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    Aperçus économiques

    Le marché du travail au Canada et aux États-Unis depuis la dernière récession

    Le marché du travail au Canada et aux États-Unis depuis la dernière récession

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    par André Bernard, Direction des études analytiques et Jeannine Usalcas, Division de la statistique du travail

    Juillet 2014

    Début de l'encadré

    Cet article de la série Aperçus économiques fait état des tendances récentes du marché du travail depuis la dernière récession au Canada et aux États-Unis. Les données pour le Canada proviennent de l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada tandis que celles pour les États-Unis proviennent de la Current Population Survey (CPS), une enquête produite pour le compte du Bureau of Labor Statistics. Les données canadiennes ont été rajustées en fonction des concepts utilisés aux États-Unis afin de permettre leur comparaison avec les données américaines. À moins d'indication contraire, les données pour les deux pays sont mensuelles et désaisonnalisées.

    Fin de l'encadré

    Étant donné la nature imbriquée des économies américaine et canadienne, les fluctuations cycliques aux États-Unis ont généralement des répercussions sur l'activité économique au Canada. Pour cette raison, les comparaisons entre les marchés du travail canadien et américain suscitent un intérêt marquéNote 1. En fait, bien que l'incidence des ralentissements économiques américains sur l'économie canadienne ait grandement varié d'un cas à l'autre, les dernières récessions dans les deux pays ont souvent été synchronisées (Cross, 2009).

    Aux États-Unis, la récession qui a débuté en décembre 2007Note 2 a eu de profondes répercussions sur le marché du travail, et a été qualifiée de récession la plus grave de la période d'après-guerre (Elsby, Hobijn et Sahin, 2010). Au Canada, la récession de 2008-2009 a aussi entraîné de nombreuses pertes d'emplois, mais a été moins grave que celles ayant débuté en 1981 et 1990 (Cross, 2011). Après la récession, l'emploi dans les deux pays a suivi une tendance à la hausse. Le rythme de cette croissance, en revanche, n’a pas été régulier et la croissance mensuelle moyenne de l'emploi dans les deux pays a été plus faible en 2013 qu'en 2012.

    Au Canada, les renseignements sur l'état actuel du marché du travail sont tirés de l'Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada. Aux États-Unis, les renseignements sur la situation des ménages sur le marché du travail sont tirés de la Current Population Survey (CPS), une enquête menée pour le compte du Bureau of Labor StatisticsNote 3. Il s’agit de deux enquêtes mensuelles reposant sur des méthodologies en majeure partie similaires. L’échantillon de l’EPA est d’environ 56 000 ménages, alors que celui de la CPS est d’environ 60 000 ménages.

    Il existe cependant des différences conceptuelles entre les deux enquêtes. Pour cette raison, des rajustements sont apportés aux données canadiennes afin de les rendre cohérentes avec les concepts américains et ainsi permettre la comparaison entre les données des deux pays (Sunter, 1998, Usalcas et Bowlby, 2002, Ferrao, 2009 et Zmitrowicz et Khan, 2014). Ces rajustements sont présentés en annexe.

    Les rajustements apportés aux données peuvent avoir un effet sur l'interprétation de ces dernières. Par exemple, une comparaison des taux de chômage des deux pays qui ne tiendrait pas compte de ces rajustements indiquerait que le taux de chômage canadien a surpassé le taux américain en décembre 2013, après avoir lui avoir été inférieur au cours des cinq années précédentes. En réalité, le taux de chômage canadien de ce mois, rajusté pour le rendre comparable au taux américain, était toujours inférieur de 0,6 point de pourcentage à ce dernier.

    Dans cet article, on compare un ensemble d'indicateurs pour la période commençant avant la dernière récession et allant jusqu'à juin 2014, afin d'obtenir un portrait comparatif de l’état du marché du travail dans les deux pays. Les indicateurs présentés sont l'emploi, le taux d'emploi, le taux de chômage et le taux d'activité. Toutes les données canadiennes ont été rajustées en fonction des concepts américains afin de permettre leur comparaison directe avec les données américaines.

    Le recul de l'emploi a été plus prononcé aux États-Unis qu'au Canada lors de la dernière récession

    Bien que la dernière récession ait entraîné d'importantes pertes d'emplois dans les deux pays, les pertes d'emploi aux États-Unis ont été plus nombreuses, même en tenant compte des différences de tailles entre les deux économies, et se sont échelonnées sur une période plus longue qu'au Canada.

