Direction des études analytiques : documents de recherche
Incidence de la variation des taux d’imposition chez les travailleurs plus âgés sur le revenu du travail au sein du ménage
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Malgré la grande quantité de documents portant sur l’estimation des effets de la fiscalité sur les décisions liées au travail que prennent les jeunes travailleurs et ceux d’âge moyen, on sait peu de choses sur la mesure dans laquelle les travailleurs plus âgés réagissent aux variations de leurs impôts sur le revenu. Le présent document explore cette question empirique non résolue à l’aide de données administratives longitudinales sur plus d’un million de Canadiens et en utilisant la récente réforme fiscale relative à la stratégie d’identification empirique ciblant précisément les couples plus âgés. Plus particulièrement, ce document apporte deux contributions. Premièrement, il est démontré que les travailleurs plus âgés réagissent concrètement aux variations de leurs impôts sur le revenu; toutefois, contrairement aux prédictions types, ils réagissent au taux moyen d’imposition plutôt qu’au taux marginal d’imposition. Les élasticités compensées du revenu du travail relativement aux parts moyennes et marginales après impôt sont estimées respectivement à 0,421 et -0,112, conditionnelles au fait d’occuper un emploi, seule la première étant significative sur le plan statistique. En outre, chaque augmentation de 1 % du revenu total après impôt réduit la probabilité d’occuper un emploi de 1,6 point de pourcentage à 2,3 points de pourcentage. Deuxièmement, la variation des impôts des personnes se répercute sur les décisions du conjoint concernant l’emploi et le revenu du travail, bien que la prédiction de la combinaison de revenus du modèle unitaire soit empiriquement rejetée. Ces constatations offrent une nouvelle compréhension de la « boîte noire » de l’offre de main-d’œuvre au sein du ménage et viennent éclairer la conception optimale des régimes d’impôt sur le revenu et de revenu de retraite.
Mots clés : revenu du travail, pension, taux d’imposition réel, fractionnement du revenu, modèle unitaire, variables instrumentales.
Sommaire
À l’aide des données fiscales administratives longitudinales sur plus d’un million de personnes et leurs conjoints au Canada, le présent document évalue la mesure dans laquelle les travailleurs plus âgés réagissent aux variations de leurs impôts sur le revenu. Plus particulièrement, les premières constatations du présent document sont les suivantes :
L’élasticité compensée du revenu du travail imposable par rapport à la part moyenne après impôt (un moins le taux d’imposition) est de 0,421, conditionnelle au fait d’occuper un emploi. Par conséquent, une augmentation de 10 % de la part moyenne après impôt entraîne une hausse de 4,21 % du revenu du travail des travailleurs plus
âgés.
Les variations des obligations fiscales ont également une forte incidence sur les décisions des personnes quant à la participation au marché du travail. L’analyse donne à penser que chaque augmentation de 1 % du revenu total après impôt réduit la probabilité que les personnes occupent un emploi de 1,6 point de pourcentage à 2,3 points de pourcentage.
Qui plus est, les variations du taux d’imposition et des obligations fiscales des personnes peuvent avoir des répercussions sur les décisions de leurs conjoints quant à l’emploi et au revenu du travail. Les constatations issues de cette analyse intra-ménage indiquent ceci :
On estime que chaque variation de 10 % du revenu total après impôt des personnes incite les conjoints à réduire leur revenu du travail de 0,76 % à 1,17 %, conditionnel au fait d’occuper un emploi, et qu’ils deviennent 1,7 point de pourcentage à 1,8 point de pourcentage moins susceptibles d’occuper un emploi.
On estime que chaque variation de 10 % du revenu du travail des personnes à la suite d’une réforme fiscale incite les conjoints à réduire leur revenu du travail d’environ 15 %.
Collectivement, les résultats de l’analyse dans le présent document donnent à penser que les variations de l’impôt sur le revenu des travailleurs plus âgés ainsi que les variations de l’impôt sur le revenu de leur conjoint ont un effet concret sur leurs décisions quant à l’emploi et au revenu du travail. Ces constatations offrent une nouvelle compréhension de l’offre de main-d’œuvre au sein du ménage et viennent éclairer la conception optimale des régimes d’impôt sur le revenu et de revenu de retraite.
1 Introduction
Le vieillissement de la main-d’œuvre et l’augmentation de l’espérance de vie présentent d’importants défis en ce qui a trait au développement économique, à l’épargne nationale et à la solvabilité des régimes de pension publics dans de nombreux pays (Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE], 2014). En réaction à ces préoccupations, les gouvernements ont repoussé l’âge de la retraite et renforcé les incitatifs au travail afin d’augmenter le taux d’emploi chez les travailleurs plus âgés et d’accroître la durabilité de leurs régimes de pension (OCDE, 2012). Ces initiatives sont étayées par de nombreuses études qui concluent que les prestations de retraite des personnes ou leur décision de prendre leur retraite sont influencées par les incitatifs à la retraite établis par les régimes de pension publics (Baker et Benjamin, 1999; Fedstein et Liebman, 2002; Baker, Gruber et Milligan, 2003; French et Jones, 2012). Contrairement à ces réformes du régime de pension, les codes fiscaux de nombreux pays prévoient des retenues liées à l’âge ainsi qu’un taux d’imposition moindre sur le revenu de retraite provenant du régime public (OCDE, 2011), ce qui diminue les taux d’imposition réels des travailleurs plus âgés et crée des incitatifs à l’emploi ambigus. Cependant, la mesure dans laquelle les travailleurs plus âgés réagissent aux impôts sur le revenu, de sorte que le code fiscal soit un levier stratégique viable pour influencer l’offre de main-d’œuvre, n’a pas reçu d’attention considérable dans la recherche empirique (Schmidt et Sevak, 2009; Alpert et Powell, 2014). Une meilleure compréhension de la réaction des travailleurs plus âgés aux variations de leurs impôts sur le revenu viendrait éclairer la conception optimale des régimes d’impôt sur le revenu et de revenu de retraite.
Grâce aux données administratives concernant plus d’un million de déclarants du Canada, le présent document fournit une nouvelle compréhension de cette question non résolue par l’estimation de l’influence sur l’emploi et le revenu du travail qu’ont les variations des taux d’imposition chez les travailleurs plus âgés induites par les politiques. Plus précisément, ce document apporte deux contributions clés. Premièrement, il estime de façon crédible si les travailleurs plus âgés réagissent aux variations exogènes dans leurs parts après impôt effectivesNote . La stratégie d’identification empirique fait appel à une récente réforme fiscale ciblant les personnes qui sont presque ou déjà à l’âge de la retraite, ce qui fait que le Canada est un endroit idéal pour étudier cette question de manière empirique. Le 1er janvier 2007, le gouvernement fédéral a mis en œuvre le fractionnement du revenu de pension, ce qui permet aux couples de « fractionner » théoriquement leur revenu de pension privée à des fins fiscales. L’unité d’imposition au Canada est la personne, mais le régime d’impôt sur le revenu reconnaît que les personnes ont une capacité réduite de payer des impôts lorsqu’elles ont un conjoint à charge. Étant donné la réforme, les bénéficiaires de pension peuvent désormais transférer jusqu’à la moitié de ce revenu à leur conjoint, afin de réduire les obligations fiscales du ménage. Lorsque le revenu est divisé, le taux d’imposition réel de chaque personne peut diminuer ou augmenter selon que la personne envoie ou reçoit un revenu, respectivement. La réforme a également des effets différents sur les obligations fiscales selon l’âge des pensionnés et selon que le revenu de retraite provient d’un régime de retraite d’employeur, ce qui crée plusieurs marges de variation dans les taux d’imposition réels qu’il est possible d’exploiter empiriquement. Selon Auten et Carroll (1999) et Gruber et Saez (2002), les variables instrumentales (VI) sont construites pour les parts après impôt des personnes qui varient au fil du temps exclusivement en raison de cette réforme.
Les résultats montrent que les variations compensées des taux d’imposition ont une grande incidence sur le revenu du travail, conditionnellement au fait d’occuper un emploi (la marge intensive). Cependant, contrairement aux prédictions types, les travailleurs plus âgés sont sensibles au taux moyen d’imposition, et non au taux marginal d’imposition. Les élasticités compensées du revenu du travail relativement aux parts moyennes et marginales après impôt sont de 0,421 et -0,112, respectivement, seule la dernière étant significative sur le plan statistiqueNote . Ces constatations corroborent l’hypothèse « schmeduling » de Liebman et Zeckhauser (2004), selon laquelle les personnes utilisent le prix moyen comme substitut du prix marginal lorsque les barèmes de prix non linéaires sont si complexes qu’il est difficile de savoir quel est le prix marginal réelNote . En outre, la participation au marché du travail des personnes est largement influencée par les variations des obligations fiscales totales (la marge extensive). Pour chaque variation exogène de 1 % du revenu total après impôt, on estime que les personnes deviennent de 1,6 point de pourcentage à 2,3 points de pourcentage moins susceptibles d’occuper un emploi, en moyenne.
Le deuxième objectif du présent document consiste à vérifier les répercussions des variations des taux d’imposition sur les conjoints, un problème important chez les couples plus âgés dont les décisions relatives à la retraite pourraient être codépendantes (Gustman et Stainmeier, 2004, 2009; Banks, Blundell et Rivas, 2010). Dans un modèle de revenu du travail imposable élargi de manière à y inclure les décisions prises au sein du ménage, il est démontré que l’effet d’une réforme fiscale sur les conjoints peut être décomposé comme suit : 1) un effet sur le revenu de l’autre conjoint, dû à la variation du revenu disponible du ménage; 2) un effet sur l’emploi de l’autre conjoint. Puis, la mesure dans laquelle chacun de ces effets importe au moment de déterminer les décisions relatives à l’emploi et au revenu du travail est examinée séparément. Ces résultats indiquent que chaque variation de 1 % du revenu total après impôt des personnes incite les conjoints à réduire leur revenu du travail de 0,076 % à 0,117 %, conditionnel au fait d’occuper un emploi, et réduit également la probabilité d’occuper un emploi d’en moyenne 1,7 point de pourcentage à 1,8 point de pourcentage. Par conséquent, les variations de l’impôt sur le revenu ont d’importants effets sur l’autre conjoint, tant en ce qui a trait à la marge intensive qu’à la marge extensive. Cependant, contrairement à la prédiction de la combinaison du revenu du modèle unitaire d’offre de main-d’œuvre, les personnes à la marge extensive semblent légèrement plus sensibles aux variations de leur propre revenu après impôt qu’à celles du revenu après impôt de leur conjoint.
