Direction des études analytiques : documents de recherche
Répartition initiale entre les entreprises et croissance des gains des immigrants

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par Wen Ci et Feng Hou
Division de l'analyse sociale et de la modélisation
Statistique Canada

Date de diffusion : le 1er juin 2016

Résumé

Alors que les employeurs jouent un rôle de plus en plus important dans la sélection des immigrants qui s’établissent au Canada, on en sait peu sur la façon dont les caractéristiques au niveau de l’entreprise influencent l’intégration économique de ces derniers. Au moyen d’un ensemble de données appariées sur les employeurs et les employés, le présent document vise à déterminer si la croissance des gains des immigrants employés initialement au Canada par des entreprises à bas salaires est plus faible que celle des gains des immigrants employés au départ par des entreprises à hauts salaires. Les résultats montrent que l’écart important observé entre les gains des immigrants employés au départ par des entreprises à bas salaires et de ceux employés par des entreprises à hauts salaires ne diminuait que légèrement au cours des 14 années suivantes, même après avoir tenu compte des différences de caractéristiques démographiques et de caractéristiques générales du capital humain. En outre, le rendement des études et de la maîtrise des langues du pays hôte en termes de gains était plus élevé chez les immigrants débutant dans des entreprises à hauts salaires que chez ceux commençant leur carrière dans des entreprises à bas salaires.

Mots-clés : immigrants, entreprises, données appariées sur les employeurs et les employés, gains

Sommaire

Malgré le rôle que peuvent jouer les employeurs dans la sélection des immigrants économiques, on en sait peu sur l’existence d’une association entre les caractéristiques au niveau de l’entreprise et les résultats des immigrants sur le marché du travail à long terme, ainsi que sur le mécanisme de cette association. En guise de première étape en vue de fournir des données pertinentes, la présente étude a pour but de déterminer s’il existe des écarts importants entre les gains initiaux des immigrants qui obtiennent leur premier emploi dans des entreprises à bas salaires et de ceux qui débutent dans des entreprises à hauts salaires, et si les écarts initiaux entre les gains diminuent à mesure que s’allonge la période de résidence au Canada. L’étude vise aussi à savoir si, en termes de gains, le rendement du capital humain des immigrants est plus élevé s’ils obtiennent leur premier emploi dans des entreprises à hauts salaires que s’ils débutent dans des entreprises à bas salaires.

Le présent document s’appuie sur des données tirées de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE) créée par Statistique Canada. Le fichier d’analyse utilisé pour l’étude contient des données provenant de quatre sources administratives, à savoir le Fichier de l’état de la rémunération payée T4, le Fichier-maître des particuliers T1, le Programme d’analyse longitudinale de l’emploi (PALE) et le Fichier des immigrants reçus. L’échantillon sur lequel porte l’étude comprend environ 420 000 immigrants qui ont obtenu le droit d’établissement au Canada entre 1998 et 2001, qui étaient âgés de 20 à 49 ans au moment de l’établissement, et dont les gains annuels d’emploi selon le feuillet T4 étaient supérieurs à 1 000 $ (en dollars canadiens de 2012) durant au moins une année de 1999 à 2012.

La principale variable de résultat est le logarithme des gains annuels d’emploi, tandis que la principale variable indépendante est le type d’entreprise pour laquelle les immigrants ont travaillé initialement après avoir obtenu le statut de résident permanent au Canada. Cette variable est ventilée en trois groupes en fonction du salaire annuel médian versé par l’entreprise à ses employés, à savoir les entreprises à bas salaires, à salaires moyens et à hauts salaires. Les entreprises à bas salaires englobent celles où les gains d’emploi médians étaient égaux ou inférieurs au 25e centile de la distribution pour l’ensemble des entreprises, les entreprises à salaires moyens englobent celles où les gains d’emploi médians étaient compris entre le 25e et le 50e centile, et les entreprises à hauts salaires englobent celles où les gains d’emploi médians étaient supérieurs au 50e centile. Les variables de contrôle comprennent l’âge au moment de l’établissement, l’état matrimonial, la catégorie d’immigration, la cohorte, la région d’origine, le niveau d’études au moment de l’établissement, la scolarité à temps plein ou à temps partiel, la région métropolitaine de recensement (RMR) ou la province du premier lieu de résidence, la langue maternelle et les langues officielles maîtrisées l’année de début d’emploi, l’industrie et la taille de l’entreprise.

Les résultats montrent que l’obtention du premier emploi rémunéré au Canada dans une entreprise à bas salaires, à salaires moyens ou à hauts salaires est un prédicteur puissant des résultats à long terme des immigrants sur le marché du travail. En particulier, les immigrants qui avaient débuté dans des entreprises à hauts salaires avaient des gains initiaux et de long terme plus élevés que ceux ayant commencé dans des entreprises à bas salaires, même après avoir tenu compte des différences concernant les caractéristiques démographiques et les facteurs de capital humain individuels. Cet avantage sur le plan des gains dont jouissaient les immigrants qui avaient débuté dans des entreprises à hauts salaires était vraisemblablement attribuable à une meilleure concordance entre leurs compétences et les exigences de l’emploi, et à une plus grande sélectivité des compétences et des aptitudes allant au-delà du capital humain général, ainsi qu’aux meilleures perspectives offertes par ces entreprises aux nouveaux immigrants.

La présente étude montre en outre que le rendement du capital humain général (niveau d’études et maîtrise des langues du pays hôte) en termes de gains était nettement plus élevé à court ainsi qu’à long terme chez les immigrants qui avaient débuté dans des entreprises à hauts salaires que chez ceux qui l’avaient fait dans des entreprises à bas salaires. En outre, durant les quelques premières années après l’établissement, les immigrants ayant un haut niveau de capital humain et débutant dans des entreprises à bas salaires gagnaient moins que ceux ayant un faible niveau de capital humain et débutant dans des entreprises à hauts salaires. Cependant, la croissance des gains du premier groupe surpassait celle des gains du second. Cela donne à penser que, dans le long terme, l’effet d’un haut niveau de capital humain l’emporte sur l’avantage initial acquis par les immigrants peu qualifiés qui débutent dans des entreprises à hauts salaires.

1 Introduction

La politique d’immigration économique du Canada a subi d’importants changements, dont la participation croissante des employeurs à la sélection des immigrants économiques. Pourtant, on en sait peu sur l’existence ou non d’une association entre les caractéristiques des employeurs qui sélectionnent les immigrants et les résultats de ces derniers sur le marché du travail à court et à long terme, ainsi que sur le mécanisme de cette association. En guise de première étape en vue de fournir des données pertinentes, la présente étude a pour but de déterminer s’il existe des écarts importants entre les gains initiaux des immigrants qui obtiennent leur premier emploi dans des entreprises à bas salaires et de ceux qui débutent dans des entreprises à hauts salaires, et si les écarts initiaux entre les gains diminuent à mesure que s’allonge la période de résidence au Canada.

Les caractéristiques des entreprises dans lesquelles les immigrants trouvent leur premier emploi peuvent être fortement associées aux résultats économiques de ces derniers pour plusieurs raisons. Premièrement, les immigrants sont choisis par les entreprises en fonction de leur capital humain général (p. ex., niveau d’études, expérience professionnelle et maîtrise des langues), de leurs compétences professionnelles particulières, et d’autres caractéristiques rehaussant les salaires, telles que la motivation et les compétences sociales. Les immigrants choisis par les entreprises à hauts salaires pourraient être plus susceptibles de posséder des compétences fortement rémunérées par le marché du travail que ceux embauchés par les entreprises à bas salaires. Deuxièmement, même parmi les immigrants possédant des niveaux similaires d’études et d’expérience professionnelle, ceux sélectionnés par les entreprises offrant de hauts salaires pourraient avoir plus de possibilités d’utiliser et de développer leurs compétences et d’accroître leurs gains grâce aux promotions et à l’avancement internes. Enfin, troisièmement, en cas de cessation d’emploi, les immigrants travaillant pour des entreprises à hauts salaires pourraient avoir plus de possibilités de voir s’ouvrir de meilleurs débouchés ailleurs que ceux travaillant pour des entreprises à bas salaires si leur emploi initial à bas salaires est considéré comme un signe de compétences ou d’aptitudes insuffisantes par les employeurs prospectifs, ce qui limite leurs choix et leur pouvoir de négociation lorsqu’ils recherchent un emploi.

La quantification de l’association empirique entre les caractéristiques des employeurs et les résultats économiques des immigrants à court et à long terme a d’importantes implications sociales et stratégiques. Les types d’entreprises par lesquelles sont sélectionnés les immigrants prospectifs pourraient être un indicateur pertinent, en plus des facteurs ordinaires de capital humain, de la possibilité qu’ont les immigrants de bien réussir sur le marché du travail canadien.

Peu d’études empiriques ont porté sur l’association entre les caractéristiques des employeurs qui choisissent ou parrainent des immigrants et les résultats de ces immigrants sur le marché du travail. Les études canadiennes antérieures ont eu tendance à se concentrer sur les effets des facteurs individuels de capital humain, comme le niveau d’études, l’expérience professionnelle acquise à l’étranger et celle acquise au Canada, sur les gains des immigrants, ainsi que la façon dont l’évolution de ces caractéristiques influe sur les tendances des gains des immigrants (Aydemir et Skuterud 2005; Bloom, Grenier et Gunderson 1995; Frenette et Morissette 2005; Hou 2013; Reitz 2007; Schaafsma et Sweetman 2001). D’autres études ont examiné comment la répartition et la mobilité entre les entreprises sont liées aux gains des immigrants et aux différences de gains entre les immigrants et les non-immigrants, et comment certaines caractéristiques des entreprises, comme la concentration de personnes de même origine ethnique, sont associées aux gains des immigrants (Aydemir et Skuterud 2008; Barth, Bratsberg et Raaum 2012; Hou 2009; Tomaskovic-Devey, Hallsten et Avent-Holt 2015). Ces auteurs analysent les entreprises où les immigrants travaillaient au moment de leur étude (la plupart du temps de nombreuses années après l’immigration), lesquelles ne sont pas directement en rapport avec l’appariement entre les immigrants et les employeurs canadiens qui a eu lieu avant l’immigration ou au moment de celle-ci.

