Aperçus économiques
L’endettement et la richesse parmi les ménages canadiens

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par Guy Gellatly et Elizabeth Richards, Direction des études analytiques, Statistique Canada

11-626-X no 089
Date de diffusion : le 26 mars 2019

Cet article de la série Aperçus économiques examine des données sur la situation financière des ménages canadiens en mettant l’accent sur les tendances récentes liées à l’endettement et à la valeur nette. Les indicateurs agrégés de l’endettement sont examinés pour l’ensemble du secteur des ménages, puis une analyse plus détaillée des ménages ayant des profils de revenu différents dans certaines régions urbaines suit. L’étude met en évidence la mesure dans laquelle l’endettement et la richesse des ménages varient d’une région à l’autre du pays et selon différents quintiles de revenu.

Introduction

Les niveaux d’endettement des ménages au Canada et aux États-Unis ont suivi une tendance opposée au cours de la dernière décennie, reflétant, entre autres, l’incidence différente de la crise financière et de la Grande Récession sur le bilan des ménages dans les deux pays. Les ménages américains ont été plus durement touchés par ces événements, alors que la forte baisse de la valeur de l’actif des ménages a entraîné un désendettement considérableNote . Le ratio de la dette au revenu des ménages américains a chuté radicalement au cours de la dernière décennie et est actuellement environ 25 % inférieur au ratio antérieur à la récession. En revanche, le ratio de la dette au revenu des ménages canadiens a continué de progresser dans les années qui ont suivi la récession, pour ensuite connaître une montée en flèche en 2015 et en 2016, lorsque la croissance du revenu a ralenti, l’économie s’étant adaptée à la baisse des prix du pétrole. À l’heure actuelle, le ratio de la dette au revenu au Canada surpasse de plus de 20 % le ratio de clôture de 2007 (graphique 1).

Le niveau d’endettement des ménages canadiens a également attiré beaucoup d’attention ces dernières années, en partie parce que les dépenses des ménages ont été une source constante de croissance économique, comparativement aux dépenses d’investissement et aux exportations, qui contribuent de façon plus inégale à la croissance. La hausse progressive des coûts d’emprunt depuis le milieu de 2017, de pair avec le prix plus élevé des maisons, a amené les ménages à se concentrer de nouveau sur leur capacité de gérer leur endettement, particulièrement en ce qui a trait au ralentissement de la croissance des salaires.

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Canada et États-Unis, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Canada États-Unis
pourcentage
2000 107,55 99,88
2001 109,75 103,37
2002 114,00 108,69
2003 118,92 116,72
2004 124,42 123,20
2005 132,19 130,62
2006 137,15 135,29
2007 144,87 137,93
2008 149,69 131,69
2009 158,19 130,91
2010 160,06 124,06
2011 161,58 117,13
2012 162,11 111,37
2013 162,87 112,38
2014 164,67 108,56
2015 167,19 105,53
2016 175,29 105,86
2017 174,79 105,20
2018 174,66 102,01

Aperçu de l’endettement des ménages

Les Comptes économiques canadiens publient une série d’indicateurs financiers afin d’assurer une surveillance de la situation financière des ménagesNote . Le ratio de la dette sur le marché du crédit au revenu disponible des ménages constitue l’un de ces principaux indicateurs. Il compare l’encours de toutes les dettes contractées par les ménages sur le marché du crédit, soit la valeur actuelle de la dette hypothécaire, des emprunts non hypothécaires et des marges de crédit des ménages, par rapport à leur revenu disponible tiré de l’activité économique de la période actuelle. Il s’agit d’un indicateur du rapport entre l’encours de la dette et le flux de revenuNote , qui mesure la capacité des ménages de gérer leur endettement au moyen de leurs revenus. Il permet un suivi étroit du ratio de la dette au revenu annualisé, présenté au graphique 1, lequel a connu une hausse graduelle pendant les années suivant la récession, puis une croissance rapide en 2015 et en 2016Note .

Une des limites du ratio de la dette au revenu en tant que mesure potentielle du risque financier est qu’il ne tient pas compte des variations de la valeur de l’actif des ménages qui, de pair avec le passif, détermine les variations de la valeur nette des ménages. À cette fin, le ratio de la dette à l’actif constitue un autre indicateur du niveau d’endettement des ménages puisqu’il permet le suivi de la proportion des éléments d’actif qui sont actuellement financés par la dette (graphique 2). Le ratio de la dette à l’actif mesure également la capacité des ménages de gérer leur endettement, en tenant pour acquis qu’il est possible pour ces derniers de liquider des éléments d’actif pour respecter leurs obligations financières.

