Gains des diplômés postsecondaires selon le domaine d’études détaillé
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par Marc Frenette et Kristyn Frank
Division de l’analyse sociale et de la modélisation
Début de l'encadré
Le présent article des Aperçus économiques documente les gains moyens corrigés selon l’âge, par domaine d’études détaillé, chez les diplômés universitaires et collégiaux âgés de 25 à 54 ans qui ont travaillé à temps plein toute l’année en 2010. Les données sont tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011. Les résultats montrent que les diplômés en science de la gestion et méthodes quantitatives se situaient au sommet de l’échelle salariale parmi les hommes et les femmes titulaires d’un baccalauréat en 2010. L’étude démontre aussi que les gains varient considérablement parmi les diplômés de domaines d’études particuliers qui sont habituellement regroupés (p. ex., les diplômés en économie gagnent davantage que les diplômés d’autres programmes de sciences sociales, comme la sociologie et la psychologie).
Fin de l'encadré
Introduction
Le domaine d’études est peut-être la décision la plus importante que les étudiants postsecondaires prennent, étant donné que le choix qu’ils font est étroitement lié à leur satisfaction au travail et à leurs gains futurs. Les données montrent que les étudiants tiennent compte de ces deux facteurs. En fait, même si le choix du domaine d’études est déterminé pour une large part par les préférences individuelles des étudiants (Arcidiacono, 2004), les gains attendus associés à un domaine représentent aussi une considération importante pour la plupart d’entre eux (Gunderson et Krashinsky, 2009). C’est pourquoi la production de données probantes de qualité sur l’association entre le domaine d’études et les gains permet de fournir aux étudiants des renseignements qui font en sorte qu’ils sont mieux informés au moment de prendre leur décision.
Une part importante des ouvrages publiés comprennent des données sur les gains des diplômés canadiens, selon le grand domaine d’études, et concluent généralement que les diplômés dans les domaines plus appliqués, comme le génie, ont des gains plus élevés que les diplômés des domaines des arts libéraux (voir Finnie, 2001; Finnie et Frenette, 2003; Frank, Frenette et Morissette, 2015; Frank et Walters, 2012; Ostrovsky et Frenette, 2014; Walters, 2004).
Même si les résultats par grand domaine d’études peuvent être très utiles pour les décideurs et les planificateurs dans le domaine de l’éducation, les étudiants doivent habituellement choisir parmi des programmes très spécifiques. Les données sur les gains par domaine détaillé peuvent fournir aux étudiants des renseignements susceptibles de faciliter ces décisions. Les résultats peuvent aussi les éclairer concernant les avantages possibles au chapitre des gains de la poursuite d’études dans des domaines particuliers. Les résultats du Recensement de 1996 montrent des différences de gains notables à l’intérieur de domaines particuliers, selon les différents niveaux de scolarité (Stark, 2007); toutefois, des données plus récentes sont nécessaires.
La présente étude repose sur l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 pour comparer les gains annuels moyens (ou la moyenne), selon le domaine d’études détaillé, des titulaires d’un baccalauréat et d’une maîtrise, ainsi que des diplômés collégiaux (voir Sources des données, méthodologie et définitions). Les gains dans les divers domaines sont présentés séparément pour les hommes et les femmes âgés de 25 à 54 ans qui ont travaillé toute l’année (de 49 à 52 semaines), à temps plein (au moins 30 heures par semaine), en 2010. Étant donné la large fourchette d’âge (nécessaire pour produire des tailles d’échantillon appropriées), les résultats sont corrigés selon l’âge. Les domaines d’études sont déclarés au niveau à quatre chiffres de la Classification des programmes d’enseignement (CPE) de 2011. Ce niveau de détail permet de faire des comparaisons utiles à l’intérieur de grands domaines d’études. Par exemple, les étudiants qui s’intéressent à des programmes postsecondaires en architecture et en génie peuvent non seulement examiner s’il existe des différences au chapitre des gains entre les diplômés en architecture et en génie, mais aussi entre les diplômés des différents types de programmes de génie (p. ex., génie civil, génie électrique, génie électronique et génie mécanique). Il convient de souligner que les résultats sont déclarés uniquement pour des domaines comportant une taille d’échantillon de 200 ou plusNote 1.
