Analyse en bref
Le système de statistiques nationales sur la qualité de vie : Orientations futures
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Résumé
En réaction aux demandes actuelles, Statistique Canada a entrepris un exercice à long terme visant à renforcer de manière considérable les statistiques qu’il produit pour mesurer la qualité de vie au Canada. Par rapport à la situation actuelle, ces statistiques seront plus actuelles et plus granulaires, en plus d’être mieux adaptées aux besoins des utilisateurs et d’être plus facilement accessibles.
Conformément aux lignes directrices établies dans le budget de 2021, le système en cours d’élaboration fournira des données probantes exhaustives et utilisables sur ce qui suit :
- Les facteurs interreliés, y compris des facteurs non économiques comme la santé, le logement, l’environnement et la sécurité, qui permettent d’avoir une qualité de vie élevée, y compris les répercussions des politiques et programmes de tous les ordres du gouvernement sur les gens au cours de leur vie.
- L’égalité, qui montre la répartition des résultats et des possibilités pour différents lieux et gens, tenant compte de la grande diversité de la population canadienne et de la nécessité de réaliser des analyses et de prendre des mesures au niveau des petits groupes de population, y compris ceux qui font face à des obstacles susceptibles de les empêcher d’avoir une qualité de vie élevée.
- Des résultats durables, évaluant comment les mesures actuelles permettront de soutenir une qualité de vie élevée à l’avenir.
Au fil du temps, le système commencera également à fournir des données probantes qui pourraient améliorer les décisions prises au sujet des interventions sociales précises qui seraient les mieux adaptées à des personnes particulières. Ces renseignements seront accessibles au moment où les décisions seront prises, en fonction de l’analyse de ce qui a donné les meilleurs résultats dans des situations semblables dans le passé.
Les éléments probants qui en résulteront appuieront le processus budgétaire et la responsabilisation des gouvernements, la conception de programmes efficaces, ainsi que leur gestion efficiente. Des données pratiques sur « ce qui est susceptible de mieux fonctionner » seront utilisées dans le cadre du processus décisionnel des citoyens et des fournisseurs de service. Il en résultera des améliorations majeures du fonctionnement des marchés du travail, de la santé, de l’apprentissage et des autres dimensions sociales de la vie au Canada, tant en moyenne que pour tous les groupes de population. En outre, les personnes bénéficieront d’avantages directs lorsqu’elles prennent des décisions importantes dans le domaine social, ainsi que dans les domaines de la santé et du travail.
Contrairement aux statistiques sociales existantes, qui se fondent sur des sources de données particulières, comme des enquêtes, des recensements et des dossiers administratifs résumés, le nouveau système fournira des renseignements beaucoup plus détaillés et à jour, en utilisant des données tirées de sources multiples. Ces sources comprendront un ensemble beaucoup plus souple d’enquêtes, de renseignements précis sur le fonctionnement de programmes sociaux et de données anonymisées sur des personnes qui se trouvent présentement dans les dossiers administratifs. Un système multi-sources est possible grâce aux améliorations majeures apportées à la technologie du traitement de l'information numérique au cours des dernières décennies, avec la promesse d'outils et de sources de données encore plus puissants à l'horizon.
Les fondements de cette transformation sont déjà en place. On accorde davantage la priorité à une mise en place rapide en raison de la COVID-19 et des orientations établies dans le budget de 2021. De nombreux avantages pourront être observés au cours des prochaines années. Il s’écoulera plus de temps avant que d’autres avantages soient observés.
Parmi les premiers produits les plus visibles, il y aura la création d’un site Web interactif présentant les indicateurs généraux de la qualité de vie qui tiennent compte des priorités actuelles en terme de politiques publiques, ainsi qu’une série de tableaux de bord pratiques renfermant des indicateurs conçus pour soutenir un vaste éventail de sujets actuels au chapitre des politiques publiques à l’intention des utilisateurs du gouvernement ou d’autres utilisateurs. Des statistiques actuelles, notamment les taux de chômage les plus récents, seraient diffusées sur ce site, où elles seraient analysées avec des indicateurs associés à d’autres dimensions du bien-être.
Le site donnera un accès direct à des tableaux interactifs semblables à ceux offerts sur le site actuel de Statistique Canada. Cependant, de nombreux autres tableaux seront créés à partir de données nouvellement élaborées, en fonction des consultations auprès des utilisateurs, qui seraient tirées de différentes sources. C’est le contraire de la pratique actuelle, à savoir qu’on présente des tableaux en fonction d’une seule enquête ou d’une autre source de données.
De plus, les nouvelles techniques visant à regrouper des données d’enquêtes et de sources administratives multiples sans que les données obtenues puissent être associées à de véritables personnes font en sorte qu’il est possible de créer de nouveaux types puissants de produits de données qui pourront être diffusés sur le site Web. Il s’agit de fichiers de microdonnées normalisés qui se fondent sur des sources multiples. Ils renferment des données particulièrement riches qui peuvent être utilisées pour mieux comprendre les facteurs qui ont une incidence sur la qualité de vie des gens au fil du temps, y compris le rôle que jouent différents programmes et services sociaux.
Parmi les autres avantages précoces obtenus, il y a un degré de souplesse accru pour répondre aux demandes relatives à de nouvelles statistiques. Le site Web interactif fournira beaucoup plus de renseignements qu’il le fait présentement. De plus, il sera possible de répondre à de nombreuses demandes pour de nouvelles données en regroupant des données existantes de différentes sources, sans avoir recours à une collecte de nouvelles données coûteuse et exigeante en temps. Lorsqu’une collecte de nouvelles données est nécessaire, un ensemble souple de nouvelles enquêtes est créé qui permet la collecte rapide de renseignements adaptée avec précision aux besoins actuels.
La production d’autres produits statistiques prendra plus de temps. Par exemple, certains nécessiteront l’établissement de manières de faire uniformes et précises pour décrire les services sociaux, d’apprentissage et de santé existants. De telles descriptions normalisées sont nécessaires pour, par exemple, fournir des renseignements uniformes sur « les options les plus susceptibles de procurer de bons résultats » qui aideront les fournisseurs de services et les citoyens à prendre les meilleures décisions au sujet des interventions qui leur sont offertes. Dans certains domaines, les renseignements nécessaires existent déjà. Dans d’autres, il faudra réaliser beaucoup de travail de développement.
Le présent document décrit la forme que pourrait prendre le système dans environ cinq ans, si l’on suppose que les plans actuels sont maintenus. Pour y parvenir, il examine les données d’entrée, les processus, les produits et les résultats futurs possibles du système, avant de les comparer aux modalités du système classique de statistiques sociales à source unique qui était, jusqu’à tout récemment, la norme.
Le document décrit aussi les principales contraintes et les principaux risques auxquels nous ferons face, tandis que nous allons de l’avant, en plus de préciser comment ils seront gérés.
En ce qui concerne les contraintes relatives aux ressources, le financement viendra des réaffectations internes et des nouveaux fonds réservés dans le budget de 2021. Des ressources en technologies de l’information (TI) plus puissantes seront nécessaires, mais elles sont déjà utilisées dans d’autres applications. Parmi les contraintes les plus importantes, il y a probablement la pénurie de travailleurs ayant les compétences nécessaires pour produire des statistiques exactes à partir de multiples sources de données, ce qui exige souvent la manipulation de grands ensembles de données et de données statistiques complexes, tout en protégeant les renseignements personnels. De nouvelles approches seront élaborées pour accroître la taille du bassin de travailleurs ayant ces compétences, et pour maximiser le recours à ces compétences, autant au sein de Statistique Canada que dans les communautés d’utilisateurs.
On propose de nouvelles façons de faire des affaires. Parmi les changements les plus considérables qui seront gérés pendant cette période caractérisée par une évolution rapide, il y a la nécessité de maintenir et d’accroître le degré de confiance des utilisateurs des statistiques, des Canadiens qui répondent aux enquêtes et des organismes qui fournissent les données administratives requises. Pour gérer ce risque, il faudra avoir recours à différents types d’activités de mobilisation pour expliquer comment les nouvelles façons de faire s’appliqueront, comment les renseignements personnels seront protégés et la confidentialité sera assurée, et comment toutes les parties tireront profit, au fil du temps, des nouvelles approches.
De plus, les risques associés au lancement d’une nouvelle gamme de produits, comme l’utilisation de l’analyse prédictive pour produire des données probantes sur « ce qui est susceptible de fonctionner le mieux » à l’appui du processus décisionnel sur des interventions sociales précises, seront atténués en raison de l’adoption d’une approche expérimentale graduelle, en collaboration avec différents fournisseurs de services.
En ce qui concerne l’acceptation sociale et la confiance, Statistique Canada a récemment mis en place un cadre de classe mondiale (désigné par le terme Cadre de nécessité et de proportionnalité) pour établir un équilibre entre l’utilisation, la protection des renseignements personnels et le fardeau de réponse. Au moyen de techniques qui séparent les identificateurs individuels des données décrivant ces mêmes individus, des outils sophistiqués ont déjà été élaborés afin d’assurer la protection des renseignements personnels lors du couplage de données de sources multiples,. Le fardeau de réponse sera réduit en diminuant la demande pour des données d’entrée répétitives. On accordera une nouvelle place au rôle de Statistique Canada concernant la production de statistiques se fondant sur de multiples sources de données et le respect des normes de qualité et de protection des renseignements personnels. Ceci permettra à l’organisme de moins compter sur les utilisateurs externes pour réaliser certaines fonctions, contrairement à ce qu’elle faisait dans le passé. En raison d’une utilisation accrue de données synthétiques, on produira de nouvelles données utiles, en plus de garantir l’anonymat.
Il est probable que la production de nouvelles statistiques directement utiles, non seulement pour les chercheurs et les décideurs politiques, mais aussi pour les responsables de la gestion des programmes et services sociaux et les citoyens individuels sera le nouvel avantage le plus important pour favoriser l’acceptabilité et le soutien. Il est possible d’établir plus rapidement un équilibre transparent entre le fardeau de réponse, l’utilité et la protection des renseignements personnels, renforçant ainsi le contrat social implicite entre les personnes qui fournissent, traitent et utilisent des données à des fins statistiques.
Un document distinct, intitulé « Le Système de statistiques nationales sur la qualité de vie : Cadre conceptuel » et décrivant le cadre conceptuel à la base de la nouvelle approche, sera publié en complément à ce document. Il décrira comment les définitions normalisées servant à décrire les éléments individuels de données recueillis auprès de différentes sources favoriseront la mise en place d’un système souple qui permettra une analyse intégrée de tous les domaines ayant une incidence sur la qualité de vie, y compris des couplages avec des statistiques économiques et environnementales, la compatibilité avec les cadres utilisés dans de nombreuses disciplines universitaires, ainsi que des comparaisons avec d’autres pays.
1. Introduction et résumé
Des changements profonds sont en voie d’être apportés aux statistiques sociales nationales. Le présent document dresse un portrait de la forme que le système pourrait prendre dans cinq ou dix ans si Statistique Canada poursuit son évolution rapide. Le document décrit des mesures possibles à plus court terme, tout comme des stratégies pour gérer les contraintes et les risques qui découleront inévitablement de la mise en œuvre de changements si considérables.
Un document à l’appui décrivant les changements d’un point de vue plus technique sera bientôt accessible. Il décrira le cadre conceptuel à la base du nouveau système, en plus d’indiquer comment il permettra d’offrir un système intégré et souple. Il montrera que le cadre est cohérent avec ceux utilisés dans le cas des statistiques économiques et environnementales et dans différentes disciplines scientifiques.
Ce chapitre d’introduction est structuré comme suit :
- La section 1.1 résume la nature de ces changements, en plus de les justifier.
- La section 1.2 résume les caractéristiques du système une fois qu’il atteint sa maturité, et le compare aux approches actuelles.
- La section 1.3 explique la façon dont les contraintes et les risques seront gérés au fur et à mesure de l’évolution du système.
- La section 1.4 examine la nécessité d’avoir recours à une planification flexible qui peut s’adapter à l’adoption de nouvelles sources de données et technologies.
1.1. Pourquoi apporter des changements? Quels en seront les avantages?
Des changements profonds sont en voie d’être apportés à la collecte et à l’utilisation des statistiques sociales nationales qu’on désignera, pour des raisons expliquées plus tard, par le terme « Système national de statistiques sur la qualité de vie ».
- Le système se transforme, s’éloignant de l’approche traditionnelle dans le cadre de laquelle la collecte de données et la diffusion des statistiques obtenues se fondent sur des sources de données uniques, comme une enquête.
- On passe à un système se fondant sur des données uniformes obtenues auprès de multiples sources. Il pourra donc produire des renseignements intégrés et à jour sur les dimensions interreliées du bien-être social. Ces renseignements seront diffusés d’une façon facile à comprendre qui montre les progrès réalisés pour obtenir une meilleure qualité de vie et qui fait état des problèmes dont les politiques doivent tenir compte.
Les nouveaux renseignements obtenus auprès de sources multiples changent notre compréhension du fonctionnement de la société, surtout lorsqu’on va au-delà des moyennes générales et qu’on examine les divers besoins et situations des personnes appartenant aux nombreux groupes de notre population. Ils commencent à permettre de beaucoup mieux comprendre l’évolution des gens au fil de leur vie, y compris le rôle que jouent nos institutions et programmes sociaux.
Encadré 1. Les motifs justifiant le changement : foire aux questions sur les résultats
Quelles nouvelles orientations a-t-on mises de l’avant en 2019?
Pour répondre aux nouvelles demandes en matière de statistiques, et dans le cadre d’un exercice plus large de modernisation, Statistique Canada a lancé une réforme de ses statistiques sociales, utilisant la technologie actuelle pour passer d’un système classique à source unique à un système dans lequel les statistiques seraient tirées de multiples sources, y compris une utilisation grandement accrue des dossiers administratifs et d’un ensemble plus souple d’enquêtes.
- On cherchait à mieux satisfaire les besoins qu’expriment actuellement les utilisateurs, en produisant des statistiques plus pertinentes, plus récentes et désagrégées.
- Les nouveaux processus minimiseraient également le fardeau de réponse, augmenteraient la confiance à l’égard du système de la statistique, en plus d’utiliser des outils et méthodes à la fine pointe de la technologie.
- Notre objectif ultime consistait à offrir une meilleure qualité de vie aux Canadiens en raison d’une efficacité améliorée des politiques et programmes, ainsi que d’un processus décisionnel amélioré en ce qui concerne toutes les dimensions de la vie sociale que l’utilisation de ces nouvelles statistiques permettrait.
Comment la situation a-t-elle évolué en raison de la pandémie et du budget de 2021?
La nécessité de répondre rapidement à la COVID-19 a entraîné une augmentation spectaculaire du développement de nouvelles sources de données, de la rapidité des délais d'exécution et de la production d'informations désagrégées montrant quels groupes de population étaient les plus exposés. Il a montré la validité et le pouvoir de la nouvelle façon de faire des affaires.
Le budget de 2021 a souligné encore plus le fait qu’il faut produire des statistiques désagrégées pertinentes pour les politiques. Il a également mis en évidence l’importance de produire des données probantes sur les multiples facteurs qui influent sur la qualité de vie, ainsi que sur la contribution des politiques et programmes au soutien d’une meilleure qualité de vie, y compris les effets sur l’équité et la durabilité.
Qui tirera avantage du nouveau système?
Les responsables et les analystes des politiques disposeront de données probantes grandement améliorées pour soutenir la planification, l’établissement du budget, l’évaluation et la reddition de comptes.
- À plus court terme, la production d’un nombre accru de données désagrégées pour les petits groupes de population permettra de beaucoup mieux comprendre les besoins et situations des gens ayant différentes caractéristiques, ainsi que les effets des programmes quand vient le temps de satisfaire ces besoins.
- À plus long terme, au fur et à mesure que le système gagnera en maturité, de nouvelles données probantes seront créées, illustrant comment les nombreux services sociaux et programmes de soutien du revenu des différents ordres du gouvernement agissent ensemble pour influer sur la vie ultérieure des personnes desservies.
Les concepteurs et administrateurs de programme disposeront de données probantes grandement améliorées au sujet des caractéristiques du public visé par leurs programmes, des effets réels des programmes existants, et des formes de programmes qui sont susceptibles d’offrir les meilleurs résultats à l’avenir.
- À plus court terme, les principaux bénéfices proviendront de meilleures données probantes sur les programmes qui donnent les meilleurs résultats pour les personnes dans diverses circonstances et des modifications apportées à la conception des programmes ou au processus administratif pour mieux répondre à ces besoins.
- Au fur et à mesure que le système gagnera en maturité, des améliorations seront constamment apportées aux données probantes sur les conceptions et processus de programmes qui, en moyenne, fonctionnent le mieux, ainsi que les composantes du programme qui offrent les meilleurs résultats à quels groupes, et les composantes qui doivent être améliorées.
- À plus long terme, il sera encore plus important que les nouveaux renseignements prédictifs puissent être produits pour certains types de programmes. Ces renseignements montreront quels types d’intervention de programme sont susceptibles d’offrir les meilleurs résultats à des clients particuliers, lors d’une consultation. Par exemple, un conseiller ou un gestionnaire de cas pourrait utiliser ce type de renseignements pour conseiller ses clients ou les aiguiller vers d’autres services.
Les chercheurs de nombreuses disciplines profiteront grandement de la hausse transformatrice de la quantité de données accessibles, tout particulièrement les microdonnées longitudinales, qui permettront d’analyser les facteurs qui influent sur le cours de la vie des gens dans leur contexte social et géographique.
Évidemment, les entreprises et organisations tireront profit des meilleurs résultats obtenus en raison de politiques et de programmes axés davantage sur les données probantes. De plus, elles pourront accéder à un nombre supérieur de renseignements désagrégés à des fins de marketing, c’est-à-dire les caractéristiques des publics potentiels que visent leurs produits et services.
Dans la même façon, les gens verront leur vie améliorée par les programmes et politiques qui s’appuieront sur des données probantes plus désagrégées qui mettent l’accent sur la qualité de vie. Les personnes issues des minorités visibles ou dans des régions particulières du pays, où les besoins peuvent être très différents de ceux illustrés par des statistiques plus agrégées qui ne produisent que des moyennes générales, verront particulièrement des différences.