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Ratio de la dette sur le marché du crédit au revenu disponible (AG) et Ratio de la dette à l’actif total (AD), calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Ratio de la dette sur le marché du crédit au revenu disponible (AG) Ratio de la dette à l’actif total (AD)
pourcentage
2000
T1 105,63 13,99
T2 105,71 13,91
T3 106,00 14,02
T4 105,33 14,38
2001
T1 103,98 14,64
T2 104,88 14,76
T3 105,84 15,22
T4 106,61 15,01
2002
T1 107,43 14,91
T2 108,78 15,40
T3 110,13 15,82
T4 110,89 15,78
2003
T1 111,00 16,04
T2 111,97 15,91
T3 114,23 16,05
T4 116,17 15,91
2004
T1 116,91 15,81
T2 120,08 16,10
T3 121,58 16,35
T4 122,93 16,41
2005
T1 124,48 16,36
T2 127,03 16,39
T3 129,16 16,40
T4 130,48 16,51
2006
T1 130,36 16,20
T2 132,16 16,45
T3 133,99 16,59
T4 135,36 16,49
2007
T1 136,58 16,35
T2 139,56 16,53
T3 141,96 16,81
T4 143,24 17,17
2008
T1 145,03 17,24
T2 147,18 17,27
T3 147,92 18,33
T4 148,15 19,06
2009
T1 148,44 19,31
T2 151,42 19,04
T3 154,31 18,77
T4 156,47 18,86
2010
T1 155,21 18,64
T2 156,89 18,99
T3 157,98 18,68
T4 158,32 18,52
2011
T1 157,15 18,10
T2 158,44 18,22
T3 159,13 18,58
T4 159,53 18,50
2012
T1 158,52 18,05
T2 159,77 18,16
T3 160,42 18,03
T4 160,17 17,92
2013
T1 159,68 17,62
T2 160,51 17,84
T3 161,07 17,76
T4 160,73 17,42
2014
T1 160,24 17,07
T2 161,20 16,94
T3 162,43 17,01
T4 162,42 16,88
2015
T1 161,47 16,54
T2 162,93 16,77
T3 164,09 17,03
T4 164,79 16,89
2016
T1 166,54 16,72
T2 170,12 16,71
T3 172,19 16,57
T4 173,32 16,55
2017
T1 172,66 16,29
T2 174,13 16,50
T3 174,35 16,70
T4 173,78 16,55
2018
T1 172,33 16,49
T2 173,18 16,56
T3 173,80 16,65

L’endettement des ménages canadiens, mesuré par rapport à la valeur de leur actif total, a connu une tendance à la baisse dans les années qui ont suivi la récession de 2008-2009, puis a continué de diminuer en 2015 et en 2016, alors que la dette sur le marché du crédit, exprimée en pourcentage du revenu des ménages, a augmenté. La tendance à la baisse du ratio de la dette à l’actif fait état de la vigueur relative de la croissance de l’actif des ménages au cours de la période post-récession. Depuis la fin de 2009, la valeur de l’ensemble des éléments d’actif détenus dans le secteur des ménages a augmenté de 68 % pour atteindre 13,0 billions de dollars, sous l’effet d’augmentations comparables de la valeur des avoirs financiers et non financiersNote . Le passif financier des ménages a augmenté de 54 %, pour atteindre 2,2 billions de dollars, au cours de cette période de neuf ans. Par conséquent, la valeur nette agrégée des ménages canadiens (la valeur de tous les éléments d’actif, déduction faite du passif) est passée de 6,3 billions de dollars à la fin de 2009 à 10,7 billions de dollarsNote .

Les données précitées mettent en évidence les tendances financières pour l’ensemble du secteur des ménages. Elles ne visent pas à permettre de déterminer si les déséquilibres potentiels du bilan des ménages sont plus susceptibles d’affecter certains groupes de ménages que d’autres. Pour appuyer l’analyse de ces questions, les Comptes économiques canadiens ont commencé à publier des tableaux annuels qui suivent l’évolution de la répartition de l’actif, du passif et de la valeur nette de ménages ayant des profils de revenu et des caractéristiques sociodémographiques différents.