    Au Canada, l'emploi rajusté en fonction des concepts américains a reculé de 400 000 de son sommet d'octobre 2008 à son creux de juillet 2009, ce qui correspond à une baisse de 2,3 % en neuf moisNote 4. En comparaison, l'emploi aux États-Unis s'est replié de 8,6 millions de son sommet de novembre 2007 à son creux de décembre 2009, ce qui correspond à une baisse de 5,9 % sur une période de 25 mois (graphique 1).

    Graphique 1 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 1

    La croissance de l'emploi dans les deux pays a ralenti en 2013 mais a augmenté aux États-Unis depuis le début de 2014

    Au Canada, le recul de 400 000 de l'emploi survenu lors du repli a été contrebalancé au cours de la période de 16 mois allant de juillet 2009 à novembre 2010. L'emploi a par la suite continué de suivre une tendance à la hausse, progressant en moyenne de 15 900 chaque mois jusqu'en juin 2014, ce qui représente une hausse mensuelle moyenne de 0,1 %. Le rythme de cette croissance n'a toutefois pas été régulier. La croissance mensuelle moyenne de l'emploi était de 26 000 en 2012, avant de ralentir pour se chiffrer à 8 900 en 2013 et à 7 100 au cours des six premiers mois de 2014.

    Aux États-Unis, la croissance mensuelle moyenne de l'emploi s'est chiffrée à 152 000 du creux de décembre 2009 à juin 2014, un rythme proportionnellement semblable à celui du Canada.  En juin 2014, le nombre de personnes occupées aux États-Unis se situait donc près, mais toujours en deçà, de son sommet de novembre 2007.

    Tout comme au Canada, la croissance de l’emploi aux États-Unis s'est accélérée en 2012 avant de ralentir en 2013. L'emploi a augmenté de 115 000 en moyenne chaque mois de 2013 aux États-Unis, comparativement à 198 000 au cours de l'année 2012. La croissance de l'emploi s'est cependant raffermie au cours des six premiers mois de 2014, se chiffrant à 273 000 en moyenne chaque mois.

    La croissance de l'emploi est semblable à celle de la population en âge de travailler dans les deux pays

    Le taux d'emploi correspond au pourcentage de la population en âge de travailler qui est occupée à un emploi. Il permet d'interpréter la croissance de l'emploi en relation avec la croissance de la population. Une croissance de l'emploi supérieure à la croissance de la population peut indiquer une amélioration des conditions sur le marché du travail. Le taux d'emploi augmente (diminue) lorsque la croissance de l'emploi est supérieure (inférieure) à la croissance de la population en âge de travailler.

    Au Canada, le taux d'emploi a enregistré une baisse pendant la récession de 2008-2009, passant d'un sommet historique de 64,4 % en février 2008 à un creux cyclique de 62,0 % en juillet 2009 (graphique 2). Le taux d'emploi de juillet 2009 était le plus bas enregistré depuis mars 2002.

    Graphique 2 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 2

    Par la suite, le taux a généralement peu varié, et se situait à 62,0 % en juin 2014. La stabilité du taux d'emploi au Canada depuis 2009 signifie que le rythme de la croissance de l'emploi n'a pas surpassé le rythme de la croissance de la population.

    Aux États-Unis, le taux d'emploi est passé d'un sommet cyclique de 63,3 % en mars 2007 à un creux de 58,2 % en novembre 2010. Il s'agissait alors du plus bas taux d'emploi enregistré depuis 1983. Cette baisse du taux d’emploi a été plus importante que celles des trois récessions précédentes dans ce pays, en plus d’être plus de deux fois plus élevée que la baisse correspondante enregistrée au Canada. Par la suite, le taux d'emploi aux États-Unis a peu varié. Comme au Canada, la croissance de l'emploi aux États-Unis depuis 2010 a donc été semblable à celle de la population en âge de travailler.

    Il n'est pas sans précédent au Canada d'observer une baisse du taux d'emploi lors d'une récession suivie d'une stabilité à des niveaux relativement faibles. Durant la récession de 1990-1992, le taux d'emploi au Canada avait reculé de façon marquée et était demeuré relativement bas pendant la majeure partie des années 1990, avant d'amorcer une remontée graduelle (graphique 3). Il avait fallu attendre la fin de 2002 avant que le taux d'emploi revienne à son niveau d'avant la récession. Ainsi, le taux d'emploi au Canada s'est situé en deçà de celui des États-Unis pendant les années 1990 et jusqu'à la fin de 2002.

