Aperçus économiques
Sélection des immigrants en deux étapes : tendances récentes de la situation des immigrants sur le marché du travail

Feng Hou, Statistique Canada
Eden Crossman, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
Garnett Picot, Réfugiés et Citoyenneté Canada
11-626-X no 113

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Cet article examine si la sélection accrue d’immigrants économiques parmi les travailleurs étrangers temporaires explique la récente amélioration des taux d’emploi et des revenus à l’admission des immigrants. Les immigrants anciennement travailleurs étrangers temporaires, en particulier ceux ayant des revenus au Canada moyens ou élevés avant leur immigration, affichaient des taux d’emploi et des revenus après immigration supérieurs à ceux des autres immigrants. L’expansion de la sélection des immigrants en deux étapes a grandement contribué à la récente amélioration de la situation des nouveaux immigrants sur le marché du travail.

Il s’agit du troisième de cinq articles sur le processus de sélection en deux étapes.

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Introduction

Ces récentes années, les travailleurs étrangers temporaires sont rapidement devenus la principale source de nouveaux immigrants économiques au Canada. Parmi les immigrants économiques adultes, la proportion de ceux ayant gagné des revenus au Canada avant leur admission est passée de 8 % pour la cohorte d’admissions de 2000 à 46 % pour la cohorte d’admissions de 2018. Parmi les demandeurs principaux de la catégorie des immigrants économiques, la part correspondante est passée respectivement de 12 % à 59 % (Hou, Crossman et Picot 2020). Ainsi, la majorité des demandeurs principaux de la catégorie des immigrants économiques sont sélectionnés parmi d’anciens résidents étrangers ayant déjà travaillé au Canada.

La sélection des immigrants économiques parmi les travailleurs étrangers temporaires au Canada est essentiellement un processus en deux étapes. Au cours de la première étape, les employeurs canadiens jouent un rôle majeur en recrutant et en évaluant des travailleurs étrangers temporaires. Au cours de la deuxième étape, le gouvernement décide du nombre de travailleurs étrangers temporaires admissibles comme immigrants économiques et les sélectionne en fonction d’un ensemble de critères de sélection standards. Les principaux avantages d’une sélection en deux étapes comprennent une correspondance plus étroite entre les compétences des immigrants et la demande du marché de l’emploi ainsi qu’une meilleure situation économique des immigrants (voir l’aperçu de Crossman, Hou et Picot 2020).

Parallèlement à l’expansion de la sélection des immigrants en deux étapes, le Canada a enregistré une amélioration significative de la situation des immigrants récents sur le marché du travail depuis les années 2000. Yssaad et Fields (2018) ont par exemple relevé que le taux d’emploi avait augmenté, passant de 65 % en 2006 à 70 % en 2017, pour les récents immigrants du principal groupe d’âge actif (se trouvant au Canada depuis 5 ans ou moins). En comparaison, le taux d’emploi des personnes du principal groupe d’âge actif nées au Canada a seulement augmenté de 1 point de pourcentage au cours de la période, passant de 83 % à 84 %; le taux est demeuré inchangé, à 82 %, pour les immigrants de longue date (se trouvant au Canada depuis plus de 10 ans). Au cours de leur première année d’immigration, les immigrants admis au Canada en 2016 ont gagné 27 % de plus que ceux arrivés en 2007 (Statistique Canada 2019).

Le présent article examine si l’expansion de la sélection en deux étapes explique la majeure partie de l’amélioration récente des taux d’emploi initiaux et des revenus des immigrants à l’admission. Il s’agit du troisième article d’une série fournissant un vaste aperçu de l’importance croissante des travailleurs étrangers temporaires dans la sélection et la situation sur le marché du travail des immigrants. Le premier article fournit un aperçu des documents existants sur les avantages et les risques potentiels de la sélection des immigrants en deux étapes. Le deuxième article documente la récente expansion de la sélection en deux étapes des immigrants au Canada. Le présent article examine 1) l’association entre la part croissante des immigrants sélectionnés parmi les travailleurs étrangers temporaires et l’amélioration de leur situation économique au cours des premières années suivant l’immigration; et 2) la situation à long terme sur le marché du travail des immigrants économiques sélectionnés parmi les travailleurs étrangers temporaires.

Sélection des immigrants en deux étapes et tendance récente de la situation des immigrants sur le marché du travail

La récente tendance du taux d’emploi des nouveaux immigrants fournit une première indication du rôle potentiellement positif du processus de migration en deux étapes. Les graphiques 1 et 2 présentent le taux annuel d’emploi au cours de la première année complète suivant l’immigration pour les immigrants et les immigrantes âgés de 20 à 54 ans à l’immigration, en fonction de données dérivées de la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM). Le taux annuel d’emploi désigne le pourcentage d’immigrants ayant déclaré des revenus d’emploi d’au moins 500 $ au cours d’une année d’imposition donnée. Puisque ces statistiques tiennent compte du travail éventuel d’une personne sur une année complète, elles sont généralement supérieures au taux d’emploi couramment utilisé (provenant, par exemple, de l’Enquête sur la population active) fondé sur les activités du marché du travail au cours d’une semaine de référence.

