrants provenant d'un emploi rémunéré est demeurée relativement stable au cours de la période, à l'exception d'une baisse observée en 2010, tandis qu'elle a connu une baisse et un léger rebond après 2010 pour les entrants dans le travail autonome.
La transition du travail autonome vers la propriété d'entreprises était la deuxième source d'entrée en importance dans la propriété d'entreprises, et elle a augmenté au cours de la première moitié de la période, jusqu'en 2007. Plus du tiers des propriétaires d'entreprises entrants, soit environ 38 %, provenaient du travail autonome. Par conséquent, les transitions à partir d'un emploi rémunéré et du travail autonome étaient importantes pour la venue de nouveaux propriétaires d'entreprises. Cette observation concorde avec l'idée que certaines personnes peuvent démarrer une entreprise après avoir travaillé comme employés rémunérés, avoir accumulé des connaissances ou de l'expérience propres à l'entreprise ou à l'industrie, avoir appris de leurs employeurs au sujet du processus entrepreneurial, avoir été exposées à un réseau d'entrepreneurs et à un réseau de fournisseurs de main-d'œuvre, de biens et de capitaux ainsi qu'à un réseau de clients (Gompers, Lerner et Scharfstein, 2005; Agarwal et coll., 2013). D'autres personnes peuvent démarrer des entreprises non constituées en société en premier lieu, puis croître et progresser vers des entreprises constituées en société par la suite (Davis et coll., 2009)Note 19.
En revanche, le non-emploi était la deuxième plus grande source d'entrée dans le travail autonome, représentant plus de 40 % de tous les entrants dans le travail autonome en moyenne. Il est intéressant d'observer que la proportion de nouveaux propriétaires d'entreprises provenant du non-emploi a diminué au début et au milieu de la période visée, lorsque la conjoncture économique s'est améliorée, tandis qu'elle a augmenté pour les nouveaux travailleurs autonomes. Après la crise financière de 2008, la transition du non-emploi tant vers la propriété d'entreprises que vers le travail autonome a augmenté.
Ces résultats nous éclairent sur ce qui motive l'entrée dans le travail autonome et la propriété d'entreprises. En général, au cours de la période visée par l'étude, les nouveaux propriétaires d'entreprises semblaient être motivés principalement par la recherche de possibilités et le potentiel de croissance (illustré par la part importante d'entrées provenant des emplois rémunérés et du travail autonome), tandis que les nouveaux travailleurs autonomes semblent avoir été motivés par les possibilités et la nécessité de façon presque égale. En effet, le nombre relativement élevé de transitions entre le non-emploi et le travail autonome donne à penser que les personnes qui commencent à travailler à leur compte sont plus susceptibles d'avoir été poussées vers le travail autonome en raison de la détérioration de la situation du marché du travail.
Tableau de données du graphique 10
Année | Travail autonome | Propriété d'entreprises | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Entrants provenant d'un emploi rémunéré | Entrants provenant du non-emploi | Entrants provenant de la propriété d'entreprises | Entrants provenant d'un emploi rémunéré | Entrants provenant du non-emploi | Entrants provenant de la propriété d'entreprises | |
pourcentage | ||||||
2002 | 50,276 | 40,799 | 8,924 | 46,219 | 18,019 | 35,763 |
2003 | 49,588 | 41,015 | 9,397 | 45,022 | 17,047 | 37,931 |
2004 | 49,349 | 40,688 | 9,963 | 45,793 | 16,471 | 37,737 |
2005 | 48,101 | 41,926 | 9,973 | 44,022 | 16,359 | 39,620 |
2006 | 48,892 | 41,415 | 9,693 | 46,267 | 15,561 | 38,173 |
2007 | 47,109 | 43,499 | 9,392 | 44,711 | 15,739 | 39,549 |
2008 | 47,304 | 42,791 | 9,905 | 44,784 | 16,108 | 39,107 |
2009 | 48,039 | 41,302 | 10,659 | 44,341 | 16,416 | 39,242 |
2010 | 45,062 | 45,112 | 9,825 | 43,044 | 17,722 | 39,235 |
2011 | 45,556 | 44,670 | 9,774 | 44,310 | 16,697 | 38,993 |
2012 | 46,276 | 43,965 | 9,759 | 45,251 | 16,649 | 38,101 |
2013 | 47,433 | 43,217 | 9,351 | 45,388 | 19,025 | 35,587 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
La répartition des statuts d'emploi pour l'entrée diffère également selon le sexe, l'âge et la taille de l'effectif. En ce qui concerne le sexe, il y avait proportionnellement plus d'entrants de sexe masculin provenant d'un emploi rémunéré et moins d'entrants provenant du non-emploi, par rapport aux femmes (tableau A.1 de l'annexe A).
En ce qui a trait à l'âge, la part des entrants provenant d'un emploi rémunéré a diminué avec l'âge, tandis que la part des entrants provenant du non-emploi a augmenté avec l'âge. La proportion des entrants qui font la transition entre le travail autonome et la propriété d'entreprises a également augmenté avec l'âge (tableau A.2 de l'annexe A).
Quant à la taille des employeurs, les propriétaires d'entreprises ayant 5 employés ou moins affichaient la plus faible part des entrants faisant la transition d'un emploi rémunéré vers la propriété d'entreprises. La part de l'emploi rémunéré comme source d'entrée des propriétaires d'entreprises ayant des employés a augmenté avec le nombre de travailleurs employés par le propriétaire d'entreprise. En parallèle, la part la plus importante des entrants faisant la transition du travail autonome vers la propriété d'entreprises a été observée chez les propriétaires d'entreprises de 5 employés ou moins. La part la plus faible a, quant à elle, été observée chez les propriétaires d'entreprises de plus de 50 employés. Par conséquent, proportionnellement, plus le nombre de travailleurs employés par un nouveau propriétaire d'entreprise est élevé, plus il est probable que le propriétaire d'entreprise provienne d'un emploi rémunéré plutôt que d'un travail autonome (tableau A.3 de l'annexe A).
4.3 Sorties par destination
Les sorties peuvent être le résultat d'un échec commercial ou d'un départ vers une meilleure situation d'emploi. L'emploi rémunéré et le travail autonome étaient les deux destinations les plus importantes lorsque les personnes quittaient la propriété d'entreprises (graphique 11). En 2002, environ 41 % des propriétaires d'entreprises sortants ont obtenu un emploi rémunéré, 37 % ont fait la transition vers le travail autonome et 22 % vers le non-emploi. En 2013, la part des propriétaires d'entreprises sortants qui se sont retrouvés sans emploi a augmenté pour s'établir à environ 27 %; la part des propriétaires d'entreprises sortants qui occupaient un emploi rémunéré est demeurée la même, et la part de ceux qui se sont tournés vers le travail autonome a légèrement diminué.