La présente étude porte sur l’association entre les caractéristiques de l’entreprise initiale où les immigrants ont commencé à travailler après leur arrivée au Canada et la croissance de leurs gains. Bien que la majorité des immigrants établis au Canada n’aient pas été sélectionnés par les employeurs canadiens et que leurs entreprises initiales ne représentent donc pas celles qui sélectionneraient les immigrants à l’étranger, l’attribution de l’entreprise employeuse initiale résulte du fait que les employeurs canadiens sélectionnent les nouveaux immigrants en fonction des facteurs de capital humain généraux, des compétences propres à l’emploi et d’autres qualifications qu’ils peuvent évaluer individuellement. Par conséquent, les caractéristiques des entreprises employeuses initiales traduisent en grande partie la mesure dont les compétences et les aptitudes des nouveaux immigrants sont validées et appréciées par les employeurs canadiens. La présente étude se concentre sur une caractéristique particulière, mais importante, de l’entreprise initiale, à savoir le salaire médian qu’elle verse à ses employés, qui représente une mesure simple mais complète de la productivité de l’entreprise et du bien-être économique de ses employés, et qui est facilement observable.

L’étude vise à savoir s’il existe des écarts importants entre les gains initiaux des immigrants qui débutent dans des entreprises à bas salaires, d’une part, et dans des entreprises à hauts salaires, d’autre part, et si cet écart initial entre les gains diminue à mesure que s’allonge la période de résidence au Canada, après avoir tenu compte des différences en ce qui concerne les facteurs de capital humain observés ordinairement. Elle vise en outre à déterminer si le rendement du capital humain en termes de gains est plus élevé chez les immigrants qui débutent dans des entreprises à hauts salaires que chez ceux débutant dans des entreprises à bas salaires.

La suite du document est divisée en quatre sections. La section 2 contient une revue de la littérature traitant des effets de la répartition entre les entreprises sur les gains des immigrants. La section 3 décrit les sources des données, les mesures et les approches analytiques. La section 4 donne les statistiques descriptives et les résultats des analyses multivariées. Enfin, la section 5 présente la conclusion.

2 Entreprises et marchés du travail des immigrants

Un volet de travaux de recherche a eu pour but de déterminer dans quelle mesure l’écart entre les gains des immigrants et des non-immigrants est attribuable à des différences de rémunération au sein des entreprises ou à des différences de répartition entre les entreprises (p. ex. Aydemir et Skuterud 2008; Barth, Bratsberg et Raaum 2012; Pendakur et Woodcock 2010). Ces deux sources d’écart entre les gains des travailleurs immigrants et non immigrants sont sous-tendues par des mécanismes distincts et ont des implications différentes en matière de politiques. Les différences de rémunération au sein de l’entreprise peuvent découler d’une plus faible productivité des immigrants parce qu’il leur manque certaines compétences particulières à l’emploi, de la difficulté des immigrants à signaler leur productivité, d’une plus courte durée d’occupation de l’emploi ou d’une discrimination. Les différences de répartition entre les entreprises peuvent résulter de la concentration des immigrants dans des enclaves ethniques ou dans les grandes régions métropolitaines où les entreprises à bas salaires sont plus fréquentes, des renseignements limités dont ils disposent sur les divers employeurs ou de leur désavantage en ce sens que les employeurs nés dans le pays hôte ont des réserves quant à l’éducation et à l’expérience professionnelle acquises à l’étranger (Aydemir et Skuterud 2008; Barth, Bratsberg et Raaum 2012).

Plusieurs études antérieures, réalisées en se servant de données d’enquête transversales appariées sur les employeurs et les employés, ont fourni des preuves empiriques du rôle que joue la répartition entre les entreprises dans l’écart entre les gains des immigrants et des non-immigrants. Aydemir et Skuterud (2008) ont montré que la concentration des hommes immigrants dans les établissements à bas salaires dans les principales villes et régions du Canada avait une plus grande incidence sur l’écart entre les gains des travailleurs masculins immigrants et de ceux nés au Canada que les différences de rémunération au sein des établissements. Par contre, chez les femmes immigrantes, le niveau de concentration dans les établissements à bas salaires était faible, mais le désavantage salarial au sein des établissements était relativement important. En utilisant les mêmes données canadiennes, mais une méthode différente de détermination de l’effet de la répartition entre les établissements, Pendakur et Woodcock (2010) ont constaté que les travailleurs immigrants, tant masculins que féminins, étaient fortement concentrés dans les entreprises à bas salaires, et que la répartition entre les entreprises expliquait du quart à la moitié de leur écart salarial global par rapport aux travailleurs nés au Canada. Javdani et McGee (2013) ont également utilisé les mêmes données canadiennes et constaté que les nouvelles immigrantes appartenant à une minorité visible étaient employées de manière disproportionnée par des entreprises offrant des possibilités limitées d’avancement. De surcroît, ils ont montré que les immigrants, particulièrement les nouveaux immigrants appartenant à une minorité visible, étaient moins susceptibles que les non-immigrants d’obtenir une promotion à l’échelle de l’économie globale parce qu’ils étaient moins susceptibles d’obtenir une promotion dans n’importe quelle entreprise.

Les études d’Aydemir et Skuterud (2008) et de Pendakur et Woodcock (2010) ont toutes deux montré que la probabilité de travailler dans une entreprise à hauts salaires augmentait avec le nombre d’années de résidence des immigrants au Canada, et laissaient entendre que la mobilité vers des entreprises offrant de meilleurs salaires était une voie importante vers la croissance de la rémunération des immigrants. Cependant, Barth, Bratsberg et Raaum (2012) ont soutenu que la comparaison entre les immigrants établis de longue date et les nouveaux immigrants dans les données transversales ne permettait pas de faire la distinction entre les effets d’assimilation et les différences de cohorte en ce qui concerne la répartition entre les entreprises. Ils ont montré qu’après avoir tenu compte de l’hétérogénéité des cohortes d’arrivées d’immigrants, il existait peu d’indices d’une mobilité favorable de l’emploi chez les immigrants. Alors que les premières cohortes avaient tendance à travailler dans des entreprises offrant de meilleurs salaires que les cohortes récentes, les immigrants ne progressaient généralement pas au cours du temps vers les entreprises à hauts salaires au même rythme que les travailleurs natifs. Par conséquent, en Norvège, l’écart salarial entre les immigrants en provenance de pays en voie de développement et les travailleurs natifs s’agrandissait avec les années et environ 40 % de l’écart salarial était attribuable au fait que les immigrants travaillaient et demeuraient dans des entreprises à bas salaires (Barth, Bratsberg et Raaum 2012). En outre, Barth, Bratsberg et Raaum (2012) ont constaté que les immigrants bénéficiaient, sur le plan des salaires, d’un même rendement de l’expérience et de l’ancienneté dans les établissements que les travailleurs natifs. Ils ont interprété ces résultats comme impliquant que l’accès limité à des emplois mieux rémunérés, vraisemblablement dû à des pratiques d’embauche fondées sur des préférences, était le principal déterminant de l’écart croissant entre les gains des immigrants et des non-immigrants en Norvège, tandis que le manque d’information des immigrants au sujet du marché du travail du pays hôte, les obstacles linguistiques et les moins bonnes promotions au sein des entreprises ne jouaient qu’un rôle mineur. En revanche, en utilisant des données longitudinales appariées sur les employeurs et les employés, Eliasson (2013) a constaté qu’en Suède, la croissance des salaires des immigrants comparativement à celle des travailleurs natifs était attribuable presque entièrement à une plus forte croissance salariale dans les lieux de travail, mais qu’il n’existait pas de rattrapage salarial découlant de la mobilité entre lieux de travail. Il semble donc qu’au moins en Norvège, les immigrants voient augmenter leurs gains au fil du temps, à mesure que les employeurs en savent davantage sur leur productivité et leur rendement au travail.

D’autres études ont examiné si et comment certaines caractéristiques de l’entreprise sont associées aux résultats des immigrants sur le marché du travail. Une caractéristique qui a attiré l’attention est la concentration des immigrants dans le lieu de travail. On a montré que les gains sont plus faibles et que leur croissance est plus lente chez les immigrants occupés dans des entreprises où existe une forte concentration de travailleurs de la même origine ethnique que chez ceux occupés dans des entreprises où la concentration de travailleurs de la même origine ethnique est faible (p. ex. Fong et Hou 2013; Hou 2009). Toutefois, en utilisant des données suédoises, Tomaskovic-Devey, Hallsten et Avent-Holt (2015) ont constaté que les écarts salariaux entre les cols bleus immigrants et natifs étaient plus faibles dans les lieux de travail où la présence d’immigrants est importante, et que les écarts salariaux entre les cols blancs immigrants et natifs étaient plus faibles dans les lieux de travail comptant un plus grand nombre de cadres immigrants. D’autres études ont également examiné les effets de la syndicalisation, de la taille de l’entreprise, de l’industrie et de la région géographique générale où est située l’entreprise (Aydemir et Skuterud 2008; Barth, Bratsberg et Raaum 2012). Néanmoins, ces caractéristiques de l’entreprise ont été étudiées principalement au moyen de données transversales. Par conséquent, on sait peu de choses sur la façon dont les caractéristiques de la première entreprise où les immigrants commencent à travailler dans le pays hôte sont associées aux résultats de long terme des immigrants sur le marché du travail.