Un constat frappant présenté dans les deux graphiques est l’importante différence du taux d’emploi en fonction du niveau de revenus au Canada avant l’immigration, mesuré comme le revenu annuel maximal qu’une personne a gagné au Canada dans les dix ans précédant son admission. Pour la cohorte d’admissions de 2016, par exemple, le taux d’emploi était de 82 % pour les hommes immigrants n’ayant pas gagné de revenu au Canada avant leur immigration, de 89 % pour ceux ayant gagné un faible revenu au Canada avant leur immigration  (> 0 $ – <= 20 000 $), de 96 % pour ceux ayant gagné un revenu moyen avant leur immigration (> 20 000 $ – <= 50 000 $) et de 97 % pour ceux ayant gagné un revenu élevé avant leur immigration (> 50 000 $). Ces différences étaient encore plus importantes pour les immigrantes, leur taux d’emploi correspondant se situant, respectivement à 55 %, à 80 %, à 93 % et à 97 %. Pratiquement tous les immigrants et toutes les immigrantes ayant gagné un revenu moyen ou élevé au Canada avant leur immigration ont continué à avoir un emploi au cours de leur première année complète après leur immigration.

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Tous, Aucun revenu avant l’immigration, Faible revenu avant l’immigration, Revenu moyen avant l’immigration et Revenu élevé avant l’immigration, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Tous Aucun revenu avant l’immigration Faible revenu avant l’immigration Revenu moyen avant l’immigration Revenu élevé avant l’immigration
pourcentage
2000 81,054 79,533 87,226 93,246 97,078
2001 79,520 78,012 85,909 91,902 96,589
2002 79,096 77,296 86,585 92,605 95,925
2003 80,867 79,286 86,393 92,899 94,978
2004 82,463 80,403 87,295 92,900 97,169
2005 82,152 79,992 88,160 93,261 96,482
2006 83,332 80,771 89,468 93,839 96,066
2007 84,077 81,301 89,655 94,516 96,995
2008 81,884 78,601 87,687 92,677 96,572
2009 81,860 77,860 87,255 93,955 96,819
2010 82,722 78,738 88,849 94,937 97,055
2011 83,656 79,765 88,262 95,251 97,464
2012 85,539 81,249 89,659 95,601 97,280
2013 86,144 81,262 88,690 96,264 97,165
2014 86,651 80,362 88,571 96,199 96,931
2015 88,119 83,414 89,294 96,116 96,605
2016 87,094 81,694 89,446 96,260 97,154

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 Tous, Aucun revenu avant l’immigration, Faible revenu avant l’immigration, Revenu moyen avant l’immigration et Revenu élevé avant l’immigration, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Tous Aucun revenu avant l’immigration Faible revenu avant l’immigration Revenu moyen avant l’immigration Revenu élevé avant l’immigration
pourcentage
2000 61,202 58,576 82,077 93,286 94,969
2001 60,247 57,694 80,071 92,026 92,669
2002 59,893 57,290 78,492 91,743 93,981
2003 60,934 57,794 79,566 92,686 96,970
2004 62,442 58,458 81,899 93,320 95,379
2005 63,626 59,637 81,921 92,476 95,401
2006 65,066 60,405 81,488 93,045 96,522
2007 65,531 60,477 82,361 92,824 95,572
2008 63,221 56,160 83,092 92,429 96,559
2009 62,518 54,843 81,036 91,362 96,184
2010 63,406 55,670 81,408 92,896 96,061
2011 63,107 55,542 80,302 92,546 96,393
2012 64,307 56,386 77,158 92,343 96,142
2013 64,870 55,404 78,893 93,151 96,023
2014 68,419 55,695 79,293 93,668 96,227
2015 68,786 56,098 79,450 93,962 96,724
2016 66,600 55,368 79,677 93,351 96,523

En termes de tendance, les deux graphiques montrent que le taux d’emploi au cours de la première année complète a augmenté de 6 points de pourcentage pour tous les hommes (graphique 1) et de 5 points de pourcentage pour toutes les femmes (graphique 2), entre les cohortes d’admissions de 2000 et de 2016. Ces importantes hausses reflètent la tendance de l’emploi des immigrants observée dans l’Enquête sur la population active (Yssaad et Fields 2018). Cependant, au sein des groupes répartis par niveau de revenu avant l’immigration, l’augmentation du taux d’emploi à l’admission des immigrantes a été faible, tout comme généralement la hausse pour les hommes immigrants, entre 2 et 3 points de pourcentage pour ceux ayant gagné des revenus faibles ou moyens avant l’immigration.

