Aperçus économiques
Pertes de revenu potentielles chez les diplômés de niveau secondaire et postsecondaire en raison du ralentissement économique provoqué par la COVID-19

11-626-X no 114

Dans cet article de la série Aperçus économiques, les pertes de revenu potentielles subies par la cohorte des diplômés de niveau secondaire et postsecondaire de cette année en raison de la COVID-19 sont simulées. Ces diplômés pourraient être confrontés à des conditions très difficiles tandis qu’ils entrent sur le marché du travail, ce qui pourrait avoir des répercussions à long terme sur leurs perspectives de revenu. En conséquence, les pertes de revenu sont simulées jusqu’à cinq ans après l’obtention du diplôme, d’après divers scénarios liés au taux de chômage chez les jeunes cette année.

Introduction

La pandémie de COVID-19 a entraîné la fermeture de la plupart des entreprises et des services gouvernementaux non essentiels dans la majorité des pays du monde entier. Cette situation a entraîné un ralentissement important de l’activité économique. Au Canada, le produit intérieur brut réel a diminué de 18,2 % en avril comparativement à févrierNote  . De plus, le taux de chômage global a augmenté après le début du confinement, passant de 5,6 % en février 2020 à 13,0 % en avril 2020Note  . De nombreux experts prévoient maintenant que le Canada entrera dans une période de récession en raison de la COVID‑19Note  .

En général, les nouveaux venus sur le marché du travail sont plus durement touchés pendant une récession. En réalité, le taux de chômage chez les jeunes (âgés de 15 à 24 ans) a presque triplé entre février (10,3 %) et mai (29,4 %), suivi par une baisse légère en juin (atteignant 27,5 %)Note  . Le taux mensuel en mai est le plus élevé observé depuis que des données sont totalisées, et il est même nettement plus élevé que pendant les trois dernières récessions, au début des années 1980, au début des années 1990 et à la fin des années 2000 (graphique 1). En conséquence, la cohorte des diplômés de niveau secondaire et postsecondaire de cette année qui entreront sur le marché du travail au cours des prochains mois pourrait le faire dans des conditions très difficiles, ce qui soulève des préoccupations quant à leurs perspectives sur le marché du travail dans les années à venir.

Si le gouvernement a annoncé des mesures pour alléger le fardeau de la dette des étudiantsNote  , un mauvais départ dans la carrière d’une personne peut avoir des répercussions pendant de nombreuses années à venir, comme l’indiquent des études antérieures. Oreopoulos, von Wachter et Heisz (2012) ont utilisé des données administratives sur les diplômés jusqu’en 1995 combinées à des données sur l’impôt des particuliers et à des données administratives sur les entreprises jusqu’en 1999 afin de démontrer l’importance des conditions du marché du travail pendant l’année d’obtention du diplôme pour déterminer les résultats à long terme sur le marché du travail des hommes titulaires d’un baccalauréat. À titre d’exemple, ils ont constaté qu’une augmentation d’un point de pourcentage du taux de chômage provincial des jeunes pendant l’année d’obtention du diplôme était associée à une baisse de 0,7 % des revenus en dollars constants cinq ans après l’obtention du diplôme.

Graphique 1 Taux de chômage mensuel maximal enregistré chez les jeunes chaque année

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Taux de chômage chez les jeunes (pourcentage)(figurant comme en-tête de colonne).
Taux de chômage chez les jeunes (pourcentage)
1976 13,2
1977 14,6
1978 14,4
1979 13,8
1980 13,5
1981 14,3
1982 20,7
1983 20,4
1984 18,2
1985 16,6
1986 15,8
1987 14,5
1988 11,9
1989 11,4
1990 14,7
1991 16,6
1992 18,5
1993 18,2
1994 17,7
1995 15,3
1996 16,6
1997 16,9
1998 16,4
1999 15,3
2000 13,2
2001 14,1
2002 14,2
2003 14,6
2004 14,1
2005 13,0
2006 12,3
2007 11,7
2008 13,0
2009 16,4
2010 15,5
2011 14,6
2012 14,9
2013 14,5
2014 14,4
2015 13,7
2016 13,6
2017 13,0
2018 11,6
2019 11,9
2020 29,4

