Aperçus économiques
Bien-être économique des générations de jeunes Canadiens : les milléniaux sont-ils en meilleure ou en moins bonne situation que les autres?

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par Andrew Heisz et Elizabeth Richards,
Division de la statistique du revenu et Direction des études analytiques, Statistique Canada

11-626-X no 092
Date de diffusion : le 18 avril 2019

Cet article de la série Aperçus économiques traite du bien-être économique des milléniaux et présente les résultats d’une comparaison entre les bilans des ménages de milléniaux et ceux de générations précédentes de jeunes Canadiens. Selon une mesure prise au même point dans leur parcours de vie, la situation des milléniaux était relativement meilleure que celle des jeunes de la génération X sur le plan de la valeur nette, mais leur niveau d’endettement était plus élevé. Ces tendances s’expliquent principalement par la valeur plus élevée des résidences principales et par le montant plus élevé de la dette hypothécaire. Par ailleurs, les résultats financiers variaient considérablement au sein de la génération des milléniaux. Le fait d’être propriétaire, le fait de vivre à Toronto ou à Vancouver et le niveau de scolarité plus élevé étaient trois facteurs associés à une valeur nette plus élevée.

Introduction

La répartition du revenu des ménages canadiens s’est élargie au cours des dernières décennies, c’est-à-dire que l’écart entre les groupes de revenus supérieur et inférieur s’est accentué. Par exemple, le revenu des ménages de l’échelon inférieur de 10 % est passé de 10 600 $ en 1995 à 14 400 $ en 2017, alors que celui des ménages de l’échelon supérieur de 10 % s’est accru pour passer de 81 200 $ à 123 800 $ au cours de la même périodeNote . Cela laisse entrevoir des résultats différents au chapitre de l’épargne et de la richesse pour les CanadiensNote .

Selon les résultats de travaux antérieurs, entre 59 % et 67 % des enfants nés entre 1970 et 1984 avaient un revenu à l’âge adulte qui était au moins aussi élevé que celui de leurs parents (Ostrovsky, 2017). Toutefois, on connaît moins bien les autres aspects du bien-être économique des différentes générations. Le bien-être économique désigne la capacité des ménages de répondre à leurs besoins, ainsi que d’accumuler des actifs et de la richesse. Les milléniaux, qui représentent maintenant la génération la plus nombreuse de Canadiens, soit 27 % de la population totale, pourraient devoir relever différents défis pour accumuler de la richesse que les générations précédentes de jeunes Canadiens. En dépit du fait que la génération des milléniaux soit la plus scolarisée, des préoccupations ont été soulevées quant à la lenteur des milléniaux à « démarrer dans la vie ».

Selon la Réserve fédérale des États-Unis, les milléniaux américains ont des revenus plus faibles et ont accumulé moins d’actifs que les générations précédentes au même âge, ce qui rend compte des conditions moins favorables du marché du travail et du marché du crédit par suite de la crise financière mondiale (Kurz et coll., 2018). Bien que des chercheurs canadiens aient déjà étudié la mobilité du revenu intergénérationnelle et l’évolution du revenu des jeunes travailleurs au Canada, un examen d’autres indicateurs du bien-être économique dans une optique générationnelle permet de combler d’importantes lacunes qui subsistent au chapitre des connaissancesNote . De récents travaux ont démontré que contrairement aux tendances observées aux États-Unis, les milléniaux ont un niveau médian de revenu, d’actifs et de dettes plus élevé que les membres de la génération X au même âge, et qu’ils ont autant de connaissances financières que les jeunes de la génération X (Robson et Loucks, 2018).

