Les changements survenus dans les causes de décès de 1950 à 2012

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Mégatendances canadiennes

Bien que la mort constitue une réalité universelle, les problèmes de santé et les maladies qui causent la mort ont changé au fil des ans. De nos jours, la principale cause de décès est le cancer, tandis qu'il y a 60 ans — à la veille d'importantes interventions dans le domaine de la santé publique — les maladies infectieuses et les accidents figuraient parmi les causes les plus susceptibles de réclamer la vie des Canadiens.

Les nouvelles connaissances sur les changements survenus dans les causes de décès au fil du temps permettent de concevoir et de mettre en œuvre de meilleures politiques en matière de santé publique et des programmes de traitement améliorés, en plus d'établir des priorités de recherche plus éclairées.

Les tendances de la mortalité globale de 1950 à 2012

Depuis plusieurs décennies, la longévité des Canadiens a connu des augmentations soutenues. Tant chez les hommes que chez les femmes, les taux de mortalité — pour toutes causes confondues — ont diminué de façon constante. De 1950 à 2012, le taux annuel de mortalité chez les hommes est passé de 1 831,5 décès pour 100 000 hommes à 843,4, ce qui représente une baisse de 53,9 %. Pendant cette même période, le taux annuel de mortalité chez les femmes a connu une diminution encore plus prononcée, passant de 1 475,6 décès pour 100 000 femmes à 580,3, soit une baisse de 60,7 %.

La première moitié du 20e siècle a été marquée par plusieurs améliorations importantes dans le domaine de la santé publique, notamment la vaccination contre la variole et la diphtérie, la pasteurisation du lait pour prévenir la tuberculose bovine ainsi que la chloration pour désinfecter l'eau potable. De plus, au cours de cette même période, la vaccination systématique des enfants est devenue pratique courante. Plusieurs découvertes scientifiques déterminantes — comme celle de l'insuline et de la pénicilline — ont aussi permis de créer des traitements plus efficaces pour le diabète et les infections. La tendance à la baisse des taux de mortalité de 1950 à 2012 reflète les effets de ces interventions en santé publique qui visaient pour la plupart à réduire le nombre de décès attribuables aux maladies infectieuses et parasitaires. De plus, alors que la mortalité maternelle (les décès associés à la grossesse et à l'accouchement) a atteint un sommet au milieu des années 1930, l'amélioration des soins prénataux et postnataux a eu un effet bénéfique sur l'espérance de vie des Canadiennes.

Les tendances en matière de mortalité selon les causes principales

L'examen des cinq principales causes de décès de 1950 à 2012 permet de déterminer facilement lesquelles sont principalement responsables du déclin des taux de mortalité. Les décès attribuables aux maladies de l'appareil circulatoire, comme les maladies cardiovasculaires et les accidents vasculaires cérébraux, ont connu une baisse considérable chez les hommes comme chez les femmes. Chez les hommes, le taux de mortalité attribuable aux maladies de l'appareil circulatoire est passé de 998,4 décès pour 100 000 hommes à 236,3, une diminution de 76,3 %. Chez les femmes, ce taux est passé de 814,1 décès pour 100 000 femmes à 149,7, une baisse de 81,6 %. Chez les hommes, le taux a diminué de 2,3 % en moyenne par année, et chez les femmes, de 2,7 % par année. La baisse des taux de mortalité attribuables aux maladies de l'appareil circulatoire a représenté 40 % de l'augmentation de l'espérance de vie au Canada de 1951 à 1981, et environ 60 % de cette augmentation de 1981 à 2011.

Le cancer est maintenant la principale cause de décès

Les taux de mortalité attribuables à tous les types de cancer n'ont pas diminué autant que ceux attribuables aux maladies de l'appareil circulatoire. Chez les hommes canadiens, les taux de mortalité attribuables au cancer ont augmenté de 1950 à 1988, puis ont diminué de 27,5 % de 1988 à 2012. Cette tendance reflète principalement les variations de la mortalité attribuables au recul du cancer du poumon et, dans une moindre mesure, à la baisse du taux de mortalité liés au cancer colorectal et au cancer de la prostate.

