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Développements récents de l’économie canadienne : automne 2016 Aperçus économiques
Développements récents de l’économie canadienne : automne 2016

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par Guy Gellatly et Elizabeth Richards, Direction des études analytiques

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Aperçu

Après avoir connu une croissance soutenue au chapitre des dépenses des ménages et des exportations au premier trimestre, l’économie s’est contractée au deuxième trimestre, en raison des exportations plus faibles de produits énergétiques et non énergétiques. Les investissements des entreprises en construction non résidentielle ont continué d’avoir une incidence sur la croissance au deuxième trimestre, tandis que les dépenses des ménages ont augmenté au titre des services et des biens non durables. L’extraction de pétrole par des méthodes non classiques a connu une baisse marquée au printemps, les travaux d’entretien et les feux de forêt dans le nord de l’Alberta ayant eu des répercussions sur la production, mais a repris de la vigueur à la fin du printemps et au cours de l’été. En août, l’extraction de pétrole par des méthodes non classiques a connu une baisse de 2,0 % par rapport aux niveaux de la fin de l’année 2015.

Les exportations plus faibles de produits énergétiques et non énergétiques ont contribué à des déficits commerciaux plus élevés au premier semestre de 2016. Les exportations de produits énergétiques ont totalisé 30,9 milliards de dollars de janvier à juin, en baisse de 20,3 % par rapport au deuxième semestre de 2015. Au premier semestre de 2016, les exportations de produits non énergétiques totales se sont chiffrées à 223,5 milliards de dollars, en baisse de 1,9 % par rapport au deuxième semestre de 2015.

Chez les consommateurs, les dépenses dans les ventes au détail ont ralenti vers le milieu de l’année, en raison des ventes plus faibles des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles. Les ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ont diminué au cours de cinq des six mois précédant le mois d’août. Les mises en chantier sont demeurées stables tandis que les investissements dans la construction de nouveaux logements se sont raffermis au cours du premier semestre de 2016.

Le taux d’inflation des prix à la consommation a diminué, pour s’établir à 1,1 % en août, en raison du ralentissement des prix des aliments au printemps. Si l’on exclut les aliments et l’énergie, le taux d’inflation s’établissait en moyenne à 1,9 % de janvier jusqu’à la fin de septembre.

Une hausse de 44 000 emplois a été observée au cours des six premiers mois de l’année, en raison des augmentations ayant touché le travail à temps partiel et les secteurs des services. Une autre hausse de 62 000 emplois a été enregistrée au cours du troisième trimestre, situation encore attribuable au plus grand nombre d’emplois à temps partiel. Malgré la faiblesse de la production observée au deuxième trimestre, la croissance de l’emploi, mesurée d’une année à l’autre, a continué de connaître une baisse par rapport à la croissance de la production au cours du premier semestre de 2016 (graphique 1).

La production a diminué en raison du recul des exportations au deuxième trimestre

Le PIB réel a reculé de 0,4 % au deuxième trimestre de 2016, après avoir connu une hausse de 0,6 % au premier trimestre. La contraction du PIB réel au deuxième trimestre est davantage attribuable à la baisse généralisée du volume des exportations (graphique 2). Les exportations de biens ont diminué de 5,5 %, après avoir connu une hausse de 2,0 % au premier trimestre, en raison du recul des exportations de produits énergétiques, de véhicules et de pièces automobiles, de biens de consommation, et de minerais métalliques et non métalliques (graphique 3).

Les exportations de pétrole brut et de bitume brut ont diminué de 9,6 % au deuxième trimestre, alors que celles de produits pétroliers raffinés pour combustibles ont enregistré une baisse de 19,6 %. Les exportations de véhicules automobiles et de leurs pièces ont reculé de 5,8 % au deuxième trimestre, après avoir connu quatre hausses trimestrielles consécutives. Malgré ce récent recul, les exportations d’automobiles au deuxième trimestre étaient d’environ 7,5 % supérieures d’une année à l’autre, les voitures particulières et camions légers ayant affiché des hausses marquées au cours du deuxième semestre de 2015 et du premier trimestre de 2016.