La présente étude, qui repose sur les données de l’Enquête canadienne sur le revenu et de l’Enquête sur la sécurité financière, vise à élargir la comparaison intergénérationnelle et à fournir des renseignements additionnels sur la valeur nette, la dette et la dette hypothécaire des milléniaux, tout en rendant compte des différences sur le plan des résultats financiers selon le niveau de scolarité, le statut de propriétaire et la région métropolitaine de recensement (RMR). L’étude contribue à répondre à ces deux questions connexes :

  1. La situation des ménages de milléniaux est-elle meilleure ou pire que celle des générations précédentes au même âge, du point de vue du revenu, de l’endettement, des actifs et de la valeur nette?
  2. Certains ménages de milléniaux, comme ceux qui ont des niveaux plus faibles de scolarité ou qui n’ont pas investi dans le marché du logement, tirent-ils de l’arrière quant à l’accumulation de la richesse?

Données

Les données sur les actifs, les dettes, le ratio de la dette au revenu et la valeur nette des Canadiens sont tirées de l’Enquête sur la sécurité financière (ESF) de 1999 et 2016 et de l’Enquête sur les avoirs et les dettes (EAD) de 1984Note . L’Enquête canadienne sur le revenu (ECR) pour ces mêmes années a servi aux estimations du revenu du ménage. Toutes les mesures ont été rajustées pour tenir compte de l’inflation, au moyen de l’Indice des prix à la consommationNote . Les données sur les bilans des ménages sont recueillies et présentées pour les familles, mais les caractéristiques socioéconomiques (p. ex. l’âge, le niveau de scolarité) sont considérées comme représentatives du principal soutien de la famille.

Aux fins de l’étude, le bien-être économique des familles est comparé en fonction de leur cohorte générationnelle. Le tableau 1 montre les années de naissance des cohortes visées, et les résultats sont axés sur les premières années de naissance de la génération X et des milléniaux, ainsi que sur les années de naissance intermédiaires des baby-boomers. Sauf indication contraire, le terme « jeunes » désigne les familles d’une génération donnée dont le principal soutien est âgé de 25 à 34 ans.

L’utilisation des données de 1984, 1999 et 2016 rend possible la comparaison de ces générations à différents moments de leur parcours de vie. L’étude utilise une approche de « cohorte synthétique », selon laquelle les données de plusieurs années d’enquêtes transversales sont organisées pour présenter des estimations pour les générations à différents âges. Le tableau 1 montre aussi l’année de données qui a été utilisée pour chaque combinaison de cohortes selon l’âge. Par exemple, les membres de la génération X qui avaient autour de 30 ans en 1999 sont comparés avec les membres de la génération X qui étaient au milieu de la quarantaine en 2016. De même, les milléniaux âgés de 25 à 34 ans en 2016 sont comparés avec les membres de la génération X qui avaient le même âge en 1999, afin de montrer l’évolution du bien-être économique des jeunes familles d’une génération à l’autreNote . Étant donné que les générations s’étendent sur plus de dix ans, il se peut qu’une observation pour une seule année ne soit pas représentative de l’ensemble de la cohorte à un âge particulierNote .


Tableau 1
Statistiques de base sur les générations
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Statistiques de base sur les générations Cohorte générationnelle(figurant comme en-tête de colonne).
Cohorte générationnelle
Milléniaux Génération X Baby-boomers Génération plus âgée
Cohortes de naissance utilisées dans cette étude 1982 à 1991Tableau 1 Note 1 1965 à 1976Tableau 1 Note 1 1950 à 1961Tableau 1 Note 2 1935 à 1945
Âge en 2016 25 à 34 40 à 49 55 à 64 70 à 79
Années de source pour chaque génération selon la combinaison de groupes d’âge
25 à 34 2016 1999 1984 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
40 à 49 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2016 1999 1984
55 à 64 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2016 1999
70 à 79 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2016

Les milléniaux sont dans une meilleure situation que les jeunes membres de la génération X, mais ils sont aussi plus endettés

La croissance du revenu suit une tendance prévisible tout au long du cycle de vie : il augmente jusqu’à l’âge où la rémunération atteint un sommet, généralement vers la fin de la quarantaine ou de la cinquantaine, pour ensuite diminuer graduellement et atteindre un creux lorsque les personnes puisent dans leurs économies après avoir pris leur retraite. Des différences de revenu ont été observées entre les générations, et elles sont plus grandes d’une génération à l’autre lorsqu’elles sont mesurées au même moment de leur parcours de vie.