Tableau de données du graphique 11
Année | Travail autonome | Propriété d'entreprise | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Sortie vers un emploi rémunéré | Sortie vers le non-emploi | Sortie vers la propriété d'entreprise | Sortie vers un emploi rémunéré | Sortie vers le non-emploi | Sortie vers le travail autonome | |
pourcentage | ||||||
2002 | 44,87393 | 39,94824 | 15,17782 | 40,66776 | 22,12400 | 37,20824 |
2003 | 45,26511 | 39,55140 | 15,18349 | 41,62926 | 22,33238 | 36,03837 |
2004 | 45,62509 | 38,72343 | 15,65148 | 39,08718 | 22,95297 | 37,95985 |
2005 | 44,67616 | 39,10006 | 16,22378 | 39,92358 | 22,79433 | 37,28209 |
2006 | 43,62529 | 39,98024 | 16,39448 | 39,91307 | 24,37095 | 35,71597 |
2007 | 42,28618 | 40,70660 | 17,00722 | 40,01564 | 24,79289 | 35,19147 |
2008 | 43,38752 | 39,86137 | 16,75111 | 40,69720 | 24,60420 | 34,69860 |
2009 | 41,50169 | 42,17342 | 16,32488 | 39,09901 | 24,80635 | 36,09463 |
2010 | 42,48758 | 40,91970 | 16,59273 | 39,39743 | 25,43214 | 35,17043 |
2011 | 43,62447 | 40,67274 | 15,70279 | 40,26809 | 26,24137 | 33,49054 |
2012 | 44,88747 | 39,70930 | 15,40322 | 41,02956 | 26,75265 | 32,21779 |
2013 | 44,21935 | 39,48934 | 16,29131 | 40,05306 | 26,81622 | 33,13071 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
Par contre, l'emploi rémunéré et le non-emploi étaient les deux plus grandes destinations chez les travailleurs autonomes sortants. Au cours de la période d'étude, la part des travailleurs autonomes sortants qui se sont tournés vers un emploi rémunéré était d'environ 45 %; ce taux a légèrement diminué en 2009 avant de remonter de nouveau. Environ 40 % des travailleurs autonomes sortants se sont retrouvés en situation de non-emploi; ce taux a légèrement augmenté en 2009, puis a diminué.
5 Survie et entrée et sortie à long terme
5.1 Taux de survie
La contribution des entrées et des sorties à la création globale d'emplois et à la croissance de la productivité dépend non seulement de l'incidence des entrées et des sorties, mais aussi de la probabilité de survie des nouvelles entreprises et de la durée de leur survie après leur entrée. La nature longitudinale de la BDCDEE permet d'examiner la probabilité de survie des entrants sous de nombreuses perspectives.
La fonction de survie non paramétrique de Kaplan-Meier est représentée au graphique 12 pour les cohortes d'entrants de 2002 dans le travail autonome, la propriété d'entreprises et la propriété d'entreprises comptant des employés, où la fonction de survie est définie comme suit : et où indique le moment de la sortie, est le nombre d'entrants qui ont survécu juste avant le moment et est le nombre de sorties au moment .
Les entrants dans la propriété d'entreprises et la propriété d'entreprises ayant des employés affichaient des probabilités de survie beaucoup plus élevées que les entrants du travail autonome (graphique 12). La durée moyenne pour la cohorte de 2002 des entrants du travail autonome était de 4,0 ans (y compris l'année d'entrée), comparativement à 5,7 ans pour la cohorte de 2002 des entrants de la propriété d'entreprises et à 5,8 ans pour la cohorte de 2002 des entrants de la propriété d'entreprises ayant des employés. Au cours de la première année, près de 35 % (1 moins la probabilité de survie à la première année) des nouveaux travailleurs autonomes ont quitté le travail autonome, alors qu'environ 22 % des propriétaires d'entreprises ont quitté la propriété d'entreprises. La probabilité de survie des entrants dans le travail autonome a rapidement chuté après la première année, et elle est passée à moins de 30 % à la cinquième année. Ce taux était encore d'environ 46 % à la cinquième année pour les nouveaux propriétaires d'entreprises et les propriétaires d'entreprises ayant des employés. Les baisses des probabilités de survie s'atténuaient après la cinquième année pour tous les groupes; à la dixième année, les probabilités de survie des propriétaires d'entreprises et des propriétaires d'entreprises ayant des employés étaient encore supérieures à 30 %, alors qu'elles étaient inférieures à 20 % pour les travailleurs autonomes. Ces données sur la survie, en particulier pour les nouveaux propriétaires d'entreprises et les nouveaux propriétaires d'entreprises ayant des employés, concordent largement avec celles publiées récemment dans une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui montre un taux de survie d'environ 50 % après cinq ans pour les jeunes employeurs dans de nombreux pays (Calvino, Criscuolo et Menon, 2015).
La probabilité de survie diffère également selon le sexe, l'âge et la taille de l'effectif. La probabilité de survie chez les entrants de sexe masculin était plus élevée que chez les femmes (tableau B.1 de l'annexe B). En général, la probabilité de survie augmente avec l'âge (tableau B.2 de l'annexe B). Le groupe d'âge le plus jeune (15 à 34 ans) affichait la plus faible probabilité de survie parmi tous les entrants, à la fois comme travailleurs autonomes et comme propriétaires d'entreprises. Le groupe d'âge le plus âgé (55 ans et plus) affichait la plus forte probabilité de survie parmi les entrants dans le travail autonome. Toutefois, le groupe d'âge moyen affichait, quant à lui, la probabilité de survie la plus élevée parmi les entrants dans la propriété d'entreprises. Chez les entrants dans la propriété d'entreprises ayant des employés, la probabilité de survie augmentait généralement avec la taille de l'effectif (tableau B.3 de l'annexe B)Note 20. Les propriétaires d'entreprises ayant 5 employés ou moins affichaient la plus faible probabilité de survie, et les propriétaires d'entreprises comptant plus de 50 employés affichaient la probabilité de survie la plus élevée. Les probabilités de survie des propriétaires d'entreprises appartenant aux groupes de plus de 5 à 20 employés et de plus de 20 à 50 employés étaient similaires et se situaient entre les probabilités de survie des entreprises comptant le plus petit et le plus grand nombre d'employésNote 21.
La probabilité de survie ne change pas beaucoup d'une cohorte de propriétaires d'entreprises ayant des employés à l'autre (tableau B.4 de l'annexe B)Note 22.