    Graphique 3 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 3

    Le taux d'emploi aux États-Unis a suivi une tendance à la baisse au cours de la période allant de 2000 à 2004 de même que durant la dernière récessionNote 5, alors qu'au Canada, le taux d'emploi a suivi une tendance à la hausse jusqu'au début du dernier repli. En raison de ces tendances divergentes, le taux d'emploi au Canada a été plus élevé que celui des États-Unis depuis novembre 2002.

    Les baisses les plus importantes du taux d'emploi dans les deux pays depuis la récession ont été enregistrées chez les jeunes

    Dans les deux pays, la baisse du taux d'emploi pendant la dernière récession a été plus importante chez les jeunes que dans les autres groupes d'âge (graphique 4). Au Canada, du sommet d'avant la récession atteint en février 2008 à juin 2014, le taux d'emploi chez les jeunes de 16 à 24 ans a baissé de 5,0 points de pourcentage pour s'établir à 58,7 %. Au cours de la même période, le taux d'emploi chez les personnes de 25 à 54 ans a baissé de 2.0 points de pourcentage pour se situer à 80,6 %.

    Graphique 4 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 4

    Aux États-Unis, du sommet d'avant la récession atteint en mars 2007 à juin 2014, le taux d'emploi chez les jeunes a baissé de 6,6 points de pourcentage pour s'établir à 47,5 %, pendant qu'il diminuait de 3,5 points de pourcentage pour s'établir à 76,7 % chez les personnes de 25 à 54 ans.  
    Dans les deux pays, le taux d'emploi a reculé davantage chez les hommes que chez les femmes au cours des dernières années.

    Le taux d'emploi chez les Américains de 55 ans et plus n'a pas suivi de tendance à la baisse pendant ou après la récession, tandis que celui de leurs homologues canadiens a augmenté, atteignant un niveau record en juin 2014. Ce résultat est cohérent avec les tendances laissant entendre un report de la retraite chez les travailleurs âgés (Galarneau et Carrière, 2012).

    Le taux de chômage a plus que doublé aux États-Unis durant la dernière récession

    Comme les pertes d'emplois ont été plus considérables aux États-Unis qu'au Canada, la hausse du taux de chômage pendant la récession a elle aussi été plus prononcée aux États-Unis (graphique 5). Les hausses dans les deux pays ont été importantes pour tous les groupes d'âge (graphiques 6 et 7).

    Graphique 5 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 5

     

    Graphique 6 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 6

     

    Graphique 7 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 7

    En août 2008, le taux de chômage du Canada, rajusté en fonction des concepts américains, se situait à son plus bas niveau depuis 1976, soit à 5,1 %. Dans la foulée de la récession, le taux de chômage a augmenté de 2,6 points de pourcentage pour s'établir à 7,7 % en juillet 2009. Il a par la suite baissé graduellement au cours des quatre années suivantes. Aux États-Unis, le taux de chômage a plus que doublé pendant le repli, passant de 4,4 % en mai 2007 à 10,0 % en octobre 2009, avant d'amorcer une tendance à la baisse.

    Le taux de chômage est plus élevé aux États-Unis qu'au Canada depuis 2008, mais l'écart s'est refermé

    Le taux de chômage aux États-Unis a été plus élevé que celui du Canada de mai 2008 à mai 2014. Cette situation contrastait avec les tendances historiques, alors que le taux de chômage aux États-Unis s'était maintenu sous celui du Canada de façon constante à partir du début des années 1980 (graphique 8).

    Graphique 8 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 8

    En novembre 2010, l'écart entre le taux de chômage des États-Unis et celui du Canada s’est élevé à 3,1 points de pourcentage, soit le plus grand écart en faveur du Canada depuis 1976. L'écart entre les deux taux de chômage s'est par la suite graduellement rétréci, la baisse du taux de chômage aux États-Unis ayant été plus rapide que celle du Canada. En juin 2014, les deux taux de chômage étaient identiques, à 6,1 % (graphique 5).