Au cours des dix dernières années, les milléniaux ont commencé à intégrer le marché du travail ou ont poursuivi leurs études postsecondaires. Bien qu’encore au tout début de leur cycle de vie et de leurs années les plus actives, les ménages de milléniaux avaient un revenu réel médian après impôt plus élevé que les ménages de baby-boomers et de la génération X au même âge. Par exemple, le revenu du ménage rajusté pour les milléniaux âgés de 25 à 34 ans était de 44 100 $ en 2016, comparativement à 33 300 $ pour les membres de la génération X au même âge en 1999 (graphique 1)Note .

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Groupe d'âge du chef du ménage (titres de rangée) et Milléniaux, Génération X, Baby-boomers et Génération plus âgée, calculées selon dollars constants de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d'âge du chef du ménage Milléniaux Génération X Baby-boomers Génération plus âgée
dollars constants de 2016
25 à 34 ans 44 093 33 276 33 350 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
40 à 49 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 46 106 38 125 37 062
55 à 64 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 45 667 35 797
70 à 79 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 34 685

À l’instar des niveaux de revenu qui augmentent d’une génération à l’autre, la valeur des actifs et des dettes ainsi que la valeur nette des milléniaux étaient plus élevés pour les milléniaux que pour jeunes membres de la génération X. La valeur nette médiane, définie comme le total des actifs du ménage moins les dettes, était plus élevée pour les milléniaux que pour les jeunes membres de la génération X. En 2016, les milléniaux âgés de 25 à 34 ans avaient accumulé une valeur nette médiane de 70 600 $, soit plus d’une fois et demie le niveau atteint par la génération X au même âge en 1999 (42 800 $) (graphique 2). Puisque les données de l’EAD de 1984 ne permettent pas d’effectuer de comparaisons entre les actifs des milléniaux et ceux des jeunes baby-boomers, il demeure incertain si la valeur nette médiane des milléniaux est plus élevée que celle des jeunes baby-boomers. Les différences dans la valeur nette étaient plus prononcées plus tard dans la vie, selon les comparaisons entre générations de Canadiens, étant donné que la richesse s’accumule au fil du temps et que les dettes diminuent généralement ou disparaissent.

Pour accumuler de la richesse, les milléniaux et les jeunes membres de la génération X avaient contracté des dettes plus élevées et acquis plus d’actifs. La dette médiane atteignait 35 400 $ pour les milléniaux, comparativement à 19 400 $ pour les jeunes membres de la génération X. Des tendances similaires ont été observées pour les actifs, les milléniaux ayant accumulé une valeur médiane de 154 100 $ en actifs (y compris leur résidence), comparativement à 76 700 $ pour les jeunes membres de la génération X. Alors que les milléniaux étaient relativement plus endettés, leurs actifs donnaient lieu à une valeur nette globale plus élevéeNote .

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Groupe d'âge du chef du ménage (titres de rangée) et Milléniaux, Génération X, Baby-boomers et Génération plus âgée, calculées selon dollars constants de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d'âge du chef du ménage Milléniaux Génération X Baby-boomers Génération plus âgée
dollars constants de 2016
Actifs
25 à 34 ans 154 139 76 708 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
40 à 49 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 526 501 265 507 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
55 à 64 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 797 291 415 424
70 à 79 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 559 825
Dettes
25 à 34 ans 35 400 19 350 11 293 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
40 à 49 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100 500 31 374 17 279
55 à 64 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 28 400 2 764
70 à 79 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0
Valeur nette
25 à 34 ans 70 600 42 846 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
40 à 49 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 324 554 182 441 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
55 à 64 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 669 540 373 727
70 à 79 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 537 000