Tableau de données du graphique 12
Nombre d'années après l'entrée | Travail autonome | Propriété d'entreprises | Propriété d'entreprises comptant des employés |
---|---|---|---|
probabilité | |||
0 | 1,000 | 1,000 | 1,000 |
1 | 0,654 | 0,781 | 0,788 |
2 | 0,494 | 0,649 | 0,660 |
3 | 0,399 | 0,566 | 0,576 |
4 | 0,333 | 0,505 | 0,512 |
5 | 0,285 | 0,459 | 0,464 |
6 | 0,249 | 0,421 | 0,421 |
7 | 0,222 | 0,389 | 0,385 |
8 | 0,201 | 0,364 | 0,356 |
9 | 0,183 | 0,340 | 0,329 |
10 | 0,166 | 0,317 | 0,302 |
11 | 0,153 | 0,299 | 0,281 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
5.2 Entrée et sortie à court et à long terme
Jusqu'à présent, la définition de l'« entrée » est établie sur deux années consécutives. Par conséquent, une personne est définie comme un travailleur autonome (ou propriétaire d'entreprise) si elle est actuellement en situation de travail autonome (ou propriétaire d'entreprise), mais qu'elle ne l'était pas au cours de l'année précédente. Comme on l'a vu plus haut, une grande partie des entrants sont sortis un ou deux ans après leur entrée sur le marché. Ces entrées de courte durée peuvent correspondre à des entrées temporaires, saisonnières ou expérimentales, ou encore refléter un manque de préparation ou d'engagement à long terme. Les entrants qui ont survécu plus longtemps peuvent refléter un engagement à long terme ou être axés sur la croissance. Les deux concepts, à savoir les entrées ou sorties à long terme et à court terme, peuvent être décrits comme suit. Une « entrée à long terme » désigne un entrant qui survit au moins trois ans (y compris l'année d'entrée). Une « sortie à long terme » désigne un propriétaire d'entreprise ou un travailleur autonome sortant qui reste en dehors du travail autonome ou de la propriété d'entreprises pour au moins trois ans (y compris l'année de sortie). Les « entrées ou sorties à court terme » sont alors la différence entre toutes les entrées ou sorties et les entrées ou sorties à long terme. Le taux d'entrée à long terme (à court terme) est alors le ratio entre les entrées à long terme (à court terme) et la population, et le taux de sortie à long terme (à court terme) est le ratio entre les sorties à long terme (à court terme) et la population des travailleurs autonomes ou des propriétaires d'entreprises.
Les entrants à court terme ont dominé l'entrée dans le travail autonome, tandis que les entrants à long terme ont dominé l'entrée dans la propriété d'entreprises au cours de la période allant de 2002 à 2011 (graphiques 13 et 14)Note 23. Le taux d'entrée à court terme pour le travail autonome était de 0,82 % en moyenne chaque année, ce qui est plus élevé que le taux d'entrée à long terme de 0,66 %. Par conséquent, plus de la moitié de tous les entrants dans le travail autonome ne pouvait survivre plus de deux ans (y compris l'année d'entrée) après leur entrée. Le taux d'entrée à court terme a également légèrement augmenté au cours de la période, tandis que le taux d'entrée à long terme a diminué. En ce qui concerne la propriété d'entreprises, les entrants à long terme représentaient environ 63 % de tous les entrants (graphique 14). Au cours de la période allant de 2002 à 2011, le taux d'entrée à long terme était de 0,37 % en moyenne, soit plus élevé que le taux d'entrée à court terme qui était de 0,22 %. Le taux d'entrée à long terme a augmenté dans une proportion plus forte et a été plus volatil que le taux d'entrée à court terme au cours de cette période.
Les sorties à long terme ont dominé les sorties du travail autonome et de la propriété d'entreprises. Le taux de sortie à long terme du travail autonome était de 12,4 % en moyenne et représentait environ 71 % de toutes les sorties du travail autonome. De plus, le taux de sortie à long terme a légèrement augmenté au cours de la période allant de 2002 à 2011, tandis que le taux de sortie à court terme est, quant à lui, demeuré stable. En ce qui concerne la propriété d'entreprises, le taux de sortie à long terme était également plus élevé que le taux de sortie à court terme, soit 6,9 % contre 4,7 % en moyenne chaque année. Toutefois, le taux de sortie à court terme a connu une baisse plus marquée que le taux de sortie à long terme au cours de la période allant de 2002 à 2011.
Tableau de données du graphique 13
À long terme | À court terme | Tous | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Entrée | |||
2002 | 0,675 | 0,784 | 1,459 |
2003 | 0,668 | 0,783 | 1,450 |
2004 | 0,670 | 0,814 | 1,485 |
2005 | 0,677 | 0,829 | 1,507 |
2006 | 0,656 | 0,817 | 1,474 |
2007 | 0,694 | 0,842 | 1,536 |
2008 | 0,672 | 0,820 | 1,492 |
2009 | 0,644 | 0,848 | 1,492 |
2010 | 0,635 | 0,845 | 1,480 |
2011 | 0,637 | 0,811 | 1,448 |
Sortie | |||
2002 | 11,774 | 4,931 | 16,705 |
2003 | 11,898 | 4,965 | 16,864 |
2004 | 12,264 | 5,056 | 17,320 |
2005 | 12,387 | 5,075 | 17,462 |
2006 | 12,584 | 5,219 | 17,803 |
2007 | 12,889 | 5,125 | 18,014 |
2008 | 12,692 | 5,322 | 18,014 |
2009 | 12,025 | 5,289 | 17,314 |
2010 | 12,324 | 5,094 | 17,419 |
2011 | 13,132 | 5,227 | 18,358 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
Tableau de données du graphique 14
À long terme | À court terme | Tous | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Entrée | |||
2002 | 0,358 | 0,214 | 0,572 |
2003 | 0,339 | 0,205 | 0,543 |
2004 | 0,357 | 0,220 | 0,577 |
2005 | 0,360 | 0,213 | 0,573 |
2006 | 0,388 | 0,223 | 0,611 |
2007 | 0,386 | 0,226 | 0,612 |
2008 | 0,384 | 0,228 | 0,612 |
2009 | 0,355 | 0,211 | 0,565 |
2010 | 0,361 | 0,211 | 0,572 |
2011 | 0,371 | 0,205 | 0,576 |
Sortie | |||
2002 | 6,939 | 5,013 | 11,951 |
2003 | 7,048 | 5,156 | 12,204 |
2004 | 7,098 | 5,093 | 12,191 |
2005 | 7,049 | 5,023 | 12,072 |
2006 | 6,950 | 4,687 | 11,637 |
2007 | 6,913 | 4,536 | 11,449 |
2008 | 6,980 | 4,491 | 11,472 |
2009 | 6,856 | 4,682 | 11,537 |
2010 | 6,583 | 4,130 | 10,713 |
2011 | 6,632 | 4,078 | 10,710 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
6 Comparaison entre la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés et l'Enquête sur la population active
Dans quelle mesure les estimations obtenues à partir de la BDCDEE sont-elles fiables ou rationnelles? Pour répondre à cette question, des estimations similaires du travail autonome et de la propriété d'entreprises sont produites à l'aide de l'EPA comme point de référence puis comparées à celles de la BDCDEE. L'EPA est une source de données de longue date et d'importance sur le marché du travail au Canada. On sait aussi que les sources de données sur les ménages (p. ex. l'EPA) et les établissements (p. ex. la BDCDEE) peuvent donner des estimations différentes en matière d'emploi (p. ex. voir Abraham et coll., 2013). La présente section s'efforce notamment de concilier les différences entre les deux sources de données.