Même si les hausses du taux d’emploi à l’admission étaient inexistantes ou faibles au sein des groupes répartis par niveau de revenu avant l’immigration, la répartition parmi ces groupes a considérablement changé. Tout au long de la période étudiée, la part des hommes immigrants du groupe d’âge le plus actif n’ayant pas gagné de revenu au Canada avant l’immigration a diminué, passant de 87 % pour la cohorte d’admissions de 2000 à 61 % pour la cohorte de 2016; la part de ceux ayant gagné de faibles revenus a peu varié, passant de 6 % à 7 %, alors que la part de ceux ayant gagné des revenus moyens et élevés a augmenté, passant respectivement de 5 % à 18 % et de 2 % à 15 %. Une tendance similaire a été observée pour les femmesNote . Des variations d’autres caractéristiques sociodémographiques des nouveaux immigrants peuvent, bien sûr, être également associées à cette hausse du taux d’emploi. Pour évaluer l’importance relative de l’expansion de la sélection en deux étapes et des changements des caractéristiques sociodémographiques des immigrants sur la hausse générale de taux d’emploi, un modèle multivarié est créé séparément pour les immigrants et les immigrantes.

La variable dépendante du modèle multivarié est la probabilité d’avoir un emploi (c.-à-d., s’accompagnant de revenus d’emploi annuels d’au moins 500 $) au cours de la première année complète d’immigration. La variable indépendante coordonnatrice est la cohorte d’admissions, créée sous forme d’une série de variables fictives; une pour chaque année d’admission entre 2000 et 2016. Les variables explicatives comprennent le niveau du revenu au Canada avant l’immigration, la région d’origine, le niveau de scolarité, la connaissance d’une langue officielle, l’âge à l’admission, la catégorie d’immigrant, la province de résidence et la taille de la villeNote . Ces variables expliquent environ 80 % de la hausse du taux d’emploi à l’admission pour les hommes immigrants et toute la hausse pour les immigrantes. Sur la portion expliquée de la hausse, la part croissante des immigrants ayant gagné des revenus moyens et élevés au Canada avant leur immigration est à l’origine des deux tiers environ de l’augmentation, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Les changements relatifs aux régions d’origine jouent également un rôle important, même si secondaire, dans la hausse du taux d’emploi pour les hommes. Au cours de la période de 2000 à 2016, la part des immigrants provenant d’Asie du Sud-Est (principalement des Philippines) a considérablement augmenté, alors que la part des immigrants provenant d’Asie de l’Est (principalement de Chine) a diminué de façon substantielle. Les nouveaux immigrants et nouvelles immigrantes provenant d’Asie du Sud-Est tendent à enregistrer un taux d’emploi bien supérieur à la moyenne de tous les nouveaux immigrants, alors que les immigrants provenant de l’Asie de l’Est tendent à enregistrer des taux d’emploi inférieurs à la moyenne (Yssaad et Fields 2018).

Il est intéressant de noter que les changements en matière de connaissance d’une langue officielle et de niveau de scolarité à l’admission ont peu contribué à l’amélioration des taux d’emploi à l’admission. Ces facteurs sont des leviers courants des politiques de sélection d’immigrants. L’effet des changements survenus dans les catégories d’immigrants est un peu plus complexe. Lorsque l’on tente d’expliquer les récentes tendances de la situation sur le marché du travail, il est difficile de séparer l’effet des changements de catégories d’immigrants (en particulier, la transition vers le Programme des candidats des provinces [PCP] et la Catégorie de l’expérience canadienne [CEC], délaissant le Programme fédéral canadien des travailleurs qualifiés [PFTQ]), de la hausse de la part des immigrants admis ayant été auparavant des travailleurs étrangers temporaires. Comme l’a souligné le deuxième article de la présente série (Hou, Crossman et Picot 2020), l’augmentation du nombre de travailleurs étrangers temporaires sélectionnés a été en partie due à la transition vers les programmes PCP et CEC. Sans cette nouvelle répartition, l’augmentation du nombre de travailleurs étrangers temporaires sélectionnés aurait été bien inférieure et son effet aurait été atténué. Dans ce sens, la variation de la composition par catégories d’immigrants a été en partie responsable de l’amélioration de la situation, même si, dans l’analyse statistique, ce facteur y contribue peu. La raison en est que, dans le modèle de régression, l’effet des changements survenus dans la composition des catégories d’immigrants a été capturé par les niveaux de revenus au Canada avant l’immigration. Ce résultat signifie également qu’une nouvelle répartition des catégories d’immigrants n’est pas absolument nécessaire pour améliorer la situation des immigrants sur le marché du travail, tant que la part des travailleurs étrangers temporaires augmente au sein des catégories d’immigrants.