Lorsqu’on évalue le niveau d’endettement ou les vulnérabilités financières du ménage, un examen des niveaux d’endettement par rapport au revenu permet de dégager certains renseignements sur l’endettement et la capacité des ménages de rembourser leurs dettes au moyen de leur revenu actuel. Tout comme les niveaux d’endettement qui étaient plus élevés pour les milléniaux, le ratio de la dette au revenu après impôt était plus élevé pour les générations plus jeunes (graphique 3). Les milléniaux affichaient le ratio de dette au revenu après impôt le plus élevé parmi les générations mesurées, et ce, à tout moment de leur parcours de vie, ce ratio atteignant 216 %, soit plus de 1,7 fois plus élevé que le ratio des jeunes membres de la génération X et 2,7 fois plus élevé que celui des jeunes baby-boomers. Les niveaux de dette et de revenu des milléniaux étaient comparables à ceux de la génération X plus tard dans leur vie, soit au moment où le principal soutien du ménage était âgé de 40 à 49 ans.

Graphique 3

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Groupe d'âge du chef du ménage (titres de rangée) et Milléniaux, Génération X, Baby-boomers et Génération plus âgée, calculées selon ratios de la dette au revenu après impôt unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d'âge du chef du ménage Milléniaux Génération X Baby-boomers Génération plus âgée
ratios de la dette au revenu après impôt
25 à 34 ans 2,162 1,254 0,804 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
40 à 49 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2,146 1,081 0,685
55 à 64 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,347 0,686
70 à 79 ans Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,706

Même pendant la période de forte inflation des prix des logements résidentiels, les milléniaux ont intégré le marché du logement au même taux que les générations précédentes de jeunes adultes. Parmi les milléniaux dont le principal soutien du ménage était âgé de 30 à 34 ans, ordinairement lorsque les ménages ont tendance à investir dans le marché du logement, 51 % avaient une résidence principale dans leur portefeuille d’actifs en 2016, un niveau comparable à celui de la génération X (51 % en 1999) et des jeunes baby-boomers (55 % en 1984) au même âge.

Bien que les différentes générations de jeunes Canadiens aient affiché des taux de propriété résidentielle similaires, les milléniaux qui sont entrés sur le marché du logement ont contracté des hypothèques plus élevées par rapport à leurs revenus. En effet, chez les milléniaux propriétaires d’une résidence principale, la dette hypothécaire médiane sur cette résidence s’élevait à 218 000 $, un montant plus de 2,5 fois plus élevé que leur revenu médian après impôt (83 200 $). L’écart entre la dette hypothécaire et le revenu médian après impôt était un peu moins élevé chez les jeunes membres de la génération X, dont la dette hypothécaire représentait 1,8 fois la valeur de leur revenu. Enfin, chez les jeunes baby-boomers, les deux indicateurs étaient comparables (graphique 4). Des tendances similaires ont été observées au chapitre de la valeur médiane des actifs liés à la résidence principale, qui était plus élevée chez les milléniaux (329 000 $) que chez les membres de la génération X au même âge (182 400 $). Par conséquent, la valeur de la résidence est un des principaux facteurs de la dette et de la valeur nette plus élevées des milléniaux.

Graphique 4

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4 Milléniaux, Génération X et Baby-boomers, calculées selon valeur médiane, dollars de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Milléniaux Génération X Baby-boomers
valeur médiane, dollars de 2016
Valeur de la résidence principale 329 000 182 441 137 723
Hypothèque sur la résidence principale 218 000 117 481 67 802
Revenu après impôt 83 197 65 523 64 800

Les résultats financiers des milléniaux varient considérablement

Tout comme le niveau des revenus, le bien-être économique a affiché des disparités grandissantes d’une génération à l’autre, comme en témoigne l’écart observé au sein de la génération des milléniaux en ce qui concerne leurs résultats financiers comparativement à la génération X. En effet, l’écart de la valeur nette entre les milléniaux de l’échelon inférieur de 25 % et ceux de l’échelon supérieur de 25 % (l’intervalle interquartile) est plus grand que celui des jeunes membres de la génération X (graphique 5). La valeur nette médiane des milléniaux de l’échelon supérieur de 25 % était de 253 900 $ ou plus, comparativement à 9 500 $ ou moins pour ceux de l’échelon inférieur de 25 %. Toutefois, parmi les jeunes membres de la génération X, l’intervalle interquartile se situait entre 6 200 $ et 126 900 $. L’écart de résultats financiers était encore plus prononcé à l’extrémité supérieure de la répartition, la valeur nette médiane des jeunes milléniaux de l’échelon supérieur de 10 % s’élevant à 588 600 $. En revanche, les milléniaux de l’échelon inférieur de 10 % devaient 3 200 $. Autrement dit, les milléniaux de l’échelon supérieur de 10 % représentaient environ 55 % du patrimoine accumulé par l’ensemble des milléniaux.