Quelle sera l’incidence du ralentissement économique attribuable à la COVID-19 sur la promotion de cette année? Bien qu’il soit encore trop tôt pour le dire, il est possible de reprendre les travaux d’Oreopoulos, von Wachter et Heisz (2012) pour en avoir une meilleure idée. À cette fin, à l’aide des données du recensement quinquennal de 1986 à 2016, la présente étude estime l’incidence de l’obtention du diplôme pendant une période de récession sur les revenus sur le marché du travail séparément chez les diplômés masculins et féminins du secondaire, du collège et du baccalauréat. L’accent est mis sur la relation entre le taux de chômage provincial des jeunes (obtenu à partir de l’Enquête sur la population active) pendant l’année d’obtention du diplôme et les revenus annuels provenant d’un travail rémunéré ou du travail autonome jusqu’à cinq ans après l’obtention du diplôme.

Pour permettre de mieux comprendre l’incidence possible du marché du travail sur la promotion de cette année, l’étude applique ensuite la relation estimée entre le taux de chômage chez les jeunes et les résultats passés des diplômés pour simuler les pertes de revenu cumulatives attribuables au ralentissement économique provoqué par la COVID-19 chez la cohorte de diplômés de cette année au cours des cinq prochaines années. Étant donné qu’il est trop tôt pour connaître l’incidence qu’aura la COVID‑19 sur le marché du travail des jeunes au cours des prochains mois, l’analyse repose sur divers scénarios liés au taux de chômage chez les jeunes cette année. Ainsi, cette étude ratisse large en simulant les pertes de revenu liées au ralentissement économique en fonction de divers taux de chômage potentiels des jeunes : 16,0 %, 19,0 %, 22,0 %, 25,0 % et 28,0 %Note  . Il importe de souligner que l’étude ne simule pas les pertes de revenu totales entre la cohorte des diplômés de cette année et des cohortes précédentes, mais plutôt seulement la partie des pertes de revenu pouvant être attribuable au ralentissement économique provoqué par la COVID-19. D’autres facteurs pouvant compenser ou accentuer les pertes de revenu liées ralentissement économique peuvent entrer en jeu. À titre d’exemple, le plus grand recours à l’automatisation en milieu de travail peut être à l’avantage des travailleurs du savoir dont les compétences peuvent compléter celles des robots et des algorithmes informatiques, tout en réduisant la demande pour les travailleurs dont les tâches peuvent être automatiséesNote  .

Les diplômés pourraient perdre 25 000 $ ou plus au cours des cinq prochaines années si la situation sur le marché du travail ne s’améliore pas bientôt

Si le taux de chômage chez les jeunes demeure près de son niveau de juin (27,5 %) pendant le reste de l’année, les diplômés de cette année pourraient perdre 25 000 $ ou plus au cours des cinq prochaines années comparativement à ce qu’ont gagné les diplômés précédents. À titre d’exemple, les diplômés masculins ayant obtenu un baccalauréat pourraient perdre 27 887 $ pendant cette période si le taux de chômage chez les jeunes en 2020 s’établit à 28,0 % (graphique 2 en annexe). Cela représente une perte de près de 6 000 $ par année. Les pertes potentielles dans ce scénario varient d’environ 23 000 $ à 44 000 $, selon le sexe et le niveau de scolarité (voir les graphiques 2, 3 et 4 en annexe).

De telles pertes sont fort pertinentes étant donné que de nombreux diplômés postsecondaires terminent généralement leurs études avec une dette importante. Selon l’Enquête nationale auprès des diplômés, 49 % des diplômés des collèges de la promotion de 2015 avaient une dette étudiante au moment de l’obtention de leur diplôme. Chez les personnes qui avaient une dette étudiante, la dette moyenne était de 15 000 $. Chez les diplômés ayant obtenu un baccalauréat, 54 % avaient une dette étudiante au moment de l’obtention de leur diplôme, et l’endettement moyen chez les diplômés qui avaient une dette était de 28 000 $Note  .

