Études analytiques : méthodes et références
Taux d’embauche et de mise à pied selon la région économique de résidence : qualité des données, concepts et méthodes
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par René Morissette, Wen Ci et Grant Schellenberg
Division de l’analyse sociale et de la modélisation
Résumé
Chaque année, des milliers de travailleurs perdent leur emploi parce que des entreprises réduisent la taille de leur effectif en réaction à la concurrence croissante, aux changements technologiques, à l’évolution de la structure des échanges et à de nombreux autres facteurs. En revanche, des milliers de travailleurs commencent un emploi auprès d’un nouvel employeur du fait que de nouvelles entreprises entrent dans un marché de produits et que les entreprises existantes prennent de l’expansion ou remplacent des employés qui viennent de partir. Ce processus de redistribution des travailleurs entre les employeurs est généralement considéré comme contribuant à la croissance de la productivité et à l’augmentation des niveaux de vie. Afin de mesurer le processus de redistribution de la main‑d’œuvre, des indicateurs du marché du travail, comme les taux d’embauche et les taux de mise à pied, sont nécessaires. En réponse à la demande croissante de données infraprovinciales sur le marché du travail, et profitant d’ensembles de données administratives uniques, Statistique Canada produit des données sur les taux d’embauche et les taux de mise à pied selon la région économique de résidence. Le présent document décrit les sources de données, les questions conceptuelles et méthodologiques ainsi que d’autres questions relatives à ces deux indicateurs.
1. Introduction
La demande d’information sur le marché du travail aux niveaux géographiques infraprovinciaux provient de nombreux intervenants. L’information sur les marchés du travail locaux éclaire les discussions concernant l’état de l’économie canadienne ainsi que les défis et possibilités auxquels font face les entreprises et les particuliers dans des régions déterminées.
Les fichiers de données administratives, comme ceux comprenant les enregistrements des Déclarations de revenus T1 et des États de la rémunération payée (feuillet T4), sont des sources utiles d’information dont on peut tirer des données sur le marché du travail pour de petites régions. Ces fichiers comprennent les nombreuses observations nécessaires pour générer des estimations fiables pour les petites régions, ainsi que les données sur le code postal nécessaires pour organiser ces estimations en régions géographiques infraprovinciales.
Les données de plusieurs fichiers de données administratives ont servi à créer les taux d’embauche et les taux de mise à pied pour 69 régions économiques au Canada.
Le présent document décrit les sources de données, les questions conceptuelles et méthodologiques ainsi que d’autres questions relatives à ces deux indicateurs.
Comme les données infraprovinciales disponibles dans les ensembles de données mentionnés précédemment ont trait au lieu de résidence, les indicateurs du marché du travail abordés dans le présent document sont définis à l’échelon de la région économique de résidence, plutôt que de la région économique d’emploi. Ainsi, les indicateurs permettront de mieux comprendre les résultats qu’obtiennent les résidents d’une région économique donnée sur le marché du travail canadien plutôt que la façon dont l’économie de leur région se comporte par rapport à d’autres marchés du travail locaux. Les lecteurs doivent garder cette distinction en tête tout au long du présent document.
2. Sources de données
Les indicateurs du marché du travail décrits dans le présent document sont estimés à partir d’un sous-ensemble de fichiers de données administratives couplées tirées de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCDEE). La BDCDEE comprend des renseignements sur toutes les entreprises au Canada qui ont produit une Déclaration de revenus des sociétés T2, délivré un État de la rémunération payée T4 (feuillet T4) ou produit un formulaire PD7 (Relevé de compte de retenues à la source courantes) pour l’Agence du revenu du Canada, ainsi que des renseignements sur les travailleurs rémunérés qu’elles emploient. Les fichiers de données administratives utilisés pour élaborer les indicateurs du marché du travail pour les régions économiques de résidence au Canada sont les suivants :
- Fichier maître des particuliers T1 (FMPT1) de l’Agence du revenu du Canada : Données sur les caractéristiques démographiques et financières des particuliers tirées des dossiers de l’impôt T1;
- Relevés T4 de l’Agence du revenu du Canada : Données relatives à l’emploi sur les revenus d’emploi et le montant de rajustement de pension tirées des relevés T4;
- Relevés d’emploi (RE) d’Emploi et Développement social Canada : Données relatives à l’emploi concernant la raison de la cessation d’emploi;
- Fichier de microdonnées longitudinales des comptes nationaux (FMLCN): Le FMLCN, élaboré et mis à jour par Statistique Canada, comprend des données sur l’emploi dans les entreprises au Canada (tant constituées en société que non constituées en société) qui délivrent un feuillet T4 à un ou plusieurs employés à des fins fiscales. Ce fichier est utilisé pour déterminer la redistribution des travailleurs entre les employeursNote 1.