Les investissements des entreprises en construction non résidentielle ont connu une légère baisse de 0,5 % au deuxième trimestre de 2016, soit un sixième recul trimestriel consécutif. Les dépenses plus faibles au chapitre de la construction non résidentielle (-1,1 %) ont eu une incidence sur les investissements des entreprises, les dépenses en immobilisations au titre des ouvrages de génie s’étant contractées pour un onzième trimestre consécutif. Les dépenses au titre des ouvrages de génie étaient inférieures de 13 % d’une année à l’autre, et inférieures d’environ 27 % par rapport aux niveaux du deuxième trimestre de 2014 (graphique 4).

Les dépenses des entreprises en machines et en matériel ont connu une légère hausse de 0,5 % au deuxième trimestre, après avoir subi cinq baisses trimestrielles consécutives. Les dépenses relatives au matériel informatique ont contribué à cette hausse, alors que les dépenses en matériel industriel ont diminué. Les dépenses des entreprises au chapitre des produits de la propriété intellectuelle ont peu varié au deuxième trimestre, les dépenses plus élevées au chapitre des logiciels et de l’exploration et de l’évaluation minérales ayant contrebalancé les dépenses plus faibles en recherche et développement. Les dépenses d’exploration et d’évaluation minérales ont connu une hausse légère pour un deuxième trimestre consécutif, après avoir enregistré des baisses marquées en 2015. Au deuxième trimestre, les dépenses d’exploration et d’évaluation minérales ont diminué d’environ 10 % d’une année à l’autre, et elles étaient en baisse de 48 % par rapport aux niveaux du deuxième trimestre de 2014.

Les investissements des entreprises en construction résidentielle ont progressé de 0,3 % au deuxième trimestre, après avoir enregistré une augmentation de 2,7 % au premier trimestre. Les coûts de transfert de propriété, qui rendent compte de l’activité plus grande sur les marchés de la revente, ont été à l’origine des hausses enregistrées au cours de la première moitié de l’année. Les dépenses en nouvelles constructions et en rénovations ont diminué au deuxième trimestre, après avoir affiché des hausses au premier trimestre.

Les dépenses des consommateurs ont continué de soutenir la croissance économique au cours du premier semestre de l’année. Les dépenses des ménages ont augmenté de 0,5 % au deuxième trimestre, après avoir connu une hausse de 0,6 % au cours du premier trimestre. Les dépenses plus élevées au chapitre des services et des biens non durables ont été à l’origine de l’augmentation, alors que les dépenses au titre des biens durables ont diminué. Les dépenses des ménages au chapitre de l’eau, de l’électricité, des assurances et des services de transport se sont raffermies au deuxième trimestre, mais les achats de véhicules ont diminué de 1,2 %, après avoir connu quatre hausses trimestrielles consécutives.

Les feux de forêt dans le nord de l’Alberta, combinés à la situation incertaine du marché au chapitre de l’énergie, ont eu des répercussions importantes sur le rythme de la croissance économique au cours du deuxième trimestre. Si l’on exclut le pétrole brut des exportations, des importations et des stocks, la production réelle a connu une hausse légère (+0,1 %)^{Note 2} .

Les feux de forêt ont aussi contribué à une baisse de la productivité au deuxième trimestre. La productivité du travail dans le secteur des entreprises a diminué de 0,3 %, après avoir connu une augmentation de 0,4 % au début de l’année. Dans le secteur de l’extraction minière et de l’extraction de pétrole et de gaz, la productivité a diminué légèrement, la baisse de la production réelle (-6,7 %) ayant été supérieure à la réduction du nombre d’heures travaillées (-6,2 %). La productivité a aussi diminué dans le secteur de la fabrication au deuxième trimestre. L’utilisation de la capacité industrielle a diminué pour se situer à 80,0 %, son niveau le plus faible depuis la fin de 2010. L’utilisation de la capacité dans le secteur de l’extraction de pétrole et de gaz a diminué, pour se chiffrer à 73,9 %, soit le niveau le plus faible observé depuis le troisième trimestre de 2012.