Ces tableaux de répartition montrent que l’augmentation de la valeur nette des ménages s’est répercutée sur l’ensemble de la répartition du revenu des ménages. Entre 2010 et 2017, la valeur nette des ménages de chaque quintile de revenu a augmenté, la valeur de leur actif ayant progressé plus rapidement que celle de leur passif financier. La valeur nette (ou richesse) des ménages du quintile inférieur a augmenté de 88 % entre 2010 et 2017, leur richesse moyenne, mesurée par ménage, passant de 124 100 $ à 213 800 $. Au cours de cette période, la part globale de la richesse totale des ménages attribuable aux ménages du quintile inférieur est passée de 4,9 % à 5,8 %.

La valeur nette des ménages du quintile supérieur a augmenté de 56 % de 2010 à 2017, la richesse par ménage passant de 1 267 100 $ à 1 809 300 $. Parallèlement, le pourcentage de la richesse des ménages détenue par les ménages du quintile supérieur a diminué, passant de 50,3 % en 2010 à 49 % en 2017.

En 2017, les ménages du quintile inférieur représentaient 13,1 % du passif total des ménages et ceux du quintile supérieur, 30,8 %. En revanche, les ménages du quintile inférieur détenaient 7 % de l’actif total et ceux du quintile supérieur, 46 %Note .

La richesse et l’endettement des ménages varient considérablement d’une région à l’autre du pays

L’Enquête sur la sécurité financière (ESF) fournit des estimations détaillées de l’endettement et de la richesse médiane. Elle permet également d’effectuer des comparaisons entre des familles ayant différents profils de revenu dans diverses régions du paysNote . L’année de référence la plus récente pour l’ESF est 2016.

Les familles de la Colombie-Britannique et de l’Ontario affichent une richesse médiane plus élevée que celles des autres provinces. Bien que la valeur de leur actif total soit plus élevée, les ménages de la Colombie-Britannique sont également plus endettés que ceux des autres régions du pays. En 2016, les familles de la Colombie-Britannique avaient un niveau d’endettement qui correspondait en moyenne à 210 % de leur revenu après impôt, comparativement à 172 % et à 174 % pour les familles de l’Ontario et de l’Alberta, respectivement Note .

En comparaison, les familles des provinces de l’Atlantique étaient les moins endettées par rapport à leur revenu après impôt, ce qui découle à la fois de l’infériorité des taux d’accession à la propriété et des prix des maisons. Le ratio de la dette au revenuNote variait de 107 % à l’Île-du-Prince-Édouard à 122 % à Terre-Neuve-et-Labrador, sous la moyenne nationale de 165 %. Dans les autres provinces, le ratio de la dette au revenu s’établissait notamment à 130 % en Saskatchewan, à 139 % au Québec et à 144 % au Manitoba.

Le graphique 3 présente les estimations du ratio de la dette au revenu pour des régions métropolitaines de recensement sélectionnées. Le ratio de la dette au revenu après impôt des familles de Victoria, de Vancouver et de Toronto atteignait pour sa part 200 % (variant de 210 % à Toronto à 240 % à Victoria). Le ratio de la dette au revenu pour Calgary, Hamilton et Edmonton était également supérieur à la moyenne nationale.

Graphique 3

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Canada et régions métropolitaines de recensement
(titres de rangée) et Ratio de la dette au revenu familial après impôt, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada et régions métropolitaines de recensement
Ratio de la dette au revenu familial après impôt
pourcentage
Moncton 106
London 113
Fredericton 119
Kitchener 124
Ville de Québec 131
Saskatoon 139
Winnipeg 144
Regina 144
Ottawa—Gatineau 149
Montréal 154
Canada 165
Edmonton 171
Hamilton 183
Calgary 189
Toronto 210
Vancouver 230
Victoria 240

Augmentation de l’endettement hypothécaire en proportion de la dette totale

Une grande partie de l’augmentation de la dette des ménages au cours de la période post-récession reflète l’accumulation de l’endettement hypothécaire au bilan des ménages. L’ESF publie des estimations détaillées du bilan des familles en dollars constants de 2016 afin de soutenir les comparaisons rajustées en fonction de l’inflation au fil du temps. En 2016, les emprunts hypothécaires comptaient pour 80,7 % de la dette totale des familles canadiennes, en hausse par rapport à 77,4 % en 1999. Au cours de cette période, la part de la dette attribuable aux marges de crédit a également augmenté, tandis que celle des prêts étudiants et des prêts automobiles et d’autres sources a diminué.