Cependant, l’ampleur de l’endettement étudiant ainsi que l’importance des pertes de revenu simulées dans le scénario décrit ci-dessus sont assez faibles comparativement à l’avantage estimé d’obtenir un diplôme d’études postsecondaires. En réalité, Frenette (2019) a révélé que, au cours des quinze premières années de leur carrière, les diplômés masculins et féminins du baccalauréat gagnaient environ 500 000 $ de plus que leurs homologues qui détenaient un diplôme d’études secondaires.

De plus, un taux de chômage annuel des jeunes de 28,0 % serait supérieur au sommet précédent de 19,2 % enregistré en 1983, et ce, de 8,8 points de pourcentage. S’il est évident que les jeunes sont touchés de façon très disproportionnée pendant la pandémie en raison de la fermeture des restaurants, des bars et des commerces de détail ou de la réduction de leurs activités, le marché du travail des jeunes pourrait reprendre rapidement si la courbe de l’infection s’aplatit de façon significative et si les consignes de distanciation physique sont assouplies en conséquence.

Si le taux de chômage chez les jeunes cette année correspond plutôt approximativement au sommet historique de 19,0 %, les pertes de revenu seront probablement beaucoup plus modérées. À titre d’exemple, dans ce scénario, les diplômés masculins du baccalauréat pourraient perdre 9 590 $ au cours des cinq prochaines années, soit moins de 2 000 $ par année (graphique 2). Dans l’ensemble, les pertes potentielles dans ce scénario pourraient varier d’environ 8 000 $ à 15 000 $ (graphiques 2, 3 et 4).

Dans un scénario où le marché du travail des jeunes se rétablit très rapidement (c.-à-d. que le taux de chômage chez les jeunes s’établirait à 16,0 % cette année), les pertes sur cinq ans pourraient être inférieures à 6 000 $ chez tous les groupes, soit moins de 1 200 $ par année (graphiques 2, 3 et 4).

Les diplômées postsecondaires sont confrontées à des pertes de revenu potentielles plus importantes que leurs homologues masculins

Peu importe le scénario qui s’avère dans les faits, les diplômées postsecondaires de cette année pourraient subir des pertes de revenu plus importantes au cours des cinq prochaines années que leurs homologues masculins. À titre d’exemple, si le taux de chômage demeure à environ 28,0 %, les diplômées du baccalauréat pourraient perdre 43 674 $, comparativement à 27 887 $ chez leurs homologues masculinsNote  . Étant donné que les revenus annuels des femmes sont généralement moins élevés que ceux des hommes, même lorsque les deux groupes détiennent un baccalauréat, ces pertes de revenu représentent une proportion plus importante des revenus des femmes. Plus précisément, les femmes pourraient perdre 21,3 % de leurs revenus dans ce scénario, comparativement à seulement 11,6 % chez les hommes. Même dans un scénario plus optimiste correspondant à un taux de chômage de 16,0 % chez les jeunes, les diplômées du baccalauréat pourraient perdre 5 467 $ au cours des cinq prochaines années, soit environ 2 000 $ de plus que leurs homologues masculinsNote  .

Les écarts dans les pertes potentielles sont beaucoup plus faibles chez les diplômés des collèges, mais ces pertes sont néanmoins plus importantes chez les femmes. Dans le scénario du taux de chômage de 28,0 % chez les jeunes, les diplômées du collège pourraient perdre 29 491 $ au cours des cinq prochaines années, comparativement à 25 197 $ chez les hommes. Là encore, étant donné que les diplômées du collège gagnent généralement moins que les hommes qui détiennent un diplôme collégial, cet écart en dollars correspond à un écart beaucoup plus important en termes de proportion des revenus (22,1 % chez les femmes comparativement à 14,9 % chez les hommes). Dans le scénario le plus optimiste (taux de chômage de 16,0 % chez les jeunes), la perte de revenu pourrait être plutôt négligeable au cours de la période de cinq ans (environ 500 $ de plus chez les femmes).