Après avoir eu une incidence sur la croissance du revenu national dans les derniers trimestres, les améliorations au chapitre des termes de l’échange ont contribué à l’augmentation du revenu intérieur brut réel (+0,2 %) au cours du deuxième trimestre. À la suite d’une augmentation de 0,3 % au début de l’année, le PIB nominal a été relativement stable pendant le deuxième trimestre.

Aux États-Unis, le PIB réel, mesuré au taux annualisé, a crû de 1,4 % au deuxième trimestre de 2016, après avoir connu une hausse de 0,8 % au premier trimestre.^{Note 3} Selon les estimations anticipées, le PIB réel des États-Unis s’est raffermi de 2,9 % au troisième trimestre. Le PIB nominal des États-Unis a connu une hausse de 4,4 % (taux annualisé) et de 3,7 % au cours du deuxième trimestre, après avoir enregistré une augmentation de 1,3 % au premier trimestre.

La production a repris de la vigueur en milieu d’année en raison de la production plus élevée de biens

Après avoir diminué de 0,6 % en mai, en raison de la production plus faible de pétrole, le PIB réel du Canada a connu une reprise en juin (+0,6 %) et en juillet (+0,4 %), le secteur de l’extraction de pétrole et de gaz s’étant raffermie. La production a augmenté de 0,2 % en août.

Après avoir connu des baisses en février et mars, la production de biens a augmenté au cours des mois d’été. En août, la production des industries productrices de biens était semblable (-0,1 %) aux niveaux enregistrés à la fin de l’année. Les services publics ont soutenu la production de biens au cours du premier semestre, tandis que la production de la construction a poursuivi sa tendance à la baisse, en raison des reculs enregistrés au titre des ouvrages de génie et des bâtiments non résidentiels (graphique 5). La construction résidentielle a aussi diminué d’avril à juillet.

Après s’être raffermie jusqu’au début de 2016, la production dans le secteur de la fabrication a connu un ralentissement, avant de diminuer de 1,8 % en mai, en raison des interruptions d’approvisionnement ayant touché les raffineries de pétrole et la production de véhicules automobiles. En août, la production dans le secteur de la fabrication a légèrement diminué par rapport aux niveaux de la fin de l’année, mais elle a augmenté dans les mois d’été, l’augmentation de la production d’aliments, de minerais de première fusion et de produits chimiques ayant contrebalancé ces replis. La production de véhicules automobiles et de pièces a connu un ralentissement au cours du premier semestre de 2016. En août, la production dans l’industrie de la fabrication de véhicules automobiles a connu une hausse de 0,4 % comparé aux niveaux observés à la fin de l’année.

La production dans les secteurs des services a progressé de janvier à juillet, en raison des hausses dans les secteurs de la finance et des assurances, des services immobiliers, ainsi que celui de l’information et de l’industrie culturelle. Le secteur du commerce de gros a affiché des gains considérables en mai et en juin, attribuables principalement aux matériaux de construction et aux machines et matériel. La production dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques a aussi augmenté au cours du printemps, les hausses dans la conception de systèmes informatiques ayant contrebalancé la production plus faible au chapitre de l’architecture, du génie et des services connexes. La production dans les secteurs des services est demeurée stable en août, alors que l’activité au chapitre des agents immobiliers et des courtiers en valeurs mobilières a diminué.