Les indicateurs sont fournis pour la période de 2003 à 2011.
Quelques concepts : employés, travailleurs, salaires et traitements, et rémunération
Dans le présent document, les termes « employés » et « travailleurs rémunérés » sont utilisés de façon interchangeable et désignent les personnes qui occupent au moins un emploi rémunéré à un moment donné de l’année , mais qui n’ont pas de revenu découlant d’un travail autonome pendant cette même annéeNote 2. Le terme « travailleurs » comprend à la fois les employés et les travailleurs autonomes. Les travailleurs autonomes sont définis comme les personnes qui ont un revenu découlant d’un travail autonome au cours de l’année , peu importe si elles ont aussi un revenu d’emploi d’un emploi rémunéré. La rémunération annuelle est égale aux salaires et traitements annuels, plus le revenu net d’un travail autonome.
3. Région économique de résidenceNote 3
Une région économique (RE) est constituée d’un groupe de divisions de recensement (DR) entières (sauf pour un cas en Ontario) qui est créé à titre d’unité géographique normalisée et sert à l’analyse de l’activité économique régionale. La région économique est suffisamment petite pour permettre une analyse à l’échelle régionale, mais suffisamment grande pour que l’on puisse diffuser une vaste gamme de statistiques ayant fait l’objet d’un contrôle de confidentialité.
Les régions sont fondées sur les travaux de Camu, Weeks et Sametz (1964). Au départ, les limites des régions ont été tracées de façon que les ressemblances des caractéristiques socioéconomiques à l’intérieur des régions soient portées au maximum, mais que celles entre les régions soient réduites au minimum. Par la suite, les régions ont été modifiées pour prendre la forme de comtés, qui définissent la zone d’influence d’un grand centre urbain ou d’une région métropolitaine. Finalement, les régions ont été établies pour tenir compte des changements des limites des DR et des besoins des autorités provinciales.
Une RE est une région géographique plus petite qu’une province, sauf dans le cas de l’Île-du-Prince-Édouard et des Territoires du Nord-Ouest. La RE est constituée de groupes de DR entières, sauf pour un cas en Ontario, où la ville de Burlington, qui fait partie de la division de recensement de Halton (DR 35 24), est exclue de la RE de Toronto (RE 35 30) et est incluse dans la RE de Hamilton–Niagara Peninsula (RE 35 50), qui comprend l’ensemble de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Hamilton.
Les RE peuvent être des régions économiques ou administratives, ou encore des régions de planification. Au Québec, les RE sont désignées en vertu d’une loi (les régions administratives). Dans toutes les autres provinces, elles sont établies conformément à une entente entre Statistique Canada et la province en question.
Les indicateurs du marché du travail compris dans le présent document sont fondés sur des RE de résidence de particuliers. Les RE de résidence de particuliers sont établies à partir des données de code postal figurant dans les dossiers de l’impôt T1. Les codes postaux des dossiers de l’impôt T1 servent à déterminer la RE de résidence des particuliers autour du mois de décembre de l’année , c’est-à-dire au moment où le FMPT1 est crééNote 4.
Comparaison entre la région économique de résidence et la région économique de travail
Comme il est indiqué précédemment, la RE de résidence désigne le lieu où les Canadiens vivent, et non pas celui où ils travaillent. Certains résidents de la RE « a » (p. ex., Laval) peuvent être employés dans la RE « b » (p. ex., Montréal); de même, certains résidents de la RE « b » peuvent être employés dans la RE « a ». Le Recensement de 2006 comprend des renseignements à ce sujet, étant donné que l’on a demandé aux répondants du questionnaire détaillé où ils avaient travaillé pendant la semaine de référence du recensement (c.-à-d. la semaine précédant le 16 mai 2006) ou, s’ils n’étaient pas occupés cette semaine-là, à quel endroit était situé leur emploi le plus long au cours de l’année précédente.
Dans le tableau 1, on sélectionne des personnes âgées de 18 à 64 ans qui étaient employées comme travailleurs rémunérés au cours de la semaine de référence du recensement. Le tableau montre le pourcentage d’entre elles qui travaillaient dans leur RE de résidence à ce moment-là. Globalement, 91 % de ces employés travaillaient dans leur RE de résidence.