Il convient de souligner que l’établissement de mécanismes clairs par lesquels l’affectation initiale à une entreprise à bas ou à hauts salaires influe sur les trajectoires de gains des immigrants dépasse le cadre de la présente étude. Les entreprises à bas salaires pourraient entraver de manière directe l’avancement de carrière des immigrants en raison des possibilités de promotion et des ressources de formation limitées qu’elles offrent à leurs employés. Le rendement de l’expérience professionnelle accumulée dans des entreprises à bas salaires pourrait être faible, rendant difficile la mobilité des immigrants vers des entreprises à hauts salaires. Ou bien, les immigrants peu qualifiés ou moins motivés pourraient être plus susceptibles d’être embauchés par des entreprises à bas salaires et d’y rester. Il se peut que ces deux mécanismes entrent en jeu simultanément.

L’analyse présentée ici débute par un examen de la façon dont les facteurs ordinaires de capital humain pourraient expliquer la répartition initiale des immigrants entre les entreprises à bas salaires, à salaires moyens-inférieurs et à hauts salaires. La puissance de prédiction globale des caractéristiques individuelles observées ordinairement était limitée en ce qui concerne la répartition initiale des immigrants entre les entreprises. Cela donne à penser que la première entreprise employeuse des immigrants peut refléter des caractéristiques inobservées nécessaires au succès professionnel. L’étude se poursuit par l’examen des courbes de croissance des gains chez les immigrants employés au départ par des entreprises à bas salaires, à salaires moyens-inférieurs et à hauts salaires. Enfin, l’étude examine la question de savoir si le rendement des études et de la maîtrise des langues des immigrants diffère selon le type d’entreprise employeuse initiale.

3 Données et méthodes

3.1 Données

Le présent document s’appuie sur des données provenant de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE) créée par Statistique Canada. Le fichier d’analyse utilisé pour l’étude contient de l’information tirée de quatre ensembles de données administratives, à savoir le Fichier de l’état de la rémunération payée T4, le Fichier maître des particuliers T1, le Fichier des immigrants reçus (FIR) et des données au niveau de l’entreprise provenant du Programme d’analyse longitudinale de l’emploi (PALE). Les observations contenues dans les trois premiers ensembles de données ont été appariées en utilisant les numéros d’assurance sociale (NAS), tandis que l’information du PALE a été rattachée aux enregistrements individuels en utilisant le numéro d’identification longitudinale du Registre des entreprisesNote 1. Le fichier T4 contient des variables sur diverses sources de gains déclarés par les employeurs à l’Agence du revenu du Canada, tandis que le Fichier maître des particuliers T1 comprend les caractéristiques démographiques élémentaires des individus qui produisent une déclaration de revenus durant une année particulière. Le FIR fournit les caractéristiques sociodémographiques des immigrants au moment de l’arrivée au Canada pour les immigrants ayant obtenu le droit d’établissement au Canada entre 1980 à 2011. Les données au niveau de l’entreprise englobent les établissements publics ainsi que privés, qui sont tous appelés « entreprises » dans le présent document.

L’échantillon étudié est limité aux immigrants qui se sont établis au Canada de 1998 à 2001, qui étaient âgés de 20 à 49 ans au moment de l’établissement, et qui ont eu des gains T4 annuels de plus de 1 000 $ (en dollars canadiens de 2012) au moins une année entre 1999 et 2012Note 2. Environ 490 500 immigrants âgés de 20 à 49 ans au moment de l’établissement et qui sont arrivés au Canada de 1998 à 2001 ont été repérés d’après les fiches d’établissement, et de ceux-ci, 418 800 avaient eu un revenu d’emploi positif supérieur à 1 000 $ au moins une année durant la période de référence. Les immigrants ont été suivis au fil des ans à partir de leur première année complète au CanadaNote 3 et les observations recueillies sur plusieurs années ont été regroupées pour estimer la croissance de leurs gains.

La variable de résultat de l’analyse est les gains d’emploi annuels, tandis que la variable indépendante d’intérêt est l’entreprise dans laquelle les immigrants ont été employés au départ après leur établissement au Canada. Cette variable est subdivisée en trois groupes en fonction du salaire médian annuel que versent les entreprises à leurs employés, à savoir les entreprises à bas salaires, à salaires moyens-inférieurs et à hauts salairesNote 4. Les entreprises à bas salaires sont celles dans lesquelles les gains d’emploi médians sont égaux ou inférieurs au 25e centile sur l’ensemble des entreprises, les entreprises à salaires moyens-inférieurs sont celles où les gains d’emploi médians sont compris entre le 25e et le 50e centile, et les entreprises à hauts salaires sont celles où les gains d’emploi médians vont de plus du 50e centile au 100e centileNote 5. Les gains d’emploi annuels médians des travailleurs étaient inférieurs à 11 000 $ (en dollars constants de 2012) dans les entreprises à bas salaires, compris entre 11 000 $ et 21 000 $ dans les entreprises à salaires moyens-inférieurs, et supérieurs à 21 000 $ dans les entreprises à hauts salaires. Environ 41 % des hommes immigrants ayant obtenu le droit d’établissement de 1998 à 2001 et qui étaient âgés de 20 à 49 ans ont trouvé leur premier emploi dans des entreprises à bas salaires (17 %) ou à salaires moyens-inférieurs (24 %). Comparativement, seulement 27 % des travailleurs nés au Canada âgés de 20 à 49 ans travaillaient dans des entreprises à bas salaires ou à salaires moyens-inférieurs. Chez les femmes immigrantes, 58 % étaient employées au départ par des entreprises à bas salaires ou à salaires moyens-inférieurs, tandis que la proportion était nettement plus faible, soit 38 %, pour leurs homologues nées au Canada.

Faute de données sur les heures de travail, il est impossible de faire la distinction entre l’emploi à temps plein, à temps partiel, permanent et temporaire. Donc, une entreprise à bas salaires telle qu’elle est définie ici pourrait être une entreprise qui offre une faible rémunération ou une entreprise qui emploie une proportion relativement élevée de travailleurs à temps partiel ou temporaires. Cela ne pose pas vraiment problème dans le cadre de la présente étude, puisque celle-ci est axée sur les conditions globales d’emploi dans l’entreprise initiale, la prédominance d’emplois peu rémunérés, d’emplois à temps partiel ou d’un roulement élevé de l’effectif étant des facteurs qui sont tous indicateurs de moins bons résultats économiques chez les employés.

Bien qu’il existe une faible attrition dans les données administratives, il se pourrait que les immigrants n’aient pas tous eu un emploi chaque année après l’établissement. Premièrement, cela pourrait prendre des années avant que certains immigrants trouvent leur premier emploi au Canada. Plus précisément, environ 78 % d’immigrants et 63 % d’immigrantes ont commencé à travailler pour une entreprise au cours de la première année complète après leur arrivée. D’autres n’ont trouvé un emploi que durant des années ultérieures. Les modèles économétriques utilisés dans la présente étude comprennent l’année durant laquelle les immigrants ont vu débuter leur carrière au Canada afin de tenir compte de l’effet de l’hétérogénéité éventuellement associé à l’année d’entrée sur le marché du travail du pays hôte. Deuxièmement, l’emploi rémunéré des immigrants n’est pas nécessairement continu, car certains sont peut-être sortis du marché du travail pendant certaines années du suivi, parce qu’ils étaient au chômage ou avaient quitté la population active. Ces questions d’érosion de l’échantillon seront examinées à la section consacrée à la vérification de la robustesse.

3.2 Méthodes

L’étude débute par la détermination des facteurs qui sont associés à l’affectation initiale de l’immigrant à des entreprises présentant différents niveaux de rémunération annuelle médiane des travailleurs. Pour estimer la variable dépendante discrète y MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaabaaaaaaaaape GaamyEaaaa@370A@ qui prend les valeurs de 1 à 3 pour mesurer l’emploi initial dans des entreprises à bas salaires, à salaires moyens-inférieurs et à hauts salaires, nous utilisons le modèle de régression logistique multinomial suivant :