L’extraction de pétrole par des méthodes non classiques a repris de la vigueur à la suite des feux de forêt

L’extraction de pétrole et de gaz a diminué de février à mai, en raison de la production plus faible de pétrole par des méthodes non classiques^{Note 4} . L’extraction de pétrole par des méthodes non classiques a connu un repli de 5,7 % en avril en raison des activités d’entretien qui ont eu une incidence sur la production, et d’un autre 22,2 % en mai, alors que de nombreuses installations avaient interrompu leur production à la suite des feux de forêt dans le nord de l’Alberta. L’extraction de pétrole par des méthodes non classiques s’est accélérée en juin (+14,5 %) et en juillet (+17,3 %), les activités de production touchées par les feux de forêt ayant repris. En août, l’extraction de pétrole et gaz par des méthodes non classiques était en baisse de 2,0 % par rapport aux niveaux de la fin d’année. Toutefois, l’extraction de pétrole et gaz par des méthodes classiques s’est raffermie d’avril à août. En août, l’extraction de pétrole et gaz par des méthodes classiques a augmenté de 3,7 % par rapport aux niveaux de décembre 2015 (graphique 6).

Les établissements qui fournissent des services de soutien au secteur de l’extraction minière et de l’extraction de pétrole et de gaz, ce qui comprend les services de montage et de forage, ont réduit leur production au cours du premier semestre de 2016, en raison des baisses consécutives affichées de février à juillet. En août, la production dans ce secteur a diminué de 15 % par rapport à la fin de l’année, et de 52 % par rapport aux sommets atteints en avril 2014. L’activité dans l’industrie des services de transport du pétrole brut et des autres services de transport par pipeline a diminué légèrement au cours du premier semestre de 2016.

Après avoir enregistré des hausses au cours de trois des quatre premiers mois de 2016, la production des raffineries de pétrole a diminué de 15,5 % en mai, les feux de forêt dans le nord de l’Alberta, combinés aux activités d’entretien ou de réparation, ayant eu des répercussions sur la production. Les raffineries ont affiché des hausses notables en juin (+7,4 %) et en juillet (+8,1 %). Dans l’ensemble, la production des raffineries a augmenté de 5,9 % en août par rapport à la fin de l’année.

La hausse du nombre d’emplois est principalement attribuable au travail à temps partiel

Le nombre total d’emplois a progressé de 44 000 emplois (+0,2 %) au cours des six premiers mois de 2016, à la faveur des hausses enregistrées dans le secteur privé. Le niveau plus élevé d’emploi des travailleurs d’âge moyen (ceux âgés de 25 à 54 ans), de même que celui des femmes, a été à l’origine d’une part importante de l’augmentation au cours du premier semestre de l’année (graphique 7). Le taux d’emploi (personnes occupées exprimées en pourcentage de la population en âge de travailler) a connu une baisse légère au cours de la première moitié de l’année, se situant en moyenne à 61,1 % de janvier à juin. Le taux de chômage était de 6,8 % en juin, en baisse par rapport au taux de 7,2 % enregistré au début de l’année.

L’emploi à temps partiel a augmenté de 37 000 emplois au cours du premier semestre de 2016, alors que l’emploi à temps plein a peu varié (+7 000 emplois) (graphique 8). L’emploi dans les secteurs des services a progressé de 125 000 emplois, en raison des hausses observées dans les secteurs des services d’hébergement et de restauration, ainsi que des services d’information, des services culturels et de loisirs. L’emploi dans les industries productrices de biens a diminué de 82 000 emplois au cours des six premiers mois de l’année, en raison des baisses enregistrées dans le secteur de la fabrication (-52 000 emplois) et le secteur des ressources naturelles (‑35 000 emplois).

Les hausses de décembre à juin se sont concentrées en Colombie-Britannique (+45 000 emplois) et en Ontario (+37 000 emplois), alors que l’emploi a diminué de 37 000 emplois en Alberta (graphique 9). Le taux de chômage en Colombie-Britannique a connu une baisse pendant la première moitié de l’année, s’établissant à 5,9 % en juin. Le taux de chômage au Québec ainsi que celui en Ontario ont également connu une baisse, ces taux s’étant chiffrés à 7,0 % et 6,4 %, respectivement, en juin.