Dans l’ensemble, les résultats révèlent que le code fiscal est un levier stratégique viable pour influencer les décisions des travailleurs plus âgés quant à l’emploi et au revenu du travail. Ces constatations s’apparentent à plusieurs études interreliées. Bien que de nombreuses études portent sur l’estimation de l’élasticité du revenu imposable relativement à la part marginale après impôt, cette recherche a généré un éventail de résultats empiriques étant donné la diversité des réformes fiscales analysées et des spécifications du modèle utilisé (Gruber et Saez, 2002)Note . Des études antérieures s’appliquant directement au présent document portent sur l’estimation de l’élasticité de la rémunération ou du revenu du travail imposable par rapport à la part marginale après impôt (Moffitt et Wilhelm, 1998; Saez, 2003; Bloomquist et Selin, 2010; Bosch et van der Klaauw, 2012; Kleven et Schultz, 2014). Ces travaux ont tendance à révérer les élasticités moindres que les études sur le revenu imposable, peut-être en raison de contrats de travail rigides ou de préférences en matière d’emploiNote .
Une autre explication de la faible réceptivité à l’impôt typiquement observée dans ces études est que les personnes utilisent le taux moyen d’imposition comme substitut du taux marginal d’imposition, étant donné la complexité des barèmes d’impôt sur le revenu non linéaires. Bien que cette hypothèse « schmeduling » ait été vérifiée dans d’autres contextes (par exemple, Ito [2014] trouve une preuve de ce comportement dans la consommation d’électricité), le présent document est le premier à montrer que le schmeduling survient en liaison avec l’impôt sur le revenu à l’aide d’un modèle quasi-expérimental. La seule autre étude qui aborde cette question est celle de Bartolome (1995), qui a mené une expérience contrôlée et démontré qu’il y a autant de personnes qui utilisent le taux moyen d’imposition comme s’il s’agissait du taux marginal d’imposition qu’il y a de personnes qui utilisent adéquatement le taux marginal d’imposition. Par conséquent, les constatations de la présente étude viennent étayer la question plus générale de la prépondérance de l’impôt (Feldman et Katuščák et Kawano, 2016).
Le présent document figure également parmi les premiers à se pencher sur l’estimation des décisions relatives à l’offre de main-d’œuvre au sein du ménage à l’aide d’un modèle expérimental réduit qui fait appel à une réforme fiscale dans l’identification. Les études précédentes ont tendance à porter sur l’estimation des effets sur l’autre conjoint de manière structurale (Gustman et Steinmeier, 2004, 2009; Banks, Blundell et Rivas, 2010; Laitner et Silverman, 2012; Michaud et Vermeulen, 2011; van Soest et Vonkova, 2014). Voici toutefois deux exceptions d’importance : 1) Yamada (2011), qui démontre que le nombre d’heures travaillées chez les femmes mariées a été fortement influencé par une série de réformes fiscales au Japon pendant les années 1990, bien que cette analyse présume que les décisions en matière d’offre de main-d’œuvre au sein des couples sont déterminées de façon séquentielle à des fins d’identification; 2) Kabátek, van Soest et Stancanelli (2014), qui estiment les effets d’une réforme fiscale sur les décisions relatives à l’offre de main-d’œuvre et aux travaux ménagers au sein du ménage chez les couples en France, où l’unité d’imposition est le couple. À l’aide d’un modèle de coefficients aléatoires, l’étude conclut que le nombre d’heures que consacrent les conjoints au marché du travail et le nombre d’heures qu’ils consacrent aux travaux ménagers sont tous deux sensibles aux variations du code fiscalNote . En revanche, le modèle intra-ménage de revenu du travail imposable élaboré à la section 2 du présent document montre que, lorsque l’unité d’imposition est la personne, une réforme fiscale peut être mise à profit pour estimer de manière crédible les décisions relatives à l’offre de main-d’œuvre au sein du ménage à l’aide d’une approche des VI, offrant une nouvelle contribution à la documentation sur le sujet.
Le présent document est structuré comme suit. La prochaine section présente un modèle unitaire du revenu du travail imposable qui servira de cadre pour l’analyse empirique. La section 3 décrit les données, la sélection de l’échantillon et la méthodologie empirique, y compris les caractéristiques clés de la réforme fiscale qui sera utilisée pour l’identification ainsi que la façon dont les mesures fiscales prédites sont construites. Les sections 4 et 5 évaluent les effets des variations de l’impôt sur le revenu du travail des personnes et les effets sur l’autre conjoint, respectivement. La conclusion est présentée à la section 6.
2 Cadre théorique
Cette section présente un modèle stylisé de revenu du travail imposable (Gruber et Saez, 2002; Kleven et Schultz, 2014) et utilise une approche de statique comparative pour fournir un cadre permettant d’interpréter les résultats empiriques. Plus précisément, le modèle est élargi pour englober les situations où il y a une offre de main-d’œuvre à l’intérieur du ménage (Chiappori, 1988). Ainsi, on obtient des prédictions quant à la façon dont les personnes doivent réagir aux variations de leurs propres taux d’imposition par rapport aux variations du taux d’imposition de leur conjoint, et valider l’approche des VI utilisée à la section 5 pour estimer les effets sur l’emploi de l’autre conjoint.
2.1 Scénario
Dans le modèle intra-ménage, un agent économique unique maximise une moyenne pondérée d’utilités pour une personne et son conjoint , , en choisissant la consommation et les revenus du travail imposables et , sachant les vecteurs des traits de personnalité et . Le paramètre représente le facteur de pondérationNote . Ce scénario suppose implicitement que
et dépendent de facteurs comme le nombre d’heures travaillées, l’effort, les abris fiscaux et du fait que ces activités peuvent être séparées de la consommation dans la fonction d’utilité (Kleven et Schultz, 2014). L’agent choisit l’ensemble en fonction des restrictions budgétaires , où est le taux marginal d’imposition et est le revenu virtuel de chaque .
Les hypothèses types qui suivent concernant la fonction d’utilité de l’agent sont imposées. Pour chaque : 1) et , une plus grande consommation et moins de travail sont souhaités; 2) et , le rendement de la consommation est moindre et les coûts marginaux de l’offre de main-d’œuvre augmentent; 3) , l’utilité marginale de la consommation diminue dans les exigences en matière de revenu du travail pour atteindre cette consommation. En supposant que les loisirs sont (faiblement) complémentaires pour les conjoints, pour chaque assujetti à , les conditions suivantes sont également supposées : 4) ; 5) ; 6) .
2.2 Marge intensive
Conditionnellement à une participation au marché du travail, le revenu du travail imposable optimal (pour une variable donnée) est implicitement résolu par la condition de premier ordre :
Pour déterminer la réaction du revenu du
travail d’une personne aux variations de leur propre part après impôt et de la
part après impôt de leur conjoint, il faut entièrement différentier l’équation
(1) par rapport à et et faire l’évaluation à pour obtenir :
où , et sont des constantes qui
dépendent entièrement des paramètres du modèle et des dérivées de l’utilité
partielles de deuxième ordre (voir l’annexe pour les dérivées). L’équation (2)
montre que la réaction d’une personne à une variation de son propre taux d’imposition
dépend de : 1) un effet de substitution (prix), évalué par rapport à une
moyenne pondérée des utilités marginales de consommation pour les deux
conjoints, ; 2) un effet sur le revenu, exprimé comme la somme de l’effet
infra-marginal de la réforme fiscale par rapport à et la variation du revenu
virtuel, ; 3) une incidence quant au revenu du travail de l’autre conjoint, . Cette expression forme la base de l’équation d’estimation de la
réactivité des personnes aux variations des taux d’imposition réalisée à la
section 4.
En outre, l’équation (3) montre qu’une
variation de l’obligation fiscale du conjoint génère seulement un effet sur le
revenu et l’emploi de l’autre conjoint sur l’ajustement du revenu de la
personne. Dans ce cas, l’effet sur le revenu est exprimé en tant que somme d’un
effet infra-marginal par rapport à et de la variation du revenu
virtuel . Il y a absence d’effet direct des prix parce que, malgré l’optimisation
mixte, le taux d’imposition du conjoint est uniquement perçu sur le revenu du
travail du conjoint; une faible déviation de n’affecte pas la valeur
marginale d’un dollar supplémentaire gagné par la personneNote . Donc, en combinant les équations (2) et (3), la variation exogène
de la part après impôt du conjoint, , est un instrument exclu valide pour afin d’estimer la façon dont
une variation du revenu du travail imposable du conjoint a directement une
incidence sur le revenu du travail imposable de la personne, . Les tests des effets sur le revenu et l’emploi de l’autre conjoint
sont effectués à la section 5, à l’aide des implications du modèle pour
guider l’analyse.
2.3 Marge extensive
La décision quant à la participation au
marché du travail dépend de l’amélioration de l’utilité issue du travail par
rapport au coût. Supposons que le coût d’utilité de l’emploi est pour chaque . Selon Alpert et Powell (2014), l’agent résout le problème de
maximisation suivant :
où est une fonction indicatrice,
et pour chaque est la solution au problème d’optimisation
de la marge intensive susmentionné. La décision quant à la participation au
marché du travail dépend uniquement de l’effet du revenu total après impôt sur
la consommation, soit un effet sur le revenu. Pour observer cela, il faut noter
qu’une réforme fiscale qui est neutre pour l’agent en termes de revenu n’a aucun effet sur la
participation au marché du travail. Pour une diminution de l’obligation fiscale
totale de la personne ou du conjoint, l’avantage du travail augmente, haussant
subséquemment la probabilité que la personne occupe un emploi.
3 Données et méthode empirique
Cette section porte d’abord sur la
description de l’ensemble de données et la sélection de l’échantillon utilisé.
Ensuite, un aperçu du régime d’impôt sur le revenu du Canada est présenté, y
compris des renseignements sur la réforme fiscale sur laquelle repose l’analyse
empirique. Cette section se conclut par une présentation des équations d’estimation
obtenues à partir du cadre théorique et soulignant la façon dont les mesures
fiscales prédites ont été construites.
3.1 Données et sélection de l’échantillon
La Banque de données administratives
longitudinales (DAL) a été utilisée pour mener cette étude. La DAL est un
ensemble de données recueillies au moyen d’un panel comportant un sous-ensemble
du fichier sur la famille T1 (FFT1) représentatif à l’échelle nationale (20 %).