6.1 Nombre de travailleurs autonomes et de propriétaires d'entreprises
Le nombre de travailleurs autonomes relevés dans la BDCDEE était beaucoup plus élevé que dans l'EPA au cours de la période allant de 2001 à 2013 (barres du graphique 15)Note 24. En moyenne, il y avait environ 2,15 millions de travailleurs autonomes dans la BDCDEE chaque année et 1,51 million dans l'EPA. Les deux séries montrent une tendance similaire et à la hausse jusqu'en 2009. Les taux de croissance des deux séries, définis comme étant le niveau d'une année donnée divisé par son niveau de 2001 (c'est-à-dire normalisé selon l'EPA et selon la BDCDEE dans le graphique 15), étaient étroitement liés; l'EPA était plus volatile et son taux oscillait autour de celui de la BDCDEE. Le grand écart entre les deux séries a eu lieu après 2009, alors que la BDCDEE a continué de croître et l'EPA a continué de décliner. Dans l'ensemble, les deux séries affichent une forte corrélation sur l'ensemble de la période, leur coefficient de corrélation se situant à 0,77.
En ce qui concerne la propriété d'entreprises, les estimations de niveau de la BDCDEE sont très semblables à celles de l'EPA (barres du graphique 16). En moyenne, il y avait environ 994 000 propriétaires d'entreprises dans la BDCDEE chaque année et 1 013 000 dans l'EPA. Dans l'ensemble, le nombre de propriétaires d'entreprises dans la BDCDEE était plus faible qu'il ne l'était dans l'EPA avant 2010. Il était plus élevé par la suite. Cependant, l'écart était faible, soit environ 19 000 en moyenne chaque année. La croissance du nombre de propriétaires d'entreprises dans les deux sources de données présentait également une tendance à la hausse (normalisée selon l'EPA et selon la BDCDEE dans le graphique 16). Les deux ont connu un taux de croissance très similaire jusqu'en 2005, après quoi le taux de croissance de la BDCDEE a dépassé celui de l'EPA. Au cours des 13 années à l'étude, le nombre de propriétaires d'entreprises a augmenté de 69 % dans la BDCDEE et de 46 % dans l'EPA. Les deux séries affichaient une corrélation presque parfaite, leur coefficient de corrélation étant de 0,98.
L'écart important entre la BDCDEE et l'EPA en ce qui concerne la mesure globale du travail autonome peut être attribuable à plusieurs différences conceptuelles entre les deux ensembles de données. Premièrement, la BDCDEE repose sur toutes les entreprises possédées durant l'année, tandis que l'EPA repose sur l'activité principale durant la semaine de référence ou la dernière activité au cours des 12 mois précédents. De plus, bien que seuls les types primaires de travailleurs autonomes et de propriétaires d'entreprises soient abordés dans le présent document, le type primaire est établi selon le revenu plutôt que selon le nombre d'heures travaillées, comme c'est le cas dans l'EPA. Deuxièmement, le travail autonome dans la BDCDEE inclut les travailleurs autonomes qui exercent des activités de pêche et locatives, alors que l'EPA ne les inclut pasNote 25. Troisièmement, la BDCDEE peut inclure les travailleurs autonomes marginaux et les entreprises marginales. Par exemple, de nombreux jeunes adolescents ou de nombreuses personnes au début de la vingtaine sont encore à l'école et sont plus portés à se considérer comme étudiants plutôt que comme travailleurs autonomes, même s'ils ont mis sur pied une entreprise estivale de peinture ou de jardinage, ou s'ils ont fait du tutorat à temps partiel. Les personnes âgées peuvent se considérer comme retraités même si elles continuent de travailler à leur compte pour gagner un revenu supplémentaire. Par conséquent, ces personnes plus jeunes et plus âgées sont plus susceptibles d'être comprises dans la définition du travail autonome de la BDCDEE, mais pas dans la définition de l'EPA. Par ailleurs, les entreprises marginales de courte durée ou à faible revenu sont également moins susceptibles d'être déclarées dans le cadre d'une enquête auprès des ménages.
Tableau de données du graphique 15
Année | EPA | BDCDEE | Normalisé selon l'EPA | Normalisé selon la BDCDEE |
---|---|---|---|---|
en milliers | ||||
2001 | 1445,000 | 2024,061 | 1,000 | 1,000 |
2002 | 1468,100 | 2048,908 | 1,016 | 1,012 |
2003 | 1505,300 | 2070,022 | 1,042 | 1,023 |
2004 | 1479,800 | 2091,863 | 1,024 | 1,033 |
2005 | 1496,000 | 2114,538 | 1,035 | 1,045 |
2006 | 1477,800 | 2118,830 | 1,023 | 1,047 |
2007 | 1535,400 | 2155,282 | 1,063 | 1,065 |
2008 | 1540,800 | 2161,585 | 1,066 | 1,068 |
2009 | 1573,800 | 2167,694 | 1,089 | 1,071 |
2010 | 1556,400 | 2202,675 | 1,077 | 1,088 |
2011 | 1534,700 | 2237,319 | 1,062 | 1,105 |
2012 | 1530,800 | 2262,999 | 1,059 | 1,118 |
2013 | 1540,700 | 2279,944 | 1,066 | 1,126 |
Note : Normalisé selon l'EPA ou Normalisé selon la BDCDEE correspond au niveau annuel divisé par celui de 2001. Sources : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE) et de l'Enquête sur la population active (EPA). |
Abraham et coll. (2013) établissent un lien entre le CPS et le programme Current Employment Statistics (CES) afin d'étudier l'écart entre les enquêtes auprès des ménages et celles auprès des établissements pour ce qui est de la mesure de l'emploi. Ils concluent que l'âge (65 ans et plus) et les emplois faiblement rémunérés augmentent la probabilité qu'un emploi soit indiqué dans le programme CES, mais pas dans le CPS. Dans le même ordre d'idée qu'Abraham et coll. (2013), le graphique C.1 (annexe C) montre les autres estimations du travail autonome dans la BDCDEE en y ajoutant une restriction relative à l'âge (de 18 à 65 ans) et au revenu (valeur absolue du revenu supérieur ou égal à 1 000 $ ou à 5 000 $). On peut constater que l'imposition de ces restrictions relatives à l'âge et au revenu contribue à rétrécir l'écart entre les estimations de la BDCDEE et celles de l'EPA en ce qui concerne le travail autonome.