Chez les diplômés du secondaire, les hommes et les femmes pourraient perdre le même montant en dollars, bien que ce montant représente une proportion plus importante des revenus des femmes.

Les diplômés du secondaire pourraient perdre une proportion plus importante des revenus qu’ils gagnent généralement que les diplômés postsecondaires

Lorsqu’il s’agit de passer à travers la récession, le niveau de scolarité semble aussi avoir de l’importance. Les diplômés du secondaire pourraient être plus durement touchés que les diplômés postsecondaires. Même si les diplômés du secondaire pourraient perdre moins de revenus en termes de dollars que les diplômés postsecondaires, ces pertes potentielles représentent une proportion plus importante de leurs revenus. La raison en est que les diplômés postsecondaires gagnent beaucoup plus que les diplômés du secondaire, en moyenne.

Par exemple, les diplômés postsecondaires masculins pourraient perdre entre 500 $ et 4 000 $ de plus que leurs pairs du secondaire, selon le scénario qui s’avère sur le marché du travail des jeunes. Chez les diplômées postsecondaires, les pertes pourraient être d’environ 3 000 $ à 21 000 $ supérieures à celles de leurs pairs du secondaire. Si les pertes sont plus élevées en termes de dollars chez les diplômés postsecondaires, elles sont plus importantes en termes de proportion des revenus chez les diplômés du secondaire. Dans le pire scénario examiné dans cette étude, les diplômés masculins du secondaire pourraient perdre 8,3 points de pourcentage de leurs revenus de plus que les diplômés ayant obtenu un baccalauréat. Chez les femmes, la perte serait de 3,6 points de pourcentage supérieure chez les diplômées du secondaire comparativement aux diplômées postsecondaires.

Conclusion

Des études antérieures ont révélé que les nouveaux diplômés sont durement touchés par un contexte économique de récession pendant l’année au cours de laquelle ils entrent sur le marché du travail. Souvent, les répercussions d’un mauvais départ dans la carrière d’une personne se font sentir chez les nouveaux diplômés pendant des années. On craint que les diplômés de cette année entrent sur le marché du travail dans des conditions particulièrement difficiles et imprévisibles. La présente étude examine l’incidence potentielle de la détérioration des conditions économiques provoquée par la pandémie de COVID-19 et le confinement qui en a résulté sur les revenus des diplômés de niveau secondaire et postsecondaire de 2020. Plus précisément, cette étude simule les cinq premières années de revenus annuels de ces nouveaux titulaires d’un diplôme du secondaire ou collégial ou d’un baccalauréat en prenant en considération divers scénarios liés au taux de chômage chez les jeunes.

Les principales constatations donnent à penser que, si le taux de chômage chez les jeunes demeure près de son sommet historique actuel pendant le reste de l’année, les diplômés pourraient perdre 25 000 $ ou plus au cours des cinq prochaines années. Les diplômées postsecondaires pourraient en quelque sorte être touchées plus durement que leurs homologues masculins, tout comme les diplômés du secondaire comparativement aux diplômés postsecondaires.

La récession engendrée par la COVID-19 peut être moins prévisible que les ralentissements économiques traditionnels et, par conséquent, les résultats peuvent être attribuables à plusieurs facteurs atypiques. Par exemple, des vagues successives du virus de la COVID‑19 pourraient dicter la manière dont l’économie se redressera, compte tenu de la possibilité de fermetures subséquentes. De plus, on ne sait pas quand il y aura ou s’il y aura un vaccin ou un traitement efficace et à quel point les entreprises s’adapteront avec efficacité au contexte de la pandémie.

Méthodes

La relation estimée entre le taux de chômage chez les jeunes et les revenus annuels des diplômés est dérivée d’une régression du logarithme des revenus annuels sur un vecteur d’effets fixes pour l’expérience potentielle en interaction avec le taux de chômage chez les jeunes travailleurs (âgés de 15 à 24 ans) dans la province de naissance/études et l’année d’obtention du diplôme. La régression tient également compte des effets fixes selon l’expérience potentielle, la province d’études, l’année d’enquête et le plus haut niveau de scolarité atteint.