Ce qui est important, c’est que le FFT1 est un ensemble de données annuelles
transversales de déclarants et de leur famille fondé sur les dossiers des
administrations fiscales centrales du Canada. Bien que les personnes produisent
leur déclaration de revenus de manière indépendante au Canada, des familles de
recensement (mariage et union libre) ont été créées dans le FFT1 en fonction du
numéro d’assurance sociale du conjoint indiqué sur le formulaire de déclaration
de revenus de chaque personne ou par l’établissement d’une correspondance en
fonction du nom, de l’adresse, de l’âge, du sexe et de l’état matrimonial. Par
conséquent, la DAL fournit des données tant sur les personnes que sur leur
conjoint, ce qui est nécessaire pour mener la présente analyse intra-ménageNote .
Comme la DAL ne contient pas de renseignements sur les taux d’imposition des
personnes, ces mesures ont été construites à l’aide du Canadian Tax and Credit Simulator (CTaCS) de Milligan (2012), de
pair avec les renseignements généraux accessibles dans les données pour prédire
avec exactitude les obligations fiscales.
Les restrictions suivantes sont imposées à
l’échantillon. Premièrement, les personnes ont été incluses dans l’échantillon
seulement si elles ont déclaré des revenus chaque année de 2005 à 2008, une
période qui englobe la réforme fiscale pertinente à l’analyse. Cette
restriction est nécessaire pour permettre à l’analyse de contrôler les effets
fixes de l’analyse empirique; environ 90 % des déclarants satisfont à
cette exigence. Deuxièmement, les personnes comme leur conjoint devaient être
âgés d’au moins 55 ans en 2008 (la dernière année de données utilisées),
de sorte que l’analyse soit centrée sur des travailleurs plus âgés.
Troisièmement, les personnes et leur conjoint devaient être âgés d’au plus
54 ans au cours d’au moins une année de 1991 à 2006, pour les raisons
méthodologiques expliquées ci-dessous.
Le tableau 1 présente les statistiques
descriptives de cet échantillon. Les personnes sont âgées en moyenne de
60 ans, environ la moitié de ces personnes étant des hommes et 6,1 %
étant des immigrants. Ce qui est important, c’est que plus de la moitié des
personnes et leur conjoint occupaient un emploi en 2006 (62,9 % et
62,6 %, respectivement), et que de nombreux couples comptaient au moins un
pensionné (44,2 %), ce qui signifie qu’il existe une grande part de
ménages dont les décisions liées au travail étaient susceptibles d’être influencées
par la réforme fiscale. Le revenu du travail total après impôt en 2006 était en
moyenne de 38 650 $ et 38 100 $ pour les personnes et leur
conjoint, respectivement, et les taux marginaux d’imposition correspondant
relativement au revenu du travail étaient de 24,1 % et 20,5 %.
Tableau 1
Statistiques descriptives Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Statistiques descriptives. Les données sont présentées selon Statistique (titres de rangée) et Médiane et Moyenne, calculées selon (en années), pourcentage et dollars courants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Statistique
Médiane
Moyenne
(en années)
Données démographiques
Âge de la personne
60,0
60,3
Âge du conjoint
60,0
60,3
pourcentage
Femme
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
49,8
Homme
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
50,2
Marié
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
100,0
Immigrant
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
6,1
Revenus non liés à la pension
La personne a un revenu du travail
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
62,9
Le conjoint a un revenu du travail
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
62,6
La famille a des gains en capital
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
26,8
La famille a un revenu de placement
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
62,5
La famille a un revenu d’assurance-emploi
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
12,5
La famille a un revenu d’aide sociale
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
1,8
Revenus de pension
La personne a un revenu de pension privée
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
28,4
Le conjoint a un revenu de pension privée
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
28,2
La famille a un revenu de pension privée
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
44,2
dollars courants
Rémunération
Revenu du travail de la personne
10 000
27 500
Revenu du travail du conjoint
9 750
26 950
Revenu total après impôt de la personne
28 950
38 650
Revenu total après impôt du conjoint
28 700
38 100
pourcentage
Allocations
La famille reçoit une allocation d’invalidité
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
3,9
La famille reçoit une allocation pour frais médicaux
Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
42,5
Taux marginal d’imposition
Taux marginal d’imposition de la personne
26,7
24,1
Taux marginal d’imposition du conjoint
19,2
20,5
Taux moyen d’imposition
Taux moyen d’imposition de la personne
18,2
14,8
Taux moyen d’imposition du conjoint
14,7
14,3
... n'ayant pas lieu de figurer Notes : Ces statistiques descriptives se rapportent à l’échantillon pertinent de personnes et de leur conjoint en 2006, soit l’année précédant l’introduction du fractionnement du revenu de pension. Les valeurs des gains sont arrondies à 50$ près. Le nombre d’observations dans l’échantillon est de 527 286. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
3.2 Réforme du fractionnement du revenu de pension
Au Canada, l’impôt sur le revenu des particuliers est calculé selon une mesure du revenu imposable (après déductions admissibles), puis les crédits d’impôt sont appliqués pour déterminer le montant net d’impôt dû. Bien que l’unité d’imposition soit la personne, le régime d’impôt sur le revenu des particuliers reconnaît que les contribuables ont une capacité réduite de payer les impôts lorsqu’ils ont un conjoint à charge, et dans certains cas, lorsqu’ils soutiennent financièrement d’autres membres de la famille à leur charge (p. ex. des parents ou des grands-parents). Cette reconnaissance se concrétise généralement sous forme de crédits d’impôt supplémentaires et par l’autorisation du transfert d’une portion inutilisée des crédits d’impôt personnels des personnes à charge aux contribuables.
Les impôts sont établis aux échelons fédéral et provincial, les gouvernements fédéral et provinciaux appliquant chacun des taux d’imposition distincts à une mesure uniforme de revenu imposable
et chacun appliquant des crédits d’impôt distincts pour déterminer le montant
net d’impôt fédéral et provincial exigibleNote . En 2006, à l’échelon fédéral, le revenu imposable a été divisé en quatre tranches : 1) la première tranche de 36 378 $ de revenu; 2) de 36 379 $ à 72 756 $; 3) de 72 757 $ à 118 285 $; 4) plus de 118 285 $. Les taux d’imposition de ces tranches étaient respectivement de 15,25 %, 22 %, 26 % et 29 %, et l’exemption fédérale de base était de 9 039 $. À l’échelon provincial, on observe une hétérogénéité importante dans les taux et les structures d’impôt sur le revenu. Par exemple, l’Alberta prélève des impôts provinciaux selon les mêmes tranches que l’échelon fédéral, alors que la Nouvelle-Écosse, l’Ontario et la Colombie-Britannique utilisent huit tranches; les exemptions de base varient de 7 231 $ en Nouvelle-Écosse à 14 799 $ en Alberta. Étant donné la multitude de facteurs qui ont une incidence sur le revenu imposable, certains chercheurs considèrent la Loi de l’impôt sur le revenu comme l’une des mesures législatives les plus complexes du Canada (Wolfson et coll., 2016).
Le 1er janvier 2007,
le gouvernement fédéral a mis en œuvre le fractionnement du revenu de pension,
lequel permet aux personnes de « fractionner » théoriquement leur
revenu de pension privée avec leur conjoint. Plus particulièrement, les
prestataires à revenu élevé (les « pensionnés ») peuvent répartir
jusqu’à 50 % de leur revenu de pension admissible à leur conjoint (les
« bénéficiaires du transfert ») pour réduire les obligations fiscales
du ménage. Pour être admissible, le revenu de pension doit satisfaire certains
critères. Si un pensionné est âgé de 65 ans ou plus, le revenu de pension
admissible comprend les paiements de rente viagère en vertu du régime de
retraite d’employeur (RRE), les régimes enregistrés d’épargne-retraite et les
paiements issus du fonds enregistré de revenu de retraite. Cependant, si un
pensionné a moins de 65 ans, le revenu de pension admissible inclut uniquement
les paiements de rente viagère issus du RRE et certains paiements reçus à la
suite du décès du conjoint.
3.3 Modèle empirique
Cette étude a pour but d’estimer la façon
dont les personnes et l’autre conjoint réagissent aux variations des taux d’imposition.
Le modèle empirique s’applique aux travaux de Gruber et Saez (2002), de Gelber
(2014) et à la documentation connexe par l’expression du changement du
logarithme du revenu du travail des personnes par rapport aux variations du
logarithme de la part après impôt des personnes et du logarithme du revenu
total après impôt, ainsi que l’ajustement direct du logarithme du revenu du
travail du conjoint. L’équation d’estimation de référence pour l’analyse de la
marge intensive, obtenue à partir de l’équation (2), est la suivante :
où est le revenu total avant
impôt et est l’obligation fiscale de
chaque au moment ; est le taux marginal d’imposition
relativement au revenu du travail; est un ensemble de
covariables observées; est le résidu statistique; est l’opérateur de
différence, . Par conséquent, mesure la variation du
logarithme de la part après impôt, et mesure la variation du
logarithme du revenu total après impôt. Les paramètres de régression d’intérêts
sont les suivants : 1) , l’incidence d’un écart marginal dans le prix de la main-d’œuvre
sur la substitution; 2) , l’effet sur le revenu de la variation du revenu total après impôt.
Le modèle prédit que et que .
Ce qui est implicite dans l’équation (5) c’est
le fait que l’obligation fiscale est une fonction du revenu et des
caractéristiques personnelles de la personne ainsi que du conjoint (ce qui a
une incidence sur le revenu imposable au moyen de diverses allocations), ainsi
qu’un vecteur des paramètres fiscaux. Formellement, , compte tenu que et de , correspond à l’ensemble de paramètres fiscaux pertinents à ce
moment . Comme on le voit souvent dans la documentation sur l’élasticité du
revenu imposable, le revenu imposable décalé, , est contrôlé aux fins de flexibilité afin de tenir compte du biais
de stationnarité et des changements potentiels dans l’inégalité des revenus aux
alentours de la période de la réforme fiscale (Auten et Carroll, 1999; Gruber
et Saez, 2002; Saez, Slemrod et Giertz, 2012; Gelber, 2014; Kleven et Schultz,
2014). Plus précisément, est établi comme une fonction
spline à 10 éléments fondés sur des centiles. La plupart des études
susmentionnées estiment les élasticités de l’impôt à l’aide d’une variation
dictée par la politique dans les barèmes de l’impôt marginal sur le revenu au
fil du temps. Cette méthode suppose que les personnes, à un certain point de la
répartition des revenus, représentent un groupe contrôle de personnes aux
autres points de répartition, ce qui peut rendre le contrôle de la
stationnarité et la variation de la répartition des revenus particulièrement
importants. Cependant, le fait d’inclure des contrôles trop flexibles absorbe
invariablement la majorité de la variation du taux d’imposition créé par la
réforme étant utile dans l’identification. Cette question est moins
préoccupante dans le cadre de la présente analyse puisque la variation des taux
d’imposition réels découlant de l’introduction d’une nouvelle allocation
fiscale est exploitée. La réforme du fractionnement du revenu de pension a
touché les personnes différemment à l’échelle des multiples dimensions, y
compris, sans toutefois s’y limiter, la répartition des revenus. Cette analyse
démontrera la façon dont les résultats changent au fur et à mesure que le
revenu décalé devient contrôlé.