Chez les femmes canadiennes, les taux de mortalité attribuables au cancer ont diminué de 17,6 % de 1950 à 2012. Cette diminution, cependant, a été interrompue par une période de légères augmentations de la mortalité entre la fin des années 1970 et la fin des années 1980. En général, les augmentations de la mortalité étaient liées à une hausse du taux de mortalité attribuables au cancer du poumon, tandis que les diminutions étaient liées au taux de mortalité attribuables au cancer du sein et au cancer colorectal.

Bien que les maladies de l'appareil circulatoire et les cancers demeurent les deux principales causes de décès, le cancer a commencé à tuer plus de personnes que les maladies de l'appareil circulatoire dès 2009 dans le cas des hommes, et dès 2006 dans celui des femmes.

Graphique 1 : Changements dans les taux de mortalité selon certaines causes de décès au Canada, hommes, 1950 à 2012
Description du graphique 1

Le titre du graphique est « Graphique 1 Variation dans les taux de mortalité selon certaines causes de décès au Canada, hommes, 1950 à 2012 ».
Ceci est un graphique linéaire simple.
Il y a au total 63 catégories sur l'axe horizontal. L'axe vertical débute à 0 et se termine à 1 200 avec des mesures à tous les 200 points.
Il y a 5 séries dans ce graphique.
L'axe vertical s'intitule « taux pour 100 000 population normalisée (2011) ».
Les unités de l'axe horizontal sont des années de 1950 à 2012.
Le titre de la série 1 est « Maladies de l'appareil circulatoire ».
La valeur minimale est 236,3 survenue en 2012.
La valeur maximale est 1 032,7 survenue en 1957.
Le titre de la série 2 est « Cancers ».
La valeur minimale est 241,0481 survenue en 1950.
La valeur maximale est 349,4274 survenue en 1988.
Le titre de la série 3 est « Causes externes ».
La valeur minimale est 64,5735 survenue en 2004.
La valeur maximale est 127,1118 survenue en 1973.
Le titre de la série 4 est « Maladies de l'appareil respiratoire ».
La valeur minimale est 81,2668 survenue en 2012.
La valeur maximale est 144,2936 survenue en 1988.
Le titre de la série 5 est « Maladies infectieuses et parasitaires ».
La valeur minimale est 5,9155 survenue en 1979.
La valeur maximale est 50,1563 survenue en 1950.