Les revenus sont exprimés en dollars constants de 2016 et ont la valeur plancher du 1er centile et font l’objet d’un plafonnement au 99centile pour neutraliser les valeurs aberrantes. L’échantillon se limite aux personnes âgées de 15 à 40 ans qui ne fréquentent pas l’école (si la situation est connue, à partir de 1991), qui sont sur le marché du travail, qui ont de une à 15 années d’expérience potentielle et qui ont des revenus strictement positifs au cours de l’année d’enquête. L’année d’obtention du diplôme « de Mincer » est utilisée, laquelle se définit comme l’année de naissance + 6 + le nombre total d’années d’études. À partir de 2006, les années d’études ne sont pas déclarées, de sorte que cette valeur est imputée d’après le nombre moyen d’années d’études nécessaires pour que la personne atteigne son plus haut niveau de scolarité, estimé à l’aide des données de 2001 et des années antérieures. L’expérience potentielle correspond à la différence entre les années d’enquête et d’étudesNote  . La province d’études est déclarée à partir de 2006 chez les répondants qui ont fait des études postsecondaires; pour tous les autres répondants, la province de naissance (2001 et années antérieures) ou la province de résidence cinq ans auparavant (à partir de 2006) est utilisée selon la disponibilité de ces variables. Le plus haut niveau de scolarité atteint est réparti en trois catégories pour assurer la cohérence entre les années de recensement : diplôme terminal d’études secondaires, diplôme collégial et baccalauréat (y compris les certificats professionnels). Les diplômés des écoles de métiers et les apprentis inscrits ne sont pas inclus, étant donné que leurs parcours scolaires sont généralement moins linéaires que les autres diplômés, ce qui rend difficile d’estimer l’année d’obtention du diplôme dans le Recensement. De plus, les apprentis inscrits ne figuraient pas comme catégorie avant le Recensement de 2006.

Pour estimer le modèle, les données sont regroupées dans des cellules en fonction de l’interaction de la province d’études, de l’année d’obtention du diplôme, de l’année d’enquête, du sexe et du plus haut niveau de scolarité atteint. Des poids de probabilité sont utilisés pour calculer des moyennes dans les cellules, puis chaque cellule est pondérée en fonction de la taille de son échantillon à l’aide de poids de fréquence dans les régressions de sorte que les résultats soient représentatifs à l’échelle nationale. Si les régressions incluent les personnes jusqu’à 15 ans suivant l’obtention du diplôme, les pertes de revenu attribuables à un ralentissement économique sont uniquement simulées jusqu’à cinq ans suivant l’obtention du diplôme, car les projections à plus long terme sont généralement moins fiables.

Ainsi, pour simuler les pertes de revenu, les revenus moyens historiques des diplômés sont rajustés en fonction de divers scénarios liés aux taux de chômage chez les jeunes en 2020 (comparativement à une moyenne historique) et de l’incidence marginale du chômage chez les jeunes au moment de l’obtention du diplôme sur les résultats des diplômés. Les cinq scénarios liés au taux de chômage chez les jeunes sont les suivants : 16,0 %, 19,0 %, 22,0 %, 25,0 % et 28,0 %. Les pertes de revenu cumulatives attribuables au ralentissement économique sont déclarées en dollars constants de 2016 et en termes de pourcentage. Les répondants du groupe de référence historique ont obtenu leur diplôme de une à cinq années avant l’une des années de référence du revenu du Recensement (c.-à-d., l’année civile avant le Recensement), donc entre 1980 et 2014. Pendant cette période, le taux de chômage moyen des jeunes était de 14,3 %. Il convient de souligner que la perte de revenu simulée se rapporte uniquement à la perte potentielle qui est liée à un ralentissement économique sur le marché du travail des jeunes comparativement aux moyennes historiques. Aucune démarche n’est faite pour simuler les pertes de revenu totales chez la cohorte des diplômés de cette année, car il faudrait pour ce faire tenir compte de nombreux autres facteurs, dont certains pourraient accroître ou réduire la demande pour les diplômés. Notez également que la relation historique entre le taux de chômage des jeunes pendant l'année d'obtention du diplôme et les gains futurs peut ou non se maintenir dans un monde post-COVID. En effet, COVID peut affecter certains secteurs, et donc les diplômés, plus ou moins que lors des récessions passées. En fin de compte, seul le temps nous dira quel impact COVID aura sur les diplômés.