Tableau de données du graphique 16
Année | EPA | BDCDEE | Normalisé selon l'EPA | Normalisé selon la BDCDEE |
---|---|---|---|---|
en milliers | ||||
2001 | 800,500 | 734,537 | 1,000 | 1,000 |
2002 | 823,800 | 788,482 | 1,029 | 1,073 |
2003 | 872,800 | 823,660 | 1,090 | 1,121 |
2004 | 946,300 | 871,467 | 1,182 | 1,186 |
2005 | 995,100 | 909,473 | 1,243 | 1,238 |
2006 | 997,400 | 960,493 | 1,246 | 1,308 |
2007 | 1037,800 | 1009,257 | 1,296 | 1,374 |
2008 | 1084,000 | 1051,847 | 1,354 | 1,432 |
2009 | 1098,000 | 1077,868 | 1,372 | 1,467 |
2010 | 1107,100 | 1116,582 | 1,383 | 1,520 |
2011 | 1107,100 | 1153,846 | 1,383 | 1,571 |
2012 | 1127,800 | 1180,403 | 1,409 | 1,607 |
2013 | 1168,300 | 1243,398 | 1,459 | 1,693 |
Note : Normalisé selon l'EPA ou Normalisé selon la BDCDEE correspond au niveau annuel divisé par celui de 2001. Sources : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE) et de l'Enquête sur la population active (EPA). |
6.2 Taux d'entrée
Bien que l'EPA ne soit pas une enquête longitudinale, la variable d'ancienneté d'emploi de cette enquête peut être utilisée pour établir les taux d'entrée. Selon la définition de l'EPA, une entrée correspond aux travailleurs autonomes ou aux propriétaires d'entreprises dont la durée d'occupation du travail autonome ou de la propriété d'entreprises est inférieure ou égale à 12 moisNote 26.
Les taux d'entrée de la BDCDEE sont beaucoup plus élevés que ceux de l'EPA (graphiques 17 et 18, toutes les entrées de la BDCDEE par rapport à toutes les entrées de l'EPA). D'une part, ce résultat ne semble pas surprenant, surtout en ce qui concerne le taux d'entrée du travail autonome, étant donné l'estimation beaucoup plus importante du stock de travailleurs autonomes dans la BDCDEE dont il a été question plus haut. D'autre part, bien que la BDCDEE et l'EPA affichent une estimation similaire du nombre de propriétaires d'entreprises, le taux d'entrée des propriétaires d'entreprises demeure beaucoup plus élevé dans la BDCDEE. Cela semble indiquer qu'il existe des différences conceptuelles dans la mesure de l'entrée. En effet, l'entrée de la BDCDEE est définie sur la base de deux années consécutives. De plus, elle comprend non seulement l'entrée de travailleurs autonomes ou de propriétaires d'entreprises provenant de l'extérieur, comme ceux occupant un emploi rémunéré, mais aussi la transition entre le travail autonome et la propriété d'entreprises. Par exemple, supposons qu'une personne démarre une entreprise non constituée en société au cours de l'année 1 et qu'elle fait la transition vers une entreprise constituée en société au cours de l'année 2. Selon la définition de la BDCDEE, cette personne serait considérée comme un entrant dans la propriété d'entreprises au cours de l'année 2. Toutefois, dans l'EPA, malgré le changement de structure juridique, la personne peut ne pas déclarer l'entreprise comme nouvelle. Voilà qui explique probablement les raisons pour lesquelles le taux d'entrée de l'EPA est très semblable à celui de la BDCDEE pour les emplois rémunérés (graphiques 17 et 18, toutes les entrées de l'EPA par rapport aux entrées de la BDCDEE pour les emplois rémunérés seulement).
Tableau de données du graphique 17
Année | Toutes les entrées dans l'EPA | Entrées dans la BDCDEE provenant d'un emploi rémunéré seulement | Toutes les entrées dans la BDCDEE |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
2002 | 0,782 | 0,733 | 1,459 |
2003 | 0,811 | 0,719 | 1,450 |
2004 | 0,786 | 0,733 | 1,485 |
2005 | 0,751 | 0,725 | 1,507 |
2006 | 0,681 | 0,720 | 1,474 |
2007 | 0,683 | 0,723 | 1,536 |
2008 | 0,707 | 0,706 | 1,492 |
2009 | 0,745 | 0,717 | 1,492 |
2010 | 0,729 | 0,667 | 1,480 |
2011 | 0,688 | 0,660 | 1,448 |
2012 | 0,642 | 0,684 | 1,479 |
2013 | 0,625 | 0,690 | 1,454 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE) et de l'Enquête sur la population active (EPA). |
Tableau de données du graphique 18
Année | Toutes les entrées dans l'EPA | Entrées dans la BDCDEE provenant d'un emploi rémunéré seulement | Toutes les entrées dans la BDCDEE |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
2002 | 0,228 | 0,264 | 0,572 |
2003 | 0,251 | 0,245 | 0,543 |
2004 | 0,268 | 0,264 | 0,577 |
2005 | 0,305 | 0,252 | 0,573 |
2006 | 0,285 | 0,283 | 0,611 |
2007 | 0,296 | 0,273 | 0,612 |
2008 | 0,295 | 0,274 | 0,612 |
2009 | 0,270 | 0,251 | 0,565 |
2010 | 0,275 | 0,246 | 0,572 |
2011 | 0,282 | 0,255 | 0,576 |
2012 | 0,292 | 0,257 | 0,568 |
2013 | 0,279 | 0,294 | 0,648 |
Sources : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE) et de l'Enquête sur la population active (EPA). |
7 Conclusion
L'activité entrepreneuriale est considérée comme un moteur important de l'innovation, de la création d'emplois et de la croissance de la productivité. Toutefois, jusqu'à présent, la mesure de l'activité entrepreneuriale a été restreinte en partie en raison de la limite des données. À l'aide de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE), une base de données appariées nouvellement créée, on établit, dans le présent document, une distinction entre le travail autonome non constitué en société et la propriété d'entreprises constituées en société, et on examine les tendances d'entrée, de survie et de sortie pour les deux types de travail autonome. L'analyse démontre le potentiel de la BDCDEE dans le domaine de la recherche en entrepreneuriat.
