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    Les petites entreprises sont-elles plus rentables que les grandes?

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    Les petites entreprises sont-elles plus rentables que les grandes?

    Par Amélie Lafrance

    Logo pour Aperçus économiques

    Début de l'encadré

    Dans cet article de la série Aperçus économiques, on se penche sur la relation entre la taille de l'entreprise et le rendement financier. Sont présentés dans les grandes lignes les résultats du document de recherche Dynamique des entreprises : Variation de la rentabilité d'entreprises canadiennes de différentes tailles, de 2000 à 2009. Faisant intervenir une base originale de données longitudinales qui suivent l'évolution des entreprises. Ce document de recherche s'inscrit dans une série de projets de recherche actuellement réalisés à Statistique Canada sur le thème de la dynamique des entreprises.

    Fin de l'encadré

    Ces dix dernières années, les petites entreprises ont retenu l'attention car on les considère souvent comme une source d'innovation et de création d'emplois. La croissance de l'emploi, la croissance de la production et la contribution à l'économie de ce groupe d'entreprises sont souvent comparées à celles des entreprises de plus grande taille. Cependant, on dispose de peu d'informations, au Canada, sur ce que les petites entreprises ont à gagner en tentant d'innover. La performance des entreprises au Canada n'a pas fait l'objet encore d'études exhaustives fondées sur l'analyse de certaines données financières. Il en est résulté une importante lacune d'information à combler, du fait que le rendement financier est directement lié aux incitatifs qui se présentent aux entrepreneurs et aux risques que prennent ceux qui financent ces entreprises.

    Mesurer le rendement financier

    Le rendement financier d'entreprises de différentes tailles est examiné au moyen de la rentabilité, telle que mesurée par le rendement de l'actif (RDA). On définit le RDA comme les bénéfices avant intérêts et impôts divisés par le total des actifs. Le RDA illustre l'efficacité avec laquelle une entreprise réalise un profit à partir de ses actifs. Plus le RDA est élevé, plus importante est la récompense en matière de rendement.

    À mesure qu'une entreprise accroît son effectif et réduit ses frais d'exploitation, ses bénéfices sont censés augmenter, quoique jusqu'à un certain seuil seulement. Ainsi, on s'attendrait à observer une relation positive entre les taux de profit et la taille de l'entreprise, du moins pour les plus petites d'entre elles. Voilà longtemps que l'on spécule sur la possible relation entre taille et rentabilité au delà de ce seuil.

    Les entreprises de taille moyenne sont les plus rentables.

    Au cours de la période de 2000 à 2009, la rentabilité moyenne suit une courbe en forme de U inversé entre les classes de taille. À mesure qu'augmentait la taille de l'entreprise, le RDA s'appréciait, puis atteignait un plateau avant de fléchir par la suite. Cette tendance s'est vérifiée sur toute la période examinée. Les entreprises affichant le plus haut RDA étaient celles des entreprises relativement petites qui comptaient de 5 à moins de 20 employés (graphique 1). Leur RDA se situait juste en deçà de 7 % en 2000 et s'établissait à 8 % en 2009.

    Graphique 1 Rendement moyen de l'actif par classe de taille d'entreprise

    Pour toutes les classes de taille d'entreprise, sauf la catégorie des 500 employés ou plus, on a observé une augmentation du RDA au cours de la période de 2000 à 2009. La hausse la plus importante a été enregistrée par les entreprises comptant de 50 à moins de 100 employés.

    En 2009, les entreprises de 500 employés et plus étaient les moins rentables, affichant des taux de rendement inférieurs à ce qu'ils étaient en 2000.

    Risque et rendement

    L'un des facteurs influant sur les écarts de rentabilité observés eu égard à la taille de l'entreprise pourrait être lié aux différences dans le risque. Dans l'obtention de capitaux, le risque est souvent associé à la volatilité, et nombre de travaux montrent que les taux de croissance de l'emploi ont tendance à être plus variables chez les petites entreprises. Cela pourrait s'expliquer par le fait que les petites entreprises s'exposent à plus de risques en vue d'atteindre des taux de rendement plus élevés. Il se pourrait aussi que les structures de production des petites entreprises soient plus variées et donc que la rentabilité soit plus variable parmi les entreprises de cette catégorie. Cela pourrait être le cas des jeunes entreprises qui en sont aux premiers stades de leur exploitation, lorsqu'elles expérimentent de nouveaux produits et processus. À l'inverse, les entreprises de plus grande taille sont plus âgées et sont susceptibles d'utiliser des technologies de production similaires qui sont axées, dans une plus large mesure, sur la réalisation d'économies d'échelle, si bien qu'elles produisent des résultats plus homogènes.

    La volatilité dans une classe de taille d'entreprise est mesurée au moyen du coefficient de variation (CV), qui est calculé comme la variance du RDA de différentes entreprises d'une même classe de taille divisée par le RDA moyen des entreprises de cette catégorie de taille. Le CV des taux de profit des entreprises d'une classe de taille donnée a varié entre 2,4 % et 3,4 % au cours de la période (graphique 2). En 2000 et en 2009, ce sont les plus petites entreprises (celles comptant moins de 5 employés) qui ont enregistré le plus haut CV. La variabilité des taux de profit chez les entreprises d'une même classe de taille était inversement corrélée à la taille dans le cas des entreprises de plus petite taille. En effet, la courbe du CV a suivi une pente descendante à mesure qu'augmentait la taille de l'entreprise, et ce, jusqu'à l'atteinte de la catégorie des entreprises comptant de 20 à moins de 50 employés, qui correspond aussi à l'intervalle à l'intérieur duquel les entreprises sont le plus rentables. Cette courbe remonte ensuite légèrement en atteignant les classes de taille plus grande. Quoi qu'il en soit, les petites entreprises affichent la plus forte variance intraclasse. Ces résultats démontrent que, à mesure que les petites entreprises prennent de l'expansion, leur rendement financier devient plus homogène - quoi que cette tendance s'inverse dans le cas des très grandes entreprises.

    Graphique 2 Volatilité du rendement de l'actif à l'intérieur d'une classe de taille

    Les petites entreprises sont elles plus rentables?

    La rentabilité varie de façon uniforme entre les classes de taille d'entreprises pendant la période postérieure à 2000. Elle augmente graduellement jusqu'à atteindre un sommet dans la classe des entreprises de 5 à moins de 20 employés. Une fois ce sommet atteint, la rentabilité ne cesse de fléchir par la suite. Les petites entreprises font aussi l'expérience d'un schème beaucoup plus varié; elles affichent une plus grande variance dans leurs résultats et se caractérisent généralement par une plus grande variabilité intertemporelle de leur rentabilité.

    Bibliographie

    Cet article de la série Aperçus économiques se fonde sur les résultats de travaux de recherche effectués par la Division de l'analyse économique. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez le document suivant :

    Lafrance, A. 2012. Dynamique des entreprises : Variation de la rentabilité d'entreprises canadiennes de différentes tailles, de 2000 à 2009. Produit no11-622-M au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario. L'économie canadienne en transition. No 026.

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