Au fil du temps et dans certains domaines, les gens utiliseront les statistiques sociales de manière très concrète. Les renseignements sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats qui aideront les conseillers et les gestionnaires de cas seront également disponibles directement aux individus depuis des sites Web interactifs. Ces sites fourniront de l’information sur les options disponibles pour appuyer des décisions dans de nombreux domaines de la vie sociale, ainsi que les probabilités de réussite de différentes options, adaptées en fonction de la situation et des besoins de la personne.Facteurs de changement
Le principal facteur à l'origine de ces changements est la demande accrue de statistiques à laquelle il est difficile de satisfaire au moyen d’autres investissements dans les méthodes classiques de collecte et de traitement de données de source unique. La demande vise ce qui suit :
- Des statistiques plus granulaires et plus récentes pour soutenir la politique publique, c’est-à-dire des renseignements qui tiennent compte des nombreux déterminants de la qualité de vie interagissant entre eux, dont le rôle que jouent des ensembles de programmes et politiques publics au cours de la vie des Canadiens.
- Des renseignements qui tiennent compte de la diversité de la population et des dimensions interreliées du bien-être social, en prenant en considération la nécessité de réaliser des analyses au niveau des petits sous-groupes de population.
- L’analyse prédictive qui peut soutenir directement les citoyens individuels et les employés chargés de gérer les programmes sociaux en proposant des renseignements sur les types de mesures sociales susceptibles de donner les meilleurs résultats dans la situation actuelle, en fonction des initiatives qui ont donné les meilleurs résultats dans une situation semblable dans le passé.
Ce type de renseignement exige des descriptions détaillées des programmes et services sociaux. Il exige des mesures détaillées des changements qui surviennent au cours de la vie des personnes à un niveau micro, alors que les personnes sont examinées dans différents contextes, soit le contexte social, le contexte économique et le contexte géographique.
Ces renseignements ne peuvent pas être uniquement tirés d’enquêtes et de recensements classiques isolés. L’accessibilité actuelle des nouvelles sources de données, la nouvelle puissance de traitement et les nouvelles méthodes statistiques pouvant être utilisées pour satisfaire ces nouvelles demandes d’une manière qui est abordable, qui minimise le fardeau de réponse et qui protège les renseignements personnels et la confidentialité a été le facteur de changement parallèle.
L’encadré 1 « Foire aux questions sur le résultat net » donne un aperçu des motifs justifiant les changements, ainsi que des avantages dont tireront parti différents publics.
La réforme bat son plein
En réaction à ces demandes évolutives et pour exploiter le potentiel des nouvelles façons de faire des affaires, le secteur à Statistique Canada avec la responsabilité principale de la collecte et de la diffusion des statistiques sur la santé, le travail et autres statistiques sociales, a lancé un exercice sur les orientations futures dans le cadre des travaux de modernisation réalisés au sein de Statistique Canada.
Des premières étapes importantes ont été franchies en 2019, dont une réorganisation qui a permis de séparer les responsabilités liées au contenu substantiel des statistiques des responsabilités associées à leur collecte. Il s’agissait d’une étape nécessaire pour passer à un modèle à sources multiples.
La COVID-19 a accéléré le développement. Les plans visant à améliorer la réactivité et la flexibilité pour répondre aux besoins des utilisateurs ont été mis à l'épreuve dès l'arrivée de COVID-19 en 2020. La réponse du système de la statistique pour fournir aux Canadiens les renseignements nécessaires pour composer avec la COVID-19 a été exceptionnelle, caractérisée par des innovations qui n’auraient jamais pu être imaginées il y a quelques années. On y est parvenu en réussissant à en apprendre davantage sur la manière d’assurer la prestation de services dans un milieu de travail complètement modifié, dans le cadre duquel les gens travaillaient depuis la maison. Ces innovations n’ont pas que satisfait la demande actuelle, mais elles ont également représenté des jalons importants des orientations souhaitées à plus long terme.
Cependant, les efforts consacrés à la COVID-19 ont toutefois fait en sorte que certains plans à long terme ont été suspendus temporairement, y compris la préparation cohérente et la communication d’une déclaration claire sur l’orientation du système des statistiques sociales. Le présent document cherche à combler cette lacune.
Le budget de 2021 a réservé des fonds et a renforcé les orientations. Le budget a réservé des fonds à Statistique Canada, ce qui lui permettra de prendre des mesures concrètes, semblables à celles initiées en 2019. On a mis particulièrement l’accent sur des données probantes récentes et désagrégées à l’appui des politiques et programmes. On a également souligné l’importance de mesurer les multiples dimensions de la qualité de vie, et de définir des façons d’utiliser ces mesures pour élaborer des politiques.Le rôle d’un document qui montre la direction que prend le système
De nombreux utilisateurs et partenaires ne sont pas au courant du grand potentiel d’amélioration qu’offrira la transition en cours en ce qui concerne les politiques sociales et la prise de décisions dans le domaine social.
Si les employés de l’agence statistique, les utilisateurs et les partenaires ne comprennent pas bien les orientations futures, il est peu probable qu’on pourra maintenir le rythme frénétique des changements observé en 2020. Il reste encore beaucoup de travail à faire. Il est important de comprendre que, malgré les progrès considérables récemment faits, nous n’avons toujours pas de système de statistiques nationales sur la qualité de vie dans le sens usuel du mot « système ».
- On dispose toujours d’un ensemble d’approches partiellement coordonnées, mais principalement cloisonnées quand vient le temps de mesurer les différents domaines sociaux, comme l’éducation, la santé, la justice et les marchés du travail. Il est nécessaire d’assurer une intégration accrue avec les statistiques économiques et environnementales, étant donné qu’elles ont qui ont toutes des répercussions sur notre qualité de vie.
- La plupart des statistiques, qu’il s’agisse de données agrégées ou de microdonnées, sont encore organisées en fonction de leur source et on y accède encore, par exemple des renseignements de l’Enquête sur la population active ou du Recensement, ou des microdonnées publiques se fondant sur leur source originale.
- Les outils qui permettront le maintien d’un système à sources multiples, c’est-à-dire avec des définitions uniformes qui sont indépendantes des sources de données, des énoncés mixtes de la vision et de la mission, une mobilisation coordonnée auprès des utilisateurs et partenaires, des produits qui tiennent compte de la puissance du couplage de multiples sources de données se chevauchant, ne sont encore que partiellement en place.
1.2. Résumé du système de statistiques nationales sur la qualité de vie
Le chapitre se termine avec un ensemble d’encadrés qui comparent le système mis en place lorsqu’il arrive à un stade de maturité raisonnable, possiblement après cinq ou dix ans d’élaboration, à un système classique à source unique qui était la norme jusqu’à récemment.
L’encadré 2 définit le contexte. Le passage à un système de la statistique à sources multiples fait partie d’une transition beaucoup plus généralisée dans le cadre de laquelle le gouvernement utilisera mieux la technologie numérique, assurera l’ouverture et gérera plus judicieusement les données. L’encadré montre ce qui suit :
- Comment le système de la statistique cadre avec ce contexte élargi d’une manière qui permet la création de cercles vertueux par l’intermédiaire desquels des flux de données et des couplages beaucoup plus forts sont produits parmi les ministères chargés des programmes et politiques qui utilisent les statistiques et qui produisent des données administratives.
- Comment la confiance et la protection des renseignements personnels sont au centre de l’évolution en cours.
L’encadré 3 décrit les produits du système arrivé à maturité et les statistiques qui seront produites.
- Parmi les changements à court terme les plus visibles, il y aura la création d’un site Web ou portail interactif présentant les indicateurs généraux de la qualité de vie qui tiennent compte des priorités actuelles en terme de politique publique, ainsi qu’une série de tableaux de bord plus pratiques renfermant des indicateurs conçus pour soutenir des programmes stratégiques actuels.
- Le site offrira un accès direct à des tableaux de l’Entrepôt commun de données de sortie (ECDS), qui était anciennement désigné par le nom CANSIM, semblables à ceux présentés actuellement sur le site. Cependant, on y trouvera plusieurs autres tableaux en fonction de sujets d’intérêt particuliers. Les données seront tirées de nombreuses sources, y compris des tableaux se fondant sur des fichiers de microdonnées couplés et des variables synthétiques de qualité élevée.
- Le site facilitera également l’accès à un ensemble de fichiers de microdonnées normalisés de sources multiples qui seraient créés par l’agence statistique pour faire la lumière sur des sujets d’analyse d’intérêt général. Ces fichiers seraient anonymisés et viendraient avec de la documentation.
- De plus, on présenterait graduellement un nouveau produit. Il s’agit de bases de données qui peuvent créer des renseignements analytiques et prédictifs sur les options les plus susceptibles de donner les meilleurs résultats à l’appui du processus décisionnel des personnes et des fournisseurs de services, alors qu’ils font des choix particuliers en ce qui concerne le recours à différents types d’intervention sociale.
L’encadré 4 décrit les données d’entrée du système mature, c’est-à-dire les sources de données entrantes.
- On comptera beaucoup plus sur les sources de données administratives.
- Des changements considérables seront apportés à l’utilisation des données d’enquêtes classiques et des recensements, tout particulièrement le recours à des instruments hybrides conçus, dès le départ, pour recueillir des données d’enquêtes et de sources administratives.
- Il y aura des descriptions détaillées des programmes et services sociaux qui peuvent être utilisés au niveau micro d’interventions particulières.
- Des renseignements seront saisis sur les caractéristiques économiques, environnementales et sociales des régions géographiques dans lesquelles les gens vivent. Ces renseignements seront intégrés à des micro-enregistrements individuels.
- Éventuellement, l’information de rétroaction tirée des options susceptibles de donner les meilleurs résultats fournira des renseignements qui seront particulièrement utiles lors de l’analyse causale des effets des programmes sociaux.
L’encadré 5 décrit les processus servant à convertir les données d’entrée en produits.
- Ces processus utiliseront des outils de traitement et d’analyse des données sophistiqués maintenant accessibles, y compris des techniques de couplage de données qui protègent les renseignements personnels.
- Parmi les ajouts importants, il y a un cadre conceptuel explicite pour décrire et intégrer les données individuelles, sans égard à leur source. Il s’agira d’un cadre à un niveau micro se fondant sur des données empiriques, qui différera grandement du Système de comptabilité nationale au niveau macro qui assure une intégration dans le domaine de la statistique économique, ou d’autres comptes macro dans les domaines environnementaux et sociaux, comme ceux associés à la santé ou à l’éducation, même s’il ira de pair avec eux. Comme il a été mentionné, on prépare un autre document qui décrit le cadre conceptuel.
La figure 1 est un modèle logique qui montre les liens entre les données d’entrée, les processus et les produits, ainsi que les interactions entre ceux-ci pour produire les résultats du système mature, c’est-à-dire les usages dont on fera des statistiques.
1.3. Gestion des contraintes et des risques
Les chapitres 2 à 5 fourniront, de manière plus détaillée, une description systématique du système futur, telle que décrit dans la section 1.2 et les encadrés à la fin du présent chapitre.
Le dernier chapitre, soit le chapitre 6, portera sur les principales contraintes et les principaux risques auxquels nous ferons face lors de la mise en œuvre, en plus de préciser comment ils seront gérés.
Le nombre relativement petit de personnes, autant au sein de Statistique Canada que dans la communauté des utilisateurs, qui disposent des compétences nécessaires pour utiliser pleinement le potentiel des systèmes lorsque les données sont tirées de multiples sources, représente la contrainte la plus importante en ce qui concerne les ressources.
L’incapacité de maintenir et d’accroître la confiance des utilisateurs et des fournisseurs de statistiques, tandis qu’on adopte des façons relativement nouvelles façons de faire, représente le risque le plus important.
1.4. Hypothèses concernant un avenir incertain et la nécessité d’assurer une planification souple
Dans le monde réel, le système de la statistique n’arrivera jamais à maturité. Il sera en constante évolution, et sera toujours plus désordonné qu’un modèle hypothétique utilisé lors des exercices de planification. Évidemment, il est impossible de prédire l’avenir avec certitude, comme l’expérience de la COVID l’a montré si clairement. C’est pourquoi un processus de planification annuel permanent est envisagé. En plus des déclarations mises à jour sur les orientations à plus long terme, le processus de planification comprendra aussi des plans d’action concrets pour les trois années suivantes.
Le présent document est l’ébauche des orientations à long terme, comme elles pourraient être énoncées dans la version de 2022 d’un tel plan stratégique. Il examine le système dans la forme qu’il pourrait prendre dans cinq ou dix ans, en fonction de la poursuite des initiatives de réforme actuelles. En fonction de cet horizon, la version de 2022 suppose ce qui suit :
- Aucun grand changement à l’organisation ou à la gouvernance qui pourrait avoir une incidence sur le fonctionnement du système de statistiques sociales ne sera apporté. Cette situation pourrait changer à l’avenir. Le cas échéant, les plans subséquents seront adaptés.
- La présente version ne tient compte que des technologies et des sources de données actuellement accessibles, même si on continuera d’évaluer les travaux d’exploration et de développement en ce qui concerne les technologies et sources de données futures éventuelles. Il est cependant probable que les versions futures tiendront compte de changements considérables qui s’annoncent à l’horizon.
- Par exemple, on peut facilement imaginer qu’à l’avenir, les appareils personnels portatifs (qui combinent des caractéristiques de surveillance de la santé et un GPS) feront partie des principales sources de statistiques sociales, ce qui permettra à une personne de fournir, de manière volontaire, des renseignements anonymisés au système de la statistique au sujet de ses activités, de ses contacts avec les autres et de son mieux-être physique et mental pendant ses activités quotidiennes.
- On aurait déjà pris des mesures pour demander aux gens d’utiliser les appareils pour partager des renseignements de manière volontaire. Cependant, le degré d’incertitude est tel qu’il empêche un exercice de planification de supposer qu’il s’agira d’une méthode importante de collecte de données au cours des prochaines années.
Par initiatives susceptibles de donner des résultats, on entend le partage de données probantes sur l’efficacité des programmes, souvent fondé sur des évaluations et des essais de contrôle aléatoire. Par exemple, le Royaume-Uni dispose d’un réseau « What Works Network » qui porte sur différents secteurs de programmes. L’initiative touchant les options qui sont susceptibles d’offrir les meilleurs résultats décrite dans le présent document est bien différente. Elle décrit une approche qui intègre directement l’analyse prédictive aux décisions opérationnelles prises au sujet de cas individuels, au moment où ces décisions sont prises. Consultez la section 3.4 pour obtenir une explication plus approfondie.
- Les interventions ou choix possibles (le contenu sera fourni par les fournisseurs de service).
- Les interventions ou choix susceptibles d’offrir les meilleurs résultats dans des cas particuliers (contenu provenant du système de la statistique).
- Le même type de renseignements sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats pourrait être aussi fourni directement aux Canadiens, afin de les aider à prendre des décisions.
Le plan de 2022 comprend ce type de renseignements, car :
- Les avantages de la prise de mesures précoces seraient élevés sur plusieurs plans. On ferait éventuellement un pas de géant pour mettre en place des politiques sociales qui sont véritablement fondées sur des données probantes. De plus, un nombre beaucoup plus élevé de personnes, y compris les citoyens, tireraient directement parti de ces usages, augmentant le niveau de confiance général à l’égard du système.
- Il existe des risques associés à cette orientation. Cependant, ils sont gérables. La mise en œuvre serait graduelle, se fondant sur des projets pilotes. C’est pourquoi les échecs dans ce domaine n’auraient pas de répercussions négatives considérables sur le reste du système.
Encadré 2. Le contexte : gouvernement numérique, ouverture et gestion des données comme une ressource
Le recours croissant à des données administratives à des fins statistiques fait partie des efforts actuellement déployés dans de nombreux pays pour tendre vers la mise en place d’un gouvernement ouvert, l’utilisation accrue de la technologie numérique et le renforcement des techniques de gestion des données.
- On considère les données comme une ressource qu’il faut gérer de manière prudente et transparente. On considère également que les bases de données doivent être rendus publics, et ce, dans le respect des règles en matière de protection des renseignements personnels et de confidentialité.
- Parmi les thèmes, il y a le fait que chaque élément individuel de données recueilli, chaque morceau d’information dans le système, doit être pleinement utilisé, y compris lors d’applications multiples au sein du gouvernement et à l’extérieur de celui-ci.
Les progrès ont été lents jusqu’à tout récemment
On discute depuis des décennies du pouvoir potentiel que pourrait procurer le fait de traiter les renseignements comme une ressource partagée. Cependant, les progrès ont été lents.
- Facteurs culturels. Des cloisons classiques divisent les politiques et programmes, ce qui crée des cultures et des règles hostiles au partage de données.
- Quelques conditions préalables sont absentes. Il est difficile de créer les conditions préalables nécessaires pour assurer l’efficacité du partage des données et la gestion des données comme ressource, par exemple :
- Il faut établir des façons normalisées de cataloguer les bases de données, au moyen de concepts et de définitions uniformes, et de fournir un accès convivial à ces données.
- Il faut trouver des solutions de gestion de TI et de données pour permettre l’utilisation des mêmes données à des fins multiples, sans nuire à la protection des renseignements personnels.
- Il faut améliorer les compétences en littératie numérique des personnes chargées de recueillir, de manipuler et d’utiliser les données.
- Il faut accroître la confiance parmi les personnes et organisations qui fournissent initialement les données, y compris le fait de les assurer que cela n’aura aucune incidence négative sur la protection des renseignements personnels et la confidentialité.
- Avantages modestes. Les efforts déployés au départ mettaient souvent l’accent sur les thèmes liés au gouvernement ouvert, à savoir qu’il faut fournir au public un accès à des fichiers de données conçus pour soutenir les activités internes existantes :
- Parmi les objectifs, il y avait une transparence accrue du gouvernement et une hausse de la surveillance publique en découlant. Dans ce domaine, les progrès ont été plus lents qu’on l’espérait. Cette situation est attribuable, en partie, aux contraintes relatives à la protection des renseignements personnels et à la confidentialité imposées lors de l’accès aux données, ainsi qu’au fait que les données en question n’ont pas été conçues pour soutenir la responsabilisation publique.
- Il y a eu quelques succès liés à l'objectif connexe de fournir aux utilisateurs des données qu'ils pourraient utiliser dans d'autres applications. Cependant, encore une fois, les avantages obtenus ont été beaucoup moins importants que plusieurs le prévoyaient.
Des initiatives existantes tiennent compte de ces faiblesses
Des leçons ont été retenues. Des initiatives récentes tiennent compte des conditions préalables. Elles mettent l’accent sur la gestion interne des données, c’est-à-dire le flux des données au sein de l’ensemble du système, en plus de donner un accès public aux données existantes. Au Canada, parmi ces initiatives, il y a les suivantes :
- la récente Stratégie de données du gouvernement du Canada pour la fonction publique fédérale;
- la création d’un poste de ministre du Gouvernement numérique et de postes de dirigeant principal des données au sein des ministères;
- des initiatives de gouvernement ouvert qui visent tous les ordres du gouvernement, y compris les municipalités, avec des liens vers des initiatives semblables dans d’autres pays.
Rôle du bureau de la statistique
Statistique Canada jouera un rôle crucial lors des prochaines étapes de la réforme du gouvernement numérique et du gouvernement ouvert.