Cette moyenne masque des différences importantes entre les RE. Même si 9 résidents sur 10 de Montréal travaillaient à (dans la RE de) Montréal, pas plus de 4 résidents de Laval sur 10 travaillaient à (dans la RE de) Laval. De même, alors que 94 % des résidents d’Ottawa travaillaient à Ottawa, moins des deux tiers des résidents de l’Outaouais travaillaient dans l’Outaouais. Dans 52 RE sur 69, 90 % ou plus des personnes occupées travaillaient dans leur RE de résidence. Ces RE représentent 77 % de la population des personnes occupées. Ainsi, pour la majorité des RE et des résidents, le concept de RE de résidence est étroitement lié au concept de RE d’emploi.
Néanmoins, il est important de souligner le fait que, dans certains cas, la plupart des résidents travaillent à l’extérieur de leur RE de résidence. Cela fait ressortir l’importance de rappeler aux utilisateurs des données que les indicateurs du marché du travail fournis permettront de mieux comprendre les résultats qu’obtiennent les résidents d’une RE donnée sur le marché du travail canadien plutôt que la façon dont l’économie de leur région se comporte par rapport à d’autres marchés du travail locaux.
4. Comparaison entre la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés et le Recensement de 2006
Étant donné que les taux d’embauche et les taux de mise à pied seront calculés à l’échelon de la RE de résidence, une question clé se pose, à savoir si les résultats de la BDCDEE sont représentatifs de la population de chaque RE. Afin d’avoir une idée sur la question, les résultats de la BDCDEE sont comparés à ceux du Recensement de la population de 2006Note 5. Plus précisément, un échantillon d’employés (personnes qui étaient âgées de 18 à 64 ans en 2005 et qui avaient des salaires et traitements positifs, mais aucun revenu d’un travail autonome cette même année) est sélectionné à partir des deux sources de données. Comme le FMPT1 utilisé dans la BDCDEE ne comprend pas les déclarants retardataires et, étant donné que ces derniers représentent environ 5 % de tous les déclarants (Messacar, 2014), on peut s’attendre à ce que les estimations découlant de la BDCDEE soient inférieures d’environ 5 % à celles découlant du Recensement de 2006.
Estimations de l’emploi
Cela est effectivement le cas. L’échantillon découlant de la BDCDEE comprend 13 353 124 personnes, qui représentent 95 % de l’estimation correspondante (pondérée) obtenue à partir du Recensement de 2006 (14 029 879). Le tableau 2 compare, pour chaque RE, le nombre d’employés âgés de 18 à 64 ans en 2005, mesuré à partir de la BDCDEE, avec l’estimation correspondante tirée du Recensement de 2006. Dans 40 des 69 RE de résidence, les estimations découlant de la BDCDEE se situent à plus ou moins 4 % de celles du Recensement. Les estimations découlant de la BDCDEE se situent à plus ou moins 6 % des estimations du Recensement de 2006 dans 53 des 69 RE, et à plus ou moins 8 % des estimations du recensement dans 62 des 69 RE de résidence. Les estimations à partir de la BDCDEE représentent moins de 90 % des estimations du recensement dans trois RE de résidence (graphique 1), la totalité d’entre elles, sauf une, se trouvant dans la partie nord de chaque province concernée.
Sexe et groupes d’âge
Dans le tableau 3, on compare la proportion de femmes dans les échantillons des deux ensembles de données. Dans 63 des 69 RE, la proportion de femmes dans les deux échantillons se situe à plus ou moins un point de pourcentage. Parmi les six régions qui restent, quatre sont situées au Nunavut ou dans la partie nord de la province concernée (p. ex., Nord du Québec, Nord du Manitoba et Nord de la Saskatchewan). Globalement, la représentation des femmes est très similaire dans les deux ensembles de données (graphique 2).
Dans le tableau 4, on compare les répartitions par âge obtenues à partir des deux ensembles de données pour les hommes. Sauf pour Yorkton–Melville et Prince Albert (les deux situés en Saskatchewan), l’écart absolu moyen entre les estimations du pourcentage d’hommes dans un groupe d’âge donné (18 à 24 ans; 25 à 34 ans; 35 à 44 ans; 45 à 54 ans; 55 à 64 ans) obtenues à partir de la BDCDEE et du Recensement de 2006 se situe généralement à deux points de pourcentage ou moins des proportions de base, qui varient entre 14 et 25 points de pourcentage à l’échelle nationaleNote 6. Comme le montrent le tableau 5 et les graphiques 3 et 4, des tendances assez similaires sont observées pour les femmes.