    La baisse de l'activité sur le marché du travail a alimenté la baisse du taux de chômage depuis quatre ans dans les deux pays

    La croissance de l’emploi n’ayant pas surpassé la croissance de la population en âge de travailler, les baisses du taux de chômage au Canada et aux États-Unis depuis quatre ans ont surtout été alimentées par la baisse de l’activité sur le marché du travail. Le taux d'activité, qui correspond au pourcentage de la population en âge de travailler occupée à un emploi ou à la recherche d’un emploi, a de fait suivi une tendance à la baisse depuis le début du dernier repli dans les deux pays. La baisse du taux d'activité a été plus prononcée aux États-Unis qu'au Canada, ce qui peut expliquer le recul plus rapide du taux de chômage aux États-Unis qu’au Canada ces dernières années (graphique 9).

    Graphique 9 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 9

    Au Canada, le taux d'activité rajusté en fonction des concepts américains se situait à son sommet d'avant la récession en avril 2008, s'établissant à 67,9 %. Il a par la suite progressivement reculé pour s'établir à 66,0 % en mai et juin 2014. Il s’agit du plus bas taux d’activité au Canada depuis août 2001.

    Aux États-Unis, le taux d'activité se situait à 66,4 % en janvier 2007, avant d'amorcer un recul de 3,6 points de pourcentage jusqu'en juin 2014. Le taux d'activité aux États-Unis s'établissait en juin 2014 à 62,8 % pour la cinquième fois au cours des neuf derniers mois, soit son plus bas niveau depuis mars 1978.

    Depuis 2002, le taux d'activité a été plus élevé au Canada qu'aux États-Unis (graphique 10). Au cours des dernières années, la baisse plus importante du taux d'activité aux États-Unis a eu pour effet de creuser l'écart entre les taux des deux pays qui était de 3,2 points de pourcentage en faveur du Canada en juin 2014  (graphique 9).

    Graphique 10 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 10

    L’activité sur le marché du travail est en baisse chez les travailleurs du groupe d'âge principal aux États-Unis

    Puisque la proportion de travailleurs âgés parmi l'ensemble de la population en âge de travailler a augmenté au fil du temps, et que les travailleurs âgés ont tendance à avoir de plus faible taux d'activité, le vieillissement de la population dans les deux pays peut exercer des pressions à la baisse considérables sur le taux d'activité global (Janzen, 2014, Zmitrowicz et Khan, 2014). Les tendances relatives aux taux d'activité parmi les travailleurs du groupe d'âge principal sont utiles dans la mesure où elles sont moins susceptibles d'être influencées par le vieillissement de la population (Zmitrowicz et Khan, 2014).

    Au Canada, le taux d'activité parmi les travailleurs âgés de 25 à 54 ans est demeuré relativement stable pendant et après la récession, avant de baisser de 1,1 points de pourcentage de novembre 2013 à juin 2014 pour se situer 84,9 %. Aux États-Unis, la baisse du taux d'activité a été plus importante et plus graduelle. En juin 2014, le taux de 80,9 % était inférieur de 2,5 points de pourcentage à celui de janvier 2007 (graphique 11).

    Graphique 11 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 11

    Dans les deux pays, l’activité sur le marché du travail a diminué chez les jeunes et a augmenté chez les travailleurs âgés

    Au Canada comme aux États-Unis, l’activité sur le marché du travail des jeunes a baissé de façon importante, alors que celle des travailleurs plus âgés a plutôt augmenté (graphique 12).

    Graphique 12 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 12

    Au Canada, à partir du sommet d'avant la récession atteint en avril 2008 jusqu'en juin 2014, le taux d'activité chez les jeunes de 16 à 24 ans a baissé de 4,6 points de pourcentage pour s'établir à 66,8 %. À l'opposé, le taux d'activité chez les personnes de 55 ans et plus a augmenté au cours de la même période, passant de 34,0 % à 37,5 %.

    On a observé un phénomène semblable aux États-Unis. Ainsi, à partir du sommet d'avant la récession atteint en janvier 2007 jusqu'en juin 2014, le taux d'activité chez les Américains de 16 à 24 ans est passé de 60,7 % à 54,7 %. Parallèlement, les travailleurs âgés de 55 ans et plus enregistraient une hausse de leur taux d'activité, qui est passé de 38,0 % à 40,0 %.