Changements dans les taux de mortalité selon certaines causes de décès au Canada, hommes, 1950 à 2012
Année Cancers Maladies de l'appareil circulatoire Maladies infectieuses et parasitaires Causes externes Maladies de l'appareil respiratoire
1950 241,0 998,4 50,2 119,5 112,7
1951 245,5 1018,4 48,3 124,0 143,9
1952 255,9 1017,3 40,0 127,0 107,3
1953 257,0 1016,8 34,2 125,3 118,1
1954 257,3 995,4 27,8 119,3 97,6
1955 265,7 1010,5 24,8 121,8 111,4
1956 270,1 1008,9 24,0 125,3 119,3
1957 269,6 1032,7 21,7 126,2 136,7
1958 268,5 1016,6 18,3 117,7 115,1
1959 265,0 1023,1 18,9 117,5 135,7
1960 272,7 1020,5 16,5 114,4 117,0
1961 280,2 993,9 15,9 116,7 110,6
1962 280,8 985,0 14,8 116,6 113,3
1963 279,5 973,5 15,0 115,0 137,6
1964 280,4 961,7 13,0 117,2 113,8
1965 281,5 986,3 12,8 119,6 124,3
1966 291,3 969,9 11,8 123,4 132,6
1967 295,4 962,9 11,2 120,7 125,9
1968 298,4 958,6 11,4 120,8 139,0
1969 304,6 927,4 11,0 124,3 140,1
1970 309,0 911,1 11,9 117,6 137,2
1971 304,1 883,9 10,4 121,0 130,2
1972 308,6 882,1 11,1 123,8 133,4
1973 313,3 871,8 9,4 127,1 134,8
1974 310,6 874,7 9,4 123,5 137,0
1975 314,0 841,7 7,9 117,4 141,7
1976 312,8 833,2 7,9 110,7 142,6
1977 316,2 802,1 7,9 111,1 124,9
1978 320,9 775,7 8,0 110,5 131,2
1979 326,3 747,7 5,9 112,3 117,5
1980 327,8 740,6 6,1 107,5 126,0
1981 326,1 711,4 6,8 103,2 121,9
1982 332,4 698,4 7,1 95,6 131,7
1983 330,7 670,1 7,5 94,6 137,8
1984 338,8 641,0 6,9 93,2 133,6
1985 341,6 633,1 7,8 87,1 142,0
1986 341,1 617,7 7,2 89,1 143,4
1987 339,6 582,9 10,6 88,1 134,6
1988 349,4 574,4 11,7 84,6 144,3
1989 344,2 552,0 13,8 83,3 138,2
1990 339,0 512,9 14,5 79,4 135,7
1991 341,8 499,3 16,4 77,7 133,7
1992 338,4 491,4 16,6 78,1 128,1
1993 336,2 495,9 18,9 79,6 132,2
1994 335,5 478,3 18,6 77,1 130,6
1995 331,8 472,1 19,7 76,9 129,8
1996 327,8 457,7 17,2 73,5 127,7
1997 322,8 452,6 13,1 70,6 130,9
1998 320,5 439,5 13,2 69,7 135,8
1999 319,2 429,3 12,8 73,1 135,0
2000 317,1 400,7 15,6 68,1 104,7
2001 315,8 380,3 14,3 68,2 100,4
2002 310,5 366,6 14,8 69,0 97,1
2003 304,0 358,3 16,6 68,8 96,6
2004 298,6 337,2 17,3 64,6 99,0
2005 293,6 321,9 17,4 68,1 98,2
2006 286,5 301,6 17,3 64,8 89,4
2007 283,9 292,6 19,1 65,8 92,3
2008 280,0 284,7 18,1 66,7 90,6
2009 273,6 270,4 18,8 66,1 87,2
2010 265,5 256,4 19,3 66,8 83,9
2011 261,6 242,8 19,4 65,8 83,3
2012 258,8 236,3 18,9 64,7 81,3

Le nombre de décès résultant de blessures intentionnelles et non intentionnelles a diminué au fil du temps

De 1950 à 2012, les taux de mortalité attribuables aux blessures intentionnelles et non intentionnelles (p. ex., accidents, suicides et homicides) ont diminué de 45,9 % dans le cas des hommes et de 48,2 % dans celui des femmes. Cette tendance à la baisse a été interrompue au cours des années 1960 et du début des années 1970 par de légères augmentations du taux de mortalité chez les hommes, alors que le taux de mortalité est demeuré relativement stable chez les femmes pendant cette période.

Les décès attribuables à des causes externes ont recommencé à diminuer deux ans après l'instauration des ceintures de sécurité obligatoires dans toutes les voitures neuves en 1971. La diminution des décès attribuables aux accidents (blessures non intentionnelles) observée au cours des années ultérieures a été favorisée par différentes campagnes de sensibilisation relatives à la santé (p. ex., campagnes contre l'alcool au volant) ainsi que certains programmes et mesures législatives visant à prévenir les blessures subies dans un accident de circulation (p. ex., utilisation obligatoire de la ceinture de sécurité, sièges d'auto pour enfants) qui ont contribué à rendre les déplacements en voiture plus sûrs pour tous, et surtout pour les enfants et les jeunes. Les taux de blessures intentionnelles (suicides et homicides) ont atteint un sommet en 1983, pour ensuite diminuer chez les hommes alors qu'ils sont demeurés stables chez les femmes. En ce qui concerne les jeunes âgés de 15 à 19 ans, on a enregistré des progrès dans la réduction du nombre de décès causés par les accidents. Les taux de suicide, par ailleurs, n'ont pas changé de manière considérable depuis 1974 pour cette tranche d'âge.