 Pr( y i =j )= exp( X i  α j ) 1+ kj exp( X i  α k ) j=1,2,3,       ( 1 ) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaaeaaaaaaaaa8 qacaGGGcWexLMBbXgBd9gzLbvyNv2CaeHbafKCPfgBGuLBPn2BKvgi nnfaiuaacaWFqbGaa8NCamaabmaapaqaa8qacaWF5bWdamaaBaaale aapeGaa8xAaaWdaeqaaOWdbiaa=1dacaWFQbaacaGLOaGaayzkaaGa a8xpamaalaaapaqaa8qacaWFLbGaa8hEaiaa=bhadaqadaWdaeaape Gaa8hwa8aadaWgaaWcbaWdbiaa=LgacaWFGcaapaqabaGcpeGaa8xS d8aadaWgaaWcbaWdbiaa=Pgaa8aabeaaaOWdbiaawIcacaGLPaaaa8 aabaWdbiaa=fdacaWFRaWaaubeaeqal8aabaWdbiaa=TgacaWFGjIa a8NAaaqab0WdaeaapeGaa8xeIaaakiaa=vgacaWF4bGaa8hCamaabm aapaqaa8qacaWFybWdamaaBaaaleaapeGaa8xAaiaa=bkaa8aabeaa k8qacaWFXoWdamaaBaaaleaapeGaa83AaaWdaeqaaaGcpeGaayjkai aawMcaaaaacaaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaM i8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayI W7caWFQbGaa8xpaiaa=fdacaWFSaGaa8Nmaiaa=XcacaWFZaGaaGjc VlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caGGSaGaaiiOa8aadaqadaqaa8 qacaaIXaaapaGaayjkaiaawMcaaaaa@8E65@

où la probabilité d’être dans chaque type d’entreprise dépend des caractéristiques individuelles choisies  X MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaGqababaaaaaaa aapeGaa8hwaaaa@36EF@ et du vecteur de coefficients α MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaacbmGaa8xSda aa@3738@ correspondant aux options 1 et 2. Le groupe de référence est celui de l’emploi initial dans les entreprises à hauts salaires y=3 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaabaaaaaaaaape GaamyEaiabg2da9iaaiodaaaa@38CD@ . Les covariables  X MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaGqababaaaaaaa aapeGaa8hwaaaa@36EF@ comprennent l’âge au moment de l’établissement, l’état matrimonial, la catégorie d’immigration, la région d’origine, le niveau d’études, la région géographique (grande région métropolitaine de recensement [RMR] ou province), la cohorte, ainsi que la langue maternelle et la maîtrise des langues officiellesNote 6. L’indice  i MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaabaaaaaaaaape GaamyAaaaa@36FA@ représente les individus. Nous utilisons le pseudo- R 2 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaerbbjxAHXgaiu aacaWFsbWaaWbaaSqabeaacaWFYaaaaaaa@39AB@ de McFadden (1974, 1979) pour évaluer la qualité de l’ajustement du modèle. Une valeur du pseudo- R 2 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaerbbjxAHXgaiu aacaWFsbWaaWbaaSqabeaacaWFYaaaaaaa@39AB@ comprise entre 0,2 et 0,4 est habituellement considérée comme règle empirique pour un modèle bien ajusté. Toutes les analyses sont effectuées séparément pour les hommes et pour les femmes.

Pour atteindre l’objectif principal de l’étude, le modèle qui suit est construit pour déterminer s’il existe des différences de gains d’emploi dans le court et dans le long terme entre les immigrants qui commencent leur carrière dans des entreprises désavantagées (entreprises à bas salaires ou à salaires moyens-inférieurs) et ceux qui commencent dans des entreprises à hauts salaires :

 lnGAIN S it = γ 0 + γ 1 *BA S i + γ 2 *(BA S i *AD E it )+ γ 3 *(BA S i *AD E it 2 ) + γ 4 *(BA S i *AD E it 3 )+ γ 5 *MOYEN S i + γ 6 *(MOYEN S i *AD E it ) + γ 7 *(MOYEN S i *AD E it 2 )+ γ 8 *(MOYEN S i *AD E it 3 )+ γ 9 *AD E it       ( 2 ) + γ 10 *AD E it 2 + γ 11 *AD E it 3 + X it β+ u it     MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aaatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOabaeqabaaeaaaaaa aaa8qacaGGGcWexLMBbXgBd9gzLbvyNv2CaeHbafKCPfgBGuLBPn2B KvginnfaiuaapaGaa8hBaiaa=5gacaWFhbGaa8xqaiaa=LeacaWFob Gaa83uamaaBaaaleaacaWFPbGaa8hDaaqabaGccaWF9aGaa83Sdmaa BaaaleaacaWFWaaabeaakiaa=TcacaWFZoWaaSbaaSqaaiaa=fdaae qaaOGaa8Nkaiaa=jeacaWFbbGaa83uamaaBaaaleaacaWFPbaabeaa kiaa=TcacaWFZoWaaSbaaSqaaiaa=jdaaeqaaOGaa8Nkaiaa=Hcaca WFcbGaa8xqaiaa=nfadaWgaaWcbaGaa8xAaaqabaGccaWFQaGaa8xq aiaa=reacaWFfbWaaSbaaSqaaiaa=LgacaWF0baabeaakiaa=Lcaca WFRaGaa83SdmaaBaaaleaacaWFZaaabeaakiaa=PcacaWFOaGaa8Nq aiaa=feacaWFtbWaaSbaaSqaaiaa=LgaaeqaaOGaa8Nkaiaa=feaca WFebGaa8xramaaDaaaleaacaWFPbGaa8hDaaqaaiaa=jdaaaGccaWF PaaabaGaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVl aayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8Ua aGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7ca aMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaa yIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaG jcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaM i8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayI W7caaMi8Uaa83kaiaa=n7adaWgaaWcbaGaa8hnaaqabaGccaWFQaGa a8hkaiaa=jeacaWFbbGaa83uamaaBaaaleaacaWFPbaabeaakiaa=P cacaWFbbGaa8hraiaa=veadaqhaaWcbaGaa8xAaiaa=rhaaeaacaWF ZaaaaOGaa8xkaiaayIW7caaMi8UaaGjcVlaa=TcacaWFZoWaaSbaaS qaaiaa=vdaaeqaaOGaa8Nkaiaa=1eacaWFpbGaa8xwaiaa=veacaWF obGaa83uamaaBaaaleaacaWFPbaabeaakiaa=TcacaWFZoWaaSbaaS qaaiaa=zdaaeqaaOGaa8Nkaiaa=HcacaWFnbGaa83taiaa=LfacaWF fbGaa8Ntaiaa=nfadaWgaaWcbaGaa8xAaaqabaGccaWFQaGaa8xqai aa=reacaWFfbWaaSbaaSqaaiaa=LgacaWF0baabeaakiaa=Lcaaeaa caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVl aayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8Ua aGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7ca aMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaa yIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaG jcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaM i8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayI W7caWFRaGaa83SdmaaBaaaleaacaWF3aaabeaakiaa=PcacaWFOaGa a8xtaiaa=9eacaWFzbGaa8xraiaa=5eacaWFtbWaaSbaaSqaaiaa=L gaaeqaaOGaa8Nkaiaa=feacaWFebGaa8xramaaDaaaleaacaWFPbGa a8hDaaqaaiaa=jdaaaGccaWFPaGaa83kaiaa=n7adaWgaaWcbaGaa8 hoaaqabaGccaWFQaGaa8hkaiaa=1eacaWFpbGaa8xwaiaa=veacaWF obGaa83uamaaBaaaleaacaWFPbaabeaakiaa=PcacaWFbbGaa8hrai aa=veadaqhaaWcbaGaa8xAaiaa=rhaaeaacaWFZaaaaOGaa8xkaiaa yIW7caaMi8UaaGjcVlaa=TcacaWFZoWaaSbaaSqaaiaa=LdaaeqaaO Gaa8Nkaiaa=feacaWFebGaa8xramaaBaaaleaacaWFPbGaa8hDaaqa baGcpeGaaiiOa8aadaqadaqaa8qacaaIYaaapaGaayjkaiaawMcaaa qaaiaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaM i8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayI W7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjc VlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8 UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7 caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVl aayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8UaaGjcVlaayIW7caaMi8Ua aGjcVlaa=TcacaWFZoWaaSbaaSqaaiaa=fdacaWFWaaabeaakiaa=P cacaWFbbGaa8hraiaa=veadaqhaaWcbaGaa8xAaiaa=rhaaeaacaWF YaaaaOGaa83kaiaa=n7adaWgaaWcbaGaa8xmaiaa=fdaaeqaaOGaa8 Nkaiaa=feacaWFebGaa8xramaaDaaaleaacaWFPbGaa8hDaaqaaiaa =ndaaaGccaWFRaqcaaQaa8hwaOWaaSbaaKqaGgaacaWFPbGaa8hDaa qabaqcaaQaa8NSdiaa=TcacaWF1bGcdaWgaaWcbaGaa8xAaiaa=rha aeqaaOWdbiaacckacaGGGcGaaiiOaaaaaa@F9CC@

La variable dépendante, lnGAINS MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaabaaaaaaaaape GaciiBaiaac6gacaWGhbGaamyqaiaadMeacaWGobGaam4uaaaa@3BFB@ , représente le logarithme naturel des gains d’emploi annuels des immigrantsNote 7.  BAS MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaabaaaaaaaaape GaaiiOaiaadkeacaWGbbGaam4uaaaa@3995@ et MOYENS MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaiaad2eacaWGpb GaamywaiaadweacaWGobGaam4uaaaa@3AE5@ sont les variables d’intérêt représentant les entreprises à bas salaires et à salaires moyens-inférieurs, respectivement, en prenant les entreprises à hauts salaires comme groupe de référence commun. ADE MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaabaaaaaaaaape GaamyqaiaadseacaWGfbaaaa@3865@ représente le nombre d’années écoulées depuis l’établissement et est égale à l’année d’imposition moins l’année de l’établissementNote 8. Le vecteur  X MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaGqabiaa=Hfaaa a@36CF@ comprend les autres caractéristiques individuelles, y compris l’âge au moment de l’établissement, l’état matrimonial, la catégorie d’immigration, la cohorte, la région d’origine, le niveau d’études au moment de l’établissement, la scolarité à temps plein ou à temps partiel, la RMR ou province initiale de résidence, la langue maternelle et les langues officielles, l’année de début d’emploi, l’industrie et la taille de l’entreprise.