Il convient de mentionner que les résultats sont uniquement corrigés selon l’âge à l’intérieur des groupes de sexe et de niveau de scolarité. C’est pourquoi l’analyse comprise dans la présente étude est axée exclusivement sur les comparaisons entre les domaines d’études pour les personnes du même sexe et du même niveau le plus élevé de scolarité. Les comparaisons entre les hommes et les femmes poseraient un défi particulier, car les données ne comprennent pas nombre des facteurs clés qui ont été associés à l’écart salarial entre les sexes, comme l’expérience de travail accumulé, l’ancienneté, la syndicalisation, le travail dans un groupe de travail autodirigé, les horaires de travail et les heures de travail souples, la rémunération des heures supplémentaires, la taille de l’entreprise, le travail pour un organisme sans but lucratif, la propriété étrangère, la rémunération en fonction du rendement et la formation en milieu de travail (voir Drolet, 2002).
Les diplômés en science de la gestion et méthodes quantitatives sont ceux qui gagnent le plus parmi les titulaires d’un baccalauréat
En moyenne, les hommes titulaires d’un baccalauréat âgés de 25 à 54 ans qui ont travaillé à temps plein toute l’année en 2010 ont gagné 87 543 $ en dollars de 2010 (graphique 1)Note 2. Parmi eux, les diplômés en science de la gestion et méthodes quantitatives ont gagné le plus, soit 130 547 $, ou 43 004 $ de plus que la moyenne des hommes titulaires d’un baccalauréat (après correction pour tenir compte de l’âge)Note 3. Ces diplômés étaient suivis de près par les diplômés en génie chimique (120 148 $), les diplômés en sciences géologiques et de la Terre/géosciences (119 397 $), et ceux en finance et services de gestion financière (116 473 $)Note 4. Parmi les 13 programmes dans lesquels les gains étaient supérieurs à la moyenneNote 5, six étaient en génie et quatre, en commerce. À noter que l’année 2010 se trouvait au milieu d’une reprise des prix des ressources naturelles, ce qui peut avoir profité aux diplômés de certaines disciplines, comme le génie et la géologie. Plus récemment, les prix du pétrole ont diminué au niveau mondial (Gellatly, 2015), et il reste à déterminer les résultats qu’ont obtenus les diplômés dans des domaines connexes sur le marché du travail.
À l’autre extrémité du spectre, les hommes titulaires d’un baccalauréat en études théologiques et ecclésiastiques gagnaient le moins (51 791 $), après correction pour tenir compte de l’âgeNote 6. Ces diplômés étaient suivis de près par les diplômés en musique (55 942 $); en travail social (56 407 $); et en études linguistiques, études de linguistique comparée et études connexes (58 301 $).
Parmi les principales constatations figure le fait que les gains variaient considérablement selon des domaines particuliers, même à l’intérieur de vastes regroupements de domaines. Par exemple, les regroupements principaux de la CPE de 2011 combinent les programmes d’architecture et de génie. Toutefois, même si les diplômés de sexe masculin de tous les programmes de génie, sauf un, gagnaient davantage que la moyenne des hommes titulaires d’un baccalauréatNote 7, les gains moyens des diplômés en architecture de sexe masculin étaient inférieurs de près de 9 000 $ à la moyenne globale (après correction pour tenir compte de l’âge). De même, dans la catégorie des sciences sociales et de comportements, et droitNote 8, l’économie était le seul domaine dans lequel les hommes avaient des gains supérieurs à la moyenne (93 256 $), même si les diplômés en science politique et gouvernement de sexe masculin se situaient près de la moyenne (85 069 $). Par contre, les diplômés en psychologie générale de sexe masculin gagnaient 68 905 $ en moyenne (24 352 $ de moins que leurs homologues en économie), et les diplômés en sociologie de sexe masculin gagnaient 73 934 $ en moyenne (19 322 $ de moins que leurs homologues en économie). Des constatations similaires s’appliquent à d’autres grands regroupements de domaines d’études, c’est-à-dire que les gains moyens des diplômés variaient considérablement selon des disciplines particulières à l’intérieur de la classification plus large. Cette constatation se vérifie de façon plus générale selon le sexe et le niveau de scolarité.