Plus récemment, l’emploi a augmenté de 62 000 emplois au troisième trimestre, ce qui porte l’augmentation nette au cours des neuf premiers mois de 2016 à 106 000 emplois. Les hausses enregistrées dans le travail à temps partiel chez les travailleurs plus âgés, ainsi qu’au Québec, ont été principalement à l’origine de l’augmentation observée au troisième trimestre. Le taux de chômage dans l’ensemble du Canada s’est établi à 7,0 % en août et en septembre, après avoir descendu en dessous de 7 % de mai à juillet. En octobre, l’emploi a augmenté de 44 000 grâce à des hausses dans le travail à temps partiel.

La situation du marché du travail en Alberta

La situation du marché du travail en Alberta s’est détériorée de façon marquée depuis que les prix du pétrole ont commencé à diminuer au milieu de 2014. L’emploi total en Alberta a diminué de 33 000 emplois depuis la fin de 2014, au moment où le taux de chômage dans la province était inférieur à 5 %. Le nombre d’emplois à temps plein perdus au cours de cette période de 21 mois s’est chiffré à 91 000 emplois. Dans l’ensemble, l’emploi dans les industries productrices de biens en Alberta a diminué de 84 000 emplois au cours de cette période, en raison des pertes enregistrées dans le secteur des ressources naturelles et le secteur de la fabrication. Depuis la fin de 2014, les pertes dans ces deux secteurs ont atteint environ 30 000 emplois chacun^{Note 5} .

Le taux de chômage de la province a dépassé les 8 % au cours de l’été 2016, se situant en moyenne à 8,5 % de juillet à septembre (graphique 10). Il s’agit de la première fois où le taux de chômage de l’Alberta dépasse les 8 % depuis le milieu de 1995. En octobre 2016, le taux de chômage chez les personnes du principal groupe d’âge actif s’établissait à 7,4 %, en hausse, alors qu’il était de 3,9 % au début de 2015.

En Alberta, le taux d’emploi a affiché une tendance à la baisse depuis le début de 2015, se situant en dessous de 67 % ces derniers mois. Ce recul global rend compte des taux par âge plus faibles dans la population en âge de travailler de la province^{Note 6} . De janvier 2015 à octobre 2016, le taux d’emploi chez les personnes de 25 à 54 ans a diminué de 3,1 points de pourcentage, passant de 84,4 % à 81,3 %. Il a aussi diminué de 2,6 points de pourcentage chez les jeunes de 15 à 24 ans, pour s’établir à 60,0 %. Parmi les personnes de 55 ans et plus, le taux d’emploi a diminué de 1,5 point de pourcentage pour s’établir à 42,6 %. Malgré ces baisses récentes, le taux d’emploi global en Alberta continue d’être supérieur d’environ 5 points de pourcentage à celui de l’Ontario, du Québec et de la Colombie-Britannique^{Note 7} .

La rémunération hebdomadaire moyenne en Alberta, mesurée d’une année à l’autre, a poursuivi sa tendance à la baisse au début de 2016, principalement en raison de la rémunération et de l’emploi plus faibles dans le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière, et de l’extraction de pétrole et de gaz, et dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques. La variation de la rémunération hebdomadaire moyenne en Alberta, mesurée d’une année à l’autre, a été négative depuis le milieu de 2015 et a contribué à une croissance plus faible des salaires dans l’ensemble du Canada. En dépit de ces baisses, la rémunération moyenne des salariés en Alberta est demeurée supérieure de 17 %, en août 2016, à la moyenne nationale, comparativement à 23 % au début de 2015^{Note 8} .

Les déficits commerciaux s’accentuent en raison de la tendance à la baisse des exportations au cours du premier semestre de 2016

Le déficit du commerce de marchandises du Canada s’est accru au cours du premier semestre de 2016, atteignant 3,9 milliards de dollars en juin (graphique 11). Les exportations plus faibles vers l’Asie ont contribué aux déficits commerciaux au début de l’année, tandis que les baisses des exportations vers les États-Unis et le Royaume-Uni ont accentué les déficits au cours du printemps.