- Soutien aux conditions préalables techniques. Statistique Canada dispose d’une expertise de classe mondiale quand vient le temps d’accroître la capacité :
- À élaborer les concepts et systèmes de classification communs qui décrivent les données, les cataloguent et permettent un accès à celles-ci;
- À déterminer les techniques qui permettent aux données de différentes sources d’être combinées pour diverses fins, tout en protégeant les renseignements personnels;
- À soutenir une hausse de la littératie numérique;
- À utiliser les données de multiples sources pour apporter des améliorations considérables aux statistiques accessibles, afin de soutenir une qualité de vie rehaussée, comme le décrit le présent document.
- Renforcer la confiance. Statistique Canada est particulièrement bien positionné pour offrir un lieu sûr et fiable où les données de différentes sources peuvent être combinées au moyen de techniques et de processus qui tiennent compte des préoccupations en ce qui concerne la protection des renseignements personnels et la confidentialité. Des mesures prises récemment par Statistique Canada ont permis d’accroître davantage ce degré de confiance :
- Un cadre de classe mondiale a été créé (le Cadre de nécessité et de proportionnalité) pour établir un équilibre entre l’utilisation, la protection des renseignements personnels et le fardeau de réponse.
- Il existe désormais des outils sophistiqués pour assurer la protection des renseignements personnels Ceux-ci font appel à des techniques qui séparent les identifiants individuels des données décrivant les personnes. Aucun fichier-maître d'enregistrements identifiables n’est créé.
Un cercle vertueux
Le rôle que Statistique Canada joue appuie le partage de données à l’échelle du système. Des quantités croissantes de données tirées des dossiers administratifs seront ajoutées au système de la statistique, tout comme les données des répondants aux enquêtes. Cela permettra, autant aux organismes qui fournissent les données administratives que les répondants aux enquêtes, d’obtenir des statistiques plus utiles. Cela permettra donc de créer un climat dans lequel on sera incité à partager encore plus de données, au fur et à mesure que le système évoluera.Encadré 3. Comparaison des produits statistiques dans un modèle à sources multiples et de ceux dans un modèle classique à source unique
Public utilisant les produits statistiques
Dans le modèle classique à source unique, les statistiques sociales s’adressent à deux publics principaux :
- Un public général qui s’intéresse aux tendances dans les domaines sociaux de la vie. Le but de ce modèle est de dresser un portrait socioéconomique et démographique de base des Canadiens. Ces données fournissent un dénominateur commun uniforme pour différentes applications, allant des indicateurs du bien-être social aux mesures de l’étendue des problèmes sociaux, en passant par les activités de marketing des entreprises.
- Les analystes et chercheurs intéressés de manière directe ou indirecte par les politiques sociales et les déterminants de problèmes sociaux.
Dans un modèle sur la qualité de vie à sources multiples, les statistiques s’adresseront aux deux mêmes publics. Cependant, on observera les différences et ajouts suivants :
- Les applications sur le plan des politiques seront plus finement adaptées aux programmes pratiques. Elles mettront l’accent sur les effets des programmes et des combinaisons de programmes sur la vie des citoyens se trouvant dans diverses situations et ayant divers besoins. Au lieu de mettre simplement l’accent sur les tendances, on tiendra également compte des considérations d’égalité et de la durabilité.
- On servira un nouveau public constitué de d’individus et de fournisseurs de services qui obtiendront des renseignements sur les probabilités qu’une option soit susceptible d’offrir les meilleurs résultats lorsqu’ils prennent des décisions dans les principaux domaines de la vie sociale.
Accessibilité des produits totalisés
- Dans le modèle classique, les utilisateurs devaient autrefois compter sur les publications imprimées faisant état des résultats d’enquête. Ces publications étaient souvent produites après un délai considérable. Plus récemment, les utilisateurs disposent d’un accès beaucoup plus souple et rapide aux tableaux de données lorsqu’ils consultent le site de Statistique Canada. Cependant, les tableaux se trouvant sur ce site sont encore organisés en fonction des sources d’enquête et de recensement individuelles.
Accessibilité des microdonnées
- Dans le modèle classique, il existe un éventail de méthodes pour accéder aux fichiers de microdonnées de source unique. Il y a également différentes restrictions touchant l’accès en raison de la protection des renseignements personnels. On considère principalement les microdonnées comme un produit additionnel pour lequel les utilisateurs doivent payer avant de le recevoir.
- Dans le modèle à sources multiples, les restrictions relatives à l’accès pour protéger les renseignements personnels seront tout aussi rigoureuses. Cependant, les microdonnées seront considérées comme un produit de base gratuit du système, alors que le système de la statistique en tant que tel fournira des microbases de données anonymisées et normalisées tirées de différentes sources, dont des données synthétiques de qualité élevée. De nombreuses bases de données normalisées contiendraient des données longitudinales et sur le parcours de vie.
Indicateurs et tableaux de bord
- Dans le modèle classique, du moins au Canada, on considère principalement que la production systématique d’indicateurs et de tableaux de bord relève des utilisateurs, pas de l’agence statistique.
- Dans le modèle à sources multiples, les indicateurs de la qualité de vie et des tableaux de bord pertinents pour les politiques seraient une fonction intégrante du site Web proposant un accès à des données agrégées et à des microdonnées.
Renseignements sur la probabilité de réussite
- Dans le modèle classique, ce produit n’existe pas.
- Dans le modèle à sources multiples,
- les fournisseurs de service, y compris ceux qui aiguillent des personnes vers des types précis de services, auraient accès à un site (créé en partenariat avec l’organisme de prestation du service en question) leur offrant des renseignements adaptés sur les interventions qui donneraient les meilleurs résultats dans le cas d’un client particulier, ainsi que des renseignements sur les façons d’accéder à l’intervention en question.
- Des personnes à la recherche de renseignements, comme des renseignements sur la recherche d’emploi ou des options de formation, auraient accès à des sites interactifs semblables (maintenus, encore une fois, dans le cadre de partenariats avec des organismes spécialisés) qui fourniraient de l’information sur les options offertes, et possiblement la réussite de chacune.
Encadré 4. Comparaison entre les données d’entrée dans un modèle à sources multiples et celles dans un modèle classique
Beaucoup plus de données d’entrée seraient recueillies :
- En raison de la demande croissante pour des statistiques désagrégées et réactives.
- En raison de la disponibilité de données pertinentes beaucoup plus détaillées de sources administratives et d’autres sources.
- En raison de la puissance informatique permettant de gérer un nombre beaucoup plus élevé de données, sans créer un fardeau de réponse et tout en assurant la protection des renseignements personnels et la confidentialité.
Un changement à l’ensemble de sources de données d’entrée
- Les recensements et enquêtes classiques, comme l’Enquête sur la population active, sont susceptibles de recueillir autant de données qu’ils l’aient fait dans le passé, ou possiblement moins de données en raison des enjeux liés au fardeau de réponse et de la disponibilité de données alternatives tirées de sources administratives et des nouvelles enquêtes plus réactives décrites ci-dessous.
- Des enquêtes plus souples. Un ensemble d’enquêtes beaucoup plus souples serait en place. Il aurait comme rôle de répondre rapidement aux demandes actuelles, en plus de fournir des renseignements sur des sujets qui ne peuvent pas être couverts de manière appropriée par d’autres sources, comme des données administratives.
- Les sources de données administratives joueraient un rôle beaucoup plus considérable, surtout au cours des cinq à dix prochaines années. En conséquence, Statistique Canada jouera donc, en partie, un rôle plus actif quant à la gestion générale des données à l’échelle du système fédéral et à l’échelle nationale.
- Des instruments hybrides conçus, dès le départ, pour recueillir des données d‘enquête et de sources administratives sont déjà en place et pourraient devenir plus courants à l’avenir. Ceci pourrait permettre aux concepteurs de tirer parti des forces des deux sources d’une manière qui n’a pas encore été évaluée.
Des sources non classiques, comme les médias sociaux ou des dispositifs de suivi individuels, joueront sans aucun doute un rôle plus important à plus long terme. Cependant, il est peu probable que ce soit au cours des cinq prochaines années, car ces sources ne sont pas représentatives ou ne sont pas à leur maturité. Il est difficile de prévoir quand ces nouvelles technologies commenceront à jouer un rôle important. Cependant, leurs effets pourraient être transformateurs. Il est fort probable qu’au cours des prochaines années, les activités expérimentales et de développement domineront.
- Les boucles de rétroaction des personnes participant à des initiatives susceptibles de donner les meilleurs résultats joueront un rôle central dans un système mature. Ces rétroactions représentant une source considérable de données permettant d’étudier les relations de cause à effet lors de l’analyse des politiques. Cependant, l’élaboration complète prendra plusieurs années.
Les données couplées deviendraient la nouvelle norme
- La caractéristique d'un système à sources multiples est sa capacité à exploiter des données provenant de sources multiples, y compris des combinaisons de données qui ne figuraient dans aucune des sources de données initiales. De nombreux ensembles de données utilisés dans ces applications renferment des renseignements se chevauchant, ce qui permet de créer des données synthétiques, en plus d’aider au contrôle de la qualité.
Accent plus prononcé sur les données longitudinales
Un nombre accru de données d’entrée prendra la forme de données longitudinales (qui portent sur la même personne au fil du temps), extraites principalement des sources de données administratives. Le modèle classique se fonde sur des enquêtes longitudinales.
Inclusion de données au sujet des personnes en fonction de leur emplacement géographique
Les données au sujet des zones géographiques seraient calculées en regroupant les caractéristiques des personnes qui y vivent et qui y travaillent. De plus, on obtiendrait des renseignements économiques et environnementaux sur ces régions à partir de sources exogènes.
- Cela permettrait de réaliser une analyse de données provenant des deux sources au niveau de la zone géographique. Il s’agit d’une forme d’analyse qui existe déjà et qui ne cesse de s’améliorer.
- Surtout, il serait possible d’imputer des données économiques et environnementales à des enregistrements individuels, en fonction du lieu de résidence de la personne. On obtiendrait ainsi une nouvelle forme d’analyse potentiellement puissante qui placerait les personnes dans leur environnement temporel et spatial.
Des données uniformes sur les programmes et services sociaux
- Dans un système arrivé à maturité, dans plusieurs années, une collecte de données fortement désagrégées au sujet d’interventions propres à des programmes et services au niveau micro serait réalisée. Ces données seraient utilisées conjointement avec les données individuelles recueillies au sujet des participants dans ces programmes. Cela permettrait d’examiner les résultats de programmes sociaux particuliers, ainsi que les effets combinés des programmes offerts par différents ordres du gouvernement.
- Il s’agit d’une approche contraire aux approches macro classiques qui examinent les systèmes dans leur ensemble, comme les systèmes de sécurité du revenu, de santé, d’éducation, de services sociaux et de justice. On recueille des renseignements sur le nombre de personnes servies et les coûts. Cependant, dans le cas des services, on ne tient pas compte d’un lien direct entre les services et les personnes servies. Cette capacité de micro-analyse couplée existe déjà pour les programmes de transfert de revenus.
Encadré 5. Traitement et analyse dans un modèle de microdonnées sur la qualité de vie à sources multiples
Cadre conceptuel : définitions normalisées au niveau micro
Lorsque des données d’entrée sont tirées de nombreuses sources, il faut disposer d’un ensemble indépendant de concepts et de définitions uniformes qui décrit les éléments de données individuels qu’on mesure.
Dans le domaine social, il faut établir des définitions normalisées pour décrire, de manière plus détaillée, les caractéristiques de ce qui suit :
- Des résidences : le lieu où les gens vivent, y compris le type et la qualité des résidences ainsi que l’emplacement géographique. (D’autres formes d’immobilier sont aussi décrites. Cependant, en ce qui concerne les statistiques sociales, on met principalement l’accent sur les logements.)
- Les caractéristiques des personnes : y compris des identificateurs démographiques et culturels de base, et un aperçu de la situation à différents moments, y compris l’état des compétences, le statut d’emploi, l’état de santé, le revenu et plusieurs autres. Ces aperçus sont également connus sous le nom de « stocks ».
- Des activités des gens : à quoi une personne consacre son temps pendant une journée, y compris un éventail complet d’activités sociales et économiques et d’opérations économiques. Ceux-ci sont également connus sous le terme de « flux ».
- Des organisations, y compris des entreprises qui sont décrites au moyen de concepts tirés du Système de comptabilité nationale et de programmes et services sociaux se fondant sur un modèle entrée-traitement-sortie.
- Des régions géographiques, y compris des caractéristiques environnementales.
Façons normalisées d’illustrer les relations
Les concepts utilisés doivent permettre une analyse des relations importantes entre les sujets énumérés ci-dessus. Voici quelques exemples :
- Les personnes qui vivent au même domicile, y compris les liens entre les membres des ménages.
- Les activités (ou flux) qui lient des personnes entre elles ou avec des organisations (y compris des opérations économiques et les flux de services et d’information).
- La proximité géographique des résidences, des organisations et du navettage.
- Les caractéristiques socioéconomiques des résidents de différentes zones géographiques.
- Le capital social, défini en fonction des relations de réseau.
Façons normalisées de montrer ou de décrire les changements au fil du temps
Il existe quatre façons principales de décrire les changements au fil du temps :
- Les données longitudinales ou de rappel, c’est-à-dire lorsque des renseignements sur une même personne sont recueillis à différents moments, ou lorsqu’on demande à la personne de se souvenir d’informations au sujet de sa situation ou de ses activités à un moment antérieur.
- Stock et données de flux, alors que les stocks à une période ultérieure équivalent aux stocks à une période antérieure, plus ou moins les flux nets ayant eu cours entre ces deux périodes.
- Les concepts liés au parcours de vie, où les flux à un moment donné dans le temps sont codés sous forme d’événements. Cela permet une analyse des transitions et trajectoires constituant les principaux domaines de la vie, comme la vie familiale, la vie professionnelle, les études ou la prestation de soins et la réception de soins.
- Les changements hypothétiques qui sont des changements pouvant s’être produits dans des systèmes agrégés se fondant sur une analyse par simulation réalisée au moyen de la microsimulation ou d’autres outils d’analyse. Lorsqu’ils sont appliqués aux probabilités de réussite des décisions individuelles au niveau micro, des outils d’analyse prédictive des options susceptibles de donner les meilleurs résultats sont utilisés.
Combinaison de données d’entrée
Les données d’entrée de multiples sources indiquées à l’encadré 4 sont combinées pour produire de nouvelles statistiques réactives sur la qualité de vie au moyen de nouveaux principes et outils.
- Les principes qui orientent le choix de sources de données. Le Cadre de nécessité et de proportionnalité renvoie aux principes utilisés pour prendre des décisions sur les sources et combinaisons de sources à employer lors d’une application particulière. Il tient compte de l’importance pour une nation que revêtent les produits statistiques à produire, et de la nécessité de minimiser le fardeau de réponse et de protéger les renseignements personnels et la confidentialité.
- Outils pour combiner les données, assurer leur qualité et protéger les renseignements personnels. On a désormais accès à un ensemble riche d’outils techniques pour coupler des données de différentes sources lorsque c’est nécessaire, créer des variables synthétiques, assurer la qualité et protéger les renseignements personnels, dont les suivants :
- Outils d’échantillonnage statistique classiques.
- Outils pour corriger les erreurs et imputer les données manquantes.
- Outils de registre créés en Scandinavie et ailleurs.
- Outils de couplage qui ne divulguent pas d’identifiants personnels et outils permettant de maintenir l’anonymat des produits statistiques.
- La microsimulation et d’autres outils pour créer des données synthétiques.
- De manière générale, des outils qui s’appuient sur de multiples instruments de comptabilité (comptabilité en partie double) intégrés aux concepts et aux définitions normalisés au niveau micro.
- Outils d’analyse. Pour analyser les riches microdonnées, on a recours à un vaste éventail d’outils analytiques existants et de nouveaux outils analytiques, notamment ce qui suit :
- Des microsimulations statiques et dynamiques.
- Des outils géomatiques pour l’analyse spatiale.
- L’intelligence artificielle et l’apprentissage machine.
- Les outils analytiques longitudinaux et du parcours de vie.
- Des méthodes mixtes, y compris de nouvelles possibilités pour la recherche qualitative.
- Des outils analytiques interactifs, incluant les outils de visualisation.
Description de la figure 1
Le titre de l'infographie est « Un modèle logique d’un système mature à sources multiples de statistiques sociales nationales ».
L'infographie présente une série de boîtes de texte organisées sous quatre sous-titres.
Les boîtes de texte sont reliées par des flèches pleines ou en pointillés. Une flèche pleine représente un flux de données ou des informations descriptives sur ces données. Une flèche en pointillé représente un flux de conseils ou une direction.
Le premier sous-titre est « Données d’entrées ». Sous ce sous-titre, une première boîte de texte indique « Gouvernance, mobilisation et conseils d’experts et d’utilisateurs (Liens, non illustrés, entre toutes les parties du système) ».
Une deuxième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Données d’entrées » indique « Demandes pour recueillir de nouvelles statistiques ».
Une troisième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Données d’entrées » indique « Données d’entrées sur les personnes : d'enquêtes et de recensements, de dossiers administratifs, et de sources non traditionnelles ».
Une quatrième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Données d’entrées" indique "Données sur les programmes sociaux et les institutions ».
Une cinquième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Données d’entrées" indique "Données sur les régions géographiques ».
Une sixième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Données d’entrées" indique "De nouvelles données découlant des usages directs par les personnes ».
Une septième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Données d’entrées » indique « Nouvelles données créées par des manipulations internes d'ensembles de données se chevauchant* ». L'astérisque est associé à la remarque suivante : « Il faut noter que l’intrant « Nouvelles données créées par manipulation interne » fait techniquement partie de la fonction de traitement ».
Le deuxième sous-titre est « Processus ». Sous ce sous-titre, une première boîte de texte indique « Maintien du cadre conceptuel (concepts, définitions, normes et protocoles uniformes) ».
Une deuxième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Processus » indique « Réalisation d'enquêtes et de recensements ».
Une troisième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Processus » indique « Production de versions fiables sur le plan statistique des sources de données originales ».
Une quatrième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Processus » indique « Maintenir en bon état les bases de données internes pour stocker et manipuler les données ».
Une cinquième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Processus » indique « Maintenir en bon état le Système de documentation des données. (Documenter la qualité des données, y compris l’écart par rapport aux normes du Cadre conceptuel) ».
À côté des cinq boîtes de texte décrites ci-dessus, se trouvent deux autres boîtes de texte. La première se lit comme suit : « Analyse, recherche et méthodes internes: diffusion de nouvelles statistiques ; analyse des données sociales ; méthodes de traitement des statistiques et des données ; normes statistiques ; normes de protection des renseignements personnels/confidentialité/confiance ; liens internationaux ».