L’augmentation de l’endettement hypothécaire a contribué à l’augmentation du niveau d’endettement à l’échelle du pays. De 1999 à 2016, l’endettement hypothécaire médian pour l’ensemble du Canada, mesuré en dollars de 2016, est passé de 95 400 $ à 190 000 $, alors que le ratio de la dette au revenu familial après impôt est passé de 94 % à 165 %Note . Au cours de cette période, le ratio de la dette au revenu a doublé pour atteindre 210 % à Toronto et passant de 148 % à 230 % à Vancouver.

Graphique 4

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Canada et régions métropolitaines de recensement sélectionnées
(titres de rangée) et 1999 et 2016, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada et régions métropolitaines de recensement sélectionnées
1999 2016
pourcentage
Québec 80 131
Montréal 85 154
Ottawa-
Gatineau
95 149
Toronto 105 210
Hamilton 111 183
Winnipeg 66 144
Calgary 113 189
Edmonton 87 171
Vancouver 148 230
Victoria 120 240
Canada 94 165

L’augmentation des prix des maisons a fait grimper la valeur nette médiane à Toronto et à Vancouver

À mesure que le ratio de la dette à l’actif augmentait de pair avec la hausse de l’endettement hypothécaire, la croissance importante de la valeur des actifs résidentiels a contribué à l’amélioration du bilan des ménages. De 1999 à 2016, les résidences principales ont représenté 39 % de la croissance réelle de l’actif détenu par les familles dans l’ensemble du Canada, les gains relatifs aux autres biens immobiliers représentant 12 % de plusNote . La contribution de la valeur des maisons à la croissance de l’actif réel est plus marquée à Toronto et à Vancouver. Dans ces villes, les résidences principales ont compté pour plus de 50 % de la croissance de l’actif réel pendant la période. À Montréal, les résidences principales ont plutôt représenté 32 % de l’augmentation totale de l’actif détenu par les familles.

L’augmentation de la valeur de l’actif détenu par les familles a été pour sa part accompagnée d’une croissance importante de la valeur nette médiane, qui constitue une mesure du bien-être économique des familles du quartile intermédiaire de la distribution de la richesse. Pour l’ensemble du Canada, la valeur nette médiane réelle est passée de 144 500 $ en 1999 à 295 100 $ en 2016, grâce aux gains réalisés à Toronto et à Vancouver. La valeur nette médiane à Toronto a augmenté de 121 % pour atteindre 365 100 $, tandis qu’à Vancouver, elle a affiché une croissance de 188 % pour atteindre 434 400 $. Des hausses notables ont également été observées à Calgary et à Winnipeg.

Graphique 5

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Canada, provinces et régions métropolitaines de recensement sélectionnées
(titres de rangée) et 1999 et 2016, calculées selon dollars constants de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada, provinces et régions métropolitaines de recensement sélectionnées
1999 2016
dollars constants de 2016
Québec 137 400 335 100
Montréal 91 600 170 000
Toronto 165 300 365 100
Winnipeg 136 500 287 800
Calgary 156 900 339 400
Edmonton 158 300 230 200
Vancouver 151 100 434 400
Canada 144 500 295 100

Bien que les familles de Montréal soient moins endettées que celles de Toronto et de Vancouver, elles ont aussi des niveaux de richesse médiane plus faibles. En 2016, le ratio de la dette au revenu des familles de Montréal s’élevait à 154 %. Parallèlement, la richesse médiane (actif moins passif) atteignait 170 000 $ à Montréal, soit environ 60 % de moins qu’à Vancouver et 53 % de moins qu’à Toronto. L’infériorité de la valeur nette observée à Montréal reflète en partie les différences de taux d’accession à la propriété et de prix des maisons. Environ une famille montréalaise sur deux avait une résidence principale dans son portefeuille d’actifs en 2016, comparativement à 58 % à Toronto et à 55 % à Vancouver. À Montréal, la valeur médiane de ces résidences principales était de 300 000 $, comparativement à 850 000 $ à Vancouver et à 700 000 $ à Toronto.