Selon l’équation (4), l’analyse de la
marge extensive concerne la variation de la participation au marché du travail
par rapport à la variation du logarithme du revenu total après impôt ainsi que
la variation de la participation du conjoint au marché du travail. Plus
précisément, l’équation d’estimation est la suivante :
où ces variables sont définies ci-dessus.
On s’attend à ce qu’une hausse du revenu après impôt des personnes rende les
loisirs plus abordables et réduise l’incidence d’occupation d’un emploi, . Bien que la stationnarité et les variations dans la répartition du
revenu soient moins problématiques dans l’analyse de la marge extensive, une
fonction spline à 10 éléments pour le revenu du travail décalé demeure
incluse, comme il est décrit dans les notes du tableau 2.
Une hypothèse implicite du modèle empirique
est que les traitements horaires ne sont pas corrélés à la variation des impôts,
de sorte que la totalité du fardeau d’une réforme de l’impôt sur le revenu s’exécute
par son effet sur le temps consacré au travail. Comme dans Gelber (2014), cette
analyse aborde en partie les préoccupations relatives à cette hypothèse en
contrôlant un éventail de caractéristiques propres au travail dans l’analyse de
la marge intensive, y compris des indicateurs du statut d’employé syndiqué, la
couverture par le RRE et le secteur d’emploi, bien que l’exclusion de ces
variables n’ait aucun effet qualitatif sur les résultats.
3.4 Instruments
Les instruments pour les variations des
parts après impôt et le revenu total après impôt sont des mesures fiscales
prédites, calculées par l’estimation de la façon dont les obligations fiscales
auraient changé à la suite de la réforme si tout le reste était demeuré
constant. On dénote comme paramètre régissant le
fractionnement du revenu de pension et
comme vecteur de tous les
autres paramètres fiscaux. En outre, pour chaque , on dénote comme revenu total pré-réforme
( ) après déduction d’un
montant prédit qui aurait été fractionné ( ) dans cette période si cette
pratique avait été permise, où , si la variable individuelle est le
bénéficiaire du transfert et si la variable est le pensionné. Autrement
dit, ( ) est la variation prédite du
revenu total aux alentours de la période d’introduction du fractionnement du
revenu de pension résultant exclusivement de cette réforme fiscale; le
processus pour calculer est décrit ci-dessous.
Collectivement, les instruments de la variation de la part marginale après
impôt et du revenu total après impôt sont les suivants :
où
. Les équations (7) et (8) montrent que le seul facteur pour chaque
instrument qui varie parmi les personnes au fil du temps est dû au
fractionnement du revenu de pension, c’est-à-dire en conséquence de l’introduction
de la réforme ( )
et du montant de revenu de pension prédit qui sera envoyé ou reçu à la suite de
la réforme ( ). La variation parmi les
personnes provient des effets différentiels de la réforme sur les bénéficiaires
du transfert par rapport aux pensionnés, des groupes d’âge et du fait que le
revenu de pension provient ou non d’un RRE. Il est nécessaire de faire appel à
une variation des parts après impôt dictée par la politique pour estimer l’élasticité
du revenu du travail imposable de manière cohérente, en raison de la
progressivité de l’impôt. Comme le taux marginal d’imposition augmente selon le
revenu, l’estimateur des moindres carrés ordinaires (MCO) est biaisé vers le
bas. La figure 1 illustre ce biais vers le bas et donne un aperçu
circonscrit de la façon dont l’instrument permet de surmonter ce problème.
Le processus de prédiction du montant du
revenu de pension fractionné ( ) est fondé sur deux hypothèses.
Premièrement, bien que l’admissibilité au fractionnement du revenu de pension
dépende du fait que ce revenu provient ou non d’un RRE, les données fiscales ne
révèlent pas cette information. Afin d’aborder cette question, les sources de
revenus de pension sont inférées à l’aide de la composante longitudinale des
données : il est présumé que les travailleurs pour qui l’on a observé une
contribution positive à un RRE de 1991 à 2006 au moins une fois au cours des
années de travail normales (l’âge définit ici étant de 54 ans ou moins) tirent
tout leur revenu de pension d’un RRENote . Il est présumé que tous les autres bénéficiaires d’une pension
tirent ce revenu d’autres comptes d’épargne privés et sont donc visés par la
restriction d’âge s’appliquant au fractionnementNote . Deuxièmement, afin de prédire les variations d’impôts découlant de
la réforme, il est présumé que la personne dans chaque famille qui a le revenu
de pension le plus élevé transfère toujours 50 % de ce revenu. Le
fractionnement d’un montant moindre pourrait être optimal en pratique, surtout
lorsque les revenus des conjoints sont semblables. Cependant, le fait de
prédire le fractionnement à l’aide d’une approche d’optimisation est difficile
à instaurer en pratique et nécessiterait une solide hypothèse selon laquelle
tous les déclarants en connaissent suffisamment sur le régime d’impôt sur le
revenu pour assurer une optimisation adéquate. Le fait de déterminer qu’un
montant équivalent à 50 % est toujours transféré permet d’éviter toute
hypothèse sur le comportement; cette façon de faire est également corrélée au
véritable effet de la réforme, puisque cette méthode est strictement fondée sur
une règle d’admissibilité maximaleNote .
Description de la Figure 1
Le titre de la figure 1 est « Inspection graphique des parts après impôt, réel et instruments »
Cette figure comprend deux graphiques (Partie A et B), qui sont décrits ci-après.
Titre du graphique : Partie A : Part marginale après impôt
Il s’agit d’un graphique combiné de nuage de points et de tracé linéaire.
L’axe vertical (axe des y) représente le « Taux de variation du revenu du travail ».
L’échelle de l’axe commence à -100 et se termine à 100, avec un trait de graduation toutes les 50 unités.
L’axe horizontal (axe des x) représente le « Taux de variation de la part moyenne après impôt ».
L’échelle de l’axe commence à -50 et se termine à 50, avec un trait de graduation toutes les 25 unités.
Ce graphique comporte deux séries : l’une est appelée « Réel » et l’autre, « Prédit ».
Titre du graphique : Partie B : Part moyenne après impôt
Il s’agit d’un graphique combiné de nuage de points et de tracé linéaire.
L’axe vertical (axe des y) représente le « Taux de variation du revenu du travail ».
L’échelle de l’axe commence à -100 et se termine à 100, avec un trait de graduation toutes les 50 unités.
L’axe horizontal (axe des x) représente le « Taux de variation de la part moyenne après impôt »
L’échelle de l’axe commence à -20 et se termine à 20, avec un trait de graduation toutes les 10 unités.
Ce graphique comporte deux séries : l’une est appelée « Réel » et l’autre, « Prédit ».
Notes : La relation entre le revenu du travail et les parts marginale (partie A) et moyenne (partie B) après impôt est illustrée. Chaque point correspond à une observation unique, reflétant le taux de variation du revenu du travail et de la part réelle après impôt de la personne. Le lissage polynomial local par la méthode de pondération du noyau de ces relations est également montré, tant pour les parts après impôt réelles que prédites.
Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
Pour illustrer les variations réelles et
prédites des parts après impôt et du revenu total après impôt à la suite du
fractionnement, les graphiques 1 et 2 montrent la répartition des
personnes qui ont connu différentes variations pour chacune des variables chez
les couples dont au moins un membre est pensionné, selon qu’il était prédit que
la personne serait le bénéficiaire du transfert ou le pensionné. Ces graphiques
montrent qu’il existe de grandes proportions de personnes qui ont connu à la
fois des diminutions et des augmentations dans les mesures fiscales en raison
de la réforme fiscale. Dans l’ensemble, les instruments permettent d’estimer
raisonnablement les variations réelles des impôts aux alentours de la période
où le fractionnement du revenu de pension a été introduit. Cependant, le grand
nombre de personnes n’ayant connu aucune variation dans chacun des instruments
est excessivement important par rapport à la variable réelle correspondante,
étant donné qu’aucun fractionnement n’est prédit, sauf si : 1) les
personnes et les conjoints ont des revenus de pension équivalents; ou 2) les
exigences relatives au RRE et à l’âge concernant l’admissibilité au
fractionnement ne sont pas satisfaites. Il est démontré que le revenu après
impôt prédit ne diminue pas pour les bénéficiaires de transfert et n’augmente
pas pour les pensionnés, ce qui survient par définition. Par conséquent, les
parts marginales et moyennes après impôt ont tendance à diminuer d’un montant
moindre par rapport aux véritables diminutions de ces variables pour les
bénéficiaires de transfert, alors que c’est le contraire pour les pensionnés.
Tableau de données du graphique 1
Tableau de donnés du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de donnés du graphique 1 Moins de -15,00, de -15,00 à -5,01, de -5,00 à -0,01, 0,00, de 0,01 à 5,00, de 5,01 à 15,00 et Plus de 15,00(figurant comme en-tête de colonne).