La deuxième boîte de texte indique « Fonctions de planification, d’établissement de budget, d'affectation des ressources et de mesure du rendement. Note : les liens (non illustrés) renvoient à toutes les fonctions de traitement ».
Le troisième sous-titre est « Produits ». Sous ce sous-titre, une première boîte de texte indique « Site d'accès commun : indicateurs de mieux-être social ; tableaux de bord ; données complémentaires ; articles analytiques ».
Une deuxième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Produits » indique « Données auxquelles les utilisateurs accèdent : données de source fiable sur le plan statistique (fichiers de microdonnées à grande diffusion) ; données agrégées ; bases de microdonnées normalisées à sources multiples ; applications à usage particulier ».
Une troisième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Produits » indique « Bases de données associées sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats ».
Le quatrième sous-titre est « Résultats (utilisations des statistiques) ». Sous ce sous-titre, une première boîte de texte indique « Meilleure analyse des politiques et des programmes ».
Une deuxième boîte de texte apparaissant sous le sous-titre « Résultats (utilisations des statistiques) » indique « Soutien au processus décisionnel public et privé, y compris de nouvelles utilisations directement par les citoyens et les fournisseurs de services pour prendre des décisions personnelles éclairées ».
Une note au bas de la figure 1 indique : « Note : Le schéma montre le modèle logique pour l’ensemble du système des statistiques nationales sur la qualité de vie, pas seulement les parties qui relèvent du secteur responsable de la statistique sociale, de la santé et du travail. »
2. Résultats : le but et la portée du système évolutif des statistiques sur la qualité de vie
La section 2.1 examine le premier résultat parmi les deux qui sont indiqués dans le schéma logique à la figure 1, c’est-à-dire le soutien aux politiques et aux programmes.
La section 2.2 fournit une description semblable de l’objectif associé au soutien au processus décisionnel.
La section 2.3 fait état d’un énoncé de vision et de mission possible.
2.1. Soutien aux politiques et aux programmes
Une longue description du résultat : soutenir les politiques et programmes
Le système national des statistiques sur la qualité de vie fournira des renseignements accessibles, désagrégés et récents sur :
- Les tendances, les niveaux, les inégalités et les risques en matière de durabilité associés au mieux-être et à la qualité de vie, pour l’ensemble de la population et différents groupes de population, ainsi que pour diverses façons en fonction desquelles les interventions stratégiques sociales sont organisées, comme la santé, le revenu ou l’apprentissage.
- Les causes de ces niveaux, tendances, inégalités et risques en matière de durabilité, le rôle des politiques gouvernementales actuelles, ainsi que les solutions de rechange aux initiatives existantes, pour améliorer le mieux-être.
Fournir des données probantes pour soutenir les politiques et les programmes a toujours été l'objectif principal des statistiques sociales nationales. Le Canada a toujours eu une réputation d’excellence de classe mondiale en matière de statistique. En ce qui concerne son but principal classique, à savoir qu’il doit soutenir les politiques et programmes sociaux, l’organisme peut mettre à profit cette force.
Cependant, il reste encore beaucoup de travail à faire pour répondre pleinement aux demandes stratégiques décrites dans le chapitre 1. On peut le voir dans l’encadré, qui fournit une version plus détaillée du résultat résumé à la figure 1. Même si cette formulation n’est fournie qu’à titre d’illustration, elle saisit la réflexion récente au Canada et à l’échelle internationale.
La forme longue de l’énoncé suggère que le système mature devrait être conçu de manière à améliorer les initiatives existantes dans les domaines suivants :
Répercussions en ce qui concerne la conception du système à sources multiples
- Une capacité de faire le suivi de manière opportune et souple, qui touche tous les domaines du mieux-être social et qui fournit des indicateurs sur les tendances, les niveaux, les inégalités et la durabilité.
- Une capacité de réaliser des analyses causales en fonction de descripteurs détaillés des personnes au moyen d’outils longitudinaux microanalytiques.
- L’intégration de descripteurs détaillés uniformes des produits des programmes et services sociaux et de leurs bénéficiaires.
- Suivi. Aucune capacité n’a été définie pour faire le suivi des différentes dimensions du mieux-être social, d’une manière qui soit actuelle, comparative et fasse autorité. Les renseignements sur l’inégalité et les risques relatifs à la durabilité ne sont pas aussi précis que les indicateurs sur les tendances et niveaux.
- Cause et effet. Le système s’améliore. Cependant, il affiche encore des faiblesses pour mesurer les interactions entre les multiples facteurs qui affectent le mieux-être dans différents groupes de population, comme la combinaison d’un emploi, d’une santé ou de compétences médiocres, le fait de vivre seul et d’un mauvais logement.
- Effets des programmes. La majorité des analyses des effets sociaux qu’ont les politiques sont inadéquates, puisqu’elles ignorent les éléments évidents, c’est-à-dire le fait qu’il existe rarement une relation unique entre un seul programme gouvernemental (ou des services fournis par des institutions d’ordre social, comme des écoles, des hôpitaux et des organismes communautaires) et le mieux-être d’une personne.
- Il existe des données appropriées sur les effets directs des programmes qui offrent un revenu.
- Il existe des données incohérentes sur les effets des programmes qui proposent des services.
- C’est pourquoi il n’existe quasiment aucun renseignement sur les effets combinés des programmes de revenu et de service de tous les ordres du gouvernement sur la vie des gens.
Les conséquences de la conception du nouveau système à sources multiples sont illustrées dans le deuxième encadré plus haut.
2.2. Appuyer la prise de décisions publiques et privées
Le deuxième objectif ou résultat du système statistique est de soutenir de meilleures décisions par un large éventail d'acteurs, du secteur public et privé.
Processus décisionnel public
Il y aura amélioration du processus décisionnel public en raison de ce qui suit :
- Les utilisations faites des politiques et programmes décrits ci-dessus, y compris l’utilisation de scénarios de simulation plus rigoureux;
- La prestation de renseignements sur les options susceptibles d’offrir les meilleurs résultats directement aux organismes qui offrent des services au sein du réseau public. On examine cette question ci-dessous.
Processus décisionnel privé des organisations
Présentement, les organisations utilisent directement les données à des fins de marketing dans la plupart des cas. Les données démographiques, socioéconomiques et sanitaires soutiennent souvent les fonctions de marketing des entreprises et des institutions qui offrent des services de santé, d’éducation et d’autres services sociaux. Les statistiques sociales nationales proposent un type de dénominateur commun qui décrit les besoins et caractéristiques des clients potentiels des produits et services de ces organisations. Les projections relatives aux principales variables démographiques sont particulièrement utiles dans le cadre des initiatives de planification des organisations publiques et privées.
- Il arrive souvent que ce type d’information soit fourni par des entreprises privées de recherche commerciale qui combinent les données du système national de la statistique à des données obtenues auprès d’autres sources.
- Le passage à un modèle à sources multiples dans le système national offrira de meilleurs dénominateurs statistiques, en raison de la granularité accrue.
Processus décisionnel privé des universitaires et chercheurs
La plupart des recherches universitaires sont, évidemment, directement ou indirectement liées aux usages qu’on fait des politiques et programmes décrits ci-dessus. De plus, un vaste éventail d’études sociales universitaires, surtout la recherche qui examine les dimensions longitudinales de la vie, tirera parti de la hausse de la granularité et de l’intégration des statistiques produites par le système à sources multiples. L’ajout des concepts liés au parcours de vie au cadre conceptuel au niveau micro facilitera la réalisation d’analyses combinant des aspects qualitatifs et quantitatifs. De nombreux nouveaux outils d’accès et d’analyse sont en cours d’élaboration pour soutenir les chercheurs externes (dans les centres de données de recherche et par l’intermédiaire d’un ensemble d’outils virtuels, y compris l’initiative de plateforme d’Analyse des données en tant que service), ainsi que les chercheurs autorisés d’autres ministères (comme les laboratoires virtuels de données).
Encadré 6. Soutenir la prise de décisions par les citoyens et des fournisseurs de services
La rhétorique
Parmi les thèmes familiers qu’aborde depuis longtemps la littérature en politique sociale, il y a l’importance de délaisser les systèmes conçus pour faciliter la tâche aux responsables chargés d’offrir des programmes et services très cloisonnés, et de passer à des systèmes axés sur les besoins et les situations des usagers des programmes et services.
- En santé, certains demandent depuis des décennies qu’on passe des services axés sur les maladies à des services axés sur les patients, en mettant l’accent sur la santé et le mieux-être de la population. Même si les progrès réalisés ont été limités, un article récent de C. D. Howe illustre comment le passage phénoménal vers les soins virtuels pendant la COVID-19 constitue une occasion d’adopter un système de santé plus axé sur les patients et plus rentable.
- Les enseignants souhaitent pouvoir passer de salles de classe se fondant sur le même modèle à un apprentissage axé sur les élèves. Encore une fois, il est possible que l’expérience vécue dans le cadre de l’apprentissage virtuel favorisé par la COVID donne l’occasion de faire de véritables progrès au cours des prochaines années.
- Les gestionnaires de cas et les conseillers souhaitent coordonner des ensembles souples d’interventions sociales, en matière de santé et en matière d’apprentissage qui sont adaptés aux besoins individuels, même si les composantes de ces ensembles n’ont pas été conçues pour être compatibles.
- On demande aux services de police et aux services sociaux de coordonner leurs activités communautaires. Cependant, il arrive souvent qu’ils n’aient pas les ressources pour le faire de manière efficace.
- Plusieurs demandent sans relâche que le labyrinthe actuel des programmes de sécurité du revenu complexes et se chevauchant devienne plus accessible, c’est-à-dire que le système se charge de regrouper les ensembles de prestations les plus avantageux pour les bénéficiaires, au lieu de laisser aux bénéficiaires potentiels le soin de déterminer leur admissibilité.
La réalité
Malgré les nombreux efforts déployés et certaines réussites, ainsi que les possibilités d’amélioration que suggèrent la pandémie, les fournisseurs de programmes et de services sociaux fonctionnent encore, en grande partie, en fonction d’un cloisonnement organisé d’une façon conçue pour soutenir la responsabilité et l’efficacité de chaque cloison.
- Les obstacles empêchant d’aller de l’avant dans le domaine des programmes de soutien du revenu relèvent, en grande partie, des secteurs de compétence, en plus d’être d’ordre culturel.
- Cependant, dans le secteur des services, l’absence de renseignements adéquats sur les types et ensembles de services et de soutien qui donnent les meilleurs résultats pour améliorer la qualité de vie au niveau individuel représente un obstacle fondamental lorsqu’on veut passer à un modèle axé sur le client.
En l’absence de telles données probantes évidentes, il est impossible de créer des systèmes transversaux de prestation axée sur le client qui sont responsables, efficaces et efficients.
Des améliorations fondamentales deviennent possibles
En raison de nouvelles sources de données et de techniques d’analyse prédictive, il est possible de faire de véritables progrès pour fournir des données probantes statistiques nécessaires pour soutenir le passage à des systèmes axés sur la clientèle en ce qui concerne la santé, l’éducation et les services sociaux. Il est désormais possible d’anticiper le jour où des renseignements statistiques individualisés sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats seront fournis directement aux personnes et aux fournisseurs de services :
- Lorsqu’ils prennent des décisions dans les domaines sociaux de la vie, au moment où ils prennent ces décisions.
- En fonction des probabilités de réussite calculées à partir des options qui ont donné les meilleurs résultats dans des situations semblables dans le passé.
Dans certains domaines, comme les programmes de formation et du marché du travail, les microdonnées de sources multiples nécessaires sont accessibles depuis la fin des années 1990, même si le cloisonnement des secteurs de compétence a empêché leur utilisation, sauf lors des évaluations.
- Dans d’autres domaines de service, il faudra des années pour créer les microdonnées à sources multiples nécessaires, avec le niveau de détail requis, afin de calculer des estimations raisonnables de la réussite probable.
- Dans tous les cas, la réussite dépendra de la collecte des microdonnées nécessaires et du lancement de projets pilotes et de démonstration au cours des prochaines années, afin de créer les outils qui permettront d’utiliser ces renseignements détaillés dans le cadre d’applications susceptibles d’offrir les meilleurs résultats.
Avec des avantages potentiels élevés
Les avantages d’un tel processus graduel et expérimental seront éventuellement énormes :
- pour les personnes elles-mêmes;
- pour les personnes qui conçoivent et gèrent des programmes sociaux qui auront aussi accès à des microdonnées sur les options qui sont susceptibles d’offrir le meilleur résultat;
- pour la société, en raison du fonctionnement amélioré des systèmes de santé et d’éducation, du marché du travail, et d’autres systèmes sociaux, y compris des réductions de coût visant les programmes de rattrapage du gouvernement;
- pour le système de la statistique, car un nombre accru de personnes tireront directement parti de son fonctionnement, en raison d’un niveau de confiance et d’un soutien accrus, et de nouvelles boucles de rétroaction en ce qui concerne les données qui amélioreront constamment notre capacité à trouver les options qui donnent les meilleurs résultats.
Processus décisionnel privé des personnes
Présentement, les Canadiens utilisent surtout les données de manière indirecte. Certains Canadiens peuvent consulter le site Web de Statistique Canada pour obtenir des renseignements généraux qui leur permettront de prendre des décisions personnelles. Il est fort probable que ces utilisations directes soient infimes par rapport aux avantages indirects des statistiques relatives aux politiques décrites ci-dessus. Ces utilisations permettront d’élaborer de meilleurs programmes et politiques, en plus d’avoir des médias mieux informés. Cela aura des effets positifs importants quand viendra le temps d’améliorer la vie des gens et le fonctionnement des institutions.
Les utilisations directes par les personnes sont susceptibles d’augmenter. On reconnaît bien l’importance de soutenir directement les gens. Par exemple, comme on peut le lire dans l’encadré, l’initiative de modernisation actuelle de Statistique Canada souligne l’importance de soutenir la prise de décisions de qualité par les citoyens.
Nouvel accent sur le service aux individus
Parmi les objectifs de la modernisation, deux mettent précisément l’accent sur la prestation d’un meilleur service aux Canadiens :
- Produire des statistiques plus récentes et adaptées afin de s’assurer que les Canadiens aient accès aux données dont ils ont besoin au moment opportun.
- Élaborer et publier des statistiques plus granulaires afin de s’assurer que les Canadiens disposent des renseignements détaillés dont ils ont besoin pour prendre les meilleures décisions possibles.
Cependant, en réalité, un système de la statistique fondé sur des statistiques tirées de sources uniques fournit, en pratique, peu de renseignements qui peuvent être utilisés, de manière directe et immédiate, par les personnes pour prendre des décisions.
En revanche, dans un système à sources multiples, il est possible d’accéder à un nombre incalculable de renseignements à l’appui d’un vaste éventail de décisions individuelles, au moyen des outils d’analyse prédictive. Même si cela exigera énormément de travail de développement, à long terme, ces usages pourraient devenir un résultat prépondérant du système de la statistique sociale.
Comme l’explique l’encadré 6, ce changement quant à la manière de servir les Canadiens répond directement à une aspiration de longue date dans la plupart des domaines de la politique sociale, alors que très peu de progrès ont pu être faits en raison d’un manque de statistiques connexes.
Les données sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats représenteront les avantages à long terme les plus importants. En raison du passage à un système à sources multiples, il sera possible de fournir aux citoyens et aux fournisseurs de services des renseignements en temps réel au sujet des types d’interventions sociales ou en santé susceptibles de donner les meilleurs résultats, en fonction de ce qui a le mieux fonctionné dans des situations semblables dans le passé.
2.3. Un énoncé de vision et de mission, et un nouveau titre
La rédaction d’un énoncé au sujet du but et de la portée du système à sources multiples de statistiques sur la qualité de vie pourrait aider à coordonner les activités de mise en œuvre. Il pourrait être utile quand vient le temps d’accroître le niveau de compréhension chez les utilisateurs et partenaires.
L’encadré 7 fournit l’ébauche d’un tel énoncé de vision et de mission. L’énoncé n’est fourni qu’à des fins d’illustration, et n’est réservé qu’à des fins de planification. La version définitive se fonderait sur des consultations, et serait rédigée de manière plus élégante.
Sous l’énoncé, l’encadré explique les facteurs pris en considération lors de la rédaction, y compris les réflexions sur la portée du mandat de Statistique Canada dans le domaine des statistiques sociales, et le motif justifiant le remplacement du terme statistiques sociales par statistiques sur la qualité de vie.
Encadré 7. Ébauche de l’énoncé de vision et de mission pour le système national des statistiques sur la qualité de vie
Vision
Fournir les données statistiques dont les gens, les organisations et les gouvernements ont besoin pour collaborer afin d’améliorer la qualité de vie au Canada.
Mission
Le système national des statistiques sur la qualité de vie soutiendra l’élaboration et l’évaluation des politiques et programmes sociaux publics, en fournissant des renseignements récents et accessibles sur :
- Les tendances, les niveaux, les inégalités et les risques relatifs à la durabilité associés au mieux-être et à la qualité de vie, de manière générale et pour différents groupes de population, ainsi que les différentes façons par lesquelles les interventions en matière de politique sociale sont organisées, comme la santé, le revenu ou l’apprentissage.
- Les causes de ces niveaux, tendances, inégalités et risques en matière de durabilité, le rôle des politiques gouvernementales actuelles, ainsi que les solutions de rechange aux initiatives existantes, pour dans l’amélioration la qualité de vie.
Le système soutiendra le processus décisionnel des gouvernements, des entreprises, des fournisseurs de services sociaux et des citoyens individuels, en fournissant des renseignements récents et accessibles sur les caractéristiques et activités sociales des Canadiens représentatifs, en plus de faire état de l’influence des programmes et interventions sociaux sur celles-ci.
Points pris en considération pour préparer l’ébauche de l’énoncé de vision et de mission
Conformité avec la mission générale de Statistique Canada
Les deux résultats du modèle à sources multiples proposé sont les mêmes que celui du premier objectif de Statistique Canada, comme il est décrit dans l’énoncé de mandat et les objectifs énumérés sur le site Web de l’organisme, c’est-à-dire :
- Fournir des renseignements et des analyses statistiques sur la structure économique et sociale du Canada, afin de :
- permettre l’élaboration et l’évaluation des politiques et des programmes publics;
- améliorer la prise de décisions dans les secteurs public et privé au profit de tous les Canadiens.
Points à prendre en considération pour formuler un énoncé de vision et de mission
- Une formulation qui va de pair avec une approche graduelle quand vient le temps de fournir directement des statistiques sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats.
- Une formulation qui souligne l’importance des partenariats et de l’horizontalité intersectorielle au sein du système de la statistique et lors de l’utilisation des statistiques.