L’expansion de la sélection en deux étapes a eu, sur la récente tendance des revenus des immigrants à l’admission, un effet encore plus important que sur les taux d’emploi. Les graphiques 3 et 4 présentent les revenus moyens annuels au cours de la première année complète suivant l’immigration pour les immigrants et les immigrantes âgés de 20 à 54 ans à l’admission et ayant gagné au moins 500 $ au cours de leur première année complète d’immigration.

De façon similaire aux tendances observées pour le taux d’emploi, d’importantes différences de revenus annuels moyens des immigrants à l’admission ont été remarquées par niveau de revenus au Canada avant l’immigration. Les hommes immigrants ayant un emploi et n’ayant gagné aucun revenu ou un faible revenu au Canada avant leur immigration ont enregistré de faibles revenus à l’admission similaires : environ 30 000 $ pour la cohorte d’admissions de 2016 en 2017. Les hommes immigrants ayant gagné des revenus canadiens moyens avant leur immigration ont enregistré des revenus à l’admission environ 22 % à 45 % plus élevés que ceux des hommes immigrants n’ayant pas gagné de revenu au Canada avant leur immigration, selon la cohorte d’admissions. Les hommes immigrants ayant gagné des revenus canadiens élevés avant leur immigration ont enregistré des revenus à l’admission environ 1,9 à 3,5 fois plus élevés que ceux des hommes immigrants n’ayant pas gagné de revenu au Canada avant leur immigration. Des tendances similaires ont été observées chez les immigrantes.

En termes de tendances récentes, les revenus annuels moyens à l’admission de tous les hommes immigrants ont augmenté, passant de 34 400 $ (en dollars constants de 2017) pour la cohorte d’admissions de 2000 (c.-à-d., des revenus en 2001) à 42 400 $ pour la cohorte d’admissions de 2016; c’est-à-dire une augmentation de 23 %. Cependant, au sein des groupes répartis par niveau de revenus au Canada avant l’immigration, on a observé une hausse plus limitée (12 %) des revenus la première année complète, entre les cohortes de 2000 et de 2016, parmi les hommes immigrants ayant gagné de faibles revenus au Canada avant leur immigration. Les revenus à l’admission ont en fait diminué d’environ 25 % pour les immigrants ayant gagné des revenus élevés au Canada avant leur immigration. Des tendances similaires s’observent chez les immigrantes (graphique 4). Ces résultats suggèrent que la hausse des revenus à l’admission pour tous les immigrants du groupe d’âge le plus actif est principalement due à la hausse des parts des immigrants ayant gagné des revenus moyens et élevés au Canada avant leur immigration.

Graphique 3

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Tous, Aucun revenu avant l’immigration, Faible revenu avant l’immigration, Revenu moyen avant l’immigration et Revenu élevé avant l’immigration, calculées selon revenus en dollars de 2017 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Tous Aucun revenu avant l’immigration Faible revenu avant l’immigration Revenu moyen avant l’immigration Revenu élevé avant l’immigration
revenus en dollars de 2017
2000 34 428 32 106 27 320 39 258 118 140
2001 30 644 27 695 25 922 37 459 119 570
2002 29 213 25 922 24 802 34 834 109 817
2003 28 860 25 445 23 775 34 924 113 828
2004 31 831 26 812 24 134 35 098 121 511
2005 31 984 27 841 26 642 36 141 115 223
2006 34 486 29 111 28 508 37 750 112 735
2007 36 537 29 837 30 145 40 314 113 308
2008 35 497 27 554 28 874 39 540 103 757
2009 34 722 25 918 27 474 37 484 96 467
2010 35 344 27 313 26 955 37 385 95 539
2011 36 293 28 484 26 256 38 789 94 804
2012 38 061 28 281 27 889 39 703 94 935
2013 39 345 28 328 28 770 39 760 93 646
2014 43 746 28 631 29 095 40 101 94 487
2015 41 411 29 837 29 604 38 949 87 490
2016 42 392 30 112 30 726 40 145 88 454