Plusieurs constatations méritent d'être soulignées. Premièrement, le travail autonome (non constitué en société) et la propriété d'entreprises (constituées en société) sont tous deux distincts. Ils diffèrent non seulement par le nombre d'emplois comptabilisés et les revenus générés, mais aussi par les processus d'entrée et de sortie. Le travail autonome a des taux d'entrée et de sortie plus élevés que la propriété d'entreprises. Il affiche également une probabilité de survie plus faible que la propriété d'entreprises. Les deux diffèrent également en ce qui concerne la source des entrées. Les entrées provenant du non-emploi sont tout aussi importantes que celles provenant d'un emploi rémunéré en ce qui concerne le travail autonome, tandis que les deux principales sources d'entrée pour la propriété d'entreprises sont l'emploi rémunéré et le travail autonome non constitué en société. Ces faits stylisés portent à croire que le travail autonome est caractérisé par un processus où les coûts d'entrée sont faibles et où les personnes sont libres d'y entrer et d'en faire l'expérience volontairement ou involontairement. Cependant, le taux d'échec est également élevé : près de la moitié des entrants dans le travail autonome n'ont survécu que deux ans. En revanche, la propriété d'entreprises semble être caractérisée par un processus différent, où les coûts d'entrée sont relativement plus élevés et où les gens sont mieux préparés ou plus sélectifs avant l'entrée, ce qui entraîne un taux de survie plus élevé.
Deuxièmement, même si les taux d'entrée dans le travail autonome et la propriété d'entreprises ont connu une augmentation relativement plus importante chez les femmes que chez les hommes au cours de la période visée par l'étude, les hommes affichent encore des taux d'entrée plus élevés, des taux de sortie plus faibles et des probabilités de survie plus élevées que les femmes. De plus, les taux d'entrée augmentent avec l'âge, pour atteindre un sommet au milieu de la cinquantaine, puis diminuent par la suite. Ces constatations ouvrent la voie à des recherches futures intéressantes et importantes à l'aide de la BDCDEE pour mieux comprendre l'entrepreneuriat féminin et les différences entre les entrepreneurs masculins et féminins ainsi que l'entrepreneuriat chez les personnes âgées dans le sillage du vieillissement continu de la population au Canada.
Enfin, les lecteurs ou les utilisateurs de données doivent savoir que les données d'enquête et les données administratives peuvent donner des estimations différentes pour le travail autonome et la propriété d'entreprises. Cependant, les différences peuvent être rapprochées. Ces différences s'expliquent principalement par le fait que les entreprises marginales sont moins susceptibles d'être prises en compte dans l'Enquête sur la population active (EPA). En ce qui concerne l'entrée dans le travail autonome ou la création de nouvelles activités commerciales, l'EPA est susceptible de ne prendre en compte que les nouvelles activités qui se forment à l'extérieur du travail autonome ou de la propriété d'entreprises. En revanche, la BDCDEE est plus inclusive; elle tient compte non seulement de l'entrée provenant de l'extérieur du travail autonome ou de la propriété d'entreprises, mais aussi de la transition entre le travail autonome et la propriété d'entreprises.
Annexe A : Composition des sources d'entrée et des destinations de sortie, selon le sexe, l'âge et la taille de l'effectif
Le tableau A.1 présente le ratio hommes-femmes dans la part des entrants selon la source, définie comme la part des entrants chez les hommes divisée par la part des entrants chez les femmes, selon la source. On peut voir qu'il existe des différences selon le sexe. Premièrement, la part des entrants dans le travail autonome provenant d'un emploi rémunéré était plus élevée chez les hommes d'environ 7 % en moyenne (colonne 1). Toutefois, en ce qui concerne la propriété d'entreprises, la part des entrants provenant d'un emploi rémunéré était à peu près la même chez les hommes et chez les femmes (colonne 4). Deuxièmement, chez les hommes, il y avait proportionnellement moins d'entrants faisant la transition du non-emploi vers le travail autonome (inférieur d'environ 20 %, colonne 2) et vers la propriété d'entreprises (inférieur d'environ 35 %, colonne 5) que chez les femmes. Troisièmement, il y a eu proportionnellement plus de transitions de la propriété d'entreprises vers le travail autonome (presque 90 % de plus, colonne 3) ou du travail autonome vers la propriété d'entreprises (environ 25 % de plus, colonne 6) chez les hommes que chez les femmes.
Année | Part des entrants dans | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
le travail autonome provenant | la propriété d'entreprises | |||||
d'un emploi rémunéré | du non-emploi | de la propriété d'entreprise | d'un emploi rémunéré | du non-emploi | du travail autonome | |
Colonne 1 | Colonne 2 | Colonne 3 | Colonne 4 | Colonne 5 | Colonne 6 | |
ratio hommes-femmes | ||||||
2002 | 1,05 | 0,83 | 1,87 | 0,99 | 0,70 | 1,23 |
2003 | 1,05 | 0,83 | 1,85 | 0,97 | 0,70 | 1,24 |
2004 | 1,05 | 0,82 | 1,86 | 0,96 | 0,70 | 1,25 |
2005 | 1,05 | 0,82 | 1,90 | 0,95 | 0,66 | 1,28 |
2006 | 1,06 | 0,81 | 1,89 | 0,96 | 0,66 | 1,26 |
2007 | 1,11 | 0,78 | 1,86 | 0,97 | 0,61 | 1,28 |
2008 | 1,14 | 0,75 | 1,89 | 1,00 | 0,60 | 1,27 |
2009 | 1,12 | 0,75 | 1,87 | 1,01 | 0,62 | 1,24 |
2010 | 1,07 | 0,82 | 1,92 | 0,99 | 0,63 | 1,26 |
2011 | 1,07 | 0,82 | 1,88 | 1,01 | 0,61 | 1,24 |
2012 | 1,07 | 0,81 | 1,92 | 1,04 | 0,59 | 1,22 |
2013 | 1,07 | 0,82 | 1,87 | 1,06 | 0,66 | 1,18 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
En ce qui concerne l'âge, le groupe d'âge moyen (35 à 54 ans) comptait proportionnellement moins de nouveaux travailleurs autonomes et propriétaires d'entreprises provenant d'un emploi rémunéré que le groupe de jeunes (15 à 34 ans), soit environ 20 % de moins en moyenne (colonnes 1 et 4, tableau A.2). Toutefois, le groupe d'âge moyen affichait proportionnellement plus de transitions de la propriété d'entreprises vers le travail autonome (colonne 3) et vice versa (colonne 6) que le groupe de jeunes. Ces relations sont plus prononcées entre le groupe d'âge plus âgé (55 ans et plus) et le groupe de jeunes. Il est intéressant de noter que la part des entrants provenant d'un emploi rémunéré diminue avec l'âge (colonnes 1 et 4 contre colonnes 7 et 10) tandis que la part des entrants provenant d'un emploi non rémunéré augmente avec l'âge (colonnes 2 et 5 contre colonnes 8 et 11). La proportion des entrants qui font la transition entre le travail autonome et la propriété d'entreprises a également augmenté avec l'âge (colonnes 3 et 6 par rapport aux colonnes 9 et 12).