Les taux de mortalité attribuables aux maladies de l'appareil respiratoire ont aussi diminué

De 1950 à 2012, le nombre de décès attribuables aux maladies de l'appareil respiratoire comme l'asthme, la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), la grippe et la pneumonie est passé de 112,7 décès par année pour 100 000 hommes à 81,3, une baisse de 27,9 %. Chez les femmes, ce nombre est passé de 83,4 décès par année pour 100 000 femmes à 50,4, une diminution de 39,6 %. Au début des années 1990, le nombre de décès attribuables à ces maladies a commencé à diminuer chez les hommes après une période de légères augmentations. Chez les femmes, la baisse générale de 1950 à 2012 a été interrompue par une période d'augmentations du taux de mortalité au cours des années 1980 et jusqu'au milieu des années 1990. Ces augmentations étaient principalement attribuables aux décès résultant de la MPOC.

La diminution récente du taux de mortalité attribuable aux maladies de l'appareil respiratoire chez les hommes est liée à la tendance à la baisse des décès attribuables à la MPOC depuis la fin des années 1990, ainsi qu'à la tendance à la baisse à long terme des taux de mortalité attribuables à la grippe et à la pneumonie. Chez les femmes, la baisse du taux de mortalité attribuables aux maladies de l'appareil respiratoire reflète principalement la tendance à la baisse à long terme des taux de mortalité attribuables à la grippe et à la pneumonie, mais l'on n'a pas encore constaté de baisse du taux de mortalité attribuable à la MPOC.

Graphique 2 : Changements dans les taux de mortalité selon certaines causes de décès au Canada, femmes, 1950 à 2012
Description du graphique 2

Le titre du graphique est « Graphique 2 Variation dans les taux de mortalité selon certaines causes de décès au Canada, femmes, 1950 à 2012 ».
Ceci est un graphique linéaire simple.
Il y a au total 63 catégories sur l'axe horizontal. L'axe vertical débute à 0 et se termine à 900 avec des mesures à tous les 100 points.
Il y a 5 séries dans ce graphique.
L'axe vertical s'intitule « taux pour 100 000 population normalisée (2011) ».
Les unités de l'axe horizontal sont des années de 1950 à 2012.
Le titre de la série 1 est « Maladies de l'appareil circulatoire ».
La valeur minimale est 149,6705 survenue en 2012.
La valeur maximale est 822,7154 survenue en 1951.
Le titre de la série 2 est « Cancers ».
La valeur minimale est 183,5375 survenue en 2012.
La valeur maximale est 224,9408 survenue en 1953.
Le titre de la série 3 est « Causes externes ».
La valeur minimale est 29,008 survenue en 2001.
La valeur maximale est 60,6554 survenue en 1950.
Le titre de la série 4 est « Maladies de l'appareil respiratoire ».
La valeur minimale est 46,6627 survenue en 1979.
La valeur maximale est 113,5552 survenue en 1951.
Le titre de la série 5 est « Maladies infectieuses et parasitaires ».
La valeur minimale est 3,2402 survenue en 1979.
La valeur maximale est 33,1734 survenue en 1950.