Pris ensemble, les tableaux 3 à 5 montrent que les répartitions des employés selon l’âge et le sexe, définies à l’échelon de la RE, sont généralement très similaires dans les deux ensembles de données.
Salaires et traitements annuels
Dans le tableau 6, on compare les salaires et traitements annuels moyens, les salaires et traitements annuels médians et le pourcentage de personnes gagnant au moins 100 000 $ en salaires et traitements dans les deux ensembles de donnéesNote 7. À l’échelle nationale, les salaires et traitements moyens et les salaires et traitements médians dans la BDCDEE sont respectivement de 1,8 % et 4,1 % plus faibles que ceux découlant des données du Recensement de 2006.
Les salaires et traitements moyens se situent à plus ou moins 4 % les uns des autres dans environ les deux tiers (48 sur 69) des RE de résidence, et à plus ou moins 5 % dans 56 des 69 régions.
Les salaires et traitements médians estimés à partir de la BDCDEE et du Recensement de 2006 se situent à plus ou moins 4 % les uns des autres dans 24 des 69 RE de résidence et à plus ou moins 5 % dans 37 des 69 régions.
À l’échelle nationale, le pourcentage des personnes gagnant au moins 100 000 $ est environ le même dans le Recensement de 2006 et dans la BDCDEE, soit 4,0 % et 3,9 % respectivement. À l’intérieur des RE de résidence, les proportions de personnes gagnant au moins 100 000 $ se situent à plus ou moins 0,2 point de pourcentage les unes des autres dans 54 des 69 RE, ce qui représente une différence de 10 % ou moins dans 50 d’entre elles.
Les différences dans les salaires médians et les salaires moyens examinés précédemment sont représentées sous forme schématique dans les graphiques 5 et 6. Un écart mérite d’être souligné. En effet, même si les estimations des salaires et traitements moyens effectuées à partir de la BDCDEE et du Recensement de 2006 diffèrent d’environ 10 % pour le Nunavut, l’estimation de la rémunération médiane pour ce territoire produite à partir de la BDCDEE est d’environ 27 % plus faible que celle produite à partir du Recensement de 2006.
Pour la production des indicateurs du marché du travail à l’échelon de la RE, la question clé est de déterminer si les différences entre les régions dans la rémunération observées dans les données du Recensement de 2006 se retrouvent aussi dans la BDCDEE. Cela est effectivement le cas. Le coefficient de corrélation de Pearson utilisant les deux sources de données est de 0,992 pour les salaires et traitements moyens, de 0,978 pour les salaires et traitements médians, et de 0,996 pour le pourcentage de personnes gagnant au moins 100 000 $ (tableau 7). Ainsi, les RE qui affichent des salaires et traitements annuels (médians ou moyens) relativement importants dans les données du Recensement de 2006, affichent aussi des salaires et traitements relativement importants dans les données de la BDCDEE (graphiques 7 à 9).
Dans l’ensemble, les tableaux 2 à 7 montrent que la BDCDEE produit des répartitions selon l’âge et le sexe et des estimations de la rémunération à l’échelon de la RE qui correspondent assez bien à celles obtenues à partir des données du Recensement de 2006. Cela laisse supposer que les données de la BDCDEE sont appropriées pour le calcul d’indicateurs additionnels du marché du travail à l’échelon de la RE.
5. Indicateurs
Même si Statistique Canada produit actuellement plusieurs indicateurs du marché du travail à l’échelon de la RE (annexe 1) ou à l’échelon de la RMR/l’AR (agglomération de recensement)Note 8, aucune statistique infraprovinciale n’est produite pour deux aspects importants du marché du travail canadien :
- les taux d’embauche;
- les taux de mise à pied.
Les taux d’embauche rendent compte des mouvements de travailleurs dans les entreprises. Ils mesurent le pourcentage d’employés qui commencent un emploi auprès d’un nouvel employeur pour une année donnée et qui occupent toujours un poste chez cet employeur l’année suivante. Les taux d’embauche peuvent augmenter au fur et à mesure que les entreprises prennent de l’expansion, qu’un nombre croissant de retraités ou d’employés qui partent pour d’autres raisons sont remplacés, ou qu’un nombre croissant d’emplois temporaires commencent à être offerts.