Moins de -15,00
de -15,00 à -5,01
de -5,00 à -0,01
0,00
de 0,01 à 5,00
de 5,01 à 15,00
Plus de 15,00
Part marginale après impôt
Réelle
26,42
21,00
11,63
3,07
25,81
6,57
5,50
Prédite
11,86
25,54
16,27
26,52
15,78
3,43
0,60
Part moyenne après impôt
Réelle
21,56
19,30
21,62
3,14
24,19
8,00
2,19
Prédite
6,63
20,71
40,90
7,08
22,93
0,92
0,83
Revenu total après impôt
Réelle
10,81
5,32
5,15
0,10
11,42
14,11
53,09
Prédite
0,00
0,00
0,00
3,73
7,03
13,40
75,85
Notes : Ce graphique illustre le pourcentage de personnes qui ont vécu des changements d’ampleur différentes et qui se sont manifestés différemment dans les variables fiscales réelles et prédites de 2006 à 2007. Les résultats dépendent des personnes qui sont des bénéficiaires prédits. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 Moins de -15,00, de -15,00 à -5,01, de -5,00 à -0,01, 0,00, de 0,01 à 5,00, de 5,01 à 15,00 et Plus de 15,00(figurant comme en-tête de colonne).
Moins de -15,00
de -15,00 à -5,01
de -5,00 à -0,01
0,00
de 0,01 à 5,00
de 5,01 à 15,00
Plus de 15,00
Part marginale après impôt
Réelle
3,83
7,00
15,89
1,12
26,57
20,01
25,57
Prédite
0,70
4,18
17,50
22,01
22,36
25,65
7,60
Part moyenne après impôt
Réelle
0,90
5,16
17,05
0,92
34,52
26,48
14,96
Prédite
0,04
0,08
17,08
4,50
50,74
27,19
0,38
Revenu total après impôt
Réelle
36,60
13,67
9,22
0,06
15,00
12,30
13,15
Prédite
72,85
15,63
8,25
3,26
0,00
0,00
0,00
Notes : Ce graphique illustre le pourcentage de personnes qui ont vécu des changements d’ampleur différentes et qui se sont manifestés différemment dans les variables fiscales réelles et prédites de 2006 à 2007. Les résultats dépendent des personnes qui sont des pensionnés prédits. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
4 Incidence des taux d’imposition sur le revenu du travail
Les estimations par régression de l’incidence
des variations de la part après impôt et du revenu total après impôt des
personnes sur leur revenu du travail sont présentées dans la présente section,
en fonction des spécifications du modèle empirique dérivé des équations (2) et
(4) du cadre théorique. Pour estimer l’incidence de façon cohérente, les
mesures fiscales prédites définies dans les équations (7) et (8) sont utilisés
comme instruments dans une méthode de doubles moindres carrés (DMC).
4.1 Résultats primaires
Dans le tableau 2, les effets de
première étape des instruments pour la part marginale après impôt et le revenu
total après impôt sur les variables explicatives endogènes des équations (5) et
(6) sont illustrés, tant pour l’analyse de la marge intensive de la partie A
que pour l’analyse de la marge extensive de la partie B. Comme on peut s’y
attendre, ces résultats indiquent que les instruments sont de forts prédicteurs
de la véritable variation des impôts aux alentours de la période d’introduction
de la réforme du fractionnement du revenu de pension, et incluent d’importantes
statistiques « F » pour les tests des instruments exclus. Chaque
régression permet un contrôle de nombreuses caractéristiques observées tant
chez les personnes que chez leur conjoint, y compris les effets fixes de l’âge
et de l’âge du conjoint, le sexe, l’état matrimonial, le statut d’immigrant et
la province de résidence; les valeurs logarithmiques du revenu de la famille
provenant de gains en capital, les placements, l’assurance-emploi et l’aide
sociale; les valeurs logarithmiques des allocations fiscales pour invalidité et
frais médicaux. En outre, plusieurs caractéristiques de l’emploi de la personne
sont contrôlées pour les besoins de l’analyse de la marge intensive : les
indicateurs du statut d’employé syndiqué, la couverture par le RRE et le
secteur d’emploi selon le code à deux chiffres du Système de classification des
industries de l’Amérique du Nord (SCIAN). Tout au long de l’analyse, les
erreurs types sont toujours regroupées en fonction de la personne.
Tableau 2
Première inspection des instruments Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Première inspection des instruments Effet non compensé, Effet compensé, Effet sur le revenu, Part marginale après impôt et Revenu total après impôt, calculées selon estimations unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Notes : Les variables de contrôle suivantes sont incluses dans l’analyse de la marge extensive : les effets fixes de la cohorte, tant pour la personne que pour le conjoint; le sexe, l’état matrimonial, le statut d’immigrant et la province de résidence; les valeurs logarithmiques du revenu de la famille provenant de gains en capital, les placements, l’assurance-emploi et l’aide sociale; les valeurs logarithmiques des allocations fiscales pour invalidité et frais médicaux. En plus de ces variables, l’analyse de la marge intensive contrôle également les facteurs suivants liés au travail et concernant la personne : le statut d’employé syndiqué, la couverture par le régime de retraite d’employeur et le secteur d’emploi selon le code à deux chiffres du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN). Une fonction spline à 10 éléments dans la valeur décalée d’une période du logarithme du revenu du travail est également incluse dans les régressions. Les erreurs types sont regroupées par personne. Les titres de colonne inférieurs montrent la variable dépendante utilisée pour chaque régression. Le nombre d’observations est de 178 064 pour l’analyse de la marge intensive et de 527 286 pour l’analyse de la marge extensive. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
Les résultats de la régression de deuxième
étape pour l’analyse de la marge intensive sont illustrés dans le tableau 3,
au moyen des MCO et des estimateurs de VI (forme réduite et DMC). Le biais vers
le bas de l’estimateur des MCO pour la part marginale après impôt causée par la
progressivité de l’impôt est apparent. En outre, les estimations MCO des effets
du revenu total après impôt sur les gains du travail comportent un biais vers
le haut significatif, lequel survient parce que les personnes ayant des revenus
du travail plus élevés sont plus susceptibles d’avoir un revenu total plus
élevé. La mesure prédite du revenu total après impôt corrige efficacement et
uniformément ce biais. En ce qui a trait à la marge intensive, dans les partie A
et B du tableau 3, les estimations par régression non compensées, sans instrumentalisation
de au moyen de la variable
prédite correspondante, laissent entendre que les personnes réagissent
concrètement aux variations de leurs parts marginales après impôt. Plus
précisément, chaque augmentation de 1 % de la part après impôt semble produire
une augmentation de 1,004 % à 1,036 % du revenu du travail, en
moyenne, selon que des contrôles du revenu du travail décalé sont inclus ou
non. Cependant, le contrôle des effets sur le revenu de la réforme fiscale par
l’instrumentalisation de la variation du revenu total après impôt à l’aide de absorbe cet effet; c’est là
une constatation conforme aux études précédentes. Par conséquent, ces résultats
indiquent ultimement que les décisions des personnes quant au revenu du travail
ne sont pas influencées par des variations exogènes de leurs taux marginaux d’imposition.
Tableau 3
Marge intensive – Incidence de la variation de la part marginale après impôt et du revenu total après impôt sur le revenu du travail Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Marge intensive – Incidence de la variation de la part marginale après impôt et du revenu total après impôt sur le revenu du travail Moindres carrés ordinaires, Variables instrumentales, Forme réduite et Doubles moindres carrés, calculées selon estimation des coefficients unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Notes : La variable dépendante est la valeur logarithmique du revenu du travail. Le modèle de la forme réduite estime directement la mesure dans laquelle les variables fiscales prédites ont une incidence sur le revenu du travail. Les covariables énumérées dans les notes du tableau 2 ainsi qu’une variable relative au conjoint pour le logarithme du revenu du travail sont incluses dans chaque régression. Les erreurs types sont regroupées par personne. Le nombre d’observations dans l’échantillon est de 178 064. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
En revanche, le tableau 4 montre que
chaque augmentation de 1 % du revenu total après impôt réduit la
probabilité que les personnes occupent un emploi de 1,6 point de
pourcentage, en moyenne. Cette constatation révèle que les personnes plus âgées
à la marge extensive réagissent aux incitatifs fiscaux. Puisque la probabilité
que les personnes occupent un emploi dans la période précédant la réforme est
de 62,9 %, comme il est indiqué dans le tableau 1, l’élasticité
implicite de l’emploi par rapport au revenu total après impôt est . Comme le prédit le modèle, la variation du revenu après impôt
constitue l’unique facteur pertinent pour expliquer la participation au marché
du travail, alors que la part marginale après impôt n’est pas significative sur
le plan statistique dans la spécification privilégiée du modèle qui permet de
contrôler le revenu du travail décalé.
Tableau 4
Marge extensive – Incidence de la variation de la part marginale après impôt et du revenu total après impôt sur l’emploi Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Marge extensive – Incidence de la variation de la part marginale après impôt et du revenu total après impôt sur l’emploi Moindres carrés ordinaires, Variables instrumentales, Forme réduite et Doubles moindres carrés, calculées selon estimation des coefficients unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Notes : La variable dépendante est un indicateur de l’emploi d’une personne au cours de l’année de référence. Le modèle de la forme réduite estime directement la mesure dans laquelle les variables fiscales prédites ont une incidence sur l’emploi. Les covariables énumérées dans les notes du tableau 2 ainsi qu’une variable indicatrice de l’emploi du conjoint sont incluses dans chaque régression. Les erreurs types sont regroupées par personne. Le nombre d’observations dans l’échantillon est de 527 286. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
4.2 Parts moyennes après impôt par rapport aux
parts marginales après impôt
Plusieurs raisons expliquent l’insensibilité
du revenu du travail des travailleurs à une variation du prix marginal de la
main-d’œuvre, surtout à court terme, comme les contrats de travail rigides ou
les préférences relatives au travail. Comme la demande de travail diminue à
mesure que l’âge des travailleurs augmente et que la retraite ou la retraite
partielle deviennent des substituts viables à une participation au marché du
travail, les attentes ex ante
sont telles que les travailleurs plus âgés sont au moins aussi réactifs que les
jeunes travailleurs et ceux d’âge moyen aux variations de leurs taux d’imposition.
Cependant, une trop faible réaction peut découler de facteurs comportementaux,
y compris une compréhension imparfaite du régime fiscal. Comme le montre Milligan
(2009), les barèmes de l’impôt marginal sur le revenu au Canada sont des
fonctions complexes de plusieurs variables, à savoir la province de résidence
des déclarants, les données démographiques, les sources de revenus et une
panoplie d’autres facteurs établis aux échelons fédéral et provincial. C’est
pourquoi il peut s’avérer difficile pour les personnes de connaître leur
véritable taux marginal d’imposition au moment de prendre des décisions au
sujet de leur travail, surtout lorsque certaines sources de revenus sont
incertaines.