Changements dans les taux de mortalité selon certaines causes de décès au Canada, femmes, 1950 à 2012
Année Cancers Maladies de l'appareil circulatoire Maladies infectieuses et parasitaires Causes externes Maladies de l'appareil respiratoire
1950 222,8 814,1 33,2 60,7 83,4
1951 224,7 822,7 30,7 58,3 113,6
1952 218,6 808,9 24,1 54,1 72,8
1953 224,9 808,5 19,8 58,8 81,3
1954 223,4 772,2 15,1 55,1 68,8
1955 219,4 774,6 15,2 54,8 72,3
1956 219,0 771,3 12,3 58,7 76,9
1957 219,3 773,6 11,8 54,9 84,8
1958 216,7 757,4 9,4 50,4 73,1
1959 217,4 770,6 9,4 50,1 86,3
1960 216,4 748,4 8,7 51,8 69,8
1961 207,8 730,7 8,2 50,0 69,2
1962 213,4 718,0 8,5 51,7 69,8
1963 213,6 711,5 6,4 50,6 81,2
1964 210,5 677,4 6,1 49,4 59,7
1965 209,5 691,3 6,6 53,5 63,0
1966 205,1 673,8 5,9 50,7 68,9
1967 208,1 642,2 5,4 53,4 59,0
1968 209,2 635,3 5,1 52,4 70,7
1969 208,2 616,3 6,8 51,4 65,6
1970 205,3 594,9 6,8 52,0 63,9
1971 201,7 575,1 6,4 53,7 59,3
1972 206,7 572,2 6,1 54,3 61,2
1973 206,2 562,0 6,3 54,0 58,8
1974 207,6 558,7 5,7 53,4 58,2
1975 200,3 533,6 5,6 52,4 59,2
1976 199,7 519,0 5,3 48,4 61,4
1977 199,3 498,4 5,4 47,5 54,7
1978 200,6 482,8 4,8 46,8 51,2
1979 203,8 461,8 3,2 47,2 46,7
1980 202,4 459,8 4,0 45,1 50,7
1981 202,5 437,4 4,2 42,3 47,3
1982 202,6 431,5 4,6 39,3 54,1
1983 202,8 410,0 4,7 38,7 58,8
1984 206,6 397,3 4,8 38,6 53,5
1985 210,9 386,9 4,6 36,4 57,9
1986 211,1 383,0 5,1 38,3 61,9
1987 210,2 361,7 5,3 37,6 57,3
1988 211,9 356,1 5,6 35,2 62,0
1989 209,6 342,1 5,5 35,4 63,6
1990 209,6 324,1 5,6 32,9 61,6
1991 210,5 317,8 6,2 32,3 61,5
1992 209,4 307,3 6,0 32,2 60,1
1993 212,0 310,2 6,7 33,3 65,2
1994 213,0 303,7 6,7 31,9 64,5
1995 208,7 297,8 7,5 32,7 65,9
1996 212,5 290,9 7,4 31,7 65,2
1997 206,1 288,5 7,4 31,3 68,3
1998 208,0 277,3 7,8 30,1 73,4
1999 206,4 268,8 7,9 31,1 72,1
2000 207,5 255,4 9,3 29,6 56,0
2001 205,4 244,7 9,3 29,0 54,3
2002 207,1 236,5 9,9 30,8 53,7
2003 205,4 225,3 10,2 30,9 54,8
2004 203,2 215,8 11,8 29,8 56,8
2005 198,9 207,2 11,9 30,0 58,5
2006 195,8 190,2 11,7 30,0 52,1
2007 195,5 187,1 12,3 29,8 54,6
2008 193,3 181,2 12,5 30,6 53,1
2009 189,5 172,1 13,2 30,2 54,0
2010 187,9 164,2 13,4 31,5 50,3
2011 185,0 155,4 14,4 30,9 53,3
2012 183,5 149,7 14,3 31,4 50,4

Les taux de mortalité attribuables aux maladies infectieuses et parasitaires ont connu une hausse au cours des dernières années