Les taux de mise à pied rendent compte des mouvements de travailleurs qui quittent les entreprises en raison d’une pénurie de travail ou de la fin d’un contratNote 9. Ils mesurent le pourcentage d’employés qui sont mis à pied au cours d’une année donnée et qui ne reviennent pas chez le même employeur cette année-là ou l’année suivante. Ils peuvent augmenter au fur et à mesure que l’emploi diminue dans les industries en déclin, que les entreprises d’une industrie donnée réduisent leur effectif pour une gamme variée de raisons ou que les contrats signés pour un nombre croissant d’emplois temporaires prennent fin.
Taux d’embauche
Les taux d’embauche produits à partir des données de la BDCDEE sont tout d’abord calculés de la façon suivante :
Le concept de taux d’embauche a été sélectionné après la prise en compte de trois questions. Tout d’abord, les taux d’embauche devraient-ils être calculés au niveau de la personne ou au niveau de l’emploi? En deuxième lieu, les taux d’embauche devraient-ils inclure tous les travailleurs qui ont été embauchés au cours d’une année donnée, peu importe leur statut d’emploi l’année suivante, ou devraient-ils se limiter aux personnes nouvellement recrutées qui sont toujours employées l’année suivante? En troisième lieu, le dénominateur utilisé pour calculer les taux d’embauche devrait-il mesurer le nombre de personnes qui ont été employées à un moment donné au cours de l’année, selon les données administratives, ou l’effectif rémunéré annuel moyen cette année-là (et/ou l’année précédente)?
En principe, les estimations de l’embauche peuvent être calculées à la fois au niveau de l’emploi et au niveau de la personne. Ces unités d’analyse mesurent des concepts différents. Les estimations de l’embauche au niveau de l’emploi rendent compte du nombre d’appariements employeur-employé nouvellement créés l’année , tandis que les estimations au niveau de la personne rendent compte du nombre de personnes qui ont commencé au moins un emploi auprès d’un nouvel employeur l’année . Comme la même personne peut être embauchée plusieurs fois par divers employeurs une année donnée, les estimations au niveau de l’emploi seront substantiellement plus élevées que les estimations au niveau de la personne. À l’échelle nationale, les estimations de l’embauche au niveau de l’emploi dépassent les estimations au niveau de la personne selon un facteur de 1,4 en moyenne (Morissette et Qiu, 2012).
Les taux d’embauche qui sont calculés pour les 69 RE de résidence à partir de la BDCDEE le sont au niveau de la personne pour deux raisons. Tout d’abord, cela permet l’étalonnement des estimations, à l’échelle provinciale et nationale, par rapport à l’Enquête sur la population active (EPA). En deuxième lieu, cette approche est conforme à celle adoptée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (2009).
Lorsque l’on mesure l’embauche au niveau de la personne, les estimations du nombre de personnes embauchées peuvent être calculées de trois façons, qui rendent compte des différents traitements de l’emploi des personnes l’année :
- Embauches inconditionnelles : le nombre d’embauches l’année est estimé comme correspondant : i) au nombre d’employés âgés de 18 à 64 ans qui ont commencé un emploi auprès (d’au moins) un nouvel employeur l’année , peu importe si ces personnes sont employées l’année suivante, c’est-à-dire l’année .
- Embauches conditionnelles : le nombre d’embauches l’année est estimé comme correspondant : i) au nombre d’employés âgés de 18 à 64 ans qui ont commencé un emploi auprès (d’au moins) un nouvel employeur l’année et ii) qui sont toujours employés par un employeur l’année .
- Embauches selon l’OCDE (2009): selon l’OCDE (2009), le nombre d’embauches l’année est estimé comme correspondant : i) au nombre d’employés qui ont commencé un emploi auprès (d’au moins) un nouvel employeur l’année et ii) qui sont toujours employés par le même employeur l’année .
La distinction fait une différence au plan empirique. Par exemple, à l’échelle nationale, environ 3,95 millions de personnes âgées de 18 à 64 ans ont commencé au moins un emploi auprès d’un nouvel employeur en 2011. Parmi elles, 3,70 millions travaillaient toujours comme employés rémunérés en 2012. Un sous-ensemble de ces personnes, soit 2,40 millions, travaillaient toujours auprès de leur nouvel employeur en 2012. Ces différences découlent du fait que, même si les embauches inconditionnelles et les embauches conditionnelles fournissent des mesures relativement exhaustives du nombre de personnes qui commencent un nouvel emploi une année donnée, elles comprennent de nombreuses personnes qui ont un faible lien au marché du travail. Par conséquent, elles ont tendance à surestimer les taux d’embauche des travailleurs qui ont un lien plus fort au marché du travail.