Graphique 4

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4 Tous, Aucun revenu avant l’immigration, Faible revenu avant l’immigration, Revenu moyen avant l’immigration et Revenu élevé avant l’immigration, calculées selon revenus en dollars de 2017 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Tous Aucun revenu avant l’immigration Faible revenu avant l’immigration Revenu moyen avant l’immigration Revenu élevé avant l’immigration
revenus en dollars de 2017
2000 20 747 19 515 21 969 29 167 93 653
2001 19 058 17 631 21 600 28 961 87 975
2002 18 455 16 816 20 407 29 119 81 698
2003 18 627 16 549 20 558 28 747 81 781
2004 19 429 16 965 19 885 28 481 83 259
2005 19 968 17 493 20 895 30 114 83 324
2006 21 462 18 190 22 224 31 087 89 721
2007 22 754 19 053 23 065 32 359 89 934
2008 23 162 18 414 22 712 31 169 88 473
2009 22 783 17 469 20 933 30 334 83 911
2010 22 913 18 101 20 484 28 634 80 878
2011 23 441 18 562 20 035 28 843 85 242
2012 24 432 18 321 21 168 31 123 78 250
2013 24 491 17 987 20 934 31 047 75 175
2014 26 585 18 593 21 866 30 937 75 055
2015 26 709 19 531 22 198 30 684 70 268
2016 27 313 20 125 23 109 31 919 73 715

Pour évaluer les rôles relatifs de l’expansion de la sélection en deux étapes et des changements des caractéristiques sociodémographiques des immigrants, un modèle de régression multivarié est appliqué, afin d’expliquer la hausse des revenus à l’admission de tous les immigrants. La variable dépendante est le revenu annuel la première année (les résultats sont similaires en utilisant la forme logarithmique). La variable indépendante coordonnatrice est la cohorte d’admissions, créée sous forme d’une série de variables fictives pour représenter chaque année d’admission entre 2000 et 2016. Les variables explicatives comprennent le niveau de revenus au Canada avant l’immigration, la région d’origine, le niveau de scolarité, la connaissance d’une langue officielle, l’âge à l’admission, la catégorie d’immigrant, la province de résidence et la taille de la ville.

Les résultats de ce modèle indiquent que les variables explicatives incluses représentent toute l’augmentation des revenus à l’admission pour les cohortes successives d’immigrants sur la période de 2000 à 2016. La hausse de la part des immigrants ayant gagné des revenus au Canada avant leur immigration représente 94 % de l’augmentation des revenus à l’admission entre les cohortes d’admissions de 2000 et 2016. En comparaison, les changements de région d’origine, de niveau de scolarité, de connaissance d’une langue officielle et de catégorie d’immigrant jouent un rôle mineur. Comment nous l’avons signalé plus tôt, dans la mesure où le changement de composition des catégories d’immigrants a facilité l’expansion du processus de sélection en deux étapes (voir Hou, Crossman et Picot 2020), il a eu un effet positif indirect sur la tendance des revenus à l’admission. Dans l’analyse finale, l’effet sur la situation économique au cours des premières années de l’expansion de la sélection en deux étapes (quelles qu’en soient les causes) a dépassé tous les autres changements survenus dans la sélection des immigrants.

Sélection des immigrants en deux étapes et situation à long terme des immigrants sur le marché du travail

L’avantage substantiel des taux d’emploi initiaux et des revenus à l’admission chez les immigrants ayant gagné des revenus moyens ou élevés au Canada avant leur immigration par rapport à d’autres immigrants soulève la question de la persistance de cet avantage au cours du temps. Il peut ne pas être trop surprenant que les personnes ayant déjà eu un emploi au Canada avant leur admission réussissent mieux, au cours de leur première ou de leurs deux premières années, que les personnes entrant sur le marché du travail canadien sans une telle expérience. Ce qui est peut-être plus important est la question de savoir si cet avantage persiste avec le nombre d’années d’immigration. La présente section explore cette question en examinant d’abord les précédentes études pertinentes, puis en fournissant des statistiques mises à jour.

Une précédente étude de Hou et Bonikowska (2018) a relevé que les différences de revenus entre les immigrants économiques ayant eu des permis temporaires de travail qualifié et les immigrants sans expérience canadienne antérieure diminuaient rapidement au cours des premières années suivant l’arrivée, puisque le deuxième groupe enregistrait une croissance rapide des revenus, avec ou sans correction tenant compte des différences en matière de facteurs de capital humain et de région d’origine. Cependant, cet écart ne disparaissait pas et demeurait important même après 10 ans; ce qui indique un avantage à long terme de la sélection en deux étapes des immigrants. De façon similaire, selon une analyse des demandeurs principaux de la catégorie des immigrants économiques arrivés entre 1988 et 2008, Pandey et Townsend (2017) ont montré que les hommes immigrants ayant déposé une déclaration de revenus au Canada avant de devenir résidents permanents enregistraient, au cours des 20 ans suivant leur première arrivée, des revenus supérieurs aux autres immigrants présentant des caractéristiques similaires, mais n’ayant pas déposé de déclaration de revenus avant leur immigration.