Les excédents plus faibles au chapitre de l’énergie ont été principalement à l’origine des importants déficits commerciaux du premier semestre de l’année. Les exportations de produits énergétiques ont reculé de 20,3 % au premier semestre de 2016 par rapport au deuxième semestre de 2015, en raison des prix et des volumes plus faibles. Le volume des exportations de produits énergétiques, mesuré en dollars enchaînés de 2007, a diminué de février à juin.

Les exportations de produits non énergétiques ont aussi connu un ralentissement au cours du premier semestre de 2016, en baisse de février à juin (graphique 12). Les exportations de produits non énergétiques totales ont diminué de 1,9 % au cours du premier semestre de 2016 par rapport au dernier semestre de 2015. Les exportations de minerais métalliques et non métalliques ont reculé de 16,6 %, en raison des baisses qui ont touché la potasse. Les exportations d’aéronefs et d’autres matériaux de transport et de pièces ont diminué de 9,2 %. Les exportations plus faibles de minerais métalliques et non métalliques (-2,6 %), de machines, de matériaux et de pièces industriels (-3,6 %), ainsi que de biens de consommation (-1,4 %), ont aussi contribué au recul. Les exportations de produits non énergétiques plus faibles au cours du premier semestre ont coïncidé avec des baisses dans les investissements privés en capital fixe aux États-Unis^{Note 9} .

Les baisses dans les exportations de produits non énergétiques ont suivi des hausses importantes à la fin de 2015 qui étaient attribuables aux véhicules automobiles. Malgré les reculs enregistrés de février à juin, les exportations totales d’automobiles ont augmenté de 3,3 % au cours du premier semestre de 2016 par rapport au deuxième semestre de 2015.

La balance commerciale du Canada s’est améliorée en juillet, alors que les exportations de produits non énergétiques se sont raffermies. Les exportations de produits énergétiques ont augmenté à la fois en juillet et en août, en raison des volumes plus élevés. Le déficit commercial a diminué, pour s’établir à 2,0 milliards de dollars en août, en raison de la hausse des exportations vers le Royaume-Uni et la Chine. En septembre, le déficit commercial s’est accru, pour se chiffrer à un montant record de 4,1 milliards de dollars, en raison de l’importation de machines, de matériaux et de pièces industriels en provenance de la Corée du Sud, dans le cadre du projet de la plate-forme de forage Hebron. Les exportations de produits énergétiques ont augmenté en septembre, alors que les exportations de produits non énergétiques ont affiché un repli.

Les ventes plus faibles de produits pétroliers au cours du premier semestre de l’année sont contrebalancées en partie par les livraisons d’automobiles

Les ventes totales du secteur de la fabrication ont diminué de 1,2 % au cours du premier semestre de 2016 par rapport au deuxième semestre de 2015. Les ventes de produits du pétrole et du charbon ont continué de reculer, s’établissant à environ la moitié des niveaux observés du début de 2014 au premier trimestre. Les baisses dans les produits aérospatiaux et les machines ont aussi contribué aux ventes plus faibles. Ces reculs ont coïncidé avec des exportations et des investissements privés en capital fixe moins élevés aux États-Unis.

Les ventes des fabricants de véhicules automobiles au cours du premier semestre de l’année ont continué de contrebalancer les baisses liées aux prix dans la fabrication de produits du pétrole (graphique 13). Les ventes de véhicules automobiles ont augmenté de 7,8 % au cours du premier semestre de l’année, après avoir connu une hausse de 16,4 % au dernier semestre de 2015. Même si les livraisons d’automobiles sont demeurées élevées comparativement à 2015, les ventes ont connu une tendance à la baisse, par suite du sommet récent atteint en janvier. Les ventes ont diminué de façon marquée en mai, en raison des interruptions d’approvisionnement liées à un tremblement de terre au Japon.