- Une formulation qui ne suggère pas que le système national exerce un monopole sur les statistiques sociales.
Portée et limites
En ce qui concerne cette dernière puce, il pourrait être utile que l’énoncé de mission fasse état des principaux rôles que le système national jouera, à savoir :
- Des statistiques associées à des personnes représentatives à l’échelle nationale qui décrivent leur qualité de vie et les facteurs ayant une incidence sur cette qualité de vie.
Le système national financé par le gouvernement fédéral devrait mettre l’accent sur les statistiques qui s’appliquent partout au pays. Il ne devrait pas favoriser, de manière arbitraire, une province ou une localité.
- Des statistiques qui décrivent les programmes et services sociaux.
Cependant, la formulation de l’énoncé de mission ne devrait pas écarter les exceptions suivantes :
- Des projets de démonstration ou des études pilotes qui ne sont pas représentatifs à l’échelle nationale, mais qui peuvent habituellement être élargis à l’échelle nationale si les ressources et la demande existent.
- Dans certains cas, les données représentatives nécessaires ne sont pas accessibles. Il faut donc avoir recours à des données indirectes non représentatives, comme c’est le cas lors d’initiatives fondées sur l’approche participative.
- Autres exceptions. Il existera toujours des cas dans lesquels seul le système national de la statistique dispose de l’expertise et de la capacité requises pour entreprendre d’importants projets dont la portée n’est pas nationale ou pour tenir compte d’enjeux sociaux qui ne se fondent pas sur des données au sujet de personnes. Dans ce cas, les décisions peuvent être prises au niveau de la haute gestion, afin de définir les exceptions et de réaliser de tels projets en fonction du principe de recouvrement des coûts.
Titre – le nom que nous utilisons
L’emploi du terme statistiques sur la qualité de vie, au lieu du terme statistiques sociales plus familier, n’indique pas de changement dans la portée de ce qui est inclus dans les domaines sujets-matières. Le terme va plutôt de pair avec les termes utilisés dans le budget de 2021. Il sert à illustrer qu’on mettra désormais l’accent sur une compréhension au niveau des déterminants de la qualité de vie au niveau de la personne.
Le changement pourrait également résoudre quelques ambiguïtés actuelles en ce qui concerne l’emploi du terme « social » :
- Parfois, le terme « statistiques sociales » renvoie à tous les domaines de la société qui ne relèvent pas des statistiques économiques ou environnementales, même si, de manière logique, « société » est un terme général et l’économie n’est qu’une dimension de la société.
- De plus, même dans le domaine traditionnel des statistiques sociales, le terme « social » est parfois utilisé pour ne désigner que les éléments résiduels. Par exemple, le titre de l’organisation de Statistique Canada, le Secteur de la statistique sociale, de la santé et du travail, laisse entendre, de manière logique, que les statistiques sur la santé et le travail ne sont pas des statistiques sociales, même si la véritable signification est « statistiques sociales, y compris celles associées à la santé et au marché du travail ».
- Il y a un degré d’ambiguïté supérieur en ce qui concerne le terme « statistiques sociales et de la santé » fréquemment utilisé, qui renvoie parfois à des « statistiques sociales, y compris les statistiques de la santé de la population ». Dans d’autres situations, le terme est plus large et renvoie à des « statistiques sociales, y compris les statistiques de la santé de la population et sur le fonctionnement du système de santé qui met l’accent sur les maladies ».
3. Produits : produits statistiques
Le présent chapitre porte sur les produits, c’est-à-dire les produits statistiques du système national des statistiques sur la qualité de vie proposé, qui ont été déterminés à la figure 1.
- La section 3.1 décrit le site Web ou le portail interactif proposé, y compris des indicateurs et des tableaux de bord. Elle porte sur les progrès réalisés jusqu’à maintenant et la nécessité de prendre d’autres mesures.
- La section 3.2 décrit les progrès réalisés et les prochaines étapes en ce qui concerne l’accès à des données agrégées.
- La section 3.3 décrit les progrès réalisés et les travaux nécessaires en ce qui concerne l’accès à des microdonnées.
- La section 3.4 porte sur les bases de données associées qu’il faudra bâtir pour produire des renseignements sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats qui sont adaptés au processus décisionnel individuel.
3.1. Progrès réalisés pour bâtir le site Web interactif
L’encadré 3 décrit l’information sur la qualité de vie qui serait disponible sur le site de Statistique Canada:
- Sur lequel toutes les nouvelles statistiques sociales seraient disponibles le jour de leur diffusion.
- Qui comprendrait des indicateurs généraux de la qualité de vie et des tableaux de bord flexibles présentant des indicateurs connexes à un niveau pertinent pour les programmes stratégiques pratiques.
- Qui permettrait de préciser les recherches pour obtenir des microdonnées et des données agrégées détaillées, qui sont décrites aux sections 3.2 et 3.3.
Motifs justifiant la diffusion sur un site Web commun. Continuant la pratique actuelle d’utiliser un site Web commun pour la diffusion de toutes les statistiques sociales les plus récentes, comme les données les plus récentes de l’Enquête sur la population active ou les tableaux du recensement les plus récents, comporte de nombreux avantages, dont les suivants :
- Ce site Web permet aux rédacteurs de communiqués de presse et de matériel connexe de situer les statistiques actuelles dans le contexte d’autres changements sociaux vécus, y compris le lien entre les données actuelles et le narratif plus général que racontent les indicateurs sociaux.
- Il permet aux médias et à d’autres lecteurs d’accéder avec facilité à des indicateurs et tableaux de bord connexes, ainsi qu’aux microdonnées et données tabulaires qui y sont liés.
- Les utilisateurs qui consultent les statistiques obtiendront toujours les chiffres les plus récents.
- De manière plus générale, le site confirme le passage du modèle classique au modèle à sources multiples plus souple.
Motifs justifiant l’ajout d’indicateurs sociaux systématiques et de tableaux de bord pertinents pour les politiques. L’encadré 8 décrit le degré d’intérêt constamment manifesté à l’égard des indicateurs généraux qui font le suivi des progrès et signalent les problèmes éventuels dans l’atteinte d’une qualité de vie élevée. On valorise, en partie, ces systèmes parce qu’ils promettent de neutraliser la nature fortement cloisonnée de la plupart des statistiques sociales actuelles et des politiques qu’elles soutiennent. Cependant, l’encadré 8 précise que les indicateurs ne sont pas énormément utilisés lors de l’élaboration pratique des politiques. Il propose une meilleure approche se fondant sur un modèle de niveau micro à sources multiples.
Encadré 8. Un rôle différent pour les indicateurs sociaux et les tableaux de bord relatifs aux politiques
L’intérêt manifesté envers les indicateurs sociaux continue d’être élevé
Depuis de nombreuses décennies, des efforts sont déployés pour neutraliser la nature cloisonnée des statistiques sociales, en créant des indicateurs sociaux qui proposent une mesure multidimensionnelle de la qualité de vie dans une société.
Le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi de 2009 a favorisé l’élan du mouvement relatif aux indicateurs sociaux, y compris l’élaboration de l’Indicateur du vivre mieux de l’OCDE. Présentement, certains gouvernements, dont celui du Canada, évaluent des façons d’intégrer leur processus de planification et d’établissement du budget à un cadre axé sur la qualité de vie.
Contenu de la plupart des initiatives traditionnelles relatives aux indicateurs sociaux
Généralement, les initiatives relatives aux indicateurs sociaux comprennent un nombre gérable d’indicateurs qui tentent de résumer des changements clés observés dans différents domaines qu’on juge être associés étroitement à la qualité de vie, comme la santé, l’apprentissage, le revenu, l’inégalité, la durabilité et la perception du bonheur.
- Les indicateurs sont organisés en plusieurs niveaux, alors que les indicateurs les plus sommaires se trouvent au niveau supérieur. D’autres divisions ont lieu au second niveau et aux niveaux plus bas.
- Puisqu’il n’existe pas de consensus en ce qui concerne la définition du mieux-être, une grande part de créativité et des consultations ont permis leur création.
Leurs faiblesses
Malgré leur attrait théorique, les indicateurs sociaux traditionnels ont eu relativement peu d’incidence sur l’élaboration de politiques sociales pour les raisons suivantes :
- Le manque d’avis unanime quant à la définition du mieux-être.
- Le manque de symétrie entre le contenu des indicateurs et les priorités dans lesquelles les discussions stratégiques s’inscrivent. Il arrive rarement que les décisions stratégiques soient prises au degré de généralité le plus élevé qu’on trouve parmi les niveaux traditionnels d’indicateurs sociaux.
- Les indicateurs traditionnels ne fournissent pas d’accès rapide aux données à l’appui, afin de faciliter une analyse de suivi.
- Les délais sont souvent longs avant la diffusion des indicateurs. Ils prennent souvent la forme de rapports imprimés annuels, plutôt que de sites Web récents et interactifs.
La solution proposée
Les indicateurs se trouvant sur le site Web interactif :
- Fourniront du contexte pour les tableaux de bord d’indicateurs à un niveau beaucoup plus bas qui sont d’une utilisé réelle dans les contextes de politiques, en plus d’offrir un accès rapide à ceux-ci.
- Ils ne s’agirait pas d’une manière officielle et de haut en bas de définir les composantes du mieux-être ou les éléments déterminants d’une qualité de vie élevée. On considérerait plutôt qu’il s’agit d’indicateurs choisis par les éditeurs de la page Web parce qu’ils suscitent actuellement énormément d’intérêt ou qu’ils correspondent à des objectifs stratégiques précis, comme l’atteinte des cibles en matière de réduction de la pauvreté.
- Les utilisateurs intéressés seraient incités à créer des ensembles d’indicateurs généraux qui tiennent compte de leurs intérêts.
- On ne considérerait pas qu’ils livrent concurrence à l’approche officielle « correcte », mais qu’ils sont plutôt le reflet légitime des différentes priorités de divers groupes.
- Par exemple, les articles de médias pourraient comparer les ensembles d’indicateurs choisis par des groupes d’affaires qui s’intéressent à l’efficacité à ceux choisis par des groupes qui s’intéressent à l’égalité, à la durabilité ou aux communautés défavorisées.
Un ensemble d’indicateurs communs
En tout temps, un ensemble d’indicateurs de base serait mis en évidence, afin de couvrir les sujets suscitant le plus d’intérêt d’un point de vue pancanadien.
- Si, comme le suggère le budget de 2021, le gouvernement du Canada devait adopter un ensemble normalisé d’indicateurs sur la qualité de vie dans le cadre du processus budgétaire, ces indicateurs seraient mis en évidence.
- Parmi les solutions de rechange, il y a une version canadienne des indicateurs du vivre mieux de l’OCDE.
- Le site Web ne publierait pas une seule mesure générale du mieux-être. On cherche à passer à un niveau plus précis avec l’utilisation de tableaux de bord plus pertinents sur le plan des politiques, au lieu de passer à des niveaux supérieurs axés sur les théories.
Tableaux de bord pour un usage stratégique
On créerait des tableaux de bord d’indicateurs de niveau inférieur. En fonction des consultations, ils mettraient l’accent sur différentes priorités courantes en termes de politiques, dans le cadre desquelles les décisions sont vraiment prises.
- Il n’est pas nécessaire que les différents tableaux de bord respectent le même format. Ils pourraient se chevaucher. Par exemple, différents tableaux de bord pourraient être créés à l’appui de groupes se penchant sur différents aspects de la même question stratégique, notamment :
- Des tableaux de bord conçus pour les personnes qui se penchent sur un enjeu dans une région géographique particulière.
- Des tableaux de bord mettant l’accent sur les effets sur différents groupes de population.
- Des tableaux de bord complexes qu’on pourrait appeler carrefours de données, comme ceux qu’on trouve sur le site de Statistique Canada actuel.
- Ils seraient conçus pour fournir un petit ensemble d’indicateurs à l’appui de l’analyse d’un enjeu spécifique en termes de politiques, y compris des graphiques interactifs, s’il y a lieu.
- Le site offrirait un accès rapide à un grand nombre de tableaux de bord normalisés qui sont actuellement populaires.
- De plus, les utilisateurs seraient invités à créer leurs propres tableaux de bord. À la prochaine ouverture de session, les utilisateurs devraient indiquer s’ils souhaitent voir une version mise à jour de ces tableaux de bord conservés.
Pourquoi peut-on faire preuve de tant de souplesse en ce qui concerne les indicateurs et tableaux de bord?
Le système proposé peut être souple, car des concepts uniformes et intégrés font partie des microdonnées sous-jacentes. Par exemple, lorsqu’il faut envisager de faire un changement à un indicateur ou à un tableau de bord général, on peut tout simplement le remplacer par un indicateur qui est accompagné de sa série chronologique historique, d’une manière qui permet une comparaison directe de l’ancien indicateur à l’indicateur de remplacement.Progrès réalisés jusqu’à maintenant et nécessité de prendre d’autres mesures
De nombreuses caractéristiques souhaitées du site Web interactif proposé se trouvent déjà sur le site Web actuel de Statistique Canada, qui devient de plus en plus puissant.
- Les nouvelles données sont diffusées dans la section du site Web réservée au Quotidien. On trouve souvent des commentaires utiles sur les répercussions élargies des nouveaux renseignements, même si on met l’accent sur les renseignements tirés d’une enquête ou d’une autre source statistiques particulière. D’autres travaux sont nécessaires pour développer la capacité de diffuser des nouvelles données dans le contexte d’un ensemble élargi d’indicateurs de la qualité de vie.
- Indicateurs. La liste des indicateurs clés publiée sur la page du Quotidien du site Web permet d’accéder facilement à d’importants indicateurs indépendants, tout comme les indicateurs clés affichés sur d’autres pages, comme le carrefour statistique sur le genre, la diversité et l’inclusion. Cependant, d’autres travaux sont nécessaires pour créer un ensemble systématique d’indicateurs de la qualité de vie.
- Un travail de développement, mandaté par les lettres de mandat ministérielles et mentionné dans le budget 2021, est en cours avec le ministère des Finances pour explorer la création de tels indicateurs dans le contexte de la formulation des politiques et de la budgétisation.
- Aucune décision n’a encore été prise sur la manière de procéder, s’il y a lieu. Cependant, la collaboration qui a eu lieu signifie que si de tels indicateurs sont adoptés, ils seront mesurables et pourront être inclus dans le site web interactif proposé.
- Tableaux de bord. Sur le site Web actuel, on trouve déjà un certain nombre de tableaux de bord qui ont été conçus attentivement pour faire la lumière sur des politiques et programmes particuliers qui vont de pair avec les lignes directrices proposées dans l’encadré 8. Il existe déjà une poignée de tableaux de bord sur le site web actuel qui ont été soigneusement conçus pour faire la lumière sur des politiques et des programmes spécifiques. Ceux-ci font écho à ce qui a été décrit dans l'encadré 8. On compte notamment de nombreux tableaux de bord associés à la lutte contre la COVID-19 et au Carrefour des dimensions de la pauvreté, qui comprend 12 indicateurs. Dans le cadre des travaux futurs, des consultations conçues pour accroître de manière considérable le nombre de ces tableaux de bord seront tenues.
- Interactivité et visualisations. Le site propose des outils de plus en plus puissants pour visualiser et schématiser les données, y compris des outils interactifs. Également, on prévoit créer d’autres graphiques et outils de schématisation thématique dynamiques. Autrement dit, le rythme de progrès actuel est excellent. Au cours des prochaines étapes, il faudrait permettre aux utilisateurs d’extraire leurs propres tableaux de bord individualisés.
3.2. Accès aux données totalisées : progrès réalisés jusqu’à maintenant et prochaines étapes
Des améliorations apportées récemment sur le site Web de Statistique Canada, dont le passage de CANSIM à l’ECDS, ont représenté des étapes importantes pour permettre un accès souple à des données agrégées. De plus, un plan devrait être élaboré, en consultation avec les utilisateurs, afin d’ajouter de nouveaux tableaux qui :
- Sont fondés sur des données tirées de fichiers de microdonnées couplées et qui comprennent des variables synthétiques. Par exemple, les chercheurs de Statistique Canada produisent de nombreux rapports ponctuels pratiques sur différents sujets courants au moyen de données couplées. Certains renferment des tableaux qui pourraient intéresser plusieurs personnes s’ils étaient régulièrement mis à jour et ajoutés sur le site Web.
- Complètent les tableaux existants, qui sont basés sur des sources telles qu'une enquête particulière, par de nouveaux tableaux comprenant des données totalisées liées au même sujet-matière mais provenant de sources différentes, telles que des données sur l'emploi et le marché du travail provenant de différentes enquêtes et fichiers administratifs. Il s’agit de l’une des dimensions des travaux d’élaboration de tableaux de bord mentionnés ci-dessus.
- Créent des façons d’expliquer la qualité et la source des données couplées et synthétiques, et les limites par rapport à leur utilisation. (Par exemple, certaines variables ou données synthétiques au sujet de personnes synthétiques peuvent avoir été créées au moyen de méthodes qui empêchent leur utilisation lors d’une analyse de régression.)
- Créent des processus pour veiller à ce que les nouveaux tableaux de données ne permettent pas de divulgation résiduelle.
3.3. Accès aux microdonnées : progrès réalisés jusqu’à maintenant et prochaines étapes
Au cours des dernières années, comme l’indique l’encadré 9, on a réalisé beaucoup de progrès dans l’utilisation des microdonnées à des fins d’analyse et dans la création de bases de données couplées puissantes à des fins de recherche. On en trouve d’autres dans les Centres de données de recherche, y compris celles qui utilisent des données administratives pour prolonger la durée de vie des enquêtes longitudinales réalisées dans le passé.
Encadré 9. Exemples de fichiers de données couplées et pouvant être couplées à des fins de recherche
Le Fichier de données longitudinales sur la main-d’œuvre sert à mesurer l’évolution des taux de mise à pied. Il est constitué de données extraites de ce qui suit :
- Le Relevé d’emploi et les fichiers de données fiscales T1 et T4.
- Le Programme d’analyse longitudinale de l’emploi qui fournit des renseignements sur l’emploi dans les entreprises. Ces renseignements se fondent sur les fichiers de données fiscales et le Registre des entreprises de Statistique Canada.
La Base de données longitudinales sur l’immigration, qui combine des données du Fichier des immigrants reçus, du Fichier intégré des résidents non permanents et des données fiscales T1.
Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés. Il s’agit d’un ensemble de fichiers pouvant être couplés qui fournit des données longitudinales appariées des employés et des employeurs, y compris des données des fichiers suivants :
- Sept fichiers de données fiscales sur le revenu, autant des contribuables que des entreprises.
- Relevé d’emploi de l’Assurance-emploi.
- Fichiers d’importateurs et d’exportateurs commerciaux.