Les résultats relatifs pour les femmes titulaires d’un baccalauréat comportent des similitudes frappantes avec les résultats des hommes. Dans le graphique 2, le domaine associé aux gains les plus élevés corrigés selon l’âge était celui de la science de la gestion et méthodes quantitatives (94 525 $), soit environ 30 000 $ de plus que la moyenne de 64 420 $ pour l’ensemble des disciplinesNote 9. Suivaient de près le génie chimique (94 385 $), le génie mécanique (86 549 $) et le génie général (85 603 $). De façon plus générale, les domaines associés à un salaire supérieur à la moyenne pour les femmes titulaires d’un baccalauréat chevauchaient de façon substantielle ceux de leurs homologues masculins. Cela comprenait de nombreux domaines que les femmes sont généralement moins susceptibles de choisir que les hommes, y compris plusieurs types de programmes de génie, les mathématiques, et même les sciences géologiques et de la Terre/géosciences (un domaine que les hommes sont beaucoup plus susceptibles de choisir que les femmes). L’économie était aussi associée au salaire le plus élevé parmi les diplômées en sciences sociales et de comportements, et droit (comme c’était le cas pour les hommes). Parmi les 18 disciplines associées à des gains supérieurs à la moyenne, six appartenaient au domaine du commerce, et six, au génie.
Les domaines associés aux gains moyens les plus faibles pour les femmes titulaires d’un baccalauréat comprenaient la littérature française (50 328 $), suivie de très près par les études du développement humain et de la famille et services connexes (50 607 $), les sciences humaines générales (50 624 $), et l’éducation spécialisée et enseignement spécial (50 927 $)Note 10. Même si les domaines particuliers situés tout au bas n’étaient pas les mêmes pour les hommes et les femmes, il y avait un chevauchement considérable entre les domaines associés à un salaire inférieur à la moyenne pour les deux sexes.
En fait, des différences dignes de mention ont été notées dans les domaines d’études associés à un salaire supérieur ou inférieur à la moyenne pour les hommes et les femmes titulaires d’un baccalauréat. Par exemple, les hommes titulaires d’un diplôme d’infirmiers autorisés, en administration en sciences infirmières, en recherches en sciences infirmières et en soins infirmiers cliniques gagnaient 9 491 $ de moins que la moyenne pour tous les hommes titulaires d’un baccalauréat. Par contre, leurs homologues féminins gagnaient 7 026 $ de plus que la moyenne pour toutes les femmes titulaires d’un baccalauréat. De même, les diplômés de sexe masculin en journalisme gagnaient 14 326 $ de moins que la moyenne de tous les hommes titulaires d’un baccalauréat, alors que leurs homologues de sexe féminin enregistraient des gains se situant près de la moyenne.
Gains les plus élevés parmi les diplômés en finance et services de gestion financière au niveau de la maîtrise
En ce qui a trait aux hommes titulaires d’une maîtrise, les diplômés en finance et services de gestion financière gagnaient le plus en moyenne (après correction pour tenir compte de l’âge). Les diplômés de sexe masculin de cette discipline gagnaient 160 100 $ en moyenne (en dollars de 2010), soit près de 50 000 $ de plus que la moyenne pour l’ensemble des domaines d’études (graphique 3). Parmi les cinq disciplines associées à des gains supérieurs à la moyenne, quatre étaient dans le domaine du commerce, et la cinquième, en génieNote 11.
Les domaines associés au salaire le plus faible pour les hommes titulaires d’une maîtrise comprenaient les études théologiques et ecclésiastiques (50 184 $), suivies par le travail social (62 958 $), la bibliothéconomie et administration de bibliothèques (66 456 $), et la psychologie générale (74 091 $).
Une différence digne de mention entre les résultats pour les hommes titulaires d’un baccalauréat et d’une maîtrise est observable pour les diplômés en génie. Au niveau du baccalauréat, les diplômés de six des sept différents types de programmes de génie enregistraient des gains supérieurs à la moyenne en 2010 (le septième se situant dans la moyenne). Parmi les hommes titulaires d’une maîtrise, les diplômés de seulement un des six programmes en génie comportant des échantillons suffisants enregistraient des gains supérieurs à la moyenne (génie général).
Les femmes qui ont obtenu une maîtrise en finance et services de gestion financière gagnaient aussi le plus à leur niveau, soit 111 714 $ (graphique 4). Elles étaient suivies de près par les diplômées de trois autres disciplines liées au commerce : commerce (général) (111 327 $), administration/gestion commerciale (99 367 $), et comptabilité et services connexes (99 060 $).
Les domaines associés au salaire le plus faible pour les femmes titulaires d’une maîtrise comprenaient les études théologiques et ecclésiastiques (49 415 $); les services de counseling aux étudiants et services du personnel (59 944 $); les études linguistiques, études de linguistique comparée et études connexes (62 614 $); et la formation et perfectionnement professionnel des enseignants, niveaux spécifiques et méthodes spécifiques (65 342 $).