Graphique 5

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Certains centiles (titres de rangée) et Milléniaux et Génération X, calculées selon dollars constants de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Certains centiles Milléniaux Génération X
dollars constants de 2016
Échelon inférieur de 10 % -3 225 -2 281
Échelon inférieur de 25 % 9 500 6 220
Médiane 70 600 42 846
Échelon supérieur de 25 % 253 850 126 881
Échelon supérieur de 10 % 588 582 287 405

Des disparités dans la valeur nette ont été observées entre les milléniaux qui avaient investi dans l’achat d’une propriété résidentielle et ceux qui ne l’avaient pas fait. Chez les milléniaux, lorsque le principal soutien du ménage était âgé de 30 à 34 ans et était propriétaire d’une résidence principale (environ la moitié des familles de milléniaux de cette fourchette d’âge en 2016), la valeur nette atteignait 261 900 $ (graphique 5). Par contre, la valeur nette de ceux sans résidence principale était de 18 400 $. L’hypothèse pourrait être émise que certains milléniaux ayant opté de demeurer locataires au lieu d’acheter une résidence aient accumulé la même richesse que les propriétaires par d’autres moyens, comme des investissements financiers. Cependant, les résultats de l’ESF montrent que ce n’est généralement pas le cas. Par exemple, en 2016, seulement 8 % des milléniaux locataires avaient une valeur nette supérieure à la valeur nette médiane des propriétaires du même groupe d’âgeNote .

Graphique 6

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Indicateur financier (titres de rangée) et Avec actifs liés à une résidence principale et Sans actifs liés à une résidence principale, calculées selon dollars constants de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Indicateur financier Avec actifs liés à une résidence principale Sans actifs liés à une résidence principale
dollars constants de 2016
Actifs médians 526 544 32 800
Dette médiane 245 000 8 000
Valeur nette médiane 261 916 18 400
Revenu après impôt médian 84 100 43 455

Les milléniaux ont un niveau de scolarité plus élevé et davantage de dettes d’études

Les milléniaux sont maintenant la génération la plus scolarisée, environ 70 % de ceux âgés de 30 à 34 ans étant titulaires d’un certificat, d’un diplôme ou d’un grade postsecondaire, comparativement à environ 55 % des membres de la génération X au même âge. Le niveau de scolarité plus élevé s’accompagne d’une dette d’études plus élevée, les jeunes milléniaux ayant contracté davantage de dettes d’études que les générations précédentes au même âge. Par exemple, 24,4 % des jeunes ménages de milléniaux (de 30 à 34 ans) avaient une dette d’études en 2016, dont la valeur médiane était de 12 000 $. En comparaison, la proportion et la valeur de la dette étaient de 14,8 % et de 9 675 $ pour les familles de la génération X au même âge en 1999. La dette d’études des milléniaux était plus élevée que celle des générations précédentes, mais elle était à l’origine d’une part relativement faible de la dette totale, représentant environ 1/25 de la dette hypothécaire moyenneNote .

Malgré le montant plus élevé de leur dette d’études, les milléniaux ayant fait des études universitaires étaient en meilleure situation financière, leur valeur nette s’élevant à 116 000 $, comparativement à 34 100 $ pour les milléniaux du même âge titulaire d’un diplôme d’études secondaires (ou ayant un niveau inférieur d’études). Encore une fois, le logement nous renseigne sur les disparités dans la valeur nette des milléniaux en ce qui a trait au niveau de scolarité, la valeur de la résidence principale et de la dette hypothécaire des titulaires d’un diplôme universitaire, collégial ou d’une école de métiers étant plus élevée que celle des titulaires d’un diplôme d’études secondaires.