- Fichier de microdonnées longitudinales des comptes nationaux.
- Base de données longitudinales sur l’immigration et fichier des résidents temporaires
Plateforme de liens longitudinaux entre l’éducation et le marché du travail. Il s’agit d’un ensemble particulièrement puissant de bases de données couplées, qui comprend ce qui suit :
- Système d’information sur les apprentis inscrits.
- Système d’information sur les étudiants postsecondaires, renfermant des renseignements sur les programmes et cours offerts dans un établissement, ainsi que des renseignements sur les étudiants.
- Fichiers de données fiscales du formulaire T1.
- Programme canadien pour l’épargne-études.
- On prévoit ajouter davantage de données, y compris le Programme canadien de prêts aux étudiants, les relevés d’emploi et les données de recensement.
Aujourd’hui, il est possible d’accéder à des microdonnées depuis des sites conçus principalement pour soutenir la recherche : les Centres de données de recherche, la Collection de fichiers de microdonnées à grande diffusion et l’Initiative de démocratisation des données. Des microdonnées peuvent être analysées à distance, au moyen d’un accès à distance en temps réel ou de demandes spéciales. Comme il a été mentionné, de nombreux outils sont en voie d’être élaborés pour appuyer les chercheurs qui utilisent des microdonnées, dont la plateforme d’Analyse des données en tant que service et les laboratoires virtuels de données.
Cependant, la prochaine étape, à savoir l’utilisation de ces riches sources pour créer des bases de données normalisées à sources multiples auxquelles on peut accéder par l’intermédiaire d’un site Web interactif, ne fait pas partie des programmes de planification actuels.
- Statistique Canada conserve présentement un tel produit public. Il s’agit de la Base de données et Modèle de simulation de politiques sociales, qu’on ne peut consulter que conjointement avec le modèle de microsimulation connexe.
Un nouveau produit : fichiers de microdonnées normalisés de sources multiples
Dans un système à sources multiples se fondant sur des microdonnées, parmi les nouveaux produits importants obtenus, il y aura un ensemble de fichiers de microdonnées normalisés de sources multiples qui pourra servir à différentes fins. On peut présentement constater que les utilisateurs du système de la statistique sont responsables de la création de ces données, au lieu qu’il s’agisse d’un produit majeur du système de la statistique. Dans un modèle à sources multiples futur :
- En fonction de consultations et souvent dans le cadre d’un partenariat, Statistique Canada créerait un ensemble croissant de microbases de données conviviales conçues pour satisfaire les besoins de groupes d’utilisateurs ayant des intérêts communs en matière d’analyse, et s’en chargerait. Les données seraient anonymisées et pleinement consignées, y compris les renseignements sur la qualité et les sources.
- Les données d’entrée de ces microbases de données normalisées seraient tirées de diverses sources appropriées pour le sujet abordé. Des variables synthétiques seraient ajoutées, si elles correspondent à un niveau de qualité minimal précisé.
Une logique de pénurie de compétences
De manière inhérente, il est logique que l’agence statistique se charge lui-même d’assurer un accès à l’un de ses produits les plus utiles. Les considérations relatives à la pénurie de compétences vont en ce sens.
- Il existe une pénurie de personnel ayant les compétences techniques nécessaires, autant au sein de l’agence statistique que dans la communauté des utilisateurs, pour créer, coupler et utiliser des fichiers de microdonnées complexes de sources multiples.
- Statistique Canada doit obligatoirement avoir les compétences nécessaires, car il élabore et maintient les outils de couplage d’enregistrements et de métadonnées requis.
- Si la communauté des utilisateurs est chargée de bâtir, de consigner et de partager des bases de données couplées, elle devra elle aussi avoir recours au même bassin limité de compétences. Les progrès seront lents, malgré les importantes améliorations bien accueillies qui sont actuellement apportées pour fournir de nouveaux outils permettant l’accès aux microdonnées et l’analyse de celles-ci par les chercheurs externes.
- Si l’agence statistique se charge de la construction et de la documentation, en collaboration avec des chercheurs externes, il sera possible de minimiser l’utilisation totale des ressources rares par les créateurs et les utilisateurs des statistiques, en plus de maximiser les usages potentiels des données.
- Les pénuries de compétences sont associées au stade de développement d’une technologie. Le dernier chapitre porte sur les répercussions élargies.
- En fonction du type d’usage envisagé, certaines de ces bases de données pourraient se fonder sur de véritables personnes. On utiliserait des techniques de masquage de données pour protéger les renseignements personnels. D’autres se fonderaient sur des personnes synthétiques. Certaines pourraient être longitudinales, alors que d’autres seraient uniquement transversales.
- Seules les données qui seraient cohérentes avec des données provenant de sources existantes et vérifiables seraient incluses. Autrement dit, selon la perspective des utilisateurs, les données prendraient la forme d’un fichier classique d’une enquête ou d’une source administrative. Cependant, elles compteraient beaucoup plus de variables.
Il faudra créer une stratégie en matière de consultations pour déterminer le contenu de ces bases de données normalisées. Les premiers exemples pourraient se fonder sur les fichiers de recherche associée à l’encadré 9 ou ceux des Centres de données de recherche. Les travaux pourraient être réalisés en partenariat avec les chercheurs participants.
3.4. Bases de données sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats
L’encadré 6 faisait état des vastes avantages potentiels de l’élaboration d’outils prédictifs qui pourraient faciliter la prise de décisions individuelles. Il s’agirait d’un nouveau domaine pour Statistique Canada. Il sera important de préciser comment ce type d’outil est associé à d’autres approches fondées sur des données probantes plus classiques, comme les scénarios de simulation et les initiatives de type « ce qui fonctionne ».
Les données à l’appui des options susceptibles de donner les meilleurs résultats lors des interventions du Programme du marché du travail
La Plateforme de données du programme du marché du travail d’EDSC renferme de riches microdonnées de sources multiples au sujet de l’expérience socioéconomique et sur le marché du travail de l’ensemble de la population et des personnes qui ont participé à différents types d’intervention en matière d’emploi et de formation, avant et après l’intervention, ainsi que des renseignements au sujet de l’intervention. Elle peut servir à mesurer le résultat associé à la participation à différentes interventions, dont les suivantes :
- Probabilité d’emploi;
- Revenus d’emploi;
- Semaines pendant lesquelles des prestations d’AE sont versées;
- Montant des prestations d’AE reçues;
- Montant des versements d’aide sociale;
- Proportion d’utilisation de l’AE;
- Dépendance à l’égard du soutien du revenu.
- Les scénarios de simulation produisent également des projections fondées sur les microdonnées, en utilisant parfois des outils de modélisation de microsimulation. Cependant, ils sont conçus pour examiner les données d’entrée et les produits des programmes et des politiques. Ils peuvent montrer les effets de changements possibles à la conception de programme sur des groupes de personnes ayant différentes caractéristiques. Ils peuvent fournir de l’information sur, par exemple, les coûts du programme découlant des changements survenus dans les caractéristiques des participants au programme. La Base de données et le Modèle de simulation de politiques sociales de Statistique Canada sont un bon exemple dans le domaine des programmes de soutien du revenu.
- Les initiatives de type « ce qui fonctionne » sont des initiatives qui fournissent une évaluation rétrospective de l’efficacité d’un programme ou d’une intervention, comme une évaluation ou un essai clinique proposant des renseignements sur les résultats, ainsi que le lien entre les données d’entrée, les produits et les résultats. Ces initiatives sont souvent rigoureuses, se fondant sur des techniques de contrôle aléatoire. Ces évaluations sont, par contre, plutôt limitées, car elles portent sur une seule intervention de programme réalisée de manière isolée. Elles décrivent souvent seulement des résultats moyens. Beaucoup de progrès ont également été réalisés pour examiner de manière systématique de nombreuses évaluations différentes de ce type, afin de tirer des conclusions au sujet du type d’intervention susceptible de donner les meilleurs résultats à l’avenir. Parmi les exemples, mentionnons le réseau What Works Network, au Royaume-Uni, ainsi que l’évaluation réalisée par des organismes non gouvernementaux, tels que la Cochrane Collaboration, la Campbell Collaboration et Arnold Ventures.
- Les initiatives susceptibles de donner les meilleurs résultats, qui utilisent le type d’analyses prédictives individuelles proposé dans le présent document, peuvent également produire les résultats à l’échelle du système associés aux initiatives susceptible de donner les meilleurs résultats décrites ci-dessus. Cependant, ces analyses vont beaucoup plus loin, car elles fournissent aussi des renseignements en temps réel pour permettre la prise de décisions individuelles. Cela est possible en fournissant des renseignements sur le type de renseignements qui affichent la probabilité de réussite la plus élevée dans le cas d’une personne précise, en fonction de l’expérience antérieure vécue dans une situation semblable. On se fonde sur des données longitudinales beaucoup plus riches que celles utilisées lors de l’analyse classique de type « ce qui fonctionne ». On peut, par exemple, prendre en considération les répercussions combinées de différents programmes sur les personnes au cours de leur vie. L’encadré décrit les données créées par Emploi et développement social Canada (EDSC) qui peuvent être utilisées à cette fin.
Stratégie de mise en œuvre
Au cours des prochaines années, un objectif réaliste pourrait prendre la forme suivante :
- Déterminer un certain nombre de domaines dans lesquels des renseignements sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats pour les personnes et fournisseurs de services offriraient probablement des avantages précoces.
- Conclure des ententes de partenariat pour réaliser des études pilotes dans plusieurs de ces domaines.
Des travaux récents visant à mesurer la réussite subséquente des étudiants de niveau postsecondaire dans des programmes scolaires particuliers suggèrent que des projets pilotes précoces dans ce domaine pourraient être nécessaires.
Le domaine des programmes actifs relatifs au marché du travail (formation, orientation professionnelle, expérience de travail subventionnée et autres) serait un domaine évident à considérer dans l'établissement de projets pilotes si des partenariats pouvaient être établis avec EDSC et une ou deux provinces:
- Il y a environ 20 ans, le ministère qui était le prédécesseur d’EDSC a mis à l’essai, avec succès, cette approche, dans le cadre de laquelle des renseignements sur la réussite potentielle de différents types d’interventions étaient fournis au personnel responsable de l’aiguillage, au moment où l’aiguillage avait lieu.
- L’initiative a été abandonnée lorsque ces programmes ont été transférés aux provinces. Cependant, les techniques et les sources de données demeurent intactes et sont utilisées lors d’évaluations.
- Les données d’EDSC, décrites dans l’encadré plus haut, pourraient être éventuellement hébergées par Statistique Canada, et devenir rapidement opérationnelles dans le cadre de projets pilotes, tout en assurant la protection des renseignements personnels et la confidentialité.
Tandis que l’analyse prédictive est grandement utilisée à de nombreuses fins, les projets pilotes examineraient son rôle dans les statistiques officielles, tout particulièrement pour le calcul et l’explication du degré d’incertitude qui est inévitable pour évaluer les probabilités de réussite au niveau de personnes précises.
- Au minimum, lorsque le degré d’incertitude associé aux probabilités calculées est élevé, la technique pourrait malgré tout fournir des renseignements contextuels utiles à la personne ou au conseiller en question, comme une description des interventions offertes à la personne et la réussite moyenne de chacune.
- Au plus, on pourrait établir une estimation fiable des interventions dont la probabilité de réussite est la plus élevée pour la personne en question.
4. Traitement : transformer des données d’entrée en produits
Le présent chapitre porte sur les progrès et les prochaines étapes de la section réservée au traitement du modèle logique présenté à la figure 1. Il indique comment les flux de données entrants sont traitées pour créer des produits. Toutes les cases liées au traitement apparaissant dans la figure 1 seront touchées, directement ou non, par le passage au système à sources multiples. Cependant, les principaux changements toucheront trois fonctions :
- La section 4.1 décrit le cadre conceptuel qui fournit des descriptions normalisées des données, sans égard à la source de ces données.
- La section 4.2 décrit la manière dont les données d’entrée de multiples sources sont gérées et traitées, d’une façon qui garantit la qualité, en plus de protéger les renseignements personnels – voir l’encadré de la figure 1 intitulé Maintenir en bon état les bases de données internes pour stocker et manipuler les données.
- La section 4.3 décrit l’approche adoptée pour documenter la qualité des données réelles du système, comme l’indique l’encadré intitulé Maintenir en bon état le Système de documentation des données de la figure 1.
4.1. Le cadre conceptuel
On cherche à établir une façon normalisée de définir toutes les données qui se trouvent dans les fichiers sources et qui serviront à produire des produits statistiques.
- Dans de nombreux cas, il y aura des renseignements au sujet des mêmes caractéristiques provenant de nombreuses sources de données d’entrée. Par exemple, les données sur l’emploi sont recueillies à partir du recensement, de l’Enquête sur la population active et des fichiers de données fiscales, et auprès des employeurs (comme le Relevé d’emploi).
- Les données de ces diverses sources seront souvent différentes, si ce n’est que légèrement, en raison d’erreurs de déclaration, de différences dans la formulation de la question posée à l’origine, ou du fait que les dossiers administratifs ont été créés à des fins quelque peu différentes.
- Il faut donc déterminer les données « exactes » ou normalisées, sans égard à la source des données, qui définissent le concept idéalement requis aux fins de l’analyse sociale.
- La description normalisée des données doit faire partie d’un cadre conceptuel uniforme qui soutient l’analyse des interrelations entre toutes les données se trouvant dans la base de données, y compris les facteurs qui causent les variations de ces caractéristiques au fil du temps ou qui y sont associés.
- Il existe deux cadres conceptuels de ce genre, un associé aux individus, et un associé aux programmes et aux institutions qui fournissent des services et soutiens sociaux.
Progrès réalisés jusqu’à maintenant et nécessité de prendre d’autres mesures
La politique actuelle de Statistique Canada sur les normes exige ce qui suit :
- L’emploi de cadres conceptuels, comme le Système de comptabilité nationale, qui fournissent une base pour la consolidation des renseignements statistiques au sujet de certains secteurs ou dimensions au Canada.
- L’utilisation de noms et de définitions uniformes pour les populations, les unités statistiques, les concepts, les variables et les classifications utilisés dans les programmes statistiques.
- Le recours à des méthodes de collecte et de traitement uniformes en vue de la production de données statistiques pour toutes les enquêtes.
Voici ce qu’il reste à élaborer :
- Un dictionnaire exhaustif des définitions et concepts normalisés des variables qui est indépendant de sources de données particulières, des définitions qui sont explicitement couplées au cadre conceptuel commun.
- Un cadre conceptuel explicite qui englobe les définitions existantes, mais qui peut être élargi au fil du temps pour créer de nouvelles façons puissantes d’intégrer toutes les microdonnées au système des statistiques sur la qualité de vie.
Le document décrivant le cadre conceptuel fera également état de ce qui suit :
- Décrire le contexte historique et intellectuel dans le cadre duquel il y a eu passage à un cadre de niveau micro à sources multiples.
- Montrer comment il va de pair avec d’autres cadres statistiques, y compris le Système de comptabilité nationale et des indicateurs environnementaux.
- Expliquer le lien avec les concepts et terminologies utilisés dans différentes disciplines, y compris celles utilisées par les spécialistes de la méthodologie statistique, les concepteurs de TI et les chercheurs de différentes disciplines scientifiques.
- Fournir des exemples de son utilisation, y compris lors d’applications stratégiques qui visent des applications de type « ce qui fonctionne » niveau du système et des applications d’options susceptibles de donner des résultats au niveau individuel.
Document distinct sur le cadre conceptuel. On prépare actuellement un document qui décrira le cadre conceptuel. Il indiquera ce qui suit :
- Comment les caractéristiques des personnes seront décrites au moyen des concepts de « stock », de « flux » et de « parcours de vie ». Cela va de pair avec les définitions actuelles, tout en permettant la réalisation de nouveaux types d’analyse des interrelations entre les gens dans leurs contextes social, spatial et temporel.
- Comment les caractéristiques des programmes et services sociaux seront décrites, en fonction d’un modèle logique entrées-processus-sorties-résultat. Cela permettra une analyse de l’effet de ces programmes et services sur la vie des participants.
4.2. Gérer et traiter les données
Le passage à un système à sources multiples exige l’adoption d’une nouvelle approche pour gérer les données. Les données deviennent des actifs ayant une valeur. Elles peuvent être utilisées à différentes fins, de manière indépendante de leur source.
- Les définitions normalisées mentionnées ci-dessus sont un aspect important de la réponse.
- D’autres dimensions clés sont résumées dans l’encadré 5, y compris les outils et mécanismes sophistiqués nécessaires pour gérer la quantité énorme de données se chevauchant dans le système, et pour en tirer pleinement profit dans les produits statistiques créés.
Progrès réalisés jusqu’à maintenant et nécessité de prendre d’autres mesures
En ce qui concerne les questions techniques, il y aura de nombreux défis à relever. Cependant, Statistique Canada est en bonne position pour les relever :
- Stratégie de gestion de données. Statistique Canada a déjà créé une stratégie pour assurer la gestion indépendante des données, celle-ci couvrant certains sujets, comme la protection des renseignements personnels et la confiance, les stratégies de TI, les stratégies relatives aux métadonnées et le rayonnement. Évidemment, la stratégie évoluera au cours du passage vers un système à sources multiples exhaustif. Cependant, il est peu probable que les changements soient fondamentaux.
- Outils méthodologiques et analytiques. Encore une fois, il faudra faire beaucoup de travail de développement pour créer et documenter pleinement les outils techniques nécessaires pour recueillir et analyser des données de qualité élevée dans un monde à sources multiples. Cependant, Statistique Canada est déjà un chef de file mondial dans le domaine de l’élaboration et de l’utilisation de plusieurs de ces outils. L’initiative de modernisation a renforcé davantage sa capacité de leadership dans ces domaines techniques.
- Couplages de données. Le couplage de données est au centre du passage à un système à usages multiples. Dans ce cas-ci aussi, Statistique Canada a déjà une bonne longueur d’avance. Comme on l’a mentionné précédemment, il a créé ce qui suit :
- Un cadre de classe mondiale pour établir un équilibre entre l’utilisation, la protection des renseignements personnels et le fardeau de réponse (le Cadre de nécessité et de proportionnalité).
- Des outils sophistiqués pour le couplage qui assurent la protection des renseignements personnels, au moyen de techniques qui séparent les identifiants personnels des données décrivant ces personnes (l’Environnement de couplage de données sociales).
Il faudra, évidemment, réaliser d’autres travaux de développement, y compris de nouveaux outils pour créer les données couplées nécessaires afin d’analyser le cours de la vie des gens dans divers contextes sociaux et spatiaux. Cependant, le besoin a été reconnu. Il y a eu un bon départ. Les progrès futurs sont susceptibles de suivre la voie déjà tracée.