Les familles à faible revenu de Toronto et de Vancouver comptent parmi les plus vulnérables

Les données sur le bilan des ménages de l’ESF mettent en évidence la mesure dans laquelle l’augmentation de l’endettement s’est accompagnée d’une augmentation des niveaux de richesse, particulièrement à Toronto et à Vancouver. Ces données indiquent deux perspectives concurrentes sur l’évolution des vulnérabilités financières dans ces villes. Plus particulièrement, la hausse du ratio de la dette au revenu indique une exposition accrue au risque, tandis que la réduction du ratio de la dette à l’actif net indique des niveaux de risque plus faibles à mesure que le bilan se renforce. Des données plus détaillées de l’ESF peuvent donner des indications sur la mesure dans laquelle les tendances en matière d’endettement et de richesse diffèrent selon le revenu familial.

Le ratio de la dette au revenu est nettement supérieur chez les familles à faible revenu de Toronto et de Vancouver (graphique 6). Les familles du quintile de revenu inférieur de Toronto affichent un ratio de la dette au revenu disponible de 420 %, soit plus de deux fois la moyenne nationale des familles du quintile inférieur. L’estimation pour les familles du quintile inférieur à Vancouver est similaire (400 %).

Graphique 6

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Quintiles par régions métropolitaines de recensement
(titres de rangée) et Quintiles de revenu après impôt et Missing French text, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Quintiles par régions métropolitaines de recensement
Quintiles de revenu après impôt Missing French text
pourcentage
Montréal Quintile inférieur 105
Deuxième quintile 101
Troisième quintile 122
Quatrième quintile 172
Quintile supérieur 173
Toronto Quintile inférieur 420
Deuxième quintile 230
Troisième quintile 250
Quatrième quintile 270
Quintile supérieur 162
Vancouver Quintile inférieur 400
Deuxième quintile 230
Troisième quintile 180
Quatrième quintile 250
Quintile supérieur 220

Les familles à faible revenu de Montréal sont beaucoup moins endettées. À 105 %, le ratio de la dette au revenu des familles montréalaises du quintile de revenu inférieur est environ quatre fois moins élevé que celui des familles de Toronto ou de VancouverNote .

Les données estimatives du graphique 6 mettent également en évidence les différences dans la tranche supérieure de la répartition du revenu. Une grande partie de la différence entre le ratio de la dette au revenu de Vancouver et celui de Toronto est attribuable à un endettement plus important des familles à revenu élevé. À Vancouver, la dette des familles du quintile supérieur représente 220 % de leur revenu disponible, comparativement à environ 162 % à Toronto. Le ratio des familles les mieux rémunérées à Montréal est de 173 %.

Le tableau 1 présente des estimations de la richesse médiane pour chacun de ces quintiles de revenu. Ces estimations de la richesse mettent en contexte les données sur le ratio de la dette au revenu des ménages à faible revenu dans chacune de ces trois villes. En 2016, la richesse médiane des familles du quintile de revenu inférieur de Vancouver (avec un ratio moyen de la dette au revenu de 400 %) était de 19 300 $, tandis que celle des familles de Toronto (avec un ratio de 420 %) était de 9 000 $. La richesse médiane des familles du quintile inférieur de Montréal (affichant un ratio de la dette au revenu nettement inférieur) était de 5 200 $.

Ces données font également ressortir des différences importantes dans la richesse à l’extrémité supérieure de la répartition du revenu. La richesse nette médiane des familles du quintile supérieur de Vancouver, s’établissant à 1 695 000 $, est de 43 % supérieure à celle des familles aux revenus les plus élevés de Toronto, et deux fois plus élevée que celle des familles aux revenus les plus élevés de Montréal.