Pour l'ensemble des Canadiens, de 1950 à 2012, le taux annuel de mortalité attribuable aux maladies infectieuses et parasitaires (p. ex., la rougeole et la polio) ont diminué. Chez les hommes, le taux est passé de 50,2 décès pour 100 000 hommes à 18,9. Un examen plus poussé des changements survenus pendant cette période révèle que cette tendance à la baisse chez les hommes a été interrompue par une légère augmentation du taux de mortalité entre le début des années 1980 et le début des années 1990. Le taux de mortalité a ensuite diminué de façon marquée jusqu'à la fin des années 1990, avant de connaître une légère tendance à la hausse. Chez les femmes, le taux de mortalité attribuable aux maladies infectieuses et parasitaires a aussi diminué, passant de 33,2 décès par année pour 100 000 femmes à 14,3, une baisse de 57,0 %. Les taux de mortalité chez les femmes connaissent une augmentation constante depuis 1979, en partie en raison de la croissance du taux de mortalité causée par la MPOC.

La réapparition de maladies autrefois contrôlées (p. ex., éclosions de méningite à méningocoques invasive) tout comme l'apparition de nouvelles infections (virus de l'immunodéficience humaine [VIH] et syndrome respiratoire aigu sévère [SRAS]) peuvent expliquer la tendance à la hausse observée du taux de mortalité attribuable aux maladies infectieuses et parasitaires chez les hommes comme chez les femmes au cours des dernières années.

Les diminutions des taux de mortalité attribuables aux maladies infectieuses et parasitaires observées au début des années 1960 peuvent être attribuées en partie à la mise au point du vaccin contre la rougeole. Parmi les cinq groupes des principales causes de décès examinés dans la présente étude, les maladies infectieuses et parasitaires étaient le seul groupe de causes pour lequel on n'a constaté aucune diminution depuis au moins le milieu des années 1990, chez les hommes comme chez les femmes.

Plusieurs développements en matière de santé publique, notamment l'amélioration des méthodes de détection, de traitement et de gestion des maladies chroniques, sont à l'origine de l'évolution des principales causes de décès observées tout au long de la seconde moitié du 20e siècle. L'élaboration de nouvelles approches pour la promotion de la santé, les initiatives d'action communautaire et le recours aux dispositions législatives ont aussi contribué à l'augmentation de l'espérance de vie. D'autres développements qui permettent de prolonger la vie et de réduire le fardeau imposé par la maladie se poursuivent au 21e siècle.

Les maladies infectieuses et parasitaires étaient les principales causes de décès au cours de la première moitié du 20e siècle; toutefois, le Canada a vécu un changement majeur à cet égard. Ces derniers temps, les maladies chroniques et les blessures ont remplacé les maladies infectieuses et parasitaires à titre de principales causes de décès.

Tandis que le Canada enregistrait des progrès par rapport au contrôle des maladies infectieuses et parasitaires (les principales causes de décès chez les nourrissons et les enfants), le taux de mortalité attribuables à des causes externes comme les accidents — une cause de décès courante chez les jeunes — a été lui aussi réduit considérablement au Canada. De plus, des méthodes améliorées de traitement et de gestion des maladies chroniques ont mené à la réduction du nombre de décès attribuables à ces causes chez les Canadiens plus âgés, et par conséquent, à une diminution du nombre de décès prématurés dans ce groupe d'âge (personnes de moins de 75 ans). Les augmentations de la longévité des Canadiens, qui s'accompagnent de différents défis en matière de santé associés au vieillissement, représentent maintenant la nouvelle réalité pour le pays.

Définitions

Taux de mortalité : Proportion de décès dans une population donnée et pendant un temps déterminé (habituellement une année). Le taux est souvent exprimé en nombre par 100 000 pour en faciliter l'interprétation.

Espérance de vie : Nombre moyen d'années qu'une personne peut s'attendre à vivre, compte tenu des profils actuels de mortalité. Cet indicateur reflète les conditions environnementales, la santé de la population, la qualité des soins dispensés et les conditions de vie prévalant dans un pays.

Références

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Personnes-ressources

Pour en savoir davantage sur les concepts, la méthodologie ou la qualité des données de cette publication, veuillez communiquer avec Yves Decady (Yves.Decady@canada.ca; 613-851-4016), Division de la statistique de la santé.

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