Une des différences intéressantes entre les hommes et les femmes titulaires d’une maîtrise a trait aux résultats dans le domaine de l’administration publique. Les diplômés de sexe masculin de cette discipline gagnaient près de 17 000 $ de moins que la moyenne des hommes titulaires d’une maîtrise. Par contre, les diplômées en administration publique gagnaient plus de 4 000 $ de plus qu’une titulaire de maîtrise moyenne.
Moins grande variation des gains entre les domaines parmi les diplômés collégiaux
En général, on notait une variation beaucoup moins grande des gains entre les domaines particuliers d’études parmi les diplômés collégiaux que parmi les titulaires d’un baccalauréat et d’une maîtrise.
Plus précisément, les diplômés collégiaux de sexe masculin de 61 des 93 domaines (66 %) se situaient à plus ou moins 10 000 $ (en dollars de 2010) de la moyenne globale, après correction pour tenir compte de l’âge (graphique 5), comparativement à 23 des 61 programmes (38 %) parmi les hommes titulaires d’un baccalauréat (graphique 1), et 6 des 30 programmes (20 %) parmi les hommes titulaires d’une maîtrise (graphique 3). De même, les femmes titulaires d’un diplôme collégial de 61 des 75 domaines (81 %) se situaient à plus ou moins 10 000 $ de la moyenne globale (graphique 6), comparativement à 46 des 69 disciplines (67 %) parmi les femmes titulaires d’un baccalauréat (graphique 2) et 17 des 34 programmes (50 %) parmi les femmes titulaires d’une maîtrise (graphique 4).
En outre, le domaine associé aux gains moyens les plus élevés parmi les hommes titulaires d’un diplôme collégial était celui de l’exploitation minière et exploitation pétrolière – technologue/technicien (102 986 $), tandis que celui associé aux gains les plus faibles était celui des aides en soins/préposés aux soins/préposés aux malades (45 193 $).
Parmi les femmes titulaires d’un diplôme collégial, les gains moyens allaient de 63 721 $ pour la criminologie à 36 158 $ pour les services de soins de beauté et de soins personnels connexes.
Parmi les autres différences dignes de mention entre les résultats des diplômés collégiaux et universitaires figure le fait que les diplômés en commerce de niveau universitaire réussissaient beaucoup mieux que ceux au niveau collégial. En fait, les diplômés universitaires en commerce enregistraient des gains moyens qui se situaient souvent près du sommet parmi toutes les disciplines. Par contre, les gains moyens des diplômés collégiaux en commerce se situaient beaucoup plus près de la moyenne globale au niveau collégial.
Conclusion
L’objectif de la présente étude a été de comparer les gains corrigés selon l’âge observés parmi les employés à temps plein à longueur d’année, désagrégés selon des domaines d’études détaillés. Plus précisément, les domaines d’études particuliers ont été classés en fonction des gains corrigés selon l’âge, par sexe et par niveau de scolarité. Ces données sont beaucoup plus utiles pour les étudiants qui font face à des choix de programme que les données sur les gains classées selon des catégories plus larges.
L’une des principales constatations qui émergent de l’étude est le niveau élevé de variabilité dans les gains selon le domaine d’études particulier. Par exemple, même si les diplômés en génie sont souvent regroupés avec ceux en architecture, ils gagnent généralement beaucoup plus. De même, les diplômés en économie gagnent habituellement beaucoup plus que les diplômés en psychologie, mais ils sont souvent regroupés avec eux dans le domaine des sciences sociales.
Le classement relatif de certaines disciplines dépendait du niveau d’études. Par exemple, les diplômés en génie se situaient habituellement au-dessus de la moyenne au niveau du baccalauréat. Toutefois, au niveau de la maîtrise, les diplômés en génie de sexe masculin enregistraient généralement des gains inférieurs à la moyenne. De même, les diplômés universitaires en commerce se situaient souvent près du sommet de l’échelle des gains, mais au niveau collégial, ils étaient généralement plus près de la moyenne.
La fourchette de gains associés aux domaines était beaucoup plus limitée parmi les diplômés collégiaux que chez leurs homologues universitaires. Les diplômés collégiaux de sexe masculin et féminin dans la plupart des disciplines se situaient en moyenne à plus ou moins 10 000 $ de la moyenne globale.