L’étude de Hou et Bonikowska (2018) a révélé également que les immigrants économiques ayant eu une expérience antérieure de travail non qualifié au Canada avaient gagné des revenus significativement inférieurs au moment de leur arrivée et enregistré une croissance plus lente de leurs revenus que les immigrants ayant une expérience canadienne antérieure. Ce constat souligne une éventuelle limite de la sélection par les employeurs. Les travailleurs étrangers temporaires spécifiquement recrutés pour des emplois à faibles qualifications et faiblement rémunérés peuvent ne pas être en mesure de passer à des emplois mieux rémunérés après l’obtention de la résidence permanente.

Hou et Bonikowska (2018) ont utilisé la détention d’un permis de travail temporaire comme indicateur indirect d’une expérience professionnelle au Canada avant l’immigration, alors que Pandey et Townsend (2017) ont utilisé le dépôt d’une déclaration de revenus comme indicateur indirect d’une expérience professionnelle antérieure. Ces deux approches peuvent sous-estimer l’effet de l’expérience professionnelle avant l’immigration sur les revenus et l’emploi, car une proportion assez importante des détenteurs de permis de travail temporaires n’ont pas travaillé ou pas déposé de déclaration de revenus au Canada (Lu et Hou 2019). Pour vérifier si les constats de ces études s’appliquent encore aux immigrants plus récents, des statistiques mises à jour sous fournies ci-dessous. Pour celles-ci, le niveau de revenu annuel maximal avant l’immigration est utilisé pour mesurer le type d’expérience professionnelle. Puisque les études de Hou et Bonikowska (2018) et de Pandey et Townsend (2017) se concentraient toutes deux sur les immigrants économiques, l’analyse suivante se limite également à ceux-ci. Une analyse similaire est reproduite pour tous les immigrants du groupe principal d’âge actif; les conclusions sont les mêmes.

Le tableau 1 présente les taux d’emploi et les revenus annuels des immigrants économiques âgés de 20 à 54 ans à l’admission (cohortes de 2000 à 2005 et de 2006 à 2010) par niveau de revenus au Canada avant l’immigration pour la première année complète, pour la cinquième année et pour la dixième année (uniquement pour la cohorte de 2000 à 2005) d’immigration. Pour la cohorte de 2000 à 2005 des immigrants économiques du principal groupe d’âge actif, 90,1 % n’ont enregistré aucun revenu au Canada avant l’immigration; 3,7 %, 4,0 % et 2,2 % ont enregistré des revenus faibles, moyens et élevés avant l’immigration. Pour la cohorte de 2006 à 2010, 75,3 % des immigrants n’ont enregistré aucun revenu au Canada avant l’immigration; 7,7 %, 11,2 % et 5,8 % ont enregistré des revenus faibles, moyens et élevés avant l’immigration.

Les résultats du volet gauche représentent la moyenne observée, alors que les résultats corrigés à droite se fondent sur des estimations de modèle multivarié tenant compte des différences de région d’origine, de niveau de scolarité, de connaissance d’une langue officielle, d’âge à l’admission, de catégorie d’immigrant, de province de résidence et de taille de la ville. En général, les différences corrigées dans les taux d’emploi et des revenus par niveau de revenus au Canada avant l’immigration sont un peu inférieures aux différences observées, mais demeurent substantielles, même 10 ans après l’immigrationNote .

En termes de taux d’emploi, au cours de la première année complète après l’immigration, les immigrants économiques ayant gagné des revenus moyens ou élevés avant l’immigration enregistraient un avantage de 19 à 20 points de pourcentage (résultats corrigés) par rapport à ceux n’ayant pas gagné de revenus au Canada avant leur immigration. Cet écart était réduit à 10 points de pourcentage cinq ans après l’immigration, mais demeurait important (à 7 points de pourcentage) 10 ans après l’immigration. Les immigrants économiques ayant gagné de faibles revenus au Canada avant l’immigration ont également enregistré des avantages à long terme, même si moins importants, quant au taux d’emploi, par rapport à ceux n’ayant pas gagné de revenus au Canada avant leur immigration : respectivement 5 et 3 points de pourcentage de plus, cinq et dix ans après leur immigration.