4.3. Documentation des données
La section 4.1 décrit la nécessité d’établir un ensemble normalisé de concepts et de définitions qui est indépendant des sources de données. Il faudra aussi, évidemment, continuer à documenter les données réelles de différentes sources qui sont saisies dans le système. Cela comprend des renseignements sur :
- La mesure dans laquelle les données réelles s’écartent de la définition normalisée.
- La source des données et les méthodes utilisées pour leur création.
- Leur qualité, que Statistique Canada définit en fonction des multiples dimensions de l’aptitude à l’emploi des données en question à leur utilisation.
Progrès réalisés jusqu’à maintenant et nécessité de prendre d’autres mesures
Les systèmes actuels pour documenter les données (que les cercles statistiques désignent par le terme « métadonnées ») sont forts et sont constamment améliorés.
- Statistique Canada élabore une nouvelle plateforme qui offrira un accès transparent à toutes ses données internes et aux descriptions des métadonnées connexes.
- Des façons sophistiquées pour accéder aux métadonnées ont été créées pour soutenir l’emploi croissant des microdonnées, y compris un accès à distance.
- Des travaux sont réalisés dans plusieurs domaines, afin de créer des normes et des outils de documentation qui s’appliqueront à tous les stocks de données du gouvernement fédéral. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie élargie visant à accroître les flux de données à l’échelle de l’ensemble du système.
- Des travaux sont réalisés à l’échelle internationale, afin d’accroître la comparabilité des approches en matière de métadonnées utilisées par les systèmes de la statistique de différents pays.
Sur le plan technique, Statistique Canada est donc bien placé pour relever les nouveaux défis en matière de documentation qui découleront d’un monde de la statistique de sources multiples.
- Il faudra trouver des façons conviviales de documenter les sources et l’aptitude à l’emploi des données à leur utilisation dans les tableaux ou fichiers de microdonnées créés à partir de sources multiples. De nouvelles approches pourraient être nécessaires pour fournir une simple documentation sur les données synthétiques. Les notes de bas de page classiques vers des tableaux ou des documents distincts pourraient ne plus suffire.
- À une étape ultérieure, lorsque des statistiques probabilistes sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats sont produites en vue d’un usage direct par les Canadiens individuels, de nouvelles approches pourraient être nécessaires pour expliquer, en termes simples, comment les utilisateurs devraient interpréter ces probabilités lorsqu’ils prennent des décisions. Comme on le mentionne à la section 3.4, il existe toujours un degré d’incertitude associé à une analyse causale. Il faut trouver des façons simples d’expliquer l’envergure de cette incertitude. Il faudrait peut-être créer des explications adaptées qui sont produites lors de chaque utilisation.
5. Données d’entrée : les sources multiples de données
Le chapitre porte sur l’ensemble de cases « données d’entrée », à la figure 1, qui décrit les données d’entrée. On examine la case Gouvernance, mobilisation et conseils d’experts au chapitre 6.
- La section 5.1 décrit la réactivité accrue d’un système à sources multiples face aux demandes relatives à de nouvelles statistiques.
- La section 5.2 décrit le fardeau de réponse et la croissance des instruments de collecte hybrides.
- La section 5.3 décrit les approches permettant d’accéder à de nouvelles données administratives.
- La section 5.4 décrit des façons de maximiser les données entrantes en fonction de la géographie.
- La section 5.5. décrit des données d’entrée qui détaillent les programmes et services sociaux.
5.1. Réactivité face aux demandes relatives à de nouvelles statistiques
Dans le passé, les demandes relatives à de nouvelles données pour, par exemple, répondre à une nouvelle priorité stratégique étaient habituellement formulées en terme de demandes de statistiques tirées d’un instrument de collecte particulier. La demande se retrouvait souvent dans la boîte de réception du personnel chargé de gérer une enquête ou un ensemble de données administratives en particulier. Si les données nécessaires n’existaient pas et si l’obtention de ces données était réellement une priorité (comme le montre souvent la volonté de payer pour garantir la collecte de nouvelles données), une nouvelle enquête était conçue, ou des questions additionnelles étaient ajoutées à une enquête existante, comme l’Enquête sociale générale.
Ce processus a fonctionné, et a permis de produire de nouveaux renseignements importants. Cependant, il était, dans l’ensemble, lent et encombrant. Il arrivait souvent que des années s’écoulaient avant de pouvoir obtenir les données requises.
Dans un système mature à sources multiples, le site Web interactif discuté au chapitre 3 permettra aux utilisateurs d’accéder beaucoup plus facilement aux statistiques existantes, sans égard à la source. Par rapport à aujourd’hui, il sera possible de répondre à un plus grand nombre de demandes au moyen des données existantes, y compris les tableaux de l’ECDS élargi et les fichiers de microdonnées normalisées de sources multiples.
Lorsque les statistiques nécessaires ne se trouvent pas sur le site Web, de nouvelles approches sont élaborées, afin d’améliorer grandement la réactivité.
- Des changements ont déjà été apportés. Ainsi, l’expertise relative à un sujet-matière et à la gestion d’instruments de collecte particuliers sera répartie en groupes organisationnels distincts. Les groupes sujet-matière sont conçus pour soutenir une mobilisation plus proactive, afin de mieux anticiper la nécessité d’obtenir de nouvelles statistiques et de collaborer avec les clients pour formuler ces besoins.
- Au départ, les demandes de données seraient formulées en fonction du contenu des renseignements requis, sans renvoyer à la source. Des outils sont en cours d’élaboration, afin que la première réponse à la demande soit une recherche rigoureuse de données existantes, y compris des renseignements qui pourraient être le fruit du couplage de dossiers administratifs existants à d’autres fichiers de données.
- Pour tenir compte des situations lors desquelles une nouvelle collecte serait quand même nécessaire, de nouveaux instruments d’enquête sont mis en place pour maximiser la réactivité. Ils sont conçus pour être souples et rapides :
- Parmi les instruments déjà en place, il y a des enquêtes par panel Web réalisées lorsque c’est nécessaire (actuellement, tous les deux mois), afin d’obtenir des réponses très rapides à des sujets d’actualité. Il s’agit de la Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes qui demande à un échantillon représentatif de personnes de répondre, de manière volontaire, à des questions en ligne. L’enquête a été mise à l’essai en 2020, et fournissait des renseignements importants sur la COVID-19.
- Une nouvelle enquête omnibus est en cours d’élaboration. Il s’agira d’une enquête trimestrielle réalisée auprès de 20 000 répondants. Environ le quart des questions fourniront du contenu de base normalisé, y compris des variables socioéconomiques. Les autres questions varieront en fonction des priorités. Certaines porteront sur des sujets sociaux qui font déjà l’objet d’une collecte dans le cadre de l’Enquête sociale générale, mais uniquement tous les cinq à sept ans.
- S’il est impossible de combler le besoin au moyen de couplages de données ou de ces nouveaux instruments d’enquête, on évaluera la possibilité d’utiliser des sources moins conventionnelles. Par exemple, Statistique Canada met présentement à l’essai une appli sur le bien-être, dans le cadre de laquelle on demande à un échantillon de personnes de télécharger une application pour téléphone cellulaire et de l’utiliser pour faire état de leurs sentiments subjectifs relatifs à leur bien-être à plusieurs reprises au cours d’une journée, en plus d’indiquer ce qu’ils faisaient à ce moment-là. Les résultats sont associés à des données fiscales administratives, afin de fournir des renseignements socioéconomiques de base.
- Si le besoin est vraiment urgent, et si les instruments d’enquête représentative relevant de la mission habituelle de Statistique Canada ne peuvent pas recueillir les renseignements, des méthodes non représentatives, comme l’approche participative, peuvent être utilisées, comme cela a été le cas pour recueillir des renseignements sur la consommation de cannabis et les répercussions de la COVID-19.
5.2. Fardeau de réponse et instruments de collecte hybrides
Les taux de non-réponse augmentent dans les enquêtes et le fardeau de réponse est une préoccupation sérieuse. C’est l’un des facteurs clés expliquant pourquoi nous avons de plus en plus recours aux dossiers administratifs chaque fois que cela est possible. Les enquêtes longitudinales sont particulièrement vulnérables, alors que la non-réponse augmente lors des cycles successifs de l’enquête.
Instruments de collecte hybrides
Une partie de la solution a consisté à remplacer certaines questions qu’on posait habituellement dans les enquêtes par des données tirées de sources administratives.
- Par exemple, le recensement et certaines enquêtes, comme l’Enquête sur les dépenses des ménages, utilisent désormais des fichiers de données fiscales comme source de données sur le revenu, au lieu de demander aux répondants de fournir ce renseignement.
- L’Étude longitudinale et internationale des adultes se fonde sur des fichiers de données fiscales, sur les fichiers administratifs relatifs aux pensions et à l’immigration pour ajouter des renseignements à ceux fournis directement par les répondants.
Les instruments hybrides offrent-ils un degré de souplesse lors de la conception d’une enquête?
Dans les enquêtes classiques, il est important de poser exactement la même question à tous les répondants. L’existence de totaux de contrôle externes signifie-t-elle que les questions (et les documents d’introduction) peuvent être mieux adaptées aux différentes situations des répondants, tout en conservant une qualité égale ou supérieure et en réduisant le taux de non-réponse ? Les questions d’enquête peuvent-elles être formulées en fonction des renseignements tirés de sources administratives dont nous disposons déjà?
Le recours aux données administratives pour remplacer les questions d’enquête permet de réduire le fardeau de réponse, en plus d’augmenter la qualité, puisqu’il arrive souvent que les données administratives soient plus exactes que les données dont se souviennent les répondants à une enquête.
Il est donc probable que les systèmes à sources multiples futurs utiliseront beaucoup plus ce qu’on appelle des instruments hybrides conçus dès le départ pour tirer parti des données administratives et des données d’enquête. Ces hybrides peuvent tirer parti des forces des deux sources. Souvent, ils seront beaucoup plus puissants que les sources utilisées individuellement. Comme l’indique l’encadré, cela permettrait de concevoir des enquêtes plus souples.
Y aura-t-il vraiment réduction du fardeau de réponse?
Il peut sembler y avoir un conflit entre la volonté de réduire le fardeau imposé aux répondants aux enquêtes et aux recensements et l’objectif visant à recueillir beaucoup plus de renseignements détaillés. Il se produit plutôt un rééquilibrage :
- Les données des répondants individuels représenteront un pourcentage moindre de toutes les données recueillies, parce que l’on comptera davantage sur les données administratives. C’est particulièrement vrai dans le cas des enquêtes longitudinales.
- De plus, en raison des techniques de gestion des données discutées à l’encadré 2, les personnes n’auront pas toujours à saisir les mêmes renseignements à maintes reprises lors de différentes applications administratives et d’enquête, comme le montre la discussion précédente sur les instruments hybrides.
- Les applications susceptibles de donner les meilleurs résultats, lorsqu'elles seront élaborées, demanderont aux participants de fournir beaucoup plus d'informations. Cependant, il s’agit d’une initiative entièrement volontaire. Les participants tireront des avantages directs considérables de leur participation. Cela dit, le fardeau de réponse lié à ces applications ne représentera pas un problème.
- En revanche, de nouvelles enquêtes continueront d’être créées, comme l’indique la section précédente. Certaines de ces enquêtes demanderont des renseignements plutôt détaillés et souvent délicats. En ce qui concerne les participants sélectionnés pour ces enquêtes, on pourrait observer une hausse de la quantité de données recueillies. Le fait de considérer cela comme un fardeau variera en fonction de la confiance que témoigne le répondant à l’égard du système, y compris l’appréciation de la valeur des données obtenues pour la société. Nous aborderons à nouveau ce sujet au chapitre 6.
5.3. Obtenir de nouvelles données administratives
Progrès considérables. Dans le système traditionnel, l’obtention de données administratives à des fins statistiques a généralement été difficile, même si la Loi sur la statistique accorde à l’agence statistique le pouvoir d’accéder à ces renseignements.
- Du point de vue du fournisseur de données, des obstacles techniques et culturels ont souvent nuit au partage.
- Du point de vue de ceux qui font partie du système de la statistique, l’obtention de l’accès aux données était souvent considéré comme une activité secondaire par rapport au véritable travail. Celui-ci étant compris comme englobant la réalisation d’enquêtes et de recensements et l’utilisation de résumés statistiques des données administratives compilées par les détenteurs de ces fichiers.
Comme l’indique l’encadré 2 du chapitre d’introduction, on pénètre dans un monde dans lequel on accorde la priorité à la gestion des données à l’échelle du gouvernement, à l’utilisation des technologies numériques et à la mise en place d’un gouvernement ouvert. Il s’agit d’un monde dans lequel il sera plus facile d’accéder à des dossiers administratifs à des fins statistiques, y compris la possibilité de définir le contenu de ces fichiers administratifs.
En pratique, d’énormes progrès ont déjà été réalisés en ce qui concerne l’utilisation des données couplées de sources multiples, comme le montrent les exemples de l’encadré 9.
Mesures à court terme. Malgré cette réussite, nous n’en sommes qu’au début du parcours.
- Il reste encore beaucoup de travail à faire, comme l’expérience de la COVID-19 l’a montré. L’absence de données partagées a été un problème considérable qui a retardé les interventions nécessaires pour lutter contre la pandémie.
- Même lorsqu’il existe une entente pour partager des données, il s’écoule souvent beaucoup de temps avant que les données soient fournies.
Pour ceux qui sont impliqués dans la transition à un système de statistiques nationales sur la qualité de vie à sources multiples, des mesures futures devront être prises dans le cadre des initiatives élargies de gestion des données indiquées dans l’encadré 2 et, possiblement, des discussions politiques tenues après la pandémie sur un meilleur partage des données. Les prochaines étapes visant à compléter ces initiatives élargies pourraient comprendre les suivantes :
- Obtenir un consensus au sujet des lacunes prioritaires que les données administratives pourraient combler. Cela comprendrait des consultations auprès des intervenants et d’experts, afin de déterminer les sujets pour lesquels les gains découlant de l’accès à de nouvelles données administratives offriraient d’importants avantages, surtout lorsque les données sont combinées à d’autres sources. On mettrait l’accent sur les avantages que procureraient ces nouvelles statistiques aux organismes qui fourniraient les nouvelles données administratives.
- Créer un plan de mise en œuvre à plus long terme. En fonction de ces consultations, on pourrait élaborer des plans stratégiques pour accéder aux données manquantes, y compris des échéances réalistes du point de vue des fournisseurs des données administratives. Les instances de gouvernance actuelles dans certains domaines, comme l’éducation ou la justice, pourraient superviser l’élaboration de ces plans.
5.4. Intégrer des renseignements géographiques aux enregistrements individuels
Beaucoup de progrès ont été réalisés en ce qui concerne l’utilisation, par Statistique Canada, des outils de géomatique et de visualisation spatiale. On s’affaire actuellement à renforcer le tout. Essentiellement, ces outils permettent aux statistiques d’être illustrées sur une carte d’un quartier, d’une municipalité, d’une région, d’une région sociosanitaire ou d’une province en particulier. C’est une méthode particulièrement puissante pour montrer les interrelations lorsque des données de différentes sources et sur différents sujets sont illustrées sur la carte en question.
Les renseignements se trouveront aussi dans les enregistrements des personnes. Dans un système mature à sources multiples, cette nouvelle source de données riche ne sera pas qu’accessible au niveau de la région géographique, mais elle sera aussi réintégrée directement aux enregistrements des personnes elles-mêmes au niveau de l’emplacement géographique de la résidence de chacune. Cela permettra une analyse beaucoup plus approfondie des déterminants de la qualité de vie d’une personne dans certains domaines, comme l’accès aux services et les possibilités d’emploi, le coût de la vie local ou la qualité du logement. Il s’agirait d’une nouvelle source de données importante qui permettrait une analyse plus approfondie des personnes dans leur contexte économique et environnemental.
Des statistiques qui peuvent être appareillées et intégrées aux micro-enregistrements des individus
- Accès. Le nombre d’hôpitaux, de restaurants, d’écoles primaires, de magasins d’alimentation et de centres communautaires dans une région géographique.
- Environnement. La température locale moyenne, le nombre de parcs et la présence des espaces verts, les mesures de la pollution, les indicateurs de la santé se fondant sur les eaux d’égout, les indices de potentiel piétonnier, et l’incidence des maladies, y compris les effets des pandémies.
- Économie. Les indicateurs du coût de la vie local, les postes à pourvoir dans les entreprises situées dans la région, et d’autres indicateurs de l’activité économique.
- Société. Des données sur la composition socioéconomique des régions géographiques créées en additionnant les caractéristiques des résidents de ces régions. Ceci permet d’obtenir des données sur l’inégalité du revenu, l’ampleur de la victimisation, le niveau de scolarité moyen, la diversité ethnique, les indicateurs de la santé et la densité du logement.
Il existe déjà de nombreuses initiatives associées à l’analyse spatiale. Il semble que des gains potentiels pourraient être faits si des travaux additionnels intégrant ces éléments à l’analyse, au niveau des personnes, étaient réalisés.
5.5. Données d’entrée décrivant les programmes et services sociaux
Le passage à un modèle à sources multiples arrivé à maturité permettra éventuellement d’ajouter des microdonnées sur les programmes et services sociaux au système de la statistique, comme le décrit l’encadré ci-dessous.
Descriptions traditionnelles ou microdescriptions des programmes et services sociaux
Descriptions traditionnelles
Les systèmes traditionnels de la statistique décrivaient les programmes et services sociaux à un niveau macro, au moyen de données totalisées, comme les suivantes :
- Le coût des systèmes de santé, d’éducation et judiciaire, et des programmes de soutien du revenu.
- Le type général de service fourni, comme les traitements de différentes maladies, différents types d’enseignement fourni, ou le montant du revenu transféré par un programme de crédit d’impôt ou par l’aide sociale.
- Les caractéristiques des bénéficiaires de ces services.
Au fil du temps, on a eu tendance à produire des renseignements de ce type de plus en plus désagrégés, pour des régions géographiques plus petites et avec des descriptions plus détaillées des services et des clients. En effet, il existe désormais des données sur la santé et le niveau de scolarité pour des hôpitaux et des écoles en particulier.
Microdescriptions
Pour chaque interaction ou intervention entre le client et le programme ou service en question, on fournirait ce qui suit :
- Des façons normalisées de décrire ce qui s’est passé dans l’organisation (dans des bureaux de médecin, dans des salles de classe, en ce qui concerne les règles de calcul de la taille des transferts de revenu).
- Des façons normalisées de décrire les personnes servies, y compris des renseignements détaillés sur leur santé, leurs compétences ou leur situation concernant le revenu avant et après l’intervention, et à une étape ultérieure de la vie.