Année | Part des entrants d'âge moyen par rapport aux jeunes entrants dans | Part des entrants plus âgés par rapport aux jeunes entrants dans | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
le travail autonome provenant | la propriété d'entreprise provenant | le travail autonome provenant | la propriété d'entreprise provenant | |||||||||
d'un emploi rémunéré | du non-emploi | de la propriété d'entreprise | d'un emploi rémunéré | du non-emploi | du travail autonome | d'un emploi rémunéré | du non-emploi | de la propriété d'entreprise | d'un emploi rémunéré | du non-emploi | du travail autonome | |
Colonne 1 | Colonne 2 | Colonne 3 | Colonne 4 | Colonne 5 | Colonne 6 | Colonne 7 | Colonne 8 | Colonne 9 | Colonne 10 | Colonne 11 | Colonne 12 | |
RatioTableau A.2 Note 1 | RatioTableau A.2 Note 2 | |||||||||||
2002 | 0,80 | 1,21 | 3,68 | 0,84 | 1,01 | 1,35 | 0,35 | 2,18 | 4,73 | 0,49 | 2,04 | 1,58 |
2003 | 0,80 | 1,18 | 3,75 | 0,83 | 0,94 | 1,38 | 0,37 | 2,04 | 4,80 | 0,49 | 1,73 | 1,68 |
2004 | 0,80 | 1,16 | 3,62 | 0,83 | 0,93 | 1,43 | 0,37 | 2,03 | 4,53 | 0,50 | 1,71 | 1,73 |
2005 | 0,80 | 1,16 | 3,49 | 0,80 | 0,91 | 1,49 | 0,36 | 2,04 | 4,15 | 0,46 | 1,73 | 1,80 |
2006 | 0,80 | 1,19 | 3,62 | 0,83 | 0,91 | 1,43 | 0,35 | 2,15 | 4,35 | 0,49 | 1,78 | 1,74 |
2007 | 0,81 | 1,14 | 3,57 | 0,84 | 0,87 | 1,39 | 0,37 | 1,91 | 4,35 | 0,50 | 1,67 | 1,67 |
2008 | 0,79 | 1,16 | 3,81 | 0,84 | 0,87 | 1,40 | 0,36 | 1,97 | 4,68 | 0,50 | 1,66 | 1,68 |
2009 | 0,80 | 1,15 | 3,64 | 0,84 | 0,87 | 1,39 | 0,38 | 1,94 | 4,49 | 0,49 | 1,71 | 1,66 |
2010 | 0,78 | 1,15 | 3,99 | 0,82 | 0,91 | 1,42 | 0,37 | 1,83 | 4,87 | 0,49 | 1,61 | 1,71 |
2011 | 0,77 | 1,18 | 3,92 | 0,83 | 0,87 | 1,43 | 0,38 | 1,84 | 4,94 | 0,49 | 1,59 | 1,74 |
2012 | 0,78 | 1,18 | 4,10 | 0,83 | 0,89 | 1,43 | 0,38 | 1,90 | 5,18 | 0,49 | 1,68 | 1,75 |
2013 | 0,78 | 1,23 | 4,05 | 0,85 | 0,97 | 1,35 | 0,37 | 2,05 | 5,13 | 0,51 | 1,78 | 1,61 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
En ce qui concerne la taille de l'effectif, la part des entrants dans la propriété d'entreprises ayant des employés et provenant d'un emploi rémunéré était la plus faible parmi les propriétaires d'entreprises de 5 employés ou moins (environ 40 % en moyenne, colonne 1, tableau A.3) et augmentait avec la catégorie de taille pour atteindre environ 60 % parmi les propriétaires d'entreprises de plus de 50 employés. Entre-temps, la part des entrants provenant du travail autonome était la plus importante parmi les plus petits employeurs (environ 49 % en moyenne, colonne 3), et elle diminuait avec la catégorie de taille pour atteindre environ 29 % dans la catégorie de taille la plus importante (colonne 12). Par conséquent, proportionnellement, plus le nombre d'employés dans l'entreprise était élevé, plus il y avait d'entrées provenant d'un emploi rémunéré et moins il y en avait provenant d'un travail autonome.
Année | 5 employés ou moins provenant | Plus de 5 à ≤ 20 employés provenant | Plus de 20 à ≤ 50 employés provenant | Plus de 50 employés provenant | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
d'un emploi rémunéré | du non-emploi | du travail autonome | d'un emploi rémunéré | du non-emploi | du travail autonome | d'un emploi rémunéré | du non-emploi | du travail autonome | d'un emploi rémunéré | du non-emploi | du travail autonome | |
Colonne 1 | Colonne 2 | Colonne 3 | Colonne 4 | Colonne 5 | Colonne 6 | Colonne 7 | Colonne 8 | Colonne 9 | Colonne 10 | Colonne 11 | Colonne 12 | |
pourcentage | ||||||||||||
2002 | 44 | 12 | 45 | 53 | 11 | 36 | 56 | 11 | 32 | 57 | 12 | 31 |
2003 | 42 | 12 | 46 | 51 | 11 | 38 | 59 | 11 | 30 | 62 | 12 | 26 |
2004 | 43 | 11 | 47 | 50 | 11 | 39 | 57 | 10 | 33 | 65 | 10 | 25 |
2005 | 40 | 11 | 49 | 50 | 10 | 40 | 58 | 10 | 32 | 60 | 13 | 27 |
2006 | 42 | 10 | 48 | 51 | 10 | 39 | 56 | 11 | 33 | 59 | 11 | 30 |
2007 | 40 | 10 | 50 | 50 | 11 | 40 | 57 | 10 | 33 | 60 | 11 | 29 |
2008 | 40 | 10 | 50 | 49 | 11 | 40 | 56 | 11 | 33 | 59 | 12 | 29 |
2009 | 39 | 10 | 51 | 48 | 11 | 41 | 55 | 11 | 34 | 60 | 11 | 29 |
2010 | 37 | 12 | 51 | 47 | 11 | 42 | 54 | 11 | 35 | 62 | 12 | 26 |
2011 | 38 | 11 | 51 | 48 | 11 | 41 | 53 | 11 | 35 | 55 | 11 | 35 |
2012 | 39 | 10 | 51 | 48 | 11 | 41 | 54 | 12 | 34 | 58 | 10 | 31 |
2013 | 41 | 11 | 48 | 52 | 12 | 35 | 57 | 12 | 31 | 61 | 12 | 27 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
La répartition des sorties du travail autonome et de la propriété d'entreprises selon la destination diffère également selon le sexe, l'âge et la taille de l'effectifNote 27. En général, on a observé une proportion égale d'hommes et de femmes qui transitent vers des emplois rémunérés après avoir quitté le travail autonome ou la propriété d'une entreprise. Toutefois, il y avait proportionnellement moins d'hommes que de femmes qui ont transité vers le non-emploi après la sortie et plus d'hommes que de femmes qui ont fait la transition entre le travail autonome et la propriété d'entreprises.