    Au Canada comme aux États-Unis, les hommes ont contribué davantage que les femmes au recul du taux global d'activité depuis la dernière récession. Au Canada, d'avril 2008 à juin 2014, le taux d'activité chez les hommes a baissé de 2,8 points de pourcentage pour s'établir à 70,5 %, tandis qu'il diminuait de 1,2 points de pourcentage pour se situer à 61,5 % chez les femmes. Aux États-Unis, de janvier 2007 à juin 2014, le taux d'activité chez les hommes a reculé de 4,6 points de pourcentage pour s'établir à 69,2 %, tandis qu'il baissait de 2,7 points de pourcentage chez les femmes pour s'établir à 56,8 %.

    Sommaire

    Cet article a présenté un ensemble d'indicateurs de l'état du marché du travail au Canada et aux États-Unis pour la période commençant avant la dernière récession et allant jusqu'à juin 2014. Les données canadiennes ont été rajustées afin de permettre leur comparaison directe avec les données américaines. L'analyse comparative a permis de faire ressortir des similitudes et des différences entre les deux pays.

    La dernière récession a engendré des pertes d'emplois plus graves aux États-Unis qu’au Canada. En proportion, les pertes d'emplois aux États-Unis ont été plus de deux fois plus nombreuses qu'au Canada et elles se sont échelonnées sur une période plus longue.

    Depuis, l'emploi dans les deux pays s'est accru approximativement au même rythme et n'a pas dépassé le rythme de croissance de la population en âge de travailler. En conséquence, le taux d'emploi demeure en deçà du niveau d'avant la récession dans les deux pays. Au cours des premiers mois de 2014, cependant, la croissance de l'emploi a été plus élevée aux États-Unis qu'au Canada.

    Depuis la fin de la dernière récession, le taux de chômage dans les deux pays a diminué, mais ces baisses ont surtout été alimentées par la diminution de l’activité sur le marché du travail. Le recul du taux d'activité a été plus prononcé aux États-Unis qu'au Canada, notamment chez les travailleurs du groupe d'âge principal. Par conséquent, la baisse du taux de chômage a également été plus élevée aux États-Unis qu'au Canada. Bien que le taux de chômage au Canada ait été inférieur à celui des États-Unis depuis mai 2008, l'écart entre les deux taux s'est maintenant refermé.

    Annexe : rajustements apportés aux données canadiennes

    Cette section décrit les rajustements qui doivent être apportés aux données canadiennes de l'Enquête sur la population active (EPA) afin de les rendre directement comparables aux données américaines du Current Population Survey (CPS).

    D’abord, on doit retrancher les personnes qui ont 15 ans de l’EPA, puisqu’elles ne sont pas visées par la CPS. Ce changement touche à la fois les personnes ayant un emploi et les personnes en chômage.

    Les autres changements touchent uniquement les personnes en chômage. Trois groupes de personnes sont considérés comme étant des chômeurs au Canada alors qu’elles sont considérées comme inactives aux États-Unis. Il s’agit : (1) des personnes qui étaient à la recherche d’un emploi mais dont la seule activité de recherche d’emploi était la consultation d’offres d’emploi ; (2) des personnes qui n’avaient pas cherché de travail mais qui avaient déclaré devoir commencer un nouvel emploi au cours des quatre prochaines semaines et ; (3) des personnes qui avaient déclaré ne pas être disponibles pour travailler en raison d’obligations personnelles ou familiales. On a donc retranché ces trois groupes de personnes du nombre des chômeurs dans l’EPA pour les ajouter au groupe des personnes inactives.

    À l’inverse, les étudiants à temps plein qui déclarent être à la recherche d’un emploi à temps plein sont considérés comme inactifs au Canada alors qu'ils sont considérés comme chômeurs aux États-Unis. On a donc retranché ces personnes du groupe des personnes inactives dans l’EPA pour les ajouter au groupe des chômeurs.

    Lorsque ces rajustements sont apportés, le taux de chômage est habituellement inférieur au taux global publié régulièrement par Statistique Canada (graphique 13), alors que le taux d'emploi est habituellement plus élevé que le taux officiel. L'ampleur des différences peut varier au fil du temps. En moyenne de 2007 à 2013, la différence entre les taux de chômage rajusté et non rajusté s'est située à 0,9 point de pourcentage, alors que la différence entre les taux d'emploi rajusté et non rajusté s'est située à 0,7 point de pourcentage. Au cours des dernières années, les taux d'activité rajusté et non rajusté ont été peu différents.

    Graphique 13 de l'Aperçus économiques issue 036

    Description du graphique 13

    Références

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