Selon l’OCDE (2009), les taux d’embauche calculés pour les 69 RE de résidence au moyen de la BDCDEE utilisent la troisième mesure comme numérateur, c’est-à-dire le nombre d’employés qui ont commencé un emploi auprès (d’au moins) un nouvel employeur l’année et qui sont toujours employés par le même employeur l’année Note 10.
Comme il est mentionné précédemment, au moins deux options sont disponibles concernant le choix du dénominateur utilisé pour calculer les taux d’embauche. La première utilise comme dénominateur le nombre de personnes qui ont été employées à un moment donné pendant l’année, mesuré à partir des données administratives. Un des avantages de cette option est sa simplicité: elle permet de calculer à la fois le numérateur et le dénominateur à partir de la BDCDEE. Elle a pour inconvénient que le dénominateur est sensible aux changements exogènes dans le nombre de transitions individuelles du non-emploi à l’emploi et de l’emploi au non-emploi qui peuvent se produire, même si l’effectif rémunéré annuel moyen (ou les heures de travail annuelles moyennes) demeure inchangéNote 11.
La deuxième option consiste à utiliser comme dénominateur l’effectif rémunéré annuel moyen, mesuré à partir de l’EPA. Même si ce dénominateur exige d’utiliser un ensemble de données additionnel (EPA) pour le calcul des taux d’embauche, il n’est pas sensible aux changements dans les transitions du non-emploi à l’emploi et de l’emploi au non-emploi qui se produisent à des niveaux d’emploi constants. C’est pourquoi ce dénominateur est utilisé pour le calcul des taux d’embauche. De façon plus précise, l’effectif rémunéré annuel moyen l’année et l’année sert à calculer les taux d’embaucheNote 12Note 13.
Comparaison entre les taux d’embauche tirés de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés et ceux tirés de l’Enquête sur la population active
La définition d’embauche de l’OCDE (2009) figurant ci-dessus, selon laquelle les personnes embauchées doivent être employées dans la même entreprise pendant deux années consécutives, permet de faire des comparaisons entre les mesures de l’embauche fondées sur la BDCDEE et celles fondées sur l’EPA. Une telle comparaison peut être faite de la façon suivante.
Tout d’abord, prenons les travailleurs rémunérés interviewés dans le cadre de l’EPA en janvier de l’année . Les travailleurs qui déclarent avoir été employés par leur employeur actuel pendant 12 mois ou moins ont, par définition, été embauchés entre janvier de l’année et janvier de l’année . Ainsi, ces travailleurs correspondent approximativement au nombre de personnes qui ont été embauchées à un moment donné l’année et qui sont toujours employées par la même entreprise en janvier de l’année . Prenons maintenant la BDCDEE. Sélectionnons des travailleurs qui : a) sont observés dans la même entreprise l’année et l’année , et b) qui n’étaient pas observés dans cette entreprise avant l’année . Les conditions a) et b) font en sorte que ces travailleurs ont été recrutés à un moment donné l’année et, selon l’hypothèse plausible que la majorité des périodes d’emploi dans une entreprise sont ininterrompues, travaillent toujours pour le même employeur en janvier de l’année .
Les arguments qui précèdent laissent supposer que les estimations du nombre de travailleurs rémunérés qui comptent 12 mois d’ancienneté ou moins, obtenues à partir de l’EPA, en janvier de l’année , devraient être assez similaires aux estimations du nombre de travailleurs rémunérés : a) qui sont observés dans la même entreprise l’année et l’année , et b) qui n’étaient pas observés dans cette entreprise avant l’année , lorsque ces estimations proviennent de la BDCDEE ou d’autres ensembles de données, comme le Fichier longitudinal des travailleurs (FLT), qui utilise des fichiers d’entrée très similaires à ceux utilisés par la BDCDEENote 14.
Le graphique 10 confirme cela. Il montre le taux d’embauche obtenu à partir du FLT pour la période de 1978 à 2010, et de l’EPA, pour la période de 1976 à 2011Note 15Note 16. La mesure fondée sur le FLT et l’EPA produit des tendances et des niveaux similaires au fil du temps. Par ailleurs, la définition de l’OCDE (2009) de l’embauche tient assez bien compte des récessions et des expansions au cours de la période de référence prolongée.
Les graphiques 11 à 14 comparent les taux d’embauche calculés à partir de la BDCDEE et de l’EPA pour les personnes âgées de 18 à 64 ans au Québec, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Sauf pour le Québec en 2005-2006, les taux d’embauche des deux sources affichent des mouvements temporels similaires. Comme il fallait s’y attendre, les taux d’embauche fondés sur la BDCDEE ont diminué de 2008 à 2009 dans chacune de ces provinces, parce que l’économie canadienne est entrée en récession. Le taux d’embauche fondé sur la BDCDEE est aussi plus élevé en Alberta que dans les trois autres provinces, une constatation qui confirme l’activité économique relativement forte de cette province.