À l’échelle provinciale, les ventes plus faibles du secteur de la fabrication en Alberta et au Québec au cours du premier semestre de 2016 ont été contrebalancées par des ventes plus élevées en Ontario et en Colombie-Britannique (graphique 14). Les livraisons du secteur de la fabrication en Alberta ont diminué de 8,2 % au cours du premier semestre par rapport au deuxième semestre de 2015, en raison des baisses qui ont touché les produits du pétrole et du charbon. Même si les ventes de la province de l’Alberta connaissent une tendance à la baisse depuis la fin de 2014, elles ont connu une hausse pendant les mois d’hiver, en raison des augmentations affichées par les produits du pétrole et les produits chimiques. En Ontario, les ventes du secteur de la fabrication ont diminué au cours du premier semestre, après le sommet atteint en raison des livraisons d’automobiles au début de l’année. Les ventes du secteur de la fabrication au Québec ont diminué par rapport aux niveaux de la fin de 2015, en raison de la production plus faible de produits aérospatiaux et de pièces.

Plus récemment, les ventes du secteur de la fabrication ont connu une hausse de 0,9 % en août, après avoir peu varié en juillet. Les ventes de produits alimentaires, de minerais de première fonderie, et de produits du pétrole et du charbon ont augmenté pendant les mois d’été.

Les dépenses du secteur du commerce de détail ont diminué en milieu d’année

Les ventes totales du secteur du commerce de détail ont augmenté de 1,7 % au premier semestre de 2016, en raison des hausses généralisées dans tous les types de magasins. Les ventes plus élevées des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles, des magasins de marchandises diverses et des magasins de produits de santé et de soins personnels ont contribué à cette augmentation. Les ventes plus faibles du sous-secteur des stations-service au cours du premier semestre, en baisse de 7,3 % en raison des prix plus bas de l’essence au cours du premier trimestre, ont eu une incidence sur les dépenses du secteur du commerce de détail. Si l’on exclut les stations-service, les ventes au détail au cours du premier semestre étaient supérieures de 2,7 % par rapport aux dépenses totales du dernier semestre de 2015. L’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique ont affiché les hausses les plus marquées, tandis que les ventes ont diminué en Alberta.

Après avoir enregistré des hausses importantes au début de l’année, les ventes au détail ont connu un ralentissement pendant l’hiver et le printemps. Les ventes plus faibles d’automobiles et d’essence ont contribué au ralentissement des dépenses du secteur du commerce de détail ces derniers mois. Les ventes au détail ont diminué en juillet et en août, en raison de la baisse des ventes des stations-service et des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles.

Hausse marquée des prix des maisons à Toronto et Vancouver

Les prix des maisons ont augmenté de façon marquée au cours du premier semestre de 2016 (graphique 15). Selon l’Indice des prix des propriétés MLS composite agrégé, les prix des maisons ont augmenté de 13,6 % d’une année à l’autre en juin, en raison des hausses enregistrées à Vancouver et Toronto^{Note 10} . Dans la grande région de Vancouver, les prix ont progressé de 32,1 % en juin 2016, par rapport à juin 2015. Dans la grande région de Toronto, les prix des maisons ont augmenté de 16,0 % d’une année à l’autre en juin, leur hausse s’étant poursuivie tout au long des mois d’été, pour atteindre 18,0 % en septembre. En revanche, les prix des maisons à Calgary ont diminué d’une année à l’autre au cours du premier semestre de 2016, en baisse de 4,1 % en juin, puis sont demeurés stables ces derniers mois.