Les milléniaux de Toronto et de Vancouver sont en situation relativement plus avantageuse

Des travaux antérieurs ont souligné les différences dans les niveaux d’endettement et la richesse au pays, qui rendent compte de la richesse médiane plus grande à Vancouver et Toronto (Gellatly et Richards, 2019). Ces disparités au chapitre de la richesse au pays ont aussi été observées pour les milléniaux. La richesse médiane des milléniaux était considérablement plus élevée chez les résidents de Toronto et de Vancouver que chez les résidents de Montréal, et elle était également plus élevée que le niveau de richesse à l’échelle nationale. De façon plus particulière, en 2016, la valeur nette médiane des milléniaux s’élevait à 145 000 $ pour les résidents de Toronto, et à 91 000 $ pour les résidents de Vancouver. Elle était considérablement moins élevée chez les milléniaux qui résidaient à Montréal (47 100 $).

À l’extrémité supérieure de la répartition de la valeur nette, les disparités étaient encore plus prononcées, les milléniaux à Toronto et à Vancouver étant relativement plus riches. Par exemple, les milléniaux qui résidaient à Toronto ou à Vancouver et qui appartenaient à l’échelon supérieur de 10 % avaient accumulé près de 1 million de dollars en richesse. Toutefois, la valeur nette des milléniaux de l’échelon supérieur de 10 % atteignait 589 000 $ à l’échelle nationale et 353 000 $ à Montréal. Ces résultats font ressortir les écarts marqués entre les résultats financiers des milléniaux à l’échelle du pays, qui reflètent les différences dans la valeur de la résidence principaleNote . Dans le cas des milléniaux à Vancouver et à Toronto, la valeur de leur résidence principale se chiffrait à 650 000 $, soit plus du double de la valeur à l’échelle nationale (320 000 $) ou à Montréal (275 000 $) (graphique 7).

Graphique 7

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Région (titres de rangée) et Valeur médiane de la résidence principale , calculées selon dollars constants de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada et régions Valeur médiane de la résidence principale
dollars constants de 2016
Montréal 275 000
Toronto 650 000
Région de Vancouver 650 000
Autre RMR/AR 315 000
Région autre qu'une RMR/AR 200 000
Canada 320 000

Sommaire

Cette étude porte sur le bien-être économique des différentes générations de jeunes Canadiens et vise à évaluer la situation des milléniaux par rapport à celle des générations précédentes au même moment de leur parcours de vie. Les milléniaux canadiens avaient des revenus et des actifs plus élevés que les jeunes membres de la génération X au même âge. Toutefois, ils étaient aussi plus endettés, leur niveau de dette par rapport au revenu après impôt étant de plus de 200 %. La valeur plus élevée de la résidence principale explique en grande partie les augmentations de la valeur nette d’une génération à l’autre, même si elle s’accompagne d’une dette hypothécaire plus élevée.

La situation des milléniaux était relativement meilleure que celle des jeunes membres de la génération X du point de vue de la valeur nette médiane. Toutefois, les disparités dans le bien-être économique s’accentuent au fil du temps, ce qui reflète des écarts considérables dans les résultats financiers pour cette génération, au fur et à mesure qu’elle commence à accumuler des actifs, des dettes et de la richesse. Les millénaires qui avaient intégré le marché du logement affichaient des niveaux beaucoup plus élevés de richesse, tout comme les titulaires d’un diplôme universitaire. Parallèlement, les milléniaux qui résident à Toronto ou à Vancouver étaient en meilleure situation financière que les autres. Ce résultat témoigne de niveaux élevés de richesse à l’extrémité supérieure de la répartition de la valeur nette, qui sont associés à une valeur plus élevée pour la résidence principale.

Bibliographie

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