Le tableau 8 montre le taux d’embauche obtenu à partir de la BDCDEE et de l’EPA pour chaque province. Le tableau 9 quantifie la mesure dans laquelle les deux séries sont corrélées. Si l’on tient compte de toutes les provinces pour les neuf années de la période de 2003 à 2011, le coefficient de corrélation de Pearson entre les deux séries est égal à 0,674. À l’intérieur des provinces, des variations temporelles dans les taux d’embauche entre les deux ensembles de données comportent une corrélation plus étroite en Ontario et dans les provinces de l’Ouest que dans les provinces de l’Atlantique. Cela rend probablement compte de la variabilité d’échantillonnage relativement élevée des estimations du nombre d’embauches dans les provinces de l’Atlantique selon l’EPANote 17. Étonnamment, la corrélation entre les années observée au Québec est, à 0,383, relativement faible. Pour la plupart des années, les différences entre les provinces dans les taux d’embauche à partir de la BDCDEE comportent une corrélation raisonnable avec ceux de l’EPA (avec un coefficient de corrélation de 0,550 ou plus observé sept années sur neuf), ce qui montre que les provinces qui affichent des taux d’embauche relativement élevés pour une année donnée dans un ensemble de données ont tendance à afficher des taux d’embauche relativement élevés dans l’autre ensemble de données.
En résumé, les taux d’embauche selon la BDCDEE affichent généralement : a) des tendances temporelles plausibles, étant plus faibles en 2008-2009 que pendant les années précédentes; b) des différences interprovinciales plausibles, étant plus élevées en Alberta que dans les trois autres grandes provinces; et c) des corrélations raisonnables avec les taux d’embauche selon l’EPA.
Taux de mise à pied
Les taux de mise à pied qui sont produits à partir des données de la BDCDEE sont calculés initialement de la façon suivante :
Pendant les récessions, ainsi que les périodes d’expansion, des milliers de Canadiens perdent leur emploi. Les données sur les pertes d’emploi sont donc essentielles pour comprendre les marchés du travail locaux. Parce qu’elle utilise la version complète (100 %) du fichier des RE, la BDCDEE fournit une mesure précise des mises à pied qui touchent les résidents d’une RE donnée.
La BDCDEE permet de calculer le nombre de mises à pied au Canada annuellement, à partir des RE, qui précisent la raison de l’interruption ou de la cessation d’emploi. Les cessations d’emploi attribuables à une « pénurie de travail » (code « A » dans le RE) sont définies comme des mises à piedNote 18.
Le fichier de la BDCDEE permet de déterminer les mises à pied temporaires et permanentes. Une mise à pied est définie comme temporaire lorsque le travailleur mis à pied revient travailler pour son employeur pendant l’année de la mise à pied ou l’année suivante. Lorsqu’un tel retour ne se produit pas, la mise à pied est considérée comme permanente.
Le concept de taux de mise à pied défini précédemment est fondé sur les mises à pied permanentes, étant donné que les pertes d’emploi que connaissent les travailleurs représentent le principal intérêt.
Avant de présenter des statistiques sur les taux de mise à pied permanente, il est utile de vérifier si le nombre d’emplois qui prennent fin par une mise à pied permanente ou temporaire, divisé par le niveau moyen d’effectif rémunéré obtenu à partir des données administratives, affiche une variation temporelle plausible. Cela figure dans le graphique 15, où le taux de mise à pied total du FLT est comparé à celui calculé à partir de l’EPANote 19.
Comme il fallait s’y attendre, les deux séries connaissent une hausse marquée au moment de la récession de 1981-1982, de la récession de 1990-1992 et du début de la récession de 2008-2009. Même si le taux de mise à pied selon le FLT est plus faible dans une certaine mesure que le taux de mise à pied selon l’EPA, de 1978 à 1996, les deux séries sont assez similaires par la suite. Ainsi, le graphique 15 montre que les données sur les mises à pied comprises dans le fichier des RE (qui sert à élaborer le FLT) produisent un taux de mise à pied qui affiche une variation temporelle plausible.