Liebman et Zeckhauser (2004) ont avancé
que, lorsque les barèmes de prix non linéaires sont complexes et qu’il est
difficile de déterminer le prix marginal réel, les personnes peuvent recourir
au prix moyen comme substitut pour éclairer leur prise de décision. La figure 2
illustre les barèmes types de l’impôt marginal et moyen sur le revenu pour l’échantillon
de personnes compris dans la présente étude, en fonction d’un éventail de
revenus du travail allant de 0 $ à 60 000 $. Le taux marginal d’imposition
dépasse le taux moyen d’imposition en raison de la progressivité, et le taux
marginal d’imposition présente des manques de continuité évidents à différents
points où les caractéristiques précises du code fiscal et des programmes
sociaux prennent effet ou cesse d’avoir effet, alors que le taux moyen d’imposition
est une fonction lisse du revenu du travail.
Description de la Figure 2
Le titre de la figure 2 est « Barèmes du taux marginal et du taux moyen d’imposition, illustré »
Cette figure est un graphique linéaire.
L’axe vertical (axe des y) représente le « pourcentage ».
L’échelle de l’axe commence à 0 et se termine à 40, avec un trait de graduation toutes les 10 unités.
L’axe horizontal (axe des x) représente le « Revenu du travail (en dollars) ».
L’échelle de l’axe commence à 0 et se termine à 60 000, avec un trait de graduation toutes les 20 000 unités.
Ce graphique comporte deux séries : l’une est appelée « Taux marginal d’imposition » et l’autre, « Taux moyen d’imposition ».
Ce graphique comporte deux lignes verticales brisées qui se prolongent depuis l’axe des X jusqu’à la dernière marque de graduation de l’axe des Y.
La première, située à 3 500 $ sur l’axe, est appelée « Exemption de base au RPC/RRQ ».
La deuxième, qui commence à 9 039 $ sur l’axe, est appelée « Deuxième tranche d’imposition fédérale » La troisième, qui commence à 36 378 $ sur l’axe, est appelée « Deuxième tranche d’imposition fédérale ».
La quatrième, située à 42 100 $ sur l’axe des X, est appelée « MGAP RPC/RQP » (Maximum des gains annuels ouvrant droit à pension au titre du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec).
Notes : Les barèmes du taux moyen d’imposition et du taux marginal d’imposition sont présentés pour les échantillons de déclarants pertinents, parmi ceux qui ont gagné de 1 $ à 60 000 $ en 2006. Les personnes ont été classées en fonction du revenu, selon des intervalles de 250 $ et les valeurs moyennes des taux d’imposition dans chaque compartiment sont indiquées. Plusieurs seuils de revenu sont illustrés : le point où commencent les contributions au programme social du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec (CPD/RRQ) (3 500 $ en 2006); l’exemption de base à l’impôt fédéral sur le revenu (9 039 $ en 2006); le début de la deuxième tranche d’imposition fédérale (36 378 $ en 2006); le seuil maximum des gains annuels ouvrant droit à pension (MGAP) au titre du RPC/RRQ (42 100 $ en 2006), point auquel le taux marginal de contribution au RPC/RRQ tombe à zéro. Ces caractéristiques de programme donnent lieu à des manques de continuité évidents dans les taux marginaux d’imposition effectifs, alors que les taux moyens d’imposition effectifs demeurent lisses à l’échelle des seuils de revenu.
Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
Afin de déterminer si les personnes
réagissent davantage à la part moyenne ou marginale après impôt à la marge
intensive, la méthode d’Ito (2014) est utilisée pour effectuer un test général
de ces autres mesures du prix. Pour chaque , on dénote comme part moyenne après
impôt pour la personne à la période . La variation du logarithme de la part moyenne après impôt est et l’instrument de cette
variable explicative endogène est obtenue par :
L’équation d’estimation évalue la mesure
dans laquelle les parts marginale et moyenne après impôt touchent indépendamment
le revenu du travail. Plus précisément, le modèle statistique de l’analyse de
la marge intensive est obtenu par :
À noter que , et sont identifiées séparément
dans cet environnement en raison de la progressivité de l’impôt et du fait que et varient toutes deux de
manière exogène dans les instruments à cause de la réforme fiscale, comme il
est illustré dans les graphiques de la figure 3 et obtenu officiellement
dans l’annexe. Dans la mesure où les personnes comprennent le barème d’impôt
sur le revenu et dans la mesure où l’absence de réaction à la part marginale
après impôt indique correctement que le revenu du travail ne réagit pas aux
variations des taux d’imposition, on s’attend à ce que . En revanche, l’hypothèse de « schmeduling » prédit que et .
Par commodité de présentation, un test
général est également réalisé pour l’analyse de la marge extensive. Le modèle
statistique correspondant dans ce cas est le suivant :
Le test général d’une réaction à la marge
extensive sert de placebo utile pour vérifier si les personnes peuvent réagir à
des variations de leur taux moyen d’imposition comme substitut de leurs taux
marginaux, ou si cela s’explique simplement par un effet sur le revenu de la
réforme fiscale, étant donné que et sont corrélés. Comme le cadre
théorique prédit que les personnes ne réagissent concrètement qu’aux variations
de leur revenu total après impôt à la marge extensive, on s’attend à ce que et . En revanche, si enregistre un effet sur le
revenu, le résultat probable dans ce cas est et .
Les résultats de l’équation (10) sont
présentés dans la partie A du tableau 5. Ces constatations révèlent
que les personnes sont très réactives aux variations contemporaines de leur
taux moyen d’imposition et non de leur taux marginal d’imposition. Pour chaque
augmentation de 1 % de la part moyenne après impôt, il est estimé que le
revenu du travail augmente d’environ 0,421 % dans la spécification
privilégiée du modèle. En revanche, la part marginale après impôt et le revenu
total après impôt demeurent des déterminants peu significatifs des revenus du
travail, ce qui est conforme aux constatations présentées dans la section
précédente. Ito (2014) postule que dans le cas de la consommation d’électricité
résidentielle, les personnes peuvent avoir réagi initialement au prix moyen,
mais ont commencé à utiliser le prix marginal décalé au fur et à mesure que
cette information devient accessible au fil du temps. Selon cette définition,
le tableau 5 conclut qu’il n’y a aucune preuve de réaction tardive dans , ni à la part marginale ou moyenne après impôt, bien qu’une
augmentation du revenu total après impôt entraîne (faiblement) une réduction
des revenus du travail dans la période suivante, ce qui est conforme à l’attente
initiale mentionnée dans la section précédente, soit que .
Description de la Figure 3
Le titre de la figure 3 est « Relation entre les variations dans les variables fiscales réelles et prédites »
Cette figure comprend quatre graphiques : deux graphiques dans Partie A, deux graphiques dans Partie B, qui sont décrits ci-après.
Titre de partie A : Partie A : Part marginale après impôt par rapport à la part moyenne après impôt
Titre du graphique : Réelle
Il s’agit d’un graphique combiné de nuage de points et de tracé linéaire.
L’axe vertical (axe des y) représente le « Taux de variation de la part moyenne après impôt »
L’échelle de l’axe commence à -50 et se termine à 50, avec un trait de graduation toutes les 25 unités.
L’axe horizontal (axe des x) représente le « Taux de variation de la part marginale après impôt »
L’échelle de l’axe commence à -50 et se termine à 50, avec un trait de graduation toutes les 25 unités.
Le graphique contient une ligne diagonale se prolongeant de -50 à 50 sur l’axe des X.
Titre du graphique : Prédite
Il s’agit d’un graphique combiné de nuage de points et de tracé linéaire.
L’axe vertical (axe des y) représente le « Taux de variation de la part moyenne après impôt prédite »
L’échelle de l’axe commence à -20 et se termine à 20, avec un trait de graduation toutes les 10 unités.
L’axe horizontal (axe des x) représente le « Taux de variation de la part marginale après impôt prédite »
L’échelle de l’axe commence à -20 et se termine à 20, avec un trait de graduation toutes les 10 unités.
Le graphique contient une ligne diagonale se prolongeant de -20 à 20 sur l’axe des X.
Titre de partie B : Partie B : Part moyenne après impôt par rapport au revenu total après impôt
Titre du graphique : Réelle
Il s’agit d’un graphique combiné de nuage de points et de tracé linéaire.
L’axe vertical (axe des y) représente le « Taux de variation du revenu total après impôt »
L’échelle de l’axe commence à -75 et se termine à 75, avec un trait de graduation toutes les 25 unités.
L’axe horizontal (axe des x) représente le « Taux de variation de la part moyenne après impôt »
L’échelle de l’axe commence à -15 et se termine à 15, avec un trait de graduation toutes les 5 unités.
Le graphique contient une ligne courbe se prolongeant de -15 à 15 sur l’axe des X.
Titre du graphique : Prédite
Il s’agit d’un graphique combiné de nuage de points et de tracé linéaire.
L’axe vertical (axe des y) représente le « Taux de variation du revenu total après impôt prédit »
L’échelle de l’axe commence à -20 et se termine à 20, avec un trait de graduation toutes les 10 unités.
L’axe horizontal (axe des x) représente le « Taux de variation de la part moyenne après impôt prédite »
L’échelle de l’axe commence à -5,0 et se termine à 5,0, avec un trait de graduation toutes les 2,5 unités.
Le graphique contient une ligne courbe se prolongeant de -5,0 à 5,0 sur l’axe des X.
Notes : La relation entre la variation de la part marginale après impôt et la variation de la part moyenne après impôt (partie A) et la relation entre la variation entre la part moyenne après impôt et la variation du revenu total après impôt (partie B) sont montrées, tant pour les variables fiscales réelles que prédites. Chaque point correspond à une observation unique. Le lissage polynomial local par la méthode de pondération du noyau de ces relations est également montré. Les mesures prédites maintiennent les mêmes relations de base que les méthodes réelles, mais génèrent moins de bruit.
Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
La partie B du tableau 5 montre
les résultats de l’analyse de la marge extensive de l’équation (11). Notamment,
dans la spécification privilégiée du modèle qui contrôle les effets sur le
revenu de la réforme fiscale, les variations des parts marginale et moyenne
après impôt sont toutes deux des prédicteurs peu significatifs des variations
contemporaines de la participation au marché du travail, comme il était
attendu. Cela vient corroborer davantage la notion selon laquelle les personnes
réagissent aux variations de leurs taux moyens d’imposition à la marge
intensive comme substitut de leurs taux marginaux et non simplement en raison
des effets sur le revenu découlant de la réforme. Les résultats d’une première
réponse continuent également d’indiquer que chaque augmentation de 1 % du
revenu total après impôt réduit la probabilité d’occuper un emploi, dans ce
cas-ci d’une moyenne de 1,5 point de pourcentage, l’élasticité implicite
étant de -0,024 %. Cependant, l’évaluation d’une réponse tardive montre
que l’augmentation de la part moyenne après impôt et du revenu total après impôt
réduisent tous deux la probabilité que les personnes occupent un emploi pendant
la période suivante, ce qui laisse entendre que les personnes peuvent utiliser
le taux moyen d’imposition comme mesure de l’effet sur le revenu de la réforme
dans un contexte de décalage. Cette constatation corrobore en partie la
modélisation de l’emploi en tant que fonction de la part moyenne après impôt,
qui est une méthode ayant été utilisée dans des études connexes (Eissa et
Hoynes, 2004; Gelber et Mitchell, 2012).
Tableau 5
Tests généraux – Incidence sur le revenu du travail et l’emploi de la variation des parts marginales et moyennes après impôt Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tests généraux – Incidence sur le revenu du travail et l’emploi de la variation des parts marginales et moyennes après impôt Réponse initiale, parts après impôt, Réponse retardée, parts après impôt, Marginale, Moyenne et Marginale et moyenne, calculées selon estimation des coefficients unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Notes : Les covariables énumérées dans les notes des tableaux 2, 3 et 4 sont incluses dans chaque régression. Les erreurs types sont regroupées par personne. Le nombre d’observations est de 178 064 pour l’analyse de la marge intensive et de 527 286 pour l’analyse de la marge extensive. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
5 Effets intra-ménage
Cette section porte sur la mesure dans
laquelle les variations des obligations fiscales du conjoint influent sur les
décisions des personnes quant à l’emploi et au revenu du travail. Plus
précisément, selon l’approche de statique comparative des équations (2) et (3)
obtenue dans le cadre théorique, dans la présente section on évalue si les
personnes réagissent directement aux : 1) variations du revenu total après
impôt de leur conjoint, ce qui a une incidence sur le budget du ménage établi
(effet sur le revenu de l’autre conjoint); 2) changements dans les décisions du
conjoint quant à l’emploi et au revenu du travail (effet sur le travail de l’autre
conjoint). Cette analyse est importante parce que les décisions des
travailleurs plus âgés relativement à l’offre de main-d’œuvre peuvent être
codépendantes, et l’on sait que la réforme du fractionnement du revenu de
pension a des effets différents sur les obligations fiscales des personnes et
de leur conjoint.
5.1 Tests relatifs aux effets sur le revenu de
l’autre conjoint
Cette analyse permet de déterminer si les
personnes réagissent de manière égale aux variations de leur propre revenu
total après impôt et au revenu après impôt de leur conjoint, comme prédit par
le modèle unitaire. À cette fin, des variantes des équations (5) et (6) sont
estimées, au moyen de :
Spontanément, le test relatif à l’effet sur
le revenu de l’autre conjoint est réalisé par l’insertion directe, dans l’équation
d’estimation, de la variable représentant la variation dans le logarithme du
revenu total après impôt du conjoint afin d’en déterminer l’importance. Comme
précédemment, pour déterminer de manière crédible les effets des variables
explicatives endogènes, les instruments , et sont utilisés dans la méthode
des DMC. Bien que le fractionnement du revenu de pension déplace mécaniquement
les revenus totaux après impôt des personnes et des conjoints dans des
directions opposées, ces effets sont déterminés séparément au sein des couples,
puisque les variations en pourcentage du revenu total après impôt dépendent des
niveaux initiaux (avant la réforme) du revenu de pension et du revenu total. Il
est à noter que c’est la part moyenne après impôt plutôt que la part marginale
après impôt qui est utilisée dans l’équation (12), en fonction des résultats
obtenus à la section précédente. Le modèle unitaire prédit que les personnes
réagissent de manière égale aux variations de leurs propres obligations
fiscales ainsi qu’à celles de leur conjoint; on s’attend donc à ce que dans l’équation (12) et à ce
que dans l’équation (13).
Les résultats de cette analyse sont
présentés dans le tableau 6, en fonction des estimateurs MCO et VI (forme
réduite et DMC). Il convient de souligner que cette analyse est menée
séparément auprès des personnes (partie A) et de leur conjoint (partie B),
où les « personnes » sont les déclarants observés dans les données et
les « conjoints » sont les déclarants appariés à ces personnes avec
qui ils sont mariés ou vivent en union de fait. Comme l’unité d’imposition au
Canada est la personne et que les déclarant ont été sélectionnés au hasard dans
l’ensemble de données de la DAL, les personnes et les conjoints doivent présenter
des réponses approximativement symétriques de l’autre conjoint à l’égard de la
réforme fiscale, bien que l’on sache que la réforme a eu des effets opposés sur
le revenu total après impôt de chaque conjoint, comme il est illustré dans les graphiques 1
et 2.
Tableau 6
Tests relatifs aux effets sur le revenu de l’autre conjoint Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tests relatifs aux effets sur le revenu de l’autre conjoint Moindres carrés ordinaires, Variables instrumentales, Forme réduite et Doubles moindres carrés, calculées selon estimation des coefficients unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Moindres carrés ordinaires
Variables instrumentales
Forme réduite
Doubles moindres carrés
estimation des coefficients
Partie A : Incidence de la variation des revenus totaux après impôt des couples sur les personnes
Notes : Les covariables énumérées dans les notes des tableaux 2, 3 et 4 sont incluses dans chaque régression de même qu’une fonction spline à 10 éléments dans la valeur décalée d’une période du logarithme du revenu du travail du conjoint. Les erreurs types sont regroupées par personne. Le nombre d’observations est de 178 064 pour l’analyse de la marge intensive et de 527 286 pour l’analyse de la marge extensive. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
Les constatations révèlent d’abord que les
revenus du travail des personnes et des conjoints réagissent concrètement aux
variations exogènes de leurs propres parts moyennes après impôt, mais pas aux
variations de leurs propres revenus totaux après impôt, ce qui est conforme aux
résultats présentés à la section 4. En outre, d’importants effets sur l’autre
conjoint ont été observés : chaque augmentation de 1 % du revenu
total après impôt entraîne une diminution du revenu du travail de l’autre
conjoint d’environ 0,076 % à 0,117 %, en moyenne. Par conséquent, les
décisions des travailleurs plus âgés à la marge intensive sont influencées par
les variations de leurs propres taux moyens d’imposition et par les variations
du revenu disponible à l’échelle du ménage gagné par leur conjoint. Ces
résultats sont très convaincants, étant donné qu’ils sont semblables sur le
plan qualitatif d’une partie à l’autre, comme on s’y attendait.
Le tableau 6 montre également qu’une
réforme fiscale a d’importants effets sur l’autre conjoint à la marge
extensive. Pour les personnes, une augmentation de 1 % de leurs propres
revenus totaux après impôt et de ceux de leur conjoint réduit la probabilité d’occuper
un emploi de 2,3 points de pourcentage et de 1,8 point de pourcentage; les
élasticités implicites sont de -0,037 et -0,029, respectivement. Ces
constatations sont de nouveau semblables pour les conjoints. Ce qui importe,
bien que l’élasticité propre à chacun ne soit que d’environ 20 %
supérieure à celle de l’autre conjoint pour les personnes comme pour les
conjoints, un test de l’égalité rejette leur caractère égal (p=0,014 dans la partie A et p=0,022 dans la partie B). Par conséquent, la prédiction de la
combinaison du revenu en fonction du modèle unitaire est rejetée (cette
constatation est conforme à celle de Gelber [2014]), bien qu’il soit
intéressant de noter que l’élasticité propre à chacun et celle de l’autre
conjoint sont au moins qualitativement semblables.
5.2 Tests relatifs aux effets sur le travail de
l’autre conjoint
L’approche de statique comparative présentée
à la sous-section 2.2 montre que la part moyenne après impôt d’un conjoint
est un instrument exclu valide pour estimer la mesure dans laquelle une
variation du revenu du travail du conjoint influence les décisions d’une
personne quant à l’emploi et au revenu du travail, à condition que le taux d’imposition
du conjoint varie de manière exogène. Cela est exact du fait que le taux
marginal d’imposition de chaque conjoint n’est prélevé que sur le revenu de ce
conjoint, étant donné que l’unité d’imposition au Canada est la personne. Cela
dit, les variantes suivantes des équations (5) et (6) sont estimées :
Pour obtenir des estimations causales des
effets d’intérêt, nommément et , la variation de la part prédite après impôt du conjoint est
utilisée comme variable instrumentale pour , selon la méthode des DMC. Bien que la théorie indique que le taux
marginal d’imposition doive être utilisé, le test général de la
sous-section 4.2 laisse entendre qu’il faut plutôt utiliser le taux moyen
d’imposition. Par conséquent, les résultats seront présentés à la fois au moyen
de et de comme instrument exclu, bien
que les résultats ne diffèrent pas concrètement dans l’un ou l’autre des cas.
Selon le modèle, on s’attend à ce que les personnes compensent une diminution
exogène du revenu du travail de leur conjoint en travaillant plus, et
inversement, de sorte que .
Il convient de mentionner plusieurs
caractéristiques de ces spécifications de modèle. Dans l’équation (14), la
spécification privilégiée utilise la part moyenne après impôt, bien que la part
marginale après impôt soit utilisée lorsque sert d’instrument exclu.
Comme précédemment, cette analyse se limite aux observations où les personnes
ainsi que leur conjoint ont un revenu du travail strictement positif. Dans l’équation (15), le paramètre saisit l’effet d’une
variation du revenu du travail du conjoint sur la participation de la personne
au marché du travail et est conditionnel au fait que le conjoint occupe un
emploi. Cette restriction est nécessaire pour s’assurer que la part après impôt
du conjoint est un instrument exclu valide, selon la prédiction issue du cadre
théorique. Enfin, comme dans la sous-section 5.1, l’analyse est répétée
afin de déterminer s’il y a symétrie entre les constatations pour l’ensemble
des personnes et des conjoints, dans ce cas à l’aide de en tant qu’instrument exclu.