Compte tenu des éléments compris dans la présente étude, les analyses futures par domaine d’études pourraient profiter d’un niveau similaire de détail, dans la mesure du possible.
Bibliographie
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Sources des données, méthodologie et définitions
Sources des données
La présente étude repose sur des données de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011 de Statistique Canada. L’échantillon comprend des hommes et des femmes âgés de 25 à 54 ans dont le niveau le plus élevé de scolarité postsecondaire a été obtenu au Canada. En outre, seules les personnes qui ont eu une rémunération positive, n’ont eu aucun revenu d’un travail autonome, ont travaillé comme employé rémunéré et avaient un emploi à temps plein à longueur d’année (c.-à-d. qui ont travaillé de 49 à 52 semaines, principalement 30 heures ou plus par semaine) sont incluses.
Seuls les diplômés des domaines comportant 200 observations ou plus dans l’échantillon sont retenus pour l’analyse. Les tailles d’échantillon en découlant étaient les plus importantes pour les diplômés collégiaux, avec 138 102 femmes et 129 843 hommes; parmi les titulaires d’un baccalauréat, on comptait 105 129 femmes et 92 489 hommes. Les tailles d’échantillon pour les titulaires d’une maîtrise sont similaires pour les femmes (19 226) et les hommes (19 996). Selon les critères de l’échantillon, très peu de domaines auraient été retenus pour les titulaires d’un doctorat et d’un grade professionnel, ce qui fait qu’ils ne sont pas inclus dans la présente étude.
Méthodologie
Les résultats présentés dans la présente étude sont fondés sur des coefficients de régression corrigés selon l’âge et estimés au moyen de l’analyse de classification multiple (ACM), une technique qui supprime le caractère arbitraire associé à la sélection d’une catégorie de référence pour les domaines d’études (Andrews et coll., 1967). L’approche commence par l’exécution d’une régression par les moindres carrés ordinaires, avec une catégorie omise (comme à l’habitude). Chaque coefficient est par la suite corrigé (y compris celui associé à la catégorie omise, qui est fixé à zéro) en soustrayant de chacun la valeur de la combinaison linéaire de l’ensemble des coefficients associés à chaque catégorie et la part relative de la population qu’ils représentent. Les erreurs types peuvent alors être estimées au moyen d’une approche bootstrap non paramétrique. Même si cela n’est pas absolument nécessaire, l’application de la méthode du bootstrap aux erreurs types tient compte de la stratification inhérente à l’ENM. Au total, 30 itérations bootstrap ont été appliquées à l’étude.
Les coefficients obtenus à partir des modèles d’ACM sont interprétés comme une différence par rapport aux gains moyens des personnes d’un groupe donné, selon le sexe et le niveau de scolarité. Ces coefficients ont par la suite été utilisés pour calculer les gains moyens prédits (en dollars de 2010) des diplômés de chaque domaine d’études, en supposant qu’ils avaient tous le même âge (c.-à-d. l’âge moyen pour leur sexe et niveau).
Définitions
Baccalauréat : Grade universitaire de premier cycle d’après le plus haut certificat ou grade. Il exclut les certificats universitaires supérieurs ou inférieurs au baccalauréat, ainsi que les premiers grades professionnels en médecine, en médecine dentaire, en médecine vétérinaire ou en optométrie. Les diplômés des programmes Bachelor of Laws, Juris Doctor et Bachelor of Civil Law et en recherche juridique et études du droit avancées (post-Bachelor of Laws, Juris Doctor), ainsi qu’en pharmacie, sciences pharmaceutiques et administration, ont aussi été exclus de l’analyse, étant donné qu’il s’agit de programmes habituellement associés à des grades professionnels.
Certificat collégial : Certificat décerné par un collège, un CÉGEP ou un autre établissement non universitaire (à l’exclusion des certificats d’apprentis inscrits ou d’une école de métiers), d’après le plus haut certificat ou grade.
Domaine d’études : Le domaine d’études est fondé sur les codes de la Classification des programmes d’enseignement de 2011 au Canada, disponibles pour le certificat ou le grade le plus élevé dans l’ENM de 2011. Les domaines sont déclarés au niveau de la sous-série détaillée (quatre chiffres) (Statistique Canada, 2011).
Maîtrise : Grade universitaire de deuxième cycle, d’après le plus haut certificat ou grade.
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