Quand toutes les covariables sont maintenues constantes, l’écart entre le logarithme des gains des immigrants employés initialement par des entreprises à bas salaires et ceux employés par des entreprises à hauts salaires est γ 1 + γ 2 *ADE+ γ 3 *AD E 2 + γ 4 *AD E 3 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaabaaaaaaaaape Gaeq4SdC2damaaBaaaleaapeGaaGymaaWdaeqaaOWdbiabgUcaRiab eo7aN9aadaWgaaWcbaWdbiaaikdaa8aabeaak8qacaGGQaGaamyqai aadseacaWGfbGaey4kaSIaeq4SdC2damaaBaaaleaapeGaaG4maaWd aeqaaOWdbiaacQcacaWGbbGaamiraiaadweapaWaaWbaaSqabeaape GaaGOmaaaakiabgUcaRiabeo7aN9aadaWgaaWcbaWdbiaaisdaa8aa beaak8qacaGGQaGaamyqaiaadseacaWGfbWdamaaCaaaleqabaWdbi aaiodaaaaaaa@4F40@ , qui est déterminé par les coefficients γ 1 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaGGacabaaaaaaa aapeGae83SdC2damaaBaaaleaapeGaaGymaaWdaeqaaaaa@38CF@ , γ 2 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaGGacabaaaaaaa aapeGae83SdC2damaaBaaaleaapeGaaGOmaaWdaeqaaaaa@38D0@ , γ 3 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaGGacabaaaaaaa aapeGae83SdC2damaaBaaaleaapeGaaG4maaWdaeqaaaaa@38D1@ et γ 4 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaGGacabaaaaaaa aapeGae83SdC2damaaBaaaleaapeGaaGinaaWdaeqaaaaa@38D2@ , ainsi que par la durée de résidence au Canada. De même, γ 5 + γ 6 *ADE+ γ 7 *AD E 2 + γ 8 *AD E 3 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVCI8FfYJH8YrFfeuY=Hhbbf9v8qqaqFr0xc9pk0xbb a9q8WqFfeaY=biLkVcLq=JHqpepeea0=as0Fb9pgeaYRXxe9vr0=vr 0=vqpWqaaeaabiGaciaacaqabeaadaqaaqaaaOqaaabaaaaaaaaape Gaeq4SdC2damaaBaaaleaapeGaaGynaaWdaeqaaOWdbiabgUcaRiab eo7aN9aadaWgaaWcbaWdbiaaiAdaa8aabeaak8qacaGGQaGaamyqai aadseacaWGfbGaey4kaSIaeq4SdC2damaaBaaaleaapeGaaG4naaWd aeqaaOWdbiaacQcacaWGbbGaamiraiaadweapaWaaWbaaSqabeaape GaaGOmaaaakiabgUcaRiabeo7aN9aadaWgaaWcbaWdbiaaiIdaa8aa beaak8qacaGGQaGaamyqaiaadseacaWGfbWdamaaCaaaleqabaWdbi aaiodaaaaaaa@4F50@ donne l’écart entre les gains des immigrants recrutés initialement par des entreprises à salaires moyens-inférieurs et par des entreprises à hauts salaires durant une année donnée après l’établissement. Le fait d’inclure la fonction cubique de ADE MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaaeaaaaaaaaa8 qacaWGbbGaamiraiaadweaaaa@3870@ (c.-à-d. les termes quadratique et cubique) et de permettre que chaque groupe d’immigrants selon le type d’entreprise employeuse initiale ait sa fonction cubique unique nous permet de mieux traduire les trajectoires de gains observées que l’utilisation habituelle de la fonction quadratique (c.-à-d. sans le terme cubique)Note 9.

4 Résultats

4.1 Emploi initial dans des entreprises à salaires peu élevés

À la présente section, nous comparons les immigrants qui ont obtenu leur emploi initial dans des entreprises à bas salaires, à salaires moyens-inférieurs ou à hauts salaires en fonction de plusieurs caractéristiques, à savoir l’âge au moment de l’établissement, le sexe, l’état matrimonial, les langues, le niveau d’études, la catégorie d’immigration, et la première année d’obtention d’un emploi rémunéré après l’établissement. Le tableau 1 présente les statistiques sommaires pour ces variables. Comparativement à ceux ayant débuté dans des entreprises à hauts salaires, les immigrants qui ont commencé à travailler dans des entreprises à bas salaires étaient plus susceptibles d’être plus âgés et non mariés, d’avoir un plus faible niveau d’études et de moins bien maîtriser les langues officielles, et de ne pas appartenir à la catégorie des travailleurs qualifiés demandeurs principaux. Environ 65 % d’hommes immigrants débutant dans des entreprises à bas salaires ont obtenu leur premier emploi durant la première année complète après leur arrivée, comparativement à 83 % de ceux débutant dans des entreprises à hauts salaires.

Ces résultats ont été confirmés de façon générale par les analyses multivariées. Le tableau 2 donne les rapports de cotes produits au moyen des modèles logistiques multinomiaux, séparément pour les hommes et pour les femmes. Ces rapports montrent l’effet d’une variable explicative donnée sur la probabilité relative que les immigrants débutent leur carrière dans des entreprises à bas salaires ou à salaires moyens-inférieurs par rapport à des entreprises à hauts salaires (après avoir neutralisé l’effet d’autres variables incluses).

Plusieurs tendances distinctes se dégagent des estimations. Premièrement, nous constatons un effet prononcé de l’âge au moment de l’établissement tant chez les hommes que chez les femmes. Les immigrants âgés de 25 à 29 ans à leur arrivée affichaient la probabilité la plus faible de travailler initialement dans des entreprises à bas salaires, suivis par ceux âgés de 30 à 34 ans. Les immigrants arrivés aux âges de 20 à 24 ans et de 35 à 39 ans avaient aussi de faibles probabilités de débuter dans des entreprises à bas salaires. Les risques relatifs de débuter dans des entreprises à bas salaires augmentaient chez ceux ayant plus de 40 ans au moment de l’établissement (tableau 2). Deuxièmement, les facteurs de capital humain ordinaires habituellement associés à de bons résultats économiques chez les immigrants jouaient aussi un rôle important dans l’affectation à l’entreprise initiale. Les immigrants dont la langue maternelle était l’anglais étaient moins susceptibles que les autres de débuter dans des entreprises à bas salaires. Un haut niveau d’études était associé à une plus faible probabilité de débuter dans des entreprises à bas salaires ou à salaires moyens-inférieurs. En ce qui concerne les catégories d’immigration, les demandeurs principaux qui étaient des travailleurs qualifiés (le groupe de référence) affichaient la probabilité la plus faible, et ceux de la catégorie des gens d’affaires, la probabilité la plus élevée, de débuter dans des entreprises à bas salaires. Troisièmement, les immigrants qui débutaient dans des entreprises à bas salaires avaient tendance à obtenir leur premier emploi rémunéré un plus grand nombre d’années après l’établissement que les autres immigrants. Autrement dit, les immigrants qui décrochaient leur emploi initial dans des entreprises à hauts salaires le faisaient immédiatement après l’établissement, tandis que ceux qui trouvaient leur emploi initial dans des entreprises à bas salaires étaient plus susceptibles d’avoir attendu avant de prendre un emploi ou d’avoir connu une plus longue période de recherche d’emploi durant les années après l’établissement.

Dans quelle mesure les caractéristiques observées des immigrants expliquaient-elles la probabilité qu’ils obtiennent leur emploi initial dans des entreprises à bas salaires, à salaires moyens-inférieurs ou à hauts salaires sur le marché du travail canadien. Tant pour les hommes que pour les femmes, le pseudo-R-carré du modèle logistique multinomial était de l’ordre de 0,05, valeur bien inférieure à la règle généralement acceptée de 0,2 à 0,4 pour un bon ajustement du modèle. Cela signifie que, dans l’ensemble, les caractéristiques observées des immigrants fournissaient peu d’explications au sujet de l’emploi initial des nouveaux immigrants dans des entreprises à bas salaires, à salaires moyens-inférieurs ou à hauts salaires. Donc, le type d’entreprise initiale est fort probablement déterminé par la transférabilité des compétences étrangères de l’immigrant et par la concordance entre les compétences particulières de l’individu et les exigences de l’emploi établies par les employeurs, éléments que ne reflètent pas suffisamment les facteurs habituels du capital humain, mais qui pourraient être mieux connus des employeurs.

4.2 Trajectoire de croissance des gains

Les graphiques 1 et 2 présentent les trajectoires des gains de la première année complète jusqu’à la 14e année après l’établissement pour les immigrants de sexe masculin et féminin, respectivement, selon l’entreprise employeuse initiale. Les hommes immigrants ayant commencé à travailler dans des entreprises à bas salaires ou à salaires moyens-inférieurs durant la première année complète après leur établissement gagnaient, en moyenne, environ 20 000 $ à 25 000 $ de moins que ceux qui avaient débuté dans des entreprises à hauts salaires, et ces différences de gains observées persistaient au cours des 14 années suivantes. Des tendances similaires sont observées chez les femmes immigrantes. Ces résultats ne tiennent pas compte des différences observées, telles que l’âge ou le niveau d’études.

Le tableau 3 donne les résultats des modèles de régression qui examinent l’association entre l’entreprise employeuse initiale et le logarithme de la croissance des gains, en tenant compte des différences dans les caractéristiques observées. Les modèles, au nombre de trois, sont estimés séparément pour les hommes et pour les femmes. Le modèle 1 comprend le type d’entreprise initiale, la cohorte d’établissement, le nombre d’années depuis l’établissement, les fonctions quadratique et cubique du nombre d’années depuis l’établissement, et l’interaction entre le type d’entreprise initiale et le nombre d’années depuis l’établissement, ainsi que les fonctions quadratique et cubique du nombre d’années depuis l’établissement. Le modèle 2 ajoute les caractéristiques individuelles des immigrants, et le modèle 3 comprend en outre la taille de l’entreprise, l’industrie et des études postsecondaires supplémentaires pour l’année pour laquelle les gains ont été observés.