- Les façons normalisées de décrire l’activité réelle qui a eu lieu au cours des interventions, y compris sa durée, ainsi que d’autres éléments descripteurs qui seront décrits dans un document à paraître et qui sera intitulé « Le Système de statistiques nationales sur la qualité de vie : Cadre conceptuel ».
De telles microdonnées sur les programmes et services sociaux permettront de réaliser une analyse des véritables répercussions de ces interventions sociales particulières sur la vie des gens. Il s’agit du type de renseignements essentiels pour :
- Passer des programmes sociaux axés sur les clients décrits dans l’encadré 6.
- Lancer des projets pilotes sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats décrits à la section 3.4.
Comme l’indique l’encadré, les microdonnées nécessaires existent déjà dans le cas des programmes de transfert du revenu. Cependant, peu de progrès ont été réalisés dans le cas de certains services :
- Les données existent pour les programmes liés au marché du travail, comme l’illustre la section 3.4.
- La plupart des données requises existent dans certains domaines des études postsecondaires et de la formation des apprentis.
- En santé, certaines conditions préalables sont mises en place par certains moyens, comme la numérisation des dossiers médicaux. Les évaluations liées à la COVID-19 pourraient favoriser la prise d’autres mesures.
Cependant, l’élaboration d’une approche exhaustive pour décrire les services sociaux, au moyen des descripteurs uniformes au niveau micro discutés dans l’annexe, prendra du temps.
Cette situation suggère une approche graduelle en matière d’élaboration dans ce domaine, semblable à l’approche adoptée dans le cadre des projets pilotes des options susceptibles de donner les meilleurs résultats. En premier lieu, il faudrait identifier les occasions faciles à saisir, et trouver des partenaires prêts à créer et à mettre en application ces descripteurs dans leur domaine spécialisé.
6. Gestion des contraintes et des risques
Les orientations futures décrites dans le présent document permettront à Statistique Canada de s’aventurer sur de nouveaux terrains et même, dans certains cas, d’être à l’avant-garde au niveau mondial. Cela s'accompagne de certaines contraintes et de certains risques au cours du processus de mise en œuvre qui doivent être soigneusement gérés.
- La section 6.1 porte sur les contraintes en matière de ressources, tout particulièrement celles associées aux pénuries de compétences.
- La section 6.2 porte sur les façons de s’assurer de la compréhension et du soutien de la communauté des utilisateurs.
- La section 6.3 traite des façons de maintenir et d’accroître la confiance et le soutien chez le public et parmi les intervenants fournissant les données d’entrée, y compris les participants aux enquêtes et les administrateurs de programme qui fournissent des données administratives.
6.1. Pénurie de compétences
En ce qui concerne les contraintes en matière de ressources, le financement peut en grande mesure provenir de réaffectations internes, dont plusieurs ont déjà eu lieu, et des nouveaux fonds prévus dans le budget de 2021.
Le plan de TI de Statistique Canada devra être adapté en fonction du plan de mise en œuvre. Certaines technologies plus récentes exigent une puissance de calcul informatique élevé, ce qui peut nécessiter un délai de mise en marche considérable. Cependant, la technologie en tant que telle n’est pas nouvelle. Elle est utilisée à d’autres fins.
La pénurie de personnel ayant les compétences nécessaires sera donc probablement le défi important à relever en matière de ressources. Comme déjà mentionné, pour créer et utiliser des microdonnées de sources multiples à des fins statistiques, les gens doivent avoir des compétences qui se font rares.
La littérature sur le cycle de vie typique des technologies, qui est résumé à l’encadré 10, suggère qu’on en est encore aux premières étapes du développement, alors que la technologie est complexe et exige des niveaux de compétence élevés pour assurer son fonctionnement. Surtout aux premières étapes de la période de transition, la meilleure allocation des ressources rares serait que la même équipe soit impliquée dans la création et l’utilisation des bases de données à sources multiples complexes, ainsi qu’aux projets connexes exigeant des techniques complexes, comme la microsimulation et l’analyse prédictive.
Sinon, du personnel ayant environ les mêmes compétences sera nécessaire dans la communauté des producteurs et dans la communauté des utilisateurs. Ou, pour être plus réalistes en raison de la pénurie de ces compétences, les communautés n’auront pas les compétences adéquates nécessaires pour faire un bon travail.
En pratique, voilà ce que cela signifie :
- Statistique Canada devra être à la tête de la plupart de ces projets, car il aura, de manière générale, l’expertise la plus considérable. Statistique Canada propose également un endroit sécurisé et digne de confiance dans lequel le couplage de données peut être réalisé, sans que la protection des renseignements personnels soit menacée. Comme suggéré plus tôt, il relève du bon sens, sur le plan de la responsabilité, que Statistique Canada se charge des microbases de données normalisées à sources multiples, surtout celles qui deviendront un produit clé du nouveau système des statistiques nationales sur la qualité de vie.
Encadré 10. Le cycle de vie des technologies et les pénuries de compétences
Les technologies, comme celles utilisées pour créer et utiliser de grands fichiers à sources multiples, ont un cycle de vie typique.
Aux premières étapes du développement, les facteurs technologiques dominent :
- La technologie est généralement difficile à utiliser. L’instabilité, l’utilisation difficile et l’apparence peu élégante seront souvent la norme. Souvent, la documentation sera faible.
- Aux premières étapes, il y a aussi un flou entre les personnes qui créent la technologie, la mettent à jour et l’utilisent.
Il est préférable que la même équipe de personnes se charge, de manière intégrée, des problèmes associés aux données, au développement de la technologie et à de nouveaux types d’analyse.
Aux étapes intermédiaires et aux étapes plus avancées, la technologie se retrouve en arrière-plan. Les fonctions d’élaboration, d’entretien et d’utilisation sont séparées :
- Les travaux sur l’innovation des produits sont réalisés par des groupes de recherche et de développement distincts.
- L’entretien devient une fonction distincte, qui comprend l’établissement de normes, la documentation, le matériel de formation et le marketing, facilitant ainsi la tâche à l’utilisateur.
- Les utilisateurs acquerront la technologie sous forme de marchandise, en mettant l’accent sur sa rapidité, sa souplesse, sa convivialité et son faible coût. La technologie sera, en grande partie, invisible. L’exactitude des résultats sera tout simplement tenue pour acquise.
- Statistique Canada devrait faire appel à des partenaires de la communauté des utilisateurs et des universitaires dès le début de l’élaboration. Les compétences seraient partagées au cours de la mise en œuvre. Les compétences au sein de la communauté des utilisateurs se perfectionneraient en raison de l’expérience acquise pendant la période de développement.
Un tel modèle pourrait exiger que certaines modifications soient apportées aux approches actuelles en matière de couplage de données. Comme il a été mentionné précédemment, certains plans actuels supposent que le rôle de Statistique Canada est de fournir aux utilisateurs les outils requis pour créer des statistiques anonymisées de qualité élevée qui viennent de sources multiples. L’analyse présentée ici suggère que, dans de nombreux cas, c’est Statistique Canada lui-même qui devrait jouer le rôle principal, en partenariat avec d’autres.
En plus des pratiques de recrutement et de formation actuelles, l’encadré 10 suggère qu’il pourrait être nécessaire de mettre en place une stratégie de RH particulière pour soutenir une transition en douceur vers les compétences qui seront nécessaires au fur et à mesure que la technologie prendra de la maturité.
6.2. Accroître la compréhension et le soutien au sein de la communauté des utilisateurs
Parmi les principaux objectifs de la transition vers un modèle à sources multiples, il y a la prestation de meilleurs services aux utilisateurs. Cependant, la plupart des utilisateurs, partenaires et bailleurs de fonds potentiels des statistiques sociales ne connaîtront pas les techniques qui seront utilisées, ainsi que l’utilité des nouvelles données créées. Ils seront nombreux, même chez les experts, à ne pas connaître certains concepts, comme les fichiers de microdonnées de sources multiples, les données synthétiques, l’analyse prédictive et l’analyse axée sur le parcours de vie. Parmi les risques, il y aurait donc le fait que certains pourraient penser que Statistique Canada emprunte une direction inconnue, tente de satisfaire de nouveaux besoins et cherche à anticiper les besoins de ses utilisateurs actuels, au lieu de combler les lacunes actuelles et de tenir compte des besoins déjà formulés.
Ce risque sera atténué grâce à l’élaboration précoce du site Web interactif, qui fournira un accès plus rapide à tous les renseignements existants, et à la nouvelle approche permettant de répondre aux demandes de renseignements actuelles, y compris le nouvel ensemble d’enquêtes souples, qui produira des résultats rapidement. Cependant, des mécanismes de rayonnement devraient s’ajouter à ces étapes, afin de permettre aux utilisateurs de collaborer avec Statistique Canada pour déterminer des façons pratiques de mettre en application les nouvelles données statistiques qui seront produites.
Mise de l’accent sur le rayonnement. Récemment, Statistique Canada, y compris les secteurs de l’agence se spécialisant dans le domaine social, s’est surtout concentré sur les questions d’horizontalité, de partenariat et de rayonnement. De nouveaux centres ont été créés afin d’accroître la capacité de répondre rapidement à l’évolution de la demande de statistiques et d’anticiper les nouvelles demandes. Cet accent sur le rayonnement est important, mais il doit être géré avec soin. Pour être efficace, le rayonnement doit s’appuyer sur les considérations suivantes :
- Le rayonnement ne devrait pas se fonder uniquement sur des sujets-matière traditionnels en matière de politiques , comme la santé ou l’éducation. Une telle approche pourrait faire en sorte que des questions transversales seraient ignorées, comme l’égalité ou le mieux-être. Le mieux-être de différents sous-groupes de la population découle souvent d’ensembles d’interventions provenant de différents silos politiques traditionnels.
- De nombreuses disciplines participent à l’élaboration du système de la statistique et à son utilisation. Elles ont tendance à utiliser différents cadres conceptuels et terminologies.
Gouvernance
Le système à sources multiples sera conçu pour fournir des statistiques intégrées sans tenir compte des cloisons stratégiques actuelles. Les structures de gouvernance existantes dans certains secteurs, comme les statistiques sur la santé, l’éducation et la justice, se fondent sur ces cloisonnements, tenant compte des rôles différents des gouvernements fédéral et provinciaux dans différents secteurs de la politique sociale.
- Le passage à un système à sources multiples ne nécessite pas, par contre, de changement aux structures de gouvernance complexes et asymétriques qui ont été mises en place dans ces secteurs au fil du temps.
- Les parties impliquées dans les structures de gouvernance actuelles obtiendront d’importants nouveaux renseignements d’un système à sources multiples. Elles auront au moins autant d'intérêt à ce que son développement soit couronné de succès qu’elles en ont dans le système existant.
- Pour ajouter éventuellement les applications des options susceptibles de donner les meilleurs résultats et inclure des microdescripteurs de programmes sociaux, il faudra former des partenariats solides avec les responsables des politiques et programmes sociaux et en matière de santé actuels. Si les structures de gouvernance actuelles n’existaient pas, il faudrait les inventer, afin de pouvoir superviser ces partenariats.
- En raison de l’horizon souvent long de la planification statistique, le rayonnement devrait être réalisé auprès des intervenants ayant une vision à long terme, ainsi que ceux préoccupés par les besoins stratégiques actuels.
- Le risque qu’il y ait fragmentation du rayonnement croît s’il y a de nombreux petits groupes organisationnels spécialisés qui ont chacun une stratégie de rayonnement indépendante.
- Le rayonnement et les consultations prennent beaucoup de temps et utilisent des ressources avec des compétences. Il ne faut jamais les traiter comme une fin. Elles devraient toujours avoir un but précis.
Une stratégie de rayonnement équilibrée à l’appui de l’évolution du système à sources multiples pourrait donc comprendre les volets suivants :
- Tableaux de bord et produits Web. Le rayonnement visant à créer les nouveaux tableaux de bord qui seront affichés sur le site Web interactif. Il s’agit d’une responsabilité évidente des groupes sujet-matière à Statistique Canada responsables de statistiques sociales. Elle pourrait être associée aux consultations sur le nouveau contenu des tableaux de l’ECDS, ainsi que les fichiers de microdonnées normalisées de sources multiples.
- L’élaboration du cadre conceptuel et des définitions normalisées décrites dans le document à paraître intitulé « Le Système de statistiques nationales sur la qualité de vie : Cadre conceptuel » devrait être accompagnée d’une stratégie de consultation qui mobilise les nombreux groupes au sein de Statistique Canada et des communautés universitaires et stratégiques. Les discussions sur les concepts à utiliser lors de la mesure se rapprochent des discussions sur les éléments à mesurer. En d'autres termes, le système statistique peut, implicitement, fournir un espace neutre susceptible de favoriser la recherche d'un consensus inter-silo sur les orientations à long terme du contenu de la politique sociale.
- Une analyse de pointe, dans le cadre de laquelle on cherche à obtenir des conseils et à conclure des partenariats
Coordination du rayonnement?
On coordonne actuellement différents volets de rayonnement depuis différentes sections de l’organisme au moyen de méthodes informelles, comme des appels téléphoniques entre collègues. Les nouveaux volets exigeront-ils un moyen de coordination plus officiel?
- Améliorer les flux de données d’entrée, surtout la stratégie à plus long terme sur les données administratives mentionnée à la section 5.3.
- Volets de consultation en parallèle avec les peuples autochtones et les groupes ayant des besoins distincts. Cette initiative pourrait se fonder sur les initiatives actuelles de rayonnement sur le genre, la diversité et l’inclusion, y compris auprès des immigrants, des personnes avec un handicap, des minorités racialisées et des personnes se trouvant dans les régions éloignées.Cette initiative mettrait l’accent sur les renseignements requis dans ces communautés.
- On pourrait envisager un volet de rayonnement international, puisque le défi associé à l’élaboration d’un système à sources multiples de statistiques nationales sur la qualité de vie revêt un intérêt mondial, donnant l’occasion éventuelle de partager l’expérience vécue.
Mise de l’accent sur le partenariat. Parmi les activités de rayonnement décrites ci-dessus, plusieurs exigeront un partenariat étroit avec les utilisateurs. De plus, comme décrit précédemment, on propose de former des partenariats particulièrement étroits dans les domaines qui sont à la fine pointe de la technologie :
- des partenariats avec des chercheurs et des analystes dans d’autres ministères, dans les universités et les groupes de réflexion pour créer les bases de microdonnées normalisées utilisant des sources multiples;
- des partenariats avec des organismes chargés de la prestation de services pour créer des projets pilotes sur les solutions qui sont susceptibles de donner des résultats.
6.3. Enjeux d’éthique : renforcer la confiance
Tout système qui utilise des données sur des personnes venant de différentes sources suscitera, de toute évidence, des préoccupations en ce qui concerne la protection des renseignements personnels, le consentement et la confidentialité. Il ne s’agit pas de nouveaux enjeux. Depuis de nombreuses années, la question de l’établissement d’un équilibre juste entre ces préoccupations et celles associées à la valeur de l’utilisation des statistiques officielles et les problèmes relatifs au fardeau de réponse fait l’objet de discussions approfondies dans plusieurs pays.
Les questions relatives à la protection des renseignements personnels font partie d’un ensemble élargi de préoccupations éthiques concernant l’acceptation sociale des limites des statistiques officielles et le rôle des organismes les produisant. Parmi ces questions, mentionnons l’indépendance et la neutralité de l’organisme de statistique, la transparence de ses activités, la confiance accordée à la qualité et à la pertinence des statistiques produites, l’accessibilité des produits statistiques, ainsi que la gestion et la protection efficaces des renseignements au sein du système.
Le Canada et son agence statistique occupent une place enviable en ce qui concerne toutes ces questions d’ordre éthique :
- L’indépendance et la neutralité de Statistique Canada, ainsi que la qualité de ses travaux, n’ont jamais été remises en question. Son indépendance a été confirmée par des modifications récentes apportées à la Loi sur la statistique.
- Comme il a été mentionné précédemment, Statistique Canada a déjà mis en place un cadre de classe mondiale (désigné par le terme Cadre de nécessité et de proportionnalité) pour établir un équilibre entre l’utilisation, la protection des renseignements personnels et le fardeau de réponse.
- Encore une fois, comme on l’a indiqué précédemment, des outils sophistiqués ont déjà été élaborés afin d’assurer la protection des renseignements personnels lors de l’extraction de données de sources multiples, au moyen de techniques qui séparent les identifiants individuels des données décrivant les personnes. Des fichiers couplés de personnes pouvant être identifiées ne seront pas créés.
- On considère que les activités de l’agence statistique font partie des initiatives pangouvernementales, décrites dans l’encadré 2, qui mettent l’accent sur la gestion efficace des ressources en information, y compris la réduction du fardeau de réponse, l’utilisation complète de toutes les données recueillies, ainsi que la protection des renseignements personnels et la confidentialité.
Les orientations détaillées dans le présent document sont conçues pour accroître davantage la confiance et l’acceptation de la population dans son ensemble, ainsi que des répondants qui fournissent des données d’entrée :
- Le plus important sera l’utilité accrue des statistiques pour les personnes qui fournissent également les données d’entrée.
- Cela sera particulièrement important au fur et à mesure que le nombre de données probantes sur les options susceptibles de donner les meilleurs résultats augmentera, alors que les statistiques importantes seront directement présentées aux personnes qui fournissent les données d’entrée, autant les gestionnaires de programme que les participants individuels.
- De manière plus générale, les personnes qui fournissent les données d’entrée requises, y compris les participants aux enquêtes, considéreront que les statistiques désagrégées reconnaissant la diversité de la population sont plus pertinentes et utiles.
- On accordera une nouvelle place au rôle de Statistique Canada, un lieu sécurisé et neutre, dans la production de statistiques se fondant sur de multiples sources de données, en tenant compte de la qualité et de la protection des renseignements personnels, ce qui lui permettra de moins compter sur les utilisateurs externes pour réaliser certaines fonctions, contrairement à ce qu’il faisait dans le passé.
- Le recours à des données synthétiques procurera un degré d’anonymat accru pour les statistiques obtenues, surtout lorsque les données se fondent sur des personnes synthétiques créées au moyen de techniques de manipulation statistique.
- La mise en œuvre d’initiatives lorsque la qualité pose problème, comme les incertitudes associées à l’estimation de la probabilité de la réussite au niveau des personnes ou le recours à l’externalisation informatique en nuage, n’aura lieu que dans le cadre de projets pilotes ou d’essais, jusqu’à ce que la qualité soit assurée.
Alors que la mise en œuvre va de l’avant, il sera possible d’établir plus rapidement un équilibre transparent entre le fardeau de réponse, l’utilité et la protection des renseignements personnels, renforçant ainsi le contrat social implicite entre les personnes qui fournissent, traitent et utilisent des données à des fins statistiques.
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