Annexe

Graphique 2 Perte de revenu cumulative sur cinq ans suivant l’obtention du diplôme en raison du ralentissement économique (diplômés ayant obtenu un baccalauréat en 2020, selon le sexe)

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Taux de chômage chez les jeunes en 2020 (pourcentage) (titres de rangée) et Hommes et Femmes, calculées selon perte de revenu (en dollars constants de 2016) et perte de revenu (pourcentage) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Taux de chômage chez les jeunes en 2020 (pourcentage) Hommes Femmes Hommes Femmes
perte de revenu (en dollars constants de 2016) perte de revenu (pourcentage)
16 -3 491 -5 467 -1,45 -2,67
19 -9 590 -15 019 -3,98 -7,32
22 -15 689 -24 570 -6,52 -11,98
25 -21 788 -34 122 -9,05 -16,64
28 -27 887 -43 674 -11,58 -21,30

Graphique 3 Perte de revenu cumulative sur cinq ans suivant l’obtention du diplôme en raison du ralentissement économique (diplômés titulaires d’un certificat ou d’un diplôme collégial en 2020, selon le sexe)

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Taux de chômage chez les jeunes en 2020 (pourcentage) (titres de rangée) et Hommes et Femmes, calculées selon perte de revenu (en dollars constants de 2016) et perte de revenu (pourcentage) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Taux de chômage chez les jeunes en 2020 (pourcentage) Hommes Femmes Hommes Femmes
perte de revenu (en dollars constants de 2016) perte de revenu (pourcentage)
16 -3 154 -3 692 -1,86 -2,76
19 -8 665 -10 141 -5,11 -7,59
22 -14 176 -16 591 -8,36 -12,42
25 -19 686 -23 041 -11,62 -17,25
28 -25 197 -29 491 -14,87 -22,08

Graphique 4 Perte de revenu cumulative sur cinq ans suivant l’obtention du diplôme en raison du ralentissement économique (diplômés du secondaire en 2020, selon le sexe)

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Taux de chômage chez les jeunes en 2020 (pourcentage) (titres de rangée) et Hommes et Femmes, calculées selon perte de revenu (en dollars constants de 2016) et perte de revenu (pourcentage) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Taux de chômage chez les jeunes en 2020 (pourcentage) Hommes Femmes Hommes Femmes
perte de revenu (en dollars constants de 2016) perte de revenu (pourcentage)
16 -2 987 -2 870 -2,49 -3,12
19 -8 204 -7 883 -6,84 -8,57
22 -13 422 -12 896 -11,18 -14,02
25 -18 640 -17 910 -15,53 -19,48
28 -23 857 -22 923 -19,88 -24,93

Références

Banque du Canada. 2020. Rapport sur la politique monétaire.

Institut C.D. Howe. 2020. Canada Entered Recession in First Quarter of 2020. Déclaration du Conseil du cycle économique de l’Institut C.D. Howe.

Frenette, M. 2019. Les perspectives de carrière des diplômés de l’enseignement postsecondaire s’améliorent-elles? Direction des études analytiques : documents de recherche, Produit no 11F0019M no 415 au catalogue de Statistique Canada. Ottawa : Statistique Canada.

Gouvernement du Canada. 2020. Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19. Ministère des Finances.

Oreopoulos, P., T. von Wachter et A. Heisz. 2012. « The Short- and Long-Term Career Effects of Graduating in a Recession ». American Economic Journal: Applied Economics 4 (1) : 1 à 29.

Schwandt, H. et T. von Wachter. 2019. « Unlucky Cohorts: Estimating the Long-term Effects of Entering the Labor Market in a Recessions in Large Cross-Sectional Data Sets ». Journal of Labour Economics 37 (S1) : S161 à S198.


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