Le graphique 16 utilise les données du FLT et montre que les taux de mise à pied fondés sur les mises à pied permanentes affichent aussi des tendances plausibles au cours des trois dernières décennies. Ensemble, les graphiques 15 et 16 laissent supposer que le fichier des RE peut être utilisé pour produire des estimations raisonnables des pertes d’emploi.
Le graphique 17 compare les taux de mise à pied permanente obtenus à partir de la BDCDEE avec ceux obtenus à partir de l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR), lorsque l’on tient compte de toutes les provincesNote 20. Au cours de la période de 2003 à 2011, les deux séries se suivent relativement bien, même si les estimations de l’EDTR sont légèrement supérieures à celles de la BDCDEENote 21. Le tableau 10 fournit les taux de mise à pied permanente propres aux provinces découlant de chaque ensemble de données. Le tableau 11 rend compte des coefficients de corrélation de Pearson obtenus à partir des deux séries. Si l’on tient compte de toutes les années de la période de 2003 à 2011 et de toutes les provinces, les deux séries sont fortement corrélées : elles comportent un coefficient de corrélation de 0,915. Pour toutes les années prises en compte, les différences entre les provinces dans les taux de mise à pied permanente sont aussi fortement corrélées, le coefficient de corrélation variant entre 0,714 et 0,978. Les mouvements temporaires dans les taux de mise à pied permanente à l’intérieur des provinces affichent des corrélations plus faibles. Comme le montrent les graphiques 18 à 21, cela est particulièrement vrai pour le Québec.
6. Précision des indicateurs
Avant de produire les estimations finales, les taux d’embauche et les taux de mise à pied définis dans les équations (1) et (2) font l’objet de quelques rajustements supplémentaires.
Tout d’abord, les employés qui reviennent travailler pour leur employeur après un congé parental sont supprimés des estimations des nouvelles embauches. En deuxième lieu, comme c’est le cas dans l’EPA, les membres à temps plein des Forces armées et les personnes vivant dans les réserves sont exclus. En troisième lieu, un algorithme spécifique est utilisé pour déterminer les embauches et les mises à pied parmi les employés travaillant dans les domaines de l’enseignement, des soins de santé et de l’assistance sociale ainsi que de l’administration publique. Il est nécessaire de procéder ainsi pour réduire les répercussions que pourraient avoir sur les estimations des embauches et des mises à pied les faux changements dans les identificateurs d’employeurs longitudinaux qui peuvent se produire dans ces secteurs. Comme le montre le tableau 12, au cours des années pendant lesquelles les taux de mise à pied dans les administrations publiques ont augmenté de façon substantielle, une proportion importante des personnes qui (selon l’équation [2]) semblent être mises à pied de façon permanente dans ce secteur finissent par être réemployées dans la même industrie à trois chiffres l’année . Cette tendance laisse supposer que nombre de ces personnes sont demeurées avec le même employeur dans les faits, mais que les identificateurs longitudinaux d’entreprise ont changé de façon erronée d’une année à l’autre.
C’est pourquoi on considère que de nouvelles embauches se produisent dans ces secteurs lorsque les travailleurs :
- (a) sont embauchés par au moins un nouvel employeur dans ces secteurs l’année ;
- (b) n’occupaient pas un emploi qui appartenait à la même industrie à trois chiffres l’année ;
- (c) occupent toujours au moins un emploi dans la même industrie à trois chiffres l’année .
De même, on considère que des mises à pied se produisent dans ces secteurs lorsque les travailleurs :
- (a) ont été mis à pied par au moins un employeur dans ces secteurs l’année ;
- (b) n’ont pas travaillé, l’année , dans un emploi qui appartenait à l’industrie à trois chiffres associée à leur mise à pied.
7. Conclusion
Par suite de la forte demande d’information sur le marché du travail local, la Division de l’analyse sociale et de la modélisation a récemment élaboré un ensemble de données administratives qui représentent un sous-ensemble des données de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, qui couvre à peu près tous les déclarants fiscaux et qui permet le calcul de plusieurs indicateurs du marché du travail, à l’échelon de la région économique de résidence des personnes.
Prises ensemble, les données comprises dans le présent article montrent que cette information est appropriée pour le calcul des taux d’embauche et des taux de mise à pied. En général, ces indicateurs affichent des mouvements temporels plausibles, une variation intraprovinciale plausible et des corrélations raisonnables avec des indicateurs comparables sur le plan conceptuel provenant d’autres sources de données.
8. Tableaux et graphiques
Annexe 1 : Indicateurs du marché du travail selon la région économique actuellement disponibles dans CANSIM
Annexe 2 : Liste par numéro des régions économiques
Bibliographie
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