Les avantages en matière de gains annuels des immigrants débutant dans des entreprises à hauts salaires étaient réduits, mais n’étaient pas éliminés à mesure de l’ajout des caractéristiques individuelles et liées à l’entreprise choisie étaient ajoutées en passant du modèle 1 au modèle 3. Cela donne à penser qu’une partie de la différence de gains entre les groupes était attribuable aux caractéristiques incluses dans les modèles, mais l’écart persistant entre les gains demeurait néanmoins grand. Les coefficients estimés de la variable de bas salaires ( BAS MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaamOqaiaadg eacaWGtbaaaa@385C@ ) étaient de -0,751 pour les hommes et de -0,667 pour les femmes selon le modèle 3, ce qui signifie que les immigrants débutant dans des entreprises à bas salaires gagnaient considérablement moins au moment de l’établissement (c.-à-d., ADE=0 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiVu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaGaamyqaiaads eacaWGfbGaeyypa0JaaGimaaaa@3A10@ ) que leurs homologues débutant dans des entreprises à hauts salaires. Autrement dit, les hommes immigrants employés initialement dans des entreprises à bas salaires recevaient au départ des gains annuels environ 53 % ( exp(-0,751)-1 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiFu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaqefeKCPfgBaG qbaiaa=vgacaWF4bGaa8hCaiaa=HcacaWFTaGaa8hmaiaa=XcacaWF 3aGaa8xnaiaa=fdacaWFPaGaa8xlaiaa=fdaaaa@41A2@ ) plus faibles que leurs homologues ayant des caractéristiques observées équivalentes initialement employés par des entreprises à hauts salaires. Les femmes immigrantes initialement employées par des entreprises à bas salaires gagnaient 49 % de moins ( exp(-0,667)-1 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiFu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaqefeKCPfgBaG qbaiaa=vgacaWF4bGaa8hCaiaa=HcacaWFTaGaa8hmaiaa=XcacaWF 2aGaa8Nnaiaa=DdacaWFPaGaa8xlaiaa=fdaaaa@41A8@ ) que leurs homologues ayant des caractéristiques observées équivalentes employées initialement par des entreprises à hauts salaires. Les écarts entre les gains correspondants pour les hommes et les femmes immigrants initialement employés par des entreprises à salaires moyens-inférieurs étaient de 28 % ( exp(-0,332)-1 MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiFu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaqefeKCPfgBaG qbaiaa=vgacaWF4bGaa8hCaiaa=HcacaWFTaGaa8hmaiaa=XcacaWF ZaGaa83maiaa=jdacaWFPaGaa8xlaiaa=fdaaaa@419D@ ) et de 24 % (exp(-0,273)-1) MathType@MTEF@5@5@+= feaagKart1ev2aqatCvAUfeBSjuyZL2yd9gzLbvyNv2CaerbuLwBLn hiov2DGi1BTfMBaeXatLxBI9gBaerbd9wDYLwzYbItLDharqqtubsr 4rNCHbGeaGqiFu0Je9sqqrpepC0xbbL8F4rqqrFfpeea0xe9Lq=Jc9 vqaqpepm0xbba9pwe9Q8fs0=yqaqpepae9pg0FirpepeKkFr0xfr=x fr=xb9adbaqaaeGaciGaaiaabeqaamaabaabaaGcbaqefeKCPfgBaG qbaiaa=HcacaWFLbGaa8hEaiaa=bhacaWFOaGaa8xlaiaa=bdacaWF SaGaa8Nmaiaa=DdacaWFZaGaa8xkaiaa=1cacaWFXaGaa8xkaaaa@42F4@ plus faibles, respectivement, que pour leurs homologues ayant des caractéristiques observées équivalentes initialement employés par des entreprises à hauts salaires.

Les différentes relatives de gains selon le type d’entreprise initiale diminuaient avec les années de résidence au Canada, comme l’indique le coefficient significatif et positif du terme d’interaction entre les entreprises à bas salaires et le nombre d’années écoulées depuis l’immigration. Cependant, les différences absolues entre les gains des trois groupes d’immigrants variaient peu. Les graphiques 3 et 4 montrent les trajectoires estimées des gains des hommes et des femmes immigrants employés initialement par des entreprises à bas salaires, à salaires moyens-inférieurs et à hauts salaires en se basant sur le modèle 3 dans le tableau 3. Manifestement, les différences entre les gains absolus persistaient à mesure qu’augmentait la durée de résidence des immigrants au Canada. Comparativement aux immigrants débutant dans des entreprises à hauts salaires, les hommes immigrants ayant des caractéristiques observées équivalentes employés initialement par des entreprises à bas salaires gagnaient, selon les estimations, près de 11 000 $ de moins durant la première année après l’établissement, et cet écart entre les gains diminuait pour s’établir à environ 8 600 $ après 14 années de résidence au Canada. Pour les hommes employés initialement par des entreprises à salaires moyens-inférieurs, l’écart entre les gains augmentait pour passer d’environ 6 000 $ la première année à 7 000 $ durant la 14e année. Les tendances étaient similaires pour les femmes immigrantes. La différence de gains entre les femmes immigrantes débutant dans des entreprises à bas et à hauts salaires, respectivement, était environ de 6 000 $ la première année après l’établissement et de 5 500 $ la 14e année. Chez les femmes immigrantes obtenant un premier emploi dans des entreprises à salaires moyens-inférieurs, ces écarts étaient d’environ 3 000 $ et 5 000 $ la première année et la 14e année, respectivement, après l’établissement. Ces estimations montrent que les immigrants qui débutaient dans des entreprises à bas salaires avaient des gains plus faibles à court ainsi qu’à long terme.

Graphique 1 Croissance des gains des hommes immigrants selon l'entreprise employeuse initiale, dollars de 2012

Description du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
  Entreprise initiale à bas salaires Entreprise initiale à salaires moyens-inférieurs Entreprise initiale à hauts salaires
1 10 641 16 564 35 360
2 15 223 20 936 41 197
3 18 875 24 363 44 274
4 21 972 27 076 46 954
5 25 016 30 055 49 870
6 28 143 33 133 53 150
7 31 008 35 896 55 888
8 33 242 38 136 58 074
9 35 052 39 739 59 712
10 36 506 41 107 61 018
11 37 741 42 459 62 161
12 37 897 41 987 63 124
13 37 344 42 296 63 461
14 38 293 41 661 63 558
Source :
Statistique Canada, Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, 1999 à 2012.

Graphique 2 Croissance des gains des femmes immigrantes selon l'entreprise employeuse initiale, dollars de 2012

Description du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
  Entreprise initiale à bas salaires Entreprise initiale à salaires moyens-inférieurs Entreprise initiale à hauts salaires
1 8 415 12 523 24 446
2 11 441 15 082 28 108
3 13 958 17 236 30 057
4 16 079 19 044 31 946
5 18 103 21 017 33 988
6 20 260 22 987 36 266
7 22 176 24 814 38 576
8 24 018 26 825 40 799
9 25 652 28 348 42 708
10 26 866 29 686 44 404
11 28 045 30 767 45 742
12 28 427 31 234 46 528
13 28 786 31 804 47 312
14 29 547 31 990 47 047
Source :
Statistique Canada, Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, 1999 à 2012.

Graphique 3 Courbe de croissance estimée des gains pour les hommes immigrants

Description du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
  Entreprise initiale à bas salaires Entreprise initiale à salaires moyens-inférieurs Entreprise initiale à hauts salaires
1 11 969 16 712 22 847
2 14 857 19 352 25 942
3 17 797 21 937 28 834
4 20 647 24 390 31 444
5 23 283 26 645 33 721
6 25 614 28 655 35 644
7 27 591 30 396 37 221
8 29 207 31 859 38 488
9 30 494 33 059 39 498
10 31 516 34 025 40 322
11 32 362 34 799 41 042
12 33 134 35 434 41 747
13 33 952 35 988 42 534
14 34 944 36 525 43 507
Note :
Le graphique 3 est fondé sur les estimations du modèle 3 qui comprend les covariables suivantes : type d'entreprise initiale, années depuis l'établissement, fonctions quadratique et cubique des années depuis l'établissement, interaction entre le type d'entreprise initiale et les années depuis l'établissement, ainsi que les fonctions quadratique et cubique des années depuis l'établissement, caractéristiques individuelles des immigrants au moment de l'établissement (c.-à-d., cohorte d'établissement, âge au moment de l'établissement, état matrimonial, niveau d'études, langues, catégorie d'immigration, région d'origine, répartition géographique et année de l'entrée sur le marché du travail), taille de l'entreprise, industrie et études postsecondaires supplémentaires pour les années durant lesquelles des gains ont été observés.
Source :
Statistique Canada, Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, 1999 à 2012.

Graphique 4 Courbe de croissance estimée des gains pour les femmes immigrantes

Description du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
  Entreprise initiale à bas salaires Entreprise initiale à salaires moyens-inférieurs Entreprise initiale à hauts salaires
1 8 162 11 045 14 330
2 9 939 12 501 16 032
3 11 761 13 971 17 730
4 13 561 15 433 19 395
5 15 280 16 862 21 003
6 16 871 18 236 22 531
7 18 307 19 538 23 961
8 19 577 20 752 25 280
9 20 690 21 869 26 478
10 21 673 22 883 27 552
11 22 564 23 793 28 504
12 23 415 24 603 29 340
13 24 287 25 320 30 068
14 25 251 25 953 30 702
Note :
Le graphique 4 est fondé sur les estimations du modèle 3 qui comprend les covariables suivantes : type d'entreprise initiale, années depuis l'établissement, fonctions quadratique et cubique des années depuis l'établissement, interaction entre le type d'entreprise initiale et les années depuis l'établissement, ainsi que les fonctions quadratique et cubique des années depuis l'établissement, caractéristiques individuelles des immigrants au moment de l'établissement (c.-à-d., cohorte d'établissement, âge au moment de l'établissement, état matrimonial, niveau d'études, langues, catégorie d'immigration, région d'origine, répartition géographique et année de l'entrée sur le marché du travail), taille de l'entreprise, industrie et études postsecondaires supplémentaires pour les années durant lesquelles des gains ont été observés.
Source :
Statistique Canada, Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, 1999 à 2012.