Les résultats de cette analyse sont
présentés dans le tableau 7, tant pour les personnes (partie A) que
pour les conjoints (partie B). Dans les deux cas, les régressions par les
MCO indiquent qu’il existe une corrélation positive significative entre les
revenus du travail des personnes et de leur conjoint, ce qui est susceptible de
se produire à la suite d’un appariement préférentiel positif. En revanche, les
régressions par DMC de la marge intensive indiquent que chaque variation de
1 % du revenu du travail d’un conjoint incite l’autre conjoint à réduire
son revenu du travail d’environ 1,008 * à 1,567 %, une constatation
qui est très convaincante tant pour l’ensemble des conjoints que pour le choix
de l’instrument exclu. La signification et l’ampleur de ce résultat sont
cohérentes avec les attentes du modèle. En outre, l’analyse de la marge
extensive indique qu’une réforme fiscale a d’importants effets sur le revenu de
l’autre conjoint en ce qui a trait aux décisions des personnes quant à la
participation au marché du travail; l’élasticité implicite de l’emploi par
rapport au revenu du travail du conjoint est d’environ -0,636 % à
-0,196 %.
Tableau 7
Tests relatifs aux effets sur le travail de l’autre conjoint Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tests relatifs aux effets sur le travail de l’autre conjoint. Les données sont présentées selon Instrument exclu (titres de rangée) et Moindres carrés ordinaires, Doubles moindres carrés, Part marginale après impôt et Part moyenne après impôt, calculées selon estimation des coefficients unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Instrument exclu
Moindres carrés ordinaires
Doubles moindres carrés
Part marginale après impôt
Part moyenne après impôt
estimation des coefficients
Partie A : Incidence de la variation du revenu du travail des conjoints sur les personnes
Notes : Les covariables énumérées dans les notes des tableaux 2, 3 et 4 sont incluses dans chaque régression de même qu’une fonction spline à 10 éléments dans la valeur décalée d’une période du logarithme du revenu du travail du conjoint. Pour les régressions par les doubles moindres carrés, les estimations dans la deuxième colonne ont été obtenues à l’aide de la part marginale après impôt en tant qu’instrument exclu, et les estimations dans la troisième colonne ont été obtenues à l’aide de la part moyenne après impôt. Les erreurs types sont regroupées par personne. Le nombre d’observations dans l’échantillon est de 178 064 pour l’analyse de la marge intensive et de 259 915 et 265 470 pour les analyses de la marge extensive dans les parties A et B respectivement. Dans la partie A, les statistiques « F » des instruments exclus des régressions de variables instrumentales de la première étape sont les suivantes : 1) 111,51 et 210,34 pour la marge intensive à l’aide des parts marginales et moyennes après impôt comme instruments exclu respectivement; 2) 198,43 et 503,07 pour la marge extensive à l’aide des parts marginales et moyennes après impôt. Les statistiques « F » correspondantes dans la partie B sont : 1) 157,19 et 40,72 pour la marge intensive à l’aide des parts marginales et moyennes après impôt; 2) 343,52 et 142,33 pour la marge extensive à l’aide des parts marginales et moyennes après impôt. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
Enfin, le tableau 8 permet de réaliser
les tests des effets sur le revenu et le travail de l’autre conjoint pour
différents sous-échantillons, afin de vérifier l’hétérogénéité selon le sexe, le
revenu et la composition de la famille. Plusieurs constatations méritent d’être
soulignées. Dans l’analyse de la marge intensive de la partie A, les hommes
semblent plus réactifs que les femmes aux variations de leurs taux d’imposition
et des obligations fiscales du conjoint, alors que les femmes réagissent
davantage aux variations du revenu du travail de leur conjoint. La réactivité quant
à l’impôt est également convaincante pour l’ensemble des groupes de revenus et
semble être principalement dictée par le centre de la répartition des revenus,
alors que les effets quant au travail de l’autre conjoint sont les plus
importants parmi les ménages à revenu élevé. Les couples sans enfants qui
vivent dans le ménage sont les plus réactifs aux variations de leurs taux
moyens d’imposition, alors que les couples avec enfants présentent les effets
sur le revenu et le travail de l’autre conjoint les plus importants. Cette
constatation peut s’expliquer du fait que les ménages sans enfants ont moins de
contraintes financières et sont donc capables d’ajuster leur offre de main-d’œuvre
en réaction aux réductions de prix promotionnelles, alors que les couples avec
enfants prennent des décisions liées au travail d’une manière plus conforme au
modèle.
À la marge extensive présentée dans la
partie B, les résultats continuent d’indiquer que les femmes sont plus
réactives que les hommes aux effets sur le travail de l’autre conjoint.
Cependant, dans ce cas, les effets sur le revenu d’une réforme fiscale ont le
plus grand effet sur la participation au marché du travail des travailleurs
plus âgés issus de ménages à revenu élevé, ce qui peut s’expliquer du fait que
ces travailleurs sont les plus susceptibles d’avoir les moyens de prendre leur
retraite tôt. Les résultats sont également semblables à l’échelle des couples
avec et sans enfants. Dans l’ensemble, les résultats de cette analyse de l’hétérogénéité
sont généralement conformes aux premières constatations et sont très
convaincants et symétriques pour l’ensemble des personnes et des conjoints.
Tableau 8
Réponses hétérogènes Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Réponses hétérogènes. Les données sont présentées selon Variable explicative endogène (titres de rangée) et Effet sur l’autre conjoint en matière de, Effet sur le conjoint en matière de, Revenu, Travail, Part moyenne après impôt de la personne, Revenu total après impôt de la personne, Revenu total après impôt du conjoint, Revenu du travail du conjoint, Part moyenne après impôt du conjoint et Revenu du travail de la personne, calculées selon estimation des coefficients unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Notes : Les covariables énumérées dans les notes des tableaux 2, 3 et 4 sont incluses dans chaque régression de même qu’une fonction spline à 10 éléments dans la valeur décalée d’une période du logarithme du revenu du travail du conjoint. Les erreurs types sont regroupées par personne. Les titres de colonne inférieurs montrent les variables explicatives endogènes appliquées. Le nombre d’observations est de 178 064 pour l’analyse de la marge intensive et de 527 286 pour l’analyse de la marge extensive. Source : Statistique Canada, Banque de données administratives longitudinales.
6 Conclusion
Ce document évalue la mesure dans laquelle
les décisions des travailleurs plus âgés quant au travail sont influencées par
la variation dictée par la politique des taux d’imposition réels au Canada.
Afin de déterminer de manière crédible ces effets, l’analyse fait appel à la
variation exogène des taux d’imposition suivant une récente réforme qui a eu
pour résultat de réduire les obligations des couples plus âgés en matière d’impôt
sur le revenu en permettant aux pensionnés de fractionner leur revenu avec leur
conjoint, à l’aide d’un modèle utilisant des variables instrumentales. Les résultats
montrent que les travailleurs plus âgés sont très réactifs aux variations des
impôts, tant sur le plan de leur emploi que des ajustements du revenu du
travail. Cependant, contrairement aux prédictions types, les travailleurs
réagissent aux variations de leurs taux moyens d’imposition et non à leurs taux
marginaux d’imposition. Les élasticités compensées du revenu du travail
imposable relativement aux parts moyenne et marginale après impôt sont estimées
à 0,421 et -0,112 respectivement, seule la dernière étant significative sur le
plan statistique.
Ce résultat peut s’expliquer du fait que
les personnes utilisent le prix moyen de la main-d’œuvre comme substitut du
prix marginal, étant donné que le barème d’impôt sur le revenu au Canada est
complexe et qu’il peut être difficile à comprendre (Liebman et Zeckhauser,
2004). Étant donné que le taux marginal dépasse généralement le taux moyen en
raison de la progressivité, cette constatation laisse entendre que les
travailleurs plus âgés sont trop nombreux sur le marché du travail parce qu’ils
n’ont pas de connaissances en fiscalité et ne tiennent pas dûment compte de
leurs véritables coûts marginaux de travail. Cette constatation soulève
également des questions sur la mesure dans laquelle la faible réceptivité aux
impôts sur le revenu, observée dans les études connexes sur les travailleurs
jeunes et d’âge moyen, peut également s’expliquer par une faible prépondérance
de l’impôt; il s’agit là d’une importante question pour les recherches futures.
En outre, les personnes semblent réagir à
la variation du revenu du ménage découlant des variations des obligations
fiscales et des gains de leur conjoint à la suite d’une réforme fiscale. Ce
résultat est sensible dans le contexte de cette étude, étant donné que le fractionnement
du revenu suppose nécessairement une certaine collaboration et une
planification fiscale entre les conjoints. Bien que le test des effets sur le
revenu de l’autre conjoint rejette la prédiction de combinaison des revenus du
modèle unitaire d’offre de main-d’œuvre, les personnes et les conjoints
tiennent néanmoins compte des variations du revenu de l’autre lorsqu’ils
prennent leurs propres décisions en matière d’emploi, ce qui est cohérent avec
les attentes sur le plan qualitatif. Ces constatations fournissent de nouvelles
précisions sur l’offre de main-d’œuvre intra-ménage.
Annexe
Dérivées
de et
Les niveaux optimaux de revenu sont fournis par :
où . Étant donné , la condition de premier ordre de ce problème d’optimisation
relativement à est :
Pour obtenir l’effet d’une variation de la
part marginale après impôt sur le revenu du travail imposable de la personne,
il faut entièrement différentier l’équation (17) relativement à et évaluer à conformément à la condition d’enveloppe,
puis résoudre pour afin d’obtenir :
et,
dénoter , et . Selon les hypothèses imposées à la fonction d’utilité, , et . Si l’on substitue ces termes dans l’équation (18), on obtient l’équation
(2), comme cela est souhaité.
Pour résoudre l’équation (3), il faut
entièrement différentier l’équation (17) en ce qui a trait à et
résoudre pour . La dérivée est la même que ci-dessus, sauf que le premier terme du
côté droit de l’équation (18) est absent.
Identifier
séparément , et
Le taux marginal d’imposition prédit, , est identifié séparément des deux autres variables fiscales
prédites, étant donné la non-linéarité (convexité) du barème d’imposition,
causé par la progressivité. Quant aux deux autres variables, il est à noter que
le taux de variation du revenu total après impôt prédit, , peut être exprimé en valeur algébrique comme suit :
Le taux de variation de la part moyenne
après impôt prédite, , est exprimé en valeur algébrique comme suit :
Par conséquent, en moyenne. Ces deux variables prédites sont identifiées séparément dans cet environnement, comme cela est souhaité.
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ISSN : 1205-9161
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