Le nombre mensuel moyen de mises en chantier d’habitations s’est situé à 198 100 unités (données désaisonnalisées aux taux annuels) au cours du premier semestre de 2016, ce qui constitue une baisse par rapport aux 203 400 mises en chantier enregistrées au deuxième semestre de 2015. Le nombre moins élevé de mises en chantier de logements multifamiliaux a été à l’origine du ralentissement observé au cours du premier semestre de 2016, les baisses enregistrées en Alberta et à Toronto ayant été contrebalancées en partie par les hausses notées à Vancouver. Le nombre total de mises en chantier a diminué en juillet et en août, alors que les mises en chantier de logements multifamiliaux ont ralenti encore davantage.

Les investissements dans la construction de nouvelles habitations, mesurés d’une année à l’autre, se sont raffermis au cours du premier semestre de 2016. Les dépenses en immobilisations au titre des maisons individuelles ont augmenté de février à juin 2016, après avoir connu huit baisses consécutives. Les dépenses au titre des maisons jumelées ont diminué d’une année à l’autre depuis mai 2015. Les dépenses au titre des appartements se sont atténuées, pour s’établir à 16,7 % d’une année à l’autre en juin. La valeur mensuelle des permis de construction résidentielle s’est chiffrée à 4,2 milliards de dollars au cours du premier semestre de 2016, en baisse par rapport aux 4,5 milliards de dollars enregistrés au cours du deuxième semestre de 2015.

L’inflation a affiché un recul par suite de la baisse des prix des aliments

L’inflation des prix à la consommation, mesurée d’une année à l’autre, s’est située en moyenne à 1,5 % au cours du premier semestre de 2016, et à 1,2 % de juillet à septembre. Si l’on exclut les aliments et l’énergie, le taux d’inflation s’établissait en moyenne à 1,9 % au cours de cette période de neuf mois.

Les prix des aliments ont contribué à la baisse de l’inflation au cours du premier semestre de l’année et pendant l’été. L’augmentation de l’indice des prix des aliments, mesuré d’une année à l’autre, a ralenti, passant de 4,0 % en janvier à 3,2 % en avril, avant de ralentir de nouveau pour s’établir à moins de 2 % de mai à août. La hausse des prix des fruits et des légumes frais d’une année à l’autre est passée à 15,7 % en janvier 2016, avant de ralentir à 4,8 % en juin, le ralentissement s’étant poursuivi en juillet et en août. En septembre, les prix des aliments ont affiché leur plus faible augmentation d’une année à l’autre (+0,1 %) depuis février 2000.

Pendant le premier semestre de 2016, les consommateurs ont continué de payer les produits énergétiques moins chers d’une année à l’autre, y compris l’essence. En moyenne, les prix des produits énergétiques ont diminué de 4,4 % d’une année à l’autre au cours du premier semestre de 2016, comparativement à une baisse moyenne de 7,6 % observée au cours du deuxième semestre de 2015. Plus récemment, les prix des produits énergétiques ont affiché un recul de 7,4 % au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en juillet.

Les prix des biens durables ont augmenté d’une année à l’autre au cours du premier semestre de 2016, et jusqu’au troisième trimestre, en hausse de 3,6 % au cours de la période de 12 mois se terminant en août. Les prix des véhicules automobiles ont affiché une hausse plus marquée au cours de cette période, ayant augmenté de 5,2 % d’une année à l’autre en août.

Le cours des actions s’est accru en milieu d’année en raison des augmentations généralisées

Après avoir diminué au début de 2016, le cours des actions à Toronto (indice composite S&P/TSX) a augmenté jusqu’au milieu de l’année. À la clôture du marché en juin, les cours boursiers étaient en baisse de 10 % par rapport au sommet historique atteint en août 2014 (graphique 16). Les hausses observées au cours premier semestre ont été généralisées, l’énergie, les métaux et les minerais diversifiés, ainsi que l’or et les matières premières, ayant affiché des hausses importantes. Les indices financiers ont augmenté de 2 % pendant le premier semestre de l’année. À la clôture du marché en juin, l’indice canadien de l’énergie était en baisse de 42 % par rapport au niveau atteint en août 2014.