4.3 Rendement des études et de la maîtrise des langues selon le type d’entreprise initiale

L’avantage en matière de gains à court et à long terme associé au fait d’obtenir le premier emploi dans une entreprise à hauts salaires diffère-t-il selon le niveau d’études et la maîtrise des langues du pays hôte? Autrement dit, le rendement du capital humain général est-il plus élevé chez les immigrants qui débutent dans des entreprises à hauts salaires? Comme nous l’avons mentionné plus haut, deux mécanismes pourraient y contribuer. Le premier a trait à la sélection, car les immigrants employés initialement par des entreprises à hauts salaires ont vraisemblablement de meilleures aptitudes et compétences outre le capital humain général et une plus faible probabilité d’être surqualifiés pour leur emploi que ceux qui débutent dans des entreprises à bas salaires. Le deuxième mécanisme a trait à l’utilisation et au développement des compétences, les entreprises à hauts salaires pouvant offrir aux immigrants de meilleures possibilités d’utiliser et de développer leurs compétences. Dans les deux cas, les immigrants dotés d’un plus haut niveau de capital humain pourraient être plus susceptibles que les autres de bénéficier de l’emploi dans des entreprises à hauts salaires, et on pourrait s’attendre à ce que les écarts entre les gains dans les entreprises à hauts salaires et à bas salaires soient plus importants chez les immigrants dont le niveau de capital humain est élevé.

Pour examiner cette question, nous avons estimé séparément le modèle 3 décrit au tableau 3 selon le niveau d’études. Les résultats sont présentés graphiquement de manière à comparer les immigrants détenant un baccalauréat à ceux possédant seulement un diplôme d’études secondaires, dans le graphique 5 pour les hommes et dans le graphique 6 pour les femmes. De même, nous avons estimé séparément le modèle 3 selon la maîtrise des langues officielles. Les graphiques 7 et 8 donnent une comparaison des résultats pour les immigrants dont la langue maternelle est l’anglais ou le français et pour ceux qui ne parlaient pas l’anglais ni le français au moment de leur arrivée.

Comme prévu, l’écart entre les gains des immigrants détenant un baccalauréat et ceux possédant un diplôme d’études secondaires était effectivement plus important chez ceux obtenant leur premier emploi dans des entreprises à hauts salaires (graphiques 5 et 6). Au cours de la première année après l’établissement, la différence « université-école secondaire » était d’environ 7 000 $ chez les hommes immigrants employés par des entreprises à hauts salaires et d’environ 1 800 $ chez ceux employés par des entreprises à bas salaires. Au cours du temps, l’écart est demeuré plus important chez les immigrants travaillant dans des entreprises à hauts salaires.

L’examen des graphiques 5 et 6 montre aussi clairement que, chez les immigrants détenant un baccalauréat, la différence entre les gains de ceux employés initialement par des entreprises à hauts ou à bas salaires demeurait grande et persistait au cours de la période de référence de 14 ans. Cet écart persistant corrobore l’opinion voulant que, chez les immigrants détenant un baccalauréat, il existe des différences importantes de compétences et d’aptitudes que ne traduit pas le niveau d’études (c.-à-d. des caractéristiques inobservées), et que ces caractéristiques inobservées ont contribué à la répartition initiale des immigrants entre les entreprises à haut et à bas salaires et à la persistance des écarts entre les gains dans le long terme. Cependant, il se peut aussi que l’écart persistant entre les gains des immigrants détenant un baccalauréat initialement employés par des entreprises à hauts ou à bas salaires soit attribuable aux obstacles empêchant ceux qui débutent dans des entreprises à bas salaires de se rattraper. Cela pourrait inclure la perte de compétences résultant du sous-emploi et la réduction de l’attrait exercé sur les employeurs prospectifs offrant de hauts salaires en raison des signaux négatifs associés aux emplois à bas salaires ou au roulement des emplois.

Il est également évident, au vu des graphiques 5 et 6, que les immigrants détenant un baccalauréat qui débutaient dans des entreprises à bas salaires gagnaient moins que les diplômés du secondaire débutant dans des entreprises à hauts salaires durant la première année après l’établissement au Canada. Cependant, la croissance des gains du premier groupe dépassait celle des gains du second. Il semble donc que l’avantage à long terme d’un plus haut niveau d’études soit plus important que l’avantage initial dont jouissaient les immigrants moins instruits en raison de leurs autres aptitudes ou des possibilités qu’avaient à offrir les entreprises à hauts salaires.

Enfin, chez les immigrants titulaires d’un diplôme d’études secondaires ou ayant fait des études secondaires partielles, l’écart entre les gains selon le type d’entreprise initiale diminuait au cours du temps. Chez les immigrants moins instruits, l’avantage associé à un premier emploi dans une entreprise à hauts salaires pourrait refléter des différences de sélectivité ainsi que de possibilités.

Des tendances similaires se dégagent des estimations du modèle en fonction de la maîtrise des langues officielles (graphiques 7 et 8). L’avantage en matière de gains associé au fait d’avoir l’anglais ou le français pour langue maternelle comparativement au fait de ne parler ni l’une ni l’autre de ces langues était plus grand chez les immigrants débutant dans des entreprises à hauts salaires que chez ceux débutant dans des entreprises à bas salaires. Chez ceux dont la langue maternelle était l’anglais ou le français, l’écart entre les gains selon le type d’entreprise initiale ne diminuait que légèrement au cours des 14 années après l’établissement. Chez ceux qui ne parlaient ni l’anglais ni le français, l’écart entre les gains en fonction du type d’entreprise initiale diminuait au cours du temps chez les hommes, mais variait peu chez les femmes. Enfin, les immigrants dont la langue maternelle était l’anglais ou le français et qui débutaient dans des entreprises à faible salaire ne possédaient aucun avantage en matière de gains les premières années après l’établissement par rapport à ceux qui ne parlaient pas l’anglais ni le français. Cependant, le premier groupe affichait une plus forte croissance des gains, et gagnait plus que le second après trois ans chez les hommes et après deux ans chez les femmes.

Graphique 5 Courbe estimée de la croissance des gains selon le niveau d'études, hommes

Description du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
  Entreprise à bas salaires, études secondaires ou moins Entreprise à hauts salaires, études secondaires ou moins Entreprise à bas salaires, baccalauréat Entreprise à haut salaires, baccalauréat
1 10 512 17 822 12 344 25 089
2 12 508 19 718 15 767 28 841
3 14 462 21 373 19 373 32 407
4 16 302 22 761 22 980 35 679
5 17 970 23 882 26 405 38 575
6 19 434 24 762 29 495 41 052
7 20 686 25 441 32 139 43 100
8 21 739 25 977 34 283 44 745
9 22 627 26 435 35 924 46 040
10 23 403 26 888 37 110 47 059
11 24 127 27 414 37 922 47 893
12 24 873 28 096 38 469 48 643
13 25 722 29 028 38 876 49 418
14 26 770 30 322 39 273 50 335
Source :
Statistique Canada, Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, 1999 à 2012.

Graphique 6 Courbe estimée de la croissance des gains selon le niveau d'études, femmes

Description du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
  Entreprise à bas salaires, études secondaires ou moins Entreprise à hauts salaires, études secondaires ou moins Entreprise à bas salaires, baccalauréat Entreprise à haut salaires, baccalauréat
1 7 190 11 345 8 776 16 687
2 8 429 12 357 11 026 18 944
3 9 661 13 331 13 389 21 213
4 10 853 14 256 15 768 23 449
5 11 975 15 128 18 068 25 612
6 13 008 15 942 20 211 27 665
7 13 943 16 701 22 143 29 579
8 14 780 17 407 23 839 31 333
9 15 531 18 069 25 304 32 912
10 16 214 18 694 26 568 34 312
11 16 856 19 297 27 684 35 535
12 17 489 19 892 28 724 36 591
13 18 152 20 494 29 774 37 497
14 18 889 21 124 30 934 38 273
Source :
Statistique Canada, Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, 1999 à 2012.

Graphique 7 Courbe estimée de la croissance des gains selon la langue maternelle et les langues maîtrisées, hommes

Description du graphique 7
Tableau de données du graphique 7
  Entreprise à bas salaires, anglais ou français langue maternelle Entreprise à hauts salaires, anglais ou français langue maternelle Entreprise à bas salaires, ne parle ni l'anglais ni le français Entreprise à hauts salaires, ne parle ni l'anglais ni le français
1 16 297 32 477 10 328 17 549
2 19 515 35 772 12 848 20 192
3 22 701 38 792 15 410 22 674
4 25 730 41 486 17 888 24 915
5 28 501 43 830 20 170 26 862
6 30 947 45 820 22 173 28 492
7 33 040 47 479 23 855 29 811
8 34 788 48 847 25 208 30 851
9 36 233 49 980 26 262 31 664
10 37 443 50 944 27 074 32 317
11 38 508 51 817 27 722 32 886
12 39 532 52 682 28 299 33 457
13 40 634 53 627 28 906 34 120
14 41 945 54 749 29 654 34 974
Source :
Statistique Canada, Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, 1999 à 2012.