Tableau 1
Incidences sur l’emploi et revenus annuels des immigrants économiques âgés de 20 à 54 ans à l’admission
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Incidences sur l’emploi et revenus annuels des immigrants économiques âgés
de 20 à 54 ans à l’admission Observé, Corrigé, Nombre d’années d’immigration, 1, 5 et 10, calculées selon pourcentage et en dollars de 2017 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Observé CorrigéTableau 1 Note 1
Nombre d’années d’immigration Nombre d’années d’immigration
1 5 10 1 5 10
pourcentage
Incidence sur l’emploi
Cohorte de 2000 à 2005
Aucun revenu au Canada avant l’immigration 68,5 77,0 78,1 69,0 77,3 78,4
Faible revenu au Canada avant l’immigration 86,5 84,5 84,3 84,1 82,7 81,8
Revenu moyen au Canada avant l’immigration 93,9 90,3 89,2 88,5 86,9 85,9
Revenu élevé au Canada avant l’immigration 96,6 93,3 90,4 88,7 87,9 85,5
Cohorte de 2006 à 2010
Aucun revenu au Canada avant l’immigration 67,0 76,6 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 68,6 77,6 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Faible revenu au Canada avant l’immigration 87,0 85,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 85,1 84,4 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Revenu moyen au Canada avant l’immigration 94,2 91,8 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 88,5 87,9 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Revenu élevé au Canada avant l’immigration 97,0 93,8 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 89,4 88,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
en dollars de 2017
Revenus annuels
Cohorte de 2000 à 2005
Aucun revenu au Canada avant l’immigration 25 200 43 000 55 800 25 500 43 100 55 800
Faible revenu au Canada avant l’immigration 25 600 44 900 59 600 26 800 46 300 60 800
Revenu moyen au Canada avant l’immigration 33 900 47 000 57 000 35 100 50 400 62 900
Revenu élevé au Canada avant l’immigration 118 200 125 000 130 900 107 400 112 400 118 100
Cohorte de 2006 à 2010
Aucun revenu au Canada avant l’immigration 25 600 40 700 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 26 300 41 200 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Faible revenu au Canada avant l’immigration 26 200 42 600 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 28 300 45 100 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Revenu moyen au Canada avant l’immigration 35 100 46 200 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 36 400 48 300 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Revenu élevé au Canada avant l’immigration 103 000 112 900 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 92 200 100 200 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

Il existe également un avantage évident à long terme en matière de revenus parmi les immigrants économiques ayant gagné des revenus au Canada avant leur immigration par rapport à ceux n’en ayant pas gagné. Cet avantage n’était pas important pour les immigrants ayant gagné de faibles revenus au Canada avant l’immigration, mais tendait à s’accroître au fil du temps, passant de revenus environ 5 % supérieurs au cours de la première année complète après l’immigration, à 7 % la cinquième année et à 9 % la dixième année, pour la cohorte de 2000 à 2005 (résultats corrigés). Les immigrants ayant gagné des revenus moyens au Canada avant l’immigration ont gagné, au cours de la première année complète après l’immigration, 38 % de plus que ceux sans revenus avant l’admission, 17 % de plus la cinquième année et 13 % de plus la dixième année (résultats corrigés pour la cohorte de 2000 à 2005). Les immigrants ayant gagné des revenus élevés au Canada avant l’immigration ont gagné, au cours de la première année complète après l’immigration, des revenus 4,2 fois supérieurs pendant la cinquième année et 2,1 fois supérieurs pendant la dixième année (résultats corrigés pour la cohorte de 2000 à 2005). Ces importants écarts peuvent ne pas diminuer après les dix premières années, car la croissance plus rapide des revenus à partir d’un niveau de départ bas parmi les immigrants n’ayant pas gagné de revenus au Canada avant l’immigration tend à se stabiliser après 10 ans (Hou et Bonikowska 2018).

Des analyses supplémentaires sur l’emploi des immigrants économiques par année d’admission et niveau de revenus au Canada avant l’immigration montrent que les immigrants ayant gagné des revenus supérieurs au Canada avant l’immigration ont été moins touchés par la récession de 2008-2009 (tableau non présenté). Parmi les immigrants économiques n’ayant pas gagné de revenus au Canada avant leur immigration, le taux d’emploi lors de la première année complète a baissé de 3 à 4 points de pourcentage entre la cohorte d’admissions de 2007 (avant la récession) et les cohortes de 2008 à 2009. Ce recul a été moins important (1 à 2 points de pourcentage) pour les immigrants ayant gagné de faibles revenus au Canada avant leur immigration. Pour ces deux groupes, l’effet de la récession a disparu avant la troisième année d’immigration. Pour les immigrants ayant gagné des revenus moyens et élevés au Canada avant leur immigration, le taux d’emploi a peu varié entre les cohortes d’admissions de 2007 à 2009. Parmi les nouveaux immigrants économiques ayant un emploi, les revenus annuels moyens ont diminué de façon similaire pour tous les niveaux de revenus au Canada avant l’immigration entre la cohorte d’admissions de 2007 et les cohortes de 2008 à 2009.