En ce qui concerne l'âge, on a observé proportionnellement moins de personnes qui ont fait la transition vers des emplois rémunérés après avoir quitté un travail autonome ou la propriété d'entreprises, mais plus de personnes qui ont fait la transition vers le non-emploi lorsqu'elles sont devenues plus âgées. En ce qui a trait à la taille de l'effectif, on a observé proportionnellement plus de personnes qui ont fait la transition vers des emplois rémunérés, mais moins de personnes qui ont fait la transition vers des entreprises constituées en société sans employés ou le travail autonome non constitué en société après avoir quitté des entreprises constituées en société ayant des employés lorsque le nombre d'employés dans l'entreprise augmentait.
Annexe B : Probabilités de survie
Durée en années | Travail autonome | Propriété d'entreprises | ||
---|---|---|---|---|
Hommes | Femmes | Hommes | Femmes | |
probabilité | ||||
1 | 0,66 | 0,64 | 0,79 | 0,77 |
2 | 0,51 | 0,48 | 0,66 | 0,63 |
3 | 0,41 | 0,38 | 0,58 | 0,55 |
4 | 0,35 | 0,32 | 0,52 | 0,49 |
5 | 0,30 | 0,27 | 0,47 | 0,44 |
6 | 0,26 | 0,23 | 0,44 | 0,40 |
7 | 0,23 | 0,21 | 0,40 | 0,36 |
8 | 0,21 | 0,19 | 0,38 | 0,34 |
9 | 0,19 | 0,17 | 0,36 | 0,31 |
10 | 0,18 | 0,16 | 0,33 | 0,29 |
11 | 0,16 | 0,14 | 0,31 | 0,27 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
Durée en années | Travail autonome | Propriété d'entreprises | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
15 à 34 ans | 35 à 54 ans | 55 ans et plus | 15 à 34 ans | 35 à 54 ans | 55 ans et plus | |
probabilité | ||||||
1 | 0,61 | 0,66 | 0,69 | 0,77 | 0,78 | 0,78 |
2 | 0,44 | 0,50 | 0,54 | 0,63 | 0,65 | 0,65 |
3 | 0,35 | 0,41 | 0,44 | 0,54 | 0,57 | 0,57 |
4 | 0,29 | 0,34 | 0,37 | 0,48 | 0,51 | 0,50 |
5 | 0,24 | 0,29 | 0,32 | 0,43 | 0,47 | 0,46 |
6 | 0,21 | 0,26 | 0,28 | 0,39 | 0,43 | 0,41 |
7 | 0,18 | 0,23 | 0,25 | 0,36 | 0,40 | 0,38 |
8 | 0,16 | 0,21 | 0,22 | 0,34 | 0,38 | 0,35 |
9 | 0,15 | 0,19 | 0,20 | 0,32 | 0,35 | 0,32 |
10 | 0,13 | 0,18 | 0,18 | 0,30 | 0,33 | 0,30 |
11 | 0,12 | 0,16 | 0,17 | 0,28 | 0,31 | 0,28 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
Durée en années | Taille de l'effectif | |||
---|---|---|---|---|
5 employés ou moins | Plus de 5 à ≤ 20 employés | Plus de 20 à ≤ 50 employés | Plus de 50 employés | |
probabilité | ||||
1 | 0,78 | 0,84 | 0,83 | 0,85 |
2 | 0,65 | 0,72 | 0,73 | 0,74 |
3 | 0,56 | 0,64 | 0,64 | 0,67 |
4 | 0,50 | 0,58 | 0,58 | 0,60 |
5 | 0,45 | 0,53 | 0,53 | 0,55 |
6 | 0,41 | 0,48 | 0,48 | 0,52 |
7 | 0,37 | 0,44 | 0,44 | 0,48 |
8 | 0,34 | 0,41 | 0,41 | 0,44 |
9 | 0,32 | 0,39 | 0,38 | 0,42 |
10 | 0,29 | 0,36 | 0,36 | 0,39 |
11 | 0,27 | 0,33 | 0,34 | 0,37 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
Durée en années | Cohorte d'entrants | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | |
probabilité | ||||||||
1 | 0,79 | 0,79 | 0,78 | 0,79 | 0,79 | 0,78 | 0,78 | 0,78 |
2 | 0,66 | 0,65 | 0,65 | 0,66 | 0,66 | 0,65 | 0,65 | 0,65 |
3 | 0,58 | 0,57 | 0,56 | 0,57 | 0,57 | 0,57 | 0,57 | 0,56 |
4 | 0,51 | 0,50 | 0,50 | 0,50 | 0,50 | 0,50 | 0,50 | 0,50 |
5 | 0,46 | 0,45 | 0,44 | 0,45 | 0,45 | 0,45 | 0,45 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
6 | 0,42 | 0,41 | 0,40 | 0,41 | 0,41 | 0,41 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
7 | 0,39 | 0,37 | 0,37 | 0,37 | 0,38 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
8 | 0,36 | 0,35 | 0,34 | 0,34 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
9 | 0,33 | 0,32 | 0,31 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
10 | 0,30 | 0,29 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
11 | 0,28 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
... n'ayant pas lieu de figurer Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. |
Annexe C : Autres estimations du travail autonome
Tableau de données du graphique C.1
2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
en milliers | |||||||||||||
BDCDEE, 15 ans et plus, aucune autre restriction | 2 024,1 | 2 048,9 | 2 070,0 | 2 091,9 | 2 114,5 | 2 118,8 | 2 155,3 | 2 161,6 | 2 167,7 | 2 202,7 | 2 237,3 | 2 263,0 | 2 279,9 |
BDCDEE, de 18 à 65 ans | 1 710,4 | 1 718,1 | 1 747,8 | 1 748,2 | 1 762,8 | 1 755,6 | 1 787,4 | 1 786,2 | 1 770,4 | 1 787,3 | 1 822,7 | 1 828,1 | 1 821,0 |
BDCDEE, de 18 à 65 ans, valeur absolue du revenu net provenant d'un travail autonome de 1 000 $ ou plus | 1 594,2 | 1 602,5 | 1 632,3 | 1 635,1 | 1 652,4 | 1 648,1 | 1 687,5 | 1 687,4 | 1 670,6 | 1 685,4 | 1 723,1 | 1 728,6 | 1 722,3 |
BDCDEE, de 18 à 65 ans, valeur absolue du revenu net provenant d'un travail autonome de 5 000 $ ou plus | 1 260,8 | 1 268,2 | 1 292,4 | 1 301,1 | 1 328,9 | 1 334,5 | 1 388,8 | 1 391,0 | 1 369,0 | 1 381,2 | 1 416,5 | 1 425,0 | 1 422,5 |
EPA | 1 445,0 | 1 468,1 | 1 505,3 | 1 479,8 | 1 496,0 | 1 477,8 | 1 535,4 | 1 540,8 | 1 573,8 | 1 556,4 | 1 534,7 | 1 530,8 | 1 540,7 |
Source : Statistique Canada, calculs des auteurs à partir des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE) et de l'Enquête sur la population active (EPA). |
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