Graphique 8 Courbe estimée de la croissance des gains selon la langue maternelle et les langues maîtrisées, femmes

Description du graphique 8
Tableau de données du graphique 8
  Entreprise à bas salaires, anglais ou français langue maternelle Entreprise à hauts salaires, anglais ou français langue maternelle Entreprise à bas salaires, ne parle ni l'anglais ni le français Entreprise à hauts salaires, ne parle ni l'anglais ni le français
1 10 546 20 201 7 016 10 807
2 12 788 21 910 8 439 12 262
3 15 002 23 580 9 903 13 710
4 17 093 25 196 11 361 15 123
5 18 992 26 741 12 770 16 476
6 20 661 28 205 14 091 17 747
7 22 093 29 580 15 299 18 922
8 23 314 30 859 16 377 19 993
9 24 378 32 041 17 322 20 957
10 25 358 33 128 18 140 21 816
11 26 346 34 124 18 851 22 582
12 27 447 35 035 19 478 23 266
13 28 788 35 872 20 055 23 886
14 30 521 36 647 20 620 24 465
Source :
Statistique Canada, Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, 1999 à 2012.

4.4 Vérification de la robustesse

Comme nous l’avons mentionné plus haut, les immigrants qui obtenaient leur premier emploi dans des entreprises à bas salaires avaient tendance à retarder leur entrée sur le marché du travail et comptaient un moins grand nombre d’années d’emploi que ceux qui commençaient à travailler dans des entreprises à hauts salaires. En outre, alors que 12,4 % d’immigrants qui avaient débuté dans des entreprises à hauts salaires n’avaient pas reçu de gains d’emploi l’année suivante, le taux d’interruption des gains était nettement plus élevé, soit 24,9 %, chez les immigrants ayant débuté dans des entreprises à bas salaires. Les courbes différentes d’interruption et d’attrition en fonction du type d’entreprise initiale pourraient biaiser la croissance estimée des gains.

Un moyen simple de régler le problème du biais d’attrition consiste à restreindre l’échantillon étudié aux immigrants ayant été suivis au moins 8 années au cours de la période de référence de 14 ans. Les résultats de l’estimation des modèles des gains sur l’échantillon restreint sont présentés au tableau 4. Ils sont similaires à ceux fondés sur l’échantillon global qui sont présentés au tableau 3. Il se pourrait que l’autosélection associée à l’attrition soit reflétée en grande partie par les caractéristiques individuelles et liées au travail incluses dans les modèles.

Une autre analyse a été effectuée pour les immigrants qui étaient des demandeurs principaux de la catégorie des travailleurs qualifiés. Ces immigrants ont été sélectionnés aux termes du système de points. Les résultats étaient généralement en harmonie avec ceux obtenus pour l’ensemble des immigrants, quoique le type d’entreprise employeuse initiale avait un effet plus prononcé pour les demandeurs principaux. En particulier, quand des variables de contrôle pour les caractéristiques démographiques et les caractéristiques au niveau de l’entreprise étaient introduites dans le modèle, les travailleurs spécialisés demandeurs principaux de sexe masculin ayant débuté dans des entreprises à bas salaires présentaient un désavantage en matière de gains d’environ 15 000 $ comparativement à leurs homologues qui avaient débuté dans des entreprises à hauts salaires, et l’écart diminuait légèrement pour atteindre 13 000 $ à la fin de la 14e année. De même, les gains de ceux qui avaient travaillé initialement dans des entreprises à salaires moyens-inférieurs étaient environ 9 000 $ moins élevés que ceux de leurs pairs qui avaient débuté dans des entreprises à hauts salaires, et l’écart augmentait pour atteindre environ 11 000 $ à la fin de la période de 14 ans.

D’aucuns pourraient craindre que les meilleures trajectoires des gains des immigrants qui débutent dans des entreprises à hauts salaires soient sous-tendues par l’emploi initial de ces immigrants dans le secteur des administrations publiques qui offre des emplois à hauts salaires. Cependant, les résultats de l’estimation des modèles sont à peine modifiés quand l’échantillon étudié est limité aux immigrants ayant débuté leur carrière dans des entreprises privées au Canada. Cela pourrait tenir au fait qu’une faible proportion seulement d’immigrants peuvent trouver leur premier emploi dans le secteur des services publics, car la citoyenneté est généralement un critère prioritaire dans le processus de recrutement des administrations publiques et qu’il faut plusieurs années pour que les nouveaux immigrants obtiennent la citoyenneté

De surcroît, des statistiques descriptives ont été produites pour montrer les trajectoires des gains des hommes et des femmes immigrants, respectivement, en fonction du type d’entreprise initiale dans les grands secteurs d’activité suivants : fabrication; commerce de gros et de détail; industrie de l’information et industries culturelles; finance et assurances; services immobiliers; services professionnels, scientifiques et techniques; services administratifs et services de soutien; services d’enseignement; soins de santé; administrations publiques; et services d’hébergement et de restauration. En général, la courbe de croissance des gains en fonction du type d’entreprise offrant le premier emploi observée pour les hommes et les femmes immigrants toutes industries confondues, comme il est illustré au graphiques 1 et 2, a également été observée pour chaque grand secteur d’activité, avec certaines variations notables. Pour les deux sexes, l’écart entre les gains des immigrants qui avaient commencé leur carrière dans des entreprises à hauts salaires et ceux ayant débuté dans des entreprises à bas salaires était le plus important dans les secteurs de l’industrie de l’information et des industries culturelles, de la finance et des assurances, des services immobiliers, ainsi que des services professionnels, scientifiques et techniques, et était le plus faible dans le secteur des services d’hébergement et de restauration. Dans la plupart des grands secteurs d’activité, l’écart absolu entre les gains en fonction du type d’entreprise initiale variait peu à mesure qu’augmentait le nombre d’années après l’immigration. Dans les secteurs des services d’enseignement, des soins de santé et des administrations publiques, l’écart absolu entre les gains des immigrants ayant débuté dans des entreprises à bas salaires et ceux ayant débuté dans des entreprises à hauts salaires augmentait avec le temps. Comparativement, l’écart entre les gains des immigrants ayant débuté dans des entreprises à bas salaires et ceux ayant débuté dans des entreprises à salaires moyens-inférieurs disparaissait environ six ans après l’immigration chez les hommes et les femmes immigrants dans le secteur des services d’hébergement et de restauration, et environ huit ans après l’immigration chez les femmes immigrantes dans l’industrie de la fabrication.

5 Conclusion

La politique d’immigration économique du Canada a subi d’importants changements, dont la participation croissante des employeurs à la sélection des immigrants économiques. Pourtant, on en sait peu sur l’existence ou non d’une association entre les caractéristiques des employeurs qui sélectionnent les immigrants et les résultats de ces derniers sur le marché du travail à court et à long terme, ainsi que sur le mécanisme de cette association. En guise de première étape en vue de fournir des données pertinentes, la présente étude a pour but de déterminer s’il existe des écarts importants entre les gains initiaux des immigrants qui obtiennent leur premier emploi dans des entreprises à bas salaires et de ceux qui débutent dans des entreprises à hauts salaires, et si les écarts initiaux entre les gains diminuent à mesure que s’allonge la période de résidence au Canada. Bien que les entreprises initiales où les immigrants commencent à travailler au Canada ne représentent pas nécessairement les entreprises qui sélectionnent des immigrants à l’étranger, le type d’entreprise offrant le premier emploi résulte du fait que les employeurs canadiens sélectionnent les immigrants venant d’arriver en se basant sur les facteurs de capital humain, les compétences propres à l’emploi et d’autres qualifications que les employeurs peuvent évaluer individuellement. La présente étude appuie l’argument selon lequel les caractéristiques des entreprises offrant l’emploi initial reflètent en grande partie la mesure dans laquelle les compétences et aptitudes des nouveaux immigrants sont validées et valorisées par les employeurs canadiens.

Les résultats montrent que l’obtention du premier emploi rémunéré au Canada dans une entreprise à bas salaires, à salaires moyens ou à hauts salaires est un prédicteur puissant des résultats à long terme des immigrants sur le marché du travail. En particulier, les immigrants qui avaient débuté dans des entreprises à hauts salaires avaient des gains initiaux et de long terme plus élevés que ceux ayant commencé dans des entreprises à bas salaires, même après avoir tenu compte des différences concernant les caractéristiques démographiques et les facteurs de capital humain individuels. Cet avantage en matière de gains corrobore l’opinion selon laquelle la sélection des immigrants dans des entreprises à hauts salaires reflète une meilleure concordance entre les compétences et les exigences de l’emploi, ainsi que la sélection en fonction de compétences et d’aptitudes allant au-delà de celles reflétées par le niveau d’études, l’âge et la maîtrise des langues.

La présente étude indique aussi que le rendement en termes de gains du niveau d’études et de la connaissance de l’anglais et du français est plus élevé tant à court qu’à long terme chez les immigrants employés initialement par des entreprises à hauts salaires que chez ceux employés initialement par des entreprises à bas salaires. En outre, durant les quelques premières années après l’établissement, les immigrants ayant un haut niveau de capital humain et débutant dans des entreprises à bas salaires gagnaient moins que ceux ayant un faible niveau de capital humain et débutant dans des entreprises à hauts salaires. Cependant, la croissance des gains du premier groupe surpassait celle des gains du second. Cela donne à penser que, dans le long terme, l’effet d’un haut niveau de capital humain l’emporte sur l’avantage initial acquis par les immigrants peu qualifiés qui débutent dans des entreprises à hauts salaires.

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