Résumé

L’expansion de la sélection des immigrants en deux étapes a grandement contribué aux récentes améliorations de la situation initiale des immigrants sur le marché du travail. Le taux d’emploi lors de la première année de tous les hommes immigrants âgés de 20 à 54 ans a augmenté, passant de 81 % à 87 % au cours de la période de 2000 à 2016 et de 61 % à 67 % pour les femmes. La majeure partie de cette hausse était associée à la part croissante des immigrants admis ayant gagné des revenus moyens et élevés au Canada avant leur immigration. Les nouveaux immigrants n’ayant pas gagné de revenus au Canada avant leur immigration ont enregistré un taux d’emploi à l’admission bien inférieur à celui des immigrants ayant gagné des revenus au Canada en tant que résidents temporaires. De façon similaire, les revenus moyens gagnés par les hommes immigrants économiques au cours de la première année complète ont augmenté de 23 % entre les cohortes d’admissions de 2000 et de 2016 et de 32 % pour les femmes. La hausse de la part des nouveaux immigrants ayant gagné des revenus au Canada avant leur immigration a représenté 94 % de cette augmentation. Le recours croissant aux travailleurs étrangers temporaires comme bassin au sein duquel sélectionner des résidents permanents (en particulier ceux ayant gagné des revenus plus élevés au Canada avant leur admission) a été plus important que tout autre facteur unique expliquant l’amélioration de la situation des immigrants économiques à l’admission. De plus, la récession de 2008-2009 a eu des répercussions importantes sur les niveaux d’emploi initiaux des immigrants économiques n’ayant pas gagné de revenus au Canada avant leur immigration, mais peu d’incidence sur ceux ayant gagné des revenus moyens ou élevés au Canada avant leur immigration.

Cet effet des revenus gagnés au Canada avant l’immigration sur la situation initiale sur le marché du travail persiste-t-il au fil des années d’immigration de ces immigrants au Canada? Même si les différences des taux d’emploi et de revenus entre immigrants ayant gagné ou non des revenus au Canada avant leur immigration ont quelque peu diminué après cinq ans d’immigration au Canada, un écart s’est maintenu. Après cinq ans, les immigrants ayant gagné des revenus moyens et élevés au Canada avant leur immigration, en particulier, ont enregistré des taux d’emploi et des revenus supérieurs à ceux de leurs homologues sans expérience professionnelle au Canada avant leur admission. Ce constat se maintient autant pour les résultats observés que pour ceux corrigés en tenant compte des différences de caractéristiques sociodémographiques des immigrants. Des données relatives aux immigrants admis avant le milieu des années 2000 indiquent que l’avantage en matière de revenus des immigrants ayant eu une expérience professionnelle au Canada avant leur immigration était toujours présent 10 ans après leur admission.

Il n’est peut-être pas surprenant que des immigrants ayant eu une expérience professionnelle au Canada réussissent mieux économiquement, immédiatement après l’obtention de leur résidence permanente, que ceux sans une telle expérience. L’information la plus utile pour la sélection d’immigrants économiques est peut-être que même après 10 ans au Canada, les immigrants admis sans expérience professionnelle canadienne antérieure tendent à ne pas parvenir à rattraper les immigrants ayant été sélectionnés à partir du bassin de travailleurs étrangers temporaires.

Références

Crossman, E., F. Hou et G. Picot. 2020. « Sélection des immigrants en deux étapes : examen des avantages et des risques potentiels. » Statistique Canada; à venir.

Hou, F. et A. Bonikowska. 2018. « Selections before the selection: the earnings advantage of host-country work experience before permanent residence. » International Migration Review 52 (3) : 695 à 723.

Hou, F., E. Crossman et G. Picot. 2020. « Sélection des immigrants en deux étapes : évolution récente au Canada. » Statistique Canada; à venir.

Hou, F. et G. Picot. 2016. « Changing immigrant characteristics and pre-Landing Canadian earnings: Their effect on entry earnings over the 1990s and 2000s ». Canadian Public Policy-Analyse de Politiques, 42 (3) : 308 à 232.

Lu, Y. et F. Hou. 2019. « Travailleurs étrangers temporaires au sein de la population active du Canada : permis de travail ouverts et permis liés à un employeur donné. » Statistique Canada : Aperçus économiques, no 102.

Pandey, M. et J. Townsend. 2017. « Prior host-country work experience and immigrant labor market outcomes: evidence from Canada. » IZA Journal of Migration 6 (3) : 1 à 22. DOI 10.1186/s40176-016-0075-x.

Statistique Canada. 2019. « L’évolution des résultats des immigrants et des résidents non permanents, 2017. » Le Quotidien, 16 décembre 2019.

Yssaad, L. et V. Ferrao, 2018. « Les immigrants sur le marché du travail canadien : tendances récentes entre 2006 et 2017. » Produit  71-606-X au catalogue de Statistique Canada.


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