Tableau 1
Valeur nette médiane en dollars de 2016, régions métropolitaines de recensement sélectionnées
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Valeur nette médiane en dollars de 2016 Toutes les familles , Quintile inférieur, Deuxième quintile, Quintile intermédiaire, Quatrième quintile et Quintile supérieur, calculées selon dollars de 2016 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Toutes les familles Quintile inférieur Deuxième quintile Quintile intermédiaire Quatrième quintile Quintile supérieur
dollars de 2016
Année de référence de l’enquête : 1999
Montréal 91 600 2 400 43 400Note E: à utiliser avec prudence 103 200 149 800Note E: à utiliser avec prudence 417 000
Toronto 165 300 6 900 60 800Note E: à utiliser avec prudence 148 700 236 900 540 100
Vancouver 151 100 9 700 31 100Note E: à utiliser avec prudence 147 900Note E: à utiliser avec prudence 257 200 531 200
Canada 144 500 7 900 71 700 145 700 219 900 446 700
Année de référence de l’enquête : 2016
Montréal 170 000 5 200 86 700Note E: à utiliser avec prudence 240 300 221 000Note E: à utiliser avec prudence 822 600
Toronto 365 100 9 000 123 000Note E: à utiliser avec prudence 257 000Note E: à utiliser avec prudence 702 300 1 184 700
Vancouver 434 400 19 300 135 000Note E: à utiliser avec prudence 507 500Note E: à utiliser avec prudence 629 100Note E: à utiliser avec prudence 1 695 000
Canada 295 100 11 000 156 300 304 100 459 900 1 034 800

Huit pour cent des familles canadiennes ont une valeur nette inférieure à 500 $

Les estimations de l’endettement et de la richesse présentées dans ce texte montrent en moyenne l’ampleur de l’endettement plus élevé d’un grand nombre de familles à faible revenu et le niveau moins élevé de leur richesse nette. Un des moyens d’estimer la mesure avec laquelle certaines familles peuvent être particulièrement vulnérables aux chocs financiers consiste à déterminer quelles sont celles dont la valeur nette est extrêmement faible, définie ici comme étant inférieure à 500 $. Au Canada, 8,4 % des familles et des personnes seules ont une richesse inférieure à 500 $. Parmi les familles du quintile inférieur et du deuxième quintile, ce pourcentage s’établit à 19 % et à 12 %, respectivement. Même parmi les familles du quintile intermédiaire, le pourcentage de celles dont la richesse est inférieure à ce seuil s’élève à 7 %.

Graphique 7

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Quintiles de revenu
(titres de rangée) et pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Quintiles de revenu
pourcentage
Quintile inférieur 18,6
Deuxième quintile 12,2
Quintile intermédiaire 7,0
Quatrième quintile 2,8
Quintile supérieur 1,2
Total 8,4

Résumé

Cet article examine la situation financière des ménages canadiens en mettant l’accent sur les tendances récentes liées à leur endettement et à leur valeur nette.

Les données agrégées pour le secteur des ménages soulignent les différences dans le risque perçu selon que les niveaux d’endettement sont calculés selon la méthode de comptabilité fondée sur les encaissements et les décaissements (par rapport au revenu des ménages) ou selon la méthode de la comptabilité de caisse (par rapport à l’actif des ménages). Bien que l’accumulation de l’endettement hypothécaire ait fait augmenter le ratio de la dette au revenu, la hausse de la valeur des maisons a consolidé le bilan des ménages, ce qui a contribué de façon importante à la croissance de la valeur nette de ces derniers.

Les données de l’ESF mettent en évidence la mesure dans laquelle l’endettement et la richesse varient dans les grands centres urbains. Bien que le ratio de la dette au revenu familial soit élevé à Toronto et à Vancouver, des augmentations proportionnellement importantes de la valeur des maisons dans ces villes se sont traduites, en même temps, par une hausse notable de la valeur nette médiane. Les niveaux d’endettement et de richesse sont moins élevés à Montréal.

Les données de l’ESF mettent également en évidence les variations de la répartition du revenu familial dans chacune de ces villes. Le ratio de la dette au revenu est beaucoup plus élevé chez les familles à faible revenu de Vancouver et de Toronto que chez les autres familles dont les niveaux de richesse sont d’une faiblesse comparable.

Références

Houge, R. 2018. Focus on Canada’s Household Debt. RBC Economic Research. 21 juin 2018.

Majumdar, R. 2018. Have US households adequately deleveraged? Deloitte Insights. Economic Spotlight. Septembre 2018.

Statistique Canada. 2012. Indicateurs financiers tirés des Comptes du bilan national. Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens. Produit no 13-605 au catalogue, no 4. Ottawa : Statistique Canada.


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